Une valse enflammée [Kalida]

Sans aucun doute le plus grand avantage à tirer de mon rang de Chuunin restait la possibilité d'organiser mon emploi du temps. Adieu les leçons matinales, les entraînements sous un soleil de plomb, et toutes les joies de la vie de génin. Désormais je pouvais répondre sans contrainte à tout ceux qui lui proposaient quoique ce soit avant midi par un rire sarcastique ou un regard empreint d'incompréhension. Quel être saint d'esprit se levait de bonnes heures pour aller suer sous un soleil de plomb ? Tous les masochistes remplissant les terrains d'entraînements, mais surement pas moi !
Pour ma défense il y avait plus que de la simple paresse dans mon attitude. J'eus l'immense chance d'hériter d'un des fameux Godai Seishitsu Henka. Si cela faisait parfois pâlir d'envie les gosses ignares de l'académie, aucun ninja sain d'esprit ne m'enviait ce don. Certes je n'étais pas le seul à manier le Suiton en plein désert, sauf que contrairement au Haut conseiller, je ne possédais pas la réserve en chakra d'une dizaine de Jounin. Non, il me fallait faire à l'ancienne, ce qui signifiait suer à grosse goute pour invoquer suffisamment d'eau pour prendre une douche, ou encore façonner un cornet de glace. Alors oui, la situation était suffisamment difficile pour qu'en plus j'y rajoutai un soleil de plomb et la brise étouffante du désert.

Je sortis donc de mon antre à la nuit tombée, constatant avec un soupir de satisfaction la fraicheur nocturne qui englobait le village. Certain brillait au milieu des flammes, moi je m'épanouissais dans le froid des glaciers. Tenant dans ma droite une gourde de saké à moitié vide, je trainais à même le sable mon énorme gourde d'argile. La lenteur de mes pas témoignaient largement de ma motivation, surtout que malgré l'abaissement de la température, l'air était tout aussi sec que dans la journée.
J'arrivai donc au terrain d'entraînement numéro 4, une place déserte donnant directement sur les énormes remparts naturels entourant le village. Je n'eus pas le temps de poser ma lourde gourde que mes yeux s'écarquillèrent. Une jeune créature se débattait au milieu du sable, dansant une chorégraphie martiale qui mettait en exergue une musculature particulièrement développée, même pour une kunoichi. Je ne la connaissais pas, ou alors je l'avais déjà rencontré et j'avais oublié son nom, peu importe. Il n'en restait pas moi que je m'étais trainé jusqu'ici, et que j'avais clairement réservé le terrain d'entraînement pour la soirée. Je n'avais rien contre le fait de partager, mais si je pouvais éviter de me ridiculiser en face du galent sexe, ça serait toujours ça de pris.
Prenant une bonne gorgée de saké, je fis quelque pas vers l'inconnue, un sourire aux lèvres. Trainer une gourde géante à même le sol n'avait rien de discret, aussi m'arrêtai-je dès qu'elle tourna sa tête vers moi, posant mon bruyant bagage et la saluant en agitant ma main.

" Bonsoir mademoiselle. Pardon je pensais avoir réservé le terrain, mais peut-être ai-je fait une erreur. "

J'aurais pu en rester là, poli, concis, seulement je me sentais d'humeur taquine. J'avais suffisamment bu pour briser mes inhibitions (en ai-je jamais eu ?), et j'étais tout à fait prêt à troquer un entraînement nocturne pour un pas de deux (plus ou moins dénudé). Mon sourire se fit donc légèrement plus insistant, tandis qu'une pointe de sarcasme teinta ma voix.

" Elle est mignonne ta danse, tu viens d'être diplômée ? Je peux te filer quelques conseils si tu veux ! "

Il ne s'agissait clairement pas d'une génin, la précision de ses mouvements tout autant que sa musculature en témoignait largement. Je n'étais peut être pas un expert du taijutsu, mais je savais reconnaître un combattant expérimenté quand j'en voyais un. Seulement une plaisanterie un peu taquine était un moyen comme un autre de briser la glace non ?

