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Hasch et Pêche ( Flash-back relationnel) [PV - Nara Shika]

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Masamune Sanada
Masamune Sanada
Uzushio no Chunin
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An 14, Shima-Biizo, petite île perdue entre l'île Teisei et Les Trois Sœurs.


La récolte de perle ce matin-là était faible, ce qui avait pour avantage de laisser du temps libre à Sanada et son frère.
Depuis quelques temps maintenant, l'ainé fricotait avec une fille du village, il s'empressa donc de disparaitre aussitôt le travail terminé et laissa Sanada seul avec sa mère.
Son père, lui, décuvait de la veille comme tous les jours. Il allait se lever en fin d'après-midi pour inspecter la récolte et s'empresser d'aller voir ses amis pour trinquer à la longévité de leur richesse.

La mère de Sanada restait assise dans un fauteuil balancier devant la maison toute la journée. La pieuse chantonnait des prières osmiétistes tout en réparant les cordes et les filets nécessaires au fonctionnement de la ferme. Cela faisait quelques temps que les traitements des Omura avaient calmé sa démence, mais cela faisait des années qu'elle n'avait pas vraiment parlé à ses fils. Elle se contentait de leur demander des services, avec un sourire et une tendresse maternelle, mais ils semblaient enfermés dans un bloc de glace.

- Sanada, mon garçon. Dit-elle en interrompant sa psalmodie. Il faut que tu ailles pêcher, ton frère n'est pas là et nos réserves sont vides. Prend le gros seau, nous allons saler le surplus, la saison des daurades vient de commencer. La mer sera calme et abondante en poisson pendant deux mois, avec la bénédiction d'Amenko.

- Rhooooo mais je peux pas ! Je dois finir mon livre !

- Et n'oublie pas d'implorer le Pardon d'Amenko chaque fois que tu ôtes la vie d'un être vivant. Je ne veux pas de malédiction sous mon toit.

Sanada embarqua les affaires de pêches, son livre, quelques fruits et du jus sur la petite barque à voile familiale. Elle pouvait accueillir trois personnes au maximum et, ne possédant que l'écoute et le gouvernail, pouvait être dirigée par une personne sans aucune difficulté. La coque assez fine et élancée lui octroyait une vitesse et une maniabilité optimale, mais cette frêle embarcation ne pouvait s'aventurer décemment au large. Elle servait de moyen de transport quotidien et d'outil de travail à la famille, les bateaux plus robustes, eux, étaient partagés par tout le village.

La mer était assez calme et après une prière remerciant les dieux, le jeune homme amarra son embarcation près d'une petite crique.

Il posa quelques cannes, un petit filet au large, des nasses près de la rive. Il s'assit ensuite sur un rocher assez près des cannes pour pouvoir les surveiller, alluma sa pipe remplie d'herbes odorantes et ouvrit son livre.
Rien n'aurait pu gâcher le calme qui régnait, la douce mélodie des vagues s'écrasant sur le sable et les rochers, mêlée à celle des oiseaux qui suivaient les bateaux de pêche au loin, le tout, amplifier par la semi-cavité que formait la crique devenait une symphonie que l'herbe qu'il inspirait adoucissait encore plus.
Depuis le développement d'Uzu no Kuni et notamment du village caché, il faisait bon vivre à Shima-Biizo.

Sanada avait déjà lu deux chapitres, il était temps pour lui d'aller vérifier les nasses et de changer les appâts des cannes. Trop absorbé par l'intrigue de son roman, il n'avait même pas daigné vérifier si ça mordait au bout des lignes. Il se releva avec difficulté quand il croisa le regard d'un jeune homme devant lui, de l'autre côté de la crique. Habillé de bleu, il avait une tunique ouvragée qui semblait en revanche taillée pour l'action et non l'apparat. Un teint halé entourait des yeux en amande qui exprimait une tranquillité joyeuse, mais pas naïve. Son attitude, sa posture évoquaient la même assurance bienveillante que les ninjas qu'il avait rencontrés lors de sa visite d'Uzushiogakure, comme si ces gens avaient la certitude que rien ne pouvait leur arriver. Mais, malgré l'allure et le comportement loin d'être agressif de l'étranger, Sanada n'était pas rassuré.

Il n'avait absolument rien entendu, pas même le bruit d'un pas qui foule la pierre, ou d'une embarcation qui touche les rochers.

Rien.

Depuis combien de temps il était là ? Qu'est-ce qu'un étranger venait faire sur cette île perdue ? Surtout, dans un endroit aussi éloigné du village ? Les questions s'enchaînaient dans la tête de Sanada.
Après une prière silencieuse à Amenko lui demandant de la force, il se redressa en direction de l'étranger.

- C'est la première fois que je te vois, et pourtant, tout le monde se connait par ici. Les étrangers ne viennent jamais dans cette partie de l'île, tu cherches quelque chose ?

L'étranger était jeune et le tutoiement était venu naturellement, cependant, remarquant le ton un peu brusque de ses phrases, Sanada tenta de se rattraper.
- Même si tu as le droit, hein, de rester ici, ou d'aller où bon te semble d'ailleurs, mais pas dans les maisons ni dans les fermes de l'île non plus ! dit–il en riant nerveusement à ce qui n'était vraisemblablement pas drôle du tout.
Il alluma sa pipe en essayant de ne pas paraitre tendu et rajouta :
- J'ai de la goyave et du jus de mangue si tu as soif, ma mère te dirait qu'au nom de Karo tu ne peux pas refuser le présent d'un étranger, moi je dis que tu fais ce que tu veux.
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Après ton départ de l'enclave, tu poursuivis ta route en direction des tiens, n'hésitant pas à bifurquer dès que tu entendais parler d'une activité pouvant se révéler attrayante. Après tout, il te restait encore un peu de cet argent gagné au cours de tes nombreuses missions pendant sept ans, bien que tu en ais perdu plus de la moitié au jeu en t'attardant un peu trop dans les différentes auberges traversées jusqu'alors. Loin d'être fier de ce pécule trop étroitement lié à une partie de ta vie dédiée à un seul objectif et que tu dénigrais maintenant, tu avais pris la décision de tout liquider. Si tu voulais passer totalement à autre chose, il était hors de question que tu ramènes le moindre de ces sous chez toi.

Or, tandis que tu te prélassais dans un bon bain des sources chaudes, un peu plus à l'ouest, un morceau de papier aux allures d'invitation était venu se plaquer contre ton visage, amené là par une bourrasque un peu plus puissante que les autres. Tu l'avais rattrapé de justesse avant qu'il ne touche l'eau et en avait lu le contenu. Une pêche à la perle avec un prix d'inscription de quelques pièces, dans un bassin reconnu prolifique en terme d'extraction perlière.

Celui qui sortait le plus grand nombre de perles de l'eau avait la chance de pouvoir garder l'ensemble de sa récolte pour lui, le second s'appropriant la moitié de son labeur, et le troisième un quart, tandis que tout le contenu restant de la pêche revenait de droit aux patrons de la petite entreprise de perliculture qui s'occupait de l'organisation et auxquels appartenait le lieu. C'était tout bénéfice pour eux. De la main d’œuvre gratuite et une assurance de récupérer la quasi totalité des pertes financières imposées par les gains octroyés en misant sur la cupidité de l'être humain prêt à payer une petite somme en étant persuadé que c'est lui qui emporterait le gros lot. Aucun doute que ça devait rameuter un bon paquet de pêcheurs du dimanche, dont tu faisais parti.

D'autant plus que la somme requise pour participer représentait pour toi une broutille, comparé au plaisir que tu allais pouvoir y trouver. Bien que résidant des forêts, tu appréciais tout particulièrement l'eau et plus spécifiquement la mer pour tous les trésors qu'elle pouvait receler et la part d'imaginaire qu'elle permettait de développer. C'est ainsi que tu pris le chemin des îles proches d'Uzushio, hésitant à faire un crochet par le village pour y saluer Haruka et voir comment elle avait évolué. Tu t'abstins finalement et te dirigeas directement à l'endroit indiqué sur le feuillet explicatif. Après t'être inscris, tu profitas du jour de battement avant le début de la pêche afin de trouver l'endroit le plus approprié à la réalisation d'un entraînement improvisé.

Dans ton sac à dos, trois bouteilles. La première de saké, la seconde de rhum et la troisième d'eau, histoire de te désaltérer entre deux verres d'alcool et de ne pas passer pour un alcoolique complet. Également quelques vivres et cette petite merveille de trouvaille récupérée dans les fonds de tiroir d'un marchand ambulant. Des lunettes hermétiques permettant d'ouvrir les yeux sous l'eau et d'y voir clair. Auxquelles tu ajoutas un tube de bambou long de près d'un mètre qui te permettait de respirer tout en gardant la tête immergée. Enfin, à ta disposition, un plan de l'île qui aurait pu se révéler fort pratique si tu avais su le déchiffrer correctement. Malheureusement la singularité de tes lectures cartographiques t'amena à te perdre joyeusement jusqu'à parvenir par miracle à cette petite crique qui semblait libre d'accès.

Adossé à l'un des rochers composant le lieu, tu ne tardas pas à sortir les feuilles et la plante nécessaires à la fabrication d'une cigarette de salvia divinorum que tu roulas habilement entre deux doigt avant de la porter aux lèvres. Tu te dévêtis lentement, gardant juste le haut et un maillot adapté à la mise à l'eau, puis t'approchas du rivage pour tremper une jambe, jusqu'au genou, dans la mer. Une fois. Puis deux. Suffisamment pour faire le constat de sa fraîcheur et de ton envie de repousser la baignade de quelques minutes. Convaincu par cette décision, tu te posas un peu en retrait, puis grattas un morceau de souffre sur une surface permettant une réaction inflammable. Le vent n'étant cependant pas ton allié, tu dus t'y reprendre à trois fois avant qu'une flamme ne se décide à enfin venir lécher le bout de la tige. Malheureusement, l'air marin fit encore des siennes, attisant le feu de plus belle. Tu t'engageas alors dans un jeu de dupe avec cette brise taquine, soufflant frénétiquement sur la flamme pendant que les doigts de la main libre essayaient d'apporter leur aide tout en évitant de se brûler, jusqu'à ce qu'enfin tu puisses porter à la bouche l'objet de ton désir et en aspirer une grande bouffée, tout en gardant un œil admiratif sur le matériel de plongée à ta disposition. Pour profiter au mieux de l'instant, tu t'approchas de nouveau du bord pour t'y asseoir en laissant tes jambes tremper dans l'eau pour les habituer à la température.

C'est la première fois que je te vois, et pourtant, tout le monde se connaît par ici. Les étrangers ne viennent jamais dans cette partie de l'île, tu cherches quelque chose ?

La voix était arrivée de nulle part. Tu levas un sourcil curieux en sursautant légèrement, puis tournas rapidement la tête sur ta droite. Tandis que l'autre type continuait les présentations, les hésitations du moment te firent entrouvrir la bouche suffisamment longtemps pour que la cigarette ne t'échappe pour choir en direction de l'eau. D'un mouvement acrobatique, tu élanças un bras dans sa direction pour la rattraper, dans l'espoir de faire à nouveau profiter de sa fumée psychotrope à tes poumons, mais l'élan te déséquilibra, t'amenant irrémédiablement à la rejoindre. A peine trois secondes après cette bonne tasse, tu ressortis la tête en cherchant l'autre du regard.

Sur une île voisine, une jeune fille se tenait face à toi. Ou plutôt une jeune garçon. Une fille. Non, garçon. Prenant appui sur une roche à première vue bien encrée dans le sol, tu remontas sur la berge, puis d'un revers de manche essuyas le voile humide qui recouvrait tes yeux. Tu scrutas de nouveau l'inconnu. A la carrure, un garçon. Assurément. Étirant un sourire amical, tu levas un bras dans sa direction.

-Hoy hoy hoy, pêcheur san, tu tombes bien, je me suis complètement perdu...j'ai aucune idée d'où je suis...un éclat de rire, une main sur la hanche, l'autre derrière le crâne...tu peux peut être m'aider, parce que j'ai un plan dans mon sac, mais j'ai bien l'impression qu'il est erroné...je te jure, les cartographes c'est plus ce que c'était...dis-moi, la goyave et la mangue ça se mélange bien avec le saké ou le rhum ? Si c'est le cas ça m'intéresse, on peut partager si tu veux...en effet, je suis un étranger, mais sûrement pas le seul dans le coin...je suis là pour la pêche à la perle...si t'es d'ici, t'as sûrement déjà entendu parler de cette pêche...d'après le flyers ce sont les frères Makusai qui l'organisent...t'as peut être des tuyaux à me filer...ça commence demain, tu participes ? Hmmm...et si t'es du coin, je dis pas non pour faire équipe...nouvel éclat de rire, puis indiquant le matériel de plongée...ooooh, et je sais pas si tu peux voir de là où tu es, mais j'ai dégoté quelques trucs à tomber par terre pour relever le défi...

Tu t'empresses de courir vers les lunettes sous marines et la tige de bambou creusée, pour finalement les agiter fièrement au regard du gars.

-C'est à toi le bateau là ? Si ça te tente, viens donc voir. Bon par contre faut pas me faire sursauter comme ça...j'ai noyé ma clope avec ces conneries...tu partages ta pipe pour te faire pardonner ?
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Masamune Sanada
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- C'est à toi le bateau là ? Si ça te tente, viens donc voir. Bon par contre faut pas me faire sursauter comme ça...j'ai noyé ma clope avec ces conneries...tu partages ta pipe pour te faire pardonner ?

Tout se bouscula dans la tête de Sanada à l'évocation des frères Makusai, il se remémora les souvenirs de brimades et de moqueries qu'il avait subi à cause de son physique et de la folie de sa mère.

Bien sûr, "La perle de l'empereur" comme on l'appelait par ici, une course centenaire organisée par l'entreprise la plus puissante de l'île, avec la famille Makusai à la tête. Depuis leur ascension au titre d'organisateur, ils avaient peu à peu biaisé la course, jusqu'à en faire un simulacre de concours avec toujours les mêmes gagnants, les frères Makusai.
La famille de Sanada n'avait jamais participé à cette course, la mère interdisant tout abus de confiance envers les étrangers par peur de représailles divines et surtout, par crainte du danger que la course représentait pour ses enfants.
Mais la providence divine venait de changer, elle avait amené cet étranger jusqu'à lui pour rendre justice à Amenko, qui fécondait l'huitre, à Mino qui insufflait la création de la perle et à Karo, qui parait la sphère parfaite de mille reflets.

Le jeune homme lui montra des objets lui étant totalement inconnu et l'invita à le rejoindre. Sans se faire attendre, il rangea son matériel de pêche et traversa avec son bateau vers l'inconnu. Les poissons ne manquaient pas et il ne pouvait refuser une requête divine. Il accosta en sautant sur la rive et attacha le bateau rapidement.

- Je te remercie pour la boisson, mais je ne bois pas d'alcool. Cependant, je peux effectivement partager ma pipe. C'est un mélange de feuilles et de résine maison. Celui-là a un petit gout iodé tu verras, c'est parce que nous la faisons pousser sur les côtes, j'ai entendu dire qu'à Tensei c'était plus fruité, enfin bon. Sanada lui tendit la pipe. D'un bois sombre et rigide, elle mesurait une vingtaine de centimètres et était recouverte de prières en osmétien. Un clapet en métal venait refermer le foyer pour éviter les bourrasques et l'eau en mer. Ainsi, quel que soit le temps et les conditions de navigation, il pouvait fumer à son aise.

- La course à laquelle tu veux participer est réputée pour être difficile, mais surtout, elle est aux mains des Mukasai, ils gagneront cette année, comme toutes les autres depuis que je suis tout petit. Ils sont forts y a pas à dire, mais ils ont de l'aide aussi. Le bateau le plus rapide de l'île et le plus solide pour "la pêche à la perle", et je pense qu'ils connaissent les emplacements des tiges sur lesquelles sont accrochées les huîtres.
Il reprit la pipe et tira une longue latte avant de continuer son explication.
"La pêche à la perle" se passe durant le premier jour seulement, c'est avant tout pour faire la promotion de la nacre dans la région et cela attire du monde. Mais la plupart des participants vont devenir des spectateurs pour ce qui se passe ensuite. La vraie course et l'épreuve de l'île Shima-Biizo c'est " La perle de l'empereur"... Il avait dit cela en écartant les mains comme si cette phrase venait s'inscrire dans le ciel grâce à ses mouvements.
La plus grosse perle de toutes les récoltes de l'île de l'année est en jeu, elle trône sur le parvis des heureux gagnants à jamais et démontre leur courage et leur honneur. Mais cette course n'est plus ce qu'elle était, enfin bref. Les règles sont simples, le lendemain de la pêche à la perle, à l'aube, les sept bateaux partent avec pour un seul objectif, le trésor de l'année. Tous ont une carte qui indique un endroit différent, seule une de ces cartes indique l'emplacement de la vraie perle. C'est donc la chance qui détermine le possesseur de celle-ci, qui ne sait même pas lui-même qu'il lit le bon chemin. Mais comme je te l'ai dit.... Il recracha la fumée longuement avec un soupir de plaisir. Les Makusai ont mains basses sur cette course, l'entrée de leur maison est bardée de perles de l'empereur. Ah oui, ce que je ne t'ai pas dit, c'est que tout est permis en mer. Les bateaux peuvent se foncer dessus ou se renverser, aucune arme ne peut être utilisée, si ce n'est le bateau lui-même cependant. Et aussi, le classement de "la pêche à la perle" détermine l'ordre du choix de l'équipe, le premier choisit, puis le deuxième et ainsi de suite. Il y en a sept, donc les sept premiers de "la pêche à perle" peuvent participer à "La perle de l'empereur". Après un silence, il reprit.
Désolé, je sais que je suis pas très fort pour expliquer. Mais je crois que j'ai tout dit....ah non attends, les bateaux ne sont pas tous les mêmes, chacun a ses armes et ses points-faible, mais bien sûr, le plus puissant est choisis en premier et le moins coriace est quasiment tout le temps pour le septième. Si tu arrives dans les sept premiers demain, et que tu veux participer à la suite, personne ne pourra t'en empêcher. Les règles sont ainsi. Et même les Makusai ne peuvent pas changer cela. Tu choisiras ton pilote et vous aurez la nuit pour préparer le bateau. Ne t'inquiète pas si tu es seul, si tu es septième ou moins, des dizaines de bons marins vont se battre pour piloter ces bateaux qui sont légendaires par-ici. Si tu veux toujours le faire, je vendrais te voir et te supporter. Un étranger qui rabat le caquet des frères Makusai je ne veux surtout pas laisser passer ça! Tu peux juste participer à la pêche à la perle du premier jour et regarder avec moi le départ de la course du lendemain. Merde, avec tout ça je me suis même pas présenter, je m'appelle Masamune Sanada, modeste perliculteur sur cette île même si je rêve d'aller à Uzushiokagure pour percer les mystères de l'esprit et de la folie, mais ça c'est une autre histoire, et je parle beaucoup trop, je sais.. Tu viens d'où ? Et comment t'appelles-tu ? Dit Sanada en tendant la pipe qui était passée de mains en mains durant le long monologue de l'autochtone.

Sanada avait été long et dispersé pendant son explication de la course et il s'en voulait de ne pas pouvoir être aussi clair dans sa parole que dans sa pensée. Le soleil se teintait des couleurs roses-orangers typique des couchers de soleil sur Shima-Biizo et la brise si douce il y a quelques heures se transformait peu à peu en bourrasque glaçante.

- Tu ferais mieux de ne pas dormir ici, la marée est trompeuse et la nuit plus froide qu'on ne le croit. Ma famille sera ravie de t'accueillir pour la nuit, il y a une chambre pour les invités, tu ne dérangeras pas, vraiment. Tu ne peux pas refuser, ma mère dira que j'ai trahi la confiance d'Amenko de toutes façons. Et tu m'expliqueras à quoi servent tes objets en chemin.

Allez, on met la voile!
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Je te remercie pour la boisson, mais je ne bois pas d'alcool. Cependant, je peux effectivement partager ma pipe. C'est un mélange de feuilles et de résine maison. Celui-là a un petit gout iodé tu verras, c'est parce que nous la faisons pousser sur les côtes, j'ai entendu dire qu'à Tensei c'était plus fruité, enfin bon.

Un connaisseur apparemment, du moins en ce qui concernait les herbes et leurs différents mélanges pour obtenir des effets divers et variés. En revanche il n'avait apparemment pas eu le plaisir de pouvoir goûter aux trésors de breuvages alcoolisés que pouvait receler le sekaï, des vins de la côtes d'Omui jusqu'au somptueux saké des  frontières de Tetsu. Ou peut être était-il simplement trop jeune. Maintenant que tu le voyais de plus près, tu ne lui donnais pas plus de dix-huit ans. Les traits fins, les yeux en amandes, ses cheveux longs et bruns étaient dissimulés sous une capuche permettant à peine d'observer un regard vert teinté de marron, trahissant une confiance émoussée, sinon une certaine inquiétude.

Toujours est-il que tu ne te fis pas prier pour te saisir de la pipe tendue. D'une main enserrée autour de l'embout, tu la portas à tes lèvres pendant que l'autre main soutenait l'objet en se positionnant juste au-dessous, tel un support. Tu aspiras une grande bouffée qui te fit recracher tes poumons dans une toux interminable. Voilà l'une des plus grandes problématiques entre les fumeurs de pipe et ceux préférant l'ingestion plus directe que proposaient les cigarettes. La différence tenait dans la façon de fumer, les longues inspirations n'étant que peu recommandées lorsque l'on tirait sur un calumet. Tu étais au courant, mais tes réflexes avaient pris le dessus sur ta mémoire. Tu recommenças le rituel, pour enfin pouvoir apprécier l'échange à sa juste valeur. L'iode était bien présente donnant à l'ensemble une saveur particulière. Tout en l'écoutant, tu ne pus t'empêcher de t'attarder sur les caractères gravés sur la pipe. Ils te rappelaient clairement quelque chose que tu avais déjà vu, sans toutefois pouvoir déterminer avec précision de quoi il s'agissait.

A peine l'autre avait-il terminé son récit, du moins de ce qui paraissait, que tu actionnas machinalement le petit clapet en métal recouvrant le foyer, le faisant s'ouvrir et se refermer au rythme de tes lèvres, tandis que d'une voix nasillarde, tu lui lui fis une réponse en référence aux agissements des frères Makusai.

-C'est pas beau de tricher comme ça...j'ai souvent entendu cette phrase de la part de ma mère...tout comme j'ai d'ailleurs souvent entendu des arrête tes conneries ou combien de fois faudra que je te le répète...

Le jeune garçon te reprit la pipe des mains alors que tu tu t'apprêtais à aspirer une nouvelle taffe, te laissant là, bouche bée, les mains vides et la mine démunie, comme un môme auquel on aurait retiré son cadeau d'anniversaire avant même qu'il ait pu en optimiser l'utilisation.

Le pêcheur continua alors son récit, la pipe passant de main en main pendant ce temps. Il s'attarda plus précisément sur la perle de l'empereur et les règles qui constituaient cette chasse un peu particulière. Sept joueurs, sept bateaux, sept cartes et une énorme perle à retrouver, un seul plan menant au bon endroit et tous les coups étant permis pour toucher au but. Ajouté à cela un handicap de classe dû au bateau et tout était réuni pour faire de cet événement une véritable chasse au trésor, comme celles que menais le capitaine Shika Sparrow dans tes jeux d'enfant, affublé d'une cicatrice faite à la colle, d'un bandeau te couvrant l’œil gauche et d'un chapeau plié sur lequel était maladroitement cousue une tête de mort. Ça avait l'air amusant. Il ne restait plus qu'à terminer dans les sept premiers de la chasse à la perle pour pouvoir y avoir accès.
La seule chose qui finalement interpella ton écoute de l'ensemble du monologue, c'est que l'adolescent parlait non seulement comme quelqu'un qui ne participait pas à cette pêche, mais également quelqu'un qui n'en avait aucune intention. Ce qui t'ennuyait un peu car tu te serais bien appuyé sur sa connaissance du terrain pour tenter de remporter la mise. Tu lui tendis une main amicale.

-Enchanté Sanada kun. Moi c'est Shika...

Comme à ton habitude, tu jugeas plus prudent de ne pas révéler ton nom, connu dans tout le Sekaï, à quelqu'un que tu ne connaissais que depuis quelques minutes, quand bien même tu avais l'intime conviction que tu pouvais lui faire confiance.

Alors que les dernières lueurs du jours pointaient le bout de leur nez, le Masamune t'invita à passer la nuit dans la demeure familiale, en faisant référence à Amenko, nouvel indice en ce qui concernait les inscriptions sur la pipe. Tu approuvas sa proposition en rangeant ton matériel dans ton sac, avant de grimper à sa suite sur son bateau, positionnant un pied surélevé sur la proue, tandis que l'autre t'encrait solidement à la coque. Un large sourire amusé accroché au visage.

-Aller, en route moussaillon...en route pour l'aventure...palsambleu...c'est pas une poignée de marins d'eaux douces qui nous empêchera de mettre la main sur notre trésor...mille milliards de mille sabords...hey Sanada kun regarde ça...face à la mer, les bras en croix...JE SUIS LE ROI DU MONDE...

Tu éclatas d'un rire sincère avant de poursuivre.

-Ah là là...plus sérieusement, je ne sais pas si je rabattrais le caquet de qui que ce soit, mais ce dont je suis sûr, c'est que ça m'a l'air drôle ton truc et je sens que je vais bien m'amuser...tu dis que tous les coups sont permis, c'est bien ça ? Du coup on a le droit de s'approprier les sept cartes si on veut et si on en a les moyens ? Saisissant ta blague à tabac puis roulant une clope de salvia d'une main...et dis-moi, elles représentent quoi ces inscriptions sur ton calumet de la paix ?  Elles me rappellent un ami à moi du temple du bois bleu, Oni Bakuren, une espèce de vieille bourrique libidineuse, pour lequel je donnerais ma vie sans hésiter. Il prie les dieux lui aussi et j'ai déjà entendu parlé d'Amenko. C'est bien ça ? C'est bien un dieu ce fameux Amenko dont tu parles ? Tu es donc un membre du temple du bois bleu toi aussi ? Wooooh...trop classe. Tu connais les mêmes techniques que le vieux du coup ? Et Jashin t'en penses quoi de Jashin ? Non mais je te pose la question parce que papy Bakuren a beau essayer de me convaincre que chaque dieu a une part de yin planquée dans son yang et réciproquement, le Jashin ça a quand même l'air d'être une sacré enflure !!! T'as l'air de t'y intéresser toi aux dieux. Moi c'est pas forcément ma tasse de thé, du moins je me dis que s'ils existent, ce sont quand même de sacré ronds-de-cuir...sans déconner, la guerre a ravagé les peuples pendant des années et ils n'ont pas pas eu l'idée de se dire, bon les gars, ce serait peut être pas mal de se bouger le cul et de mettre un terme à tout ça...remarque, à moins qu'ils n'aient trop été occupés par quelques orgies organisées dans le saint des saints, ou je ne sais quoi d'autre...enfin...on peut pas dire que les hommes y aient mis du leur non plus...chez moi y a une fille, Towa avec qui je me suis entraîné quelques fois, elle était fan de déités la dernière fois que je l'ai vu...mais c'était y a sept ans donc bon, elle a eu le temps d'évoluer depuis...

Ton roulage était terminé depuis un bout de temps lorsque vous amarrâtes la petite embarcation à un rocher providentiel, mais tu avais préféré patienter jusqu'à votre arrivée pour l'allumer, de peur de subir la même déconvenue que précédemment. Tu tiras quelques lattes dessus pendant que ton interlocuteur s'attachait à confectionner une attache solide, puis tu lui offris ta tige de salvia une fois qu'il eût fini.

-Tiens, c'est de la sauge des devins. Je ne garantie pas les effets sur quelqu'un d'autre que moi. Vois-tu, j'ai comme qui dirait un peu de mal à garder ma concentration en continue. Et il s'avère que cette herbe est la seule qui parvient à canaliser mon énergie de manière durable. En revanche la seule autre personne qui l'a testé devant moi a été prise d'hallucinations...plongeant ton regard dans le sien...dis, t'es sûr de pas vouloir participer à la course demain ? Avec ta connaissance du terrain, toi et moi on serait imbattable et on aurait peut être une chance d'arriver dans les sept premiers...maintenant que tu m'as mis l'eau à la bouche, tu peux pas me laisser tomber comme ça...promis, t'auras pas à te mettre à l'eau, ça je m'en charge...toi ton boulot, ce serait de m'indiquer les coins les plus sûrs...

Observant les réactions de Sanada, tu pointas son navire d'un doigt assuré, fendu d'un rictus espiègle.

-Et si je finie dans les sept premiers, c'est ce bateau là que je veux! Et aucun autre! Et comme personne ne le connaît mieux que toi, je veux que tu sois mon navigateur...

Le ton était volontairement impliqué et faussement autoritaire. Si tu n'avais aucune idée de ce que les Makusai avaient pu faire au garçon, tu avais en tout cas saisi qu'il ne les portait pas dans son cœur, et c'était finalement là pour lui une occasion d'obtenir réparation des dommages subies. Et pour toi la possibilité de prolonger le plaisir.
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La chute assez brutale de la température au coucher du soleil renforçait les vents. La petite embarcation filait donc à toute allure sur une mer peu agitée, ce qui semblait combler Shika qui embrassait le vent les bras écartés à l'avant du bateau. Se retournant vers Sanada avec un sourire, il lui demanda des précisions sur l'absence de règle pendant la course.

- Tu peux tout à fait prendre les six cartes aux autres bateaux, mais tu ne peux pas violenter physiquement les marins pour les capturer, il faut user de ruse, ou couler le bateau, et dans ce cas, ils seront obligés de te donner la carte, ou la perle. C'est la règle.

Shika enchaîna ensuite sur les inscriptions gravées dans la pipe de Sanada, il lui parla d'un ami du Temple du Bois Bleu et de son incompréhension quant à la présence de Jashin au panthéon divin osmiétique. Il afficha ensuite son mépris envers des dieux si passifs et lâches face aux horreurs du monde qu'ils avaient soi-disant créé. Sanada comprenait ce point de vue, ses nombreuses lectures lui avaient appris à prendre du recul sur sa foi. L'osmiétisme elle-même étant dans son essence une doctrine ouverte et prônant la tolérance, il lui était d'autant plus facile et acceptable selon lui d'entendre autrui blasphémer ainsi. Sa croyance était une hérésie pour certains après tout. Le monde, si vaste, infini, pouvait porter le fardeau de plusieurs croyances. L'osmietisme s'enrichissait de ces échanges théologiques, et c'était là sa plus grande force. Après une longue latte, Sanada répondit à Shika qui était en train de rouler une cigarette de salvia d'une main.

- Concernant Jashin, je comprends ta réticence, j'ai moi-même demandé à ma mère pourquoi je devais prier et honorer un dieu violent et sanguinaire quand j'étais plus jeune. Et pour éviter de partir dans mes monologues brouillons que personne comprend, je vais te répéter ce que ma mère m'a dit ce jour-là.
" Din it £ikatoc koegaenoc..." Ca veut dire il y a longtemps, je crois, faudrait demander à ma mère, parce que je ne suis pas sûr, enfin bon.
"Din it £ikatoc koegaenoc, quand la terre n'était peuplée que de l'absence et le ciel n'était qu'un voile noir, les dieux s'affairaient à créer le monde. Ils formaient les monts et les collines, remplissaient les lacs et les mers de ce merveilleux endroit. Quand la nature fut peinte à leurs goûts, ils tissèrent les fils du destin pour créer les hommes, ils ramenèrent le bonheur divin et la santé dans le monde. Et le laissèrent ainsi.

Des milliers d'années passèrent. Et les hommes, qui n'avaient connu que bonheur et bonne santé durant des millénaires n'étaient plus heureux. Le bonheur était leur quotidien, leur seul horizon, ils ne connaissaient que ça. Et ne connaissant que cet état d'esprit, ils ne pouvaient ne serait-ce qu'imaginer autre chose. Le bonheur était devenu leur norme, et c'est ce qui rendait cette émotion divine, banal, normal, inexistante.

