Suffit pas d'avoir un arc pour être une flèche! |entraînement

Suffit pas d'avoir un arc pour être une flèche!

« Alors petite sœur, tu ne piges toujours pas le truc ? »

Je gonflai les joues boudeuses, un peu déçue. Je n’étais pas réellement déçue de mon incompétence, non je m’y étais accommodée et avait abandonné un jour l’idée d’être douée. Même avec l’arc ou j’étais censée être meilleure, je restai assez pitoyable par rapport à mon frère ou mon père. Enfin, cela ne me gênait, je n’avais toujours pas envie de me battre, j’avais envie de rester dans mon coin à attendre un miracle pour devenir chuunin et arrêter de faire des efforts et me reposer. Non, j’étais déçue, car depuis le temps que je n’avais pas vu mon frère, j’étais heureuse de passer du temps avec lui, encore fallait-il que notre géniteur ne lui ait pas demandé de m’aider à perfectionner nos techniques à l’arc. Ainsi me voilà ici, mon arc à la main, dans la cours de la « maison » familiale. Demeure que je n’arrivais pas à considérer comme chez-moi, tant les yourtes me manquaient. Enfin, je n’avais pas le temps de me plaindre, car déjà mon frère posait sa main sur mon épaule et en gloussant murmura :

« Je sais bien que cela te saoule, mais essaye de t’entraîner un peu, selon Père, tu ne fais pas beaucoup d’effort… Tu pourrais au moins faire un effort et me laisser t’entraîner. On aura d’autres occasions de se voir, ne t’inquiète pas. »

Je soufflai, puis décroisant mes bras, faisant la moue repris :

« J’aurais préféré qu’on s’amuse tous les deux comme avant. »

Mon frère leva les yeux au ciel et me répondit alors que ce temps était terminé et qu’il était temps que je devienne une femme et plus une gamine. J’abandonnai alors, mon frère était aussi du côté de mon père, je ne pouvais rien faire, je demandai alors du sourire le plus niais possible :

« Comment faire pour que mes tirs rapides soient plus efficace, j’ai déjà vu père utiliser une version bien plus élaborée que celle que tu m’as apprise. »

Prenant son arc, mon frère décocha alors une flèche à une vitesse ahurissante, beaucoup plus rapidement que je ne savais le faire. Et il décocha alors une autre flèche sur une cible qui n’était qu’à 5 mètres de lui, sans aucune difficulté, il avait réussi à viser sans aucun problème à une distance vraiment ridicule. Je déglutissais, me rendant alors compte que je ne m’étais pas entraînée depuis longtemps, mais que pendant tout ce temps, Raho n’avait pas arrêté et était désormais un bien meilleur archer qu’il ne l’était auparavant.  

Ses mouvements avaient été précis, clair, en utilisant son chakra, il arrivait à bander son arc plus rapidement et surtout, il arrivait à faire le plus dur, à viser sans difficulté, même à une toute petite distance. J’étais admirative, pas en tant que guerrière, mais en tant que chasseuse. Je réfléchissais alors à comment viser aussi facilement, car certes j’étais capable de décocher ma flèche super rapidement sans difficulté, mais de là à réussir à viser à une distance si réduite, c’était du jamais-vu.

Je pris alors mon arc, intriguée en tant que nomade et pas en tant que shinobi. De toute façon, il était impossible de savoir pour moi si j’en étais capable, si je n’essayais pas, je pris alors mon arc et décocha ma flèche rapidement et alors que je me tournai pour décocher la seconde tout aussi rapidement, elle s’envola au loin. C’était un échec cuisant pour moi. Je me mis alors à froncer les sourcils, à la recherche d’une solution pour viser plus facilement. Ce n’était pas quelque chose d’évident pour moi et je recommençai alors plusieurs fois, pour voir si la première fois n’avait pas été qu’un coup de malchance, mais les autres flèches partirent elles aussi au loin. Il me manquait donc forcément quelque chose, mais quoi donc ?

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Suffit pas d'avoir un arc pour être une flèche!