Quand le pied volant s'arrêta juste devant ma face, je ne fis rien. Après tout je l'avais bien mérité. Ceci dit lorsque les mains de la gueuse agrippèrent mon col, mon sourire s'effaça. Pendant quelques secondes un masque glacial s'abattit sur mon visage. Certes je l'avais provoquée, mais pour me traiter de la sorte, j'espérais qu'elle avait de quoi soutenir son orgueil. La rousse eut au moins assez de jugeotte pour ne pas aller plus loin, retournant à son entraînement, considérant sans doute l'affaire réglée.

" Fort bien, pardon pour le dérangement. "

Calme et posé, ma voix ne trahissait nullement le venin envahissant mes pensées. Un léger sourire était retourné sur mon visage, tout aussi teinté de sarcasme que le précédent. Je pris quelques secondes pour fixer la bande de ma gourde, m'assurant qu'elle tînt sur mon dos sans gêner mes mouvements puis, m'enfilant une deuxième gorgée, j'accrochai l'amphore à ma taille.
Alors comme ça la demoiselle insistait pour partager le terrain ? Et bien j'allais m'assurer de ne pas la décevoir. Assurément je ne comptais pas commencer avec ça, après tout bien qu'au sein du village, nous restions au milieu du désert. Seulement la fraicheur de la nuit et l'insolence de la belle m'encouragèrent.

Suiton : Bakushui Shôha

Ma voix fluette perça à peine le silence nocturne, mais mon chakra lui se mit à hurler. Prenant une profonde inspiration, j'effectuai une série de mudras puis, après un éventuel clin d'œil à ma partenaire du jour (pour peu que celle-ci m'observe), j'expirai mon prodige. Le bouchon de ma gourde vola en éclat tandis qu'un véritable océan s'en extirpa. Aider par le chakra, l'eau jaillissait de l'argile en fontaine infinie, se déversant violemment sur le terrain, englobant sans discrimination grains de sable, morceaux de bois et bimbo enflammée.
Pour ma part, je surfai fièrement sur mon lac personnel, constatant avec une satisfaction morbide que ce dernier englobait sans mal l'entièreté du terrain d'entraînement. J'eus même la décence de m'offrir une énième gorgée de Saké, et aurais-je aperçu la demoiselle que je lui en aurais surement proposé.

" Eh rassure-moi petite tu sais nager hein ? "

Ma question était bien-sûr emplein de sarcasme, car sincèrement dans le cas contraire, je n'avais pas la moindre intention d'aller la chercher. Les apparences pouvaient laisser penser que je fus négligeant, toutefois la nature m'avait doté d'une excellente vue. Je ne serai pas si aisément pris par surprise. Posé contre les énormes remparts du village, je liai une nouvelle fois mes mains, recouvrant mes pieds d'une légère couche de chakra, histoire de pouvoir galoper sans peine sur la muraille de pierre.

Récapitulatif combat:

La valse à mille temps

PV : Tengoku Nori

Voilà quelque chose de peu commun dans le village caché du pays du vent. Une quantité d'eau astronomique déferle sur Kalida qui ne s'attendait pas du tout à ce genre d'action de la part de l'inconnue. Voyant la déferlante arriver beaucoup trop vite pour elle, la rousse d'un regard blasé lâche : 

- Oh ça m'gonfle...

Avant de se faire complètement emporter par la flotte, heureusement, ça n'avait rien de naturel et donc aucun potentiel monstre marin dans l'océan miniature. Retrouvant rapidement la surface pour reprendre de l'oxygène, la demoiselle aux cheveux rouge feu bouillonne intérieurement avant de concentrer son chakra pour avoir pied à terre. Escaladant la surface de l'eau, elle arrive au final à être debout sur l'étendue d'eau, cherchant son adversaire du regard. Une fois ce dernier localisé, elle le pointe du doigt en beuglant : 

- Nan mais ça ne va pas la tête ?! Ta mère t'a fini à la pisse ?! C'est quoi ces manières-là ! J'vais te botter le cul enfoiré de mes deux ! Tu vas comprendre ta douleur !

Kalida se met alors à courir vers son adversaire pour combler le vide qui se trouve entre eux deux. Un ninja avec du suiton, c'est bien le moment pour la rousse de voir ce qu'elle vaut contre son élément némésis. Galvanisée par tout ça, un sourire carnassier s'affiche peu à peu sur le visage de la kunoichi avec ses instincts primaire qui font peu à peu surface.