Comment reconnaître le paradis si c'est ce que nous avons toujours vu ? ... Il n'y a pas de moyen et le bonheur que les dieux avaient confié aux hommes était donc vain.

Se réunissant pour la première fois depuis la création du monde, les dieux se mirent d'accord.
Ils n'avaient pas transmis le savoir absolu des dieux aux hommes, juste le bonheur et la joie, voilà les émotions dont étaient capables nos ancêtres. Mais sans la connaissance du malheur, de la souffrance, sans même la mort, la vie n'avait pas de sens. Et la vacuité des destins heureux était le tombeau de l'humanité.

Dans leur miséricorde, les dieux se coupèrent en deux, révélant la partie sombre du monde qu'ils allaient incarner. Amenko, Divinité de la vie, de la santé et de la force se scinda pour donner £egok-Amenko, incarnation divine des maladies, de la destruction et la pourriture.
Mais en plus de d'octroyer ses nouveaux sentiments qui, par leurs existences même, donnaient enfin un sens à la vie, il fallut offrir le choix à l'esprit de l'homme d'osciller entre ces sentiments. De creuser au fond de son Coeur un puits de tristesse, pour pouvoir gravir le sommet du bonheur.

Et ainsi naquit Le Libre-Arbitre.

La liberté gagna les hommes et avec elle, la conscience. Ainsi, ils découvrirent le massacre, la tristesse et la détresse de perdre un être cher. Mais pour la première fois, la naissance de son enfant, regarder les pupilles de son âme-sœur, ou jouer avec ses amis provoquaient aussi un sentiment, qui par contraste avec la tristesse prenait toute sa grandeur.

Cette liberté se fit à un prix. Les parties sombres des dieux ne suffisaient pas à maintenir le poids du libre-arbitre des hommes qui tissaient maintenant eux-mêmes leurs destins. Elles n'étaient que des émanations contraires des vraies divinités, émanations qui ne se manifestaient que rarement. Alors, Jashin prit la décision de renverser son existence, il devint la noirceur et enferma les préceptes qu'ils représentaient dans son £egok.

Depuis, il porte la noirceur du monde et les fils du destin des hommes entre ses griffes sans jamais y toucher, artefacts indispensables à l'existence du sentiment de bonheur, de joie et à la liberté."


Tu vois, Jashin n'est que l'ombre qui te montre le noir pour que tu puisses voir le blanc.
Il est celui qui porte nos choix violents, mais notre volonté de fer et notre honneur aussi.
Il a accepté un règne dans la noirceur pour le bien de l'humanité et nous laisse libre depuis, malgré la direction mortelle et violente que l'on prend. Pour cela, il aura éternellement mon respect et ma gratitude.

Quant à la deuxième question, je crois que je t'ai répondu aussi. Le libre-arbitre, n'est-il pas la plus belle preuve d'amour et de confiance des dieux envers l'homme ? Être un mouton servile face à une volonté divine implacable, voilà où serait la véritable hérésie, enfin, selon ma mère. Ah ! On va accrocher le bateau à ce rocher. On n'est plus très loin maintenant.

Il amarra le bateau en s'écriant, "Un tour mort et demi-clef à capeler n'ont jamais lâché ! Comme on dit par ici !" et se vit proposer une bouffée de cette plante qu'il n'avait jamais eu l'occasion de fumer. La première latte ne fut pas terrible, âpre et amère à la fois, sans douceur ni parfum floral. Il retenta une fois et apprécia un peu plus le goût poivré de la plante, la façon qu'elle avait de picoter la langue avant de glisser dans les poumons.
Shika, sans y aller par quatre-chemins, demanda à Sanada de participer avec lui à la pêche du lendemain et à la course s'ils se qualifiaient.
Il en mourrait d'envie au fond de lui, l'aventure, la mer et battre les Makusai. Il devait prendre ses responsabilités, et honorer la croyance qu'il avait l'honneur de faire sienne.
- Et si je finis dans les sept premiers, c'est ce bateau-là que je veux ! Et aucun autre ! Et comme personne ne le connaît mieux que toi, je veux que tu sois mon navigateur..
- Mon bateau supportera sans aucun doute la pêche à la perle, il ne pourra pas rivaliser avec les septs seigneurs, les bateaux qui font la course de l'empereur. D'ailleurs, viens ! Je vais te les montrer ! Sans lui laisser trop de choix, Sanada se dirigea vers la plage pour longer la côte.


À mesure qu'il avançait, il sentait les effets de la cigarette de Shika, si il lui avait décrit des effets psychologiques, Sanada ressentait des effets physiques dans tout son corps, comme si ses mouvements devenaient plus fluide, qu'un liquide coulait dans son corps et huilait toutes les articulations. Il marchait, mais il se sentait littéralement glisser, comme cet hiver où il avait chuté sur une plaque de verglas.
La sensation était fantastique, mais elle ne dura que quelques minutes. Déjà, les deux hommes étaient arrivés. Sept Bateaux amarrés sur un long quai leur faisaient face. Pointant du doigt le premier près du bord, Sanada s'employa à le décrire.
- Lui, c'est Shimura l'étoile, du nom de son créateur, c'est le bateau le plus coriace, il a tout, solidité, armes, il manque de vitesse cependant, c'est le bateau des Makusai. Mifune est le deuxième des bateaux, la flèche, une coque ridicule, mais une vitesse incomparable. Inaba est lent, mais c'est une forteresse, c'est le seul bateau qui n'a jamais été reconstruit, ce qui veut dire qu'il n'a jamais coulé. Dit-il en montrant le troisième bateau et de loin le plus gros. Après, il y a Miyaguchi l'arsenal, c'est un bateau surarmé, mais qui pèche dans les autres domaines. Chiaki la sangsue est doté de grappin pouvant s'accrocher sur les autres bateaux et s'en approcher. Katō l'archer, l'avant-dernier, tire des pieux en bois qui peuvent endommager les navires, sauf Inaba la forteresse bien-entendu. Enfin, il y a Kimura la constellation. La boussole de ce bateau est la meilleure de l'île et il est assez versatile. C'est le dernier des bateaux, le seul qui n'est jamais gagné aucune perle tout en étant reconstruit chaque année. C'est pour ça qu'on appelle ce navire " le tombeau du marin" avant la course, si tu tombes sur celui-ci, tu es quasiment condamné à perdre.
Enfin bon, j'accepte de te guider demain pour les perles. Ensuite, on verra si on est qualifiés pour la suite.

Sanada demanda une autre cigarette de Salvia pour ressentir cet effet de glissade en rentrant chez lui, mais déjà, cela lui fit moins d'effet que la première fois, bien que ce fut toujours aussi jouissif.

Il habitait une noble maison ouvragée et typique de l'île. Un large toit en osier couvrait une grande pièce à vivre. En entrant, on pouvait voir des coussins à même le sol et une cuisine donnant sur l'extérieur, la pièce ne comportait que trois murs. En face de la porte d'entrée, ce qui devait être un mur était une ouverture sur la mer et des pontons. En bois et sur des pilotis, ils avaient la forme d'un arbre et ses branches et permettaient l'accès aux chambres qui étaient disposés en petites pièces indépendantes de forme ronde, chacune au bout d'un embranchement.

- C'est un peu spécial, je sais, dans tous les livres que je lis les maisons sont fermées hermétiquement, mais par chez-nous, la mer, c'est un peu notre berceuse, et puis toutes les maisons de l'île sont ainsi, ne t'en fait pas, les chambres sont fermées, avec le vent et l'hiver, on pourrait pas dormir sinon. Mais faut pas trop boire ce soir, si tu veux pas tomber à l'eau en allant te coucher.
Ma mère doit déjà être en train de dormir, elle se lève aux aurores pour prier, vois-tu, mon père est sûrement en train de boire, mon frère, lui, est avec sa dulcinée. Ce qui tombe assez bien, je dois dire, personne ne doit savoir que je participe avec toi, ma mère va mourir d'inquiétude. Allez à table !


La mère de Sanada préparait toujours le repas du soir sans le faire cuire, les habitudes nocturnes de son mari y étant pour beaucoup.
- Et nous avons..... Des seiches à la citronnelle et aux pousses de soja accompagnées de riz ! J'espère que cela te convient ! Il faut que tu manges si demain, tu veux être en forme.
La soirée fut agréable, et animée. La pièce malgré l'ouverture débordait de fumée et alors que la lune était déjà très haute dans le ciel, Sanada se leva.
- Tu m'excuseras, mais je dois prier et dormir, demain est un grand jour, un jour béni des dieux, j'espère. Il lui indiqua sa chambre et une source d'eau douce près de la maison pour une éventuelle toilette et après un sourire, rentra dans sa pièce pour prier.

Le jeune perliculteur eut du mal à s'endormir ce soir-là, balloté entre la rancœur des moqueries passées et l'excitation de la course future.

Le lendemain matin, cependant, le jour de la première étape, il se leva et s'étira en souriant. Il n'avait jamais été en si grande forme.
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Une fois tes pitreries terminées et tandis que tu l'assommas de paroles, le garçon garda tout son calme et son sérieux pour te donner son point du vue à propos d'un osmiétisme qui semblait réguler une partie de sa vie. Il narra d'une manière passionnée tout autant que passionnante, mettant ainsi à mal ta dispersion maladive. Ce petit moment philosophique était des plus intéressants. Si bien que, fait assez rare pour être souligné, tu te tus et pris sagement place sur l'un des bancs collés à la coque du navire. Assis en tailleur, un bras ballant par dessus bord et la main ouverte comme pour essayer de mieux saisir l'eau environnante, une brise de plus en plus fraîche s'engouffrait dans ta tignasse pendant que tu l'écoutais avec toute l'attention que tu étais capable de lui prêter.

De mémoire, tu avais toujours aimé les histoires. Elles avaient la nostalgie de tes goûters d'enfant, la saveur de la tartine d'amandes et de noisettes concassées, mélangées à une mixture de chocolat et de beurre fondus afin de former une pâte opaque et onctueuse, accompagnée de son verre de lait de biche. Elles avaient le parfum bucolique d'un baiser volé t'éveillant aux plaisirs d'une tendresse partagée à la lueur d'une lune printanière. Elle avaient La caresse d'une voix maternelle, du moins lorsque cette dernière ne te braillait pas dessus ce qui, entre tes âneries et son caractère imbuvable, était finalement assez rare. Enfin, elles avaient la chaleur d'une tasse en terre cuite, remplie d'une eau fumante mêlée de plantes Inariennes et glissée entre tes mains juvéniles pour accompagner ton sommeil, tandis que tu essayais de te préserver de la froidure de l'hiver en t'emmitouflant sous quelques épaisses couvertures.  Assurément, tu aimais les histoires. De toutes sortes. Et l'Histoire aussi. Celle avec un grand H, à mi-chemin entre le mythe et la réalité. Totalement impliqué, tu savais mettre au mieux à profit ta capacité à laisser ton esprit vagabonder au gré de ses envies pour t'identifier aux protagonistes de la fable qui t'était conté.

Tu t'abreuvas donc du récit du Masamune, n'en laissant échapper aucune miette. Tantôt tu te mis à la place d'Amenko, tantôt à celle de Jashin et ainsi de suite, frémissant en même temps que l'intrigue se faisait plus pressante. Plus d'une fois tu eus envie d'intervenir, mais par respect pour le conteur, tu t'abstins. Les dieux avaient une place importante dans certaines régions du sekaï et beaucoup associaient leur évolution à celle du monde. Ton clan n'en était d'ailleurs pas exempt, Inari représentant la sacralisation des croyances Nara. Si l'histoire te plaisait et que tu adhérais depuis longtemps à l'idée globale de la chose, à cette nécessité de vivre diverses émotions pour pouvoir en apprécier les plus gratifiantes, ce que tu mettais d'ailleurs aisément en pratique dans ton quotidien, tu ne pouvais t'empêcher de renâcler devant ce besoin d'assimiler le libre arbitre à un choix fait par d'autres. N'y avait t-il pas là une forme de contradiction, sinon d'absurdité ?

Ce libre arbitre n'était-il pas l'essence même de tout un chacun ? Ne pouvait-il pas naître d'une prise de conscience individuelle plutôt qu'être accordé par la suprématie d'un tiers ? Ne pouvait-il pas être l'évolution singulière et innée d'un vivant se confrontant aux affres de sa propre vie avec ses propres problématiques? D'ailleurs, quelqu'un ayant vu le jour dans un village possédait il la même liberté d'action qu'un autre ? A l'origine du monde sans doute, mais maintenant ? L'être humain et le ninja à fortiori, par cette manie de toujours tout hiérarchiser, ne creusait-il pas lui même la tombe de ce libre arbitre ? Les réponses à ces questions étaient peu évidentes et peut être pas à propos, mais il n'empêchait pas qu'elles soient à l'origine de ta méfiance sur la réalité de l'existence de forces divines supérieures décidant de tout. Sans doute passé pas très loin du blasphème aux yeux du jeune homme un peu plus tôt, tu jugeas cependant plus judicieux de ne pas t'appesantir sur le sujet lorsque le récit fût terminé. Du moins, pas dans l'immédiat. D'autant que tu n'avais aucunement l'intention de plomber l'ambiance après une si belle démonstration oratoire.

un tour mort et demi-clef à capeler n'ont jamais lâché

La phrase te fît sourire alors que tu regardais ton interlocuteur attacher l'embarcation à un rocher en suivant à la lettre son propre précepte. Un tour complet, le bout le plus court par dessus le plus long pour former une boucle à l'intérieur de laquelle il inséra l'extrémité de la corde, puis bis repetita de la seconde étape pour assurer la solidité de l'amarre. Même s'il t'avait été décrit par ta mère comme un nœud provenant des contrées maritimes, tu l'avais déjà vu le pratiquer sur quelques braconniers suffisamment impétueux pour finir attachés à la branche d'un arbre, la tête en bas, implorant pour leur salut.

L'autre accepta la cigarette tendue et ne sembla pas trop mal réagir aux effets de celle-ci alors qu'il t'emmenait vers un endroit qui n'allait pas tarder à illuminer ta soirée. Arrivé face aux sept  navires mis à disposition pour la perle de l'empereur, tu ne pus masquer une joie des plus expressives en sautillant dans tous les sens. Pendant l'ensemble du descriptif qu'il en fît, tes pupilles ne cessèrent de briller de mille éclats, ton regard passant frénétiquement de l'un à l'autre pour en contempler tous les détails. Par réflexe dû à un trop plein d'émerveillement, tu tentas même de grimper sur Inaba, la forteresse, mais te ravisas craignant quelconque représailles pouvant t'empêcher de participer à la pêche du lendemain. Maintenant que tu avais vu ça, il n'y avait pas moyen, il fallait absolument que tu te qualifies pour fendre la mer, cheveux aux vents, à bord de l'un de ses monstres. La visite terminée, la tête encore pleine d'étoiles, tu ne te fis pas prier pour rouler la clope demandée, partageant avec Sanada ces instants de volutes bucoliques jusqu'à ce que vous parvîntes à sa demeure.

Le tour du propriétaire fût assez rapide, bien que pittoresque. Tu n'avais jamais vu d'habitation telle que celle-ci auparavant. Son ouverture sur le grand large et ses longs pontons avançant dans l'eau, tels les tentacules d'une pieuvre géante, lui donnait un charme indéniable. Nul doute qu'il devait faire bon vivre ici, le temps d'une pause rêveuse face à la mer. Si tu fus d'abord surpris de ne croiser personne, ton compagnon t'en expliqua rapidement les raisons et à première vue, le tableau n'était pas très reluisant. Une mère fanatique, un père alcoolique et un frère amoureux. C'était certes une vision bien simpliste de la chose, mais l'image te fît sourire. Ne restait plus qu'à déterminer lequel était le plus dans la merde parmi les trois. A priori, mieux valait ne pas trop questionner sur ce point. D'autant que ce qui suivit te ramena à la réalité de ton ventre affamé. Peut être fanatique, mais fine cuisinière la maman Masamune.

Sèches à la citronnelle, pousses de soja et riz en garniture. Après de brèves politesses, tu accompagnas ton hôte à la table et plongeas le nez dans ton assiette. Tu restas ainsi plusieurs secondes à l'observer, la tête légèrement penchée en avant, le regard grave et la mine sérieuse, quelques gouttes de sueur perlant sur ton front. D'une main, tu fis tournoyer tes baguettes, pendant que les doigts de l'autre tapotaient la table au rythme d'un orchestre de percussions. Tes yeux roulèrent dans leurs orbites quand tu pris finalement la décision, après avoir analysé la meilleure catégorisation des choses. Sacrilège ou juste névrose, le riz, les pousses de soja et le poisson se mélangeaient les uns aux autres et il te fallait absolument réparer cette ignominie pour apprécier ton repas à sa juste mesure. D'un geste souple, tu levas les baguettes vers le ciel puis les plongea vers l'assiette avec la fougue de l'aigle fondant sur sa proie. Un à un tu te saisis de chaque morceau de soja que tu déplaças dans un coin de l'auge, puis la sèche, après avoir été aseptisée de tous les grains de riz s'accrochant encore à sa chair, trouva asile dans un autre coin. Enfin, le riz fût rassemblé en trois petits tas à la triangulaire des deux autres aliments avant que tu ne glisses les baguettes dans ta bouche pour récupérer les grains encore collés. Après un soupir de soulagement, tu t'attelas à compter les lamelles de soja présentes dans ton plat, abandonnant l'idée d'en faire de même avec le riz. Enfin, tu pouvais déguster ce repas avec le plus grand des plaisirs. Tu te redressas, un sourire traversant ton visage.

-C'est tout bon Sanada kun. Bon appétit, et merci à maman Masamune pour ce repas...mmmm...c'est tellement bon...le riz est à la cuisson idéale et la fraîcheur de ce poisson ravit mes papilles...mmmm...ah oui et ne fait pas attention au manège qui vient de se dérouler...je ne supporte pas de voir les aliments se mélanger comme ça dans l'assiette, je crois que c'est névrotique...je serais incapable de te dire d'où ça vient...c'est peut être le contrecoup de mon amour pour la mixité, qu'elle soit intellectuelle, physique ou sociale...va savoir...mmmm, délicieux...tu sortis la bouteille de rhum...voilà ce qu'il manque à tout bon pirate qui se respecte..et j'ai retenu ce que tu m'a dit...à ponton escarpé, alcool modéré...auquel j'ajouterai, un bon verre de rhum ça vous forge un homme mais plusieurs enchaînés vous entraîne à l'excès...ah ah ah...ne t'inquiète pas, je ferais attention...  

Les échanges qui suivirent se perdirent dans la fumée qui recouvra bientôt l'endroit, jusqu'à ce que ton hôte n'aille se coucher après t'avoir indiqué la piaule qui t'accueillerait pour la nuit. Tu pris le temps de rassembler puis de nettoyer la vaisselle mise à disposition pour le repas, puis te dirigeas tranquillement vers ta chambre, prenant le temps d'une pause sur le ponton pour fumer ta dernière cigarette de sauge, d'un air pensif. La journée du lendemain s'annonçait sous les meilleures auspices.

La nuit se déroula sans encombres. Bercé par la houle, tu ne mis pas longtemps à t'endormir dans un bien être sûr, et c'est requinqué par un sommeil réparateur que tu te réveillas, plusieurs heures plus tard, un peu avant l'aube. Tout juste émergeant, tu profitas d'abord des premiers rayons de soleil sur une mer calme, l'astre pointant à l'horizon au fur et à mesure que tes yeux s'ouvraient à ce jour nouveau puis, sans tarder plus, tu enfilas les quelques vêtements posés au pied du lit et sortis sans faire de bruit avant que les autres ne se réveillent. Le sac sur le dos, tu te rendis en courant jusqu'au marché voisin afin d'y faire les achats nécessaires à un bon petit déjeuner. Au menu, truite argentée accompagnée de lait de soja, d’œufs frais que tu ferais pocher à ton retour ainsi que d'un morceau de pain et quelques viennoiseries au choix. Tu profitas du retour pour peaufiner ton entraînement matinal, associant au pas de course quelques génuflexions et autres acrobaties pour lancer au mieux ta journée.

Une fois rendu, tu saluas toutes les personnes réveillées et te présentas en déposant les mets sur la table tout en leur expliquant que chacun pouvait se servir à sa guise alors que tu demandais à madame Masamune si tu pouvais avoir accès à la cuisine pour préparer le poisson et les œufs. Tu pris le temps de faire connaissance sans jamais parler de l'objectif de la journée pour ne pas mettre dans l'embarras Sanada qui semblait tenir à ce que personne de sa famille ne soit au courant. Prétextant une journée de boulot, vous partîtes enfin alors que le soleil s'était maintenant fait une place de choix dans le ciel sans nuage au-dessus de vos têtes. Pourvu qu'il en soit de même toute la journée.

Lorsque vous arrivâtes sur le lieu de rendez-vous, plusieurs dizaines de badauds se massaient prêt d'une estrade de fortune, montée exprès pour l'occasion et sur laquelle un homme longiligne faisait des vocalises. Il devait bien mesurer dans les deux mètres et s'il ne débordait pas d'une musculature outrancière, sa taille le rendait impressionnant. Il avait le teint pâle, des cheveux blancs et longs, une petite moustache posée sous un nez aquilin et un sourire de façade affiché sur un visage marqué par les années. Su son crâne trônait un chapeau haut de forme multicolore tandis qu'une longue veste aussi chatoyante que le couvre-chef retombait jusqu'aux genoux, par dessus un pantalon blanc à pattes d'éléphants. Les mains calleuses, bardées de bagues plus clinquantes les unes que les autres, il ne cessait de triturer un morceau de papier sur lequel il jetait de temps en temps un coup d’œil pour s'assurer de ne rien avoir oublié.

Autour de vous, comme prévu la pêche à la perle avait regroupé un bon paquet de personnes, toutes différentes les unes des autres, leurs vêtements étant la preuve de leurs diverses origines, bien que la région soit la plus représentée, les habitants de celle-ci ayant un avantage certain grâce à leur connaissance du terrain. Certains n'avaient pas l'air d'être là pour s'amuser et tu entendis plusieurs discussions entre acolytes prêts à en découdre avec qui leur mettrais des bâtons dans les roues. D'autres planifiaient déjà le déroulement de la journée et le meilleur moyen d'arriver dans les sept premiers. Toute cette agitation te mit encore un peu plus l'eau à la bouche. Tant qu'elle ne te faisait pas boire la tasse ça devait aller. Décrochant ton sac de tes épaules, tu fis un rapide inventaire pour t'assurer que tout y était. Le masque, la tige de bambou, la salvia, le saké, le rhum et l'eau douce. Le nécessaire de survie en somme.

Se raclant la gorge de manière volontairement bruyante, l'homme sur l'estrade prit enfin la parole, une fois qu'il parvint à obtenir le silence de l'assemblée.

-Hum hum...mesdames et messieurs, vous qui êtes venus de si loin pour certains...ou vous autres qui avez grandi ici...un clin d’œil complice en direction de deux types calés juste devant la scène et quelques saluts amicaux lancés à la volée...comme vous n'êtes sans doute pas sans le savoir, je m'appelle Hideoshi Makusai et c'est moi, il y a quelques années qui aie créé ce festival de la perle...j'en suis maintenant l'organisateur attitré et l'arbitre depuis que ma retraite m'en laisse le temps...je remercie d'ailleurs mes deux fils ici présent...nouveau clin d’œil aux deux gars...qui ont permis cela en reprenant les rênes de l'entreprise familiale...je vais d'ailleurs les inviter à monter sur scène en tant que tenant du titre...les deux rejoignirent leur père...regardez bien ses visages, ce sont ceux à battre encore une fois cette année, mais croyez-moi ce ne sera pas facile car ils ont de l'expérience...Hideoshi se plaça entre les deux, une main sur l'épaule de chacun...je vous remercie également d'être venus si nombreux, car c'est grâce à vous tous que ces deux journées sont devenues mémorables et que le commerce de la perle est aussi reconnu dans le sekaï...vous connaissez déjà les règles...au top départ vous pourrez partir en quête du plus grand nombre de perles et la partie cessera au crépuscule. Après quoi nous ferons le décompte permettant de classer les sept premiers qui participeront à la chasse du lendemain...bonne chance à tous...

En attendant que le départ soit lancé, ce qui était l'affaire de quelques minutes, tu te servis un petit verre de saké en te retournant vers ton coéquipier du jour.

-Ah la la, quelle mascarade...c'est les deux types là-bas les frères Makusaï ? Et c'est leur père qui arbitre ? Je comprends mieux ce que tu me disais hier. Bon ! Ok, il nous reste quelques instants...ça va être à toi de jouer Sanada maintenant...quelques recommandations de dernière minutes ?
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Masamune Sanada
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Que diable venait-il faire au milieu de ces galères. Lui qui détestait la compétition. Tous ces gaillards physiquement impressionnants et ouvertement agressifs lui avait fait l'effet de poids accrochés sur ses pieds qui le faisaient inéxorablement retomber sur terre.

Le discours du patriarche de la famille Makusai fut aussi condescendant que les années précédentes et quand les fils furent invités sur scène, les raisons de sa présence ici s'éclairèrent à nouveau. Les dieux voulaient punir les charlatans, ils avaient envoyé Shika, il ne pouvait décemment faire marche arrière maintenant.

-Ah la la, quelle mascarade...c'est les deux types là-bas les frères Makusaï ? Et c'est leur père qui arbitre ? Je comprends mieux ce que tu me disais hier. Bon ! Ok, il nous reste quelques instants...ça va être à toi de jouer Sanada maintenant...quelques recommandations de dernière minute ?
- Qqquoi ? Répondit Sanada comme perdu dans ses pensées en tirant sur son calumet de manière frénétique. Ah oui, des recommandations... J'ai remplacé la voile ce matin, c'est un tissu beaucoup plus rigide, ce qui nous permettra une meilleure prise au vent, cependant, elle est beaucoup plus fragile. Je ne pense pas que mes poulies pourront la maintenir, j'ai donc enlever la dernière pour que tu puisses tenir l'écoute. Je pourrais ainsi me concentrer sur la navigation, et je te garantis des sensations jouissives. La force sera gigantesque, pour vraiment optimiser notre vitesse, tu vas devoir suspendre ton corps dans le vide perpendiculairement au mat dans l'optique de faire contrepoids et maintenir la voile. Tu auras les pieds bien calés dans ces interstices que j'ai taillés pour ne pas tomber dans l'eau. Si vraiment le vent nous est favorable, tu pourras te rafraîchir en te mouillant les cheveux tellement tu seras penché vers l'arrière ! Ce n'est pas très clair quand je l'explique, mais tu comprendras très vite le principe. Le fait de ne pas bloquer l'écoute va nous donner une fluidité optimale pour les changements de direction. J'ai une stratégie en tête, mais je t'en ferai part quand nous serons au large. Dépêchons-nous, tout le monde va vouloir aller vers "les quatre frères". C'est là-bas qu'est le plus gros de la marchandise, mais nous allons faire tout le contraire.
Les concurrents se dirigeaient en courant vers leur embarcation pour se placer devant les autres quand les trois coups de rame du patriarche Makusai allaient retentir.

En oubliant son angoisse et ses appréhensions, il tenta de suivre la cadence infernale de Shika, qui se faufilait entre les concurrents et les dépassaient avec une aisance presque insultante.
Il était déjà en train de fumer une de ses cigarettes de Salvia quand Sanada réussit enfin à monter sur le bateau après une lutte acharnée entres les dizaines de marins venus en découdre.

Le chemin vers le départ de la course fut long et fastidieux, les dizaines de bateaux de toutes tailles tentaient de se frayer un chemin sans abîmer la coque des autres, ce qui était éliminatoire aujourd'hui. Ainsi, les plus gros faisaient le forcing, forçant la route aux plus petits, ce qui provoquaient des encombrements et autres querelles nourris par des flots d'insultes et de menaces
Alors qu'ils se plaçaient à l'extrémité gauche de la ligne en retrait, Sanada reprit la parole en crachant des volutes de fumée.
- Tous les bateaux vont repêcher les huîtres par centaines, puis les ouvrir sur le chemin du retour pour comptabiliser leurs perles. Ils gardent les huîtres, ce qui est tout bénef pour les organisateurs. L'intérieur des coquilles est gratté, et cette poudre de nacre est vendue cher. Mais rien ne nous oblige à ramener les coquilles. Ce sont les perles qui comptent. Ils vont donc s'alourdir à mesure que le temps passe et finiront avec une vitesse fortement réduite. Mon bateau ne peut pas accueillir autant de marchandise que les autres, mais il est bien plus rapide et maniable. Tu vas plonger pour ramener les huîtres le plus vite possible, mais en plusieurs fois, pour que je puisse les ouvrir et ainsi trier les perles au fur et à mesure. On gagnera en vitesse, et cela, nous permettra de pêcher jusqu'au dernier rayon de soleil contrairement aux autres qui devront compter deux bonnes heures pour rentrer les cales pleines.
Maintenant, que les dieux soient avec nous.
Il inspira une longue bouffée d'herbes et psalmodia une prière aux dieux afin qu'ils les aident à honorer leur dessein.

En enlevant son haut-de-forme et saisissant une longue rame de bois, le patriarche Makusai se racla une nouvelle fois la gorge pour faire silence dans l'assemblée. Pendant un moment, seul le grincement des cordages et les chants des mouettes se firent entendre, une fois qu'il fut satisfait, l'organisateur de la course s'écria :

- Je déclare la chasse à la perle OUVEEEEEERTE!

Il tapa violemment à l'aide de sa rame par trois fois sur le quai et presque instantanément, les voiles des bateaux furent dépliées. Une minute plus tard, le vent entraînait les embarcations vers le large aux rythmes des chants des marins exaltés par la course.
Sanada prit le temps de finir sa prière et de regarder le tissu attaché en haut de son mat qui indiquait la direction du vent. Il lâcha une partie de la voile et l'embarcation commença à filer vers la direction opposée à la plupart des bateaux.
Le vent soufflait doucement dans leur dos et la mer était calme près des côtes, les sensations fortes n'étaient pas aux rendez-vous et Shika ne pouvait pas se pencher pour le moment, la résistance de la voile étant faible, il risquait de l'attirer vers lui et chuter. Prendre de la vitesse les aurait détourner du bon cap, c'était inutile.
La coque déchirait l'eau depuis de longues minutes, Sanada observait Shika derrière un épais nuage de fumée. Cette agilité, cette façon de ne pas craindre les concurrents ni le danger, de vivre cette course comme un amusement et un simple défi.. Cet homme était un manipulateur de chakra. Peut-être un recruteur d'Uzushiogakure? Non, les habits, l'attitude, son herbe, rien ne venait de cette région du Sekai pour sûr.
Prenant son courage à deux mains, il se lança enfin :
- Hey Shika-san, je voulais te demander, tu n'es pas obligé de me répondre, tu sais, c'est que je suis curieux de nature et.... Enfin voilà ! Je voulais savoir si tu es un shinobi, tu sais, ceux qui manipulent le chakra tout ça tout ça... C'est que tu es à peu près l'idée que je me fais de ces personnes, en moins sombre et froid, je dois te l'avouer... Désolé si ça te...

Mais les excuses furent interrompu par des cris menaçants qui venaient de tribord. Tournant la tête, Sanada aperçu deux trimarans qui fonçaient vers lui. Les marins, allongés sur les filets qui joignaient les coques avaient le sourire des déments et les yeux exorbités. Sanada tenta de changer de direction pour éloigner son navire de la trajectoire des trimarans qui tranchaient l'eau à toute allure. Le cap de Sanada était clair et il semblait que l'objectif de ces deux bateaux l'était aussi. Au lieu de ralentir à l'approche des bancs de sable et des poteaux d'huîtres perlières, ils semblaient lancer à pleine allure.
Avec la réverbération du soleil sur l'eau, il distingua une ombre longiligne entre les deux bateaux. Elle formait comme un deuxième horizon entre les navires qui coupait le ciel bleu azur.
Lorsque les bateaux furent assez proches pour distinguer les détails, il comprit que cet horizon n'était qu'une chaîne tendue entre les deux embarcations. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il se rendit compte de la manœuvre des concurrents.
Éviter un bateau était assez aisé pour lui et son embarcation aussi agile qu'un dauphin. Mais avec la longueur de cette chaîne, les deux trimarans couvraient un territoire gigantesque.

