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"Haruka, tu es grande maintenant. Tu es devenue l'Intendante de notre village, le bras droit du Senkage, tu as besoin d'être forte. Et, parce que je suis ta mère, que je tiens à toi et que je sais que tu risques d'être confrontée à des obstacles monumentaux, parce que je sais que tu vas voir des choses horribles. Et, comme je pense que tu es enfin prête, je vais t'enseigner un jutsu qui figure parmi les plus puissants de notre clan."
C'était la première fois que la rousse voyait sa mère ainsi, aussi calme et douce mais avec un regard empli de détermination. Jamais jusqu'alors, sa mère s'était ainsi comportée avec elle. Haruka avait l'impression de recevoir un énorme poids sur ses épaules. Un frisson lui parcourra l'échine. Quel était ce jutsu ? Elle avait hâte d'être à cet entraînement, avec Aria, de sorte qu'elle s'était empressée de prévenir Meyo Tsuri. Elle avait besoin de s'éclipser quelques temps pour revenir plus forte, assez forte pour ne pas avoir à décevoir le dirigeant suprême du village. La demoiselle voulait devenir un piller d'Uzushio, elle voulait soulager son idole du poids qui pesait sur ses épaules et l'assister sans faillir, protéger les siens de toute menace.
~ ~ ~
Les deux créatures à la crinière de feu s'étaient données rendez-vous sur une petite île sauvage non loin du village de sorte qu'elles pouvaient rentrer à tout moment mais que l'entraînement ne soit pas interrompu par quelques gêneurs.
"Haruka, j'espère que tu as amené quelqu'un de qualifié avec toi, comme je te l'avais demandé."
La jeune, mal à l'aise face à son aînée au comportement inhabituel, se contenta de hocher la tête tandis qu'une demoiselle à la blanche chevelure sorti des ombres pour se présenter. Il s'agissait d'une amie de l'élève Uzumaki, une personne de confiance à qui cette dernière demandait fréquemment quelques services. Et la jeune fille, bien que très souvent occupée et relativement froide, acceptait toujours les requêtes de la rousse aussi déraisonnables elles pouvaient être.
"Hattori Kyoka, je suis venue suite à une requête d'Haruka... -sama..."
Aria ne fit pas le moindre commentaire, elle demanda juste aux deux filles de la suivre. Elles s'enfoncèrent donc, toutes les trois, dans la jungle, jusqu'à trouver un petit espace dégagé où la mère de famille déposa ses affaires. Les ex-coéquipières, car Kyoka et Haruka eurent opérées dans la même équipe alors qu'elles étaient Genin, imitèrent la femme.
Le trio s'abreuva, puis la kunoichi retraitée vint ébouriffer chaleureusement la tête des deux jeunes pousses avant de prendre un peu de recule. Ensuite, elle demanda à la soigneuse et illusionniste du groupe de les laisser elle et sa fille en tête à tête quelques temps, moment dont elle pourrait profiter pour aller chercher des provisions. En effet, l'amie d'Haruka n'était pas une Uzumaki et Aria préférait donc qu'elle aille faire un tour en attendant qu'elle ait fini d'inculquer quelques bases à sa fille.
Une fois seule avec l'Intendante du village, elle déploya le jutsu qu'elle comptait enseigner à la Perle d'Uzushio. L'enfant eut l'impression de voir s'abattre l'enfer sur terre. La violence que déploya l'adulte fit trembler la petite rousse qui oublia l'espace de quelques instants que la personne qui se déchaînait n'était autre que la femme qui l'avait mise au monde et élevée. La jeune fille n'était pas prête à assister à cela. C'était la première fois qu'elle voyait une technique aussi violente au sein de son clan. Où se trouvait donc la sagesse ? Le calme ? Où se trouvait donc la volonté d'aider son prochain ? Haruka venait de découvrir une nouvelle facette des Uzumaki...
Aria, haletant, posa genou à terre. La petite Hattori ne tarda pas à arriver et s'écria : "Mais qu'est-ce que c'est que ce bruit ?! Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?!"
Des arbres avaient été brisés en deux, des feuilles pulvérisées, d'énormes impacts étaient visibles dans le sol.
"C'est ce que l'on appelle une technique de rang S... On dirait... que... je suis un peu... rouillée."
Il y eut un gros silence avant que quelqu'un ne reprenne la parole : Haruka.
"Je ne m'attendais certainement pas à ça..."
Kyoka ne comprenait pas vraiment ce qu'il s'était passé ou plutôt, elle n'avait pas envie de comprendre. Elle laissa donc tomber la réflexion et se précipita vers l'ex-kunoichi pour prendre connaissance de son état et lui transmettre un peu de chakra afin de la soulager. La mère de famille adopta une expression dure : "Je t'interdis de fuir, sale mioche ! T'as intérêt à m'apprendre cette technique et en vitesse pour aller casser tes cinquante cannibales à la noix !... Comme tu n'es pas une lumière, on va faire ça en plusieurs étapes... Tout d'abord, tu vas utiliser Shizen no tsuyo-sa pour augmenter ta vitalité. Ce n'est pas l'esprit Yin, mais le corps Yang qui compte pour maîtriser le Bakuhatsu-Ryoku."
La Perle d'Uzushio s'assit en tailleur et se mit à méditer. Activant ses sens mystiques, elle prit conscience du chakra qui circulait dans son corps et, fermant les yeux, elle commença à concentrer son chakra afin d'augmenter sa vitalité, comme conseillé par sa mère.
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| | | Les minutes s'écoulaient, les heures passaient les unes après les autres. Haruka était toujours là, assise en tailleur au sein de cette clairière qui fut dévastée par sa mère, méditant. Kyoka, après avoir échangé quelques mots avec Aria, se lança dans la construction d'une cabane qui leur servirait d'abri pendant le semaine d'entraînement. La petite rousse, qui concentrait ses efforts sur le Shizen no tsuyo-sa, commençait à fatiguer. Cela faisait un moment qu'elle travaillait sur le renforcement de son corps, Yang, et pourtant, elle n'avait pas l'impression que de gros changements s'étaient opérés en elle. Depuis que sa mère lui avait donné des directives, elle n'avait pas pris la parole, se contentant d'observer les deux jeunes kunoichi. Quelques heures plus tard, la Perle d'Uzushio s'effondra subitement. L'Hattori, inquiète, se rua vers elle l'appelant. Aucune réaction. Elle était inconsciente.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la sensei de l'équipe Houou se trouvait à l'intérieur d'une cabane, enroulée dans une fine couverture. Sa mère et son amie étaient toutes de là. L'aînée lui tendit un récipient contenant une sorte de soupe à l'odeur et à l'aspect plutôt louche, avant de lui dire : "Boit, tu te sentiras mieux après..." La jeune s'exécuta, grimaça, puis questionna ses deux accompagnatrices : "C'est un peu flou dans ma tête... Qu'est-ce qu'il s'est passé ?" L'illusionniste lui expliqua qu'elle s'était effondrée d'un coup, alors qu'elle était en pleine méditation, avant de lui mettre une claque, lui criant de ne plus lui faire de pareille frayeur. Malgré les propos de sa camarade, la petite rousse semblait encore perdue. Qu'est-ce qui avait bien pu mal tourner ? A cela, Aria apporta une réponse : "Tu as certainement du comprendre quelque chose pendant ces heures de méditation et ce, même si tu as refusé d'admettre la réalité. Suite à cela, tu t'es entêtée au lieu de chercher une autre solution et, fatalement, ton corps n'était plus en phase avec ton esprit. L'effort mental que tu as fourni était trop important, te menant à perdre conscience."
"Je... J'ai employé le Shinzen no Tsuyo-sa, comme demandé.... Mais, après une heure de méditation, j'ai senti qu'il y avait quelque chose... Comme un barrage... La technique a cessé de faire effet..." Aria soupira avant d'apporter des éléments complémentaires pour permettre à sa fille de mieux comprendre ce phénomène qu'elle semblait incapable de comprendre par elle-même : "Le corps et l'esprit humain ont des limites naturelles. Si elles sont invisibles, elles existent bien. Lorsqu'un être humain atteint ses limites, il s'effondre. C'est aussi simple que cela et, cela t'est arrivée. La fièvre que tu avais lorsque l'on t'a amenée ici s'explique par le fait que tu as continué à renforcer ton corps quand bien même tes limites naturelles étaient atteinte, entraînant une sorte de "surchauffe" de ton organisme." L'ex-kunoichi soupira. Les ninjas de cette générations étaient bien différents de ceux qui avaient connu la guerre, leur naïveté et leur manque de culture, voire de réflexion fatiguait la femme. Cependant, elle avait pris une décision et refusait fermement de revenir dessus, ainsi elle poursuivit : "Il existe évidemment des moyens pour repousser ses limites. On peut en passer par le Yang du Yang, c'est-à-dire exercer son corps quotidiennement, méditer et employer des herbes médicinales pour repousser "naturellement" ses limites. Mais, il paraît qu'il existe des moyens artificiels pour repousser ses limites. On m'a déjà parlé de sceau et de médecine, mais je n'en sais pas plus."