 

Récapitulatif combat:

Quel plaisir de voir que je ne m'étais absolument pas trompé. Pourtant je n'avais fait que la prendre au mot… La furie ne comptait toutefois pas s'arrêter là, et elle le fit savoir par un vocable châtié. Tant d'élégance me fit littéralement perdre la tête, ça où le monstre enragé qui me fonçait droit dessus. Et ben moi qui souhaitais m'entraîner, me voila servi !

" Je sais que je suis irrésistible princesse, mais peut-être pourrions nous faire connaissance avant ? Je m'appelle Tengoku Nori et toi ? "

Tout en disant cela je fis quelques mudras, mon sourire en coin défiant toujours la rousse, tandis que je touchai l'eau d'une main. Celle-ci réagit instantanément à mon appel, et alors que je murmurais le nom d'une technique, une brume épaisse se déploya sur le terrain. Elle ne couvrait pas l'entièreté du terrain, mais cela suffisait largement à engloutir ma frêle silhouette. Personne ne pouvait se repérer dans ce brouillard, personne ne vit donc les mudra que j'enchainai.
Il n'en restait pas mois qu'une demi-douzaine de loups hantaient désormais la brume. Aussi blanc que la neige, ils s'élançèrent sans tarder à l'assaut de leur proie. Ici à Suna beaucoup prônait la puissance et la force brute, mais il y avait bien des façons de triompher. Le moucheron venait d'entrer dans ma toile. Il pouvait se débattre avec toute la passion du monde, l'araignée ne se lassait pas de jouer avec sa nourriture.

" Je ne comprend pas… je pensais que tu souhaitais partager le terrain ? "

Evidemment que je la provoquais, non seulement cela m'amusais, mais en plus un adversaire enragé était plus enclin à faire des erreurs. Pour ma part, non seulement je voyais clairement au travers de ce brouillard, mais mes narines se réjouissaient pleinement de l'humidité nouvelle de l'air. Fier de ma piètre pièce de théâtre, je pris le rôle du spectateur, observant attentivement le duel de la femme et des loups.

Récapitulatif combat:

La valse à mille temps

PV : Tengoku Nori

S'approchant comme une furie vers son adversaire, Kalida se retrouve alors subitement entourée de brumes. Par réflexe, la demoiselle s'arrête net avant de se mettre en garde. Son champ de vision réduit, elle ne pouvait pas y faire grand-chose face à ce brouillard monstrueux. Si c'était un fumigène ou un nuage de poison, ça aurait pu être intéressant mais là...

Voilà alors des yeux rouges se profilant dans la brume meurtrière, des canidés enneigés voulant visiblement goutter à la chair de la demoiselle. Sans crier gare, Kalida fonce vers les bêtes afin d'asséner un coup de pied sauté au premier qui passe puis un revers du poing droit à un deuxième. Cependant, les deux autres loups arrivent à la mordre aux chevilles tandis que les derniers sont venus s'attaquer à ses épaules. Sentant le froid pénétrer sa chair, Kalida ronchonne avant d'user de ses muscles et partir dans un mouvement de Kapoera, ses pieds devenant enflammés et frappant les loups de givre encore vivant :

- Lâchez-moi ! Sales cabots !

Une fois le danger écarté, la rousse se remet sur ses jambes en regardant autour d'elle, le fait de se faire appeler princesse l'irrite de façon exponentielle et ça ne fait qu'empirer quand le dénommé Nori se fout de sa gueule.

- T'as fini de te planquer ! Couard ! T'inquiète pas que si j'arrive à mettre la main sur toi je te fais passer un sale quart d'heure !

Prête à l'action, elle reste pour l'instant sur la defensive, cherchant du regard son adversaire, écoutant le moindre bruit qui pourrait l'aiguiller. Ce combat s'annonce celui de l'usure...