Cet horizon avait un goût de naufrage.
Et il avait moins d'une minute pour réfléchir à une parade.


Il chercha frénétiquement des yeux une échappatoire, et finit par trouver un rocher sur un banc de sable à un mille de leur position, problème, c'était pile en direction du vent contraire. Il allait devoir faire un long arc de cercle, mais les trimarans lancés ne le rateraient pas alors.
Ils ne leur restaient qu'une solution, les rames.
Remontant la voile le plus vite qu'il put, il fut bien aidé par Shika. Les deux compères s'emparèrent ensuite d'une rame chacun et se mirent à pagayer aussi vite et fort qu'ils le pouvaient. Sanada donna tout ce qu'il pouvait, lui qui n'aimait pas l'effort, il était servi, mais n'ayant pas le temps d'y penser, il se contenta de ramer en grimaçant sous l'effort. Malgré tout cela, l'embarcation vira vite du côté du Jeune Sanada qui ne pouvait rivaliser avec la force et la vigueur de Shika. L'étranger reprit la rame au jeune autochtone qui commençait à faiblir, et alors que les trimarans se faisaient de plus en plus visibles et menaçants, l'étranger fumeur de Salvia redoubla d'efforts.
De honte, Sanada s'enferma derrière un tapis de fumée, ramant avec les mains pour aider du mieux qu'il pouvait. Ils réussirent miraculeusement à éviter les assaillants de quelques dizaines de mètres seulement, se collant à un rocher assez solide pour dissuader les chasseurs de pêcheurs d'y confronter leur chaîne. Sanada fut assez surpris, le rocher semblait bien plus loin quand il avait regardé la dernière fois. Un miracle des dieux leur avait permis de survivre.

Il ne fallut qu'une seconde à l'insulaire pour comprendre qui était ces fous et pourquoi ils les attaquaient.
C'était les sbires des Makusai, les suiveurs de leur bande qui prenaient toutes les punitions à leur place quand ils étaient plus jeunes. Eux aussi avaient molesté l'enfant qu'était Sanada, il y a des années. Loin de vouloir les perles, ils étaient là pour décourager les concurrents et leur faire perdre du temps. S'ils étaient éliminés pour avoir enfoncé un bateau, ils avaient déjà rempli une partie de leur travail. La famille Makusai était richissime et les bateaux ne valaient rien aux yeux de ses corsaires.
Tout le contraire de Sanada en somme. Lui avait grandi avec ce bateau, il le connaissait par cœur, et ces trimarans avaient beau être fait pour la course, le monocoque de la famille Masamune était un trésor rapide et efficace qui avait été taillé dans des arbres choisis par les divins eux-mêmes.

* Toi tu connais chaque planches, chaque nœuds, chaque cordages de ce bateau ! Eux naviguent sur un étranger pendant que tu es sur ton meilleur ami, au nom d'Amenko, ressaisis-toi Sanada !*

- Shika- san ! Je vais prendre le grand largue et ouvrir complètement la voile, ca va être à toi de jouer ! Entoure-toi la taille de cette corde et tiens-là, elle va te ramener vers l'intérieur du bateau avec la force du vent qui s'exerce dessus, tu dois maintenir la voile et l'angle du mat le plus proche possible du centre du bateau, c'est là que tu vas devoir te pencher pour maintenir le souffle divin sur la voile !
Après des manœuvres rapides et pendant que les deux trimarans entamaient un demi-tour pour les poursuivre, Sanada déploya la voile dans son entièreté et cala son cap de sorte à former un angle droit avec la direction du vent marin.
L'effet ne tarda pas à se faire ressentir. La petite embarcation accéléra alors progressivement, jusqu'à transformer ses poursuivants acharnés en points sur la ligne d'horizon. La vitesse devenait grisante, et le bateau s'inclinait avec puissance, faisant remonter Shika à plusieurs mètres au-dessus du niveau de la mer. Avec les vagues du large et la coque qui embrassaient la houle, les deux ne tardèrent pas à être trempés d'une eau tiède qui devenait glacial au contact du vent. Et le vent, il y en avait. La voile rigide remplissait parfaitement son rôle, ce bateau n'avait jamais atteint une telle vitesse et le vent de face qu'il créait était d'une force colossale.
- Nous les avons eu! Se réjouit Sanada avec un grand sourire en changeant de cap pour faire ralentir le navire. Je n'ai jamais vu mon bâteau se pencher comme ça, normalement, on est assez proche de l'eau quand on fait ça. Je suis sûr qu'on voyait au moins la moitié de la quille quand on était à pleine vitesse! Ne tardons pas avec mes monologues, on a déjà assez perdu de temps !
Ils avaient échappé à la chaine des sbires des Makusais certes, cependant, ces derniers avaient en partie réussit leur manoeuvre, Shika et Sanada avaient perdu un temps précieux à les éviter et les semer et n'avaient encore trouvé aucune perle de ce fait.
Ils étaient arrivés dans un petit estuaire rempli de bout de bois qui semblaient immergés.

Sanada Jeta l'ancre en baissant la voile le plus vire possible et, tout en bourrant son calumet avec le pouce, se tourna vers son partenaire :

- C'est à toi de jouer Shika-San! Tu plonges et m'en ramènes vite, ainsi, je pourrai commencer à les trier pendant que tu es sous l'eau !
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Les explications paraissaient plutôt claires et l'idée de te retrouver suspendu à un fil au dessus de l'eau te faisait frétiller d'impatience comme le poisson qui ne peut s'empêcher d'être attiré par le ver au bout de l'hameçon malgré la connaissance du danger que cela représente, après qu'un congénère, peut être un frère, se soit fait harponner sous ses yeux quelques secondes plus tôt. Les pieds calés dans des sortes de petits étriers pour maintenir la stabilité, le corps perpendiculaire à la mer, et plus qu'à se laisser transporter par la sensation du vent te fouettant le visage pour te rappeler combien tu es vivant.

Une vraie foire d'empoigne accompagna le chemin jusqu'à l'embarcation, chacun jouant des coudes pour progresser. Tu observas la scène avec malice avant de te faufiler habilement dans les rares espaces dégagés de tout agglutinement de chair humaine avide d'en découdre. Si bien que tu ne tardas pas à grimper sur l'embarcation, pour hurler tes encouragements envers Sanada, à la grande surprise des autres concurrents, interpellés par tes braillements déchaînés. Après avoir pris de la hauteur, tu agitas frénétiquement les bras sur les côtés comme deux faux pour lui signifier ta position tel le phare guidant les navires en quête d'amarrage. Le jeune garçon compléta l'équipage juste avant qu'enfin le départ ne soit lancé.

Ton compagnon n'hésitant pas à utiliser une stratégie contraire à celles des autres concurrents, vous ne mîtes pas longtemps à rejoindre le large et à vous retrouver confrontés aux premières péripéties. Deux bateaux reliés entre eux par une chaîne fondirent sur vous à vive allure, barrés par des types dont les intentions semblaient aussi mauvaises que ton envie de plonger était grande. Par l'effort de quelques coups de rames bien sentis autant que grâce aux connaissances maritimes de ton capitaine, vous réussîtes in-extremis à vous extirper de ce traquenard, le chalutier venant s'abriter à l'ombre d'un rocher salvateur avant que le garçon ne te demande d'enrouler une corde à ta taille et de te cramponner solidement. C'est du moins ce que tu ressortis de ses indications.

Acquiesçant d'un signe de tête, tu pris néanmoins le temps de sortir de ton sac la bouteille de saké et de t'en enfiler une bonne rasade. Si lui parlait de souffle divin, tu avais une autre idée à lui servir.

-Yeaaah, en route Sanada kun, tu vas voir c'est le souffle du vin qui va nous porter plutôt...ah ah ah...

Tu éclatas d'un rire niais autant qu'amusé en te harnachant solidement comme demandé. D'un coup, les voiles se gonflèrent et l'embarcation fila sur l'eau à une allure ahurissante. Elle semblait planer à la surface, comme propulsée par un système d'aéroglisseurs dont le concept n'était pas dénué d'intérêt. Bringuebalé de tous côtés, tu manquas de peu, à plusieurs reprises, de saluer la coque d'un peu trop près, tandis que ton crâne effleurait l'eau dans la rotation inverse. Des effluves te revenaient en plein dans un visage souriant, exprimant ton plaisir par plusieurs cris de joie expressifs. Si ton interlocuteur remerciait régulièrement les dieux, c'est à son encontre que tu adressas ta satisfaction.

-Trop cooool Sanada kun...ça décoiffe...du pur bonheur...merci de m'avoir fait découvrir une sensation aussi grisante...

Alors que vos agresseurs n'étaient plus qu'un lointain souvenir, le Masamune ancra son navire pour qu'enfin tu puisses fournir la part de travail qui t'était échue. D'après la tactique employée, vous aviez assurément du retard sur le reste de la concurrence et il allait maintenant falloir cravacher pour rattraper celui-ci. L'objectif était simple. Amasser suffisamment de perles pour terminer entre la première et la septième place. Ajustant le matériel de plongée dont tu étais si fier pour t'assurer de l'étanchéité du masque, tu ne tardas pas à faire le grand saut. Maladroitement, tu entras dans l'eau pieds en avant, avec une grâce aléatoire, te défaisant avec dégoût des morceaux de bois flottant à la surface, puis testas ton équipement. Tu notas avec joie que tu pouvais recracher l'eau par le tube en bambou, prenant le temps de faire partager cela à ton partenaire.

-Hey, regarde Sanada kun, on dirait une baleine...nouveau jet d'eau vers le haut...ok, ok, je sais, on n'a plus le temps pour ça...mais je vais te répondre avant de plonger. Oui, je suis bien un shinobi...un de ceux qui a connu la guerre des clans, même si j'étais encore très jeune quand elles se sont terminées...mais ce n'est pas tant une fierté que ça de contribuer à tout ce que ce statut peut engendrer...et ici, je pense qu'il vaut mieux taire cette information...

Tu disparus l'instant d'après, happée par les fonds marins. Tes yeux, libres de s'égarer aux alentours sans craindre d'être irrités par le sel de mer grâce aux lunettes sous marines, s'éparpillèrent au milieu des algues et autres rochers qui servaient de point d'ancrage aux huîtres. Plusieurs poissons plus ou moins gros et autres méduses vinrent parader autour de toi, comme pour te narguer de ne pas pouvoir te déplacer avec la même aisance qu'eux dans ces eaux. Tu fus plus particulièrement frappé par le silence environnant, s’immisçant dans dans ton inconscient pour en explorer les recoins les plus obscurs. Tu étais là, seul avec toi-même, ta vie ne tenant finalement qu'à un membre retenu entre deux rochers, un combat contre un animal marin qui s'éterniserait où toutes autres choses qui pouvaient t'empêcher de remonter à la surface pour y prendre une respiration indispensable à la survie de l'être humain, qu'il soit ninja ou non. Ces instants de réflexion te permirent de recadrer ton existence et la facilité avec laquelle elle pouvait finalement s'éteindre malgré l'ensemble de tes capacités.

Une douleur aiguë à l'index droit vint te sortir de ta torpeur alors que tu posais la main sur le rocher le plus proche, attiré par un petit groupement d'huîtres semblant n'attendre que ta venue. Relevant le doigt, tu aperçus un très fin filet de sang s'en échapper alors que les raisons de cette blessure prirent l'apparence d'un oursin aux aiguilles acérées. Le laissant à son auto-défense, tu t'approchas des huîtres et les décollas de la pierre à l'aide d'un kunaï. Il y en avait en tout seize, que tu accumulas dans un filet prévu à cet effet avant de les remonter. Certaines ne contenaient sûrement pas de perles, mais ce n'était pas ton job de le découvrir et tu connaîtrais la réponse bien assez tôt après que Sanada les ait ouverte. Remontant à la surface en palmant, tu cédas le filet plein au jeune homme avant d'en récupérer un vide et de replonger avec autant d'émerveillement que la première fois. Le manège dura pas loin de deux heures avant que tu ne juges avoir fait le tour de toutes  celles accessibles du secteur.

Alors que tu étais afféré à récolter les cinq dernières, enfouies sous le sable entre deux masses rocheuses maintenues sur une autre dans un équilibre incertain, un bruit semblant provenir de la surface attira ton attention, te faisant sursauter et heurter la base de l'édifice. L'une des pierres s'effondra sur toi avant que tu ne puisses te dégager, te laissant là à te débattre avec ta propre incompétence. Surtout ne pas s'énerver et utiliser ta force pour te dégager en poussant vers le haut avec les bras tout en tirant ta jambe vers toi. Tu commençais à manquer d'air et les secondes étaient comptées, d'autant plus que plus haut, l'eau sous le bateau s'agitait avec plus d'insistance, comme ci quelqu'un le faisait bouger plus que de mesure alors qu'à ses côtés, tu pus observer un second navire jouxtant celui de ton coéquipier.

En effet, sans que tu le saches, le Masamune venait de se faire aborder par une femme fluette aux charmes indéniables et au regard aguicheur ainsi qu'un type à la carrure impressionnante qui faisait craquer ses phalanges en demandant à sa victime de quitter le navire et d'abandonner la course pendant qu'ils s'occuperaient de récupérer le butin accumuler avant d'attendre de pied ferme le gars encore sous l'eau, à savoir toi. Tout en faisant glisser un doigt vagabond contre le torse de Sanada, la femme surenchérit en promettant au pêcheur un cadeau personnel s'il acceptait de tout abandonner immédiatement.

Pendant ce temps, tu continuais à te débattre, faisant remonter à la surface, un nombre croissant de bulles éclatant de manière désordonnée et indiquant que tout ne se déroulait pas comme prévu.
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Masamune Sanada
Masamune Sanada
Uzushio no Chunin
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Fiche du Ninja
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Shika était affublé de ses objets exotiques lui permettant de respirer à la surface de l'eau tout en voyant les fonds marins. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Nara était efficace et remontait les huîtres avec une régularité exemplaire.
Pendant ses plongées, Sanada ne pouvait s'empêcher d'imaginer le shinobi dans ses œuvres, il avait dû connaître des batailles et entraînements épiques, des péripéties et des épreuves romanesques. Le jeune perliculteur s'interrogeait sur les facultés extraordinaires de Shika. Il avait lui-même vu certaines Gurain affectées à la protection des bateaux de transport marcher sur l'eau comme si c'était de la terre ferme. Une de ses marcheuses aquatiques ne devait pas avoir plus de quize ans, Shika, qui parraissait  être un shinobi de la force de l'âge devait sûrement accomplir des choses dont même Sanada ne pouvait rêver.

Absorbé dans ses pensées, il travaillait en même temps. Glissant une lame très fine entre les deux coquilles de l'huître, il s'assurait, avant de les ouvrir, qu'elle contenait une perle, en ressentant la matière dure qui venait taper contre la lame. Cela lui permettait de gagner du temps en ouvrant que celles où une perle était logée tout en permettant aux autres une survie et une nouvelle chance de produire la merveilleuse sphère de nacre qui faisait la réputation de l'île.
Il plaçait les perles dans un sac de lin à ses pieds et reproduisait le processus encore et encore.

Le rythme était bon, et la récolte fructueuse, personne n'ayant tenté de rafler les perles dans cette partie des côtes.
Shika était reparti, selon ses dires, pour la dernière plongée. Sanada était donc affairé à compter les perles quand il aperçut une embarcation qui était déjà proche, derrière lui.
Il se leva et cacha immédiatement le sac sous le manche du gouvernail dans un endroit sûr, le jeune homme se pencha pour regarder où en était Shika, à part quelques bulles qui remontaient de façon régulière à la surface indiquant que le shinobi était encore en apnée, les eaux pourtant claires masquaient Shika qui étaient un peu trop profond pour que les rayons du soleil ne le fassent apparaître.*
*Pas de panique Sana, tu vas t'en sortir, vous allez vous en sortir. *

Le bateau était à moins de cinquante mètres de l'embarcation du Masamune, il pouvait maintenant distinguer deux silhouettes à bord, l'une imposante et carré, l'autre en totale opposition avec la première, fine et petite.
À mesure qu'ils avançaient dans leur direction, Sanada n'eut plus de doute, c'est à lui qu'ils voulaient parler. Par réflexe, il bloqua son gouvernail de façon à ce que le bateau aille tout droit s'il devait abaisser la voile en urgence pour s'enfuir, il ne pouvait être à deux endroits à la fois.

- Hoy jeune pêcheur ! Cria la silhouette imposante qui était devenue un grand homme bourru et barbu portant une masse à la main. Sanada regarda d'un air affolé vers l'endroit où Shika avait plongé, toujours pas de signe de lui. L'embarcation était maintenant à quelques mètres du bateau de Sanada celui-ci se décida enfin à parler :
- N'avancez plus ! Jetez l'ancre où j'abaisse la voile tout de suite, et vous savez comme moi que vous ne pourrez me suivre !
- Du calme, beau gosse. dit la jeune fille qui accompagnait le barbu. Nous sommes là pour un marché, rien de plus. Tosan, jette l'ancre ! Fit-elle en s'adressant à son partenaire. Voilà qui montre notre bonne foi. Dit-elle enfin pendant que le bateau s'immobilisait à trois mètres de l'embarcation du jeune homme. L'homme exhiba sa masse avec un sourire vicieux.
- Je peux te faire couler en un coup de masse mon petit, alors, donne-nous tes perles et je laisserai ce joli bateau tel qu'il est.
- Tais-toi ! Interrompit la jeune femme. Moi, je te promets une folle nuit si tu me donnes tes perles. Qu'est-ce que c'est des perles ? Et puis, tu ne comptes quand même pas arriver dans les septs premiers tout seul non ? Tu me donnes les perles, et je te fais découvrir le goût du paradis. Ouvrant délicatement son kimono, elle dévoila une partie de sa sublime anatomie ce qui plongea Sanada dans un étrange malaise coupé de désir.

* Que Karo me pardonne d'avoir été détourné de l'amour véritable pour m'enfouir dans le désir* Pensa-t-il en se ressaisissant. Il ne pouvait céder à ce genre d'avances, et puis, il n'était pas tout seul dans ce bateau, Shika était son partenaire, il ne pouvait le laisser au fond de l'océan...*

Shika !!!!!

Cela faisait un moment qu'il était au fond, Sanada venait de s'en rendre compte, trop absorbé par la visite des racketteurs. Il se pencha pour voir si le shinobi était remonté discrètement à la surface, ayant entendu le grabuge et l'agitation sur le bateau. Mais aucun signe.
C'est alors qu'il vit de grosses bulles perler à la surface, des bulles bien trop grosses et dans un rythme bien trop irrégulier pour être de la décompensation de pression. Sanada avait grandi dans l'eau et certains signes ne trompaient pas. Shika avait un problème au fond. Sanada rassembla toutes ses forces et sa foi dans les divins pour ne pas céder à la panique, tout allait trop vite dans sa tête, il retournait les problèmes dans tous les sens sans jamais trouver une solution.
Il y avait ces racketteurs qui l'empêchaient de bouger, à la moindre manœuvre, ils s'élanceraient vers lui. Le temps de remonter l'ancre et de jeter les voiles, il avait moins d'une minute pour tenter de voir le problème de Shika et le résoudre tout en fuyant. C'était tout simplement impossible. Il pria et pria sous les regards amusés de la jeune fille et du colosse qui attendaient sa réponse avec la satisfaction de savoir qu'il n'avait pas le choix.
Mais les dieux avaient envoyé Shika, il était béni pour cette course, Jashin n'allait pas couper son fil du destin aujourd'hui, il avait confiance.

Il ne lui restait qu'une solution, aussi désespérée soit-elle, il se devait d'essayer au moins.

Se jetant sur la longue corde attachée au mat qui traînait par terre, il l'attacha rapidement à la taille en s'assurant de forcer sur le nœud coulissant. Il tira sur la drisse avec force pour abaisser la voile complètement tout en soulevant, du plus vite qu'il pouvait, la petite ancre. Le bateau commença aussitôt à prendre le vent. Sanada se précipita sur les sacs pleins d'huîtres qui ne contenaient pas de perle et qu'il comptait jeter à la mer avant de repartir, s'y agrippa puis couru vers l'arrière du bateau qui avançait de plus en plus vite. Il prit appui sur son embarcation et sauta à l'endroit même où il avait vu les grosses bulles apparaître.

Le poids des huîtres le fit couler vite et en ligne droite, appuyé par ses coups de jambes frénétiques. Passé le choc de la plongée et les centaines de millions de petites bulles qui l'aveuglaient, il tenta de voir, même si tout était trouble, Shika. Il s'approchait du fond quand il aperçut le Nara bloqué par une pierre à quelques mètres à peine. Le temps était compté, la corde n'était pas infinie, et Sanada se retrouverait tôt ou tard emporté par le bateau sans pilote qui filait à la surface. Ses jambes brûlaient atrocement et ses oreilles semblaient sur le point d'éclater quand il réussit in extremis à attraper la main de Shika en lâchant ses sacs lestés.
Il tenta de pousser avec le shinobi pour l'extraire de ce piège quand il sentit la corde tirer. Par réflexe, il s'accrocha désespérement à Shika qui fut entraîné avec lui par la force colossale qu'appliquait le vent sur la voile de l'embarcation.
La Nara était libéré et ils étaient maintenant traînés à vive allure par le bateau fantôme. Avec un effort colossal, Sanada réussit à remonter en grimpant à la corde, derrière Shika qui avait ouvert le bal.
La première bouffée d'oxygène fut gâchée par les remous de l'eau et Sanada prit la tasse. Toussant et suffoquant, mais dans un état euphorique, il se laissa traîner, épuisé, quelques instants avant de remonter dans un dernier effort, aidé par la main ferme de Shika qui était déjà remonté sur le bateau.
Sanada se releva péniblement et regarda vers l'arrière, le couple semblaient les suivre depuis, mais ils s'étaient arrêtés au moment où Sanada les regardaient.

Ne comprenant pas, il regarda le cap du bateau. Droit devant, la grande barrière de corail leur faisait face. Et ils allaient s'empaler dessus si rien n'était fait.

- Shika, jette l'ancre ! Cria Sanada et détachant le gouvernail. S'il tournait, le flanc allait prendre le choc, et l'embarcation prendrait l'eau de toutes parts. C'était trop tard, ils ne pouvaient pas l'esquiver. Sanada avait renforcé l'avant de la proue avec des plaques de bambous. Espérant que cela passe, il tenta de trouver un passage où les coraux n'étaient pas tranchants et solides comme des katanas.
Se préparant pour le choc, il prévint son partenaire et se cala au fermement le plus bas possible.
Le choc fut terrible, des objets éparses furent expulsés vers l'eau. Après quelques secondes de panique, Sanada pu constater avec joie que le bruit et le choc avaient excédés les dégâts subit par le bateau. L'eau commençait à rentrer certes, mais c'était encore gérable.

- Waouh! Dit Sanada en sortant son calumet pour le bourrer de plantes et de résine. Je peux te dire une chose mon ami, je me souviendrai de cette aventure toute ma vie. Bizarrement, le plaisir que je prends est proportionnel au niveau de danger de la situation. Je ne me connaisais pas aussi casse-cou! La fumée fut la récompense parfaite et Sanada profita quelques instants de ces moments de répits. Bon! j'ai deux nouvelles pour toi. La bonne, c'est que les huitres ici sont les plus grosses, la perle de l'empereur vient presque tout le temps de cet endroit. C'est un cercle entouré de coraux, on l'appelle la grande barrière, il existe un trou dans cette barrière, mais il est d'à peine deux mètres, enfin bon, tu le verras quand nous repartirons. La bonne nouvelle, c'est donc que si on pêche ici, nous avons de bonne chance de rattraper notre retard. La mauvaise nouvelle, c'est que le centre de la grande barrière est infesté de requins, de murènes, et même de créatures horrifiantes selon les légendes du village. Donc, comme c'est toi qui plonge, je te laisse le choix. Mais on ne pourra prétendre au top dix sans cela. Et puis, tu pourras peut-être te défendre avec tes pouvoirs !

Sanada attrapa un petit sceau en entreprit de vider l'eau qui commençait à s'accumuler vers l'avant du bateau.
- Cette fuite n'est pas grand-chose, si on vide régulièrement le bateau, on pourra finir la journée ! Alors, on fait quoi ? Dit le jeune homme dans un sourire camouflé par la fumée compacte.
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Saleté de rocher. Surtout garder ton calme, ne pas paniquer, même si le souffle venait à te manquer. Tu continuais d'essayer de soulever le rocher tout en maudissant ton passif de fumeur qui te ferait assurément perdre quelques précieuses secondes d'autonomie respiratoire. Pour ne rien arranger, plusieurs mètres plus haut, les remous créés par les mouvements du bateau s'accentuaient, la coque oscillant de gauche à droite avec de plus en plus d'intensité. Sanada avait un problème, c'était certain. Et toi tu te retrouvais là. De toute manière, tu ne pouvais rien pour lui tant que tu n'étais pas extirpé de la caillasse.

Tu abaissas tes paupières pour prendre le temps de réfléchir, afin de jauger de la stratégie la plus pertinente à employer. Après quelques secondes, l'idée était là. Tu rouvris les yeux en malaxant ton chakra, prêt à manipuler les mudras nécessaires quand une huître gigantesque coula à pic, droit dans ta direction. Tu écarquillas de grands yeux qui paraissaient grossis par l'effet loupe imposé par tes lunettes. Un obstacle de plus à surmonter! Une huître mutante probablement venue ici pour venger ses comparses arrachées par la force à leur habitat naturel. Un Kuchiyose peut être, quoique l'idée de voir un shinobi maîtriser un pacte d'invocation de ce type te fit sourire. Alors que l'huître traçait sa route à vive allure, tu terminas le processus nécessaire à l'accomplissement de ta technique.

Une main d'ombre gigantesque s'éleva par dessus toi pour venir se fracasser plusieurs fois successivement contre le rocher rebelle. Celui-ci vacilla mais ne rompit pas, la main d'ombre probablement entravée par l'eau environnante. Changeant de tactique, tu apposas ton kagezukami contre la paroi et fit pousser la main du plus fort qu'elle pouvait, jusqu'à ce qu'enfin la roche ne s'éleva de quelques centimètres, suffisamment pour dégager le membre bloqué. Sans que tu ne comprennes ce qui t'arrivait, trop concentré sur ton propre sauvetage, tu remarquas tout juste l'huître géante, immobile à tes côté et finalement identifiée comme un amas de coquilles vides, avant de te retrouvé propulser vers le haut à une vitesse que tu ne pouvais maîtriser correctement, une main t'empoignant fermement le col. Mirant vers la surface tu t'aperçus que le navire de Sanada n'était plus ancré et qu'il s'éloignait de celui qui l'avait accosté. C'est avec satisfaction que ton regard remontas le long du bras qui t'agrippait pour tomber sur le visage du Masamune qui ne semblait pas au mieux de sa forme. Malgré ses ennuis et ses craintes, il n'avait pas hésité à plonger pour t'aider. Cela relevait du courage autant que de la confiance que tu pourrais désormais lui accorder.

Lentement, cette attache te ramena à la surface de l'eau pour qu'enfin tu puisses trouver la prise d'air indispensable pour pouvoir continuer l'aventure. Ton corps se retrouva bringuebaler dans tous les sens, rebondissant sur les vagues, tantôt sur le ventre, tantôt sur le dos. La sensation était incroyable et tu ne pus t'empêcher d'exprimer ton contentement à chaque fois que tu en avais la possibilité.

-YEEEEEAAAAAAAHHHHH...bloub bloub bloub...C'EST TROP BI...bloub bloub...WOOOHHHH...bloub...J'ADO...bloub bloub...SANA...bloub bloub bloub...

Profitant à plein de l'ivresse du moment, une vague de bonheur t'envahit des pieds à la tête. Tu ne regrettas qu'une chose. De ne pas maîtriser le suimen, car tu t'imaginais déjà calant tes deux pieds sur l'eau dans une position semi accroupie et te laissant traîner à cette allure par l'embarcation. Tu pensas d'ailleurs que l'idée d'une telle pratique se devait d'être approfondie dans un futur proche. Pour le nom de la discipline, tu l'avais déjà. Ce serait le sui nautique!

Après avoir fait le plein d'émotions fortes, tu te décidas à rejoindre tant bien que mal le bateau avant d'y grimper aidant ton partenaire d'une main accueillante lorsqu'il t'imita. Évidemment il aurait été bien trop simple que les choses se tassent et que les embûches ne cessent en cet instant. Tu entendis l'autre te hurler de jeter l'ancre, ce que tu fis dans l'instant sans même connaître les raisons de cette soudaine alerte. Ce ne fut qu'en découvrant le pêcheur se cramponner à tout ce qu'il pouvait que tu compris le souci, ton regard jonglant entre le Masamune et la barrière de corail qui vous faisait face. Peut être l'ancre jetée ralentirait-elle votre course, mais aucun doute que ce ne serait pas assez pour éviter l'ensemble des dommages. Ne restait plus qu'à attendre de voir jusqu'à quel point vous seriez abîmés. Copiant ton coéquipier, tu t'enroulas autour du mât tout en saisissant les poignées qui s'offraient à toi. Le choc fut aussi bruyant que fracassant. Ton crâne frappa plusieurs fois le mât mais tu tins bon, en tout cas suffisamment pour être vivant et pouvoir constater les dégâts, qui étaient finalement modérés au regard de la violence de la collision.

-Je peux te dire une chose mon ami, je me souviendrai de cette aventure toute ma vie. Bizarrement, le plaisir que je prends est proportionnel au niveau de danger de la situation.

Un grand sourire marquant ton approbation traversa ton visage. Tu ne voyais que trop bien de quoi il parlait.

-Je vois très bien de quoi tu parles, et d'après moi, ça n'a rien de bizarre Sanada kun. C'est biologique. Notre corps sécrète différentes hormones qui agissent sur nos émotions en fonction des situations. L'adrénaline par exemple, c'est un truc fabuleux que tu ne peux ressentir à son maximum que si tu mets quelque chose en jeu. A quoi bon passer sa vie si on ne prend jamais les risques qui la mette en valeur...

S'ensuivit une explication qui te fit saliver encore un peu plus. Si tu n'aimais pas te mettre en avant, tu n'en étais pas moins un compétiteur dans l'âme, et si le hasard, ou le destin comme aimait à le répéter ton partenaire, vous avait amener jusqu'ici et vous donnait la possibilité de refaire votre retard, alors rien à foutre des requins, il fallait tenter votre chance. Tu n'hésitas pas une seconde à plonger de nouveau, bien décidé à faire ce qu'il fallait pour être dans les sept premiers.

Pour accélérer le travail, tu invoquas quatre clones à ton effigie que tu équipas chacun d'un kunaï, autant pour t'assister dans la récolte que pour assurer ta sécurité en cas d'attaques de squales, de manière à ce qu'au moins l'un d'entre vous puisse toujours resté concentré sur l'objectif à atteindre. Vous plongeâtes tous les cinq simultanément, assurant des remontées de perles régulières. Sanada croulait sous le travail, ayant à peine le temps de tirer sur sa pipe entre deux arrivées. Vous n'aviez plus aucun visu sur les autres concurrents, et de fait, n'aviez aucune idée de leurs propres avancées. Ce qui était sûr, c'est qu'étant donné la vitesse de votre embarcation, entrevue plus tôt, il ne vous faudrait pas plus de quinze minutes pour regagner la ligne d'arrivée, qui était aussi celle du départ.

