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Warriors [Train VS HITAGI]

Chinoike Tsumi
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Warriors [Train VS HITAGI] Dim 10 Mai - 13:25
Chinoike Tsumi

Warriors

ft. Chinoïke Hitagi

« As a child, you would wait
And watch from far away.  »


Warriors - 2WEI ft. Edda Hayes

Comment en était-il arrivé là ? La réponse vint d'elle-même, arborant un sourire de dément alors que ses deux trous béants de sang qu'étaient ses yeux regardaient la scène avec amusement. Nikushimi. De toutes les ombres qui continuaient à hanter le Chinoïke, il n'y en avait pas de plus désagréable et de plus agaçante que celle-ci. Elle ne s'était manifestée que deux ou trois fois dans la vie de Tsumi et pourtant, chacune de ses apparitions avaient su lui faire perdre la raison.Mais pas aujourd'hui, pas devant cet adversaire devant lequel il n'avait, ni droit à l'erreur, ni droit de mort.

Posés au beau milieu du Lac Gelée, loin de la grotte et des membres du Clan qui pourrait intervenir, les deux shinobi se faisaient face. Devant lui, se dessinait sous l'éclat de la pleine lune, les courbes tendancieuses de sa camarade. Cela faisait plusieurs jours que rien allait plus entre eux, depuis cet échange qui avait fini par un nez fracturé, le méprit avait prit place dans le cœur du jeune homme concernant la jeune femme, qui depuis, ne cessait de le regarder avec un regard emplit de dédain et de colère. Chaque fois qu'il la croisait, il pouvait ressentir cette rancœur à son encontre, et plus les jours passaient, plus il la sentait grandir. Mais rancœur est sœur de Haine et les ombres qui l'accompagnait s'en repurent jusqu'à ce que peu à peu, la masse sombre prenne vie.

Nikushimi était une de ses singularités morbides sans forme distincte. Le plus souvent, il se dessinait sous l'apparence d'un simple visage abstrait flottant dans les airs, dont seuls le sourire carnassier et les yeux ronds laissant s'échapper des larmes de sang, se distinguaient par une netteté déconcertante. Mais le pire de tout restait sa voix, qui tel un violon désaccordé, vibrait d'un strident très désagréable.

« Nous y voici hihi, ca va être marrant ! J'ai hâte de voir comment elle va te rétamer. Hihihi »
« La ferme sac à merde, si j'en suis là c'est à cause de toi. »
« Hihihihi arrête, j'vais pleurer hihihihihihi »


Insupportable. Pourtant, il s'agissait bel et bien d'un combat inéluctable. Il aurait voulu l'éviter, laisser de côté ces émotions destructrices et simplement ignorer Hitagi autant que faire se pouvait. Mais la rancoeur de la jeune femme était trop grande pour passer inaperçue. Sans le savoir, elle avait redonné vie aux ténèbres même qui avaient poussé Tsumi à la faute des années auparavant. Cette Haine devait disparaître, mais il n'était pas pour autant question pour le Shinobi de mentir en se confondant en excuses auprès de sa camarade. Cela aurait été jouer le jeu des ombres et il n'en était pas question. La solution lui parvint donc tout naturellement. Et même s'il rechignait à se battre, il savait que ce combat serait utile. Aussi bien pour lui, que pour le Clan et donc pour Etsu.

Car si les disputes et les désapprobations sont nombreuses au sein d'une même famille, un conflit d'humeur aussi profond entre deux personnes aussi proche de leurs chefs ne pouvait continuer. Dans le cœur de l'intendante, il y avait sa petite sœur et son protégé. Deux entités dont l'animosité ne cessait de peser sur elle et il fallait que cela cesse. Et même si le Chinoïke savait qu'elle désapprouverai sans nul doute ce combat, il était pourtant convaincu que ce dernier était bel et bien nécessaire pour bon nombres de raisons.

Il s'était donc mit en tête d'affronter sa camarade et de mettre un terme à tout ceci. Au-delà du rapport de force brute et insipide, cet affrontement dévoilerai aux deux ninjas le potentiel de l'autre en situation de conflit. Comme l'avait dit Hitagi, un jour ils seraient voués à combattre ensemble. Qui aurait cru que ce serait l'un contre l'autre ?

Face à face, espacés de quelques mètres l'un de l'autre, Tsumi jaugeait son adversaire. La fine brise de la nuit faisait danser son haut noir dont le col cachait le bas du visage. Il prit une grande inspiration puis, dans un mouvement lent, déplaça sa jambe droite en arrière, pivotant son tronc légèrement sur le coté, prenant appuie sur le sol glissant du Lac Gelée. De sa main droite, il se saisit d'un kunai, le rapprochant de son visage, créant une garde entre lui et son opposant. Il savait que la jeune Chinoïke excellait dans l'art du maniement du sabre, mais aussi dans l'utilisation des aptitudes de leur Clan. Toute faute commise aurait de grande répercutions. Dans un soupir il murmura le nom d'une technique que lui avait apprit son sensei : Suimen Hoko No Gyo. La technique de déplacement sur l'eau était très utile sur tous les sols instables et le Shinobi savait que contre cette adversaire, il ne pouvait laisser place au hasard. Il prit appuie sur sa jambe d'appel et fonça sur sa proie.

La partie pouvait commencer.

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Chinoike Hitagi
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Je sentais mon sang pulsé dans mes veines, comme une excitation malsaine qui se réveillait en moi. Comme une joie indescriptible qui allait prendre son envol. Car à cet instant même, il m'avait offert ce dont je souhaitais le plus, le bâton pour lui matraquer la gueule avec plaisir. Je n'avais jamais été aussi déçue dans mon existence que par cet être pathétique qu'était Tsumi, après tout, je ne pouvais être déçue que quand j'avais été impliquée. Je m'étais impliquée, j'avais laissé libre cours à cette facette plus gentille, plus douce, plus à même de faire le bien. Cependant, malgré tous les bons sentiments que j'avais alors mis en œuvre, l'autre les avait piétinés sans vergogne. Marcher ainsi sur un discours, des émotions aussi personnelles, c'était marcher sur moi. Et je n'étais pas le genre de femme à me laisser marcher dessus impunément, lorsqu'on m'attaquait, je ripostais, avec toute la fourberie, la violence et la méchanceté dont j'étais capable, quelle utilité à ressentir de l'empathie pour quelqu'un qui n'en ressentait pas à mon égard ? Aucune, il était désormais temps de montrer à ce chien, qui pouvait commander et qui devait se soumettre et devant qui. Il était temps de domestiquer ce chien errant, j'allais en faire mon larbin, ma chose, je voulais le briser jusqu'à ce qu'il obéisse à tous mes ordres, toutes mes demandes. Je ressentais presque une bouffée de chaleur au fond de la poitrine.