Mon frère me regardait l’air narquois, comme si lui comprenait bien ce qui n’allait pas. J’enrageais presque de ce comportement, car il était celui qui m’avait poussé à m’entraîner et il me laissait en plan, comme cela, c’était absolument rageant. Mais, je n’osais pas lui demander de m’expliquer, un peu lassée par ce jeu. Je préférai son comportement avant qu’il n’arrive dans ce village. Décidément, ce lieu de malheur me prenait tout ce que j’avais.

Je continuai donc à tenter quelque chose en vain, mes mouvements avaient beau être rapide, ma dextérité n’était pas suffisante, la flèche partait toujours là où elle ne le devait pas. Je serrai les dents, espérant que cela passe et que l’entraînement me permette de réussir. Mais, ce ne fut pas le cas et le temps que je passai à tirer finis par me laisser éreinter et essoufflée. Etait-ce donc là ma limite ? Je l’avais trouvée bien plus rapidement que je ne l’avais espéré, enfin, cela me plaisait bien, si j’étais une incapable, alors mon père abandonnera alors l’idée de faire de moi une guerrière. Mais, alors que j’excitais déjà à cette idée, mon frère posa sa main sur mon épaule et déclara alors :

« T’es coriace, tu veux pas de mes conseils ? »

Je ne répondis rien, estimant que j’avais assez travaillé et que je ne ferai rien de mieux un jour. Je posai même mon arc et me dirigea vers la porte pour rentrer, mais mon frère m’arrêta en chemin en m’attrapant le bras et souffla, alors, exaspéré :

« Cesse de faire l’enfant ! »

Je me retournai et sifflai alors, moi aussi, exaspérée :

« Je suis pas bonne à être guerrière, c’est tout, c’est terminé ! »

Raho leva les yeux au ciel et répondit alors :

« Si tu ne réussis pas, ce n’est pas une question de problème de mouvement. T’es juste trop conne pour penser à concentrer plus de chakra dans tes mirettes pour viser ! »

À l’entendre me traiter de conne, je vis la moutarde me monter au nez et je m’insurgeais instantanément en gueulant :

« Ce n’est pas vrai ! J’ai tout essayée, tu vas voir que ça ne va pas marcher ! »

Empoignant mon arc, je laissais le chakra s’infuser dans mes muscles et le guida à l’extrême dans mes pupilles, pour bien lui démontrer que la quantité de chakra ne jouera pas dans ma réussite. Je bandai alors mon arc avec facilité, décocha une flèche parfaite dans le centre de la première cible et tournant ensuite mon arme vers la plus proche, mes yeux et mes bras firent alors la mise au point et la flèche se logea dans la cible, certes pas au milieu, mais dans la cible. Je me tournai alors incrédule vers mon frère, puis reprenant de la constance, assurai que ce n’était que de la chance. Sauf que chacun des essais vis la seconde flèche se planter dans la cible, chaque fois plus proche du centre. La dixième flèche se ficha alors dans le centre. Boudeuse, mais heureuse, je remarquai alors que j’avais réussis. Je me tournai alors vers mon frère et le remercia de m’avoir entraîné. Mais, celui-ci ne semblait pas en avoir terminé avec moi.

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En effet, il sortit alors deux flèches de son carquois et les tira en même temps, les deux flèches prirent alors des directions différentes l’une de l’autre et si je ne venais pas de voir mon frère les tirer juste devant moi, j’aurai juré qu’il y avait deux tireurs. Les trajectoires étaient si différentes qu’il était absolument impossible qu’un seul être puisse tirer de la sorte. Je restai alors bouche bée, jusqu’au moment où les deux flèches se fichèrent dans le centre de la cible au loin. Mon frère me regardait, l’air crâne, attendant probablement que je le supplie de me montrer comment il faisait cela. Ce que je fis :

« Whaou, c’était incroyable, faire cela avec deux flèches, c’est dingue. Moi, je ne suis capable de faire cela qu’avec une seule flèche, comment tu te débrouilles ? »