De nouveau en apnée, tu grattais, perçais, décrochais, en prenant soin d'abîmer le moins possible l'écosystème environnant. Quelques requins attirés par les vibrations engendrées par vos recherches tentèrent bien leur chance mais furent immédiatement repoussés par tes clones ou toi même, tes copies se dissipant les unes après les autres à la suite d'âpres batailles qui virent leurs opposant fuir, apeurés et surpris de voir leur repas disparaître en fumée sans même avoir pu se délecter du goût de la chaire humaine. Alors que tu remontais déposer les huîtres récoltées pour la énième fois, Sanada t'indiqua qu'il restait assez de temps pour une dernière plongée, mais pas plus. Tu t'empressas de repartir vers le fond, repérant un petit amas que tu t'évertuas à placer dans le filet prévu à cet effet. A peine avais-tu terminé qu'un nouveau prédateur, plus gros que les autres fit son apparition au-dessus de toi, dessinant des cercles. L'affronter aurait pu être une solution, mais pas garanti et source de perte d'un temps désormais précieux.

De quelques battements de jambes, tu initias ta remontée, le plus discrètement possible, mais pas suffisamment pour échapper à la vigilance de l'animal qui te fonça dessus. Patientant jusqu'à ce qu'il soit à peine à un mètre de toi, tu l'esquivas en accélérant encore ton mouvement de jambes, puis fila à toute allure vers la surface, l'autre marquant un temps d'arrêt avant de te prendre en chasse. Sortant la tête de l'eau, tu hurla au Masamune de venir t'aider, ce qu'il fit, ton orteil droit passant à quelques centimètres de finir dans l'estomac de la bête.

L'agitation était de mise, il ne vous restait que douze minutes pour retourner sur la rive sous peine d'être disqualifiés, voire spoliés par tous. Non seulement tu tenais à participer à la grand messe du lendemain, mais en plus tu ne souhaitais pas des moqueries supplémentaires à ton compagnon.

-Sanada-kun, c'est le moment de montrer ce que ton navire à dans le ventre...on va y arriver!

Tu regardas le jeune garçon s'affairer, gonflant les voiles jusqu'à des limites qu'elles mêmes ne devaient pas supposer, tirant sur une corde par ci, une autre par là, tandis que, à la barre, tu t'occupais de maintenir le cap en suivant avec précision chaque indication qu'il te donnait. C'était bien là le seul poste que tu pouvais occuper pour te rendre utile.

Plus le chalutier se rapprochait du bord, plus la voix de l'organisateur se faisait audible.

-Et plus que une minute...brailla t-il d'une voix nasillarde.

-Vas-y Sanada kun...on va y arriver...aaaaaalllllleeeeeeerrrrrrrr...

Le visage éclairé d'un sourire qui en disait long sur le plaisir que tu prenais, tu encourageas ton coéquipier jusqu'à t'égosiller, tandis que tes pupilles brillaient de mille feux en fixant la ligne d'arrivée.

-Plus que trente secondes alors que...attendez, je vois encore un navire qui arrive...oh, mais attendez, c'est le petit Masamune...hé hé...

A ces paroles, quelques rires mesquins s'élevèrent au-dessus de l'assemblée, accompagnées de commentaires peu élogieux.

-Plus que vingts secondes...y arriveront-ils ?

-Aller Sanada, on y est presque...un dernier effort...

-Quinze secondes...

-Bordel, on va pas s'arrêter là, pense à la course de demain...tu vas leur faire fermer leur bouche à ces morveux...

-Douze secondes...

-Aller Masamune kun, pour Amenko et tous ceux qui te soutiennent, c'est ton jour...

-Neuf secondes...

-AAAAAAAAAAAALLLLLLLLLEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERRRRRRRRRRRRR...

-Huit...sept...six...

Le garçon donna tout ce qu'il avait, jetant ses dernières forces dans la bataille. Quatre secondes, c'est tout ce qu'il restait pour conclure, mais vous y parvîntes finalement, au nez et à la barbe de tout ceux qui le moquaient l'instant d'avant.

Épuisé, tu te laissas glisser sur le pont. Observant les premiers rayons lunaires avec la satisfaction du devoir accompli. Le reste ne dépendait plus de vous.

Le verdict tomba deux heures plus tard. Vous aviez récolté cent soixante dix-huit perles, ce qui vous menait à la  quatrième place. Vous étiez donc qualifiés pour le jour suivant et auriez la possibilité d'être les quatrièmes à choisir votre embarcation.

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Fiche du Ninja
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Sanada avait le plus grand mal à suivre la cadence. Les Shika se relayaient à un rythme effréné, se maintenant à la coque d'une main pour balancer les sacs d'huîtres avant de replonger aussi vite dans l'eau turquoise.
Quelquefois, le travail du jeune perliculteur était interrompu par des mouvements saccadés dans l'eau indiquant qu'un des clones de Shika était aux prises avec un prédateur. C'était la première fois que Sanada voyait les pouvoirs shinobi. Les contes et légendes racontant qu'un seul de ces guerriers pouvait terrasser un régiment devenaient moins fictionnelles à la vue des pouvoirs de Shika. Les clones semblaient, de plus, avoir la même agilité et aisance que l'original.
Passé le choc des premiers affrontements avec pour seul épilogue une volute de fumée qui s'échappait dans des bulles à la surface, il ne fit guère attention à ce qui se passait sous l'eau, bien trop occupé à trier les huîtres puis les ouvrir pour en extraire la délicate sphère de nacre.
Le temps et le soleil filaient à une allure rapide, chaque fois que Sanada levait les yeux au ciel, la course de l'astre semblait avoir fait un bond en avant.

Quand le dernier Shika, et heureusement celui de chair et d'os qui avait survécu à l'attaque des squales remonta un panier, Sanada sortit de son labeur et se précipita vers lui.

- Shika-san, tu as peut-être le temps pour un dernier voyage, mais pas plus. Nous allons manquer de temps, le vent réel n'est pas très rapide, il faudra compter sur le vent apparent pour prendre de la vitesse. Sans un autre mot, il retourna à sa besogne pendant que le Shinobi replongeait, laissant le tube de bambou disparaître en dernier, lentement, donnant la drôle impression que cette plante marchait dans une eau de plus en plus profonde.

Quelques minutes passèrent, bien qu'aux yeux de Sanada, ce fut des secondes tant il avait à faire, quand soudain, il entendit son partenaire l'appeler à l'aide derrière le bruit de l'eau qui s'agite.
Se précipitant vers le côté, il aperçut Shika qui nageait à une vitesse plus qu'honorable. Et il avait de bonnes raisons, les ailerons de deux requins apparurent à quelques mètres du shinobi. Cette position indiquait que les prédateurs cherchaient leur proie, les remous qu'avait provoqués Shika avaient désorienté les bêtes, mais pour quelques secondes seulement. Les ailerons s'enfoncèrent dans l'eau turquoise, indiquant que les squales avaient repris contact avec l'odeur de Shika et s'apprettaient à foncer dessus.
Sanada s'empara de la corde qui était accrochée à une planche de bois et servait en cas de chute à la mer et la jeta vers son partenaire. Celui-ci l'attrapa au vol et la tenant fermement devant lui, redoubla le battement de ses pieds tandis que Sanada tirait de toutes ses forces en tentant de faire glisser la corde derrière lui pour ne pas freiner la fuite de Shika. Arrivé sous la coque, celui-ci se souleva sans peine et retomba au pied du jeune Masamune. Il ne semblait pas tremblant ni angoissé par l'épreuve qu'il venait de surmonter, sans attendre, il se releva en regardant la position du soleil.

- Sanada-kun, c'est le moment de montrer ce que ton navire à dans le ventre... On va y arriver !

Avec un grand sourire, Sanada remit sa capuche et fonça détacher l'écoute pour pouvoir la régler au centimètre. Il demanda à Shika de tenir la barre et leva l'ancre pendant que les voiles se gonflaient au vent.

- Tu vas suivre ce cap. Dit-il à Shika en indiquant une direction de la main. Vois-tu, il y a le vent réel, celui que l'on ressent quand on est immobile, en avançant, on créée un vent de face, tu le ressens déjà n'est-ce pas ? C'est le vent apparent, et c'est celui-là qu'on va utiliser pour aller plus vite. Je vais donc ajuster la voile à mesure que l'on va accélérer, il est important que tu suives le mouvement du bateau, un virage trop serré et c'est la moitié de la vitesse de notre embarcation qui est mangée. Je te ferai signe de la main pour les directions. Pour le reste, c'est entre les mains des dieux !

Avec un sourire, il ralluma sa pipe et s'affaira pendant que Shika tenait fermement la barre. Dix minutes, c'était court, peut-être trop. Il l'avait déjà fait avec son frère, mais les conditions étaient beaucoup plus favorables.Le bateau filait et la ligne d'arrivée était maintenant en vue. La voix du speaker se fit entendre alors que les derniers bateaux attachaient déjà leurs amarres.

-Et plus qu'une minute...Brailla-t-il d'une voix nasillarde.

-Vas-y Sanada kun... On va y arriver...aaaaaalllllleeeeeeerrrrrrrr... Dit Shika qui avait parfaitement maintenu le cap pour optimiser la trajectoire du bateau. Sanada regarda son partenaire avec une certaine admiration, les dangers et les risques ne semblaient être que des aventures de plus pour Shika et rien ne semblait le détourner de son objectif. Sanada se précipita à l'avant du bateau et jeta tout ce qui traînait et qui alourdissait le bateau, dont une pléthore de livres qu'il n'avait pas encore lu. Mais le sacrifice en valait la chandelle. Pour la première fois de sa vie, il était protagoniste d'une histoire et non pas juste spectateur.

Le bateau accéléra encore un petit peu. La ligne était à quelques dizaines de mètres et Sanada entendait déjà les rires médisants des villageois qui ne lui pardonnait pas l'affront de concourir avec un étranger à une course appartenant aux Makusai.

-Plus que vingts secondes...y arriveront-ils ?

-Aller Sanada, on y est presque...un dernier effort...

Sanada tînt l'écoute, ils avaient la meilleure prise au vent, mais une petite brise, une seule, réduirait leurs espoirs à néant.

-Quinze secondes...

-Bordel, on va pas s'arrêter là, pense à la course de demain...tu vas leur faire fermer leur bouche à ces morveux...
Il avait raison, lui aussi avait le droit de vivre. Il se souvint des phrases réconfortantes de sa mère lorsqu'il revenait petit, après avoir été molesté par les garçons du village pour son apparence de fille et qu'il désirait se venger." Celui qui a pu boire à l'océan de la vie mérite de boire à ton petit ruisseau dit le Sage, tu as le droit d'être ici, et si les dieux en ont décidés ainsi, aucun mortel ne peut te juger illégitime. Si tu veux être sage aussi, accepte-toi, et deviens ce que tu es."

-Douze secondes...-

-Aller Masamune kun, pour Amenko et tous ceux qui te soutiennent, c'est ton jour..."

"Ô Aminko, déesse, ne souffle pas sur ma voile par pitié, par pitié" pria-t-il en silence, le regard fixé sur la ligne d'arrivée.

-Neuf secondes...

-AAAAAAAAAAAALLLLLLLLLEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEERRRRRRRRRRRRR...

-Huit...sept...six...

- ON Y EST!!! ON L'A FAIT SHIKA-SAN !!!

Ils y étaient parvenus, quatre petites secondes avant la fin de la course. De mémoire, il n'avait jamais vu un bateau finir aussi tard l'épreuve, il espérait maintenant être qualifié pour "la course de l'empereur" mais malgré l'appréhension et la fatigue, il ne pouvait pas décrocher le sourire qu'il arborait.
Pendant le décompte, ils s'installèrent sur un quai en retrait pour pouvoir fumer à leur aise.
Le tumulte était assez loin pour laisser le bruit de la mer parvenir à leurs oreilles.
Sanada était silencieux pour une fois, comme si les deux avaient besoin d'apprécier ce moment, et que dorénavant, le silence ne serait pas un signe de gêne entre eux. Marque de la plus grande confiance.

Deux heures plus tard, ils se retrouvèrent entre les concurrents, dont certaines têtes rencontrées plutôt qui n'avaient pas l'air enchantés de les avoir vus réussir. La jeune femme qui avait dragué Sanada ne semblait plus du tout aussi charmante et fusillait littéralement du regard le jeune Masamune.

- Tout le monde, s'il vous plaît, s'il vous plaît ! Dit le patriarche Hidéoshi Makusai en se raclant la gorge comme à son habitude. J'ai ici les résultats de la pêche à la perle. Bien sûr et comme toujours, je voudrais saluer mes fils, qui finissent premier et vont représenter avec honneur Shima-Biizo. Le temps était interminable, Sanada n'osait même pas regarder l'estrade où les troisièmes trônaient maintenant aux côtés des vainqueurs et des seconds.
La quatrième place est attribuée à Masamune Sanada et un certain Shiuka, étranger venu honorer de sa présence cette compétiton. Sanada ne remarqua pas le ton impérieux et ironique du Makusai, il n'avait entendu qu'une chose, ils étaient quatrièmes. Ils allaient pouvoir choisir un bon bateau, et surtout, ils allaient vraiment participer àcette course. Il s'enfonça dans sa capuche une fois sur l'estrade, évitant les regards au maximum et tirant frénétiquement sur sa pipe.

Lorsque tous les participants furent annoncés et salués, ils reçurent leurs récompenses en perles, puis, le père des vainqueurs reprit la parole.

-Bien ! Maintenant que tout cela est fini, j'ai quelques nouvelles à vous donner sur la course.
Après délibération du conseil des sages et afin de faire évoluer notre bel évènement, nous avons décidé de changer quelque peu les règles. Les trois premières équipes peuvent prendre jusqu'à trois équipiers en plus sur leurs seigneurs des mers. Les autres équipes ne peuvent pas recruter de nouvelles personnes. Vous aurez deux jours et non une nuit comme à l'accoutumé pour parfaire vos embarcations. Tout achat au marché de la voile est autorisé, avec les perles gagnées aujourd'hui. Aucun sabotage n'est permis avant le début de la course. Voilà, maintenant nous allons procéder à la sélection des sept seigneurs.


Les Makusai prirent sans surprise l'étoile, avec un équipage et deux jours pour améliorer le navire, ils seraient plus que jamais les favoris. Les seconds optèrent pour Inaba la forteresse. Ensuite, ce fut le tour de la flèche d'être prise. Puis, ce fut à Sanada et Shika de choisir. Sans hésiter, Sanada se dirigea vers Kimura La Constellation avec l'appui de Shika, le dernier des bateaux et celui qui tout le monde redoutait d'avoir. C'était le seul qui restait qui avait pour avantage d'être navigable à deux aisément et de plus, il possédait une carte détaillée et une boussole, un avantage stratégique pour se repérer dans les environs.
S'ils gagnaient, il fallait le faire sur celui que tout le monde croyait maudit. Avec deux jours de travail, ils pourraient sans doute le rendre plus rapide et coriace. Quelques heures de dur labeur se profilaient à l'horizon, mais le temps était à la fête.

Des tentes avaient été aménagées pour les étrangers et les participants à la course. Ils passèrent donc leur soirée à faire la fête sur le port avec les spectateurs et les participants.

Sanada se sentait épuisé. Il ne savait pas où était Shika.
" Avec le débit de rhum que déversent les serveurs et serveuses aux convives, il doit se sentir dans son élément." Se dit-il avec un sourire.

Il partit donc s'allonger dans la tente et s'endormit presque aussitôt épuisé par l'inoubliable journée qu'il venait de vivre, avec les chants des marins éméchés pour berceuse.
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Alors que tu étais en train d'extérioriser ta joie en accueillant le verdict qui vous plaçait à la quatrième place, le père Makusaï joua les rabats-joies en vous informant des règles nouvellement conçues. Quelle mascarade! Peut être sentait-il le vent du boulet se rapprocher chaque année pour ses fils et avait-il ainsi décider de leur donner un avantage supplémentaire, toujours était-il que ces changements puaient la tricherie. Les deux frangins, leaders de la première épreuves, émirent un rictus de satisfaction qui en disait long sur leur implication dans cette acte sournois, pendant que les deux équipes suivantes se frottaient les mains pour cet avantage non négligeable. Fronçant d'abord un sourcil d'agacement, tu repris rapidement le fil de ta sérénité. Ce n'était certainement pas une bande d'hypocrites qui allaient te gâcher le plaisir d'être ici et de participer à la perle de l'empereur. D'autant que s'il y avait bien un jeu dans lequel les Nara excellaient, c'était bien celui de dupe.

C'est avec cette idée en tête que tu participas activement au banquet qui fût donné à la suite, repérant les six autres concurrents puis les observant avec minutie, tandis que tu perdis rapidement de vue ton coéquipier. Les premiers étaient donc, pour la énième fois, les frères Makusaï, Makaï et Kusaï, histoire de montrer la grande imagination familiale, rois de la gruge en tout genre. Eux étaient intouchables et tu les observas fanfaronner sans les approcher.

Les seconds, étaient également un duo masculin composés de Kuro, un homme élancé et affublé d'une paire de lunettes rondes qu'il remontait systématiquement du bout de son index droit. Il était fort cultivé et faisait montre d'une intelligence rare en terme de stratégie, ce que tu découvris en l'écoutant se vanter de ses exploits concernant la pêche du jour. Son partenaire Danshi, plus discret, était doté d'une cage thoracique impressionnante et de larges épaules qui le désignaient immédiatement comme le plongeur officiel de l'équipe. Ceux arrivés en troisième position n'était autres que la jeune femme qui avait fait du gringue à Sanada, du moins d'après ce qu'il t'avait raconté, et son armoire à glace de partenaire. Elle s'appelait Alana et lui Goraku. Curieusement, tu t'aperçus bien vite que ces deux équipes étaient des proches des champions en titre, faisant preuves d'une connivence non dissimulée avec les frangins. Tu discutas simplement avec eux, mais te gardas bien de leur exprimer tes projets.

Les numéros cinq étaient un couple d'homosexuels masculins, Yumo et Linako qui ne payaient pas de mine au premier abord, mais faisaient preuves d'une intimité telle qu'ils pouvaient se trouver les yeux fermés et savaient exactement ce que l'autre pensait. Cela en faisait des adversaires redoutables de par leur travail d'équipe impeccable. En échangeant quelques verres de rhum en leur compagnie, alcool qu'ils semblaient apprécier au moins autant que toi, tu appris qu'ils faisaient parti des souffres douleurs privilégiés des Makusaï, qui étaient également leurs voisins, depuis bien longtemps. Pas réputés pour leur ouverture d'esprit, les deux frères acceptaient en effet plutôt mal de devoir croiser tous les matins ceux qu'ils surnommaient ''les tapettes du sekaï'' ou encore ''les folles à perle'', suivant l'humeur du jour. Autant dire que battre les Makusaï sur leur terrain représenterait un affront suffisant pour leur faire fermer leur bouche.

Un vieil homme, Baku et une jeune fille, Miliana, composaient l'équipe six. Le premier, faisait preuve d'une haine farouche envers les Makusaï et plus particulièrement envers le patriarche de cette famille. Ancien pêcheur en âge d'être retraité depuis longtemps, il n'avait cependant eu d'autre choix que de devenir l'employé, sinon l'esclave, du maître de la perle, après que celui-ci eût racheté son entreprise, après l'avoir faite couler en usant de procédés tous plus malhonnêtes les uns que les autres. Depuis, bien qu'il eût conscience que le temps qui passait n'était pas son allié, le vieux ne rêvait que de vengeance, lui qui se tuait à la tâche pour subvenir aux besoins de ses petits enfants dont le père était mort et la mère trop affaiblie par la maladie pour pouvoir travailler. C'est d'ailleurs l'aînée de ses petites filles qui l'accompagnait. Elle avait tout juste dix-huit ans, mais son corps svelte et musclé à la fois, la prédisposait à arpenter les fonds marins avec la grâce et la rapidité d'une sirène.

Enfin, la dernière équipe, celle qui avait obtenu son sésame sur le fil était composée de deux hommes aussi vigoureux que mystérieux, desquels tu ne pus tirer aucun renseignements hormis le fait qu'ils provenaient du pays de la foudre et semblaient avoir quelques secrets à préserver. Ils ne s'attardèrent au banquet que le temps d'un seul et unique verre. Glanant des informations auprès de ceux qui avaient pu les croiser sur l'eau, tous étaient unanimes, ils avaient ressenti un truc étrange en les rencontrant, comme si leur corps était traversé par un courant électrique. Il s'agirait là de shinobis que ça ne t'étonnerait pas.

Tu avais maintenant une vue d'ensemble et les différentes manœuvres pouvaient commencer. Aujourd'hui était réservé à la dépose des premières graines dans l'espoir que celles-ci deviennent de belles plantes productives d'ici deux jours. La soirée était déjà bien avancée et plusieurs personnes étaient déjà parti se coucher. Parmi les futurs adversaires, seuls les deux étrangers et le vieux Bakou avaient préférés prendre congé, ce dernier arguant de son grand âge comme excuse, tandis qu'il te confia la surveillance de Miliana après avoir sympathisé avec toi. Cette dernière, probablement peu habituée à de telles festins, se goinfrait des mets succulents qui ornaient le banquet lorsque tu t'approchas d'elle en souriant.

-Alors Miliana, tu te régales? Tu fais des provisions pour l'hiver?

Son teint passa au rouge écarlate lorsque tu l'abordas en constatant que ses joues étaient gonflées comme celles du hamster qui garde des réserves pour les jours moins cléments. Tu éclatas d'un rire franc avant de reprendre.

-J'ai eu l'occasion de discuter avec ton grand père, et ce que les Makusaï lui ont fait subir est intolérable. Je sais que vous aimeriez bien leur en faire baver, et c'est exactement le ressenti de mon coéquipier...quant à moi, je n'aime pas les tricheurs et je pense qu'il est temps de leur donner une leçon. J'aimerais que vous réfléchissiez à une association pour les faire tomber...

Elle te regarda en écarquillant les yeux, avalant le surplus de nourriture qui l'empêchait de s'exprimer bien que l'éclat de son regard te fit comprendre qu'elle approuvait l'idée. Aux anges, elle répondit brièvement.

-J'aime cette idée, et j'en parlerais à papy...

Une main se posa sur ton épaule avec délicatesse tandis que tu sentis la chaleur d'un corps se presser contre le tien.

-De quoi parleras tu à ton papy la mioche? Et toi beau brun, plutôt que de draguer cette gamine, n'as tu pas envie de connaître une vraie femme? Ça fait un moment que je te reluque, depuis qu'on s'est parlé en fait, et je dois dire que tu me plais bien. Sois en honoré...

Alana. Le moins que l'on pouvait dire, c'est qu'elle n'avait pas froid aux yeux. Sanada avait raison. Elle continua de t'aguicher en laissant courir un doigt vagabond contre ton torse, le regard brillant de l'ivresse du rhum. Tu délivras un clin d’œil furtif à l'attention de Miliana puis passas ton bras autour du cou de la séductrice.

-Ah mais, je serais heureux d'être votre compagnon pour cette soirée...si seulement vous êtes capable de tenir la distance...

Vexée par la réplique, elle eut un mouvement de recul marqué par l'indignation, resta bouche bée quelques secondes puis te sauta au cou avant de te délivrer un baiser alcoolisé et iodé en même temps.

-La distance te plaît? Où tu veux aller plus loin encore...

-Hum...on en reparle après ça...TOURNEE GENERALE, C'EST MOI QUI OFFRE...

Tout le monde se fit un plaisir d'accepter l'offrande. Les verres de rhum se multiplièrent tandis que tu profitas du concours de boisson lancé à la volée pour t'éclipser quelques instants afin de récolter quelques plantes repérées plus tôt sur la rive. De retour auprès du groupe, tu t'engageas à corps perdu dans une succession de cul sec qui ne te laissèrent pas de marbre, bien que les autres autour ne soient pas dans un état plus reluisant.

Yumo et Linako étaient assurément les plus résistants et parmi les seuls encore aptes à tenir une conversation acceptable pendant que les participants restants tombaient les uns après les autres, dans une succession de râles, prémices du mal de crâne qui les réveillerait le lendemain. C'est Yumo qui s'exprima alors que tu te tenais à ses côtés.

-Yuuurkkkk...saloperie de Makusaï...ouais vous là-bas, vous m'entendez, c'est à vous que je parle, demain on va vous faire tomber et plus jamais nous n'aurons à supporter vos railleries...

A l'autre bout du bar improvisé, les frères s'arrêtèrent de boire et se dirigèrent vers le couple.

-Qu'est c'que t'as la lopette? Ta maman en a assez de t'entendre pleurer dans son jupon alors elle t'envoie ici pour chialer? Ah ah ah ah...

Ces éclats de rires mesquins furent accompagnés de ceux des équipes deux et trois, bien qu'Alana sembla plutôt concentrée sur les hommes alentours que sur ces insultes. Elle ne tarda d'ailleurs pas à revenir à la charge en s'agrippant à toi avant que tu ne la repousses d'un bras pour te saisir de ceux de Yumo et Linako, que tu pris à l'écart pendant que Kusaï Makusaï surenchérit.

-Vous avez de la chance les folles à perle, cet étranger vient de vous sauver la mise...on se retrouvera dans deux jours et on règlera ça sur l'eau...mwahahahah...

Chuchotant, tu t'adressas au couple.

-Ok les gars, je comprends votre rancœur, ces types sont débiles et ils m'exècrent autant que vous, mais si vous faite une esclandre ici, vous risquez d'être disqualifiés...n'oubliez pas que c'est leur père qui gère tout ça...en revanche, sur l'eau, ce sera juste eux et vous...je vous propose une alliance, en théorie c'est interdit, mais la théorie est un vaste pays utopique dans lequel les Makusaï n'intrigueraient pas en cachette...à plusieurs, nous auront plus de chance de mettre à mal leur sournoiserie...regardez ces plantes, si on les mélange à l'alcool, elles créent un laxatif puissant dont l'effet est persistant de un jour à une semaine suivant les constitutions...

Les deux acceptèrent ta proposition et parurent curieux de voir l'utilisation que tu comptais faire de ces plantes. A peine eus-tu finis avec eux qu'Alana s'agrippa de nouveau à tes vêtements, titubant à moitié.

-Alors beau brun, tu me laisses toute seule, t'as pas honte?

Malgré un instant d'hésitation, tu pensas que faire de cette femme une proche avec tout ce que pouvait psychologiquement représenter une nuit de sexe, était plutôt une bonne chose. Tu l'enlaças avec vigueur puis l'embrassas avant de lui demander quelques instants. Tu profitas du temps imparti pour mélanger les plantes au rhum encore disponible, puis retourna au bar en évitant soigneusement de croiser Kuro dont tu craignais le sens de l'observation, ainsi que les frères Makusaï. Discrètement tu posas sur le bar la bouteille de rhum comme si elle avait toujours été là, puis proposa aux quelques concurrents encore debout de leur en servir un verre. Parmi eux, Danshi et Goraku ne se firent pas prier pour en avaler plusieurs rasades avant de s'écrouler à leur tour tandis que tu feignais de boire les tiens, recrachant avec malice le liquide au sol.

Alors qu'Alana semblait s'impatienter, sans doute peu habituée à ce qu'un homme la fasse attendre, tu raccompagnas Miliana en la portant jusqu'à sa tente, après avoir glissé dans une poche de sa robe un mot à l'attention de son grand père, rappelant l'association proposée, puis tu retournas auprès de la femme avec laquelle tu allais désormais partager ta couche. Pleine d'ardeur malgré l'ivresse, elle ne te laissa d'ailleurs que peu de temps pour te reposer, mais le plaisir de cette nuit d'amour, autant que le jeu que ce rapprochement permettait, en valaient la chandelle.

Clairement épuisé, c'est avec des valises sous les yeux que tu retrouvas Sanada au petit matin, sans rien lui dire de ta folle nuit pour le moment. Si l'amélioration du bateau risquait d'être une corvée pour toi au regard de la fatigue accumulée, un sourire illumina malgré tout ton visage en pensant que les choses allaient être pire encore pour au moins deux de vos concurrents, qui risquaient de fortement souffrir de problèmes gastriques terribles.
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Masamune Sanada
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Sanada se réveilla avec le soleil pour prier.
Shika n'était pas rentré se coucher, il partit donc sans lui. Les entrepôts des seigneurs de la mer avaient un quai attitré au fond du port.
Lorsqu'il arriva sur place, il put constater avec bonheur qu'ils étaient à côté de Yumo et Linako un couple qu'il connaissait depuis des années et réputées pour leur complicité ainsi que leur gentillesse. Ils ne s'étaient jamais moqués du physique de Sanada et avait toujours tout fait pour améliorer la vie du village.

- Salut les amoureux ! S'écria Sanada en les saluant chaleureusement.

Il s'approcha de leur entrepôt et fit le tour de Kâto l'archer en sifflant d'un air admiratif.

- Y a pas à dire, il a de la gueule quand même. Et puis pouvoir synchroniser la direction du bateau, de la houle avec les lance-pieux va être un exercice plutôt simple pour vous !

- Tout à fait ! Répondit Yumo en caressant affectueusement le dos de son compagnon. On s'est même entraînés toute l'année pour pouvoir être habile et précis avec cette bête. On mise sur l'élimination des bateaux concurrents pendant la nuit, d'assez loin pour ne pas être repéré, fourbe n'est-ce pas ? Sanada déglutit avec force pour marquer son appréhension avant de sourire.

- Laissez-moi au moins la première nuit ! Dit-il en souriant.

- Kimura, vous êtes fous d'avoir choisi ce bateau, il est maudit, tu le sais bien toi, même si ton coéquipier n'est pas au courant. D'ailleurs, il a fait la fête hier, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il sait boire le bougre ! Il nous a proposé une alliance, ou du moins, une alliance jusqu'à élimination des parasites, et tu vois de qui je veux parler...

- Oui. Dit simplement Sanada soudain beaucoup plus sérieux. Il bourra son calumet d'un lit d'herbes qu'il saupoudra de résine sèche et invita le couple à venir voir de plus près La Constellation de Shiba-Miizo. Il s'apprétait à ouvrir les portes quand Shika apparut au bout du chemin, baillant et s'étirant à mesure qu'il s'approchait. Sanada le salua de la tête avec un sourire.

- Ah ! Tu es là ! J'hésitais à l'ouvrir sans toi. C'est qu'on va vivre sur ce truc je ne sais combien de temps, alors faut découvrir notre nouvelle maison ensemble !

- La dernière course a duré treize jours seulement. Interrompit Linako avec un sourire amusé. Sanada poussa les lourdes portes de bois avec l'aide de son coéquipier et pu enfin admirer et toucher Kimura, la Constellation. C'était un rêve de gosse qui se réalisait, il allait vraiment naviguer sur cette beauté et participer à la course la plus épique et la plus crainte de l'archipel.

Il était là, voile replié sur le mat plus avancé que sur les bateaux lambdas. Le trimaran était construit dans le bois le plus fin et le plus solide, avec des planches courbées et longues qui n'étaient pas clouées mais imbriquées sur les côtés, savoir-faire ancestral dans cette partie des mers. Les flotteurs de part et d'autre de la coque principale garantissaient une stabilité parfaite sur ainsi qu'un minimum de prise à l'eau. Les coques étaient fines et taillées comme des couteaux afin de couper la mer et les vagues en évitant la force de traction. La coque principale était assez large pour être à l'aise à deux côtes à côte. À l'arrière, la plateforme accessible par une échelle dominait le bateau et était pour ainsi dire le poste de commandement où se trouvait le gouvernail. En dessous, une petite pièce servait de chambre, de bureau et de refuge en cas de mauvais temps. Il n'y avait qu'un seul mur celui de l'arrière, les trois autres côtés pouvaient être couverts par des tissus qu'on attachait pour "fermer" cette pièce à vivre. Quelques grappins et autre lance-pieux à cordes étaient disséminés sur la coque du bateau et quatre lance-filet étaient placés sur la plateforme à l'arrière de l'embarcation. Une carte, un compas et une boussole ouvragée étaient accrochés sur le seul mur de la seule pièce du bateau. Les côtés de la coque principale à l'avant étaient réservés aux rangements des victuailles et du matériel qu'ils allaient emporter.
Kimura, La Constellation:

- Il est moins armé que notre Archer, mais je dois avouer que pour le dernier des bateaux, il a quand même du charme. Un peu de confort, un peu de défense, un peu de vitesse, et beaucoup de cartographie ! S'exclama Linako.

