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Safe and Sound [Mission Rang C - Solo]

Chinoike Tsumi
Chinoike Tsumi
Indépendant
Messages : 432
Date d'inscription : 17/03/2020

Fiche du Ninja
Grade & Rang: Rang C
Ryos: 0
Expérience:
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Chinoike Tsumi
Ordre de Mission:

Safe and Sound - Part I

Mission rang C

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PART I - Le Départ

Hard Teacher - Hans Zimmer

La journée s'achevait lentement sur l'Isthme du gel. La journée avait été belle et le printemps prenait difficilement mais sûrement ses droits. Tsumi s'en était rendu compte, son paysage changeait de jours en jours. Les premières chaleurs avaient donné naissance à de jeunes pousses qui se frayaient un passage parmi la glace et la neige. La Faune sortait peu à peu de sa torpeur et les hauts monts se laissaient parcourir de faibles ruisseaux découpant leurs manteaux immaculés. Mais le plus beau restait les coucher de soleil, plus tardifs au fil que les jours s'écoulaient. Il adorait cette partie de l'année.

Assis comme tous les soirs sur un rocher de la montagne prédominant la région du Lac Gelée, il se laissait aller au flot discontinu de ses pensées mélancoliques. Tant bien que mal, il avait réussi à se faire une place, bien qu'encore fragile, au sein du Clan. Non pas que cette idée l'enchantait au plus profond de son être, mais cela lui donnait la satisfaction de tenir la promesse qu'il avait faite à son amie Etsu. Bien sûr, il considérait avec grand respect l'intendante du village, mais avant ça, il la considérait comme une amie, la seule qu'il n'ait peut-être jamais eu dans le fond. Car s'il avait tenté de se rapprocher des autres membres de cette famille, il n'avait jamais réussi à cacher l'amertume face à leurs opinions. Cela lui avait voulu nombre de coups, mais qu'importait pour lui. Au moins il avait essayé.

« Je savais que je te trouverai ici mon garçon. »

Il ne l'avait pas entendu arriver. Surprit par cette voix au combien familière, il détourna son œil de l'horizon pour le porter vers la vieille dame qui s'avançait d'un pas sûr vers lui. Dame Fuyu était la doyenne du Clan et sans doute la personne le plus crainte et respectée du conseil. Combattante et stratège hors pair, elle fût missionnée par Etsu pour apprendre les arts shinobis à Tsumi. Dans un premier temps extrêmement réticente, elle finit par s’accommoder de son étrange disciple jusqu'à finir par apprécier sa singularité même si cette dernière leurs valaient de furieux échanges qui se terminaient toujours par une douleur extrême aux oreilles par le jeune Shinobi, qui cette fois-ci se contenta de la saluer humblement.

« Fuyu-sensei, vous me cherchiez ? Il y a un problème ? »

La vieille dame ricana, prenant place aux côtés du jeune homme sur le rocher, regardant avec lui la palette de couleur extraordinaire que le coucher de soleil offrait à leurs sens.

« Je viens t'apporter ceci. C'est un ordre de mission et il est pour toi. Comme tu peux le voir, l'hiver est en passe de s'éteindre et les neiges fondent peu à peu... Cependant, cette saison a été rude pour nous et les villageois de l'Isthme, aussi le Damyo a décidé de reprendre un peu plus tôt les transactions commerciales avec Uzushio. Des bateaux arriveront très bientôt à Taketomi remplies de denrées nécessaires à la survit de tous les villages de la région, ou du moins, ceux qui sont en bons termes avec l'ordre établit. »

« Cette mission a un rapport avec cette cargaison ? »

« Tout à fait. Le Conseil a jugé bon que nous commencions à nous intéresser aux affaires du pays. Nous ne pouvons pas continuer à nous terrer dans cette grotte éternellement et ne pouvons pas non plus nous permettre de laisser passer une occasion de nous faire bien voir du Damyo. Cela nous permettrait à long-terme de bénéficier sans doute de ce commerce. Tu comprends mon garçon ? »

Tsumi acquiesça d'un hochement de tête. Il avait entendu Etsu parler très souvent de la difficulté de trouver assez de nourriture pour tous les habitants de la grotte, mais aussi des complications que cela pourrait entraîner pour le Clan si jamais nous venions à être découvert et que la région se mettait à nous traquer. Il fallait à la fois faire profile bas, mais aussi s'investir pour changer l'image sombre et sanglante des Chinoike, tout en s'assurant notre survie. Une lourde tâche que le Conseil et Etsu essayaient d'accomplir tant bien que mal.

« C'est pourquoi le Conseil te demande de te rendre dès demain au village de Kobeshiki. Là-bas tu y demanderas de voir Botan, c'est celui qui est responsable de la caravane ainsi que de la sécurité. Inutile de te préciser que tu dois faire tout ce qui est ton possible pour que ce chargement arrive à destination. L'échec n'est pas envisageable. »

« Très bien... Qui m'accompagne pour cette mission ? »

« Personne. Tu es seul sur cette mission. Nous avons convenu avec Etsu qu'il était temps que le Clan te fasse confiance. Puis en soit, cette mission ne devrait pas te poser de problème. Bien sûr, il est inutile de te préciser que les autres membres n'ont pas vu ça d'un bon œil, et qu'un échec aurait de très lourdes conséquences concernant ton futur parmi nous. »

Les dès étaient ainsi jetés. La première mission en solitaire de Tsumi. L'occasion de montrer au Clan qu'il était digne de confiance, mais surtout, de prouver à son maître et à son amie qu'il valait toutes les peines qu'il leur avait causées. La vieille dame posa sa main sur l'épaule du jeune Shinobi, lui offrant un sourire sincère avant de repartir vers la grotte, le laissant seul, face au soleil qui avait quasiment disparu de l'horizon.

« Nous y sommes donc... Demain c'est le grand jour. »

Le lendemain.

Il s'était levé aux aurores. Son esprit oscillait entre stress et excitation alors qu'il s'affairait à préparer ses affaires. Il ne devait rien laisser au hasard ni oublier la moindre chose qui pourrait s'avérer importante. Il passait en revu la base de son équipement et les vivres à sa disposition, le tout rangé soigneusement dans une petite besace que lui avait confectionné Yosa. Tout était arrivé si vite et en soit rien ne semblant trop extravagant. Ce n'était qu'une simple mission d'escorte, il lui suffisait d'aller d'un point A à un point B et de s'assurer que tout aille bien. Rien d'insurmontable en soit pour le jeune homme qui cependant ne pouvait s'empêcher de penser aux dernières paroles de son maître. C'était sa chance. Celle de prouver aux deux femmes qui avaient eu foi en lui que tout cela n'avait pas servi à rien. Il referma son paquetage puis, se revêtit de sa tenue de voyage. C'était un ensemble très simple, un pantalon noir taillé assez près du corps, un large haut sans manche dont le col était relevé jusqu'à hauteur du nez et enfin un manteau noir à capuche dont la coupe descendait à mi-cuisse. Selon Fuyu, c'était la tenue parfaite pour le style de Shinobi qu'il était. Et bien qu'il n'avait jamais vraiment compris ce que cela voulait dire, les compliments d'Etsu à ce sujet avait fini par en faire sa tenue favorite.

Ainsi il parti de chez lui, parcourant les allés de la grotte, faisant tournoyer encore et encore dans ses pensées la liste de tout ce qu'il ne devait absolument pas oublier. Forcément il allait oublier quelque chose, c'était même sûr, mais il ne pouvait s'en empêcher. C'est une fois arrivé à l'entrée de la grotte que la sentinelle l'interpella.

« Hey Tsumi ! Alors comme ça tu pars en mission solo ? C'est un grand jour pour toi ! Je ne vais pas te retenir plus longtemps mais tiens, Dame Etsu m'a donné ça pour toi, apparemment c'est un porte-bonheur. »

Le shinobi saisit le morceau de tissus et se mit à le déballer promptement, laissant apparaître un Ryo unique au creux de sa main, avec une note écrite au pinceau. « Qu'il t'offre l'espoir dans les moments les plus sombres. Je compte sur toi. » Un léger sourire se dessina sur le visage du borgne qui replaça l'objet dans son écrin avant de le ranger dans la poche intérieure de son manteau. Saluant son camarade, il prit ainsi la route, l'horizon encore embrouillé par le brouillard matinal, le cœur remplit d'une détermination sans faille.

Sa première halte fût à Ine, un petit village de pêcheurs aux abords du Lac Gelée avec lequel le Clan entretenait de très bons rapports. De brèves salutations et quelques échanges plus tard, il repartait en direction de sa prochaine étape le camp de Kori où il avait prévu de passer la nuit. L'Isthme était une région rude, mais pleine de beauté. Chaque kilomètre offraient à Tsumi de nouveaux paysages aux couleurs changeantes selon son exposition au soleil. De faibles ruisseaux naissant arboraient quelques jeunes pousses tandis que certains arbres offraient déjà les prémices de magnifiques bourgeons. La vie renaissait doucement dans ces étendues immaculés avec la promesse de jours plus beaux. Cette idée de renouveau lui remplissait le cœur de joie et ce fût sans peine aucune qu'il arriva au camp Kori où il s'arrêta comme prévu pour la nuit, prévoyant de partir beaucoup plus tôt le lendemain. L'amabilité des gens du camps étaient à l'image de ce que lui avait raconté Etsu. Des personnes simples et chaleureuses qui malgré la rudesse de l'endroit, savait en tirer le meilleur. La nuit recouvrit le ciel d'un voile sombre éclairé par la pleine lune en devenir. Le jeune homme parti se coucher après avoir partagé un repas convivial avec les résidents, trouvant facilement le sommeil, sans doute plus fatigué que ce qu'il pensait par le trajet de la journée.

Réveillé très tôt dans la matinée par le brouhaha de ses hôtes – qui vraisemblablement n'avait pas fermé l'oeil de la nuit – le jeune Chinoike plia ses affaires et reprit la route au petit jour, ne manquant pas de remercier ce qui restait encore de lucide de ses compagnons de soirées.

Jusqu'à là tout se passait pour le mieux. Bien qu'il n'avait pas encore réellement commencé sa mission, il se trouvait déjà beaucoup plus serein en ce deuxième jour de voyage. Après tout, c'était bien la première fois qu'il partait tout seul aussi loin du domaine et ce petit goût de liberté, bien que fugace, n'était pas pour lui déplaire. Cette impression que tout lui était possible, bien loin des contraintes de son Clan, des railleries et des jugements de ses « camarades » qui ne le portaient pas dans leurs cœurs. C'est alors qu'une idée étrange lui vint. Et s'il ne revenait pas ? Et s'il décidait de partir seul, de disparaître à tout jamais loin de tout ça ? Les petits bonheurs de sa première journée de marche suffisaient à lui faire miroiter une vie douce et paisible loin de tout, mais furent très vite reprit par l'image de Fuyu et d'Etsu. Même si l'envie de s'affranchir de toutes ces contraintes le tentait énormément, il ne pouvait pas les décevoir. Jamais. Il ne pouvait pas se résoudre à balayer du revers de la main la gentillesse de son intendante qui l'avait hébergé, nourri et protégé durant ces trois dernières années, ni les enseignements de son sensei qui malgré son aspect très rude, était une femme au grand cœur. Croisant le campement de Wushi très tôt dans la matinée, il ne s'arrêta pas, préférant utiliser à bon escient le temps de jour qu'il lui restait pour parcourir les derniers kilomètres le séparant de son point de rendez-vous. Mangeant sur le pouce quelques morceaux de viandes séchés qu'il s'était gardé pour ce genre d'occasion, il arriva à la fin d'après-midi aux portes du village de Kobeshiki. Très vite, il fût arrêté par les gardes, qui, le suspectant par sa tenue d'être un malandrin le questionnèrent sur les raisons de sa présence.

