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Celle qui bravait la Mort - solo

Omura Mifuyu
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Uzushio no Jonin
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Omura Mifuyu
Celle qui bravait la Mort


Dans un cri, Mifuyu balaya avec rage la pile d'ouvrages qui recouvrait son vieux bureau de bois. Des centaines de parchemins s'envolèrent et tombèrent comme des feuilles, en tournant inlassablement sur elles-mêmes jusqu'à rejoindre le sol. Une épaisse couche de poussière grise fut déplacée par le brassement de l'air et la vieillarde toussa. Il était rare de voir le laboratoire de la Sorcière dans un tel état, tout comme il était rare de la voir perdre patience à ce point et, pourtant, elle était plus en phase avec elle-même qu'à n'importe quel autre moment de ces dix dernières années. Poussée par son ambition vorace, elle redevenait la terrifiante guerrière qu'elle avait été. Ce corps enfantin n'avait bientôt plus de secret pour elle et n'était plus une excuse à sa faiblesse. L'avenir lui appartenait et il ne tenait qu'à elle de le prouver.

Pourtant, il n'avait fallu que d'une seule nuit pour ébranler ces certitudes, pour faire vaciller l'espoir qui était né dans son cœur âgé. Il fallait lui reconnaître que la situation se prêtait à la plus grande des inquiétudes. En effet, la vieillarde s'était d'un terrible songe dans lequel elle s'était vue infligée un violent coup dans la poitrine qu'elle n'avait su éviter. La lame d'acier, férocement plantée au travers de sa chair molle, la laissait se vider de son sang dans les bras de sa Némésis, l'infâme et douce Leiko, qui l'observait tendrement rejoindre la mort. Si vous aviez imaginé le sourire que dépeignait son visage !
Pour l'ancêtre, la signification de ce cauchemar était évidente. Il n'était ni une manifestation de ses peurs, ni de ses penchants cachés. Ce si désagréable rêve était une prémonition : sa bataille approchait et elle perdrait. Enfin passerait-elle le fleuve maudit qui l'avait tenue séparée de la mort pendant toutes ces années, alors même que le courant voulait l'emporter à chaque fois qu'elle s'en rapprochait. Si elle ne parvenait pas à résister à cette blessure, elle serait noyée, écrasée sous la pression des âmes tourmentées puis, elle fonderait dans l'oubli. Sa plus grande crainte se réaliserait alors : on la dénigrerait pendant un temps, puis elle disparaîtrait totalement de la mémoire collective. Elle ne serait pas de ces grands noyés déifiés, pour lesquels on chamboulait un empire et construisait des temples. Personne ne reconnaîtrait son sacrifice. Non, bien au contraire, la chute de la Sorcière ne serait que l'avènement de la prophétie des faibles.

Paniquée, il lui fallait absolument trouver un remède. Elle savait où il se cachait, si seulement elle pouvait mettre la main sur ce foutu carnet ! Elle ouvrit furieusement un tiroir et en arracha tous les livres présents, les faisant rapidement défiler sous ses yeux jusqu'à mettre la main sur celui qu'elle cherchait. "Enfin, Miyuki-sama, où vous cachez-vous ?" La voilà qui débloquait à parler seule, hantée et happée par sa paranoïa maladive.

En quelques minutes, son bureau était devenu un véritable champ-de-bataille. Elle allait abandonner quand, camouflé entre deux anciens ouvrages scientifiques dont la doyenne savait pertinemment que personne ne les ouvrirait jamais plus, elle dénicha enfin son trésor. Il était là. Un vieux carnet composé de parchemins jaunis reliés entre eux par des ficelles blanches et recouvert d'une page de garde faite de cuir qui sentait toujours l'animal mort, même après toutes ces années. L'ouvrage devait avoir plus de cinquante ans maintenant et lui avait été légué par Omura Miyuki, sa première professeure. Mieux encore, la seule mentor qu'elle n'eût jamais. Cette incroyable femme au tempérament sévère lui avait appris tout ce qu'elle savait, depuis le début de l'adolescence au début de la guerre des clans. Elle avait même, pendant quelques années, occupé la place tant convoitée de chef de clan, avant de périr sous les coups d'un jeune et vigoureux Uzumaki.