 

Récapitulatif combat:

Masqué par la brume, j'avais profité pour toucher un de mes loups avant qu'il partît au combat, y posant un beau petit parchemin. Il me suffit donc de joindre mes mains, un simple "Katsu" déclenchant l'explosion. Je ne pouvais pas invoquer de flammes, mais rien ne m'empêchait de brûler les ailes d'un insecte.
Je notai le taijutsu enflammé de la demoiselle, confirmant par la même occasion que mieux valait-il évité le corps à corps. Quoique, si le paon voulait danser, qui étais-je pour lui ôter ce plaisir ? Je me rapprochai donc doucement de ma cible, effectuant mes mudra sous le couvert du brouillard, puis tendant ma main à quelques mètres d'elle. Je lui susurrai tendrement sa sentence.

" SUITON : SUIRÔ "

À peine énonçai-je ces mots que de l'eau jaillît promptement de ma main, enveloppant la belle aussi tendrement qu'une claque d'ours polaire. Serait-elle effectivement absorbée par la prison qu'elle verrait ma charmante personne avec un sourire aux lèvres, et probablement un clin d'œil à son égard.

" Hum du coup je n'ai pas bien saisi ton nom… "

Je n'avais aucun doute quand à mes chances d'effectivement séduire la demoiselle, toutefois il fallait avouer que son tempérament de feu m'amusait tout particulièrement. Contrairement à ce qu'on pouvait penser, il n'était pas si facile que ça de trouver une partenaire d'entraînement convenable dans le village. Ma réputation de tortionnaire en était peut-être pour quelque chose, mais je me retrouvais toujours avec des génins tremblotants, ou des Jounins qui me balayait d'un revers de mains. Tomber sur un égal, ou dans mon cas une bimbo pas trop inférieure, n'était pas plus mal.

Récapitulatif combat:

La valse à mille temps

PV : Tengoku Nori

Ne voyant qu'au dernier moment le parchemin, les yeux de la demoiselle s'écarquillent avant de tenter de mettre ses avant-bras en croix devant afin de parer l'explosion un minimum.Heureusement pour qu'elle que sa constitution et son endurance soit tout de même un de ses meilleurs attributs physiques sinon elle aurait pu prendre des dégâts non négligeables.

Ayant juste glissé sur l'eau avec le souffle de l'explosion, la phoenix reprend sa position de combat avant que de l'eau n'enveloppe entièrement le corps de cette dernière avec Nori, satisfait de son plan, en train de regarder la demoiselle. Kunoichi qui, étrangement, sourit de façon malsaine, en une fraction de seconde, là ou était censé se trouver Kalida se trouve maintenant un petit rocher.

Si Nori a le temps de tourner la tête, il peut constater Kalida juste à côté, le poing enflammé arrivant tout droit vers son visage :

- Je te tiens !

Cependant, cette dernière se doute d'un potentiel piège, encore un parchemin ? Ou simplement un clone, ce type est fourbe et elle l'a bien compris,

 

Récapitulatif combat:

À défaut d'être polie la demoiselle s'avérait relativement compétente. Même parmi les shinobis, nombreux étaient ceux qui tombèrent dans ce piège, et j'avouai être surpris qu'une apparente tête brulée eut la présence d'esprit de retourner aux bases du ninjutsu. Néanmoins un bon coup ne suffisait pas à gagner une partie d'échec. La belle parvint effectivement à me toucher de ses membres enflammés, sauf qu'au lieu de la satisfaction de la chair brulée, une violente explosion retentit à ses côtés.

Précédemment, j'avais profité du couvert de la brume pour quitter la scène, fuyant vers ce qui restait de l'océan (soit du sable humide), laissant à ma place un double en tout point semblable. Cependant il ne s'agissait pas là d'un simple clone de l'ombre, et lorsque la dame tenta de griffer sa chair, elle l'apprit à ses dépends. La détonation fut suffisamment forte pour réveiller le voisinage, projetant sable et vapeur dans un rayon de vingt mètres.
Je n'ignorais pas qu'elle pouvait sortir gravement blessée de pareille attaque, mais ce ne serait pas la première fois que je me jouerais de la bureaucratie. Après tout j'avais effectivement réservé ce terrain d'entraînement, souhaitant déployer mon art sans me soucier de génins ne sachant pas nager. Certes il ne s'agissait pas d'une néophyte, ceci dit elle n'avait rien à faire là ! Et puis sincèrement, vu la politique du village, ce ne serait pas demain la veille qu'on viendra me reprocher d'avoir brutalisé un collègue.