« Je suis là en mission à la demande du Damyo concernant la caravane qui doit se rendre à Taketomi pour l'escorter. De ce qu'on m'a dit je dois rencontrer le chef de la sécurité, un certain Banto. »

« C'est Capitaine Banto pour toi Shinobi »

L'énergumène qui venait de prendre part à la discussion d'une voix rauque et clairement condescendante s'avança jusqu'au Chinoike qui resta figé. C'était un homme un peu plus âgé que lui, vêtu d'un kimono rappelant l'apparat des samouraïs. Katana accroché à la ceinture, il fit signe aux gardes de les laisser et de reprendre leurs postes.

« Ainsi c'est toi qu'on me colle dans les pattes ? Je ne m'attendais pas à devoir faire du baby-sitting. J'espère que tu vaux plus que tu n'en as l'air sinon la route va être bien longue pour toi... Allez viens et presse toi. »

Tsumi n'avait pas su quoi répondre. Déboussolé par le contraste d'humeur avec l'homme qui se présentait devant lui, il ne sut que se taire et prit sa suite, marchant dans ses pas comme une ombre jusqu'à ses quartiers. Ils entrèrent dans le bureau du Capitaine qui l'invita à prendre une chaise avant de rejoindre sa place à l'autre bout de la table. Devant eux, des cartes ainsi que bon nombre de papiers et rouleaux empilés démontrant la masse de travail énorme que semblait avoir Banto qui s'alluma une cigarette.

« Bon, faisons simple, la caravane doit se rendre d'ici trois jours à Taketomi, nous partirons demain matin à l'aube avec une douzaine de chariots vides tractés par des Andachime, le même nombre de porteurs ainsi que deux soldats pour s'assurer que tout se passe bien. Nous nous arrêterons dans un premier temps à l'avant-poste de Nemuro et y passeront le reste de la journée pour prendre connaissance de l'état du Col de Kirameku. Si tout va bien, nous partirons le lendemain matin. De là, nous avons une journée de marche entière pour passer de l'autre côté et arriver au petit village d'Iwate où Naoki leur chef nous attend. On passe la nuit et le lendemain dans la matinée si tout s'est bien passé on est à Taketomi avant l'arrivée des bateaux, ce qui nous laissera le temps de faire le plein de vivre et même de boire un petit verre si mon humeur y est. Une fois que les bateaux sont arrivés et la livraison chargée, on laisse les Andachime qui partent pour Uzushio et on récupère des bœufs qui tracteront à leurs places pour le retour qui est identique à l'allée. Des questions ? »

« Des risques potentiels sur le trajet ? »

« Non, on emprunte un chemin qui est sécurisé, cependant avec la fonte des neiges et l'empressement de la livraison par rapport à la saison, notre pire ennemi risque d'être le terrain. Les vrais risques se passent de l'autre versant de la montagne dans les Gorges de Shosenkyo, mais comme on ne passera pas par là, ça devrait être une promenade de santé, même pour toi... Autre chose ? »

« Non. »

« Très bien, on t'a réservé une chambre pour la nuit à l'auberge. Tu peux disposer. »

Sans un mot le Chinoike se leva et sortit du bâtiment, non sans soulagement d'en avoir enfin terminé avec cet odieux personnage. La gaieté qui l'avait suivi tout au long du trajet venait de disparaître, le plongeant dans l'incertitude et l'appréhension de devoir passer autant de temps en présence du Capitaine. Mais maintenant qu'il était là il ne pouvait plus faire marche arrière, aussi il se rendit d'un pas lourd à l'auberge, retrouvant la pittoresque chambre qu'on lui avait offerte gracieusement pour la nuit.

Allongé sur le piètre matelas qui le séparait du sol, il repensait à toutes les informations qu'il avait dûes ingurgiter en l'espace de quelques secondes. Honnêtement, il ne s'en rappelait pas de la moitié, mais dans l'ensemble rien ne semblait trop compliqué. Il suffisait pour lui de faire en sorte que tout se passe bien et de bien se faire voir, rien de plus, rien de moins. Son ventre le tiraillant, il se saisit d'un morceau de viande séché, en récupéra un bout et le mâcha sans conviction. Le moral n'était décidément plus présent. D'une main leste il rangea sa maigre pitance. Même si la faim se faisait sentir, l'envie de manger elle n'y était pas non plus. C'est alors que sa main heurta le bout de tissus que lui avait transmis la sentinelle. S'en saisissant, il retira la pièce troué, la brandissant à bout de bras devant lui. Les mots écrit de son amie lui revenait en tête, occasionnant un léger sourire.

On frappa à la porte, ce qui fit sursauter le jeune chinoike qui d'une voix peu assuré répondit à l'inconnu en l'invitant à entrer. Sa surprise fut grande lorsqu'il aperçut dans la lueur du couloir la silhouette d'une jeune femme. Cette dernière entra timidement, laissant la porte ouverte et la lumière entrer dans la chambre. C'était une demoiselle qui avait à peu près le même âge que Tsumi, vêtue d'une longue tunique verte foncée et d'un tablier blanc, ses cheveux châtains mi-long étaient coiffés d'un bandeau de même couleur que son haut mettant en clarté ses yeux couleur émeraude.

« Pardon de vous déranger Maître Shinobi, j'ai appris que vous veniez d'arriver et je voulais me présenter avant le départ de demain. Je m'appelle Hikari Kaori, je suis la fille du médecin du village et je vous accompagnerai durant le voyage. »

Elle le salua, laissant le jeune homme dans une mal-aisance incommensurable.

« Euh... Enchanté, moi c'est Tsumi... »

Elle se releva affichant alors un air remplit de surprise qui enfonça un peu plus le garçon dans son malaise.

« Mais ! Vous êtes jeune dites-moi ! Je pensais que le shinobi qu'on nous enverrait serait un peu plus âgé... »

Encore une réflexion sur son âge. Décidément les gens de ce village n'avaient aucune retenue quand il s'agissait de faire mal à des inconnus supposés les aider.

« C'est exactement ce qu'a dit le Capitaine à mon sujet... »

« Hum ?... Oh mais non c'est pas un reproche loin de là attention ! Je trouve ça même plutôt chouette ! J'avais peur de me retrouver avec un vieux grincheux taciturne durant tout le trajet ! Déjà que le Capitaine est pas forcément très sympa de base ! Oups, pardon je parle trop désolé... Je venais vous voir parce que c'est la première fois que j'ai l'occasion de pouvoir parler avec un vrai ninja et je me suis dit que vous aviez peut-être faim alors je voulais vous proposer de venir manger un morceau à la taverne avec moi ? C'est moi qui offre bien sûr ! »

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Chinoike Tsumi
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Chinoike Tsumi

Safe and Sound - Part II

Mission rang C

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PART II – Le Col de Kirameku



Departure – Okuribito

La nuit avait été courte pour le jeune Chinoïke qui passa sa soirée en compagnie de la charmante Kaori. Une femme forte de caractère qui n'avait pas la langue dans sa poche. En l'espace d'une soirée, il avait eu connaissance d'à peu près tout ce qui composait sa vie. Sa mère décédée il y a longtemps, ses désirs de devenir aussi bon médecin que son père, son aversion pour la famille Heizamon, son envie de devenir mère bloquée par le manque d'homme intéressant. Tout y était passé, sans oublier de charmant commentaire quant au Capitaine qui malgré son air supérieur, semblait avoir acheté sa place grâce à ses relations. Un tableau haut en couleur qui ne cessait de prendre plus d'ampleur à mesure que l'alcool prenait le pas sur la raison. Ce n'est que tard dans la nuit – et la certitude pour Tsumi qu'il ne toucherai jamais à une goutte d'alcool -, que le shinobi raccompagna sa compagne de tabler jusqu'à chez son père. Ce dernier, en voyant l'état de sa fille, ne pu cacher sa honte et le remercia d'avoir pris la peine de la ramener sauve et plus ou moins saine.
Le lendemain, la cacophonie qui hurlait dehors eût raison de son maigre sommeil. Empaquetant toutes ses affaires, il se rendit au point de ralliement où déjà, commerçant, villageois et porteurs s'affairaient à préparer la caravane.

« Je vois qu'à défaut d'être expérimenté vous avez au moins la qualité d'être un lève-tôt. »

Il avait reconnu la voix rauque du Capitaine qui lui sifflait désagréablement dans les oreilles. D'un simple geste il le salua, continuant à observer la lourde besogne de la petite gens qui s'affairait devant lui.

« Je ne suis pas le seul à m'être levé tôt on dirait. »

Le soldat apparu alors ses côtés, regardant avec lui le balai des va-et-vient des villageois.

« En effet, l'hiver a été rude et nous espérons tous beaucoup de cette livraison. C'est pourquoi nous n'avons pas le droit à l'erreur. Nous serons prêts à partir d'ici une heure tout au plus. Vous devriez en profiter pour faire un tour, voir s'il ne vous manque rien. Après quoi vous vous placerez en milieu de cortège avec notre médecin. Il faut que vous veilliez sur elle comme du lait sur le feu. Ce dragon de femme pourrait nous causer plus de problème qu'en résoudre. »

Un sourire s'afficha derrière le haut col du shinobi qui constatait avec malice que les deux personnages n'avaient décidément pas de liens très cordiaux. Entre ce que lui avait dit Kaori et maintenant les paroles de Banto, ce voyage s'annonçait riche en péripéties. La demoiselle arriva à ce moment-là, le pas lourd, l'oeil vitreux et un teint pâle, presque, cadavérique.

« Kaori, c'est aimable à vous de nous rejoindre. Il semble que la nuit eût été courte. »

« Soyez gentils, épargnez-moi vos remarques, il me reste beaucoup à faire et nous avons peu de temps devant nous. Maître Shinobi, pourriez-vous m'assister ? »

Ce dernier hocha la tête, suivant la demoiselle qui n'arrêtait pas de se frotter le visage, essayant de trouver un peu d'énergie pour garder les yeux ouverts. Ensemble, ils firent le tour des bêtes, s'assurant qu'elles étaient en bonnes santés et bien préparé pour le long périple qui les attendaient. Bien sûr, chaque contrôle fût entrecoupé de haut le cœur de la jeune femme qui visiblement était à deux doigts de rendre tout ce qu'elle avait bu la vieille. Tsumi l'aida du mieux qu'il pouvait et lorsque se fût enfin l'heure, ils prirent tout deux place en milieu de cortège. Le Shinobi allait parcourir la route à pied, quant à elle et bien, disons qu'elle n'était pas franchement en état de marcher pour aujourd'hui.

« J'espère que vous êtes tous prêt ! Inutile de vous rappeler l'importance de notre mission ! Au moindre problème vous hurler en tête qu'on puisse tous s'arrêter et régler ce qui a à régler. On ne se sépare sous aucun prétexte et il n'y aura pas de pause avant l'avant-poste de Nemuro. Est-ce que c'est clair pour tout le monde ? Bien, alors en avant! »


Les fouets claquèrent, les ordres hurlèrent, les derniers au-revoir des villageois à leurs proches donnèrent au Chinoike la sensation de partir pour une quête millénaire. Les uns après les autres, les Andachime se mirent en mouvement, entraînant dans leurs pas les chariots qu'ils tractaient. Les porteurs quant à eux commençaient à emboîter le pas difficilement aux côtés des chevaux, devant prendre mesure du poids de leurs charges, cherchant le bon équilibre pour avancer vite tout en évitant de se faire mal.