Kyoka écoutait religieusement la mère de famille. Ce n'était pas tous les jours qu'elle pouvait assister à un cours dispensé par pareil érudit, ainsi il était inimaginable qu'elle laisse passer sa chance. L'Intendante du village passa un main dans ses cheveux, pour se gratter l'arrière du crâne. Si c'était ça pendant tout le séjour d'entraînement, elle allait avoir des nœuds au cerveau. Cependant, elle ne pouvait pas abandonner après avoir assisté à une démonstration de la puissance de cette technique. La rousse junior posa donc une question à sa génitrice : "Mais, si j'ai atteint mes limites, ça veut dire que j'ai complété la première partie de l'entraînement, non ?" Sa mère lui donna un coup de poing en plein sur le haut du crâne puis, ignorant le hurlement de douleur de sa fille, elle reprit la parole : "Tu n'es qu'une idiote ! Essaie d'apprendre à lire les messages cachés, s'il te plait. C'est insupportable ! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter une gosse pareille ?! Alors, concentre-toi bien et écoute. Dans l'illusion se cache la réalité comme dans la réalité se cache l'illusion. Il ne faut pas s'en tenir aux apparences. Ce n'est pas parce que tu as atteint tes limites que tu ne dois pas aller plus loin. Il y a une infinité de façon de contourner les règles artificielles mais aussi les règles naturelles."
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| | | Haruka n'avait jamais été bonne pour lire entre les lignes ou résoudre des énigmes. Ainsi, toute la nuit, les paroles de sa mère avaient tourné en boucle dans son esprit. Au levé du soleil, elle n'avait toujours pas trouvé de réponse de sorte que sa mère dû, malgré sa réticence initiale, lui apporter la réponse sur un plateau d'argent. Si sa fille avait atteint ses limites, alors il ne lui restait plus qu'à, selon elle, dépenser le surplus de vitalité afin d'obtenir un boost significatif de puissance. Haruka ne comprenait pas vraiment le rapport entre le boost significatif de puissance et la technique rang S que sa génitrice voulait lui enseigner, mais elle se conforma aux exigences d'Aria.
La petite rousse se concentrait un moment afin d'augmenter sa vitalité, puis elle en dépensait une partie pour augmenter temporairement son endurance. Une fois que sa vitalité avait baissé, elle recommençait à méditer pour récupérer et, répétait ainsi ce cycle en boucle. Kyoka observait son amie de loin. Etant donné que les deux Uzumaki étaient très occupées, la jeune femme s'occupait de préparer les repas, de laver les habits de tout le monde, mais elle apportait également des soins à la Perle d'Uzushio et ce, tous les jours afin qu'elle puisse poursuivre ses exercices dans un état optimal.
L'Intendante du village était essoufflée. Ses mains, appuyées dans le sable, l'empêchaient de s'effondrer totalement.
"Haruka ! Est-ce que ça va ?"
Incapable de parler, la jeune fille se contenta de hocher la tête, tentant de récupérer son souffle petit à petit. Son corps était parsemé de marques de brûlure qu'elle avait gagné à force de répéter ce cycle en accélérant le processus. C'était épuisant et cela endommageait fortement son corps. Son amie à la blanche chevelure concentra ses efforts afin de la soigner faisant disparaître la douleur en même temps que les blessures que la Jonin s'était infligée à force de témérité.
"Désolée et merci."
La Hattori gronda l'Uzumaki sans la moindre hésitation. La leçon de morale ne dura pas moins d'une demie-heure, assommant la rousse qui fut réveillée par un violent coup de pied de sa mère qui venait tout juste de finir sa sieste et de déterminer qu'il était temps d'observer les progrès de sa fille. Après la démonstration que cette dernière fit, elle dit :
"Pas mal, Haruka. Je suppose que l'on peut passer au niveau supérieur. Maintenant, tu vas devoir augmenter ton endurance et ta force, le tout en même temps, évidemment."
Inutile de préciser que la jeune grogna, en demandant comment cela pouvait-il bien être possible et que, Aria, complètement blasée, lui flanqua un bon gros coup de poing avant de lui dire de se débrouiller toute seule.
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| | | Après une bonne nuit de sommeil, la petite Uzumaki se leva et fila aussitôt réveiller son amie à la blanche chevelure, la secouant dans tous les sens. Ce que cette dernière aperçut en ouvrant les yeux fut une rousse surexcitée qu'elle aurait normalement qualifié de "guenon aux hormones qui s'emportent" cependant, elle était trop étourdie par son éveil soudain et cette situation pour répliquer quoique ce soit de cassant.
"Qu'est-ce que tu me veux ?"
"C'est mon jour de repos ! Je veux surfer sur les vagues, faire la course avec des singes en avançant de liane en liane, faire un combat de lutte dans la boue avec un hippopotame, pêcher un requin tout vilain, attraper du bon gibier et faire des grillades à en mourir !"
Kyoka repoussa violemment la tête d'Haruka qui était bien trop proche de la sienne, à son goût, puis elle se pinça pour vérifier si cela était bien la réalité. A vrai dire, elle avait beaucoup de mal à en croire ses oreilles. Mais, constatant que tout ceci était bien réel, elle se plaqua une main au visage, dans un geste de désespoir absolu que la Perle d'Uzushio ne comprit pas.
"Tu sais que ce n'est pas possible de faire tout ça aujourd'hui ? Toutes les bêtes que tu as citées ne se trouvent pas sur cette île, en plus. Et, ta priorité devrait être l'entraînement afin de retourner au plus vite auprès du Senkage et du village. Tu es Intendante, au cas où tu aurais oublié. Tu devrais abandonner ces enfantillages et travailler un peu pour épater ta mère, demain."
La Jonin savait que son amie avait raison, mais elle ne pouvait tout simplement pas abandonner tout activité ludique. Elle était jeune et, si elle comprenait sa situation, elle ne voulait tout de même pas renoncer aux doux plaisirs de la vie. Elle voulait protéger Uzushio et ses habitants, assister le Senkage dans sa tâche, tout en s'amusant. Haruka voulait apporter sa joie et sa bonne humeur à tout ceux qui partageaient le quotidien avec elle. Sa mine, abattue, toucha le coeur de la Hattori qui soupira.
"Si tu veux, on peut faire une de ces activités... Puis, tu t'entraînes. Moi, j'irai chercher quelques plantes médicinales. D'accord ?"
La rousse se rua sur son amie pour lui faire un câlin puis, elle se rendit sur la plage pour préparer l'activité surf. Elle avait toujours rêvé de faire cela, même si elle n'en avait jamais eu l'opportunité. Et justement, ce jour-là, sur la plage ouest de l'île, il y avait des vagues à dompter. La chef de l'équipe Houou, avec l'aide de Kyoka, avait créé des planches qu'elles mirent à l'eau avant de grimper dessus. La sensation du vent dans ses cheveux, de la brise caressant son visage, la rendait euphorique. Un sentiment de liberté absolue s'empara d'elle lorsqu'elle affronta une vague particulièrement grosse qui fit fuir l'illusionniste. Haruka tomba à l'eau, mais elle n'était pas mécontente de cette échec.
"C'était génial !"
La banche hocha la tête, l'air compatissant, avant de rappeler à son amie qu'elle devait s'exercer. Puis, elle s'éclipsa pour aller récolter ses herbes. L'Uzumaki, elle, s'assit en tailleur sur la plage et, joignant les mains, elle commença à chercher comment accomplir l'exercice de sa mère, en faisant de petites tentatives. Améliorer l'endurance et la force en même temps semblait être impossible, pour elle. Et pourtant, elle continuait à méditer, encore et encore, cherchant une solution, jusqu'à ce que Kyoka ne revienne la chercher, alors que le soleil déclinait.
"Je n'y arrive pas... Je ne comprends pas... C'est comme si je devais tirer et pousser en même temps, ce n'est pas possible ! Absorber de l'énergie, tout en en recrachant est assez compliqué comme ça. Maintenant, je dois convertir l'énergie absorbée en deux énergies différentes ! C'est impossible !"
L'illusionniste approcha et posa une main amicale sur l'épaule de l'Intendante. D'une voix douce, compatissante, elle essaie de réconforter la Jonin qui semble déprimée et de lui apporter son aide en partageant quelques connaissances qu'elle détient.
"Si tu ne sais pas ce que tu fais, il est normal que tu sois perdue... Si tu veux, je peux te parler de notions médicales, ainsi tu pourras peut-être arriver à l'effet escompté. Tu parles de convertir l'énergie absorbée en deux énergies différentes, mais est-ce vraiment cela le but de cet exercice ? N'existe-il pas un moyen plus simple pour augmenter ta force et ton endurance en même temps ? J'ai l'impression que cet exercice que ta mère te demande s'approche de l'Iroujutsu. Mais, si c'est le cas, ne pourrais-tu pas, tout simplement, concentrer ton énergie sur tes muscles et ta peau ? Les muscles sont la force mais aussi l'armure du corps. La peau est le rempart extérieur de celui-ci, si cela peut t'aider à visualiser. Le poumon et le coeur sont les mécanismes permettant de faire circuler le sang et de purifier le corps. Les veines transportent l'énergie sous forme de sang et alimentent ainsi les différents muscles. Le cerveau est un muscle particulier, c'est celui qui permet de contrôler le corps et c'est la demeure de l'esprit."
Les yeux de la Perle d'Uzushio s'illuminèrent, elle remercia son amie, puis se remit au travail. Elle visualisa, dans son esprit, un schéma du corps humain que lui avait dépeint Kyoka, puis elle s'essaya à ce fameux renforcement de la force et de la constitution. La rousse respirait fortement et ressentait le fonctionnement de ses poumons et de son coeur. De là, elle absorba de l'énergie. Puis, elle alimenta ses muscles en faisant circuler l'énergie par le biais de ses veines et tenta de déverser un peu de cette énergie nouvelle dans sa peau. Elle effectua cet exercice cinq fois avant de rejoindre les deux autres femmes pour manger. Puis, elle fit un dernier essai avant d'aller se coucher.
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| | | "Excellent, Haruka ! Il semblerait que tu te sois finalement entraînée hier, malgré la bonté dont j'ai pu faire preuve en acceptant de te donner une journée de repos."
Le coeur de la petite rousse se réchauffa. Elle avait ENFIN l'impression d'avancer un peu dans son entraînement et tout ça grâce à la Chunin qui les avait accompagnées et lui avait fait part de quelques conseils et savoirs d'ordre médical. Jusqu'à ce que son amie la conseille, elle n'avait jamais songé que le Hiden Uzumaki puisse être aussi proche de l'Iroujutsu. Mais, avec un peu de recul et cette nouvelle vision des techniques de son clan, elle avait l'impression de mieux comprendre certains jutsu qu'elle connaissait et employait depuis un moment déjà sans vraiment s'être questionnée sur ceux-ci.
"Assied-toi." Aria lâcha un long soupir, avant de reprendre. "Tu connais les éléments ? Question rhétorique, évidemment, je ne m'attends pas à une réponse de ta part." La Perle d'Uzushio laissa ses lèvres se refermer, un peu embarrassée. "Aux éléments, on peut attribuer une attitude, un trait de personnalité. Pour maîtriser cette technique de rang S, tu devras maîtriser les cinq attitudes. Ton élément est le Suiton, tu ne devrais donc pas avoir trop de mal à en maîtriser l'attitude qui est la souplesse."
Après s'être grattée la tête, Haruka essaya de faire des pirouettes et autres acrobaties pour montrer sa souplesse à sa mère qui soupira avant de frapper la petite rousse. En effet, la mère de famille essayait de transmettre bien plus qu'un jutsu, elle tentait de transmettre une pensée, une philosophie. Ce n'était pas pour rien que le clan Uzumaki était considéré comme un clan d'érudits malgré l'attitude assez rentre-dedans d'un certain nombre de ses membres.
"Pas cette souplesse là, idiote ! Le Suiton est un élément polyvalent, c'est lui qui apporte la vie. Sa force réside dans sa capacité à être moduler comme on l'entend mais aussi dans sa fluidité qui permet de rediriger les énergies. Lorsque tu absorbes le chakra et que tu le rediriges dans ton corps, c'est l'attitude de l'eau que tu adoptes, la souplesse, la fluidité. Il faut absolument que tu gardes cela en tête."
La Jonin hocha la tête, une expression sérieuse placardée sur le visage, enfin consciente du sérieux de la situation et de l'importance d'une écoute de qualité, consciente qu'à la fin de cet entraînement, c'était une Haruka nouvelle qui rentrerait au village. Aria sembla se concentrer sur sa respiration pendant quelques secondes, exécutant quelques mouvements lents mais d'une fluidité remarquable. Le Shizen no tsuyo-sa semblait proche de cet état, aux yeux de la jeune.
"En ce monde, les éléments sont partout. Tu ne dois pas l'oublier. Ils sont dans l'environnement, ils sont dans le corps, mais aussi dans l'esprit. Si tu adoptes l'attitude d'un élément, allant dans son sens, le comprenant, tes coups seront d'autant plus puissants. Ton sang est l'eau. Ta volonté résidant dans ton cerveau est le feu. Ta chair la terre fertile. Le chakra et ses méridiens sont la foudre qui transcende le ciel. L'air n'est autre que que le savoir-faire gravé dans la chair qui t'offre la plus grande liberté qui soit."
L'Intendante du village ferma ses yeux, se laissant bercer par les propos de sa génitrice, s'abreuvant des préceptes délivrés par cette ex-kunoichi, gravant dans son esprit ce conte originel.
"La liberté est Futon. Tu dois devenir aussi insaisissable que l'air. Tes coups doivent fuser comme des flèches, perçant la chair, le bois. Plus rien ne dois t'entraver, c'est une véritable tempête de coups que tu dois délivrer."
La femme donna un coup de poing dans le vide, elle fendit l'air, générant un souffle puissant. Puis, de nouveaux coups rapides et puissants déferlèrent. La petite rousse n'eut pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir ce qu'il se passait, les sons étaient suffisants et, même sans cela, elle avait l'impression de comprendre. Sa mère ne faisait que donner vie à son histoire comme elle le pouvait.
"Ton regard doit être perçant. Telle la foudre, tu dois intimider tout ceux qui osent te tenir tête, les écrasant par ta simple présence. Tu dois, sans les toucher, leur faire perdre l'envie de se battre."
La Perle d'Uzushio ressentit des frissons sans même avoir besoin d'ouvrir les yeux. Instantanément, elle songea au Kanashibari qui avait le dont de paralyser de terreur ses victimes. Plus son entraînement avançait et plus la demoiselle avait l'impression que cette technique qu'elle allait apprendre était la synthèse de plusieurs autres techniques et de plusieurs états. C'était à la fois excitant et démoralisant. Actuellement, la jeune fille avait l'impression de devoir escalader une montagne, seule, sans chakra, sans équipement et en portant des poids.
"La terre n'est rien de plus que ton courage, ta droiture. Tu dois avancer avec la plus grande rigidité du monde, sans t'écarter de ton objectif. Tu dois affronter tous les obstacles de face, sans détour. L'endurcissement du corps et de l'âme, le renforcement de tes compétences. Tu dois chasser toute peur et te jeter dans la mêlée tête la première. Si quelque chose dois dévier, ce n'est pas toi, ce sont les pierres, les montagnes, les ennemis !"
Aria vint fracasser sa tête contre un arbre. Mais, ce ne fut pas son crâne qui plia mais bien l'arbre. Elle venait de foncer tête la première. L'affinité élémentaire de la mère de famille était le Doton, cela expliquait pourquoi elle était aussi franche et dure dans sa façon de faire. Sa fille venait de le comprendre.
"Quant au feu, il est la volonté inébranlable, l'énergie infinie, l'énergie débordante que tu brûles. C'est ta rage, ta détermination, ton amour, tes passions. Alors que tes coups déferlent et que tu absorbes de l'énergie pour renforcer tes muscles, tu dois relâcher l'énergie impure, bouillonnante, qui est en toi et la faire tâter à tes ennemis. Si tu gardes toute ta volonté, toute cette énergie bouillonnante, tu te feras mal à toi-même."
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| | | "A toi de jouer !"
Haruka forma les mudras que sa mère lui avait enseigné, tout en adoptant la souplesse et la fluidité de l'eau dans la maîtrise de son chakra, renforçant ses muscles et sa peau. Dans la continuité des choses, elle laissa ressortir sa rage de vaincre, de protéger, en même temps qu'elle rendit son regard aussi intimidant que possible. Puis, elle se mit à frapper avec sauvagerie, aussi libre que le vent, se défoulant comme la tempête. Mais, la petite rousse avait du mal à adopter "l'attitude de la terre", ses coups étaient trop timides sans doute par crainte de se blesser en frappant bien trop fort la pierre et le bois. Si elle transpirait, ses efforts étaient encore insuffisants pour parvenir au résultat escompté.
"Je t'ai dit qu'il fallait foncer dans le tas tête la première !!!!!"
Aria vint fracasser un autre arbre d'un coup de tête. Sa fille déglutit. Evidemment, le fait qu'elle ne fonce pas dans le tas n'était pas le seul défaut de la tentative de la fille. Le jutsu manquait diablement de chakra et la combustion de l'énergie impure n'était pas encore au point. Mais, chaque chose en son temps. La demoiselle serait certainement plus généreuse en chakra si elle se débarrassait de toute hésitation en fonçant comme la tête brûlée qu'elle savait être.
"Tu ne consommes pas assez de chakra. Et, il faut absolument que tu te débarrasses de toute hésitation. Tu as une équipe, n'est-ce pas ? Imagine que tes élèves sont sur le point d'être sacrifiés par ce prêtre de la dernière fois que tu as échoué à éliminer. Si tu ne fais pas quelque chose, ils vont tous mourir. Si tu ne fonces pas dans le tas en employant toute ta force, si tu es timide, ce prêtre s'échappera une nouvelle fois et recommencera ses méfaits."
La petite rousse recommença depuis le début. Les états Suiton, Futon, Raiton étaient bons. Le Doton semblait également pas mal, mais si elle avait augmenté la dose de chakra, c'était encore insuffisant. Et, l'état Katon n'étant pas maîtrisé, des marques de brûlure se répandirent sur le corps de la Jonin qui laissa un râle de douleur s'échapper de ses lèvres. Sa mère s'approcha et lui tendit son bras pour que la Perle d'Uzushio puisse régénérer une partie de son chakra mais aussi pour qu'elle puisse se soigner.
"Est-ce que j'ai droit à une petite pause ?"
L'ancienne kunoichi hocha la tête. C'était l'occasion parfaite pour qu'elle offre quelques conseils à son enfant, fière de constater que l'objectif était à portée de main.
"Si tu ne recraches pas l'excédant de chakra employé afin de te renforcer, tu te brûles comme tu viens de le constater. Cependant, ce n'est rien comparé à des brûlures faites avec la véritable puissance de ce jutsu. Et oui, tu n'emploies toujours pas assez de chakra..."
Haruka médita pendant une bonne heure, puis elle fit une sieste de trois heures avant de revenir s'entraîner auprès de sa mère. Elle fit une nouvelle tentative et sentit la puissance envahir son corps, cette fois, le chakra y était. Les coups de la petite rousse étaient très forts, mais plus que cela, elle était effroyablement effrayante de part la sauvagerie dont elle faisait preuve. Mais, elle s'effondra sous le coup de la douleur et des blessures infligées par sa propre énergie mystique. Aria effectua les gestes de premiers secours avant d'appeler Kyoka qui accourut aussitôt pour s'occuper de son amie. Malgré l'état dans lequel cette dernière se retrouvait, elle ne posa pas la moindre question, consciente de sa place et de l'importance du secret pour des claniques, se contentant de soigner la petite rousse et de lui offrir une partie de ses réserves de chakra.