Au cours des années, la Sorcière s'était progressivement métamorphosée à son image, ou en tout cas à la représentation idéalisée qu'elle avait d'elle. C'était une femme dure, exigeante, froide, mais puissante. C'était tout ce qui importait. Elle partageait les mêmes rêves que Mifuyu et avait vu très tôt qu'elle deviendrait tout ce qu'elle n'avait jamais pu. Inconsciemment, la chirurgienne était en train de reproduire ce même schéma avec la petite tête blonde qui lui servait désormais de disciple. A moins qu'elle ne parvienne à vaincre la mort une seconde fois.
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Elle posa le divin carnet sur son bureau. Tout autour d'elle était en bazar, mais cela ne comptait plus. Elle rangerait plus tard, quand elle se serait protégée. Quand elle aurait appris la technique que, jusque-là, sa professeure lui avait interdite. Par loyauté, par honneur, elle avait respecté ce souhait mais, à l'aube d'une nouvelle guerre – moins répandue, mais toute aussi importante pour elle – elle aurait besoin de toutes ses forces. Aujourd'hui, la crainte et la paranoïa l'emportaient finalement sur un serment fait il y a un demi-siècle. L'iroujutsu était un art qui pouvait se payer très cher. Toutefois, la technique qu'elle cherchait à maîtriser n'était qu'une parmi trois interdites, et la moins dangereuses. Si elle devait établir une hiérarchie, c'était celle des trois dont le risque était le moins élevé et, donc, dont la force du pacte était la plus limitée.

Pour être tout à fait honnête, elle ne sentait aucune culpabilité car elle savait que, malgré l'interdiction, Miyuki aurait voulu que sa meilleure élève la maîtrise. C'était une technique qu'elle avait développé pendant des années et, si elle en avait couché tous les secrets sur un parchemin, ce n'était pas pour qu'elle reste enterrée à jamais. Les deux autres, en revanche, c'était une autre histoire. L'Omura était dans tous les cas bien trop attachée à la vie et trop peu aux autres pour payer de sa vie pour l'utilisation d'un seul jutsu. Personne ne comptait assez pour qu'elle ne se sacrifie pour elle. La technique qu'elle visait n'avait pas un tel prix, bien heureusement. En fait, le problème résidait dans son entraînement, qui nécessitait la mise en danger constante de quiconque s'y essayerait. Si l'élève y arrivait, par contre, le jeu en valait très largement la chandelle.

Elle ouvrit enfin l'ouvrage et en fit défiler les pages à toute vitesse. Elle savait exactement où se trouvaient ces mystérieuses arcanes médicales, car elle les avait parcouru des dizaines de fois dans le passé. En somme, elle avait donc déjà rompue sa promesse la première fois qu'elle avait lu cette œuvre, quand bien même elle l'eût fait sans la volonté de pratiquer ses enseignements.

Toute à la fin du livre, donc, se trouvait les descriptions et explications des plus puissantes techniques médicales, du genre qui poussait l'art à son maximum. Miyuki avait acquis une grande renommée grâce à ses talents dans le domaine, ce qui lui avait valu de se rendre indispensable là où les campements Omura occupaient le rôle d'hôpital de la région, voire même du pays. Elle retourna quelques pages en arrière, pour trouver celle qui l'intéressait. Ce jutsu ne concernait qu'elle : médical il l'était, mais altruiste certainement pas. Il était même le summum de l'égoïsme pour un shinobi chargé des soins des blessés. Avec cela, il se soignait seul, au prix d'une immense dépense en chakra qui le rendait inutile pour au moins les deux jours qui suivaient. C'était, en revanche, la meilleure technique pour se maintenir en vie. Il fallait au moins lui reconnaître cela. Or, se maintenir en vie fut l'unique objectif de la vieillarde tout le long du fleuve de son existence.

Sur le papier avaient été tracés des dizaines de schémas, horriblement complexes et complets. Pour un œil amateur, un regard suffisait à vous donner la pire des migraines. Mifuyu, heureusement, s'était élevée au-delà du stade d'amateur depuis bien longtemps. Pour certains, professionnelle ne suffisait même plus à décrire l'étendue de son savoir scientifique. On avait beau l'abhorrer, il était difficile de ne pas reconnaître ses capacités hors du commun.