« Dieu merci ce satané Capitaine est en tête, j'aurais pas supporté une seule remarque de plus ! » La remarque de Kaori le fit rire de bon cœur. « Ah... C'était une bonne soirée en tout cas. Désolé si j'ai trop parlé. Déjà qu'en temps normal je suis une vraie pipelette mais alors quand j'ai bu c'est encore pire. »

« Il n'y a pas de soucis. J'ai beaucoup apprécié ce moment. Ca m'a un peu fait oublier la rudesse de notre cher Banto. »

Ils s'échangèrent un sourire complice alors que le village disparaissait peu à peu dans leurs dos.

Il n'y avait que quatre heures de route jusqu'à l'avant-poste et la route était assez bien entretenue durant tout l'hiver, ce qui facilita grandement l'avancée de la caravane. Bien que les hommes peinaient un peu, l'arrivée se fît plus rapidement que prévue, faisant tressaillir de joie la médecin qui ne rêvait que d'une chose : Un lit et un bol de riz. Chose qu'elle n'arrêta pas de répéter durant les longues heures de marche, ce qui amusait dans un sens le Chinoike qui avec son trop peu d'heure de sommeil, n'en pensait pas moins. À l'arrivée du convois, les portes de l'avant-poste s'ouvrirent, laissant la place aux hommes et aux bêtes qui déjà étaient ravis de se délaisser de leurs paquetages. Tsumi aida la jeune femme à descendre du chariot et ils prirent tout deux la direction de l'auberge qui avait été privatisé pour l'occasion. Sa camarade s'écroula littéralement sur le bout de paillasse qui pourtant lui paru comme une divine délivrance et qui, après quelques échanges, finit par sombrer dans un long et lourd sommeil réparateur. La recouvrant d'une couverture supplémentaire, il se décida à parcourir ce nouveau lieu qui s'offrait à lui.

Nemuro était ce qu'on pouvait s'attendre d'un avant-poste. Une plaque tournante sécurisé faisant loi sur les routes de la région. Le peu de commerce présent suffisait à faire vivre les résidents ainsi que la cargaison qui avait pris place en son sein. Il y avait une écurie tout à fait sommaire, quelques étalages dont un tanneur, un boucher et un forgeron. Le reste servait d'abri ou de logement aux locaux qui se connaissaient tous. L'endroit était présidé par un autre fonctionnaire de l'armée, un certain Capitaine Kudo, dont les faits d'armes semblaient bien éloignés de son homologue qui pourtant se pavanait devant lui comme s'il était son égal.

Le shinobi s'en lavait les mains, préférant rejoindre les bêtes pour observer plus tranquillement ces animaux fantastiques qu'étaient les Andachime. Ces équidés court-sur-pattes avaient la réputation de pouvoir survivre n'importe où dans l'Isthme du Gel. Habituées aux grands froids et à la neige, ils ont très vite trouvé leurs places auprès des hommes qui ne se lassèrent pas d'utiliser leurs vaillances et leurs forces pour des tâches où la seule force humaine n'était pas suffisante. Plus rapide qu'un bœuf, ils demandaient cependant un entretien beaucoup plus conséquent ce qui faisait d'eux un poids à la charge des porteurs chargés de foins et de denrées exclusivement destinés à ces derniers. Cependant, contrairement aux bœufs, ils étaient doués d'une intelligence et d'une sensibilité qui toucha très vite le Chinoike, qui trouvait en eux, cette gentillesse qui manquait tant au commun des mortels.

« Belle bête n'est-ce pas ? » interrompu une voix douce et sûr à la fois.
« Capitaine Kudo. »
« C'est donc vous le Shinobi dont on m'a tant parlé... »Il jaugea un temps Tsumi qui se sentit mal à l'aise face à l'insistance du regard de l'homme dont émané un charisme surprenant.
« C'est une bonne chose. Je pense que vous avez votre place au sein de cette mission, tout comme votre Clan au sein de la région. »
« Vous faites confiance bien vite Capitaine. » la rétorque fit sourire le soldat.
« Il est vrai, il est vrai, mais je suis avant tout un homme au service du Damyo et de ses citoyens. S'il a eu confiance en vous alors je sais que je peux vous faire confiance pour mener cette caravane à bon port. »
Le Ninja hocha simplement la tête en remerciement pour ses paroles qui étrangement, le touchait et le réconfortait sur la suite des évènements.
« Vous savez Maître Shinobi, j'ai eu par le passé un Andachime. Elle s'appelait Kakitsubata. Quel cheval c'était.. Une albinos dont personne ne voulait mais qui pourtant a su toucher mon cœur et m'a sauvé la vie durant une bataille où j'aurais dû mourir. Depuis je porte toujours une Iris en sa mémoire et aussi pour me rappeler que peu importe ce que le monde pense, les plus grandes actions viennent parfois de ceux dont on attend le moins. »

Il partit, le laissant en suspend sur ces paroles qui troublèrent le garçon. Cette pensée, Etsu avait elle eût la même en lui confiant cette tâche ? Il savait qu'elle avait confiance en lui et ce fait lui suffisait amplement. Mais avait-elle vu en lui quelque chose que lui-même ne voyait pas ? Sa réflexion se troublait, la fatigue prenant le pas sur la raison, si bien qu'il partit se coucher, délaissant pour la première fois depuis longtemps la fin de course du soleil, désireux de se remettre de sa nuit dernière et d'être en forme parfaite pour l'épreuve qui les attendait demain.

Make a man out of you – Jerry Goldsmith by Orchestral Cinématique

Si la route jusqu'au Col de Kirameku n'avait rien d'une partie de plaisir, le passage en lui-même était un véritable enfer. La route devint plus abrupte, poussant hommes et chevaux à des efforts constants pour ne pas quitter la route ou se blesser. Chaque kilomètre offrait son lot de roue coincé, de porteur manquant de se faire une cheville. Le moindre pas mal assuré pouvait suffire à mettre toute la caravane en péril. Les uns après les autres, le convois avançait en file indienne, celui de devant s'assurant de la montée du suivant et ainsi de suite. C'était un travail d'équipe de chaque minute où la moindre maladresse pouvait coûter le chargement ou même la vie.

Plus habitué aux mouvements rapides qu'à pousser des charges lourdes, Tsumi aidait porteurs et bêtes à avancer, poussant toujours plus dans sa volonté et ses réserves. Car aujourd'hui il n'était plus question de Clan ou de mission mais bien de la survit de chacun des membres de la caravane. Une idéologie que partageait sa camarade Kaori qui ne lésina pas sur l'aide qu'elle put apporter à quiconque en avait besoin. Pas après pas, ils gravissaient avec peine le versant majestueux du mont étincelant. Efforts après efforts, ils voyaient la distance se réduire et la délivrance prochaine d'avoir enfin réussi à passer ce satané Col.

« Maître Shinobi ! Comment ça se passe derrière ? »
« On fait aller Capitaine ! Et à l'arrière ça va ? »
« Les hommes souffrent et les chevaux commencent à fatiguer mais on tiendra le coup ! »

La jeune femme était aux côtés du ninja, l'aidant à pousser l'arrière d'un chariot qui s'était enlisé dans un mélange de boue et de neige à moitié fondu. Quelques jurons et hurlement plus tard, le convois reprenait sa route avec toujours plus de difficultés. Le sol glissant rendait chaque avancé incertaine tandis qu'une chute du manteau neigeux pouvait arriver à tout moment.

« Au moins on a le soleil avec nous hein ? » dit-elle dans un soupir.
« Honnêtement j'aurais préféré qu'il ait des nuages, ça nous aurait évité de cuir en plus de suer. »
« Ah les hommes vous n'êtes jamais content ! »

Le soleil arrivait à son zénith lorsqu'ils arrivèrent à mi-chemin.

« Stop ! L'endroit est assez plat, on s'arrête pour faire une pause. Profitez-en pour vous soulager, manger un bout et reprendre des forces, le pire reste à venir mes amis ! »
beugla le Capitaine.
« Il l'a bonne lui, depuis le début du voyage il est sur son cheval tranquille pendant qu'on galère comme des cul-terreux ! »
« Allez c'est bon, reposez vous un moment. C'est pas le moment de partir en vrille, on est presque arrivé, en plus après c'est de la descente ! »
« Sauf votre respect mademoiselle, avec cette soupe dans laquelle on marche je suis pas sûr qu'on soit au bout de nos peines. »

Le porteur avait raison dans le fond, elle le savait bien et Tsumi aussi. L'ascension était très difficile dans ces conditions, mais ils savaient pertinemment que descendre la montagne avec en plus un sol instable allait être un véritable parcours du combattant. Mais l'heure était à la pause et les deux comparses s'installèrent aux abords d'un chariot, partageant leurs vivres avec les autres hommes. Très vite, la lassitude naissante laissa place aux rires et à la joie. Rien de tel qu'un ventre remplit et quelques douceurs pour remettre le moral des troupes au beau fixe. Un soldat arriva soudain à leurs niveaux.

« Maître Shinobi, Docteur Kaori, le Capitaine vous demande de venir partager le repas avec lui. Nous avons installé une nappe sur le sol pour éviter que vous tâchiez vos vêtements et ne soyez mouillés. »

Kaori regarda le Chinoïke qui aussitôt lui sourit faisant signe qu'elle pouvait se lâcher cette fois-ci.

« Hum, vous direz au Capitaine que je préfère la compagnie de vrais hommes. »

Tous les hommes se mirent à rire, un éclat qui parvint aux oreilles de Banto qui comprit très vite que l'on se raillait de lui en voyant le groupe qui le regardait. Le soldat reparti vers son commandant, laissant le groupe profiter de ces derniers instants de paix. Après deux bonnes heures de pauses jalonnées de joie, les ordres furent lancés et la marche reprit.

« Dites-moi Maître Shinobi, on dit que les gens de votre genre sont capables de merveilles c'est vrai ? »
« C'est vrai, depuis le début du voyage tu ne parles pas beaucoup, racontes nous un peu la vie de ninja. »

Les plaintes avaient laissé place à un grand silence que seuls les roues de chariots et les hennissements des chevaux brisaient. L'attention était portée vers le jeune Chinoïke qui n'avait pas bien l'habitude d'être au centre des attentions, ou du moins, pas avec autant de bons sentiments à son égard. Il se mit à réfléchir à ce que lui avait dit Etsu et Fuyu sur ce qu'il pouvait ou non dévoiler. Il est vrai que son Clan ne jouissait déjà pas d'une réputation très joviale et le but était bien là de se montrer à son meilleur jour.

« Hum... Je vous aurais bien fait une petite démonstration, mais j'ai peur que si je fais éclater un éclair maintenant, nous perdions le contrôle sur les chevaux et risquions d'être ensevelit sous une avalanche les amis ! »
« Vous pouvez vraiment faire ça ? Waw ! C'est bien dommage que vous ne puissiez pas nous montrer, j'aurais adoré voir ça ! »
« C'est vrai, moi aussi ! »
« Hum... Si on arrive de l'autre côté dans les temps et que vous êtes sage ce soir je vous montre une technique qui nous mettra pas en danger ça vous va ? »
« OY ! »
« Qu'est ce qui se passe derrière ? »
« Le Maître Shinobi nous a promis de nous montrer ses pouvoirs ce soir Capitaine ! »
« Tsss... »

Bien que la promesse d'un petit tour de passe-passe n'eût pas été du goût de Botan, l'ensemble du convois y avait trouvé une nouvelle motivation à avancer. Kaori sourit au jeune homme, le félicitant pour le charmant petit tour de manipulation qu'il venait de faire. Ensemble, ils parcoururent les derniers kilomètres jusqu'au sommet du Col. Le Capitaine hurla ses ordres, désormais, le convois devait s'espacer entre chaque chariots pour éviter qu'une mauvaise glissade n'entraîne tous les autres durant la descente. Tous s'exécutèrent. La descente fût difficile mais la caravane arriva sans plus d'encombre au petit village d'Iwate où un curieux accueil les attendait.