Posté à une trentaine de mètres de la demoiselle, j'observai donc la scène, mes pieds enveloppés de chakra délicatement posés sur le sable encore trempé. En temps normal j'aurai sans doute enchaîné sur cette action, mais déjà invoquer un fleuve en plein désert avait sacrément puisé dans mes réserves, et en plus si je pouvais faire avec quelques membres cassés, l'élimination d'une chuunin serait plus difficilement justifiable.

Récapitulatif combat:

La valse à mille temps

PV : Tengoku Nori

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Le poing enflammé arrive enfin sûr sa cible, voyant la joue de son adversaire se déformer sous l'impact donnant un aspect encore plus disgracieux au grand brûlé. Mais le résultat n'est finalement pas ce qu'on peut espérer pour la kunoichi subissant depuis le début les tours de passe-passe de l'homme. Le clone se déforme alors sous les yeux perdants toute joie de Kalida qu'une explosion effroyable se produise.

L'eau se retrouve projetée vers le ciel et une fine bruine se met place pendant quelques secondes, laissant finalement place à Kalida, debout, sur la zone ou se trouve l'ancien clone explosif et sans blessure de cette attaque. La demoiselle se permet même de passer doucement la sur son épaule comme pour dégager un peu de poussière. Un petit geste prétentieux pour répondre à la couardise de l'homme, ce n'est pas pour rien qu'on appelle Kalida « Le phoenix du désert », sa résistance et sa détermination ont toujours donnés du véritable fil à retordre à ses ennemis.

Commençant à courir pour combler la distance, Kalida concentre son chakra dans ses pieds une fois à une vingtaine de mettre pour se propulser par un flux de katon sous pression sortant de ses voûtes plantaires. Gagnant subitement en vitesse, la femme ne touche même plus le sol et fonce droit vers son adversaire en armant une nouvelle fois son poing qui cette fois-ci ne sera pas enflammé.

Plus de brume maintenant, il était plus que visible et l'océan n'était qu'une mare de boue maintenant, les solutions de Nori se font de plus en plus restreintes et son chakra doit commencer à manquer là ou Kalida a joué sur l'usure et la patience.

- Reviens ici toi !

Arrivant à pleine vitesse elle tente de mettre enfin le premier coup à son adversaire depuis ces longues secondes qui passent depuis le raz de marré.

 

Récapitulatif combat:

" Bon sang mais t'es faite de quoi toi ? "

Je n'en croyais pas mes yeux. Ce fut déjà une surprise constater une silhouette érigée s'extirper de l'explosion, mais que celle-ci n'eut pas la moindre égratignure me laissa sur le cul. Pour le coup je devais l'avouer, j'avais énervé la mauvaise bimbo. Ce n'était pas la première fois que mon esprit misogyne sous-estimait le galent sexe, mais bon sang quelle énorme erreur de calcul ! Non seulement elle encaissa sans broncher ma plus puissante attaque, mais voici qu'elle arrivait au galop, sa volonté encore intacte.
Si jusqu'à maintenant mon visage se paraît d'un sourire, ce dernier disparût lorsqu'un missile humain vola dans ma direction. Il était peut-être temps de penser à une porte de sortie non ? Me campant sur mes appuis, j'attendis le dernier moment pour faire un pas de côté, un simple bond me permettant de m'extraire de l'assaut rapide certes, mais prévisible de la rousse. Elle atterrit hélas sur une discrète flaque d'eau qui, au moindre contact, éjecta une multitude de piques givrés. Leur finesse les empêchaient d'être létaux, mais ils auraient au moins le mérite de ralentir l'enragée, pour peu qu'ils fissent mouche.

De mon côté je ne restai pas sur la touche, car effectuant de rapides mudras je fis deux pas vers la demoiselle, ma main ouverte tentant à nouveau de la toucher. Encore une fois de l'eau s'éjecta de ma paume, formant en moins d'une seconde une prison sphérique. Il n'était pas très élégant d'utiliser plusieurs fois la même technique, seulement mes options se faisaient de plus en plus rares. J'espérais que mon petit stratagème l'avait suffisamment ralenti pour empêcher une autre esquive.
Dans le cas contraire, je réfléchissais déjà à une porte de sortie. En soit me faire frapper par une rousse ne me dérangeait pas plus que ça, mais j'eusse préféré que nous fûmes tous les deux moins vêtus pour ce genre d'activité.