Je ne comprenais proprement pas ce qui se passait dans la tête de l'autre, osé me défier en duel, quelle foutaise, était-il simplement fou et suicidaire ? Il savait très bien que je le détestais, il savait très bien que lorsque je croisais sa route, je le regardais avec tout le mépris et la méchanceté que je ressentais pour lui. Il savait très bien que j'attendais le moindre petit écart de conduite pour pouvoir sévir, lui en mettre plus dans la gueule que la dernière fois. Car j'avais été trop douce, trop bienveillante. J'avais alors décrété que je l'avais assez cogné pour qu'il se rende compte de ses erreurs, de ses fautes envers moi et qu'il vienne s'excuser. Il serait venu s'excuser, même en n'en pensant pas un mot, cela m'aurait calmé assurément. Après tout, je ne pouvais pas forcer tout le monde à penser comme moi, cependant, je ne pouvais accepter qu'on se moque de mes sentiments et des efforts que j'avais mis en jeu, pour lui en premier lieu. Mais, il n'en avait rien fait, cet être vicieux et égoïste ne pensait qu'à lui et à ses propres sentiments, sans une seule putain de seconde pensée aux miens. Il pensait être déchiré sentimentalement parlant ? Nous l’étions tous, nous avions tous souffert, nous n’étions pas de candide petite victime attendant de se faire crever dans l’ombre. Nous étions le clan Chinoike, des survivants d’un massacre, nous portions tous des blessures de cet évènement. Il ne fallait pas croire qu’il était le seul à proprement souffrir. Car, pour prendre mon propre exemple qui est le plus clair, croyait-il réellement que je ne souffrais pas ? Il était évident que je souffrais, je patinais entre la morale, l’acceptable et une violence sans retenue, mon corps, mon esprit, mon cœur m’invitaient à tailler et massacrer sans distinction, mais cela me fait effroyablement peur, j’ai peur de n’être alors définis que par cela. J’étais terrifiée et je portais moi aussi des blessures, autant visible qu’invisible. J’alternais entre période où c’était une délicieuse violence et une effroyable violence. Mais, à cet instant même, cette violence résonnait en moi avec extase, car je devais me protéger moi et mes sentiments. Laisser cette personne indemne après ce qu’il m’avait fait subir m’était impossible.

Lorsqu'il était venu me voir il y a quelques heures de cela me demande de « m'entraîner » avec lui, en pleine nuit, je n'avais pas été dupe, il voulait en finir et probablement essayer de me montrer qu'il était meilleur que moi. Or, malheureusement pour lui, j'étais une guerrière acharnée qui n'était absolument pas prête à me laisser faire. S'il croyait que se battre contre moi ferait décroître ma haine seule, ce n'était pas le cas. Même dans le cas fantasque ou celui-ci réussirait à me battre, ma haine ne décroîtrait pas encore non plus. Car, seules des excuses pourront laver mon honneur bafoué, rien de plus, rien de moi.

Il m'avait ainsi donc donné rendez-vous sur le lac gelé, la nuit même. J'étais alors follement excitée, follement enragée. Car en plus de ressentir un plaisir incroyable à l'idée de lui botter le cul, j'allais savoir ce dont j'allais être capable contre un autre Chinoike, c'était en plus un fantastique test qui allait avoir lieu. Je frissonnais de plaisir, je ne tenais plus en place, je voulais en découdre. J'arrivais alors au lac gelé, je me hâtais ainsi de jeter au sol mon manteau et dégaina mon sabre. Je rejoins alors le famélique et me posta devant lui. Sans réelle peur, il ne me faisait pas peur, je ne craignais rien de lui !

J’attendis alors qu’il fasse la première attaque, après tout, même avec ce léger avantage, j’étais tout bonnement persuadé qu’il n’arriverait pas à changer l’issue de cet affrontement. Il avait un kunai à la main, comme si ses petites lames pourraient faire quelques choses contre mon énorme nodachi. Je gardais les yeux rivés sur lui et avant qu’il n’attaque, le provoqua même en plantant mon épée dans la glace gelée. Il faisait nuit et malgré cela, la pleine lune nous inondait de lumière. Au moment où Tsumi bondit, pour me donner un coup avec son kunai, je me baissai et avant même qu’il n’ait le temps de réagir, je lui fis mine de lui envoyer un coup de poing dans la face. Mais, ce n’était pas là mon vrai plan d’attaque, ma véritable attaque, c’était le coup du fourreau que je lui portai en plein dans le diaphragme et sans attendre, repris ma lame avant de viser la tête pour essayer de la lui décrocher des épaules. Je donnais alors un coup latéral visant sa gorge, une attaque faite pour tuer, sans pitié. S’il était un vrai ninja, il survivrait à cela sans problème. S’il mourrait maintenant, alors il n’aurait été qu’un faible. Je n’avais pas à lui faire de cadeau, il était celui qui m’avait proposé cet affrontement, il n’avait désormais qu’à accepter les conséquences !

Récapitulatif du combat:

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ft. Chinoïke Hitagi

« Here we are, don't turn away now. »




Awaken - Valerie Broussard

Tels furent les premiers actes de ce jeu dangereux auquel s'adonnaient les deux Chinoïke. La jeune Hitagi avait patienté, attendant l'assaut de son opposant qui ne fît pas dans l’extravagance. Munit d'un Kunaï, il avait tenté une attaque directe qui n'allait clairement pas tromper sa camarade, si bien qu'elle l'esquiva avec une facilité déconcertante. Telle était la force des bretteurs, capables d'une grande précision dans leurs coups et d'un sang-froid à toute épreuve. Abaissée, elle laissa passer le coup et prépara sa riposte. Et si feinte il y eut, le jugement du second coup fût sans appel. Le fourreau traversa l'espace séparant les deux shinobi et l'estoque s'abattit sur le diaphragme de Tsumi.