Outset Island – Koji Kondo

Il était tard dans l'après-midi lorsque le haut des toits de petites maisons se dessina sur l'horizon. Le village d'Iwate n'était pas ce qu'on pourrait appeler un grand village, bien au contraire, il s'agissait plus d'un regroupement de quatre ou cinq maisons dont les résidents avaient tous une chose en commun : L'amour des chiens. Le Capitaine Banto fût le premier à arriver sur les lieux mais fût accueilli par une petite horde de chien assez imposant, qui aboyèrent férocement à la vue du pauvre cheval qui prit de terreur, se cabra et désarçonna le soldat qui finit son vol plané avec l'arrière-train dans la neige. Pestiférant contre les bestiaux, une voix plus imposante se fit entendre, hurlant des ordres au petit groupe de canidé qui aussitôt s'exécutèrent et repartirent vers leurs maîtres. C'était un homme très grand et d'une carrure vraiment imposante, muni d'une longue barbe noire et de longs cheveux coiffés en arrière. Quant à sa tenue faite entièrement de fourrure, elle lui donnait un aspect vraiment sauvage.

« Désolé Capitaine, je pensais que vous arriviez demain sinon j'aurais pas laisser mes chiens en liberté ! Venez donc je vous aide à vous relever. »

Fortement agacé par la situation, l'homme au derrière trempé accepta l'aide du grand homme qui répondait au nom de Musha. Après avoir retrouver une position plus descente les deux hommes s'entretinrent sur la suite de la soirée et des commodités que le chef du village avaient préparé pour eux. S'exécutant, il montra la chambre de son invité et hurla des ordres à deux jeunes garçons qui vinrent à la rencontre du reste du convois.

« Salut, moi c'est Kenichi et lui c'est Shinichi, vous venez on va vous montrer où mettre les gros poneys et vos chambres ! »

De curieux petits personnages qui malgré leurs jeunes âges, menèrent à la baguette tous les hommes du convois. Ils demandèrent dans un premier temps à ce que les bêtes soient attachées dans un enclos protégé qu'ils avaient apparemment construit exprès pour l'occasion. Ensuite, ils menèrent chacun des hommes vers le dortoir, désignant à chacun d'entre eux une place prédéfini par on ne sait quel logique. Tout cela amusa beaucoup les porteurs qui se laissaient guidés par cette jeunesse dictatoriale mais aimable comme peu d'enfant pouvait l'être. Enfin, ce fût au tour de Kaori et de Tsumi d'être placés.

« Bon, pour vous deux on a pas de lit dans le dortoir, alors ce qu'on va faire vu que vous avez l'air d'amoureux c'est qu'on va vous mettre dans la chambre de grande sœur. Elle est pas là en ce moment et le lit est assez grand ça fera l'affaire ! »

Le Chinoike baissa la tête, rouge de honte alors que l'ensemble du groupe éclata de rire de voir le Shinobi se faire mettre mal à l'aise par un simple gamin. Ne comprenant pas pourquoi les adultes riaient autant, l'hôte haussa les épaules et leurs fit signe de le suivre. Kaori, toujours prompt à la plaisanterie se saisit du bras de l'homme couleur rouge tomate et le tira avec elle comme s'ils étaient deux amants.

« Allez viens mon amoureux, promis ce soir je te ferais pas de chatouille avant d'aller dormir ! »
« Hey ben y'en a qui on de la chance ! Ca paye d'être ninja dit donc! Ahah »
« Par pitié tais-toi.. »

Le jeune faux couple se firent donc mener à leur chambre. C'était une petite pièce, avec le nécessaire pour y dormir sans grande extravagance. Tsumi eût un soupire de soulagement en voyant que le lit était assez grand pour ne pas dormir trop près de la demoiselle qui prenait un malin plaisir à le torturer d'avantage. Le jeune Kenichi leurs donna les dernières directives concernant des yukatas qu'ils pouvaient emprunter dans le premier tiroir de la commode, mais aussi sur le chemin à prendre pour trouver la cuisine où était entassé tout un tas de choses dont ils pouvaient se servir, sur quoi il partit en fermant la porte.

« Bon, je vais me changer... Ca ne te dérange pas de ? »
« Oh euh non bien sûr attend je sors... »

Adossé dans le couloir à la porte de la chambre, le Shinobi n'en revenait pas de s'être fait mettre à l'amende aussi facilement par un gosse.

« Amoureux... Mais n'importe quoi... Franchement ces gosses... Pfff... Et ces abrutis là... En plus j'suis obligé de dormir avec elle et en yukata... »

D'un naturel très imaginatif, ses dernières pensées lui procurèrent une vision très particulière de la jeune femme. Son teint vira au rouge alors qu'il se rendait compte qu'ils étaient juste séparés par une porte et que dans la chambre, la jeune femme devait être nue à l'heure qu'il est. Rougissant de plus belle, il s'écarta de la porte et fit quelques pas dans le couloir pour s'en éloigner.

« Allez arrête, pense pas à ça, t'es un shinobi bordel et en mission concentre-toi allez ! »

La porte s'ouvrit et la tête de Kaori en sorti, surprise de voir le ninja posté à trois mètres de la porte. Le voyant aussi rouge qu'une écrivisse, elle ne put s'empêcher de l'embêter une dernière fois.

« Allez viens chéri c'est à ton tour ! »
« Rah la ferme et sort de là ! »

Il s'avançait vers elle d'un pas énervé, le poing serré puis, poussa sa camarade de chambré dehors avant de claquer la porte derrière lui. Après avoir subi les derniers éclats de rire du docteur, il laissa échapper un grand soupir de soulagement. Enfin seul. Il s'avança vers la commode et en tira un Yukata noir, qu'il enfila très rapidement après s'être dévêtit de ses habits recouvert de boues. Mettre des vêtements propres alors qu'il sentait la vieille charogne n'était pas forcément agréable, mais prendre un bain par ces températures était inenvisageable. Appliquant un dernier coup à sa ceinture, il se rendit dans la pièce commune dont le garçon lui avait parlé.

Tout le monde était déjà là, sans compter le capitaine bien sûr qui faisait chambre à part comme toujours. Il fut surpris de voir que même les soldats s'étaient joint à la partie. Le dîner fût servi à tout le monde, plongeant pour un court instant tout le monde dans le silence, lorsqu'un rot terrible sortie de la bouche de Kaori qui bien évidemment se trouvait pile devant le Chinoike.

« Désolé messieurs mais celui-là y me gênait. »
« Ahah et bien mademoiselle Kaori vous êtes une sacrée femme ! »
« Hey doucement mon gars, oublie pas qu'elle est avec le Maître Shinobi, tu voudrais pas finir en paillasson ! »
Encore un fou rire générale à ses détriments. Sa camarade tentait de ne pas sourire mais l'envie était bien trop forte. Finalement, Tsumi relâcha la pression et se mit à sourire.
« Faites gaffe, si vous continuez vous n'aurez pas de démonstration... »
De grands cris de désapprobations parcoururent la salle. Ils étaient entrain de se faire prendre à leurs propre jeu et l'arrosé jubilait de voir les arroseurs à sa merci.
« Dites Maître, vous qui vous y connaissez, on raconte qu'un Clan de Shinobi très dangereux vivent dans une grotte au fin fond de l'Isthme. C'est vrai ? »
Il s'était fait coincé. Sans s'en rendre compte, il venait de se manger exactement ce qu'il espérait éviter en parlant de son statut et de ses pouvoirs. Que pouvait-il leur dire ? La vérité ? Il pensait aux répercutions que cela pourrait avoir mais surtout à la mission qui était sienne. Finalement, son regard se porta sur Kaori qui lui fit un signe approbateur. Il prit une grande inspiration, remettant ses idées en ordre, puis d'abord incertain, il finit par se lancer.

Suteki Da Ne - RIKKI

« Alors avant tout, il faut savoir que tous les Shinobi sont dangereux. De même que tout homme peut être bon et mauvais il en va de même pour les ninjas. Le Clan dont tu parles, c'est un très vieu Clan qui à l'époque était respecté par beaucoup de monde. Mais une sale histoire a fait d'eux des pariât. À cause de la jalousie d'une femme, des milliers d'entre eux ont été massacré et le peu qui ont survécu se sont cachés dans la grotte dont tu parles. Aujourd'hui, ils ne sont plus très nombreux et ils essayent de survivre comme ils peuvent. Destitué de leurs terres et mis à mal par les autre shinobi, ils essayent de retrouver leur gloire passée. Mais on ne peut pas dire que pour le moment ils y arrivent vraiment. Alors ils font ce qu'ils peuvent pour survivre.»
Le regard de la jeune femme avait changé. Beaucoup de compassion et de tristesse en émanait et se portait sur le jeune homme qu'elle devinait être un des survivants dont il venait de raconter l'histoire.
« En fait, ils sont comme nous... »
Son œil se porta sur un des porteurs assit près de lui. Ce dernier semblait vraiment prendre conscience de l'ampleur de l'histoire de son Clan.
« Nous aussi on est des enfants de la guerre. L'Isthme a pas été épargné. Mais le Damyo a veillé sur nous et aujourd'hui ca va mieux. Mais je dois avouer que savoir qu'ils sont là et avec ce qui se dit... J'ai peur qu'ils soient méchant envers nous Maitre. En plus à ce qu'il paraît ils peuvent contrôler le sang, ça fait peur je trouve. »
L'ignorance est maître de la peur. Cette phrase Fuyu aimait à le lui répéter sans cesse à chaque entraînement. Aujourd'hui il se rendait compte que c'est contre l'ignorance que son peuple se battait avant tout. Les anciens avaient fait le choix de rester à l'écart trop longtemps, cela les avait desservit. Son regard se perdait sur la flamme d'une bougie, l'esprit vacillant à diverses pensées avant d'être rappelé à la réalité par la douce voix de Kaori.
« Tsumi ça va ?
« Tu as raison. Ca fait peur. Comme ce couteau que tu vois là. De par sa nature, il est fait pour couper et uniquement pour ça. Pourtant, ce sont nos choix qui définissent ce que ce couteau va pouvoir trancher. Soit ce sera des liens qui nous oppriment, soit la chair d'un être vivant. » Les derniers mots furent ponctué par le tranchant de la lame qui vint découpé sa paume. « Le Clan des Chinoike ont la capacité de contrôler le fer présent dans le sang et de lui faire prendre n'importe qu'elle forme. Ce sont des techniques qui par leurs natures sont créatrices, ça veut dire qu'on peut créer plein de chose avec. » Son œil se mit à scintiller d'un éclat carmin. « Une lame. » Le sang qui coulait de sa plaie pris alors la forme d'un scalpel à l'étonnement générale. « D'un shurkien » Le sang s'exécuta, les regards se remplirent peu à peu de terreur en voyant le jeune homme s'adonnait à ce qui pour eux était de la magie. « Mais en vrai, tout cela dépend de la volonté de celui qui le contrôle... Pour être franc, je préfère de loin créer de belles choses... Comme des roses. » Le liquide carmin prit alors la forme d'un bulbe de rose aux pétales scintillantes à la lumière de la bougie. L'horreur laissa doucement place à l'émerveillement. « Mais vous savez moi ce que je préfère ? La lumière. » C'est alors qu'une faible lueur s'échappa du bout de ses doigts, glissant dans l'air comme des lucioles, entourant la sculpture d'un voile enchanté. Tous se rapprochèrent, désireux de voir encore plus prêt la beauté de ces arts mystiques dont ils n'avaient subis ou entendu que l'horreur. Au bout de quelques minutes, le jeune homme plaça un tissus au-dessous de sa main, laissant le liquide reprendre sa forme naturelle alors que la lumière disparaissait peu à peu.
« Alors... Vous êtes un Chinoïke ? »
« Ai-je l'air méchant ? » lui répondit le Shinobi avec un sourire en coin.
« Non pas du tout... Au contraire, je dirais même. Et ils sont tous comme vous là-bas ? »
Il ne put s'empêcher de penser à Hitagi. Comment dire oui alors qu'il savait que certains d'entre eux étaient des purs psychopathes ?
« Disons que la grande majorité le sont oui. Pour les cas particuliers on les tient en laisse ne t'en fais pas. »