Quand bien même la partie n'était pas encore finie, je pensais déjà au plan du village. Avec la bonne distraction, je devrais pouvoir m'échapper au travers des ruelles. Elle ne me laisserait surement pas partir si aisément, mais son immobilité au sein de la brume sanglante me laissait penser que la traque n'était guère son point fort.
Jouer au chat et à la souris, ou me laissait dominer par une fougueuse Akayuki, j'aurais presque hésité si je ne savais pas pertinemment qu'il n'y avait aucune chance que la fessée qui m'attendait ne se transforma en un corps à corps un peu plus… plaisant.

Récapitulatif combat:

La valse à mille temps

PV : Tengoku Nori

Atterrissant sur un piège minutieusement préparé par son adversaire (encore une fois), Kalida se fait de nouveau blesser légèrement par les stalagmites de glace. Une technique plus qu’intrigante car elle n'a jamais eu l'occasion de voir du Hyoton jusqu'à présent. Mais elle ne se laisse pas pour autant se déconcentrer et permute immédiatement avec une pierre en constatant la nouvelle tentative de prison aqueuse de son adversaire. Une technique peu honorable selon la demoiselle dans ce duel qui se doit d'être puni !

Dans le dos de son adversaire, la femme commence à beugler pour extérioriser toute la frustration qu'elle a accumulée jusqu'à présent pour se ruer sur son adversaire et enchaîner les coups au corps-à-corps afin de saturer la défense de l'individu. Coup de poing direct du droit, rotation à 360° dans la continuité de son coup de poing pour donner un revers avec son poing gauche fermé, coup de genou direct, bref, toute une panoplie d'attaques de taijutsu diverse et variées pour ne pas laisser souffler son adversaire. Ce type semble être balèze dans le ninjutsu élémentaire et semble assez malin, voyons voir maintenant ce qu'il vaut au corps-à-corps maintenant.

- T'as fini de fuir ?! Lâche ! Affronte-moi si tu es un homme !

 

Récapitulatif combat:

Elle ne faisait que foncer dans le tas, mais diantre qu'est-ce qu'elle le faisait bien ! Le bélier à forme humaine fut certes percuté par les piques de glace, mais elle ne semblait pas le moins du monde affectée. En même temps vu son tempérament enflammé, il faudrait surement plus qu'un coup de froid pour la calmer. Alors que j'usai du même stratagème, elle m'opposa la même esquive, s'éclipsant à la dernière seconde, laissant ma prison se refermer sur une pierre. Sincèrement aurais-je eu le temps que j'aurais applaudi, seulement ma partenaire désirait continuer la valse.
Malgré ses apparences de casse-cou elle restait une ninja, et elle le prouva admirablement en débarquant dans mon dos. Cela aurait pu fonctionner si je ne m'attendais pas à la voir au corps à corps, seulement elle voulait clairement se frotter à moi, et son empressement ne la rendait pas particulièrement silencieuse. Je n'eus toutefois que le temps de tourner le regard qu'une bonne droite embrassa ma joue, ouvrant la voie à une rouste légendaire.

Ou pas. Je n'avais nullement l'intention de lui donner la satisfaction d'un contact direct, sauf si peut-être elle me proposait une activité plus intime. Malgré mon corps de gringalet, j'avais subi des années d'entraînements intensifs, suffisamment pour apprendre à affiner mes sens. Mes capacités physiques n'égalaient surement pas les siennes, cependant mon cerveau fonctionnait vite (bien plus vite), et un réflexe surhumain me permit de sortir légèrement de mon axe, décalant suffisamment ma tête pour éviter l'assaut. Il n'était jamais agréable de se faire frôler par un coup de poing, mais je n'eus point l'occasion de me plaindre. Déjà la dame tourna sur elle même, me laissant tout juste le temps d'abaisser mon centre de gravité. Mes jambes pliées me permirent par la suite de me propulser en arrière, et j'esquivai ainsi avec une précision horlogère chacun des coups de l'Akayuki.
Je n'avais aucun doute que cela devait être frustrant, d'autant plus que je gardai mon sourire tout ce temps, m'assurant que mon air méprisant et narquois se grava dans sa mémoire. Je ne comptais néanmoins pas m'attarder dans ce dangereux pas de deux, et liant mes mains juste à la fin du déluge, je lui offris des mots d'adieux.