Raho leva les mains dans les airs pour me dire de me calmer, puis m’ordonna d’abord  de tirer une flèche. Je levai alors mon arc et me concentrai. Pour tirer une flèche oscillante de ce genre, il suffisait de gorger la flèche de chakra et de lui intimer de bouger sans cesse. À imbiber la flèche de chakra comme cela, le but était que le chakra se libère de manière progressive en continue, mais permettre de donner l’aspect impossible à prévoir. Au final, c’était assez d’entraînement pour connaître les mouvements de ses propres flèches et qu’elles se dirigent dans la cible. Il m’avait fallu pas mal de temps et de larmes pour maîtriser ce tour. Mais, je savais comment faire et laissait alors mon chakra se diffuser dans la flèche, lui intimant de bouger, non sans viser précisément le centre de la cible. Ma flèche s’élança, fit quelques demi-tours, oscillant de manière impossible normalement et finalement, se ficha dans la cible.

Mon frère avait regardé tout du long et hocha la tête, comme vérifiant que je maîtrisais bien la base. Il me demanda alors d’essayer avec deux flèches. Je gorgeai alors les deux flèches de mon chakra, leur intimant de bouger, mais lorsque je les lâchai, les deux partirent dans la même direction. Je restai alors bouche bée devant cet échec. J’étais pourtant sûre que ça allait marcher… Mais, il fallait croire que la démarche pour une flèche et pour deux, était différente.

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C’était alors à ce moment-là que mon frère sorti de son mutisme :

« Tu mets dans tes flèches, la même information et la même quantité de chakra, c’est donc inévitable qu’elles prennent la même direction. Essaye donc de mettre dedans plus de subtilité quand tu influes ton chakra,  tu vas t’user tes réserves rapidement. Met la quantité nécessaire en te basant sur la distance de ta cible, injecte ensuite un tout petit plus et tu devrais avoir de meilleur résultat. Ah et ordonne à tes flèches des directions de départ différentes.»

J’avais envie de bouder qu’il juge ma façon d’utiliser mon chakra, après il n’avait pas tort, je ne faisais que l’injecter sans précision et sans faire attention à mes réserves plutôt limitées. Enfin bref, il m’avait livré la méthode sur un plateau, je me devais maintenant de l’essayer.

Reprenant mon arc, je sortis deux flèches de mes carquois et je bandais la corde, tenant mes flèches respectivement entre l’index et le majeur et entre annuaire et l’auriculaire. Me concentrant sur la flèche la plus haute, j’infusais en elle mon chakra, estimant quelle distance il lui faudrait parcourir et quelle énergie il lui faudrait. Puis, une fois cela fait, j’instillai en elle, l’ordre de partir à gauche, puis d’osciller, pour finalement aller se ficher dans la cible. À la suite, je fis plus ou moins la même chose pour la flèche plus basse, mettant cette fois plus de chakra et lui ordonnant de partir vers la droite et d’ensuite osciller.

Je lâchai alors les deux qui se mirent à osciller de deux endroits différents, avant d’ensuite aller se ficher dans la même cible à quelques secondes d’intervalles. Je regardai  alors stupéfaite la cible. J’avais encore beaucoup de lacune avec le chakra et je ne le maîtrisais pas beaucoup, ce qui expliquait que je ne trouvais pas le truc, seule, sauf lorsque quelqu’un me le montrait, comme ici mon frère.
Celui me regardait content, estimant sans doute que notre père allait être heureux de me voir devenir une meilleure kunoichi. Cependant, il se permit néanmoins de prendre la parole et déclara :

« Tu maîtrises les deux trucs, mais je te conseille de t’entraîner, c’était certes bon, mais contre une cible en mouvement ou sous le stress, en sera tu capable ? Père ne tolérera pas l’échec et la faiblesse. Pour ton propre bien, travail bien ces améliorations de tes techniques. Tu ne le regretteras pas ! »

Il était encore question de s’entraîner et cela me saoulait un peu, mais il n’avait pas tort et c’était presque énervant. Mais, pour l’instant, ce n’était plus la question, je me dirigeais alors vers la maison à la suite de mon frère, espérant quand même passer un peu de temps avec lui en dehors de cet entraînement.

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