- Arrête de les charrier chéri et allons nous occuper de notre bateau. Le couple embrassa Sanada sur la joue puis salua Shika avant de disparaître.

- Bon ! Il ne reste que nous trois ! Dit Sanada avec un sourire. Je te propose quelque chose, nous allons analyser le bateau sous toutes ses formes et tenter de trouver une stratégie de construction séparément. Ensuite, on fonce au marché de la voile et on tente de voir ce qu'on peut faire avec notre maigre butin. Enfin, on rentre et on fait la symbiose ! Parce qu'on aura sûrement des idées en visitant le marché.
Sanada alluma sa pipe et fit plusieurs fois le tour de l'embarcation. Ce bateau était svelte et agile, fallait-il donc jouer sur ses points forts ? Ou plutôt, renforcer la coque et l'armement ? Il hésitait. Un trimaran offrait de multiples possibilités et celui-ci encore plus.

Le soleil était déjà assez haut lorsqu'ils arrivèrent sur le marché de la voile, une foire spécialement organisée pendant la course qui rassemblait tous les meilleurs artisans tisseurs et menuisiers de la région. Ils venaient y vendre leurs matériels et inventions tout en espérant se faire de la pub gratuite en étant disposé sur un des grands seigneurs. Shika et Sanada furent donc littéralement assaillis par les vendeurs qui voulaient leur vendre cette nouvelle voile révolutionnaire qui prenait le vent même inexistant ou encore ce lance-pieu qui pouvait être transporté par une personne et installé n'importe où.

Shika fit un signe à Sanada et tout deux se séparèrent pour éviter la cohue de charlatans et pouvoir dénicher les vraies perles inventives que recelait ce marché. Il s'arrêta devant un marchand de voile, prétendant qu'elle ne pouvait être percée, car tissée avec une sève végétale qui liait les filaments entre eux. Sanada regarda sa bourse. Ils avaient divisé leur cagnotte en deux, cela lui faisait donc quatre-vingt-neuf perles à dépenser, et il comptait bien utiliser chaque gramme de nacre à bon escient.

- Je veux voir comment votre tissu réagit. Dit Sanada assez méfiant sur les dire de marchand. Celui-ci lui donna un échantillon à tester. Le marché fermait ses portes le lendemain. Le jeune Masamune prit donc son mal en patience et continua ses emplettes.

Il en était maintenant aux armes, mais n'y connaissant pas grand chose, il n'acheta qu'un grappin puissant pour l'avant du bateau ainsi que des plaques de bambou pour consolider ce qui leur servirait de pièce à vivre. En pleine mer, et face aux attaques, ne pas avoir une once de protection serait suicidaire. Il acheta du bois pour consolider la coque et des cordages et autres poulies afin de centraliser certaines manœuvres sur une même corde.
Au bout d'un long moment, Sanada prit le temps de s'asseoir pour déguster un jus de mangue avec son calumet à l'ombre. Il était devant le stand d'une vieille dame, mais personne ne s'y arrêtait. Au milieu des étalages d'inventions clinquantes et meurtrières, les simples planches de bois de la forme d'une goutte étaient certes parfaitement réalisées, mais pas du tout impressionnantes. La vieille, elle, ne semblait pas déranger le moins du monde par ce manque de succès. Elle se contentait de poncer une de ses planches avec une lenteur et une minutie qui forçait le respect. À chaque centimètre, la vieille dame courbait son dos déjà naturellement tordu pour coller son œil à la matière à la manière des forgerons. Le garçon restait assis longtemps, il était comme subjugué par ce spectacle qui lui semblait si étrange. Enfin, il décida d'aller à sa rencontre.

- Bonjour madame. Je vous observe depuis un moment, mais je ne comprends pas ce que vous faites.

- Hein ??? Répondit la vieille ferme en hurlant littéralement. Faut parler plus fort mon couillon ! J'entends rien !

- C'est quoi ? Demanda poliment Sanada en pointant du doigt les planches lisses comme un meuble laqué.

- Plus fort ! T'es sourd ou quoi ? Dit-elle en levant enfin les yeux vers lui. Ah ça ? Dit-elle. C'est ma dernière invention, et je n'en suis pas peu fier. Au milieu de tous ces cons qui vendent la guerre, donc le passé. Moi, je vends l'avenir.

- Oui, enfin, des planches quoi...Dit Sanada en sachant qu'elle n'entendrait pas ?

- Tu veux en acheter ? C'est vingt perles le foils.

- Le quoi ? Dit Sanada avec surprise.

- Le foils, c'est ce que tout le monde dit en passant devant mon étalage, et j'ai trouvé que ça sonnait bien ! Dit-elle en esquissant un sourire pour la première fois. Alors j'ai dit oui ! Mais personne veut l'acheter. Sont cons les gens jte jure.

- Et à quoi ça sert les "foils" ? Demanda Sanada curieux.

- À faire voler les bateaux.
Dit-elle du ton le plus naturel de monde. Sanada faillit recracher la dernière gorgée de jus de mangue et manqua de s'étouffer.

- Faire voler un bateau ?

- Enfin voler, jme comprends quoi. Ces foils sont à mettre sous la coque, mais l'endroit et l'inclinaison sont secrets, c'est moi qui le fait. Ils vont permettre avec la vitesse, de faire décoller le bateau à quelques mètres de l'eau. Je voudrais bien t'expliquer le principe de poussée derrière tout cela, mais tu m'as l'air trop con. Le but est donc simple, faire sortir la ou les coques de l'eau. Et ainsi réduire la traînée hydrodynamique du bateau. Moins de traînée, plus de poufiasses! De vitesse je veux dire bien sûr. Tu saisis gamin ?


- Oui, mais est-ce que ça marche ?


- Lily et Lily, fille et fille depuis l'an trente-sept avant la formation des villages garantissent votre achat dans leur boutique ! Dit-elle comme si elle récitait un texte par coeur. Puis, sans un autre mot, elle se remit à poncer la planche comme si elle se devait de la caresser doucement.

Sanada fit un tour du marché, mais décidément, il ne pouvait pas ne pas tenter la chance. Si elle disait vrai, ils allaient gagner cinquante pour-cent de vitesse de pointe et presque concurrencer la flèche sur ce domaine. Quand il revint vers elle, le stand était toujours vide et elle n'avait pas changé la chorégraphie de ses mouvements.

- Je suis revenu. Dit-il avec un sourire. Je suis revenu !

- Ah ? Bon alors ? Tu en veux ou pas?

- Pour un trimaran, il m'en faut combien ?

- une par coque, avec une plus grande pour la centrale.


- J'ai une idée pour le bateau, et je voulais savoir si vos "foils" pourraient marcher malgré cela.

Ils discutèrent ainsi pendant presque une heure. La vieille était une encyclopédie de la mer et Sanada avait de plus en plus confiance en elle. Lorsque Sanada repartit, il croisa le chemin d'une bande de gamins.

- Ah tiens, voilà l'autre folle ! Dit un enfant en passant devant le stand défriché avant de partir en courant avec ses amis.

Lorsqu'il retourna vers midi à l'entrepôt. Shika n'était toujours pas là. Il s'inquiétait de son investissement. Il avait dépensé toutes ses perles pour quelque chose qui pouvait tout faire capoter. Les cinq perles restantes allaient être essentielles pour l'achat des vivres et du matériel. Il était anxieux, non pas de la réaction de son partenaire, mais de la probabilité que cela marche. Il attrapa une canne et s'assit sur le bord du quai pour pêcher le déjeuner qu'ils allaient partager avec Yumo, Linako, Miliana et son grand-père Baku.
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Les retrouvailles durèrent juste assez longtemps pour que tu prennes le temps de t'extasier sur Kimura, tes yeux s'écarquillant aussi largement que la fatigue du moment le leur permettait. Si le navire dont vous aviez hérité n'était pas réputé comme le meilleur des sept, loin de là, il n'en restait pas moins une merveille visuelle. Et tant pis pour ses échecs successifs, car tu comptais bien vous voir tordre le cou aux à ces vieilles habitudes.

La proposition de Sanada était convaincante. Récupérant tes quatre-vingt-neuf perles, tu accompagnas donc ton camarade vers le marché de la voile. A peine y aviez-vous pénétré que vous fûtes assaillis par les marchands, avides de parfaire leur notoriété, auxquels se mêlaient de nombreux curieux du coin sans doute en quête de la nouvelle invention qui pourrait améliorer leur quotidien. Au milieu de la cohue, tu fis un signe au Masamune afin de vous séparer, te laissant entraîné par la foule dans une direction tandis que la silhouette de l'autre s'effaçait progressivement dans le sens opposé.

Emporté ainsi jusqu'à une petite place entourée d'une bonne dizaine de marchands, tu tendis l'oreille de manière plus précise pour écouter les criées balancées à la ronde par les vendeurs.

-Ici, m'sieur, j'vends de l'armement...

-Pour la voilure, y a pas mieux qu'chez Arthur...

-Un peu de bois pour les charpentes mon gars?

-Je vends tous types de trucs et astuces pour améliorer les seigneurs, venez ici...monseigneur...

Les propositions fusaient en même temps que tout le monde s'agitait autour, les marchands lâchant leurs trésors aux plus offrants. Tu étiras un sourire amusé devant toute cette agitation. Prenant des allures de shinobi boursicoteur, tu levas une main chargée d'une perle et hurla un cran plus fort que la masse.

-J'achète...et là aussi, j'achète...ici, j'achète, j'achète...J'ACHÈÈÈTE...

Tu ne cessais d’acquiescer à tout, bondissant d'un stand à l'autre pour devancer les concurrents. Tout ce qui te plaisait, que tu trouvais beau, ou juste amusant finissais entre tes mains, sans que tu n'approfondisses réellement l'utilité du truc. Si bien qu'il ne te resta plus que trente-six perles dans ta besace lorsque tu quittas la place.

Tu décidas alors de te diriger vers les ruelles les moins explorées de l'endroit, tout en roulant rapidement une cigarette de salvia que tu ne mis pas longtemps à allumer et à fumer. Tu avais désormais besoin de rassembler toutes tes facultés intellectuelles pour les concentrer sur les futurs recherches, d'autant plus que la fatigue commençait sérieusement à se faire sentir. Progressant au calme, ton regard fût plus particulièrement attiré par une petite boutique aux allures de quincaillerie, cloîtrée entre deux murs et légèrement en retrait du chemin que tu arpentais. Tu pénétras à l'intérieur pour y découvrir un homme d'un certain âge, engoncé dans un fauteuil en cuir, immobile et les yeux fermés. Il ne faisait aucun geste, aucun bruit. Était-il mort? Alors que le soleil cognait plutôt sévèrement à l'extérieur, la pièce était conçue de manière à conserver une certaine fraîcheur, ce qui était d'ailleurs fort agréable. Autour, un amas d'ustensiles divers et variés s'empilant les uns au dessus des autres. Tu tentas une première approche vocale vis à vis du type, mais il ne broncha pas. Tu t'approchas alors de lui, tâtant son torse du bout de l'index pour voir si un stimulus plus tactile le faisait réagir. Rien. Tu reproduisis l'expérience une fois, puis deux. Enfin, une réaction!

Avec flegme, il souleva une paupière en te lançant un regard noir. Ouf! Il n'était pas mort. Tu t'imaginais déjà devoir prouver ton innocence aux autorités du coin. Le vieil homme bailla puis ouvrit le deuxième œil pour te toiser de bas en haut, avant de s'exprimer d'une voix grave, presque chuchotante bien que teintée d'un accent bien marqué.

-Hé petit, tou vois pas qué yé fait la sieste...qué c'qué c'est qué ces manières...c'est comme ça qu'on vous élève vous les yeunes maintenant? Ah mon dieu, définitivement, les traditiones sé perdent de plous en plous...aïe aïe aïe, yé te yures, yé fouterais oune grand coup dé pied dans tout ça moi...bon allé, vas-y, dis moi, qué c'qué tou viens faire ici?

-Je suis heureux de vous voir vivant...et en forme apparemment ah ah...je participe à la perle de l'empereur et je me balade un peu partout pour faire mes emplettes...

Il sembla d'un coup s'intéresser plus sérieusement à toi, ce dont tu fus certains lorsqu'il se redressa sur son siège, le coude sur son bureau et son menton reposant sur ses mains croisées.

-Hmmm...oun type comme toi, participer à la perle dé l'emperoré...hmmm...oun étranger...tou m'intrigue...yé peux peut-être t'aider, si tou me promet dé faire mordre la poussière aux Makusaï...yé né peux pas caché qué y'ai quelques griefs contre eux...souis -moi petit...

Tu l'accompagnas jusque dans l'arrière boutique, prenant soin de ne toucher à rien de peur que les piles s'effondrent au moindre contact. Il s'arrêta devant une forme recouverte d'un drap rouge qu'il souleva.

-Y voilà...ma pétite merveille...oun canoné à eau monté sour oun pied rotatif à trois-cent-soixante dégré...tou peux en faire oun canon pour te défendre ou oun propoulsor si tou le met sous l'eau...tout l'intérêt, en plous dou fait qu'il tourne sour loui même, c'est qu'il est mouni d'oune pompe qui loui permet de s'approvisionner en eau de mer de façone discontinou...lé yet d'eau esta muy pouissante. Lé diamètre dou canon esta dé quaranta centimétro et le yet peut atteindre veinté métro dé longor...

En effet, cet objet avait tout de la merveille attendue. Tant et si bien que tu ne négocias même pas le prix, lâchant vingt-cinq de tes perles pour l'acquérir. C'est donc heureux de tes trouvailles et les bras chargés que tu pris le chemin du retour, onze perles encore en poche, lorsque tu reconnus une voix à l'angle d'une rue. Alana. Elle pestait contre Goraku.

-Enfoiré de Goraku. Il faut qu'il tombe malade aujourd'hui et c'est moi qui doit me taper toutes les courses...

Tu t'avanças vers elle pour en savoir un peu plus, un rictus narquois au coin des lèvres en songeant à l'effet concluant qu'avait eu ton breuvage sur l'estomac de son partenaire.

-Un souci Alana?

-Oh, Shika...c'est cet abruti de Goraku. Il boit comme un trou et le lendemain il pointe aux abonnés absent. Il est malade comme un chien...un coup il vomit et cinq minutes après, il empeste les toilettes d'une diarrhée nauséabonde...enfin bref, je te passe les détails...du coup c'est moi qui doit faire les courses et comme j'en ai profité pour me faire quelques plaisirs personnels, il me manque quatre perles pour pouvoir acheter la voile qu'il m'a demandé...et bien sûr, c'est moi qui vais me faire engueuler...

Soudain, son ton changea, se faisant plus hésitant.

-Et...et ne va pas croire que je te croise parce que je t'ai suivi hein!!!

Tu ne répondis rien d'autre qu'un sourire se voulant amical, avant de lui proposer de lui donner les quatre perles qui lui manquaient.

-Euh...merci...mais ne va pas croire non plus que je te suis redevable pour ça!

Tu n'attendais pas cela. Pas dans l'immédiat en tout cas. Mais tu savais que l'ensemble de vos interactions depuis hier soir la ferait sans doute réfléchir sur son camp à un moment ou à un autre. Peut-être même au moment le plus important.

-Non t'inquiètes, tu ne me dois rien Alana...dis-tu en lui adressant un clin d’œil avant de la saluer d'un geste de la main et de retourner jusqu'au hangar à bateau.

Sept perles, c'est ce qu'il te restait lorsque tu rejoignis la petite troupe qui était en train de préparer un gueuleton à base de poisson frais.

-Hey, salut tout le monde. Ça sent sacrément bon. Et regardez, on dirait qu'on a eu la même idée, j'ai ramené un peu de riz, ça ira très bien avec le poisson. J'ai quelques citrons aussi et quelques boissons fraîches. Avec cette chaleur, ce ne sera pas de trop pour mélanger avec mon rhum...

Attirant Sanada à ta suite en te dirigeant vers Kimura, tu déposas au sol l'ensemble de tes achats, les mettant tour à tour en valeur au fur et à mesure de leur présentation.

-Regarde-ça...un miroir amovible...il fait cinquante centimètres de diamètre...je me suis dis qu'on pourrait le calé sur la proue, comme ça en cas d'attaque de face, on pourra en profiter pour éblouir l'adversaire...là, un drapeau avec une tête de mort, parce que c'est trop la classe de hisser un tel pavillon et que ça ira au poil avec le chapeau de pirate que j'ai acheté il y a quelques années à baransu et que je compte bien mettre sur le crâne...quelques planches de bois pour allonger les trois bancs centraux de Kimura, en les faisant déborder d'un mètre au delà les deux coques externes puis en les taillant en pointes...d'une part pour assurer une protection supplémentaire, d'autre part pour une idée que j'ai en tête et qui pourrait se révéler utile...deux harpons et les dix flèches qui vont avec, cinq pour toi et cinq pour moi...

Tu énuméras ainsi chaque objet que tu avais ramené, passant du tableau décoratif à la catapulte humaine en passant par quelques encens aux relents enivrants, jusqu'au dernier.

-...et pour finir, je te présente le fabuleux canon à eau...bon j'ai pas tout compris à ce que m'a raconté le vieux, mais apparemment, ça a une bonne puissance de jet, ça tourne à trois-cent-soixante et ça peut être utilisé comme arme de rejet ou comme propulseur selon la configuration choisie...idéal pour la poupe tu trouves pas?

Vous n'eûtes pas le temps de poursuivre plus avant que les autres vous appelèrent pour partager le repas. Les grandes manœuvres pouvaient enfin commencer.
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Masamune Sanada
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Sanada avait travaillé toute l'après-midi et une bonne partie de la nuit pour préparer Kimura. En ce dernier jour avant le grand départ, il attendait la venue de la vieille ingénieure qui allait installer les pales qui les feraient décoller. Il avait hâte de montrer sa trouvaille à Shika, mais plus encore, il désirait ardemment la tester.

Shika avait encore une fois tapé dans le mille avec ses achats, le Kimura se dotait d'un arsenal non-négligeable et d'une autre prouesse technologique des îles un "canon à eau". Sanada se demanda s'il fallait pomper à la main, et si dans ce cas, Shika pouvait créer une réplique de lui-même comme quand il avait pêché les perles pour assurer le bon déroulement de cette corvée peu reluisante.
Tout en bourrant sa pipe d'un lit d'herbe qu'il parsemait de résine bien odorante, il se rendait compte de l'utilité dans le Sekai de ces personnes impliquant leurs existences dans l'apprentissage et la maîtrise du chakra. Les guerres et les massacres avaient été stoppés par les manipulateurs de chakra, les barbares et autres bandes de mercenaires s'écroulant sous le pouvoir d'une boule de feu ou d'un raz-de-marée. L'ordre du plus fort était toujours remplacé par une autorité encore supérieure. Le destin des villages et des tribus composant le Sekai s'étaient pliés à cette règle pendant des siècles, il n' y avait aucune raison que cela change.

Tout en inspirant avec délectation la fumée encore chaude qui se dégageait du calumet, Sanada observait Shika. Lui avait dû vivre les guerres et affrontements passés, étant un de ces fameux shinobis qui avaient imposé la paix dans une large partie du monde connu. Mais loin de l'image froide et méprisante que Sanada se faisait d'un ninja, celui-ci était souriant, amical, drôle et humble. Le jeune perliculteur fit une prière en remerciement à Jashin, qui avait tissé les fils du destin de Shika avec les siens. Il vivait l'aventure la plus extraordinaire de sa vie. Même son frère, qui était de loin beaucoup plus populaire que Sanada sur l'île n'avait jamais participé à cette course légendaire.

Il profita du soleil ainsi pendant un moment. Puis, ne voyant pas la vieille Lily arriver, il prit la décision d'aller faire les courses d'approvisionnement.

Les allées du marché provisoire étaient toujours bondées, les marchands tentaient de crier plus fort que les clients pour se faire entendre, ce qui provoquait un brouhaha aussi déroutant qu'agréable aux oreilles du jeune homme.
Il s'arrêta pour acheter une canne à pêche et du fil de traîne ainsi que plusieurs hameçons et quelques vers, pour attirer les premiers poissons, les carcasses servant ensuite d'appâts parfaits. Il prit un filet, il n'était pas rare dans les récits des anciens participants qu'ils eussent besoin de rester sur une petite île déserte plusieurs jours. Le filet ne coûtait pas grand-chose et garantissait une source de nourriture.
- Vous avez des filets avec des mailles plus fines ? Mais tout aussi résistantes, il faut qu'un mètre carré du filet puisse supporter le poids d'un homme corpulent.

- Msieur, plus les filets sont pour de gris poissons, plus ils sont solides, mais les mailles n'ont alors pas besoin d'être très proche.. J'ai celui-ci. Dit le vendeur en tendant un filet assez élastique.

- J'achète ! Dit Sanada avec sourire. Il avait eu l'idée en regardant les filets de couvrir les trous entre la coque centrale et les côtés avec ce filet, ce qui permettrait de se déplacer sur toute la surface du bateau et d'assurer une meilleure navigation et plus de possibilités en combat.

Ce fut au tour de la nourriture.
Sanada savait se nourrir en mer, il avait passé plus de temps sur un bateau que sur la terre ferme. Le poisson et les algues constituaient une base très solide pour se nourrir convenablement. Il acheta donc des fruits secs, du sel, pour pouvoir conserver une potentiel belle prise.
Un plateau en fer sur un pied de bois qui pouvait servir de réchaud si l'on y plaçait des braises. L'objet avait l'avantage d'être pensé pour la navigation, les fixations garantissaient une stabilité optimale tandis que le couvercle évitait aux braises de se répandre sur le bois du bateau.
Sanada s'imaginait déjà en train de faire cuire un poisson en se réchauffant au près de ce poêle avec Shika buvant une bonne bouteille, fonçant vers une île ou une crique abritant milles secrets et dangers.

Une bouteille !

Il savait son partenaire particulièrement friand de rhum et il connaissait un distillateur qui faisait la réputation des bars de l'île et provoquait l'ivresse quotidienne de son paternel. Il s'arrêta donc en chemin et se vit offrir la bouteille par le vendeur, trop content de pouvoir participer comme il le pouvait à l'éventuelle défaite des Makusai.

Sanada retourna donc fièrement à l'entrepôt avec ses emplettes. Il était à peine arrivé que la vieille lui gueula dessus sans ménagement.

- Tu crois vraiment que je vais les porter les foils ? T'as pas payé assez mon con et en plus, je peux pas le faire. Je tiens déjà à peine debout, on dirait une épave à moitié naufragée ! T'as pas remarqué a force d'être planqué derrière ton nuage de fumée ? Allez casses toi et ramènes les, j'ai pas que ça à foutre. Je me sers un verre en attendant. C'est pour l'attente, c'est que je pourrai en vendre pendant que je suis dans cet entrepôt qui pue l'herbe avec ce rafiot à préparer !


Les oreilles sifflantes, Sanada fit le voyage par trois fois, les foils étaient lourds, et il n'aurait dérangé Shika dans ses préparatifs pour rien au monde. Il se contenta donc de faire des va-et-viens sous les insultes de la vieille femme qui travaillait malgré cela avec la plus grande minutie.
Sanada se contenta de l'admirer fixer, dé-fixer, pour bouger le foils de quelques centimètres avant de recommencer. Cela ressemblait véritablement à un travail d'orfèvre. Après avoir fumé pendant un long moment, il se releva pour voir où elle en était, elle qui était soudain devenue silencieuse.

- Bon venez par là vous deux ! Dit-elle enfin. C'est terminé, les foils vont assurer une portance élevée et stable, cependant, la stabilité augmentera avec la vitesse, les vagues seront ainsi grandement évitées, cependant, car la vie ne se passe pas comme le roman "toi, mon coeur, ma vie.", c'est pas tout rose. Il sera beaucoup moins stable à l'arrêt, et la puissance d'accélération en sera grandement réduite.

- Vous ne m'avez pas dit tout ça hier! dit Sanada d'un air contrarié.

- Lily et Lily, fille et fille depuis l'an trente-sept avant la formation des villages garantissent votre achat dans leur boutique !
Dit-elle d'un ton machinal sans même regarder Sanada.

Elle allait partir quand elle se retourna.

- Ah et je sais qui vous a vendu le canon à eau, il se trouve que c'est une fabrication que je connais, mais le bateau va s'élever avec les foils, je vous conseille donc d'allonger le bras de la pompe, son efficacité n'est pas optimum comme force de propulsion s'il n’est pas totalement immergé. Bonne chance mes petits couillons.. Dit-elle avant de s'éloigner. Sanada ralluma sa pipe avant de s'adresser à son coéquipier, il n'avait pas eu l'occasion de vraiment se parler aujourd'hui dû au travail colossal qu'ils devaient accomplir pour renforcer le bateau.

- Bon, j'espère que cette Lilly dit vrai ! Je vais installer des filets tendus pour pouvoir se déplacer jusqu'aux ailes, je vais fermer la cabine avec des planches et après nous devons aller au banquet du village. C'est une tradition. Je vais cependant juste y faire une apparition, je dois prier longuement ce soir et je dois aussi être en forme pour demain. Quoi qu'il se passe, je voulais te dire que je suis honoré et reconnaissant envers les divins qui t'ont mené jusqu'ici, et s'il fallait que je choisisse parmi le panthéon même ; que les dieux me pardonnent ; je ne choisirai pas un autre partenaire.
Tiens !

Dit-il enfin avec sourire en lui tendant la bouteille de vieux rhum qu'il avait obtenu plus tôt. C'est un "rhum de pirate" m'a dit le mec, il est vieux, je crois que c'est une bonne chose pour l'alcool, comme une bonne herbe est sèche, mais pas trop pour conserver les saveurs, enfin j'imagine et je me perds encore dans un monologue. Je vais rentrer chez moi me faire une toilette et prendre des affaires. Je vais aussi dire que je participe à ma famille, je vais donc t'épargner les prières infiniment longues de ma mère qui vont suivre mon annonce...

Sanada prit le temps ce soir-là de profiter de sa famille. Non pas qu'il craignait de ne plus les revoir après la course, mais il avait pris une décision.  Le peu qu'il avait vécu lui suffisait pour comprendre que sa vie n'était plus ici.

Il allait partir, et un seul mot tournait alors dans son esprit en voyant sa joyeuse famille autour de lui, Uzushiogakure.
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-Hé hé hé...full aux rois par les dames...t'exclamas-tu en abattant tes cartes sur le tonneau de vin spécialement aménagé en table...alors la vioque, qu'est ce que t'en dis?

Une carte glissa maladroitement de la manche de la vieille femme pour atterrir dans sa main avant qu'elle n'en jette une autre dans la pioche avec aussi peu de discrétion.

-J'en dis qu'un carré d'as c'est mieux! Aller aboule la monnaie mon con! Répliqua t-elle, un sourire sournois accroché aux lèvres.

-Quoi???? T'insurgeas tu...tu plaisantes l'ancêtre, je viens de la voir tomber de ta manche cette carte...c'est mon avant dernière perle, tu crois pas que je vais la céder comme ça...

-Tu brailles bien fort pour un jeunot dis donc. Et tu me traites de tricheuse maintenant gamin? T'oserais faire ça à une vieille femme comme-moi? Aller file moi ton argent, resserres-moi un verre de ton saké et distribues les cartes mon couillon...j'te jure, la jeunesse c'est plus c'que c'était! Dit-elle en te tendant son verre, après qu'elle l'ai vidé cul-sec.

Tu éclatas d'un rire franc. Elle ne manquait pas de toupet cette vieille, mais son franc parler et son sens de la répartie et de la fête te plaisait et te donnait envie de partager ce moment de bonne humeur avec elle.

-T'as une sacré descente pour ton âge. Aller tiens, bois donc ça. Je t'aurais bien fait goûter un peu de rhum mais je l'ai malheureusement vidé hier soir...

-Je m'en fous de ton rhum...c'est un truc de gamin...je sais pas ce que vous avez tous avec ça vous les jeunes...rien de tel qu'un bon saké!

-P'tain mamie, j'te jure, on dirait les vieux de mon clan...il faut garder les traditions...les trucs nouveaux c'est le mal...et gnagnagna...et gnagnagna...non mais sans déconner, c'est ça que ça fait d'être vieux? Y a pas d'alternative?

-Woh woh woh...calme toi morveux...les vieux comme tu dis c'est la sagesse, l'expérience...quand t'auras accomplis la moitié de ce que j'ai fait dans ma vie, tu pourras commencer à parler...non mais c'est pas vrai, un peu de respect gamin...et le verre là, tu comptes me le remplir correctement ou va falloir que je me serve moi-même?

Nouvel éclat de rire devant autant d'impertinence. Tu lui octroyas une grimace taquine en la regardant descendre son godet aussi rapidement que les fois précédentes.

C'est pile à cet instant que Sanada revint du marché, lui qui s'y était rendu pour les dernières courses alors que la vieille femme se faisait attendre. Elle était arrivée à peine vingt minutes après son départ, et tu avais profité de l'occasion pour faire connaissance avec elle. Détournant son attention vers le Masamune, elle l'invectiva comme elle pouvait le faire avec toi et les deux installèrent les fameux foils ensemble avant de t'inviter à les rejoindre. Entre les foils, les filets, le canon à eau et d'autres choses minutieusement ajoutées par Sanada, il n'y avait pas à dire, Kimura commençait à avoir sacrément de la gueule. Ta première réaction fut d'ailleurs d'applaudir avec entrain le travail fourni en même temps que ton regard s'illuminait à l'idée de voguer sur ce navire.

-Ferme-là et écoute plutôt...c'est terminé, les foils vont assurer une portance élevée...

Elle enchaîna un ensemble d'explications qui avaient plutôt tendance à te passer au-dessus de la tête. Pas que tu ne saisissais pas les mots employés, mais tu ne comprenais pas bien les tenants et les aboutissants du machin. De toute façon, tu te reposais entièrement sur ton camarade de jeu pour la partie pilotage, et tu profitas de l'instant pour le rassurer sur la pompe à eau. Oui, il fallait pomper à la main, et oui tu avais bien l'intention d'utiliser des clones pour vous aider et en faire des membres d'équipage à part entière, si toutefois cela ne s'avérait pas éliminatoire. Sa remarque suivante t'alla droit au cœur lorsqu'il juras ne pas vouloir d'autre coéquipier et tu lui fis comprendre que la réciproque était vrai. Par pudeur autant que par respect, tu le laissas aller seul voir sa famille alors que tu pris la direction du banquet afin de continuer à nouer des liens qui vous seraient utiles. Si la jeune fille et son grand père et le couple masculin semblaient d'ors et déjà acquis à votre cause, les graines semées avec Alana se devaient d'être entretenues avec finesse afin que la plante puisse grandir de la meilleure des manières. Tu ignoras d'abord la jeune femme une bonne partie de la soirée avant de passer les derniers instants de celle-ci à rire en sa compagnie, sans pour autant lui proposer de raviver les plaisirs de la nuit précédente, prétextant malicieusement, ce qui était en partie vrai, une fatigue due à un excès d'exercice la veille et aujourd'hui, ainsi que le besoin d'être en forme le lendemain.

Dénichant une petite crique tranquille, tu y posas ton bardas, puis te roulas une clope de salvia avant de t'étendre de tout ton long pour la fumer, bercer par le fracas de la mer contre les rochers, le regard perdu dans les étoiles en pensant aux aventures qui vous attendaient encore.
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Masamune Sanada
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Fiche du Ninja
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Sanada n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Il avait eu beau se retourner dans tous les sens en comptant le fracas des vagues comme les continentaux comptaient les moutons, rien à faire, les dieux ne voulaient pas envoyer l'esprit du jeune homme dans le royaume des rêves, antichambre du palais des cieux.
Le soleil n'était pas levé, mais ne tenant plus en place, il se mit en chemin vers l'entrepôt. Les rues de Shima-biizo étaient encore animées, La course de l'Empereur était le point culminant de la fréquentation de la petite île et les bars et les auberges ne désemplissaient pas pendant ces jours, accueillant toujours plus de riches parieurs venus de toute la région.
Évitant les flaques de vomis, les couples et autres joyeusetés provoquées par l'ébriété, il parvint à destination sans trop de contre-temps. Il jeta ses affaires personnelles sur les filets tendus avant de monter lui-même sur l'embarcation. Il vérifia l'installation des améliorations, testa la solidité des filets et installa les couches. Quand il fut satisfait, il sortit profiter du soleil et des effluves de son calumet.