" Ce fut un plaisir poupée, n'hésite pas à m'appeler si tu veux remettre ça sur un lit, une table, ou tout autre surface pouvant supporter notre poids. Shunshin darling ! "

Aussitôt dit, aussitôt fait, je m'évaporai en corps de brume soufflé par le vent, la magie de ninjutsu me portant vers d'autres horizons. Il va sans dire que je commençai à courir dès que je fus hors de portée, conscient que si je ne parvenais pas à la semer dans les ruelles du village, j'allais surement me prendre la raclée de ma vie.
Quand à l'honneur, ce n'était pas vraiment ma tasse de thé. Cette parodie de combat m'avait permis de m'entraîner, et comme je m'y attendais, j'avais encore beaucoup de chemin à faire avant de pouvoir utiliser le Hyoton dans le désert. Le haut-conseiller parvenait certes à invoquer des océans en clignant des yeux, mais je me contenterai pour l'instant de flaques dégueulasses et de cornets de glace.

Récapitulatif combat:

La valse à mille temps

PV : Tengoku Nori

« C'est pas vrai... » pense la jeune femme en enchainant les coups et en ressentant aucun impact imposant se faire sur son adversaire. « C'est pas VRAI ! ». La veine sur son front commence alors à gonfler de manière assez importante au point que les deux extrémités sont visibles au-dessus et en dessous des lanières de cuir maintenant les lunettes. Ce sourire narquois, ces paroles bien trop présomptueuses, il y a tout pour rendre le phœnix hors de contrôle.

Poupée ?! Il a vraiment appelé ainsi ?! Avec des paroles aussi obscènes, et le Shunshin faisant disparaître l'homme sous ses yeux, la rousse regarde immédiatement autour d'elle pour au final constater la fuite de son adversaire. Alors en plus d'être grande gueule il est lâche ?! Kalida a eu au moins le mérite d'admettre ses défaites par le passé et ne pas fuir comme un pleutre !

Le chakra bouillonnant sous sa voute plantaire, Kalida met les deux mains par terre comme pour un début de course. Les flammes s'intensifient alors de plus en plus, faisant jaillir la boue à grande vitesse derrière elle tandis qu'elle se voit propulser vers l'avant tête la première vers sa cible. Les dents serrées, la rage et la frustration à son paroxysme, elle ne va pas faire le plaisir cette fois de signaler son attaque par un beuglement. Elle tente alors un véritable plaquage dans le dos de Nori histoire de l'attraper une bonne fois pour toutes et l'empêcher de partir aussi aisément. Il a utilisé deux fois la technique de prison aqueuse ? Qu'à cela ne tienne, il n'aura pas assez de chakra pour tout le temps fuir ! La phoenix du désert, une fois à portée, tente une nouvelle fois un enchaînement de coup pour "locker" son adversaire au corps-à-corps. Il n'y a vraiment plus aucune féminité dans ses geste -déjà qu'il y en a peu de base-, plus qu'un côté bestial imprévisible voir incontrôlable.

 

Récapitulatif combat:

En parfait héros j'avais usé de mes compétences et de mon énorme talent pour fuir avec panache, m'extirpant de la proximité d'une véritable machine de mort. J'avais utilisé mon Shunshin non seulement pour m'extirper du corps à corps, mais également pour rejoindre la bordure du terrain d'entraînement. J'ignorais comment elle avait pu deviner ma position, mais alors que je pénétrais dans la zone habitée, mes yeux contemplèrent l'action la plus étrange de ma carrière.