Ainsi, elle sut exactement quoi faire en les voyant. Elle ouvrit en parallèle deux autres ouvrages contenant des connaissances médicales diverses et un livre d'anatomie, qui avait écrit par nulle autre que… elle-même. Elle aussi avait commencé à coucher ses connaissances à l'écrit, particulièrement à une époque où elle s'était résignée à l'immortalité. Elle était d'ailleurs reconnue comme une éminente scientifique bien au-delà des bornes du clan médecin, y compris dans le monde civil.
Elle compara plusieurs schémas, sous différentes coupes, pour se faire une meilleure idée des résultats démontrés par Miyuki dans son livre. La technique, comme elle l'avait présentée en quelques lignes, était simple. Elle entoura d'ailleurs ces quelques mots à l'aide d'un feutre rouge pour ne jamais les perdre de vue. Ils devaient devenir la règle, la consigne qui la mènerait au succès. Tout au long de l'apprentissage, elle s'y référerait.

"Le sujet devient capable de prédire précisément la zone d'impact avant d'avoir été touché. Il y déploie la forme de chakra médical la plus pure qui soit. La blessure, quand elle se créera, disparaîtra aussitôt. Telle est la magie de l'In'yu Shômetsu."

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Miyuki avait le don de résumer sa penser en quelques paroles énigmatiques. Si l'on comprenait aisément l'objectif de la technique, ainsi que son mécanisme vulgarisé, il restait une grande question. Et c'était là que l'on mesurait tout le talent de l'instructrice. Quelle était cette forme de chakra médicale la plus pure qui soit ? Comment distinguer ce chakra d'un autre ? Tant de mystères qui, derrière une formulation si simple, étaient expliquées en des dizaines de schémas et d'explications plus compliquées les unes que les autres.

La vieillarde ne se berçait pas d'illusion. Elle le savait, elle avait lu les mêmes pages maintes fois, il lui faudrait bien plus d'une journée pour résoudre ce mystère scientifique. Heureusement, elle avait toujours du temps à consacrer à toute activité dont le but était de prolonger sa vie. Elle se plongea tête la première dans ces schémas tantôt trop détaillés, tantôt pas assez clairs pour tenter de percer le mystère que sa professeure avait si bien protégé. C'était une véritable épreuve du feu : seule une médecin du niveau de Miyuki serait capable de perpétuer sa technique. Si personne ne parvenait à résoudre l'équation avant que le carnet ne se perde dans les limbes du temps, ce serait une honte mais dont la raison serait tout à fait justifiée. Il ne faudrait alors pas s'apitoyer, puisque quelqu'un émergera de nouveau et ravivera ces arcanes délicates. Pour la Sorcière, toutefois, il n'y avait aucun doute : elle était celle qui surpasserait sa professeure.

Elle passa deux heures sur les deux premiers schémas. Ils étaient les deux faces d'une même pièce : tous deux représentaient la circulation du chakra dans les tenketsu, mais sous différentes coupes. Car c'était la première étape nécessaire à la compréhension de la technique. Pour créer le chakra médical le plus pur qui soit, il fallait connaître sur le bout des doigts le phénomène physique et naturel qu'était l'expulsion du chakra intérieur vers le monde extérieur. Mifuyu se remémora une première fois la formule magique de sa supérieure : "Il y déploie la forme de chakra médical la plus pure qui soit". Déployer, ici, était le verbe clef. Le chakra devait être expulsé pour recouvrir la zone touchée. Il ne devait pas trop l'être non plus pour ne pas perdre une goutte de cette énergie miraculeuse. Pour la Sorcière, dont la maîtrise du chakra était réputée comme exceptionnelle, cela ne devrait normalement pas être un problème. Toutefois, connaissant sa propension à s'engouffrer dans le péché d'orgueil à la moindre brèche, elle étudia comme elle ne l'avait pas fait depuis bien longtemps. Elle lisait chaque mot et redessinait chaque schéma avec une telle ferveur qu'elle avait l'impression de revivre l'enchantement qu'elle avait connu en découvrant les plaisirs de la médecine pour la première fois. Cette sensation de puissance, de braver la mort et de manipuler un corps. C'était exquis. Sauver des vies, faire le bien, ça, en revanche, ne lui traversait pas même l'esprit.

La première chose qu'elle retint, donc, fut que pour créer ce fameux chakra médical parfait, il fallait le faire le plus léger possible pour qu'il sorte doucement de ses tenketsu, presque pour y rester rattaché. Ainsi, une véritable armure chakratique imperceptible à l'œil nu se formait sur le corps et toute attaque, de quelque nature qu'elle soit, venait s'y échouer. Enfin, pas exactement. Mifuyu devait d'abord subir le coup et ce n'était qu'après que le chakra qu'elle avait accumulé et répandu juste à la sortie de ses tenketsu, devait y rentrer à nouveau doucement et presque immédiatement, de sorte à balancer la violence de la blessure.

Faire rentrer le chakra à nouveau, justement, était la deuxième partie de cet apprentissage théorique difficile. Si le chakra était rappelé trop vite, il brûlerait les tenketsu qui fonctionnaient à la manière d'entonnoirs. Il pouvait circuler une grande quantité d'énergie depuis l'intérieur mais, en revanche, il fallait faire très attention à ne pas faire déborder le récipient de l'extérieur. Elle s'entraîna plusieurs fois à vide, manipulant du chakra basique pour mieux comprendre le mécanisme sans pour autant trop se fatiguer. Elle effectua l'unique mudra – qui était inscrit sur la dernière page – quelques fois jusqu'à ce que le mouvement devienne mécanique. Il fallait qu'elle soit capable de le reproduire rapidement, autrement il ne lui servirait strictement à rien dans un combat réel.

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Maintenant qu'elle avait saisi les principes de la technique, il restait à percer le mystère du plus important secret : la composition de ce chakra. Une fois qu'elle serait en mesure de le maîtriser, elle pourrait commencer l'entraînement pratique, dans lequel elle ne cesserait de mettre sa vie en péril. Et, quand on connaissait son caractère, il fallait bien qu'elle soit au bord de la crise nerveuse pour en venir à jouer son existence pour un jutsu.

Comme pour toute technique médicale, il fallait s'en referrer à la paume mystique. Cet art si précis était le commencement de tout lorsque cela concernait la médecine. L'In'yu Shômetsu ne dérogeait pas à cette règle. Toutefois, une première difficulté résidait en cette simple constatation : dans la paume mystique, le chakra était concentré dans les mains, qui restaient malgré tout la zone la plus facilement manipulable. Avant de créer un chakra parfait, il lui fallait transposer son chakra médical initial vers toute autre partie de son corps. Elle devait être capable de se protéger de n'importe quel assaut, n'importe où. Elle commença par tenter de protéger sa poitrine qui était sans doute l'une des zones les plus exposées. Pas loin des organes régulant le chakra dans le corps, il ne devrait pas trop être compliqué de l'en recouvrir de chakra. Effectuant les mudra nécessaires, elle s'y reprit à plusieurs fois avant de voir une fine couche d'énergie verte illuminer la partie supérieure de son petit corps. Bien qu'elle ne fut pas blessée, il était agréable de se sentir en harmonie parfaite avec son organisme : en faisant dériver le chakra de la paume mystique vers ses organes internes, elle avait la sensation de connaître chacune de ses cellules, de la comprendre et de l'aimer. Même si elle s'épuisait en chakra, elle apprenait beaucoup sur elle-même. Telle était la première étape de l'In'yu Shômetsu. Seul un shinobi en parfaite fusion avec chacun des composants de son corps pourra prétendre à la défense ultime.

La poitrine, donc, ce fut facile car à faible distance. Le chakra n'avait pas besoin de circuler trop dans les labyrinthes tortueux qu'étaient les systèmes nerveux, sanguins et chakratiques. La seconde étape, déjà, fut plus compliquée. Mifuyu chercha à atteindre son dos et, à son grand étonnement, elle se rendit compte qu'il était bien plus difficile d'apporter son chakra vers une zone qu'elle n'avait pas en vue. C'était un phénomène étrange que de s'apercevoir que, à l'aveugle, elle était bien moins apte à manipuler son énergie.
Pour cette étape, il lui fallut bien une heure entière pour produire une protection convenable courant de sa nuque à sa hanche. Et encore, protection était un bien grand terme. Il s'agissait juste de la matérialisation de son chakra médical, qui, dans l'état, serait parfaitement incapable d'encaisser le moindre impact. Elle continua ainsi jusqu'à la nuit tombée, parcourant intégralement son corps de chakra avant de tomber de fatigue. Dorénavant, même s'il lui fallait encore juger la composition exacte de sa protection de chakra – ce qu'elle ferait pendant l'entraînement de demain, pour l'ajuster en fonction de la puissance de chacun des coups – elle détenait toute la théorie dont elle avait besoin pour l'exécution de la technique.

***

Le lendemain, donc, la doyenne se rendit directement chez Saiko, la boucherie du domaine Omura. Elle vint y trouver Heishi et, sans même demander l'autorisation à ses parents, l'amena avec elle jusqu'à son jardin. Ils ne pouvaient pas aller sur le terrain d'entraînement, car ils auraient probablement besoin de matériel médical. En effet, la seconde phase de l'apprentissage débutait, et c'était de loin la plus risquée. C'est pour cela que sa professeure avait refusé de la lui enseigner : pour découvrir la recette exacte du chakra médical le plus pure, il fallait se blesser, encore et encore. Pour cela, elle avait besoin d'un partenaire qui détenait la puissance de la tuer à chacun de ses coups.

- Tu es prêt ? demanda-t-elle au garçon à qui elle avait expliqué les modalités de l'entraînement ?
- Vous êtes sûre ? lui répondit-il avec la voix légèrement fragilisée.
- Absolument, tu dois tout faire pour me tuer, ou ça ne marchera pas.
- Et si je vous tue vraiment ?
- Oh, crois-moi, ça n'arrivera pas. Tu n'es pas le premier à avoir essayer,
plaisanta-t-elle.

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Le premier coup fut d'une violence terrible, mais rien que la Sorcière ne sache encaisser. Pour éviter de gaspiller son chakra, elle se contenta de le parer avec une belle girouette et un kunai bien présenté. Elle encaissa le deuxième, qui lui laissa une profonde entaille dans la cuisse mais qui disparut en quelques minutes grâce à sa technique médicale. "Ce n'est pas suffisant ! Ose me tuer, fais-le pour l'avenir !" lui hurla-t-elle à une distance d'environ cinq mètres. La situation était déjà assez stressante pour que la doyenne ait à trier entre les techniques qui valaient d'être subies et celles qui étaient trop faibles. Elle devait jouer avec cette fine corde qui séparait la vie de la mort, mais elle le faisait pour l'instant avec l'esprit serein.

Heishi se replaça et de son corps émana soudain une puissante onde de chakra, dans laquelle on pouvait ressentir une envie meurtrière qui aurait fait frissonner un shinobi de rang supérieur. La doyenne sourit, déterminée à bloquer cette attaque avec rien d'autre que la pureté de son chakra médical. Elle vit venir le coup, mais ne l'esquiva pas. Il lui aurait de toute façon été difficile de le faire, tant la tension dégagée par le jeune garçon semblait se propager jusqu'à ses muscles. La lame blanche vint se planter violemment dans la poitrine de la femme enfant, à une quinzaine de centimètres du cœur. Il n'avait pas visé l'organe vital, mais menaçait de perforer un poumon et, ainsi, de la laisser agonisante, à suffoquer.

Mais la doyenne n'était pas en reste. Comme prévu, elle dégagea une grande quantité de chakra sur sa poitrine – elle s'était entraînée à le faire à merveille – pour absorber le coup. Cela suffit tout juste à épargner son poumon. On entendit un violent craquement, puis un hurlement étouffé. Le chakra avait été propulsé trop puissamment et n'était pas en osmose avec le corps de la vieillarde, qui n'avait donc pu être sauvé. Elle s'effondra sur le sol, les larmes coulant sur son visage et les deux mains plaquées contre sa plaie se gorgeant progressivement de sang. Bientôt, elle ferma les yeux et ne répondit plus aux appels désespérés du boucher. Il fallut la transporter d'urgence.

***

Tout était flou devant elle. Ses paupières, en battant fébrilement, semblaient provoquer un vacarme assourdissant. En fait, c'était le seul bruit qu'elle entendait et ses cils étaient la seule forme qu'elle parvenait à distinguer. Puis, progressivement, sa vue s'adapta et la vie lui revint comme un sursaut. On aurait dit qu'elle avait voulu bondir hors du lit, seulement elle s'était heurtée à des lanières de cuir qui la retenaient fermement attachée. On lui expliqua plus tard qu'elle avait déjà fait une crise plus tôt et avait failli tuer un médecin, si son acolyte aux beaux cheveux blonds ne l'avait pas stoppée par sa simple force physique. Décidément, ce garçon était remarquable.

Elle resta clouée sur ce lit une semaine durant et n'accepta la visite de personne. Quand elle sortit enfin, remise sur pied grâce à l'aide des plus grands médecins de sa famille, elle retourna à la boucherie. En y allant, elle repensa aux paroles de feu sa mentor : "Cette technique, si puissante soit-elle, vient à un grand coût. J'y ai moi-même laissé un bras."

Au début, il refusa de l'aider de nouveau. Il ne voulait pas tuer celle qu'il portait en héroïne, en quasi-divinité. Plus importante même qu'une divinité, puisqu'elle avait défié les dieux en défiant la mort. Il avait peur, en revanche, que celle-ci l'attende au tournant, incarnée par sa propre main.

Il accepta finalement. Comment ? C'était un secret gardé entre lui et Mifuyu. Une menace, des promesses ? Tout était possible et imaginable avec ces deux-là. Toujours était-il que, la nuit suivante, ils se retrouvèrent dans le même jardin pour suivre le même protocole. Quelques minutes plus tard, elle était à nouveau allongée dans l'herbe, hurlant, les yeux gorgés de sang et le bras droit arraché violemment à son épaule.

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Jamais n'avait-elle connu une telle douleur.

Voilà pourquoi Miyuki lui avait strictement interdit l'apprentissage de cette technique. Seulement, il y avait une grande différence entre l'époque de sa professeure et la nouvelle – elle ne pouvait pas dire la sienne, puisqu'elle ne s'en sentait pas réellement part. Aujourd'hui, les médecins les plus brillants de son clan étaient parfaitement capables de lui rattacher son bras sans laisser de séquelles permanentes. Cette fois-ci, elle resta pourtant deux longues semaines à l'hôpital, puis une en observation dans son bureau à la DAPHU. Elle avait exigé d'y aller pour ne pas laisser Hidenori prendre l'ascendant dans les projets menés par son organisation.

Elle avait réfléchi et étudié, beaucoup. Après ses deux précédentes expériences, elle pensait avoir compris où le bât blessait. La première fois, elle avait expulsé son chakra comme s'il s'agissait d'un quelconque bouclier qui était projeté vers l'attaque. La seconde, elle avait attendu trop longtemps et la blessure avait été totale. Pourtant, et elle le savait depuis le début mais ne le comprenait que maintenant ; son chakra n'était pas un bouclier, mais bien un pansement. Il fallait accepter la douleur, l'accueillir même, avant de la foutre dehors gentiment, enveloppée dans une énergie d'une parfaite douceur. Il ne fallait ni expulser le chakra, ni le créer uniquement pour panser la blessure. Au contraire, le chakra le plus pur qui soit doit être une partie intégrante du shinobi : il doit fusionner avec lui. Comme elle l'avait ressenti en basculant la paume mystique sur les différentes parties de son corps, elle devait pousser ce concept au maximum. Il fallait traiter ce chakra comme un individu extérieur et l'accueillir comme un sauveur : quand la blessure viendra, s'il fut bien accueilli, il se sacrifiera de lui-même pour la résorber.

Quand elle fut guérie, la Sorcière retourna frapper à la porte du fils du boucher. L'adolescent, en croisant son regard, comprit qu'elle avait enfin saisi la dernière clef qui manquait à la compréhension cette technique. Cette fois, il n'hésita ni ne tenta de la dissuader de continuer. Ils retournèrent une ultime fois sur le terrain d'entraînement improvisé qu'elle avait créé dans son jardin pour une dernière danse des lames. Quand vint l'attaque – une accélération renforcée par le chakra et un coup incroyablement violent dans le plexus – Mifuyu fut capable de créer une fine dose de chakra médical qui sembla presque flotter au-dessus de sa peau avant de progressivement fusionner avec elle. Telle une présence supérieure, la couche d'énergie possédait le corps de la chirurgienne et la rendait à la fois plus douce et plus forte.

A l'impact, son souffle fut coupé et elle crut qu'elle en mourrait étouffée, tant le coup fut violent. Heureusement, la fine couche chakratique verte vint pénétrer chacun des pores de sa peau pour atteindre la zone touchée et, aussi miraculeusement que tendrement, la guérir. La sensation était extraordinaire : elle avait déjà défié le temps, et maintenant elle était capable de défier la violence elle-même. Cette technique la laissa épuisée, certes, mais fière et bien vivante. Son cauchemar ne se produirait jamais car, avec la puissance d'Omura Miyuki dans ses poches, la progressiste ne périrait pas. Non. Elle ne périrait plus.



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