L'astre lumineux pointait à l'horizon, les couleurs se mélangeaient dans le ciel dégagé de tout nuage. Sanada se perdait parfois dans l'observation de cet océan sans fond. Sous les effets de l'herbe, il imaginait les divins inversant le monde et pouvait ressentir le vertige infini dans lequel serait plongé les mortels. Il s'imaginait se rattraper à l'herbe fuyante, tentant de ne pas regarder la voûte céleste devenu précipice. Puis la chute, affolante, mais longue, longue, tellement longue que la panique se transforme en ennui, puis l'ennui en terreur devant l'infinie dégringolade, punition divine voulant rétablir l'équilibre dans un monde aux valeurs inversées.

L'odeur d'un thé à la fleur d'oranger vint mettre un terme à sa torpeur. C'était Yumo qui préparait un petit-déjeuner juste à côté.

- Je vais faire griller un poisson, si tu veux bien le surveiller pendant que je range l'Archer, tu pourras le goûter. Dit l'élégant insulaire avec un grand sourire avant de s'éloigner.

La course débutait dans quelques heures, l'escorte qui allait mener les sept seigneurs au port marquait le commencement de la cérémonie, mais aucun tambour ne résonnait encore à l'horizon. Sanada mangea donc avec appétit avant d'essayer de faire une sieste sur les nouvelles couches du bateau. Il fit d'ailleurs plus que cela, il y parvint très bien ; et quand les coups de tambours furent aux portes de l'entrepôt, il se réveilla en sursaut, complètement paniqué.
Heureusement pour lui, Shika était là, il avait dû arriver pendant son sommeil et avait pris en charge les manœuvres pour la mise à l'eau.
Sanada sortit de la petite cabine aménagée et sauta juste avant que le bateau ne commence son long périple de quelques dizaines de mètres. L'exercice était périlleux et dangereux, les seigneurs étaient imposants, et même le Kimura, qui faisait office de poids plume, pouvait écraser sans mal ceux qui le poussaient vers sa destinée. Après plus d'une heure de lutte, de pourparlers, de négociations entre les avis divergents et de dur labeur, le bateau flottait enfin à l'entrée du port. Une carte scellée fut remise à l'équipage du Kimura avant que ceux-ci ne rejoignent la ligne de départ.

Avec une petite voile pour contrôler la vitesse, La Constellation se fraya un chemin parmi les centaines de barques venues assister au début de la course. C'était le seul moment, avec l'arrivée, qui était à la vue des spectateurs et il était de coutume que les hostilités commencent dès les premières secondes de la course, garantissant un minimum d'attrait touristique à l'épreuve. Les rumeurs concernant les changements de règles et une augmentation du spectacle avaient aussi favorisé une telle influence. Tandis qu'ils passaient, certains les invectivaient quand d'autres les encourageaient bruyamment. Un vieillard leur jeta même un sac de provision, jurant qu'il avait mis toutes ses économies sur La Constellation grâce à la cote astronomique de leur équipe. Loin de décourager Sanada, le fait de se savoir dans les derniers dans les pronostics renforça sa détermination, après tout, personne ne les voyait finir dans les finalistes et participer à La course de l'Empereur. Et puis, il y avait Shika, véritable cadeau des dieux et shinobi accompli. Sanada ressentait une certaine fierté et un certain orgueil, avec son partenaire usant des pouvoirs du chakra et les dieux, il n'avait rien à craindre.

Le port était rempli, des gradins avaient été posés sur les quais et débordaient d'une foule déjà saoul et avide de combat. Tous les seigneurs étaient là, tous plus méconnaissable les uns que les autres.

Shimura, le navire des Makusaï était maintenant bardé de plaque de métal et d'armes en tout genre, les favoris de la course avaient réussi l'exploit d'ajouter un autre mât et d'allonger la proue qui avait maintenant les allure de pieux géant prêt à percer le cœur des navires. Une véritable petite armée courait en tous sens, certains déjà derrière les armes, prêts à activer les arbalètes géantes qui entouraient le bateau.
Mifune l'Éclair, le bateau le plus rapide piloté par Alana et son partenaire bourru semblait déjà jouer les rôles de poisson pilotes autour du Shimura, tournant sans cesse autour de lui, à l'affût d'une cible désignée par sa maison-mère.
Inaba la Forteresse était encore plus impressionnante, les défenses de ce bateau semblaient plus infranchissables que jamais et des dizaines de grappins posé sur les côtés indiquaient que l'abordage serait leur technique de prédilection. Le capitaine, qui semblait avoir un problème avec ses lunettes qu'il remontait inlassablement sur son nez semblait aussi en grande discussion avec les Makusai.
Les trois meilleurs bateaux allaient faire équipe, ce qui était un très mauvais présage pour les autres.

Le couple ami de Sanada avaient peaufiné l'Archer qui n'était affublé que de deux lance-pieux, beaucoup plus gros que les originaux. Ils avaient misé sur la maniabilité et les tirs à longue distance pour survivre en mer et l'entente quasi-mystique du couple allait faire du grabuge dans les coques, il en était sûr.
Milyana et Baku avaient Miyaguchi l'arsenal, plus que jamais bardé d'armes, elles semblaient toutes reliées par des cordes et un système de poulies.
Sanada n'eut pas le temps de regarder de plus près. Les deux mystérieux inconnus qui dressaient l'échine de l'île entière étaient apparus, Sur Chiangsi, La sangsue. Ils furent accueillis par un souffle de surprise qui résonna dans les gradins. Le navire n'avait pas été changé d'un poil, les deux étrangers ne s'étaient pas donné la peine d'améliorer quelque chose. Sanada tenta de se convaincre que c'était un excès de confiance ou du bluff, mais pourtant, un sentiment de malaise grandissant l'envahissait à mesure que l'embarcation s'approchait de la ligne de départ.
Il regarda Shika, le sourire du Nara le réconforta. Lui ne semblait pas impressionné le moins du monde. Le perliculteur admirait cette absence de peur, Shika semblait survoler la vie comme un jeu ; il aurait été capable de nager au milieu de tourbillon en riant des chatouilles causées par les remous. Une longue inspiration vint calmer Sanada et il s'installa à son poste de pilotage en attendant que le speaker donne son top départ.

Momma's Calling:
Une voix se fit soudain plus forte que les autres, mais Sanada n'écoutait plus, il savait qu'un coup de canon allait retentir pour annoncer le début de la course.
Le monologue de la groupie en chef des Makusai fut interminable, Sanada priait, il avait en tête la voix de sa mère chantant les psalmodies sacrées, une note, une seule note résonnait.
Pure et distincte, puissante mais douce, cette voix était le seul médium à même de chuchoter à l'oreille des dieux. Et cette note en était l'appel.
Le coup de canon sonna comme une claque dans les tempes du jeune homme. Sans attendre une seconde, il déploya la grande voile qui se gonfla instantanément. Il s'agissait pour le moment d'échapper au torrent de feu qui allait s'abattre sur les lieux.
La bataille commença, des pieux et des flèches volèrent en tout sens, Sanada tentait de garder le cap tandis que Shika s'affairait à défendre le navire. Les Makusai ne comptaient pas laisser partir les bateaux, La Flèche harcelait les voiles tandis que La Forteresse semblait vouloir se placer au large pour barrer la route des concurrents. Le bateau des frères Makusai lui, filait déjà vers le large à la recherche du trésor tant convoité, ils allaient tester l'emplacement de leur carte avant de revenir récupérer celles des autres. La Flèche parvint à s'approcher du bateau de Baku et Milyana, le navire semblait avoir pour le rôle le vole des cartes et le colosse qui accompagnait le jeune femme se tenait déjà prêt à sauter, mais au grand bonheur de Sanada, la partenaire de couche de Shika fut accueilli par une salve qui endommagea la coque, forçan les assaillants à rebrousser chemin.
Sanada en profita pour redoubler d'effort dans la prise au vent et le calcul d'une trajectoire optimale. La grosse boussole ouvragée incrusté dans le sol l'aidait à garder le cap dans cette tempête de flammes et de poussière. Des obstacles avaient, en plus, été placés par les organisateurs, Sanada s'en rendit compte quand un pieu du couple Yumo-Linako vint transpercer un tonneau bardé de pic de fer qui menaçait le Kimura, celui-ci coula dans un festival de bulles juste avant de percuter la coque. Sanada n'eut pas le temps de les remercier, bien trop occupé à maintenir le navire plus de quelques secondes en vie. Les rôles étaient simples, Sanada supervisait le pilotage, Shika, lui, s'occupait de l'art de la guerre.
Rien n'avait préparé Sanada à ce chaos, lui, qui voyait la bataille des gradins, avait été habitué à la violence de l'affrontement et cela lui avait plu. De loin.
Maintenant qu'il était au cœur de la bataille l'épique avait disparu, remplacé par l'effroi et la confusion. La fumée rance de la poudre noire embaumait l'atmosphère, les cris se mêlaient aux ordres, les couleurs, les flashes de lumière, les impacts, tout semblait se mélanger dans un bal funèbre qui suivait un rythme anarchique.
Le fatras fut cependant clément avec l'embarcation. Sanada n'avait pu voir ce que faisait Shika, mais il était sûrement grandement responsable de cette réussite.

Le jeune homme esquissa un sourire en fumant sur son calumet tandis qu'ils franchissaient les derniers remparts du port, sur un terrain dégagé, ils seraient beaucoup plus dur à immobiliser. La magie des foils opéra et le Kimura fut bientôt projeter presque en dehors de l'eau prenant de la vitesse à chaque seconde. Le vent fouetta le visage du jeune perliculteur qui alluma son calumet pour fêter ça. La sensation était encore plus grisante que dans son imagination, avec un tel avantage, même la Flèche ne pouvait pas rivaliser, elle était toujours plus rapide certes, mais les outils de navigation du Kimura étaient sans égal dans les îles et cela couplé à la vitesse procurer par les foils formaient un cocktail détonant.
A la grande surprise de Sanada, le bateau commença à ralentir, puis, la vitesse chuta d'un coup. Le bateau s'affaissa et retomba dans l'eau, ballottant dangereusement.

La voile était pourtant gonflée et l'encre à bord, c'était à rien n'y comprendre. Shika indiqua du doigt un côté du bateau et se précipita vers celui-ci, un grappin de la forteresse avait touché le Kimura et les cris des marins à bords soutenait déjà leur effort pour tirer l'embarcation vers eux contre la force du vent. Un deuxième grappin puis un troisième s'accrochèrent au filet tendu entre les coques du trimaran. La Constellation était tirée en arrière et La flèche avait vu la position de faiblesse dans laquelle ils se trouvaient, abandonnant le harcèlement de l'Archer, il fonçait vers le Kimura à toute vitesse.

Les sbires des Makusai allaient s'emparer de la carte, et Shika et Sanada n'auraient plus qu'à errer dans les mers jusqu'à la fin de la course comme des bêtes dans le désert, sans but ni destination.
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Sans effort, tu ouvris les yeux dès l'aube, les chants des cormorans alentours octroyant un doux réveil à tes oreilles. T'extirpant de dessous ta couverture, tu baillas deux trois fois en t'étirant largement, avant d'entamer un rituel réservé aux grands jours. Tu sortis de ton sac quelques vivres achetés la veille, essentiellement des graines, puis les disposas sur la petite nappe à carreaux noirs et blancs qui au premier abord pouvait faire penser à un échiquier, le nombre de cases la composant confirmant l'idée première. Tu trias les aliments en deux tas distincts et similaires en nombre comme en composition, tout en prenant soin de marquer l'un des tas d'une entaille significative afin de pouvoir les discerner l'un de l'autre. Tu posas quatre noix de cajou sur le plateau de jeu improvisé, deux avec entaille d'un côté et les deux autres, vierges de toute marque de l'autre côté, en lieu et place des quatre tours habituelles. Selon la même répartition, quatre pistaches faisaient office de fous, les noisettes remplaçaient les cavaliers et les graines de tournesol personnifiaient les pions. Enfin, des noix de macadamia se substituaient aux reines tandis que des noix basiques, encore dans leurs coquilles représentaient les rois.

Une fois tout ceci installé et abrité des embruns matinaux, tu t'assis en tailleur sur la gauche de cet échiquier, non sans avoir disposé une bouteille de jus juste à côté de toi. Tu pris le temps de te rouler une clope de salvia divinorum avec encore plus de précision que d'ordinaire, enfermé dans une concentration presque solennelle. Une fois l’œuvre accomplie, tu coinças la tige entre te lèvres et l'allumas d'une flamme issue d'un fin morceau de bois gratté contre une paroi rocheuse. Le petit-déjeuner ludique pouvais commencer. Prenant tour à tour le rôle des deux joueurs supposés, tu déplaças une à une les graines du plateau de jeu, les stratégies évoluant au fur et à mesure de la progression de chaque camp. Dès qu'une pièce se faisait attrapée par l'adversaire, elles trouvait grâce dans ton estomac, que tu remplissais lentement entre quelques bouffées de ta cigarette ou quelques goulées de jus que tu n'osas pas accompagner d'alcool pour le moment.

Un ''échec et mat'' retentit après plusieurs minutes, les non entaillés l'emportant de peu, ce qui eut pour effet de te faire ingurgiter l'ensemble des pièces restantes. Reposant une main à plat sur le sol derrière toi, tu aspiras à pleins poumons les dernières lattes de salvia, sans rien manquer du spectacle offert par les traits de lumières s'élevant à l'horizon. Lentement, les vapeurs de ton herbe envahirent jusqu'à ton âme, te permettant dans le même temps de te recentrer au mieux sur la course à venir, ton partenaire et toi-même. Un sourire discret mais sincère vint accompagner ces instants de béatitudes. Tu aurais pu rester là pendant des heures, contemplatif de cette merveille de nature, si seulement Sanada et toi n'aviez pas quelques culs à botter. Et quelque chose te faisait penser qu'il y avait moyen de prendre son pied en bottant des culs de Makusaï. Sans plus tarder tu replias bagages et pris la direction de l'entrepôt dans lequel se trouvait Kimura, à l'endroit même où vous aviez rendez-vous avec ton coéquipier. Avant d'atteindre le but de ta marche, tu pus t'enquérir des derniers préparatifs en longeant les quais les plus proches de la ligne de départ.

Il y avait déjà un paquet de badauds attroupés là. Certains s'amassaient dans les gradins prévus à cet effet quand d'autres préféraient s'enivrer au bar spécialement installé là pour l'épreuve. La viande saoule commençait à proliférer, et tenons pour gageure que ça n'allait pas s'arranger avec le temps. Enfin, tu pointas le bout de ton nez dans le hangar, certains que le Masamune serait déjà prêt à prendre la mer. Rien de tout cela. Il pionçait! Comme un bébé. Si ton intention première fut de le réveiller pour ne pas avoir à te taper tous les trucs pour lesquels tu ne faisais aucun effort de compréhension, tu te ravisas finalement en imaginant que le stress de la compétition l'avait peut être empêché de se reposer avant. Tu t'activas donc à réaliser tout ce que tes compétences te permettais de faire, en attendant le réveil de ton camarade afin qu'il fignole les derniers préparatifs. Tout ce déroula sans encombre et c'est avec une certaine fierté, qu'aux côtés de Sanada, tu accompagnas le cheminement de la Constellation jusqu'à l'eau et profitas avec amusement des hurlements hystérique d'une foule en apparence acquise aux frères Makusaï et à leur garde rapprochée, tout en esquivant au passage quelques gobelets de bières lancés par ceux qui voyaient d'un mauvais œil la participation d'un étranger à la perle de l'empereur.

C'est la première fois que tu prenais l'entière mesure de l'engouement généré par cette chasse au trésor. Tous se massaient pour pouvoir voir de leurs propres yeux, autant les participants affublés de la marque des vainqueurs, que ceux qui finiraient par barboter en attendant que quelqu'un veuille bien abréger leur trempette. Tu reconnus le vendeur de canon à eau lorsqu'un vieil homme vous jeta à manger. Dissimulé derrière des lunettes teintées et appuyé sur une canne en bois, il s'approcha de vous:

-Y'espère qué yé ou raison dé miser sour vous los pequenos...faites-moi plaisir et broyez pour moi los testicoulès dé ces morpionnes dé Makousaï...Vamos...

-Hey Sanada, t'as vu ça, c'est le vieux qui m'a vendu le canon, il nous a filé à manger et a parié sur nous...j'espère que t'as pensé à dire à ta famille de parier sur nous...

Tu accompagnas la remarque d'un clin d’œil complice mêlé à un sourire enjoué qui laissaient présager que la phrase précédente avait plus été lancée par défi que par pêché d'orgueil.

Enfin, le bateau était à l'eau.

-Hé hé hé...ça y est, on y est...manque plus que la touche finale...

Posant ton sac à dos à tes pieds, tu en retiras un chapeau de pirate acheté à Baransu quelques années plus tôt et le plaças soigneusement sur ton crâne avec la fierté de l'enfant qui pour la première fois parvient à pédaler sans le soutien des roulettes. Un sourire mutin, assorti d'un ricanement à l'attention de ton partenaire. Une main en visière sur l'horizon tandis que de l'autre tu mimas des caresses virtuelles adressées à un perroquet tout aussi inexistant.

-Mwohohoh...allons capitaine, souquons fort, le vent se lève à présent...prenant volontairement une voix de volatile...Croaaaa, le vent se lève...Croaaaa, le vent se lève...Croaaaa, le vent se lève...Croaaaa, le vent se lève...

Avant d'éclater d'un rire aussi puéril que communicatif. Embarqué dans ton délire, tu ne prêtas aucune attention au discours de l'autre énergumène, ni à quoi que ce soit d'autre, si ce ne fut au son enivrant des tambours et au positionnement sur l'eau de chacun des navires concurrents. Bercé par le rythme de la musique, tu pris un maximum d'informations sur vos adversaires. Il était clair que les trois de tête de la pêche à la perle, disposant des trois bateaux les plus huppés, feraient cause commune et bien que les laxatifs eussent normalement fait encore effet, ceux qui en avaient été les victimes semblaient tenir leur poste plutôt vaillamment pour le moment. Tous avaient préparé leur navire de manière admirable. Tous, sauf les deux mystérieux étrangers que tu suspectais de disposer de quelques dons cachés.

Ce ne fut que grâce à l'à-coup créé par le gonflement des voiles et le tohu-bohu généré par Sanada et les flottes alentours que tu compris que la course était désormais lancée. Ça partait dans tous les sens, une véritable bataille de tous les instants pour se frayer le meilleur chemin, digne des plus grandes guerres du sekaï. Alors que le Masamune se démenait pour essayer de guider au mieux Kimura, il était grand temps qu'un équipage soutienne la manœuvre. Tu fis apparaître quatre kage bunshin que tu armas d'un kunaï chacun avant qu'ils ne s'alignent deux par deux sur chacune des coques extérieures, reliés au centre par des filins, tandis que tu te tins sur le pont du catamaran, juste à côté du canon à eau, pour orchestrer au mieux la parade.

Au gré des talents de Sanada, votre embarcation progressait au milieu d'un bordel créé par le lancement des hostilités. Rien n'aurait pu te faire remettre en cause les compétences de ton ami en terme de navigation. Lui gérait la conduite, toi tu t'attelais à repousser les agressions adverses. C'était là le lot de votre association. Complémentarité et confiance! Le désordre se transforma vite en chaos, les navires customisés déployant leurs trouvailles dans une sorte de concours de la plus belle invention. Plusieurs fois le Kimura tangua, rendant les appuis hasardeux. Plusieurs fois tu t'agrippas au canon calé sur la poupe pour ne pas basculer par dessus bord. Tu offris ton plus sincère sourire à Yumo et Linako lorsqu'ils vous évitèrent une fâcheuse rencontre avec un tonneau quelque peu piquant. Ils avaient débarqués à tribord, vous protégeant d'un pieu salvateur, alors que tu venais tout juste d'être alerté qu'un obstacle se dressait sur votre chemin en entendant ton partenaire retenir en vain un petit cri de surprise. Dans le même temps, les deux types du pays de la foudre, Shion et Doko d'après le speaker, semblaient danser sur l'eau. Leur embarcation décrivait des trajectoires indépendantes du vent qui soufflait actuellement dans les voiles des six autres équipages. Efficace à défaut d'être naturel. Ils esquivèrent habilement tous les projectiles lancés dans leur direction et se tracèrent une voie royale pour prendre le large et se retrouver à quelques encablures des Makusaï qui, pour leur part s'appuyaient sur leurs acolytes pour cheminer tranquillement.

Flèches de harpons et autres carreaux d'arbalètes se succédèrent soit pour vous blesser, soit pour abîmer la Constellation. Ils furent systématiquement déviés par le fer des kunaïs de tes clones, chaque contact résonnant comme une mélodie entraînante, que l'on aurait pu croire dédiée au marins prenant la mer vers une aventure qui ne décèlerait ses mystères qu'à la toute fin, lorsqu'un seul et unique équipage serait maintenu à flot. Cette idée de grand voyage vers l'inconnu te galvanisa un peu plus, quelques jeux de voix se faisant les échos des cliquetis métalliques tandis qu'un clone quitta son poste pour te rejoindre et s'occuper de la pompe du canon, avant que tu n'immergeas celui-ci puis le fit fonctionner afin de soutenir le travail des foils.

-Mwohoho...une fois passées les grandes écumes nous serons en paix...courage capitaine...Croaaaa, les grandes écumes...Croaaaa, les grandes écumes...Croaaaa, les grandes écumes...

Tes idioties te firent perdre ta concentration un court instant. Suffisamment longtemps cependant pour qu'un grappin, puis deux, puis trois ne viennent encocher votre bateau, au moment même où tu te sentis grisé par le détachement de la coque avec l'eau, et alors que Sanada semblait avoir trouvé une route plus sereine. Tu remercias d'ailleurs le génie du garçon pour avoir posé ces filets entre les coques, l'arrêt net provoqué par les grappins te faisant perdre l'équilibre sur l'un d'entre eux, tandis que le clone actionnant le canon tomba à la mer.

-Un homme à la mer mon capitaine, un homme à la mer...braillas-tu en te relevant péniblement...mais apparemment on a un autre problème...ou plutôt deux autres problèmes...corrigeas-tu en voyant la Flèche fondre sur vous....

Le temps de réflexion était court avant que vous ne vous fassiez embrocher comme des harengs prêts à être balancés sur le feu. Tu paras donc au plus presser.

-Les clones, vite...gérez les grappins et quand vous avez fini vous essayez de remonter le quatrième à bord...Sanada-kun, à mon top, barre à bâbord toute, de façon à ce qu'on montre l'un de nos flancs à l'ennemi en gardant le soleil dans notre dos...fais-moi confiance...et si on se sort de ce guêpier, on se fait un petit calumet ensemble...

De quelques coups de kunaïs bien sentis, tes trois copies tranchèrent la corde reliant les griffes de fer à la forteresse, en prenant soin de garder les crochets avec vous.

-TOOOP...maintenant Sanada-kun...

Répondant à ta question par le geste, ton partenaire s'exécuta avec brio, barrant d'un coup sec pour engager le flanc de votre embarcation vers le flanc de celle des opposants, comme prévu. C'est maintenant qu'on allait voir si les poutres rajoutées allaient accomplir l'office prévu pour elle. La Flèche continuait d'avancer vers vous, le colosse servant de partenaire à Alana prêt à bondir au premier contact, bien qu'apparemment étonné de la manœuvre du Masamune.

Contact dans cinq secondes...quatre...trois...deux...maintenant...kagemane no jutsu...

Pile avant contact et bien aidé par la position proche du molosse, tu étiras ton ombre en la faisant glisser le long de l'une des poutres. L'ombre de cette dernière, rallongée par la position du soleil, permit un accès direct au pont adverse. La tentative était une réussite. Si le choc fut violent, les poutres remplirent leur rôle de défense, les deux sur les extérieurs de ce côté se brisèrent quand les deux autres résistèrent, dont celle par laquelle transitait ta technique de manipulation. Contrôlant le corps de Goraku, tu lui fis tourner les talons contre son gré et se diriger vers la barre manœuvrée par Alana. Sa main se leva et envoya une grande giffle sur le visage de la jeune femme qui ne comprit rien à la situation. Toujours sous ton contrôle, l'homme se saisit de la barre et donna un grand coup dedans pour faire voguer la Flèche à votre opposé avant de fracasser la liaison au gouvernail. Si l'action ne suffisait certainement pas à les mettre hors course, la réparation nécessaire vous laisserait un temps précieux pour respirer. Sans compter qu'Alana devait se poser de plus en plus de questions. Tu n'hésitas d'ailleurs pas à appuyer sur ce point.

-Alana chan, tu traînes encore avec un type comme lui? Décidément, tu choisis souvent la mauvaise direction trésor...

Ne relevant pas directement tes propos, elle préféra invectiver Goraku.

-Qu'est ce que tu fous abruti?

-C'est pas moi...on dirait que mon corps bouge tout seul...

-C'est ça oui! Si tu nous trahis, les frangins vont pas être contents et tu sais comment ça finira...

-Mais non Alana...putain, puisque je te dis que je n'y suis pour rien...

Leur navire s'éloignant à vive allure, tu n'entendis pas la suite de leurs échanges et te concentras plutôt sur la forteresse qui n'avait pas dit son dernier mot et comptait bien profiter de la confusion pour vous asséner le coup de grâce. Juste en face de vous, elle vous bloquait le passage à une dizaine de mètres devant, tandis que l'homme aux lunettes, Kuro si ta mémoire était bonne, les remontait sur son nez du bout d'un index effilé, le visage marqué par un rictus mesquin. D'un coup, Danshi son coéquipier, tira sèchement vers lui sur deux poulies retenant deux cordes qui s'enfonçaient sous la mer. Deux énormes pieux surgirent dans votre dos avant de retomber vers le navire, bien partis pour s'enfoncer dans le bois recouvrant le pont. Les dégâts risquaient d'être moches à constater. Deux clones se jetèrent d'un bond contre les pieux pour les faire dévier de leur trajectoire. Ce qu'ils réussirent au prix de leur dissipation. La première arme retomba à l'eau alors que la seconde arrêta sa route à plat sur le pont. Une troisième copie à ton effigie se rua vers le miroir, utilisant les rayons du soleil pour se refléter, tout en visant les lunettes du stratège adverse. Son sourire se figea en même temps qu'il sentit ses yeux le brûler chaque seconde un peu plus intensément. D'un geste preste il jeta sa paire de binocles au sol puis se frotta les yeux en hurlant.

-Rrrraaaaaa, j'y vois plus rien. Danshi aide-moi, j'y vois plus rien...

Accompagné du clone restant, tu profitas de ce répit pour soulever le pieu et le renvoyer le plus fort possible à son destinataire. La pique se fracassa sur les renforcement de la forteresse, à peine égratignée par l'assaut, mais cela vous laissait la possibilité de vous enfuir.

Le navigateur reprit le fil de sa destinée en main et ouvrit grand les voiles et les foils pour vous faire littéralement décoller hors de l'eau. La sensation procurée par l'aéroglisseur était enivrante. Une main empoignant solidement l'un des cordages, tu levas le menton pour laisser le vent te cingler les chairs et s'engouffrer dans tes cheveux, un sourire d'enfant s'étirant sur toute la largeur de ton visage. Par miracle, ton tricorne était toujours intact et bien accroché à ton crâne. Comme pour vous porter chance, tu le caressas une fois sur chaque corne avant de t'asseoir sur le banc latéral en soupirant, le sourire encore aux lèvres.

-Pfiouuu...c'est pas passé loin hein...ah ah ah...

Le Kimura mit quelques secondes avant de reprendre le cours normal de sa traversée, jusqu'à vous mener à un archipel composé de plusieurs petites îles. Le vent était très faible ici, bloqué par les protubérances rocheuses qui s'élevaient haut sur chacun des îlots. Il allait falloir ramer, tâche que tu confias aux deux kage bunshin survivants. Ton regard parcouru les environs pour noter que les frères Makusaï, plus loin devant, semblaient en pleine discussion avec Shion et Doko qui les menaçaient en brandissant leur carte. Étirant tes bras de chaque côté de manière à laisser pendre les mains au dessus de l'eau, tu soupiras une nouvelle fois.

-Pfiouuuu...bon Sanda-kun, on se la fait cette pause calumet? Ou on va voir d'un peu plus près ce qui se trame là-bas. Ça fait deux cartes à récupérer qui sont pas loin de nous. Une autre idée? Et la nôtre de carte, tu l'as ouverte? Elle raconte quoi de beau? Ça pourrait peut-être valoir le coup d'aller voir si c'est la bonne? Qu'est ce que tu en penses?

Le Masamune connaissait bien mieux les environs et cette compétition que toi, tu étais donc prêt à t'en remettre à son jugement.
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-Les clones, vite...gérez les grappins et quand vous avez fini vous essayez de remonter le quatrième à bord...Sanada-kun, à mon top, barre à bâbord toute, de façon à ce qu'on montre l'un de nos flancs à l'ennemi en gardant le soleil dans notre dos...fais-moi confiance...et si on se sort de ce guêpier, on se fait un petit calumet ensemble...

Shika et ses clones étaient vraiment impressionnants. Ils formaient une petite armée qui se complétaient parfaitement et Sanada n'hésita pas une seconde pour suivre les ordres de son partenaire. Le choc allait être violent, mais la Flèche était un poids plume parmi les Seigneurs et les poutres que Shika avait fixé paraissaient bien robustes. Une fois que les clones coupèrent les cordages qui les reliaient à la Forteresse, il attendit le signal pour virer à bâbord.

-TOOOP...maintenant Sanada-kun…

Sanada, plus concentré que jamais déplaça avec force le gouvernail jusqu'au point de rupture, il sentait les vagues aller contre la force de son bras, mais tenait bon.
Quand il rouvrit les yeux après son effort, il fut tenté de les refermer aussitôt, le coque effilée de la Flèche fonçait bel et bien sûr l'un des flotteurs du Kimura.
Le choc fut brutal et désarçonna le jeune perliculteur, pourtant assis. Mais le choc lui parut totalement secondaire face au spectacle auquel il assistait.

Composant une série de signes étranges avec les mains, Shika venait de faire bouger sa propre ombre.
Loin de s'arrêter là, celle-ci, tel un serpent, rampait sur les poutres comme si elle se dirigeait vers une proie. Lorsqu'elle entra en symbiose avec celle du colosse qui secondait Alana sur la Flèche, elle sembla ne plus bouger. C'est l'assaillant qui gesticulait maintenant, mais au lieu de sauter sur l'embarcation de ses adversaires, il semblait se traîner difficilement vers sa partenaire, en proie à une terreur qui faisait tâche sur ce visage bourrue. Arrivé à quelques pas de la jeune femme, il la gifla sans ménagement. Celle-ci fut littéralement propulsée par la force de son partenaire et lâcha la barre. Encore sous le joug de l'ombre, la brute donna plusieurs coups sur la barre du gouvernail, ce qui eut pour double effet de les éloigner et de les obliger à réparer les dommages qu'ils s'étaient faits eux-mêmes.