Il était difficile d’appréhender ce que serait leurs réactions dans le futur. Peut-être allait-il tous changer de comportement avec lui après ça ? Peut-être qu'ils étaient aujourd'hui plus à même de les comprendre et les accepterai mieux à l'avenir ? Toutes ces questions qui restaient sans réponse, seul le temps les détenaient.
« En tout cas moi, je trouve que vous êtes un chic type ! C'est vrai, y'en a pas beaucoup des comme vous qui serez venu dans la boue avec nous comme vous l'avez fait ! Rien que ça, moi, ça me suffit ! Vous êtes gentil avec nous et ça on le sait tous ! »
« Ahah, fait attention gentil n'a qu'un œil ! »
Un lourd silence suivi la blague de Tsumi.
« C'était une blague les gars, parce que j'suis borgne... Non elle était vraiment pourrie ? »
« Non c'est pas ça, c'est juste que... On est un peu impressionné maintenant... On sait que vous nous ferez pas de mal, mais... »
« Ca reste troublant je comprends... C'est dommage, moi j'aimais bien pourtant quand vous m'embêtiez tous. J'ai jamais eu vraiment d'ami et je serais ravi de tous vous compter comme tel. »
« Vraiment maître ? Mais nous ne sommes que des paysans et vous un Shinobi. »
« Et ? Y'a quoi de différent entre vous et moi ? Le fait que je sache faire sortir de la lumière de mes doigts ? Je suis un humain comme vous les gars. Qu'est ce qu'il faut que je fasse pour que vous vous détendiez un peu ? »
« Moi je sais ! »

La voix de Musha avait brisé le silence pesant. D'une main ferme le colosse avait déposé deux grandes jarres de saké sur la table. Derrière lui, ses fils tenaient de nombreux verres de taille différente sur un plateau en bois. L'arrivée de l'alcool provoqua un « Oy » général et tout le monde se servit un verre, puis ils se tournèrent tous vers Tsumi.
« Et vous maître ? »
« Je... Je n'ai jamais bu d'alcool à vrai dire... »
« Et bien ça va être votre première ! Que risquez vous ? Vous êtes entouré d'ami vous l'avez vous même dit ! »
« C'est vrai... » Il se saisit d'un verre, le brandissant d'une main peu rassurée au-dessus de sa tête.
« Bon... Bah Kanpai hein... »
« KANPAI ! »

Nigiyaka na Machi – Yasuharu Takanashi

Le lendemain la caravane - ou du moins ce qu'il semblait en rester de vivant, - arriva au village de Taketomi. Le Capitaine qui n'avait pas apprécié le zèle de ses hommes vociféra ses ordres sans ménagements pour les pauvres âmes que l'alcool avait transformé en zombie. Ce ne fût pas le cas de Kaori qui s'empressa d'échapper aux commandements dictatoriaux de Banto et s'esquiva avec Tsumi qui était plus pâle encore que d’accoutumé. Les deux jeunes gens parcoururent les rues de ce village portuaire, la jeune docteur ayant une mission quelque peu spécial à remplir avant de repartir.

« Bordel, plus jamais je bois d'alcool de ma vie... J'ai un de ces mal de tête... »
« Ne t'inquiète pas, dès qu'on aura trouvé l'herboriste je te ferais un petit remontant, en attendant il faut qu'on aille voir le forgeron. »
À l'air interrogateur du Shinobi, la jeune femme lui expliqua que Musha lui avait demandé hier soir – pendant qu'il était ivre mort sur la table à danser – si elle pouvait lui ramener une pièce qu'il avait commandée chez le forgeron. Bien conscient qu'il ne pourrait aller au village avant plusieurs jours, et ayant besoin de l'objet au plus vite, il avait profité du retour obligatoire de la caravane par son camp pour quémander cette faveur à la jeune femme. Une fois le butin récupéré, le faux couple se dirigea vers l'herboriste, récoltant les plantes que son père lui avait demandé de lui ramener en même temps qu'un remède pour le pauvre crâne du Chinoike qui crut imploser.

« Tiens, bois ça. »
« C'est quoi ? »
« Bois et tais-toi andouille ! Quelle idée de boire comme ça toi aussi ! »
Elle profita du retour au port pour lui raconter la soirée qu'il avait manifestement totalement oublié. Ou comment le grand Shinobi du sang, s'était retrouvé à moitié à poil, dansant sur la table avec deux autres de leurs compagnons. Comment après un pari débile il s'était retrouvé à faire la course pied nu dans la neige. Comment il avait vomi devant la porte du Capitaine. Pour le reste de la soirée, elle lui expliqua qu'étant fatiguée elle s'était éclipsé, le laissant avec ses nouveaux amis festoyer toute la nuit. Tsumi était mort de honte, cela ne faisait que le conforter dans son abnégation totale et définitive quant à l'alcool de riz. Cependant, il manquait une histoire...
« Mais le plus beau c'est quand tu es rentré dans la chambre. Tu as essayé de faire le moins de bruit possible, puis tu as enlevé ton haut de pyjama pour le mettre sur moi pour pas que j'ai froid puis m'a recouvert de toute la couverture. J'ai trouvé ça très mignon. »
Elle l'avait achevé, mais tout cela expliquait son mal de crâne et cette sensation de froid terrible qui lui tiraillait le corps. Son teint blafard se colora d'un rouge pâle qui fit sourire Kaori.

« Bien, vous voilà tous les deux. Le chargement est terminé on peut repartir de ce pas vers Iwate. Cependant Maître Shinobi, j'apprécierai que ce soir vous vous teniez convenablement et que vous évitiez d'embrigader tout le convois dans vos excès ! Vous êtes en mission je vous rappelle ! »
« Euh... Oui... Pardon Capitaine. »

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Chinoike Tsumi
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Fiche du Ninja
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Chinoike Tsumi

Safe and Sound - Part III

Mission rang C

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It all begins here. »



PART III – L'Ombre de la Mort



La flèche l'atteint en pleine poitrine. Le choc du morceau de bois contre son corps lui avait fait perdre un équilibre qu'il tentait de retrouver maladroitement. Toujours débout, le regard vide, son esprit se troubla. Comment était-ce possible ? Il ne s'agissait que d'une simple mission d'escorte. Alors pourquoi ? Pourquoi aujourd'hui tombait il au combat ? Etait-ce vraiment la fin du chemin pour lui ? Le Chinoïke balbutia de sombres paroles. Tout se recouvrait peu à peu d'un voile d'incompréhension. Devant lui, les assaillants s'approchaient en courant sur le pont de bois qui séparait les deux rives d'un énorme fossé. Il fallait agir. Il était le seul rempart entre les brigands et la caravane qui essayait d'échapper à une mort certaine. Il crut à un moment entendre la voix de Kaori qui hurlait son prénom. Mais ce n'était sans doute que les fourberies de l'ange de la Mort qui venait pour le quérir.

Trois jours plus tôt.

The Scent of the Rain - Big Rice Piano

Nombre de choses pouvaient mal tourner dans l'Isthme du Gel, mais l'un des facteurs les plus incontrôlables restait la météo. Les régions montagneuses étaient connus pour le ciel capricieux qui pouvait changer du tout au tout en l'espace de quelques heures. Et si la fin de matinée affichait pourtant un cuisant soleil, le reste de la journée vit apparaître de nombreux nuages se contrastant d'avantages au fil des heures. La caravane arriva au camp sous la pluie. Les hommes s'agitèrent pour mettre le plus rapidement à l'abri les denrées sèches qui pourraient pourrir à cause de l'eau. Dans un effort commun et bien calculé, ils trouvèrent refuge et nulle perte n'était à déclarer. Une chance que le maître des lieux aient réalisé quelques travaux d’aménagement pour l'occasion. La pluie tombait à grosse goutte, noyant l'horizon dans une pénombre mystique. Tsumi adorait ces instants.

Quelques heures après leurs arrivées, tous les hommes étaient partis se coucher. La fête de la veille et le lourd chargement les avaient totalement épuisés. Kaori ne dérogeait pas à la règle. Dormant d'un profond sommeil réparateur aux côtés du Shinobi, ce dernier n'arrivait cependant pas à fermer l'oeil. Au bout de quelques temps, il finit par se lever, recouvrant correctement la jeune femme qui se recroquevilla alors d'avantage sur elle-même. Sans faire de bruit, il sortit de la chambre et se dirigea vers la salle commune où nulle âme n'était. Voilà plusieurs jours qu'il ne s'était pas retrouvé seul. Pourtant, la compagnie des porteurs et de sa camarade de chambré était loin de l'insupporter. Bien au contraire. S'asseyant à dans l'encadrement de la porte, il laissait l'air frais et humide caresser son visage, profitant du doux son de la pluie tombante pour se plonger dans ses pensées.

Qui aurait cru que sa première mission serait si riche en émotion ? Bien sûr, il n'y avait pas eu de combat, ni de grands affrontements, mais tout de même. Il avait pu faire la rencontre de personnage hauts en couleurs, partagé le dur labeur de ces hommes vivants de la terre, vécu bons nombres de moments de joies mais surtout découvert un petit bout de ce monde qui s'étendait à ses pieds. Les merveilles de ce monde étaient infinie, et même si parfois tout n'était pas si simple, le jeune homme se mit à croire qu'il y avait peut-être plus d'espoir qu'il n'y paraissait. Pour lui, mais aussi pour son Clan. Cette idée le troublait. Etaient-ils quant à eux prêt à suivre la voie de la paix et de la raison ? L'incertitude le gagnait alors qu'une présence se fit sentir dans la pièce.

« Oh vous êtes là Maître Shinobi, je pensais que vous seriez en train de dormir comme tous les autres. »
« Non je ne trouve pas le sommeil puis... J'avais envie de profiter de la pluie... Et s'il vous plaît appelez-moi Tsumi. »
« Comme vous voudrez... Je voulais vous dire. Hier, j'ai été très impressionné par vous vous savez ? »
Tsumi tourna la tête, regardant l'homme robuste qui s'affairait devant une énorme marmite. « Par rapport à quoi ? »
« J'ai eu l'occasion de côtoyer beaucoup d'hommes vous savez. Des hauts rangs comme ce très cher Capitaine, des paysans, des pêcheurs, mais aussi de nombreux Shinobi. Et je dois dire, vous êtes bien particulier Maître Tsumi. »
« Je ne vois vraiment pas en quoi... »
« Peu d'hommes et encore moins de ninja se serait livré comme vous l'avez fait. Vous avez fait confiance à ces hommes alors que vous les connaissez depuis quoi ? Trois ou quatre jours ? Pour certains ce serait une preuve de naïveté, mais je crois pas que ça soit le cas pour vous. »
« Ah bon ? Et ce serait quoi alors selon vous Maïtre Musha ? »
« Une preuve que vous êtes bon. Si les hommes se faisaient plus confiance, le monde n'irait pas si mal si vous voulez mon avis. Mais ils préfèrent tous se cacher, comploter et détruire la moindre parcelle de lumière plutôt que de l'aider à grandir. Nous vivons dans un triste monde. »
« Voilà des paroles bien tristes, la pluie vous rendrait-elle mélancolique ? »
« Ahah... Il semblerait oui... »

Le silence s'installa entre les deux hommes. Tout deux s'égaraient dans leurs réflexions, laissant l'autre à son jardin secret. Mais les paroles de son hôte lui rappela une discussion qu'il avait eue avec Hitagi. Il se remémora les paroles de la Kunoichi, désespérée face à la naïveté de son camarade qui selon elle était beaucoup trop optimiste pour ce monde. Elle avait préféré la voie du sang et c'était un choix qu'il comprenait même s'il n'approuvait pas pour autant. « Nous réagissons tous de manière différente face à un même obstacle. » Ces paroles de son sensei prenaient encore plus de sens aujourd'hui. Un frisson le parcourut, le motivant à refermer la porte et à rejoindre la chaleur de sa couche. Le son de la pluie le berçait de plus en plus. Doucement, il retrouvait sa chambre, se glissant dans le lit, tournant le dos à Kaori qui a sa surprise, se colla à lui. Un moment de calme et de douceur. Cela faisait si longtemps.