" Sérieusement ? "

J'en avais connu des têtes brulées, mais là c'était carrément une torche humaine qui me fonçait dessus, avec la ferveur d'un taureau enragé. Bon certes j'avais passé ma soirée à jouer le tauréador, mais fallait-il que la bête voulût à ce point m'empaler ? Heureusement pour moi, si l'Akayuki possédait l'obstination du bovidé, elle en partageait également le manque de subtilité. Pensait-elle réellement que je me conterais de courir sans la garder dans mon champs de vision. Il me suffisait d'une simple course en diagonale pour la voir au coin de l'œil, mes yeux d'aigle s'occupant du reste.
Si cette flamboyante ruée ne manquait pas de classe, elle ne brillait pas par sa discrétion. Les flammes furent les premières à attirer mon attention, et alors que le missile menaçait ma charmante personne, mes mains dansaient dans de rapides mudras.

SUITON : KIRIGAKURE

La brume s'extirpa de ma bouche alors que mon admiratrice volait vers mon corps de rêve. En temps normal j'aurais souri en imaginant sa déception, mais mon aversion du corps à corps bloquait mon sarcasme. La belle s'enfonça certes dans la brume, mais elle ne me toucha pas, car même avec sa percée, sans sa vue, il me suffisait de simple pas de côté pour esquiver ce plaquage. Quand au reste de son assaut, elle pouvait fort bien frapper des fantômes si c'était son truc, mais était-ce réellement possible de toucher quelqu'un qui n'était pas à près de vous.

Evidemment, une fois mon brouillard invoqué, je changeai de position, d'autant plus si je voyais sans soucis au travers de cette fumée, je savais par expérience qu'elle ne partageait pas ma clairvoyance. Quand à savoir où j'irais, pourquoi gâcher le mystère ? Si je ne souhaitais plus me battre, jouer au chat et à la souris restait parfaitement dans mes cordes.

Récapitulatif combat:

ULTIMATE NINJA STORM

Mission rang B

Encore cette satanée brume et ces mouvements incroyablement rapides, décidément, cet homme est pire qu'une anguille aux yeux de la rousse. Cependant, elle ne va pas le laisser faire comme bon lui semble comme tout à l'heure avec ses attaques fourbes en boucle. Bien que Nori semble vouloir avant se soustraire à un très mauvais quart d'heure, la kunoichi reste sur l'avis qu'une nouvelle prison aqueuse peut pointer le bout de son nez.

Une fois l’atterrissage au sol, ses pieds créant de longs sillages dans le sable mouillé. Kalida canalise une nouvelle fois son chakra dans ses plantes de pieds mais également dans le creux de ses mains pour prendre son envol à plusieurs mètres d'altitude, le but étant évidemment de sortir de ce maudit brouillard. Pouvant voler jusqu'à une vingtaine de mètres du sol, la kunoichi ne se prive pas de prendre le maximum de distance, certes elle devient une cible facile pour une attaque à distance, mais les réserves de chakra de son adversaire se font beaucoup plus minces que les siennes donc elle peut se permettre ce genre de chose.

Regardant autour d'elle, pivotant son corps en dirigeant le flux de flamme correctement tout en restant en vol stationnaire, le phoenix du désert cherche un potentiel indice de l'emplacement de sa cible. Chose plus que difficile étant donnée la brume mais également les bâtiments alentour l'empêchant toute attaque à l'aveugle sans dégâts collatéral. Elle s'est fait assez taper sur les doigts dernièrement pour faire encore parler d'elle.

- MONTRE-TOI ! Lâche ! Tu provoques un duel et tu ne vas même pas jusqu'au bout ! Aie la décence d'abandonner en face à face !

Grinçant des dents, la femme se doute bien que le misérable a dû prendre la poudre d'escampette, mais sa voix est tout de même assez forte pour qu'on l'entend bien aux alentours alors, peut-être qu'il a entendu le message... Cependant, après de longues secondes, aucune action agressive de la part de son adversaire, et le brouillard s’estompe avec aucun Nori aux alentours. Folle de rage, Kalida retourne sur le terrain d'entraînement avant d'atterrir sur le sol à pleine vitesse, un coup de pied marteau arrivant sur le sol provoquant un énorme fracas. Sa force herculéenne ne lui a absolument pas servi pendant tout ce combat. Aucun coup n'a été réellement porté. Quel enfer...

Récapitulatif combat: