Les mailles du filet

Les oiseux chantaient difficilement en ce début de matinée d’automne. Un peu plus réveillé qu’eux, les hommes et femmes du bâtiment commençaient leur journée de travail et à distribuer les tâches.

Cependant, trois d’entre eux restaient dans une salle à l’écart. Seuls, isolés, ces derniers ne comprenaient pas pourquoi ils avaient eu pour ordres de rester ici et d’attendre, alors que leurs collègues fourmillaient partout pour le bien du village.
Le bâtiment principal de la garde d’Uzushio allait bientôt dicter les consignes de la journée et envoyer les premières équipes effectuées les rondes. Nous pourrions croire que les trois isolés pourraient être des cancres, des mauvais gardes qui allait subir une punition. Mais c’était tout le contraire.

Roku était assis à la seule table de la pièce. Pièce austère, avec peu de meubles. Cela faisait trois ans qu’il était ici, comme ces deux collègues, et pourtant aucun des trois étaient déjà rentré dans cette pièce. Le jeune homme était un Miyamoto prometteur, considéré, malgré son jeune âge, comme l’un des meilleurs bretteurs du clan. Il rivalisait sans difficulté avec les meilleurs senseïs mais il restait humble par son manque de chakra et son esprit bien plus érodé que la majorité des membres du clan.

Kioshi, elle, était adossée au mur face à la porte. Anomalie dans le clan, elle n’avait que peu, pour ne pas dire aucun, lien avec les ancêtres, mais le manque de ce don lui était compensé par une réserve et une maîtrise de chakra inégalé pour son âge au sein des bretteurs. Furtive et rapide, elle était vite devenue incontournable dans la garde d’Uzushio, et se créer petit à petit une place dans le Clan.

Enfin, Iroh, redressa ses lunettes pendant qu’il réfléchissait à leur présence ici. L’homme qui possédait la sagesse de cent. Au contraire de Kioshi, iroh avait un lien très important avec les ancêtres et une intelligence rare, même au sein du clan de stratège. Iroh était considéré comme le futur du clan, et seules les années lui manquait pour être un des senseïs les plus importants des Miyamoto. Sa facilité d’apprentissage, mais aussi de faire apprendre, de comprendre et d’agir plus vite que les autres, tout cela l’amènera à une place de choix dans l’organigramme Miyamoto.

Pourtant, ces trois collègues âgés, dans l’ordre de 21, 22 et 24 ans, étaient bel et bien bloqué dans cette pièce pour le moment. Ensemble, ils soupirent longuement au moment où la porte s’ouvrit.
Une belle et jeune femme, aux couleurs des Miyamoto, se dessina devant eux. D’un coup, ils se redressèrent et firent le salut de la garde avant de s’aligner devant elle. Miyamoto Isoka, une des secondes du QG de la garde. Leur supérieure. D’un geste, elle les invita à s’asseoir, avant de fermer la porte. À clé.
La salle, n’ayant ni fenêtre ni quelconque ouverture, devenait une petite prison isolée du temps et de l’espace. Alors que les trois jeunes avaient des questions, leur supérieur leva la main.

D’un coup, un léger bruit sourd retentis, avant de laisser échapper un peu de fumé, effaçant la femme pour laisser apparaître Akrillo.
-Excusez-moi de ce stratagème, mais je dois être prudent ! Avant toute chose…
Alors que les trois gardes étaient choqués de voir le Henge disparaître et trouver à la place le Second du Clan, Akrillo tira de sa sacoche un parchemin et une dague ancestrale. D’un geste, il se tailla la paume de la main avant de l’appliquer sur le parchemin.
-Je ne vous oblige à rien, mais une fois ce serment fait, vous savez ce qui se passera. Sinon, vous pouvez encore partir.
Akrillo assurait ses arrières. Le Serment du sang, non-tabou, mais peu abordé et secret, était un pacte entre plusieurs individus. Lorsque le sang des individus était lié sur un même parchemin, les membres de ce pacte juraient sur les ancêtres de respecter l’accord, le silence, ou bien le déshonneur les frapperait, maudissant leurs familles et leurs ancêtres.

Bien que ces superstitions n’étaient que très peu écouté, le geste du serment lui l’était, et aucun dans l’histoire des Miyamoto l’avait bafoué. Un a un, sans hésitation, les gardes s’ouvrirent la main avant de la poser à coté de celle de leur héritier, avant de la retirer. Une fois sec, le parchemin fit scellé et Akrillo le remit dans sa sacoche.

D’un air grave, il jugea du regard chacun d’entre eux.
-Tout d’abord, je tenais à vous féliciter de votre nouvelle promotion, en tant que chef d’équipe. Isoka, la vraie cette fois, vous donnera aujourd’hui votre journée, mais vous serez nommés demain. Vous obtiendrez chacun une équipe de trois, donc 4 avec vous, et un quartier à surveiller.
Akrillo les laissa apprécier leur promotion avant de continuer.
-Maintenant, passons aux choses sérieuses, comprenez que tout ce qui sera dit ici n’est jamais arrivée. Au moindre problème, dénonciation ou découverte de ces dires, des actions seront prises selon la gravité des actes. Vous répondrez toujours à l’autorité des Gardes, mais lorsque j’aurais besoin de vous, vous devrez répondre présent. Et j’ai justement une première mission à vous confier.
Akrillo inspira doucement avant de continuer. Il savait qu’il outrepassait les ordres du Senkage, mais c’était pour son bien, à lui et aux villages. Cependant, il ne dirait que le strict minimum.
-Demain, vos trois équipes vont être affecté aux alentours du domaine Omura. Je veux une liste précise de tout ce qui se passe, de louche ou non. Tel personne est sortie a telle heure, lui était entrain de parler avec un autre, enfin, je ne vais pas vous faire un dessin, vous connaissez votre travail.

Iroh leva la main en parlant.

-Que recherchons-nous ? dit-il innocemment.

-Pour l’instant, rien. Je veux juste avoir un tableau des relations entre chacuns, de leurs habitudes, de tout ce qui semble un peu particulié.

Akrillo ne voulait pas pour le moment les jeter dans la gueule du loup, surtout parce qu’il n’avait aucune preuve et que c’était sûrement une perte de temps. Cependant, ce qui s’était passé dans le laboratoire était trop gros, pour lui, pour n’être qu’un cas isolé. Il voulait trouver des choses inhabituelles, particulières.
-Ne faite rien d’inhabituel, ou alors, ne vous faites pas prendre. Je vous le répète, vous n’aurez aucun soutien, voir pire, si vous êtes pris. Je reviendrais vers vous dans un petit mois, et voir où nous en sommes.

Le dragon se leva en même temps que les trois collègues se redressèrent.
-J’ai entièrement confiance en vous, je vous ai choisie par vos capacités mais aussi votre envie de bien faire et de protéger le village et le clan. Ne me décevez pas, mes amis.

D’un geste Akrillo disparu, laissant place à une forte bourrasque de vent. Les trois gardes se regardèrent, penaud. Si le Dragon d’Uzushio avait pris tant de précaution, c’est que tout cela était plus que sérieux. D’un geste silencieux, ils sortirent de la salle…

À l’extérieur, entrain de lire un livre adossé au bâtiment des gardes, Akrillo, le vrais cette fois, souriait. Tout c’était bien passé. Son double stratagème l’avait protégé et rendit cette discussion totalement secrète. C’était déjà ça. Maintenant, il espérait juste que les trois gardes ne le décevraient pas. Au fond de lui, il se sentait coupable. De deux choses. Agir dans le dos de son Kage, meme si c'était pour le bien du village. Et mettre potentiellement en danger des membres de son clan, qui n'ont pas véritablement eu le choix. ils savaient que ces derniers étaient prêt à mourir pour le clan et le village, il les avaient choisie pour ça, aussi. Mais cependant, il espérait ne pas en arriver la.


D’un pas, il se mit en route. Il allait faire un petit tour au Domaine des médecins. Après tout, il n’allait pas rester les bras croisés alors que ces subordonnés travaillaient.