End Of A Vicious Struggle - Yuka Kitamura

« Maître Shinobi, réveillez-vous le Capitaine vous demande. »
La voix du jeune garçon avait tiré Tsumi d'un profond sommeil dont il avait du mal à se tirer. Forçant sur ses bras il se releva, frottant sa tête pour essayer de se sortir de sa torpeur. Sans un bruit, il suivit son jeune hôte jusqu'à la salle commune où Banto et Musha l'attendait.

« Désolé de vous avoir réveillé comme ça Maître Shinobi, mais nous avons peut-être un grave problème. »
Le sérieux des deux hommes surprit le Chinoïke qui s'installa sans autres mots à la table.
« Nous avons de bonnes raisons de penser que la tempête d'hier ait pu causer un éboulement sur le passage du Col. »
« D'où tenez-vous l'information ? »
« C'est ça le problème, rien n'est sûr. Mais durant la nuit nous avons tout deux entendu un grondement qui n'avait rien à voir avec celui des éclairs provenant de Kameriku. Si nos craintes s'avèrent fondés, nous ne pouvons pas faire partir la caravane et risquer de se trouver coincer là-haut. De plus, si chute de neige il y a eu, il faut que nous puissions déterminé si le chemin est praticable et dans quelles circonstances. C'est pourquoi notre hôte s'est proposé d'aller voir par lui-même l'ampleur des dégâts »
« Comme je l'ai dis au Capitaine, avec un peu de chance ce n'est qu'une mauvaise farce de Raijin, mais il faut qu'on en soit sûr. Ce convois est beaucoup trop important pour la région. »
« Très bien, dans ce cas je viendrais avec vous. Laissez-moi juste le temps de me changer et c'est bon. Dans combien de temps pensez-vous pouvoir partir ? »
« Le temps que vous vous changiez. »
« Très bien messieurs, je compte sur vous. Pendant ce temps je vais faire en sorte que le convois soit prêt dès votre retour. Cependant, ne prenez pas de risques inutiles en montant là-haut c'est compris ? Je ne veux aucune perte. »

Les trois hommes acquiescèrent d'un signe de tête et tous partir dans des directions opposées. Tentant de ne faire aucun bruit, Tsumi se changeait directement dans la chambre, profitant du lourd sommeil de la jeune femme pour se dévêtir et endosser sa tenue de Shinobi. Dans un geste tendre, il couvrit la belle de son pyjama puis partit en direction du chenil où le dompteur de chien-loup l'attendait.

« Vous êtes prêt ? »
« Autant que faire ce peut »
« Très bien montez dans la nacelle et accrochez-vous bien ça risque de secouer. »

Il s'exécuta. Des ordres furent hurler et les Karafuto Ken s'activèrent d'un pas commun, traînant à sa suite les deux hommes. Bien que très rapide, ce monde de transport comportait plusieurs désavantages, surtout pour le passager dans la nacelle qui en plus des coups qu'il prenait par l'irrégularité du terrain, se voyait recouvert de la neige que les chiens soulevaient sous leurs pattes. Mais le Chinoïke aimait cette sensation de vitesse brute et aurait pu sans doute s'en réjouir si la situation n'était pas si grave. Au bout d'une heure de course intensive, ils arrivèrent au passage.

« Et merde... »

Leurs craintes étaient belles et bien fondés. La tempête avait fait rage au sommet du mont et les éclairs avaient fini par frapper le versant, libérant neige et roche qui avaient fini leurs courses en plein milieu du passage, rendant le franchissement impossible. Les deux hommes se regardèrent désespérés. Au vu de l'ampleur de l'éboulement, il fallait compter peut-être cinq à six jours de travail pour tout enlever et encore c'était sans compter la dangerosité de l'endroit qui a tout moment pouvait provoquer leurs pertes.

« Vous ne pourrez pas passer par là. Pas avant longtemps en tout cas. »
« Il semblerait en effet. Mais le temps est un luxe que nous ne possédons malheureusement pas. »

Tournant le dos au Col, ils repartirent vers le village alors que Tsumi réfléchissait déjà aux possibilités qu'ils leurs restaient. Quand ils arrivèrent, ils furent accueillit par l'ensemble des hommes et Kaori qui entre temps s'était réveillé. Les questions fusaient de partout, ne leur laissant aucun répit. Le Capitaine fit alors taire tout le monde et voyant la mine grave du robuste trappeur, comprit qu'un nouvel itinéraire devait être choisi. Laissant les hommes dehors, ils s'enfermèrent tous les trois avec le docteur pour discuter la meilleure option envisageable. Personne n'était d'accord. Musha s'était contenté de donner des informations complémentaires sur la région, tandis que Banto et la jeune femme se disputait. Les choix étaient simples. Soit ils prenaient le risque de tout déblayer, soit ils empruntaient un chemin beaucoup plus long rallongeant le voyage de quatre jours. Le Chinoïke regardait la carte, cherchant une autre solution plus viable permettant au convois d'arriver plus vite à destination sans pour autant risquer la vie et la santé de ses camarades. C'est alors qu'il prit la parole.

« Et les Gorges de Shosenkyo ? »
« Vous n'y pensez pas ! »
« Pourquoi ? Ça nous rallongerai la route que d'un jour, voir deux si le temps est mauvais mais c'est la route la plus courte il me semble non ? »
« Il est vrai Maître Shinobi, mais cette région n'est pas la plus sûr, loin de là. »
« Expliquez-vous. »
« Depuis plusieurs années, le chemin des gorges est abandonné à cause d'un groupe de pillard qui s'y est installé. On ne compte plus le nombre de voyageurs qui se sont introduit sur leurs territoires et n'en sont jamais ressorti. En plus à la lenteur où vont les bœufs, vous risquez d'être des proies faciles pour eux et c'est clair qu'ils ne passeront pas à côtés d'une si belle opportunité. »

Les débats reprirent, occasionnant toujours plus de hurlement et de désapprobation des deux camps qui ne voulaient rien lâcher à l'autre. Le Capitaine s'égorgeait à dire que les hommes pouvaient bien travailler sur le Col, que de toute manière, il fallait un jour où l'autre qu'il soit désengorgé pour permettre à la prochaine expédition de passer. La docteur quant à elle, ne lésinait pas sur ses mots quant à l’imbécillité du chef de la sécurité qui n'avait pour elle aucun droit de mettre en périls la vie de ses hommes. Les minutes se changèrent en heures. Musha et le Shinobi sortirent de la salle, bien trop épuisé par les cris et les injures que les deux oiseaux s'offraient avec un plaisir non dissimulé. Les hommes vinrent à leurs rencontres cherchant à comprendre et à savoir ce qu'il allait advenir d'eux.

« Je vais rien vous cacher. Il y a deux possibilités. Pour Banto, c'est de vous faire travailler au Col pour libérer le passage. Pour Kaori, faire un détour de quasi une semaine par un autre passage. Mais dans les deux cas nous ne serons pas à temps à Kobeshiki. »
« Mais les villageois ont besoin de ses denrées et rapidement ! »
« Je sais mes amis je le sais. Mais honnêtement je ne sais pas quoi vous dire d'autre. »
« Et vous Maître ? Qu'en pensez-vous ? »
« ...Honnêtement ?... Je pense que la meilleure solution serait de passer par les Gorges de Shosenkyo. C'est dangereux, certes, mais ça ne nous mettrait en retard que d'un jour. »
« J'ai entendu des histoires sur ce lieu. De ce qu'on dit, des brigands vivent là-bas et nul n'en ressort jamais. »
« Oui on m'en a dit la même chose. »
« Et vous pensez toujours que c'est la meilleure solution ? »
« Pour moi la meilleure des solutions aurait été de passer par ce Col en toute tranquillité. Le destin en a voulu autrement. Mais quoi qu'il en soit ce n'est pas à moi d'en décider. Qu'est-ce que vous en pensez vous ? »

Les porteurs se regardèrent, échangeant des messes basses pendant plusieurs minutes avant de se retourner vers le Chinoike.

« Vous pensez pouvoir nous protéger ? »
« C'est ce pourquoi je suis là. Mais j'aurais besoin aussi de votre aide si jamais ça venait à déraper. »
Les hommes restèrent silencieux un temps, réfléchissant à toutes les conséquences que pourrait chacun des plans qu'il leur avait exposé.
« Nos familles ont besoin de ce riz et vite. Chaque jour que nous perdons est un jour où les réserves s'épuisent et où la famine grandit. Nous devons tenter notre chance. »
« Vous êtes sûr de vous ? »
« Nous avons confiance en vous Maître. Avec vous à nos côtés nous sommes tous persuadés d'en sortir sain et sauf. »
« Dans ce cas je vous laisse vous exprimer auprès du Capitaine. »

Le groupe rentra dans la pièce ne laissant pas le temps à Banto de réagir. Leur choix était fait, il voulait arriver au plus vite au village. La survit de beaucoup trop de monde en dépendait et ils étaient prêts à risquer leurs vies pour ça. Mais ce ne fût pas au goût du chef de la sécurité qui leurs hurla dessus, s'indignant de ce mouvement qu'il considérait comme inapproprié. Pourtant au bout d'une heure de négociation, il ploya. Les ouvriers l'avaient menacé de partir sans lui. Cette insurrection comme l'appelait le soldat aurait de lourde conséquences sur ses hommes. Mais aucun ne tressaillit. Ils avaient tous des familles, des amis, des enfants en bas âge qu'ils devaient protéger et nourrir, même si ça devait leurs coûter la vie.

Le convois partit le lendemain après que Musha et Tsumi se soient rendu à Taketomi en traîneau afin de récupérer quelques armes pour les porteurs. Ils ne devaient rien laisser au hasard. Si la caravane était attaquée, ils devaient tous pouvoir protéger leurs vies. Le risque était grand et l'échec inconcevable. Un silence lourd pesait sur le groupe alors qu'ils arrivaient à l'entrée des gorges. La peur se lisait sur le visage de chacun d'eux, mais aucun ne faiblit le pas.

La route des gorges était une ancienne voie marchande qui avait été très bien entretenu. Malgré son abandon pendant plusieurs années, elle demeurait aisé à pratiquer et les bœufs pouvaient avancer rapidement. Dans un calme de mort, ils serrèrent l'espace entre chaque chariot, marchant comme un seul corps au travers des paysages magnifiques qui s'offraient à eux. Car au delà de la peur, la région était magnifique. De grandes gorges où les arbres et la végétation semblaient plus épargnés par la neige et le froid cruel qui sévissait dans l'Isthme. Peu à peu, la rivière qui jonchait le rebord de la route semblait s'enfoncer dans les profondeurs de la terre créant avec elle un gouffre qui au fil des kilomètres prenait toujours plus de grandeur.

Ghost - Hyper

La journée fût longue et lourde pour l'esprit apeuré des hommes. Mais la nuit tomba et il fût décidé de s'arrêter jusqu'aux premières lueurs. Les bêtes et chariots furent regroupés dans un renforcement tandis que les porteurs se regroupèrent pour manger des rations de viandes séchées. Le souffle de la nuit fût glaciale cette nuit-là et aucun feu n'avait été préparé pour éviter que la caravane ne se fasse trop remarquer.

« Mon dieu qu'il fait froid... »
« Allez messieurs ça va aller. Nous sommes bientôt sortis de ce pétrin. Demain nous mangerons et dormirons au chaud je vous le promets. »
« Espérons que l'on ne tombe pas sur ces brigands. »
« Vous en faites pas, n'oubliez pas que nous avons Tsumi avec nous, il ne peut rien nous arriver. »
« D'ailleurs vous l'avez lu ? »
« À vrai dire, juste après qu'on s'arrête il m'a dit qu'il allait vérifier le périmètre pour être sûr que nous soyons en sécurité. »
« Mais ça fait plusieurs heures qu'il est parti... Vous pensez qu'ils l'ont eu. »
« N'importe quoi ! C'est un Shinobi je vous rappelle ! Il ne se laisserait pas aussi facilement avoir comme ça. Faisons lui confiance et reposons nous. Demain nous aurons besoin de toutes nos forces. »

La nuit tomba sur les gorges. La caravane essayait tant bien que mal de trouver le sommeil malgré l'angoisse du danger qui planait sur eux. Tsumi n'était toujours pas revenu et l'inquiétude de Kaori l'empêchait de fermer l'oeil. Scrutant l'horizon, à l'affût du moindre son, elle comptait les longues minutes qui les séparaient du lever du soleil. Les soldats avaient organisé un tour de garde dont le Capitaine ne prit bien évidemment pas part. La tension était palpable et l'incertitude d'une attaque faisait trembler de peur les pauvres bougres qui se devaient de faire bonne figure. Le froid glaçait le sang et le moindre bruit suspect suffisait à les faire tressaillir. Tous attendez avec impatience que le jour se lève.

C'est vers les quatre heures du matin qu'un cri plongea tout le monde dans la terreur. Non loin au-dessus d'eux, quelque chose s'agitait. Un autre cri fût poussé, poussant les hommes à la panique qui s'empressèrent de saisir leurs armes et les brandir face à eux. Aucuns des porteurs n'étaient préparés à combattre, pourtant avoir une lance ou un sabre dans leurs mains suffisait à leurs donner un maigre courage. Ils entendirent des bruits de lames s'entrechoquant, se terminant par un bruit sourd. Quelque chose ou quelqu'un se battait dans l'obscurité. Personne n'osa bougé. Pétrifié par la peur de la mort, ils restèrent prostrés dans le renforcement qui leurs apportait qu'une maigre protection en cas d'attaque. Un silence de mort suivit, mais l'angoisse ne disparaissait pas pour autant. La jeune femme ne cessait de penser au Shinobi. Elle l'espérait sain et sauf, pensant aux combats, elle se demandait si c'était l'oeuvre du guerrier de l'ombre. Sa pensée fût interrompu lorsqu'un corps surgit du ciel pour s'écraser dans un hurlement devant eux. Tous tentèrent de reculer loin de l'ombre qui paraissait sans vie. C'est alors que Tsumi atterrit devant le groupe, retirant sa capuche, dévoilant un visage inquiet au groupe, leur faisant signe de garder le silence.

« Nous devons partir maintenant. Allumez des torches et partons vite. J'ai réussi à avoir trois de leurs éclaireurs mais le dernier m'a échappé. Ils ne vont pas tarder à nous tomber dessus il faut faire vite allez ! »

Earthshaker - Audiomachine

D'un seul corps, ils exécutèrent les ordres. Réveillant le Capitaine qui dormait d'un sommeil bien trop réparateur au goût des autres.

« Qu'est ce qui se passe que faites-vous ? Je n'ai pas donné l'ordre de partir ! »
« Le Maître Shinobi si. »

La colère prit l'officier qui se leva d'un bon et partit quérir le Chinoïke.

« Vous, là ! D'où vous permettez vous de diriger mes hommes ? C'est moi qui suis le chef ici ! J'ai bien toléré vos messes basses ainsi que vos railleries mais dorénavant c'est terminé ! Ici c'est moi qui commande et on ne partira que lorsque je l'aurais décidé !...Mais... Qu'est ce que c'est que ça ? Un corps ? Vous l'avez tué ?! »
« Non, juste assommé assez violemment, maintenant si vous voulez rester et attendre tous ses petits copains je vous en pris Capitaine faites donc ! Mais moi, on m'a donné pour mission de ramener ces hommes en vies et c'est exactement ce que je vais faire. »

Le ninja fit passer ses ordres pendant que Banto s'affaira à regrouper ses affaires et retrouver son cheval. Très vite la caravane reprit sa route d'un pas plus pressé. La discrétion n'était plus de mise, il fallait aller loin et vite mais surtout éviter la panique qui pourrait provoquer la perte du chargement. Tout le monde savait ce qu'il avait à faire. Les minutes défilèrent péniblement et les premières lueurs du soleil commençaient à pointer le bout de leur nez. Ils n'étaient plus qu'à quelques kilomètres de l'avant-poste mais rien n'était encore gagné. Tsumi resta à l'arrière du cortège, s'assurant que rien ni personne n'était laissé à la traîne. Bien heureusement pour eux la route était douce et l'avancée fût rapide. Mais pas assez.

Soudain le jeune homme s'arrêta un temps, laissant les porteurs prendre de l'avance sur lui. Quelque chose n'allait pas, il le sentait. Il rebroussa chemin pour vérifier ses doutes lorsque l'horreur s'abattit devant lui. Un hurlement sauvages lui parvint. Les brigands arrivaient et en grand nombre. D'un pas vif, il rattrapa le convois hurlant aux hommes la terrible nouvelle et qu'il fallait maintenant se dépêcher. Ils se mirent à courir, entraînant les bœufs dans une dangereuse course qui à tout moment pouvait mener à leurs pertes. Mais leurs poursuivant gagnaient de plus en plus de terrain et un dangereux passage les attendaient.

Le Pont de Kintai Kyo était une merveille d'architecture. Capable de supporter des charges extraordinaire, il faisait la jonction entre les deux versants des gorges. Le seul problème, c'est qu'avec le temps et le manque d'entretiens, le bois avait faibli, rendant sa traversée dangereuse. Pourtant ils n'avaient pas d'autres choix. Les uns après les autres ils parcoururent la passerelle, dont le bois craquait sous le poids de chaque pas.

« Si ça continue comme ça ils vont finir par nous rattraper. » vociféra le Capitaine
« Faites au mieux, je vais essayer de les ralentir. »
« Je viens avec toi » dit la jeune femme en empoignant une lance.
« Non, toi tu t'assures que personne ne soit à la traîne. »
« Je peux me battre ! »
« Je sais. Mais là j'ai besoin de toi avec le convoi. Fais moi confiance ça va le faire. Dès que vous êtes tous passé je viendrais vous rejoindre. »
« Comment le sauras-tu ? »
« Je suis un Shinobi tu as oublié ? »

Ses derniers mots furent ponctués d'un clin d'oeil du Chinoike, qui se rendit vite compte que le fait d'être borgne ne lui avait pas du tout permit d'obtenir l'effet escompté. Il récupéra une dague et s'empressa d'aller à la rencontre des assaillants. Sur le chemin qui le séparait d'eux, il ne put s'empêcher de repenser à sa discussion avec Hitagi. « Je ne tuerai que si je suis obligé. » Il aurait voulu que ce jour arrive le plus tard possible et pourtant, ce jour naissant serait sans doute la scène du premier sang du jeune homme.

Une bataille qu'il commença en ouvrant la plaie de sa main d'un coup de dague. Lui avait en aversion toutes les techniques de son Clan, était bel et bien obligé d'admettre qu'elles lui seraient utiles. Et c'est au détour d'un virage qu'il se retrouva nez à nez avec les brigands.

« La première chose que tu dois savoir en combat, c'est que celui qui porte le premier gagne un avantage. Mais attention, il ne faut pas non plus tomber dans la précipitation » Le shinobi analysa ses opposants, il en dénombrait une dizaine, voir plus, tous armés. « Si jamais tu es en infériorité numérique, aide toi d'une feinte et du terrain pour prendre l'avantage. » Sa meilleure chance était de les faire tomber dans le gouffre, pour ça une diversion suivie d'une attaque rapide était le mieux à faire. « Enfin, la dernière et plus importante de toutes les règles. N'hésites jamais. » Sa bouche s'ouvrit et laissa s'échapper un hurlement alors qu'il lançait un kunai en direction du plus proche assaillant qui le prit en pleine gorge. Profitant de sa vitesse, il se rapprocha du corps de ce dernier tout en réalisant une série de mudras. Quand il arriva à sa hauteur, il en profita pour l'utiliser comme marche pied et se projeter dans les airs, alors que des gerbes de sang s'échappait de la gorge de sa victime, suivant le ninja telle une vague couleur carmin.

« SHINKU SOGEKI ! »

Le flot de sang se transforma en projectiles qui vint s'abattre sur la ligne suivante. Ce n'était pas assez pour les mettre hors de contrôle il le savait bien, mais cela lui avait permis de les stopper dans leurs courses, provoquant un carambolage avec les brigands de derrière qui heurtèrent leurs camarades. Elle était là sa diversion. S'il se déplaçait assez vite, il pouvait se débarrasser du plus grand nombre assez vite. Ses mains se joignirent et d'autres mudras furent réaliser.

« HA HIIRO ! »

Dans sa main droite vit se cristalliser un sabre rouge vermillon, tandis que sa main gauche empoigna la dague qu'il avait récupérée un peu plus tôt. Lame en avant, il s'abattait sur ses ennemis, ne restant jamais statique, profitant de son atout qu'était la vitesse pour esquiver et trancher les corps dès qu'il le pouvait. Mais les hommes qu'il combattait n'était pas décidés à se laisser faire. Nombre de ses coups étaient soit parés, soit heurtaient des protections ou des boucliers qui peu à peu brisèrent sa lame de sang. Ils étaient bien trop nombreux et lui, trop peu expérimenté. Le Shinobi cherchait un moyen de se tirer de là tout en donnant assez de temps au convois pour mettre de la distance entre eux. Mais la fatigue commençait à se faire sentir et il n'arrivait plus aussi bien à esquiver les coups. Si bien qu'il subit le tranchant d'une lame sur le visage sur son bras qui se vit entaillé sévèrement. Blessé, il recula, trébuchant sur un cadavre, il tombait par terre à la merci de ses ennemis. Ils se jetèrent à l'unisson sur lui.

« KETSURYU »

C'était moins une. Le sang qui maculait le sol s'était transformé en un dôme d'aiguille tranchante qui repoussa ses assaillants. Il ne pouvait pas gagner. Pas tout seul. Profitant de l'effet de surprise, il s'extirpa du sol et s'enfuit pour retrouver le convoi.

« Quel abruti, à quoi je pensais ? Ils sont trop nombreux pour moi il faut que je rejoigne les autres et vite. »

Red Warrior - Hans Zimmer

Il réussit à distancer les brigands, mais son arrivée au Pont de Kintai Kyo le plongea dans l'horreur. Le dernier chariot du convois était bloqué, une de ses roues avait fait céder une planche du pont et seulement deux hommes ainsi que Kaori étaient restés pour l'en sortir. C'était le pire scénario possible. D'ici peu, ils seraient massacrés et le reste du convois allait sans doute suivre. Reprenant ses esprits Tsumi porta assistance à la jeune femme, soulevant du peu de force qui lui restait la lourde charge qui dans un dernier hurlement sorti de son étau.