« Que l'on soit bien clair, en terme de puissance, tu es nul. Pour encaisser des coups, mentalement tu tiens le choc mais physiquement t'es loin du compte. Concernant le Chakra au vu de ton niveau ça passe encore. Dans l'état actuel des choses je ne donne vraiment pas cher de ta peau si tu viens à affronter un autre Shinobi. Alors ce qu'on va faire, c'est miser sur ton principal atout... »

Hitagi sut être rapide et grâce à une dextérité exemplaire, elle s'empara de sa lame pour pourfendre son ennemi. C'était un coup pour tuer avec pour cible la gorge du jeune homme. De son côté, il s'était retrouvé le souffle coupé. La puissance du coup n'était pas forcément extraordinaire, mais il avait su faire mal. Cherchant à retrouver son souffle en même temps qu'un appuie sur le sol, il la vit se saisir de son arme prête à dégainer une charge dont il avait conscience de la létalité. D'autres auraient tenté d'esquiver, de trouver une parade ou d'user d'une technique abracadabrantesque pour se sortir de ce pétrin. Mais il n'en fît rien. À contrario de fuir, il s'approcha d'un pas vif vers son assaillante, réduisant la distance entre eux pour se retrouver à hauteur du pommeau et s'abaisser, laissant le sifflement de la lame passer au-dessus de sa tête.

Sans attendre, il réalisa les quelques mudras nécessaire à cette technique qu'il affectionnait tout particulièrement. Son genou toucha le sol, très vite suivi de ses mains qui aussitôt laissèrent échapper un torrent d'éclair jaillissant du sol en direction de la Chinoïke. JIBASHI ou la course de l'éclair. Son affinité au Raiton éclatait aux yeux de sa camarade de la pire des manières. Une attaque visant à bloquer tout déplacement, lui offrant la fenêtre de tir nécessaire pour prendre un dernier appuie sur se propulser en avant et jeter son poing dans l'entre-jambe de la jeune femme et enchaîner avec un uppercut des plus cinglant.

« Et c'est quoi mon atout maître Fuyu ? »
« Ta rapidité et ton affinité au Raiton. »

Récapitulatif du combat:

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Tsumi n'était pas un incapable, car bien qu'il eusse pris mon coup de fourreau dans le ventre, il esquiva ma tentative de lui couper la gorge d'un coup. J'avais espéré que dans le meilleur des cas, il se prenne le coup dans le flanc et que celui lui fasse une large entaille, mais ce n'était pas le cas. Grâce à sa vitesse, il avait réussi à me prendre de cours. Je n'avais pas prévu ce cas de figure et cela me mettait en rogne, mais j'étais d'autant plus mise en rogne. Le voir esquiver cette attaque me rendait ivre de rage et encore plus lorsqu'il se baissa juste après fleureter avec le tranchant de la lame et posant les mains aux sols, invoqua une gerbe d'éclair qui me saisit les muscles et me fit même griller quelques cheveux. Je grognais et serrais les dents, mais je me sentais prête à riposter. Mais, Tsumi se relevait déjà et m'envoyais un coup dans l'entrejambe, je me pliais alors qu'il m'envoyait un uppercut dans la face. Je reculais alors de quelques pas alors qu'un énorme gout de sang envahissait ma bouche, j'ouvris alors la bouche et alors en esquissant quelques mudras de mes doigts, un énorme nombre de bulle de sang sortirent de ma gorge et alors qu'elles envahissaient le terrain, celle-ci explosèrent et une épaisse brume pourpre recouvris tout le terrain. Je ne voyais plus rien, mais Tsumi non plus. Enfin, Kameijiro lui-même m'avait appris cette technique, il était désormais temps de tout mettre en œuvre pour gagner cet affrontement.

Mais, avant de laisser Tsumi attaquer, je fonçai vers lui, après quelques feintes à l’intérieur de la brume pour l’empêcher de savoir où j’étais, puis fonçai vers lui et lui donnai en passant juste à côté de lui, un coup d’épée dans la jambe. Juste après avoir terminé cette attaque, je commençais à alors à reculer hors de la brume, de la manière la plus silencieuse possible, j’allais laisser Tsumi se débrouiller un peu. Dans le noir, incapable de voir la moindre petite chose, cela allait lui faire les dents. Je restai ainsi hors de la brume, à regarder qui allait apparaître et comment. Je ne comptais pas me battre plus longtemps, j’allais mettre fin à cet affrontement dès que le renégat famélique allait apparaître, j’allais lui montrer qui était la plus forte et ce qu’il en coûtait de m’attaquer.

Je voulais le ridiculiser, le frapper encore plus. Plus, cet affrontement continuait, plus ma haine augmentait à son égard. Je ne pouvais pas le tuer, d’où l’utilité de finir cet affrontement possible, avant que je ne finisse par être réellement prise d’une haine effroyable à l’égard de Tsumi et que je veuille le tuer. L’attaque fourbe qu’il m’avait donné dans l’entrejambe me laissait un goût amer, plus que celui de l’uppercut qui m’avait fait cracher du sang. C’était fourbe et bien qu’en temps normal, j’aurais apprécié cela, contre moi, cela me rendait ivre de haine, encore plus sanguine qu’à l’accoutumée, attaquer une jeune fille comme cela, n’avait-il donc pas honte ? C’était tout bonnement dégoûtant à mes yeux et s’il recommençait une attaque de cette sorte, je n’étais pas sûre de pouvoir pardonner plus longtemps de faire cela par l’excuse du combat. Après tout, bien qu’il eût frappé, il m’avait néanmoins touché ou aucun homme, aucune femme ne s’était aventurée et je me sentais comme privée d’une partie de mon innocence à cause de cela ! Bref, je voulais faire couler son sang pour lui faire payer cet affront à ma personne !


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ft. Chinoïke Hitagi

« Donnerais-tu du sang
à un vampire?  »




Hot Heads - Ryan Oakes

C'était le poing levé que Tsumi encaissa la riposte de plein fouet. La succession de ses attaques avait été parfaite, provoquant la douleur escompté par le Shinobi qui n'en était pas peu fier. Mais les réjouissances furent de courtes durées lorsque le sang vint à emplir l'air et l'espace tout autour de lui. Son adversaire avait préféré la ruse à la contre-attaque, plongeant le Chinoïke dans une brume de sang  le privant de toute lumière. Et si la technique fût exécutée avec brio par son assaillante, elle le plongea cependant dans la plus profonde des confusions. Une faiblesse d'attention qui valu un coup directe dans la jambe au jeune homme qui délaissa sa pose de vainqueur. Genou à terre, le visage tourné vers le sol, il prenait conscience de l'enchaînement qu'il venait de subir. Le manque de luminosité et la brume l'avait plongé dans les ténèbres. Un cas de figure qu'il aurait voulu éviter à tout prix au vu de ce que cela pouvait impliquer pour lui. Car dans ce jeu d'ombre, un ennemi bien plus dangereux s'évertuait à tourmenter le renégat.

« Hihihihihi alors mon petit Tsumi tu t'amuses bien ? Hihihihihiihi »
« La ferme Nikushimi, tu veux pas me lâcher un peu bordel ? »
« Hihi allons, allons, détend toi, je suis juste là pour profiter du spectacle hihi. D'ailleurs cette petite Hitagi je commence vraiment à bien l'aimer hihi je comprends Yokubou qui ne voulait pas la lâcher hihihi »

Tsumi avait conscience qu'il lui fallait faire fît de cette horrible voix qui sévissait dans sa tête. Il n'était pas question de se laisser distraire par lui, ni par quoi que ce soit d'autres. Son but était simple, mais avec le recul il commençait à se demander s'il n'était tout simplement pas en train de jeter de l'huile sur le feu. Qu'importait, prenant une grande inspiration à bouche ouverte, il se retrouva avec le goût du sang de son ennemi dans la gorge. Ce mélange de fer visqueux était tout bonnement horrible. Recrachant les bribes de liquides sur le sol glacé, il se releva plongé dans une noirceur qu'il ne connaissait que trop bien.

Trois ans, c'est le temps qu'il avait passé au fond d'une grotte infâme perdue dans les hauts monts. C'était tout autant de minutes passées à subir et à apprivoiser les tourments que cette cécité pouvait avoir sur le corps et l'esprit. Calmant son esprit, un sourire naquît sur son visage, car qu'importe où se trouvait la jeune femme, elle venait de lui offrir un cadeau des plus précieux. Mais le temps n'était plus à la suffisance, qui sait où pouvait-elle être. La seule chose qui était sûr, c'est qu'elle n'allait pas le laisser s'en sortir aussi facilement et au vu de l'allonge de son sabre, il fallait faire vite.

D'un coup sec, il sortit un Kunai et se lacéra la main alors que sa paupière s'ouvrit, laissant apparaître un œil couleur de la braise. Les voûtes de fumées qu'avait occasionné la kunoichi semblèrent se figer soudainement. « Utiliser une technique de sang contre un Chinoïke... Sérieusement... » Un goutte tomba de sa main, disparaissant dans la brume qui s'anima soudainement, tournoyant autour du Shinobi, quittant son état gazeux pour se transformer en un dôme d'aiguilles sanguines. L'idée était simple : la prendre à son propre jeu et retourner son sang contre elle. Au mieux elle était encore dans la brume et subirait l'attaque, au pire, il s'extirpait juste d'une mort aveugle.

Mais lorsque le dôme fût complété la lueur de la lune le transperça, lui permettant par un rapide coup d'oeil de voir où se trouvait son adversaire. Sans plus attendre il lança l'assaut, projetant les aiguilles vers sa cible alors que ses mains se lièrent, formant les mudras du lièvre et laisser vibrer son chakra qui se matérialisa en une lueur blanchâtre. Un éclair naquît de ses doigts brisant le sifflement des projectiles par un fracas reconnaissable, prenant pour cible la jeune Chinoike.

« hihihi tu me déçois Tsumi, t'aurais pu l'attaquer directement hihihihi »
« Vu la taille de son sabre, soit je la prend à distance, soit je me colle à elle, dans l'entre-deux j'suis un homme mort. tout à l'heure je l'ai évité de peu, pas envie de retenter ma chance.»
« hihihihi je comprend, je comprend, c'est logique hihhihihi »

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En dehors de la brume créée de mon propre sang, je patientais, tandis comme une flèche dans un arc, prête à frapper au moment opportun. Je n’attendais que le bon moment pour mettre fin à cet affrontement et mettre K.O l’autre famélique. Finalement, un flot d’aiguille de sang sortis et me percuta de plein fouet, mais je n’en avais cure, après tout, ce n’était qu’une petite attaque, j’étais largement capable d’encaisser ce type d’attaque, c’était mon quotidien. À la suite, un éclair sortis de l’épais nuage pourpre fondit sur moi. Je ne fis rien, après tout, c’était une simple attaque, qui en plus venait d’indiquer comme un panneau où était mon adversaire dans ce combat. Prenant appui sur mes jambes, je bondis comme une bête sauvage, le sabre à la main, prête à mettre fin à ce combat. La brume se dissipait tranquillement et au contact de ma lame, les dernières traces de sang dans l’air crépitèrent avant de s’évaporer.

Arrivant comme une furie devant l’autre, pile au moment où la visibilité redevenait correcte pour lui, comme pour moi, le levait ma lame et telle une danse, je passais telle un courant d’air à côté de lui en un instant, au passage, j’avais donné un simple petit d’épée, rien de bien sorcier, ni violent au passage, cependant, avec ma lame imprégnée de mon chakra Raiton, j’avais endolori les muscles de Tsumi. Une fois derrière l’autre, j’avais désormais tout le loisir de mettre en œuvre cette attaque qui allait mettre fin au combat. C’était là ma botte secrète, mon attaque spéciale en finir avec ce combat. Levant bien haut ma lame qui semblait vibrer et habité d’une volonté propre. La frappe du tonnerre allait s’abattre sur le pauvre Chinoike. Enfin, pauvre, pauvre, je jouissais d’avance de voir son sang gicler, son corps s’écrouler. Il n’allait probablement pas mourir, mais il allait passer un mauvais quart d’heure. L’inconvénient était qu’elle dévorait mes réserves de chakra que je considérais comme insuffisante, mais vu son efficacité et de ses dégâts, c’était un mal pour un bien. Il restait désormais de voir comment Tsumi allait s’en sortir, j’étais curieuse de voir s’il allait survivre.

En étant apparus dans son dos, il n'avait quasiment aucune chance d'esquiver, il n'allait avoir d'autre choix que de subir cette attaque performante. Cela allait lui montrer qui étaient la meilleure des deux, moi. Une fois étalé par terre, il ne sera alors plus question de douter de cela. J'en profiterai même pour lui demander des excuses. J'étais une femme magnanime, s'il pleurait et se soumettait devant moi, j'étais prête à laisser couler un peu. Après tout, il était dans l'ordre du monde que les puissants soient cléments envers ceux qui étaient plus faibles qu'eux... Enfin, ce n'était que dans le cas où il se soumettait à moi, si jamais il persistait à vouloir combattre, alors je n'aurai pas d'autre choix que de faucher sa pitoyable existence, fauché sans aucun regret.


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« I hear thunder,
but theres's no rain
This kind of thunder break walls and window pane »





The Fallen - Hyper

Une logique dont le monde des Shinobi se trouvait parfois démuni. Il avait tout bien fait : s'extirper de la brume, retourner l'attaque d'Hitagi contre elle et il avait même pu enchaîner avec une technique Raiton. Mais rien n'y faisait. La rage et la soif de sang de la Kunoichi était sans égal, au point qu'elle se contenta de subir les deux attaques comme s'il ne s'agissait que d'une brise caressant son visage. L'espace d'un instant, elle épata Tsumi. En plus d'être une grande bretteuse, elle était aussi capable d'encaisser la douleur avec une aisance inouï. Tout dans ces gestes étaient calculés à la seconde près.

Sabre en main, elle fonça tête baissée vers sa proie. La rapidité de la jeune femme sur un sol aussi glissant était tout bonnement impressionnant, d'un pas vif, elle avait réduit l'espace entre les deux ninjas, d'un mouvement de jambe gracieux elle tournoyait autour de lui, laissant sa lame danser au clair de lune. Mais la clarté de son Nodachi n'avait rien à voir avec l'astre nocturne. Ce flux instable, cette couleur si caractéristique, cela ne faisait aucun doute pour le renégat, elle avait usé de la technique Nagashi et son affinité primaire se dévoilait à son regard.

Le coup fût rapide et entailla son bras, libérant une charge de chakra Raiton dans la plaie qui l'engourdit. Tout était bien pensée, beaucoup trop bien pour Tsumi qui essayait de reformer les mudras du lièvre pour occasionner une contre-attaque. Mais l'enchaînement de coup et de technique de la jeune femme fût tel qu'il ne laissait place à aucune riposte. Quant à la rétorque du Chinoïke, elle peinait à venir à cause des fourmillements désagréables de la précédente attaque. Il ne put que se contenter d'observer la danse macabre de son adversaire qui vint à se placer derrière lui. L'atmosphère changea alors du tout au tout. Car dans un grondement, il put ressentir l'énergie vibrer autour de lui, avec toujours plus d'intensité, jusqu'à ce que le bruit sourd d'un éclair jaillit derrière lui. Il tourna alors la tête et vît sans grande surprise une nouvelle attaque meurtrière qui lui était destiné. Elle allait le tuer et cela ne semblait en aucun cas la gêner. L'avait-il tellement énervé ? Ses paroles passées avaient elles eût un impact dont il n'avait pas prit conscience ?

La lame se rapprochait, de son point de vue il s'agissait d'un point de vue magnifique. Un déchaînement de puissance brutale et sans merci, réglé telle une horloge pour sonner le dernier glas de l'existence du Shinobi. Mais lorsque la certitude prend le pas sur la raison, il suffit d'un grain de sable pour que la machine s'arrête. Tel était le plus grand défaut de sa partenaire d'entraînement : son assurance.

Le bout de métal brisait peu à peu l'espace, menaçant le visage de Tsumi qui pourtant ne bougeait toujours pas, ou du moins, se contenta d'afficher un léger sourire à Hitagi. Et lorsqu'enfin le sabre arriva à hauteur de son front, tout s'accéléra provoquant un fracas terrible d'éclair et de tonnerre qui illumina le lac gelé d'une clarté aveuglante et morbide. La mort avait frappé, ne laissant que le manteau du pauvre Chinoïke en lambeaux sur le sol gelé du lac.

C'est du moins la seule chose que put voir son adversaire. Car dans les ombres, à quelques millièmes de secondes d'atteindre son objectif, une chose purement humaine s'empara du corps du renégat : L'adrénaline. Cette hormone déclencha une augmentation de ses capacités ainsi que de sa vitesse. D'un pas vif le poussant vers sa droite, il échappa au grincement céleste de son jugement en s'extirpant du sol. Il avait éviter la lame, mais pas la force de l'impact dont le souffle le projeta dans les airs au dessus de la Kunoichi.

Trois secondes, c'était le temps qu'il lui restait. Trois secondes pour en finir avec la préparation de son attaque. Trois secondes avant que la gravité ne lui refasse toucher le manteau de cristal du Lac Gelée. Trois secondes où son chakra se déplaça jusqu'à sa main droite, vibrant de plus en plus fort jusqu'à ce que l'énergie accumulée se transforma en une sphère aux propriétés électriques. La chute fût rapide et l'impact avec sa cible... Imminent.

« Chidori ! »

Récapitulatif du combat:

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Chinoike Hitagi
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Devant mes yeux, le famélique Tsumi réussis à esquiver mon attaque. Je restai choquée alors que ma lame percuta la glace du lac au lieu du dos du Chinoike. La glace ne résista absolument pas à cela et celle-ci explosa littéralement, jetant alors grâce à l’onde de choc, mon cousin dans les airs. Moi, je restai pétrifiée, médusée et je commençai à tomber dans l’eau alors qu’en me retournant je vis la main sertie d’éclair de l’autre me percuta dans le ventre, plusieurs éclairs vibrèrent et me déchirent la peau, faisant scintiller mon sang, qui semblait écumer, bouillonner sous l’air froid. Une énorme vague de vapeur sembla émerger de moi. Mais, le coup avait été bien placé et en temps normal, j’aurais dû être capable de me réceptionner, mais le coup de l’autre avait été trop fort, je ne pouvais rien faire contre cela, j’allais plonger dans l’eau, sans pouvoir rien y faire.

Le froid me saisis tour le corps alors que ma lame toujours à la main, je coulais à pic dans l'eau noire, cependant calme. Il faisait si froid que j'avais l'impression de sentir mon corps brûler. Dans cet océan de ténèbres, je fermais les yeux et essayait de me recroqueviller sur moi-même, pour me réchauffer, en vain. J'étais vulnérable, pitoyable, faible face au froid. L'affrontement aurait eu lieu autre part, alors je n'aurai pas eu à plonger comme cela, m'éclater misérablement ici. Peut-être que connaissant ma prépondérance à tout casser, l'autre avait prévu que je casse tout et que je m'enfonce dans l'eau. Même la tête prise dans un étau, cette pensée ne me paraissait pas réellement logique, elle me semblait juste incohérente. L'autre avait été meilleur que moi, ma maîtrise de la lame avait été insuffisante, je m'en voulais d'être aussi faible, de ne pas être capable de briser un être aussi pitoyable que l'autre...

N'était-ce pas toi la réelle personne pitoyable ?

Comme au meilleur moment, mes démons revenaient et avec eux ma conscience. Je ne me considérais pas comme pitoyable, après tout, ma haine, enfin non, ma colère était légitime. Détester ce cousin gênant n'était pas légitime, être en colère contre lui, plus. Après tout, il avait piétiné mes valeurs, mes pensées, il m'avait piétiné moi. Mais, en contrepartie, je lui avais brisé le nez et essayer de le tabasser. Est-ce que parce qu'il m'avait piétiné sentimentalement parlant, je pouvais accepter de le piétiner littéralement ? N'étais-je qu'une bouffonne trop susceptible ? Je prenais les choses trop à cœur, j'étais une certitude. Mais, néanmoins, pour des êtres comme nous, qui avaient tout perdu, est-ce que notre nature propre n'était pas la seule chose qui nous restait et la voir piétinée lorsqu'on avait fait preuve de bon sentiment, n'était-ce pas normal d'en être énervée. Si, je le sentais. Je n'étais pas aussi forte que je ne le pensais, je n'étais pas aussi forte que je voulais... Au final, je n'étais qu'une œuvre ratée, une pitoyable shinobi qui se faisait battre par le plus misérable des siens. Est-ce que vivre dans ce monde valait le coup ? Non, je ne le pensais pas, je préférais encore crever plutôt que d'accepter ce monde.

Ainsi, je me laissai couler, dérivée, seule, descendre plus profondément dans les eaux noires. Se battre, s’entraîner, c’était caduc, parce que si même le plus faible physiquement arrivait à me battre, alors, je n’étais probablement pas si utile que ça, pas si forte. La mort était plutôt acceptable, réconfortante, car elle mettrait fin à mes échecs, car elle terminerait cette pitoyable existence de haine. Au fond du trou, j’avais une pensée pour les trois seules personnes que j’appréciais réellement.

Désolée Ryuku de ne pas avoir été à la hauteur, je me sens coupable de te laisser seul avec Etsu, tes pitreries me manqueront, tu auras été comme un frère pour moi.

Désolée Etsu, tu plaçais tant d’espoir en moi, alors que j’étais une cause perdue, je me sens encore plu désolée de te laisser seul contre Kameijiro, car bien qu’étant un homme que j’apprécie, celui-ci a toujours été trop mauvais envers toi. Je suis désolée, tu n’auras plus à te reposer sur moi après les conneries de Ryuku. Je n’ai peut-être pas été la cadette idéale, ni la kunoichi parfaite, mais j’ai apprécié chaque seconde de ma vie à tes côtés. Tu m’as permis de rendre ma vie dans ses grottes moins pénibles, moins compliqués… Je t’en serai éternellement reconnaissante…

Désolée le vieux, je pars en premier. Toi comme moi n'était de toute évidence pas fait pour ce monde, moi trop faible et trop têtue, toi trop laxiste avec moi. Tu es coupable de ma déchéance autant que je suis coupable de ma faiblesse. Tu as été ma seule famille, la seule personne que j'ai réellement eue. Je me sens coupable de te quitter sans t'avoir fait mes adieux, mais je n'en peux plus. Je ne peux plus vivre dans un monde, où je suis si faible et inutile...

Je fermai les yeux encore plus forts. Depuis combien de temps j'étais sous l'eau ? Mes poumons me brûlaient, c'était comme sentir du feu dans ma poitrine. Je me souvenais alors que la noyade était la plus douloureuse. Ainsi, dans ma vie, comme dans ma mort, je devais souffrir, inlassablement. Encore, encore et encore ? J'étais lassée de cette douleur, je n'en pouvais plus, que je crève et que j'en finisse bordel !

Tu abandonnes donc si facilement ?


Je me tournai vers moi-même, à l'intérieur même de moi. Lorsque j'abandonnais, il n'était pas content, quand je me rapprochai de l'animalité, il n'était pas content. Lorsque je haïssais, il n'était pas content. Quand est-ce que mon subconscient, que ma conscience allait définitivement me laisser m'en aller. Pourquoi me pousser à continuer à vivre, pourquoi continuer à me pousser plus loin. Le voyage n'en valait la peine, trop sertis de haine et de douleur. J'avais assez donné, j'en pouvais plus, c'était trop, qu'on m'abrège, qu'on me crève et qu'on en finisse !

Tu vas te laisser battre par cet être qui t'as piétiné et que tu hais ?

Je me forçai à sourire. Je le détestais évidemment, il m'avait piétinée sans vergogne, je ne pouvais pas l'aimer. Cependant, il avait été meilleur que moi sur ce coup-là ! Je ne pouvais rien répondre de plus. Et puis, si c'était pour revenir dans un monde où j'avais perdu contre lui, alors, cela ne valait encore plus pas le coup, plutôt mourir maintenant.

Qui te dit que tu as perdue ?

Il m'avait battu, car il avait vaincu ma botte secrète, il me l'avait esquivé, qu'étais-je censé faire contre cela ? J'étais fatiguée, je n'avais plus les ressources en chakra pour réessayer, c'était terminé. Rien ne pouvait me faire revenir, je n'avais aucun regret, rien ne me poussait à remonter, rien. Les Uchiha étaient trop forts, j'aurais préféré mourir avant, au moins, je n'aurai pas eu à vivre tout cela. J'aurais préféré ne jamais connaître Ryuku, mon grand-père et Etsu, car imaginer désormais un monde sans eux était affreux. Vivre sans eux, c'était bien la dernière chose que j'imaginais faire, ils étaient ce qu'il me permettait de tenir debout.

Et c'est alors que m'enfonçant dans l'eau tortueuse, je pris conscience de quelques choses. Au diable Tsumi, si je souffrais tant de sa présence dans ma vie, je n'avais qu'à l'ignorer, ne plus le regarder. Si jamais je cesse de lui donner de l'importance, peut-être celui-ci disparaitra... Et puis, ma mort n'allait servir qu'à une chose, faire pleurer Etsu ! Or, je pouvais supporter bien des douleurs, mais les pleure d'Etsu, la perspective d'entendre Etsu pleurer, de savoir que partir allait la faire pleurer me retira d'un coup, toute envie de crever. Je voulais vivre, pas pour moi, pas pour tuer Tsumi, pas pour tuer les Uchiha, mais pour ne pas faire pleurer Etsu. Dans mes pensées rendues confuses par le manque d'air, c'était la seule certitude que j'avais, mon pari le plus primaire. C'était, au moins pour l'instant, une raison suffisante pour continuer à vivre, au moins un instant, pour ne plus vivre que pour mon intendante et presque grande-sœur, pas pour mon vieux, non vivre pour moi.

D'un coup de pied je commençai à nager, ma poitrine brûlait et j'étais au bord de l'évanouissement. Je finis par planter ma lame dans la banquise et émerger de l'eau en prenant de grande goulée d'air. J'avais l'impression de revivre, tout en moi se remettait en place, tout en moi cessait de devenir flou. Enfin, une seule chose n'était plus floue, mon envie de vivre. Je n'avais même plus envie de cogner l'autre. La tête baissée, grelottante, j'avançais tranquillement jusqu'à mon fourreau et sans un bruit, rangeait ma lame. Puis, je me dirigeai vers mon manteau et retira chaque vêtement détrempé. Si je les gardais, je risquais de crever d'hypothermie. Je comprenais finalement qui il était, je comprenais ce qu'était Tsumi et ça me terrifiait, je me sentais si faible à côté de lui, je me sentais si misérable... Je ne voulais plus rien à faire avec lui, car grâce à ce regain de lucidité en reprenant de l'air, je comprenais beaucoup de chose et cela me faisait peur. Puis, me recouvris avec cet épais habit de cuir et de fourrure et toujours essoufflée par cet effort qu'avait été ce combat et cette lutte dans l'eau. Je roulai alors mes habits en boule contre ma poitrine et serrant mon sabre, je commençai à m'éloigner et après avoir fait quelques pas, je me retournai et les larmes aux yeux, je crachai en grelottant :

« T'es fier de toi ? Piétiner mes sentiments ne te suffisaient pas ? Tu voulais en plus détruire ma fierté ? Bravo... Je... je ne veux plus jamais te voir... Où tu passes, tu détruis tout... Tu... tu es un démon... tu détruis tout, les vies, les gens... Je... je ne sais pas ce que je t'ai fait pour mériter cela mais... Je... Je m'en excuse... Pour la dernière fois où je t'ai frappé, je m'en excuse. Pour la dernière fois où j'ai essayé de te faire comprendre mes sentiments, je m'en excuse... Je... je ne m'approcherai plus jamais de toi... Tâche de faire pareil... ait un peu de compassion pour moi, je t'en supplie... Désolé d'avoir accepté ce combat, désolée d'être née, de vivre, de renifler le même air que toi... Je... je suis désolée... Je... ADIEU ! »

Sans attendre, je recommençais à marcher, je sentais mes jambes se cogner entre elle, je sentais mes lèvres bleuirent, je sentais du givre se formait sur mes cheveux. Je m'étais trompée sur Tsumi, il n'était pas l'être que je pensais qu'il était, ma première impression était très mauvaise envers lui... Il parait pitoyable, il parait faible, mais c'est un démon qui a pour vocation de tout détruire. Je ne comprenais pas cet être malin, je ne voulais plus le voir s'approcher de moi, je ne voulais plus le voir, entendre son nom. Je voulais qu'on m'épargne de son existence. J'étais terrifiée, devant celui que je ne connaissais pas, cet être égoïste, mauvais malsain... Je... Je voulais me réfugier dans les bras de mon grand-père et pleurer, je voulais évacuer cette terreur qu'il me faisait ressentir. Je... je me sentais si faible, mais je voulais rester, rester pour protéger Etsu.



Récapitulatif du combat:

kyro. ldd 017
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Sadness and Sorrow - Takaki Toshio

Le Fou prend le Cavalier. Échec.

L'attaque foudroyante de Tsumi avait touché sa cible. Dans le fracas d'eau et de glace, des éclairs éclatèrent de milles feux, brûlant et arrachant la peau du ventre de son adversaire, la laissant sombrer dans les abysses ténébreuses du Lac Gelée. Avait-il gagné ? Non, il savait que rien ne serait aussi simple avec Hitagi. Il se contenta donc de s'extirper des remous glacés et rejoignit d'un pas vif les abords du trou béant que l'attaque de sa camarade avait produit. C'est en posant son dernier pied que les effets de l'adrénaline s'estompèrent, faisant trembler ses jambes, l'affaiblissant au point qu'il posa un genou à terre avant de s'asseoir.

« Hihihihihi la pauvre enfant hihihihi elle en a eu ce qu'elle méritait hihihihi »
« Ce n'est pas fini... Elle va revenir. »

Il en était persuadé. Aussi sûr que le soleil se lèverait le lendemain, il savait que la jeune Kunoichi referait surface pour se venger. Comment pouvait-il en être autrement ? La voix de Nikushimi était toujours là à le narguer. Par conséquent, elle n'était ni morte, ni hors d'état de combattre et sa haine continuait de donner vie à cette ombre maline. Ainsi il attendit, reprenant peu à peu usage de son corps, ressentant à nouveau le froid qui sévissait sur l'étendue et s'insinuait dans les fibres de son manteau. Elle allait revenir.

« Hihihihi ça fait un moment qu'elle est -dessous hihihihi elle n'en a plus pour très longtemps hihihi dommage...hihihihi »
« Ferme-là. »

Était-ce possible ? Le doute commença à le prendre au corps.Y avait-il été trop fort sur la dernière attaque ? Non, la constitution d'Hitagi était bien trop robuste, ce n'était sans doute qu'un autre piège. Cependant, plus les secondes passèrent, plus son inquiétude augmentait. Savait-elle au moins nager ? Une Shinobi comme elle devait au moins savoir ça. Et si ce n'était pas le cas ?

« Merde. »

Prenant appuie sur son poing, Tsumi se releva, se libérant de son manteau avant de faire quelques pas vers le rebord. Il la chercha de son œil, tentant de se jouer des ombres pour percevoir le moindre indice qui lui permettrait de savoir où elle se trouvait. Mais rien. Il n'y avait que les abysses entrecoupées par les pâles reflets de la Lune. C'est alors qu'un bruit strident marqua son attention. Non loin de lui, la lame du sabre de la Kunoichi venait de transpercer la glace, lui permettant de s'extirper du lac et de ses eaux gelées.

Elle faisait peine à voir. Trempée jusqu'aux os, grelottante et fatigué, elle se dirigea vers son fourreau et son manteau sans adresser le moindre regard à son adversaire. Était-ce donc la fin ? Quelque chose avait changé en elle, il pouvait le ressentir. Et plus les secondes passèrent, plus cette sensation devenait claire et palpable. Un léger sourire s'affichait sur son visage quand il se rendit compte qu'enfin, après tout ce temps, l'ombre avait disparu. Une once de soulagement qui pourtant fût brisé par la voix tremblotante de la jeune femme qui n'était dorénavant vêtue que de son manteau.

Il était question de sentiments et de fierté. Jamais il n'aurait pensé avoir fait aussi mal à Hitagi. À travers son discours il comprenait toute l'étendue de ses actes. Ainsi la jeune femme que tous craignaient n'était en réalité, pas si robuste que cela et de simples paroles avaient suffit à ébranler son monde. Pire, à travers ce combat, il avait détruit bien plus que cela. Les mots s'enchaînèrent et le mot fatidique fût prononcer. Démon. Nous en étions là. Au final, les trois années qu'ils avaient passé à leurs côtés, à se battre dans l'ombre pour le Clan et sa survit, tout cela, n'avait servi à rien. Il était encore celui qui détruisait tout, celui qu'on pointe du doigt lorsque le Mal s'abat. Rien n'avait changé et au fond, il ne s'attendait pas vraiment à ce que cela change.

Mais son œil fût soudainement troublé. Aux côtés de la Kunoichi, une masse sombre commençait à prendre forme et dans les ténèbres, il vit son visage. Batsu, l'ombre de la Peine et de la tristesse était de loin l'entité avec laquelle Tsumi s'entendait le mieux. Elle prenait toujours les traits d'une femme et son visage était si doux qu'il semblait dessiner par la pureté elle-même. Doucement, elle posa ses mains sur les épaules de la Chinoïke, posant son regard sur le Shinobi qui était resté statique face aux sombres propos qui suivirent. Elle s'excusait et s'accablait de tout. Perdu dans le tourbillon de ses propres ténèbres, elle s'appropriait des fautes qui n'étaient pas siennes. D'une voix troublante, elle laissait entrevoir toute la désolation et la tristesse que son esprit et son âme portaient en elle.

Il la regarda partir sans un mot. Elle lui avait demandé de le laisser tranquille et il ne pouvait que respecter son choix. Pourtant, du coin de l'oeil il pouvait voir l'ombre qui le regardait. Nul besoin de parole pour comprendre le message, aussi il se contenta de soupirer en récupérant son manteau sur le sol. Le triturant d'abord entre ses mains, incertains de la marche à suivre, il prit une grande inspiration et d'un pas vif la rattrapa.

Il était face à elle, son œil couleur braise flamboyant dans la pénombre plongé dans ses yeux. Elle voyait en lui un démon et c'est exactement l'aspect qu'il avait à ce moment précis et le dernier dont elle aurait souvenir. D'un coup sec à la nuque, il lui fit perdre connaissance, la rattrapant dans sa chute. Ce n'était pas pour lui faire plus de mal, mais il savait très bien qu'elle ne se laisserait pas faire sinon. Usant de l'art de ses pupilles, il posa sa main sur son ventre le sang qui en coulait se mit à s'arrêter alors qu'une couche de cristal carmine se formait sur la plaie.

« Vois moi comme tu le souhaites, mais en attendant je vais te ramener à la maison. »

D'un geste vif, il quitta son manteau pour le poser sur les épaules de sa camarade. Il aurait aimé pouvoir tout lui expliquer, s'excuser et essayer de reprendre les choses depuis le début. Mais cela n'était tout bonnement plus possible. Car dans le fond, elle avait raison. Il était le démon qui faisait le lien entre toutes les émotions négatives du monde. Au plus elle restait loin de lui, au mieux elle se porterait. D'un geste brusque il la récupera dans ses bras faméliques avant de prendre son envol. D'un pas léger il parcouru la distance qui les séparaient du Domaine. Et quand enfin ils arrivèrent à l'entrée de la grotte, la sentinelle les accueillit, le regard inquiet face à l'état de la pauvre Hitagi qui se retrouva posée sur le sol près du feu.

« Qu'est ce qui s'est passé ? »
« On s'est fait attaquer par des loups, elle est tombée dans le lac en me protégeant. Prend bien soin d'elle. »

Sans d'autres mots il tournait le dos aux deux Chinoïke et partit. Pourquoi avait-il menti à la sentinelle ? Pourquoi l'avait-il aidé à rentrer à la grotte ? Peut-être parce qu'au fond, et pour le bien de tous, certaines choses ne devaient pas être changées.

Et Mat.

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