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| | | Haruka se leva avant les deux autres femmes. Elle retira les bandages qui parsemaient son corps et s'éloigna du camp pour s'exercer dans la jungle. Elle travailla sur la combustion de l'énergie impure pendant deux heures. Pour maîtriser le Bakuhatsu-Ryoku, son corps devait être parfait. Puissant, robuste, inhumain. La petite rousse devait transcender les limites de son corps, transcender les limites de l'humain, non pas en les forçant mais en les contournant. Et, elle avait fini par comprendre que les "attitudes élémentaires" n'étaient qu'une façon artificielle de dépasser temporairement ces limites. Evidemment, ce n'était pas si simple, elle avait l'impression de devoir regarder à droite et à gauche en même temps. Mais, au fur et à mesure de ses tentatives de trouver l'équilibre en elle, s'essayant à une miniaturisation du jutsu, elle comprit que son corps n'était qu'un amas d'engrenages et petit à petit, elle apprit à se servir de ces engrenages. L'activation d'un mécanisme en entraîna bien vite un autre, puis un nouveau, encore un... Très vite -enfin en une journée de travail supplémentaire-, le cycle fut bouclé.
"Alors, comment s'est passée cette journée ?"
"Je crois que j'ai pas mal avancé..."
Une lueur nouvelle était apparue dans le regard de la rousse. Pendant le repas, lorsqu'on lui parlait, son esprit n'était déjà plus là. Son esprit était encore en plein entraînement. Avant de se coucher, la demoiselle partit courir un petit moment et travailla ses abdominaux. Elle voulait que tout soit parfait.
Le lendemain, la Jonin décida de montrer ses progrès à sa génitrice. Elle se concentra, après avoir pris une grande inspiration et commença à mettre en marche les engrenages, au rythme des mudras qui s'enchaînèrent. Le corps de l'Uzumaki transcendait ses limites, il s'élevait à un niveau jamais atteint jusqu'à ce jour et ce, sans que la demoiselle n'en souffre. Le chakra s'échappait de son corps, tout en y entrant. Un coup s'abattit sur le sol, suivit d'un second. Puis, un arbre fut la victime de la sauvagerie de l'uzujin. Kyoka arriva, interpellée par le bruit.
"Qu'est-ce qu'il se pa..."
Elle ne put terminer sa phrase, apercevant Haruka et la violence qu'elle déchaînait. L'illusionniste était effrayée par ce spectacle et recula. Le bras d'Aria tremblait tandis que son visage affichait un sourire triomphant. Sa fille avait su maîtriser une technique de rang S, une technique du clan Uzumaki... Des larmes coulèrent sur les joues de la mère de famille qui avait désormais la sensation d'avoir accompli son devoir envers sa petite seconde.
Lorsque la petite rousse eut fini de se défouler et que les effets de la technique se stoppèrent, elle posa genou à terre, essoufflée. Le paysage était... ravagé ? Oui, totalement... Intérieurement, elle se dit qu'elle était bien heureuse de ne pas s'être exercée au sein même d'Uzushio.
"Pouah ! Je suis complètement crevée... Je sais pas si c'est normal de se sentir aussi faible..."
Les deux femmes venues l'assister dans son entraînement se collèrent leur main en pleine face dans un geste de désespoir, soupirant bruyamment tandis que la jeune Uzumaki laissait un rire niai s'échapper de ses lèvres.
"Est-ce que tu te rends compte de la puissance de cette technique ?" Elle s'approcha de sa fille et la frappa de toute ses forces, de sorte que l'enfant se mit en boule, par terre. "TU CROIS QUOI ?! Evidemment que t'es fatiguée ! C'est normal... Cela ne plait peut-être pas à son altesse royale, mais elle a besoin de temps avant de pouvoir employer des jutsu d'un certain niveau à cause de la fatigue engendrée par cette technique..." Après avoir émit une sorte de grognement, elle ajouta : "MAINTENANT, T'ARRÊTES DE FAIRE TA CHOCHOTTE ET TU VIENS PLIER BAGAGES !"
La Perle d'Uzushio avala une pilule spécialement conçue pour récupérer du chakra, puis elle partit aider à plier le camp avant de rentrer à Uzushio. Evidemment, elle n'oublia pas de retravailler les différents engrenages du Bakuhatsu-Ryoku à son retour. Tous les jours, pendant un mois, elle ne cessa de retravailler les bases de la technique et de se remémorer la sensation de puissance qu'elle générait.
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