Sous les paroles moqueuses de Shika, la Flèche s'éloigna d'une trajectoire qui traduisait que l'embarcation était sous l'emprise des caprices du vent.
Cependant, Sanada n'eut pas le temps de fanfaronner, la forteresse, ce château des mers, se dressait toujours devant eux.Sanada ne pouvait pas observer l'équipage du navire ennemi, trop affairé à prendre le vent correctement et à éviter les coraux. Ce fut un bruit sourd derrière lui qui le déconcentra et lui permit d'appréhender ce qui se passait vraiment. Deux énormes poutres venaient de surgir des tréfonds, provoquant d'énormes remous.
Après s'être figé en l'air une seconde au sommet de leur ascension, elles débutèrent leur lourde chute en direction de la coque du Kimura qui n'allait certainement pas résister à un tel choc. Heureusement, Shika était là pour parer les offensives ennemies et deux clones se sacrifièrent pour éviter la catastrophe.
Un autre clone du shinobi se plaça derrière le miroir pivotant et avec une dextérité presque surnaturelle, plaça directement le reflet des rayons du soleil dans les verres grossissant du capitaine de la Forteresse.
Celui-ci laissa échapper un grognement qui se fit entendre malgré l'agitation que provoquaient les combats, ce fut la fenêtre que choisirent Shika et son partenaire pour s'enfuir, profitant de leur mobilité et de leur vitesse bien supérieures.

Le Kimura reprit sa course, soulevé par le vent, les installations de la vieille Lily et les canon à eau, ils parvinrent sans encombre à prendre le large, suivant de loin la côte qui cachait les Montagnes vertes qui trônaient derrière.
Ils arrivèrent à un ensemble de minuscule îles et criques qui les préservaient de la houle et s'arrêtèrent afin de faire le point sur les dégâts et prendre une décision. Ils avaient échappé au départ, c'était déjà une bonne chose, et rien ne pressait, la course ne faisait que débuter.

Deux bateaux, au large, semblaient côte à côte. L'Etoile des Makusai et la Sangsue des mystérieux étrangers avaient jeté l'ancre, et étaient vraisemblablement en plein pourparlers.

-Pfiouuuu...bon Sanada-kun, on se la fait cette pause calumet? Ou on va voir d'un peu plus près ce qui se trame là-bas. Ça fait deux cartes à récupérer qui sont pas loin de nous. Une autre idée? Et la nôtre de carte, tu l'as ouverte? Elle raconte quoi de beau? Ça pourrait peut-être valoir le coup d'aller voir si c'est la bonne? Qu'est ce que tu en penses? Dit Shika en s’étirant de tout son long.

Sanada bourra sa pipe de façon méthodique avant d'inviter Shika à s'asseoir avec lui à l'intérieur de la petite cabine qui servait de chambre et de poste de cartographie. Allumant le calumet qu'il passa directement à Shika, il déroula avec délicatesse une grande carte très ouvragée.

Carte du Kimura:

- Voilà notre plus grand avantage. Dit-il en regardant son partenaire. Cette carte est non seulement très détaillée, puisqu'elle recense les lieux importants de l'île et ses environs, mais aussi les courants marins, le volume et la fréquence des marées, et les fonds dangereux. Cette carte doit être notre priorité, notre plus grand trésor. Avec elle, nous éviterons toutes les embûches naturelles.

Il marcha à quatre pattes jusqu'à son sac, la hauteur de la cabine étant de un peu plus d'un mètre, pour ressortir une autre carte, beaucoup plus petite et sans aucun détail.

Carte de l'équipe n° 4:

- Et ça, c'est notre carte avec l'emplacement possible de la perle. C'est assez loin d'ici, mais je pense sincèrement qu'il vaut mieux pour nous d'aller chercher directement là-bas. Nous serons fixés sur notre carte, et puis, nous pourrons induire les autres en erreur en faisant mine de se la faire prendre si on voit que ce n'est pas le bon emplacement. Si on y va maintenant, bien que je ne doute pas de tes capacités, j'étais même pas au courant qu'un homme était capable de tant de prouesses... S'exclama-t-il dans un éclat de rire avant de poursuivre... Mais si nous perdons le combat et que notre carte est la bonne, nous n'aurons plus aucune piste. D'ailleurs, je vais marquer l'endroit sur la grande carte, comme ça, on a une vue d'ensemble et on peut toujours se la faire voler.

Le jeune perliculteur sortit un flasque de jus de papaye et en bu une lampée généreuse avant de la tendre à son partenaire pour le laisser gérer son cocktail.
Ils fumèrent de longues minutes, se ressassant les coups et les esquives qui les avaient sauvés durant la bataille du départ. La cabine était très confortable, de nombreux coussins venaient apaiser le corps et aucun vent ne circulait désagréablement entre les planches en sifflotant son air froid.

Lorsqu'ils eurent décidé d'un itinéraire pour rejoindre leur destination, ils laissèrent la voile se gonfler et les foils les soulever vers d'autres aventures.

Le soleil était à son zénith quand, enfin, toutes terres, même le rocher oublié, furent hors de vue.
Il ne subsistait rien d'autre qu'un immense désert bleu, et les reflets scintillants de l'astre solaire qui dansait avec l'élément en perpétuel mouvement.Sanada inspira profondément, il se sentait bien, heureux, dans son élément au milieu de l'océan, avec l'eau pour tapis et les nuages pour auvent.

Ils ralentirent l'allure pour pouvoir lâcher des lignes à la traîne et ainsi s'assurer un repas frais tout en avançant. Ils n'étaient qu'au début, et leur cale était pleine de victuailles, certes, mais ils ne savaient pas combien de temps allait durer la course et une source d'énergie comme la chair blanche ne pouvait pas être sous-estimé. Enfin, cela rajoutait à l'atmosphère de bien-être qui régnait, contrastant complètement avec le chaos qu'ils avaient vécu quelques heures plus tôt.
Après une heure de pêche, deux jolies daurades grillaient sur la pièce que Sanada avait fixée. Le couvercle hermétique assurait l'étanchéité de leur bateau contre les charbons incandescents et pouvaient manger de toutes les manières. Bien sûr, ils s'assuraient d'avoir jeté l'ancre afin de faire cuire les aliments, ne prenant aucun risque. Les vagues savaient se montrer plus furtives que les ailerons de requin dans la région.
Le premier repas fut donc aussi copieux que joyeux. Au large, coupé de tous et de tout, les aliments semblaient plus goûtus, la boisson plus fraîche, le calumet plus corsé.

La navigation fut sans encombre, grâce à la carte et à la connaissance relativement bonne du terrain. Sanada n'était jamais allé aussi loin tout seul. Leur carte indiquait ce que les habitants de Shima-Biizo nommaient modestement “le bout du monde”, un territoire sauvage et hostile sans cesse harcelé par d'immenses vagues qui venaient se fracasser sur les falaises abruptes qui composaient sa côte. Heureusement pour eux, l'emplacement semblait situé dans un renfoncement, assurant une protection contre les véritables murs qui s'abattaient chaque secondes sur la roche.
Le Kimura filait toujours à vive allure, la portance des fines lames qui soulevaient le navire le rendait insensible aux remous, ce qui rendait la navigation bien plus confortable. Cette vieille Lily était un génie, si un jour, il devenait un puissant serviteur des dieux, il allait lui demander de lui construire un navire entier, le chef-d’œuvre de sa vie crépusculaire.

Sanada remarqua un mouvement au loin, il n'avait que trop vu ce ballet et ne voulait surtout pas que Shika parte de son île natale sans avoir vécu une des plus belles valses de l'océan.

- Accroche-toi Shika-san ! Dit le jeune perliculteur le sourire aux lèvres avant de faire un virage en équerre vers le nord.
Shika eut l'air interloqué, mais Sanada se contenta de pointer l'horizon d'un air enjoué. Il ne voulait pas gâcher la surprise, et puis, il n'allait pas tarder à comprendre.

- On tend la voile à fond, peu importe de tenir le cap, on veut de la vitesse-là ! Dit-il en tentant tout de même de garder un œil sur la boussole pour ne pas perdre trop de temps sur la trajectoire

Le kimura s'éleva encore un peu plus alors qu'il était proche de sa vitesse maximal, pourtant loin d'être concentré, Sanada balayait son regard de gauche à droite, comme s'il cherchait quelques chose dans l'eau, pourtant à cette vitesse, il ne pouvait rien distinguer clairement.

Quelques secondes passèrent, et, enfin, la danse fut inaugurée par les sauts des dauphins. Ivre de vitesse et ne voulant pas se faire dépasser par ces humains et leurs constructions abracadabrantesques, les mammifères marins avaient pour habitude d'humilier les embarcations rapides au large de l'île.
Et cette humiliation sonnait comme le cri de pouvoir des dieux pour Sanada, divinitées qui donnaient naturellement bien plus que n'importe quelle œuvres construites par les mortels.
Les dauphins sautaient de concert, faisaient des vrilles, des salto, tout cela en suivant la course effrénée du bateau. Ils passaient d'un côté à l'autre, jetant des petits cris stridents qui sonnaient comme la mélodie du bonheur et suivait le rythme de la danse. Ce moment de symbiose magique dura et dura encore. Sanada jouait avec les véritables seigneurs de ces mers et prenait les vagues pour les voir se propulser encore plus haut dans le ciel avant de retomber tout aussi gracieusement dans le royaume des abysses.

- Alors Shika-san qu'est-ce que t'en dis ? Cria Sanada en tentant de couvrir le bruit du vent pour que son partenaire l'entende.
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Tu tiras une grande bouffée sur la pipe tendue par Sanada, en même temps que ce dernier exposait devant toi les cartes à votre disposition. Celle du Kimura d'abord, bien plus détaillée que la seconde qui pour sa part vous indiquait l'emplacement virtuel de la perle de l'empereur. Grâce aux connaissances du Masamune, le Kimura fit fi de l'absence substantielle de vent porteur pour se faufiler à l'extérieur du courant en vigueur ici et reprendre tranquillement sa route, laissant derrière lui les frère Makusaï et le duo d'étrangers.

Après quelques instants de repos, partagés, et une fois les recommandations faites et la marche à suivre coordonnée, Tu entrepris d'accompagner la pêche de ton compagnon, tout juste armé d'une canne à pêche et d'un verre de rhum allongé d'un peu du jus de papaye généreusement cédé. Tu observas avec minutie chaque mouvement de ton camarade dans l'idée de le mimer au mieux. Certes tu savais pêcher, mais plus comme un touriste que comme un véritable professionnel. Nul doute que le jeune autochtone maîtrisait des techniques qui t'étaient inconnues. Et c'est ainsi que deux belles dorades fumantes finirent leur vie dans votre assiette, avec l'inscription ''faïence de Tetsu'' pour seule épitaphe et la maigre consolation d'avoir éclairé vos visages de sourires bienheureux au moment où vous dégustâtes leurs chairs. Le repas englouti, tu entrepris une vaisselle rapide avant de t'étaler sur le dos, les bras en croix, sur la coque principale, le soleil léchant ta figure de ses rayons pendant qu'une douce brise se chargeait de tempérer la chaleur de l'astre. Laissant tes idées vagabonder au rythme des remous qui vous entraînaient de plus en plus au large, tu finis par t'assoupir.

-Accroche-toi Shika-san.

Pour finalement être réveillé quelques minutes plus tard par les paroles de ton coéquipier.

-Quoi? Ils nous ont déjà rattrapés?

Heureusement, rien de tout cela, juste un Sanada apparemment bien décidé à pousser encore un peu plus loin l'exploration et à grande vitesse en plus de cela. Tu suivis ses indications avec application et votre embarcation décolla de nouveau. Tu te demandais bien ce qui avait pu rendre ton compagnon aussi hâtif, et tu restas plusieurs secondes interloqué devant l'absence de quelconque animation claire. La surprise qui s'ensuivit fut largement à la hauteur de l'incompréhension première et de l'attente. Un dauphin passa subitement par dessus votre navire avant de retomber à l'eau, dans une espèce de vrille qui n'avait rien à envier aux acrobaties shinobis. Ton regard brilla de milles étoiles, tout en se perdant dans la masse représentée par un banc entier de ces mammifères qui nageaient à présent par dizaines à vos côtés, formant une flotte souveraine de part et d'autre de la Constellation en accompagnant leurs danses aquatiques par ces petits cris stridents si particuliers.

-Woooh...t'exclamas-tu la larme à l’œil. C'que c'est beau Sanada-kun...merci...vraiment merci, je n'avais pas encore eu l'occasion de voir un truc pareil...dis, on essaye de les suivre pour voir jusqu'où ils vont...

Émerveillé par ce spectacle, tu en oublias même la raison première de ta présence ici, et il fallut un regard tout aussi interrogatif qu'insistant de la part de ton partenaire pour te remettre les idée en place, bien qu'il te fut tout de même difficile de totalement chasser cette idée de ta tête.

-Hmpffff...la perle de l'empereur, la perle de l'empereur...maugréas-tu pour toi-même bien que le Masamune entendait probablement...c'est quand même vachement plus sympa de suivre ces dauphins non? C'est bien parce que c'est toi Sanada-kun que je vais rester concentré sur notre objectif...

Tes ronchonnements, très rares au demeurant, furent très brefs. Un dispersement du banc de dauphin attira plus particulièrement ton attention et te fit lever les yeux sur l'horizon pour tomber nez à nez avec l'embarcation de Yumo et Linako, qui trônaient à l'avant en vous saluant. Accostant coque contre coque, ils vous narrèrent fièrement leurs prouesses et l'habilité avec laquelle ils s'étaient dépêtrés de leurs agresseurs pour finalement contourner les îles au plus large et revenir plus paisiblement vers vers le point indiqué par leur carte.

-Il s'en est même fallu de peu pour qu'on élimine définitivement Kuro et Danshi...Kuro se frottait les yeux, il avait l'air complètement désorienté...malheureusement sa grosse brute de coéquipier a eu le temps de nous balancer un harpon et de nous faire dévier de notre trajectoire en endommageant notre coque...dit Yuno en montrant le trou béant laissé dans le bois de leur embarcation...

Les dauphins avaient repris leur place initiale à vos côtés en resserrant les rangs et bondissant de plus belle.

-Alors, vous aussi vous profitez du spectacle? Ça vous dit qu'on se montre nos cartes? Qui sait, on pourra peut être se filer un...

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'une vague gigantesque les submergea, faisant basculer Linako par-dessus bord tandis que Yuno parvint à s'accrocher tant bien que mal à un rebord du ponton. Pas le temps de réagir. L'eau commençait déjà à s'infiltrer par le trou de harpon lorsqu'une lame d'eau s'abattit brutalement sur le bateau, le fendant assez largement sur sa hauteur en même temps qu'un vent violent brisa leur mât principal.

La fuite des dauphins marqua réellement le début du second round. Balayant l'horizon du regard, tu aperçus à bonne distance les étrangers Shion et Doko. Il n'étaient assurément pas là pour plaisanter. Leurs attaques initiales avaient fait mouche et ils se ruaient à présent dans votre direction, en vociférant quelques jurons inaudibles, tandis que l'embarcation du duo ami prenait l'eau de toutes part. Dans un ultime réflexe, Yuno attrapa l'étui renfermant leur carte et le lança vers la Constellation.

-Tiens Sanada-kun, attrape...je crois bien que c'est déjà fini pour nous...

En effet, trois pieux gigantesques tout droit venus des deux étrangers parachevèrent le travail, transperçant l'embarcation alliée de part en part et manquant de peu d'embrocher la votre. Seul un effort conjoint de votre part, à Sanada et à toi, vous évita le pire, lorsque vous dégageâtes votre coque de celle de Linako et Yuno.

Les adversaires n'avaient bien entendu pas l'intention d'en rester là et filaient toujours tout droit dans votre direction.

-Bordel...pas moyen d'être tranquille cinq minutes...Sanada-kun, on ne peut pas laisser tes potes à l'eau, donc hors de question de fuir maintenant...

Tu saisis deux cordes qui traînaient là et les jetas à la mer à l'attention du couple.

-Attrapez ça tous les deux...Sanada-kun, charge-toi de les remonter avant qu'il ne se retrouve écrasés entre le Kimura et le bateau ennemi, pendant que j'essaye de retenir les autres du mieux que je peux...aller hop, deux clones au canon à eau...faut repousser l'assaillant moussaillons...continuas-tu un sourire au lèvre...

Reportant ton regard sur les deux opposants, tu pus constater de leur part des mouvements de mains que tu ne connaissais que trop bien. Il n'y avait plus de doute, les deux étaient des shinobis et ne se gênaient pas pour user de leurs capacités. Au regard des dégâts provoqués précédemment, il y avait fort à parier que l'un des deux maîtrisait le suiton et l'autre le fuuton, ce qui n'arrangeait clairement pas vos affaires étant donné votre situation géographique.

Les deux clones s'exécutèrent et tandis que le premier actionnait vigoureusement la pompe du canon à eau, le second orientait l'arme aqueuse dans la direction souhaitée avant de tirer un jet puissant qui eut le mérite de faire ralentir les adversaires et de les stopper dans leur lancement de technique, à défaut de les repousser complètement.

Pile le temps suffisant pour appliquer un parchemin de fuinjutsu sur le point supposé d'abordage le plus évident, puis pour courir vers le Masamune et manipuler quelque mudra afin de lancer un Kagemane kage Shibari visant à intégrer un morceau de ton ombre à l'intérieur de la sienne.

-Cap'tain Masamune, c'est le moment d'avoir une idée merveilleuse ou d'accepter l'affrontement à venir! Dans ce dernier cas, ce que je viens de faire devrait nous aider...si on fait ça je te laisse seul maître à bord et de mon côté je plongerais à l'eau pour essayer de les prendre à revers...alors?

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Masamune Sanada
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Sanada n'eut pas le temps de réfléchir. Il se jeta vers la coque pour repêcher les amoureux tandis que Shika faisait apparaître ses fameux clones lui ressemblant en tout point.
Sanada était toujours aussi émerveillé par les tours de magie de son équipier, mais il n'avait pas une seconde pour admirer les différents Shika se mettre en position, il devait tirer avec toute la force qu'il avait sur les cordes.
Les remous provoqués par l'attaque des étrangers ne rendaient pas la tâche facile et chaque fois que le couple touchait la coque des doigts, une vague les ramenaient plusieurs mètres en arrière. Heureusement pour eux, les Shika retardèrent les assaillants à l'aide du canon à eau, et ils purent enfin embarqués, non sans grandes difficultés.

- Voilà une bonne chose de faite ! Dit Sanada.

Il ne s'attarda cependant pas, l'embarcation des étrangers approchait beaucoup trop rapidement pour un bateau à contre-courant.
Sanada ne comprenait pas ce qui leur permettait une telle prouesse maritime et mit cela sur le compte d'une ingénierie navale, particulièrement efficace.
Quels que soient les mécanismes qui permettaient à ces petites voiles de prendre autant de vent le problème demeurait le même.
Ils allaient devoir les confronter.

Une deuxième vague sembla apparaître sous le bateau des inconnus.
Elle prit une hauteur telle en arrivant sur le Kimura qu'il fallut s'accrocher pour ne pas passer par-dessus bord. Trempé et grelottant de peur, le jeune perliculteur cru enfin comprendre ce qui faisait la force de ces concurrents.
Comme Shika, ils étaient shinobis et manipulaient la force qu'on appelait chakra. C'est ainsi que l'un pouvait guider les courants de vent dans la direction souhaitée tandis que l'autre faisait jaillir des vagues du tréfonds des océans.
Sanada ne comprenait pas comment ce chakra pouvait influer sur les éléments divins, mais cela le fascinait. Il regarda avec plus d'attention les silhouettes encapuchonnées qui approchaient et put remarquer qu'ils semblaient faire des signes invocatoires avec les mains. Peut-être était-ce le moyen de transmettre ce chakra aux éléments pour pouvoir les modeler à sa guise…
Sanada fut réveillé de sa réflexion intérieure par la voix de Shika qui posait un papier calligraphié dans un recoin discret sur le pont à bâbord, dans la direction des assaillants.
Le Masamune n'eut pas le temps de demander ce que c'était, il s'en voulait d'être resté inactif quelques précieuses secondes avant un abordage et il était prêt à faire ce que lui ordonnait son coéquipier.

Si la mer était son domaine, le combat était sans nul doute celui de Shika.

- Cap'tain Masamune, c'est le moment d'avoir une idée merveilleuse ou d'accepter l'affrontement à venir! Dans ce dernier cas, ce que je viens de faire devrait nous aider...si on fait ça je te laisse seul maître à bord et de mon côté je plongerais à l'eau pour essayer de les prendre à revers...alors?

- Je te fais confiance. Répondit simplement Sanada en se retournant pour faire face au bateau.

Face à leur vitesse et aux vagues qu'ils provoquaient, face à leur pouvoir et malgré sa foi, il ne pouvait absolument rien.

Il entendit le “splouish” caractéristique qui signifiait que Shika avait plongé et, tentant de reprendre son calme, il alluma son calumet.
Il fallait gagner du temps, faire en sorte que son partenaire ait le temps de préparer quelques choses ou du moins, surprendre ses adversaires.
Il ordonna à Linako et Yuno de se cacher. À cette distance, et à moins d'avoir un pouvoir spécial, les ninjas étaient aveuglés par le soleil et ses reflets sur l'eau turquoise.
Il voulait qu'ils le pensent seul, ainsi, en position de force, ils seraient peut-être moins sur leurs gardes.
Quand Shion et Doko arrivèrent au niveau du Kimura, Sanada étaient assis, entourés seulement de ses halos de fumées qui dansaient autour de lui un instant avant de se faire emporter par le vent. Ils firent disparaître les clones en in instant avant de se concentrer sur le perliculteur. Sanada aurait voulu qu'ils grimpent sans attendre sur son bateau, ils étaient juste en face du papier qu'avait déposé Shika. Il se sentait seul et terriblement désarmé face à ses individus à l'air calme et posé, ce qui n'avait rien de très rassurant dans ces circonstances. Shika avait un plan, il s'agissait juste de le mettre en bonne condition pour qu'il le mette en place, et même si Sanada n'avait aucune idée de ce que son partenaire avait derrière la tête, il savait que son rôle consistait à approcher les deux énergumènes du morceau de papier.

- Tu es seul jeune Sanada ?
Dit le plus grand des deux, un vieil homme au teint pâle et à la chevelure argent.

- Oh, vous connaissez mon prénom en plus ! Dit-il d'un air qu'il voulait enjoué. Ne rien laisser paraître, rester naturelle.

- Nous avons étudié chaque participant, et seul quelques individus ont échappé à nos recherches, tu imagineras que ce ne sont pas les locaux.

- Mon partenaire par exemple ?

- Oui, par exemple. Nous ne savons pas trop les motivations qui l'ont poussé à participer à cette course. Il y a toujours des imprévus vois-tu. Où est-il ? Il ne peut être très loin, si ses clones étaient encore à bord...

- Des imprévus ? Demanda Sanada comme s'il était intéressé.
Ne pas répondre à la question, ignorer et reprendre le dessus en le faisant parler.

- Oui, nous avons organisé notre participation à cette course depuis déjà longtemps. Nous venons d'une bourgade lointaine, au-delà de la Vallée de la Foudre. Un petit village sans prétention, mais surtout sans ryos mon cher Sanada. Nous n'avons pas d'argent et notre terre est pauvre, alors, depuis toujours, nous chassons les trésors du Sekaï jusqu'à atteindre le “Kigen”.


- Le Kigen ?
Dit Sanada qui était cette fois-ci réellement intéressé par la réponse. Ce vieux voulait parler et c'était justement ce que voulait le perliculteur.
Continuer dans son sens. Gagner du temps pour les faire monter à bâbord.

- Le Kigen est la limite à partir de laquelle nous pouvons enfin prendre notre retraite et couler des jours heureux dans nos belles montagnes. Chaque membre doit atteindre son Kigen, ce qu'il doit à la société en somme. Ensuite, c'est la retraite.

- Ça veut dire que si vous remportez une énorme somme dès votre première chasse aux trésors vous pouvez atteindre votre Kigen super jeune non?


- Tout à fait. Même si ces gens-là se comptent sur les doigts d'une main en plusieurs siècles de traditions. La plupart meurent avant même de l'avoir atteint. Et il se trouve que tu es un obstacle entre nous et notre Kigen jeune homme.


- C'est donc votre dernière ? Allez, venez chercher ma carte alors.

Le vieux Doko s'apprêtait à mettre le pied sur le morceau de papier de Shika, mais fut retenu par son Shion, qui avait gardé le silence jusqu'ici.

- Tu ne vois pas que les deux autres ont disparus aussi, tout ça me parait louche.


- Ils ont coulé les deux pauvres gars si vous voulez savoir.


- On était là en moins de trois minutes, personnes ne meurent aussi vite de la noyade.

- Le soleil vous aveuglait. Ils ont été transpercés par un pieu alors qu'ils se serraient dans les bras.


- Et ton partenaire ?


- … Sanada ne sut quoi rétorquer, mais heureusement pour lui, l'excès de confiance de Goko le dispensa de toutes réponses.
D'un geste ferme, il venait de sauter sur le Kimura.

À la seconde même où il posa son pied sur le bois détrempé, de longs fils de papier calligraphiés semblèrent jaillir du piège de Shika. Se mouvant comme des serpents, ils entourèrent les chevilles du vieil homme sous le regard surpris de son camarade.
Goko plongea son regard noir dans celui de Sanada qui sentit son corps se raidir, paralysé par la peur. Il psalmodia une prière intérieure pour invoquer l‘aide des dieux.
Mais surtout celle de Shika.
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Jusqu'ici, les compétences pointues de Sanada en matière de navigation vous avait sorti de plusieurs situations périlleuses et tu te devais de ne pas le décevoir en retour, alors qu'il plaçait ouvertement sa confiance en toi. Profitant des reflets aveuglants du soleil sur l'eau, tu plongeas le plus discrètement possible, laissant au jeune perliculteur le soin de s'occuper du couple qu'il venait de repêcher. Affublé de ton masque hermétique, tu eus tout le loisir de contempler la richesse de fonds marins qui semblaient s'étirer à l'infini. Plusieurs bancs de poissons se croisaient et se recroisaient tout à fait cordialement dans un ballet aquatique multicolore qui n'avait rien à envier aux hommes poissons des contes de ton enfance.

Il était curieux de constater que lors d'une rencontre entre deux espèces, chaque groupe continuait sa progression le plus naturellement du monde, comme si chacun avait pris en compte à l'avance la présence et les trajectoires des autres, afin que la proximité ne soit un problème pour personne. Certes, il arrivait, comme dans toute société, qu'un élément se distingue de la masse en ondoyant de manière désordonnée et même parfois provocatrice, mais l'ensemble était suffisamment réglé pour qu'aucun autre ne paraisse perturbé, ce qui avait pour effet de lasser le contrevenant, qui finalement rentrait bien vite dans le rang. Par curiosité, tu tentas toi-même une incursion à l'intérieur de l'un des bancs qui s'écarta d'un coup, comme alerté par la présence d'une entité qui n'avait rien à faire ici. Certains poissons bifurquèrent sur ta gauche quand d'autres choisirent de te longer sur le flanc droit, puis tous se rassemblèrent une fois l'obstacle contourné. Impressionnant de rigueur et de cohésion.

Passant à environs deux mètres au-dessous de la coque du bateau ennemi, juste avant qu'il n'entre en contact avec le Kimura, tu ne pus retenir quelques bulles de surprise devant l'immensité des eaux qui offraient un spectacle tourbillonnant sous tes pieds. Tes yeux n'ayant pas la capacité de distinguer le fond, tu te sentis pris d'un vertige, comme happé par la profondeur abyssale de l'endroit, comme attiré par l'envie d'aller voir plus bas ce qu'il s'y passait. Peut-être la légende associée aux femmes mi-humaines et mi-poissons qui se faisaient appeler sirènes, connues pour entraîner les marins vers la noyade en usant de chants envoûtants, tirait-elle sa source de cet état de fait. Mais tu ne pouvais te permettre de te laisser entourlouper par l'incommensurable beauté de cet espace. Sanada comptait sur toi. De quelques brasses supplémentaires, tu parcourus le chemin restant pour enfin te retrouver de l'autre côté de l'embarcation des deux shinobis qui vous attaquaient. Tout était normalement en place, mais tu devais rester prudent car rien ne te permettait de connaître le niveau de l'adversaire.

Tu t'approchas d'une petite échelle de corde repérée sur le flanc droit du navire et finis par sortir la tête de l'eau après t'être assuré une dernière fois que les adversaires n'étaient pas postés de ce côté-là du pont. Saisissant l'un des strapontins de l'échelle, tu stabilisas ton mouvement en te collant à la coque du bateau, sans faire de bruit.

-...nous chassons les trésors du Sekaï jusqu'à atteindre le “Kigen”.

Le Kigen? T'interrogeas-tu avec avec avidité, pile au moment où Sanada montrait, à voix haute, le même intérêt que toi. Apparemment, ton coéquipier avait réussi à gagner un temps précieux avec brio. Shion et Doko s'étaient laissés embobiné par le bagout du Masamune que tu n'imaginais pourtant pas très serein en cet instant. Tandis que les trois continuaient leur discussion, tu te hissas lentement à l'aide du cordage, ne laissant dépasser que furtivement tes yeux pour t'enquérir de ce qui se déroulait. Les deux te tournaient le dos, alors qu'ils s'apprêtaient à bondir sur le Kimura. Il te fallait choisir le moment le plus opportun, celui qui permettrait de les mettre hors jeu sans risquer la blessure de ton partenaire. Et si au moins l'un d'entre eux se retrouvait prisonnier de ton sceau d'emprisonnement, l'affaire serait bien plus simple à gérer. Tu faillis charger lorsque Doko fit un mouvement vers l'avant, mais tu te ravisas alors que Shion le rattrapait in-extremis. Pas de chance. Heureusement, la deuxième tentative fut la bonne.

Doko mit finalement le pied là où il n'aurait pas du et se retrouva pris au piège. Maintenant! Crochetant la rambarde de sécurité de tes doigts, tu l'enjambas, un kunaï à la main avant de te réceptionner sur le pont et de lancer ton arme dans la direction de Shion. Beaucoup plus jeune que son acolyte en apparence, il était doté d'une chevelure rouge épaisse lui descendant jusqu'aux genoux et de traits fins qui pouvaient laisser planer le doute quant à sa masculinité. Alerté par ton atterrissage, moins discret que souhaité, il se retourna d'un geste vif et te renvoya ta lame par l'intermédiaire d'une technique fuuton à laquelle tu résistas en ancrant tes deux pieds dans le parquet grâce au chakra. Le kunaï vola jusqu'à ton visage et fit jaillir quelques gouttes de sang de ta joue, malgré une esquive en grande partie réussie, avant de se planter dans le bois derrière toi. Étirant ton ombre pour tenter de l'immobiliser, tu pus remarquer que son regard avait changé, moins sûr de lui que précédemment.

-Cette technique...un Nara ici...qu'est-ce-que ça veut dire?

Si les Nara restaient cachés dans la forêt d'Inari, ils s'étaient fait une certaine réputation pendant la guerre des clans et nombreux étaient les shinobis du sekaï à avoir déjà entendu parler d'eux et de leurs techniques mystiques. Il évita le kagemane puis s'en éloigna le plus possible en se déplaçant sur l'ensemble du pont, lorsque ton ombre le pourchassa. Sentant probablement qu'il allait s'épuiser avant toi, il s'arrêta à bonne distance, campé sur la rambarde, puis sortit quelques senbons de sa ceinture et les lança dans ta direction, en appuyant le jet d'une technique fuuton plus puissante que la précédente, visant à te faire perdre l'équilibre et à te pousser à la flotte. Tu interrompis les sinuosités du kagemane pour sortir un parchemin que tu étalas sur le pont en y associant quelques mudras.

Le jutsu fuuton fut irrémédiablement aspiré par le rouleau et malgré la fatigue qui commençait à naître, tu lui renvoyas immédiatement, tandis qu'un senbon venait de se planter dans ta chair au niveau de la cuisse. Shion fut désarçonner par sa propre technique et tomba à l'eau. Retirant d'un coup sec le senbon de ta jambe, tu constatas que Doko, s'administrait une blessure qui le libéra de l'emprise du fuiinjutsu, avant qu'il ne se rue avec rage sur ton compagnon, la tête en avant et le bras en arrière, prêt à abattre un poing vengeur sur le jeune perliculteur. Tandis que Shion était déjà en route pour rejoindre son embarcation, tu concentras plus précisément ton attention sur les mouvements de son comparse. Il te fallait attendre le bon moment, celui où il poserait le pied sur le Kimura. Tant qu'il était en l'air tu ne pouvais rien faire.