« Tsumi comment ça va ? Tu es blessé? »
« Pas le temps pour ça Kaori, ils sont trop nombreux il faut que vous partiez et vite ! »
« Mais et toi ? »
« Ne t'en fais pas pour moi je t'ai dit ! Toi là prend là avec toi et partez ! »

Le porteur s’exécuta malgré les complaintes et jurons de la jeune femme qu'il vit partir contre son grès. Au fond de lui, il savait qu'il n'avait pas le choix. Il devait les retenir coûte que coûte. S'il ne le faisait pas, ils périssaient tous. Il ne pouvait s'y résoudre. Pas après tous ces instants merveilleux passer à leurs côtés, pas après la confiance que plaçait Etsu en lui pour réussir cette mission. Il s'arma de ses kunaïs et se retourna. Ses ennemis arrivaient. Ils n'étaient plus beaucoup, mais suffisamment pour que l'issu de ce combat ne soit pas en la faveur du Chinoïke qui leur faisait face.

S'arrêtant au début du pont, ils jaugèrent le pauvre fou qui se tenait devant lui. Il avait beau jouir du titre de Shinobi, son manque d'expérience en faisait une proie facile. Ce qui semblait être le chef de ce groupe fit un signe à ses hommes qui dégainèrent leurs arcs, pointant leurs flèches sur Tsumi qui commençait à se faire à l'idée, que peut-être, il ne verrait plus de coucher de soleil. Mais cela ne serait pas sans combattre. Les projectiles furent libérés, les uns après les autres, le jeune Genin fit valser ses kunaïs à l'encontre de chacune des flèches, évitant certaines, en brisant d'autres. Lorsqu'enfin l'assaut fut fini, il demeurait toujours debout, visage vers le sol un sourire en coin. Péniblement il se releva.

« Ce n'est pas aujourd'hui que vous allez m'a.. »

La flèche avait atteint sa poitrine. Il avait suffi d'un instant où il baissa sa garde et le combat fut terminé. Cherchant à trouver un certain équilibre, sous le choc, il regardait la flèche brisée dans sa poitrine dont il ne restait que la pointe. Une douleur lancinante parcouru son corps alors qu'il ployait et tomba sur ses genoux. Dans un sourire malsain, la horde s'avançait, mené par leur chef qui pas après pas, sortait doucement sa lame, la faisant vibrer sur son fourreau. La mort s'approchait. Et l'esprit du jeune Chinoïke s'abandonnait à d'étranges pensées. Le visage d'Etsu et sa gentillesse, les mots d'Hitagi sur un avenir meilleur, les enseignements de Fuyu, la frénésie de ces moments de joies avec les porteurs mais surtout, la douceur de Kaori. Il était résigné à mourir, ce n'était plus qu'une question de temps avant que son bourreau ne fasse basculer sa vie à trépas. Durant ce moment qui lui semblait durer une éternité, il crut entendre la voie de la jeune femme hurlant son prénom. S'il mourrait, elle mourrait sans doute elle aussi. Il se devait de faire quelque chose. Mais quoi ?

« Comme tu sembles bien maîtriser la technique de lueur, je vais t'apprendre une technique qui pourrait bien te servir un jour ! Pour ça, il faut que tu fasses le même processus qu'avec la lueur, mais au lieu de ne concentrer qu'une petite quantité de chakra affinitaire dans ta main, tu vas faire en sorte d'en mettre un maximum et non pas de le contenir mais bien de le laisser s'exprimer. De là, il te suffira de frapper un objet ou une personne pour qu'elle finisse en lambeau. »
« Oh... Ok... Et comment s'appelle cette technique ? »
« On l'appelle le... »


Ses yeux s'écarquillèrent, laissant place à une rage immense. Concentrant la quasi-totalité du chakra qui lui restait dans sa main droit, il la brandit dans les airs, laissant son élément affinitaire éclater au grand jour. C'était une idée folle, mais la seule solution qui lui restait pour sauver ces pauvres gens. Son œil unique s'était teint d'un rouge incandescent dont une larme s'extirpa. Il était temps d'en finir.

« CHIDORI »

Son poing frappa le pont qui céda sous le choc, l'entraînant lui et ses assaillants dans les profondeurs des gorges, se lançant emporter par le cours d'eau rapide qui se fracassait sur les rochers.

Shukumei - Yasuharu Takanashi

La jeune femme avait tout vu. Elle avait assisté à toute la scène. Lorsque le ninja était revenu pour l'aider à sortir le chariot du trou dans lequel il s'était coincé, il lui avait demandé de partir mais elle ne pouvait le laisser tout seul face au danger. Pourtant elle fut bien obligée, par la force d'un de ses compagnons et se retrouva portée contre son grès, s'enfuyant loin du Shinobi qui était devenu son ami. Elle l'avait vu subir l'assaut des brigands ainsi que la dernière flèche qui lui fut fatal. Elle avait hurlé de tristesse, refusant cette vision d'horreur qui peu à peu s'éloignait d'elle. C'est alors que sa vision se troubla à cause d'une forte lueur qui s'échappa de Tsumi. Un éclair venait de s'abattre sur le pont, le bois céda, emportant avec lui l'espoir de revoir cet ami qui comptait tant pour elle. Il les avait sauvés au détriment de sa vie.

L'arrivée à l'Avant-poste de Nemuro se fit dans les larmes. À part le ninja disparu, la caravane n'avait aucune perte à déplorer. Mais ce simple sacrifice suffit à plonger tout le monde dans la tristesse la plus profonde. Le Capitaine Kudo a l'annonce de la mort du jeune homme partit avec une troupe pour tenter de le retrouver. Les heures passèrent, le chagrin avec, la nuit tombait sur le campement alors qu'ils s'étaient tous regroupés autour du feu pour rendre un dernier hommage à ce curieux personne qui était devenu leur ami. C'est alors que le Capitaine Banto les rejoignit.

« Bon je sais que nous sommes très attristé par la perte du Maitre Shinobi, cependant il ne faut pas oublier que nous nous en sommes tous sortie et que le convoi est intacte. Il est mort en accomplissant sa mission, c'est la meilleure mort que l'on peut avoir. »

La claque que prit l'officier résonna dans tout le camp. Sous le choc, il tourna son visage pour voir la jeune femme qui l'avait frappé, les yeux remplient de larmes.

« Il est mort parce qu'il nous a sauvé pendant que toi, sale serpent, tu t'es barré avec tes chiens nous laissant à la merci de ces barbares ! Si tu l'avais aidé il ne serait peut-être pas mort ! »
« Kaori il suffit ! Vous osez porter la main sur un officier ! Garde ! Qu'on arrête cette femme ! »
Les gardes du camp s'exécutèrent, saisissant Kaori qui essayait de se défaire de son étreinte pour en décocher une seconde à l'homme qu'elle méprisait plus que tout.

« Vous serez jugé pour cet acte pauvre folle ! Qu'on l'enferme ! »
« Arrêtez immédiatement ! »
Tout le monde s'arrêta. Devant eux le Capitaine Kudo et sa compagnie venait de rentrer de leurs recherches.
« Vous devriez avoir honte Banto ! Vous vous permettez de mettre une femme aux arrêts et fuyez devant la bataille ! Vous êtes pitoyable ! »
« Capitaine ! Avez-vous trouvé Tsumi ? »
Le capitaine baissa la tête et tous comprirent. C'est alors qu'un léger sourire s'afficha sur son visage.
« Vous n'avez tout de même pas cru que vous vous débarrasseriez de moi aussi facilement ? »

À la stupéfaction générale, le Shinobi se trouvait devant eux, en sale état, mais bien vivant, soutenu par un soldat qui l'aidait à marcher. Tous les hommes accoururent vers lui, criant son prénom, laissant des larmes de joies couler sur les visages salis par ces longues journées de marche. Mais le Chinoïke était bien présent, en vie et souriant à ses compagnons d'une joie immense de les retrouver. Quant à Kaori, elle resta là, comme figée. Elle qui avait pleuré toutes les larmes de son corps devant la perte du ninja et ne pensait plus pouvoir tirer une seule larme, finit aussi par céder. Elle s'avança vers le groupe qui la laissa passer. Il était bien là, face à elle, trempé jusqu'au os. D'un pas frêle elle s'avança vers lui, d'autres larmes venant caresser ses joues, avant de lui décocher une claque qui elle aussi résonna dans tout le camp.

« Abruti... Abruti... Tu n'es qu'un pauvre abruti. »

Elle prit soudainement dans ses bras, le serrant contre elle pour s'assurer que tout ça n'était pas une illusion.

« Tu es vivant... Mais je t'ai vu prendre une flèche et j'ai vu le pont se briser... »

Tsumi s'extirpa de son étreinte et plongea sa main dans sa poche intérieure d'où il tira un morceau de tissus et le donna à la jeune femme. Sur l'avant, on pouvait voir le trou de la pointe de la flèche, doucement, elle ouvrit le paquet et en sorti un Ryo replié sur lui-même.

« Disons que j'ai eu beaucoup de chance. Quant au pont et bien heureusement que le Capitaine est venu me chercher avec ses hommes sinon je crois que je mourrais d'hypothermie dans la rivière. »

Kaori fondit en larme, reprenant dans ces bras le fou chanceux qui leur avait à tous sauver la vie.

Le lendemain, la caravane arrivait enfin à destination. Les porteurs étaient accueillis en héros et le Capitaine Bonta ne manqua pas de s'accaparer tous les mérites de cette expédition. Et bien que la jeune docteur eut envie de lui mettre son poing dans la figure, elle fut arrêtés par le Shinobi. Ensemble, ils rejoignirent la maison de son père qui ne cessa de remercier ce dernier d'avoir pris soin de sa fille. Puis il se rendit à a caserne où l'officier l'attendait.

« Maître Shinobi, je tenais à vous faire part de mon rapport concernant votre mission. Vous n'êtes pas sans savoir qu'étant l'officier en charge de la caravane je me suis permis d'écrire une évaluation de vos compétences au Damyo et à votre Clan. Autant vous dire qu'elle n'est pas bien reluisante. Insubordination, trouble à la hiérarchie, insurrection et mise en danger du convois. Je pense qu'après ça, vous pouvez dire adieu aux missions, mais aussi à la possibilité d'échanges commerciaux entre votre Clan et le Damyo. Je tenais à vous faire part d'une copie elle se trouve devant vous. Sur ce j'ai à faire vous pouvez disposer. »

Tsumi sortit du bureau sans d'autres paroles. Dans sa main se tenait le rapport du Capitaine mais également la preuve qu'il suffisait au Conseil pour le remettre dans sa geôle. Dépité, il se rendit à la chambre de son auberge pour se reposer. Plongé dans le noir, il pensait aux punitions qui lui seraient infligés, mais aussi à la déception d'Etsu. Il avait tout foiré. Mais un bruit étrange venant du rez-de-chaussée le sorti de ses sombres pensées. Curieux, il sortit de sa chambre, descendit les escaliers et vit Kaori accompagné de quelques uns des porteurs de l'expédition.

« Qu'est ce que vous foutez là ? »
« On est venu fêter la fin de ta première mission ! »
« Ah... C'est gentil mais je n'ai pas vraiment le cœur à ça... »
« C'est à cause du rapport de l'autre débile c'est ça ? On est au courant. Un des soldats qui étaient avec nous a eu vent de ce que le Capitaine écrivait et a échangé son rapport avec celui du Capitaine Kudo que Banto gardait dans son bureau. Et au vu de ce qui y est écrit, je pense que tu n'as plus trop de quoi t'en faire. »
Une larme échappa à Tsumi. « Vous êtes complètement taré... Merci...


Merci les amis.»

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