Enfin, il se réceptionna et alors que son poing n'était plus qu'à quelques centimètres du Masamune, il sentit quelque chose l'empêcher d'aller plus loin. Il était encore immobilisé et sa rage ne faisait que décupler. Grâce au chakra injecté dans le corps de Sanada juste avant que tu ne plonges, tu étiras un nouveau kagemane provenant tout droit de l'ombre de ton ami, piégeant ainsi votre adversaire qui ne vit rien venir.

-Sanada-kun, tu m'as dit que tu me faisais confiance, c'est le moment de le prouver...garde tes questions pour plus tard et marche dans ma direction jusqu'à ce que Doko soit sur le pont de son bateau...et ne traîne pas, son acolyte est en train de ramener ses fesses...

Peut-être hésitait-il, peut être ne comprenait-il pas, peut être était-il surpris, peut être avait-il peur, toujours était-il que le jeune homme finit par s'exécuter, ramenant Doko non loin de toi. Tu pris le relais de sa pêche en liant la prise à ta propre ombre, puis ramena le type à la barre. Se dirigeant vers l'échelle de corde, Shion était en train de brailler quelques injures quand tu demandas quelques conseils rapides à ton camarade.

-Sanada-kun, retourne sur le Kimura et s'il te plaît explique-moi brièvement comment on doit diriger ce truc vers les écueils au loin, ceux qu'on a vu avant d'arriver ici, en ayant la prise au vent qui nous donnera la plus grande vitesse...rejoins-moi par là bas dans cinq minutes...

La science de la mer de Sanada put s'exprimer librement afin qu'il te donne les recommandations nécessaires à la suite des opérations. Par l'intermédiaire de la manipulation des ombres appliquée à Doko, tu orientas l'embarcation adverse dans la bonne direction en suivant à la lettre les explications données, au moment même où son partenaire agrippait l'échelle, prêt à en découdre à nouveau. Le bateau fila, s'éloignant du Kimura à vive allure, les rochers à fleur d'eau en ligne de mire, environs cinq cent mètres plus loin.

Bien que risquée pour ta pomme, la suite était simple. Détruire leur navire et ainsi les mettre hors jeu en allant se fracasser contre les rochers. Pour limiter tes propres dégâts au mieux, il te fallait relâcher la manipulation au tout dernier moment et sauter à la mer en évitant de te broyer le crâne en retombant au mauvais endroit. Ca n'allait pas être simple.

Trois...malgré le mouvement, Shion se hissa finalement à bord, avec l'envie de te faire payer.

Deux...écumant, il s'approcha de toi, un couteau à la main, en t'offrant un sourire sardonique digne de ce qu'il n'allait pas tarder à te faire tandis que Doko continuait de diriger le navire.

Un...maintenant!

Tu relâchas le kagemane et bondis hors de l'embarcation qui, la seconde d'après, vint s'échouer contre les écueils. La coque vola en éclat sous le choc, affligée d'un trou assez large pour laisser l'eau pénétrer, jusqu'à ce que la construction sombre totalement. Bien trop préoccupé par ton propre sort, tu ne t'inquiétas pas de ce qu'il était advenu des deux autres. Ton dos rebondit plusieurs fois à la surface de l'eau, la situation rendant la trajectoire incontrôlable. Tu manquas de peu de te briser la nuque contre la première roche venue et la seconde, plus pointue que les autres t'arracha la peau au niveau du bras droit et fit jaillir une gerbe de sang impressionnante qui s'éparpilla dans l'eau. Ton dos termina sa course contre un autre écueil. Sonné, ton corps glissa et se laissa lentement submerger par les flots. Cette mer que tu trouvais si belle il y a encore quelques minutes, avait désormais de sérieuses allures de croque-mitaine. Il n'y avait plus qu'à espérer que Sanada ne tardasse pas à te rejoindre et à te repêcher car pour l'instant, à demi-conscient, tu ne tenais plus la tête en dehors de l'eau que par réflexe. Sans compter qu'un aileron se profilait à l'horizon, sans doute attiré là par l'odeur de l'hémoglobine.

Spoiler:
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Masamune Sanada
Masamune Sanada
Uzushio no Chunin
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Fiche du Ninja
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Hasch et Pêche ( Flash-back relationnel) [PV - Nara Shika] Left_bar_bleue2671/1200Hasch et Pêche ( Flash-back relationnel) [PV - Nara Shika] Empty_bar_bleue  (2671/1200)
Jamais Sanada n'avait vu des hommes se déplacer aussi vite.
Sur le pont, ils semblaient presque troubles, et seuls les bruits glaçants des coups et de la chair pénétrée par le métal résonnaient.

Le jeune perliculteur ne bougeait pas, à la fois effrayé et enthousiasmé par les prouesses dont étaient capables ces combattants.
Lorsque Shika fut touché à cuisse par les plus grandes aiguilles qu'il avait jamais vues, il tenta de se porter à son secours, mais ses jambes refusaient toujours de lui obéir.
Le vieux Doko, lui, semblait fou de rage, tentant avec énergie de se défaire du piège de papier. Soudain, une bourrasque d'une violence inouïe jaillit des mains de Shion, arrachant toutes les cordes en fonçant vers le Nara blessé.
Celui-ci ne bougea pas et déroula un long parchemin vierge qui parut absorber la technique avant de la renvoyer à son lanceur.
Sanada ne put s'empêcher de sourire.
Shika était un don du ciel, jamais il n'aurait survécu à cette course sans lui.

Les dieux, enfin, lui parlaient.

La joie fut cependant de courte durée. Doko s'était automutilé, tuant à cette seconde même les fils de papier qui le retenait.
La pupille de Sanada s'écarta devant le poing qui se rapprocha à vive allure, enfin, quand l'impact fut imminent, les yeux se fermèrent, comme si cela donnait le pouvoir de disparaître avec la vision du monde. La mine renfrognée en attendant le coup, Sanada patienta avec fatalisme.
Une seconde, puis deux. Mais rien.
Peut-être avait-il vraiment disparu, sauvé par la providence divine. Lorsqu'il ouvrit les yeux, il eut un mouvement de surprise, le poing était toujours là, à quelques centimètres de son visage, mais il ne bougeait pas. Il mit un temps à se rendre compte que Doko était immobilisé. Obéissant aux ordres de son partenaire, le perliculteur se mit à marcher vers lui, le vieux ninja l'imitant avec une grimace qui en disait long sur ses envies.
Sanada ne comprenait pas pourquoi Doko était piégé, et c'est quand il aperçut l'ombre de Shika se déplacer vers la leur qu'il comprit. Son ami manipulait les ombres comme Shion le vent.
Passé la surprise, il expliqua les manœuvres et le cap à garder avant de voir son partenaire partir au loin.
La Sangsue, embarcation légendaire de la Perle de l'Empereur, fonçait à présent vers les récifs saillants de la côte.

Sanada ne pouvait rien faire.
Il se sentait impuissant en regardant le navire s'éloigner.
Shika avait dû gérer la situation tout seul, au péril de sa santé, quand lui était resté immobile, attendant le salut et la délivrance.
Linako et Yuno sortirent de la cabine afin d'aider Sanada à rattraper la Sangsue.
Avec cette vitesse et ce vent, le choc allait sans doute être terrible, même pour des ninjas. Et pour ne rien arranger à l'affaire, il savait la zone infesté par les requins.

Les foils de la vieille Lily mirent du temps à émerger hors de l'eau et quand enfin l'embarcation prit de la vitesse, l'autre navire était en train de se fracasser contre la roche dans un bruit tonitruant. Sanada retenait son souffle, aidé par le couple, il ne tarda pas à arriver sur les lieux. Des centaines de bouts de bois et d'objets hétéroclite flottaient à la surface, rendant la recherche de Shika plus difficile encore. Ils errèrent parmi les morceaux de l’épave sans une trace du Nara ou des étrangers.

Soudain, Sanada aperçut un mouvement à tribord. À une dizaine de mètres de sa coque, un aileron sillonnait entre les planches, sans doute attiré par l'odeur du sang.
Du sang.
Sanada se remémora le combat, les aiguilles frappant la cuisse de son partenaire…

Shika saignait !

Le requin n'était pas là par hasard. Pris de panique, il monta sur le mat pour prendre de la hauteur et ainsi avoir plus de chance de voir son ami avant l'animal.
Accroché fermement au cordage, il scruta le champ flottant autour de la bête.
Enfin, entre une planche de bois et un bout de rame, il remarqua le Nara tout près. Entouré d'une mare de sang, il semblait à l'article de l'évanouissement.

Sanada regretta une seconde de ne pas avoir les capacités qu'il venait de voir, pouvoir lancer une rafle tranchante lui aurait été d'une grande utilité à ce moment. Alors, il pria, fermant les yeux pour invoquer l'aide des cieux. Il ne pouvait rien. Rien contre les shinobis. Rien contre un squale qui faisait deux fois sa taille. Shika allait mourir, dévoré par l'animal sous les chants religieux perliculteur.

" - Maman, pourquoi aider les pauvres comme tu fais, les dieux n'ont pas besoin de nous pour aimer    et aider les hommes. Non ?

- C'est à la fois faux et vrai. Je vais te raconter une blague.

- Une blague ?

- Écoute et tais-toi. Un jour, un prêtre osmiétiste fut pris au piège dans des sables mouvants. Étant un grand-prêtre à la foie infaillible, il invoqua l'aide des dieux. Une minute plus tard, un fermier passe sur ce sentier pourtant désert. À la vue du prêtre, il se précipite pour l'aider. Mais celui-ci répond : “ Non merci, j'ai invoqué l'aide des dieux et ils viendront.” Le fermier quelque peu surpris passe son chemin et le prêtre continue de s'enfoncer, aux rythmes de ses prières. Un autre homme passe, propose son aide, mais le prêtre répond inlassablement : “ Non merci, j'ai invoqué l'aide des dieux et ils viendront.”. Enfin, il meurt et se retrouve devant les Cinq. “ J'ai imploré votre aide, moi grand prêtre, après avoir dévoué ma vie entière à vous servir, vous n'avez pas répondu à mon appel". Et c'est à ce moment que Karo répond : “ Et les fermiers que nous vous avons envoyés par deux fois ?”.


Sanada eut écho du rire de sa mère et ce qu'il avait compris ce jour-là. Les signes des Divins, ne sont pas toujours hors du commun, les miracles semblent parfois merveilleusement ordinaire.

Sans attendre les cieux une seconde de plus, Sanada s'empara d'un bout du mat qu'il arracha avec force à coups de pied. Courant sur la petite poutre horizontal pour ne pas perdre l'équilibre, il se jeta à l'eau, le pieu artisanal en avant, tout droit sur la peau grisâtre de l'animal.
Le choc fut brutal, les mains du perliculteur glissèrent sur le bois à mesure qu'il s'enfonçait dans la chaire du requin, lui écorchant les paumes. Le poisson géant fut aussi surpris que son agresseur et perdit la trace de sa proie, son odorat étant à présent noyé dans son propre sang.
Sanada ne se fit pas prier et d'un coup de pied dégagea la bête avant qu'elle ne reprenne ses esprits. Agrippant une planche d'une main et son partenaire de l'autre, il nagea aussi vite qu'il le pouvait en direction du Kimura. Arrivés près de l'embarcation, Yuno lança une corde qui fut promptement attaché à la planche. Sans attendre une seconde, le Masamune ordonna qu'on baisse les voiles et c'est emportés par le navire qu'ils s'éloignèrent des prédateurs.

Lorsque enfin Shika fut porté à bord, il semblait inconscient.

Sanada dut d'abord se résoudre à ramener le couple sur la terre ferme. En chemin, ils soignèrent le Nara avant de l'allonger dans la cabine. Il connaissait les règles, mais il avait peur, et il ne voulait pas se retrouver seul, sans Shika, il ne pouvait plus rien.
Le couple sembla soulager de regagner la côte et ne se fit pas prier pour disparaître de la vue du Kimura sans doute traumatisé par ce déferlement de violence et de sang.

Se sentant abandonné par ses amis, le perliculteur mit le cap au large, il voulait aller loin, loin de la terre et de, ce qui était pour lui, de la lâcheté.

Il jeta l'ancre au milieu d'une mangrove. L'endroit était humide et sombre, mais personne n'allait venir les chercher ici.
Il enleva les échardes plantées dans ses mains, les banda, puis fit à manger et tenta de réparer ce qui pouvait l'être à bord.

Ce n'est qu'à la nuit tombée qu'il se décida enfin à entrer dans la cabine. Shika était torse-nu, un bandage ensanglanté recouvrait son bras, le drap sur lequel il était couché avait la même couleur carmin. Jamais le jeune homme n'avait vu autant de sang, et il dut retenir un haut-le-cœur en imaginant la souffrance que cela devait être.

Il alluma des encens de prière dans la cabine, entourant son ami des fumées sacrées tandis qu'il psalmodiait des chants qui avaient, disait-on, un pouvoir curatif. Toute la nuit, il se tint aux côtés de son partenaire, un encens dans une main, son calumet dans l'autre. À l'aube, il regarda les premiers rayons du soleil percer les fins espaces entre les planches de la cabine et finit par s'endormir. Sans une dernière prière.

“ Amenko, faites que Shika sois réveillé quand je le serais. J'ai saisi l'aide du fermier, s'il vous plaît, faites que ce soit assez.”
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Les yeux mi-clos, à peine conscient, c'est plus par réflexe de survie que par réelle initiative que tu te maintenais encore à la surface, aidé de quelques battements de jambes désordonnés et d'une main maladroitement agrippée à l'une des planches ayant résisté à la collision. De temps à autre, ton corps glissait inexorablement vers le fond, mais chaque fois tu parvenais, dans un effort surhumain, à redresser la situation d'une mort par noyade annoncée, en maudissant le moment où l'inconscience de ton cerveau avait décidé de réaliser cette folie que représentait le crash de la Sangsue contre les récifs.

Et Sanada qui n'était toujours pas là. Si tu ne lui avais pas accordé une indéfectible confiance, tu aurais pu jurer qu'il t'avait finalement abandonné à ton triste sort. Et cet aileron que tu distinguais difficilement au travers du filtre d'un regard embrumé par l'épuisement. Pas de doutes, il filait dans ta direction à grande nage, se faufilant entre les débris flottants à la surface de l'eau, tandis que ton esprit accompagnait l'avancée de la bête d'une petite musique lancinante. Deux notes plus précisément, enchaînées de plus en plus rapidement au fur et à mesure que le carnassier s'approchait, pour devenir presque intenables de suspense quand il ne fut plus qu'à un mètre de toi, au moment même où tes forces te trahirent une nouvelle fois, ton corps se laissant aller à un relâchement propre à t'attirer vers le fond. Tu sentis un léger courant t'aspirer vers le requin alors que celui-ci ouvrait la gueule en grand pour laisser apparaître deux rangées de dents toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Foutez-lui quatre pattes, mettez-le sur la terre ferme et vous aurez sans doute là l'un des plus grands prédateurs du règne animal. Au regard de cette dentition apparemment exaltée par l'acte qu'elle s'apprêtait à accomplir, tu n'avais plus trop de doute sur la manière dont allait se conclure ton existence. Un shinobi bouffé par un requin.

Quelle ironie. Une ironie qui avait malgré tout quelque chose de rassurant. La nature était encore capable de reprendre ses droits. Formés à la maîtrise du chakra, les shinobis avaient pris de plus en plus de liberté avec cette nature au cours du temps. Leurs maîtrises élémentaires leur faisaient accomplir des prouesses qu'ils considéraient bien trop souvent comme des droits plutôt que des devoirs. Les Senju pouvaient créer des forêts, les Uchiha les faire flamber et les Nara envoyer quelqu'un se faire cramer à leur place. Dans les terres arides du pays du vent, tu avais même entendu parlé d'un Sunajin capable d'éteindre des incendies d'une seule technique. Ou du moins noyer des incendies, en même temps que tout ce qu'il y avait autour. Plus rien ne semblait pouvoir arrêter cette course effrénée au pouvoir suprême qui bien évidemment ne se faisait jamais sans dommages collatéraux. Pour une fois, c'était toi le dommage collatéral, et finalement, en te retournant sur ces dernières années, tu ne l'avais pas volé.

Tu abaissas tes paupières et te laissas glisser dans l'eau, autant pour ne pas voir la mâchoire se refermer sur toi que par faiblesse musculaire. Mais étrangement, ton bras fut tiré d'un coup sec vers le haut, avec une vivacité qui ne pouvait démentir la volonté engagée dans ce geste. Le bras sorti de l'eau en premier avant d'être redéposé sur la planche salvatrice, puis la tête suivi, ce qui te permit de reprendre ton souffle. Rouvrant les yeux, une image épique se présenta à toi. Sanada était là, armé d'un bout de bois ou d'une rame,  frappant avec acharnement la bête afin de lui faire oublier son repas. Ainsi en contre-haut, brandissant sa rame comme un étendard de bonnes dispositions, le Masamune avait un petit air de liberté guidant le peuple, un tableau très connu chez les manipulateurs d'ombres. Peinte par un artiste Nara prénommé Delacaru Egineo, cette œuvre représentait une femme personnifiant la liberté et tenant dans ses mains un drapeau sur lequel étaient inscrites les armoiries Nara. Charismatique, elle guidait ainsi l'ensemble du clan vers Inari, au moment où les Nara avaient acquis leur totale indépendance. C'est cette image là qui allait te sauver. Cette liberté tant recherchée était venue à ton secours et c'est d'un dernier sourire amusé par l'incongruité de la chose que tu tombas dans un sommeil profond.

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-MON CHAPEAU...MON CHAPEAU PIIRATE...RENDEZ-MOI MON CHAPEEEAAAUUUUUUUUUUUUU!!!!

C'est d'un sursaut des plus bruyant que tu te réveillas, basculant d'un coup ton buste vers le haut avant de te retrouver de nouveau cloué au lit, la douleur ayant fait son devoir. Ton corps était couvert de bandages, ton bras gauche décrochant au passage la palme du plus beau paquet cadeau du jour. La respiration haletante, tu fis rouler tes yeux sur l'ensemble de la pièce pour déterminer au mieux la situation. Depuis combien de temps dormais-tu? Une nuit? Une journée? Sanada était là, mais qu'était-il advenu de Yuno et Linako? Sur ton front, plusieurs grosses gouttes de sueur se répandaient comme les marques d'une fièvre couplée au cauchemar que tu venais de faire. Tu te noyais, heureux de pouvoir quitter ce monde en compagnie de ton couvre-chef de pirate, que tu saluais une dernière fois en coulant, un grand sourire aux lèvres, lorsque subrepticement, un kraken arrivant dans ton dos glissa l'un de ses tentacules par-dessus ton épaule pour te subtiliser l'objet de tes désirs. Continuant de sombrer malgré tes efforts, tu ne pus que voir le chapeau en question s'éloigner progressivement, juste avant que tu te réveilles.

Plus délicatement que quelques secondes plus tôt, tu te redressas en grimaçant avant de t'adosser à l'armature du lit. Mirant une fois de plus autour de toi, tu constatas que Sanada tenait sa pipe à la main. S'était-il endormi avec? T'avais t-il veillé toute la nuit? Tu accordas un sourire bienveillant dans sa direction.

-Hey Sanada-kun, tu comptes la fumer tout seul cette herbe? Envoie par là s'il te plaît! Aïe aïe aïe...on dirait bien que tu m'as sauvé la peau hein? Tu étiras un peu plus tes zygomatiques...merci!...et dis, t'aurais pas vu mon chapeau au passage?

Te tâtant le corps, tu constatas plusieurs blessures, mais coup de chance, aucun os n'était réduit en morceaux.  Un peu d'Iroujutsu devait permettre d'accélérer la guérison. Approchant ta main de chacune des contusions, tu fis jaillir une boule d'énergie mystique au creux de ta paume, avant de t'appliquer les soins, le long sommeil forcé t'ayant malgré tout permis de récupérer un peu de chakra.

-Ok, ça devrait aller pour le moment...dis-tu en quittant ta couche pour te remettre debout...merci encore Sanada-kun...ça c'est du travail d'équipe, tu trouves pas? On fait la même chose avec les autres? Ah ah ah ah...

Tu étais bien conscient d'avoir frôlé la mort, mais cela ne t'empêchait pas de conserver ton inconsciente bonne humeur et cette propension à voir la vie comme un jeu. Après tout, ne disait-on pas mettre sa vie en jeu ? Et cette prise de risque n'était-elle pas le fondement même d'une vie de shinobi? Saisissant une chaise, tu vins t'asseoir auprès de ton camarade en disposant entre vous deux la table de chevet, surmontée d'une lampe à huile à la lueur vacillante. Te grattant le crâne d'une main pour théâtraliser une certaine réflexion, tu t'adressas a ton partenaire avec une envie renouvelée d'en découdre.

-Ok, alors, déjà, quelle heure il est là? Et que sont devenus Yuno et Linako?Ensuite...tu sortis de ta poche un morceau de parchemin détrempé...avec cette carte là, ça nous en fait quatre si je ne dis pas de conneries...je l'ai piqué aux deux zigotos un peu avant le crash...bon je t'avoue que je ne sais pas dans quel état elle est...dis-tu en déroulant avec difficulté la dite carte...mais ça en fait quand même une que d'autres n'auront pas...

La feuille ainsi déroulée faisait apparaître la carte de l'île, mais plusieurs teintes avaient bavé pour la rendre nettement moins lisible. Surtout, la croix avait été en partie effacée et trois endroits, plus rouges qu'ailleurs, pouvaient faire penser qu'elle se trouvait initialement là.

-Bon, ok, c'est pas optimal, mais on n'a pas le choix, faut faire avec...quatre cartes, ça veut dire plus de la moitié...sûr qu'on risque d'être les cibles prioritaires si jamais ça s'apprend...et je ne doute pas que le réseau d'information des Makusaï soit frauduleusement efficace...donc, ma conclusion est que ça ne sert pas à grand chose de partir à la chasse aux autres cartes...elles viendront à nous toutes seules à un moment ou à un autre...sauf bien sûr si un petit malin possède la bonne carte et a la fâcheuse idée d'aller voir sa croix avant de faire autre chose...mais bon, il y a des facteurs sur lesquels on a de toute façon aucune maîtrise...

Tu te roulas une cigarette de sauge et l'allumas avant de poursuivre.

-Je te propose donc de filer vers la vallée verte pour valider ou invalider notre carte de départ...ou alors un des   autres lieux que nous indiquent les autres cartes? T'en penses quoi? Ca nous permettra déjà de déblayer le terrain, et si on croise un adversaire, on avise...tu étiras un sourire carnassier...et on leur pique leur carte!

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Masamune Sanada
Masamune Sanada
Uzushio no Chunin
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Carte du Kimura:


L'herbe était éteinte depuis un moment, mais le bout du calumet restait chaud.
Sanada collait souvent ses mains sur le bois massif d'une tiédeur réconfortante pendant qu'il dormait. Il faisait cela quand il avait froid ou se sentait anxieux et cette nuit n'avait justement pas été de tout repos pour l'esprit du Masamune.

Lorsque Shika se réveilla enfin et demanda directement à respirer l'herbe sacrée, le jeune perliculteur se sentit submergé par une vague de soulagement. Il tendit naturellement le calumet à son comparse. Celui-ci sembla utiliser encore une fois ses pouvoirs surnaturels et créa une boule lumineuse avec sa main puis l'apposa à l'endroit qui avait saigné abondamment durant la nuit. Après quelques minutes à récupérer, il se leva, sous le regard ahuri de Sanada.

Il lui expliqua comment il avait réussi à échapper au requin et les raisons du départ du couple puis s'assit avec lui pour regarder les cartes. Malgré l'état déplorable de la carte des shinobis qu'ils venaient de battre, leur chance de trouver la perle n'avait jamais été aussi grande.

Ils établirent ensemble un itinéraire, il s'agissait d'agir méthodiquement s'ils ne voulaient pas perdre un temps précieux. Cette édition de la course s'annonçait courte, avec plusieurs bateaux éliminés dès le premier jour. Il fallait faire au plus vite.

- Bon, on fonce vers la vallée verte ! Mais toi, tu te reposes ! Je n'ai pas besoin de toi ! Lui dit-il d'un air faussement sévère. Tiens, prends ce fils de pêche, on a des hameçons dans le coffre à l'intérieur. Par ici, on peut pêcher le barracuda à la traîne.

Sanada mit les voiles et se plaça derrière la barre. Avec la douce brise, le voyage n'allait mettre que quelques heures. Le perliculteur s'installa donc confortablement, plaçant le couvercle en métal qui préservait son herbe de l'eau et du sel afin de fumer à son aise alors qu'il maintenait le cap.
Le voyage fut, pour une fois, sans embûche et c'est en début d'après-midi qu'ils débarquèrent sur la petite île à la côte étrange après avoir longé le détroit qui la séparait de l'île principale.

Sur ce flanc du territoire, un étrange phénomène avait fait pousser l'herbe verte jusqu'au pied des vagues. Composé en grande partie d'algues, elle n'en donnait pas moins l'impression d'être une clairière voisine de l'océan. La végétation était tellement dense que l'on pouvait marcher dessus, bien que des légendes locales parlaient de monstres qui vivaient sous le toit vert, dans les profondeurs glacées des racines.

Sanada laissa Shika admirer le contraste alors qu'il attachait soigneusement le Kimura à une souche du rivage.
Superstitieux par nature, il se fit violence pour suivre le Nara qui avançait comme s'il foulait une rue banale. Lentement, ils firent le tour du lieu, enjambant les tiges humides avec grandes peines avant de revenir à leur point de départ. L'équipage mit plusieurs heures à passer l'endroit au peigne-fin, mais ils durent se rendre à l'évidence, aucune boite en bois n'était caché dans les environs.

Déçus, mais résolus à continuer, Shika et Sanada embarquèrent au coucher du soleil pour mettre le cap sur les dix frères, une petite chaîne de montagne, et gardien d'une des croix qu'ils avaient glanés.

Ils se relayèrent une seule fois, le trajet n'était pas long, mais il fut fastidieux.
Malgré l'aide des étoiles, la lune était presque absente et une obscurité presque totale régnait sur et sous les flots. Il était impossible de distinguer un obstacle à quelques mètres et l'énorme île échappait tout autant à leurs regards.
Cette sensation de se mouvoir dans le vide était tout aussi grisante qu'effrayante, mais quand la mer fusionnait avec les cieux ainsi, et bien aidé par les foils de la vieille folle, l'impression de voler était plus que jamais palpable. Enfin, après ce qui parut une éternité à scruter le néant, ils aperçurent une lueur au loin.

Un feu !

Ce qui ne voulait dire qu'une chose, il y avait un bivouac. Mais s'ils possédaient l'emplacement de la croix, personne n'aurait dû être là-bas.

*Les Makisaï ont encore tricher !* Se dit-il en les maudissant.

Sans attendre une seconde, l'équipage du Kimura se mit à l'action, activant les petites voilures qui permettaient un gain de vitesse au détriment de la maniabilité. Il fallait foncer. Ne pas laisser ses énergumènes trouver la perle, et si c'était fait, ne pas les laisser repartir sur leurs bateaux.

Shika avait été envoyé par les dieux pour venger les habitants de l'île, cela ne pouvait pas se terminer comme ça, pas après tout ce qu'ils avaient vécus.

Ils débarquèrent sur la côte nord de l'île, bien à distance du feu qui brillait comme une étoile solitaire dans un ciel vide. Sous les conseils avisés de son partenaire, le perliculteur se laissa guider à travers la végétation. Ils avançaient doucement, tentant de masquer le moindre bruit qui aurait pu les trahir. Shika semblait expert dans ce domaine et Sanada, qui était à quelques mètres, avait du mal à le voir et ne l'entendait pas du tout. Il se crut seul et perdu de nombreuses fois, mais parvint finalement à suivre tant bien que mal le Nara jusqu'au camp, phare temporaire aux pieds des dix frères.

L'avancée fut alors encore plus lente, Sanada ne bougeait que quand son acolyte lui ordonnait de le faire. Presque à quatre pattes il s'enfonça entre les tentes avant de se coller contre un tas de sacs en toile de jute. Levant légèrement la tête après avoir repris son souffle, il aperçut six silhouettes autour des flammes et deux qui semblaient attachées à un poteau juste à côté des flammes.

Se rabaissant, il compta lentement avec ses doigts avant de regarder Shika avec de grands yeux. Si on excluait les deux bateaux hors course, l'intégralité des participants était ici. Toutes les cartes aussi donc.

Les Makusaï et leurs sbires semblaient fêter quelque chose. Ils étaient bruyants et saouls, ce qui était sans doute pourquoi Sanada avait pu s'approcher si près sans être repéré. Shika et son partenaire attendirent ainsi un long moment. Quand les langues se délièrent et que la joyeuse troupe se mit à parler, Sanada tendit l'oreille, à la recherche du moindre indice qui les aiderait à doubler les frères corrompus.

Il n'espérait qu'une chose, qu'ils ne fassent pas la fête pour avoir retrouvé la perle.

- ….. On a bien fait de filer la bonne carte à ses nazes.

- Ouais, c'étaient les plus faciles à avoir le papy et sa sale progéniture de progéniture. Comme ça, plus personne ne pourra dire qu'on a triché puisque tout le monde au village sait maintenant qui avait la carte au départ. Un coup de génie d'Alana ça…

- Merci Makaï...Répondit une voix féminine familière. Tu sais, il ne m'a pas fallu grand chose pour convaincre les juges de donner la carte à ces incapables. Une petite gâterie pour le plus difficile….

- Enfin, le plus important, c'est que tout est marché comme prévu. Maintenant, on y va.

- Je vois, tu veux qu'on y aille tous pour jouer la bataille finale. On fait semblant, et vous sortez vainqueurs de ce combat épique.

- Tu as tout compris mon cher Kuro. Quand ils verront nos bateaux foncer vers la perle, les gardes-côtes vont prévenir tout le monde, et avec les témoins, on pourra savourer notre victoire pleinement. Allez, en route ! Dit-il en se levant.

- Et eux ? Dit Alana en montrant Baku et Miliana toujours attaché aux poteaux. On en fait quoi ?

- Laisse-les donc là. La corde qui retient le poteau sera bientôt dévoré par les flammes, et paaaaaf ! S'exclama le frère Makusaï en indiquant le foyer incandescent. Ils atterrissent là-dedans. C'est pas nous, c'est le feu. De toutes façons, il n'y aura pas de trace. Les oiseaux aiment la viande grillée par ici, tu peux me croire.

Miliana se mit à gémir en gesticulant frénétiquement. Des larmes de paniques masquant presque le désespoir qui perçait son regard ne provoquèrent qu'une vague de rire goguenards.

Sanada aurait voulu être puissant comme Shika, à eux deux, ils auraient les terrassés. Mais il était faible, et, c'est avec une honte brûlante qu'il laissa les Makusaï repartirent vers la perle.

Le poteau était tombé il y a quelques secondes, mais déjà les cris de la petite fille se faisaient inhumain. Quand enfin Sanada se sentit le courage de bouger, il se rendit compte que Shika n'était plus à côté de lui.
Depuis combien de temps avait-il disparu, il l'ignorait.

Il ne savait qu'une chose, devant le spectacle de l'injustice des hommes, et malgré sa foi dans les cieux, il n'avait rien pu faire. Les larmes coulant sur son visage aux rythmes des hurlements, il se jura de ne jamais plus rester caché.

“La honte est un sentiment révolutionnaire.” lui avait dit un jour la Pythie.

Jamais une phrase n'avait autant résonné dans son esprit. Jamais plus il ne s'octroierait le luxe de la lâcheté, jamais plus il ne s'octroierait le luxe de la honte
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