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Une divine leçon d'humilité - ft. Yutsuki

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Sachi s'était enfin décidé à quitter Shimo-kobi et la région des vallées rocheuses de manière générale. C'était avec un léger pincement au cœur qu'il quittait son domaine natal, amère de n'avoir su atteindre le cœur de ses parents. Ceux-ci avaient refusé de le croire, de lui confier leur croyance et, pis encore, l'avaient chassé de la maison. Un saltimbanque comme lui n'avait pas réellement de foyer, aussi ce n'était pas si grave, mais de savoir qu'il avait un pied à terre où retourner quand les choses allaient mal le rassurait. Tant pis, plus rien ne le retenait, il pouvait alors s'en aller retrouver Maika, son cher partenaire acrobate.

Comme toujours lorsqu'il voyageait, l'illusionniste de classe inférieure arpentait villages en villages pour récolter quelques vivres et de quoi passer l'hiver qui se rapprochait. Traverser une région pendant qu'il travaillait lui prenait au moins une semaine à chaque fois, aussi il n'atteint la Forêt d'Inari qu'après deux bonnes semaines de route. La légendaire forêt n'était pas exactement sur son chemin, toutefois l'envie de s'y produire n'avait jamais été aussi ardente qu'aujourd'hui. Il avait rarement été aussi proche de ces bois sacrés, alors les contourner serait de bien mauvais goût. C'était au contraire une occasion de répandre son art auprès d'un nouveau peuple et, principalement, d'y faire courir la rumeur de la révélation. Les régions recluses sur elle-même, c'était bien connu, étaient plus aptes d'accepter des croyances mystiques. Peut-être Dainichi pourrait-il donc y jouir d'un écho particulier.

Armé de son fidèle exemplaire du Myotei Mondo, le texte sacré qui servait de preuve à sa croyance, il s'installa sur la place d'un village à la frontière nord de la région. Il avait déjà fait une représentation de son spectacle de magie hier et était trop fatigué pour se produire une nouvelle fois aujourd'hui. Il attendrait donc le prochain village qu'il rencontrerait demain.

En attendant, il tenait quand même à occuper sa journée avec son message religieux. Depuis l'échec qu'avait été la conversion de ses parents, le saltimbanque prophète aurait bien besoin d'une victoire à inscrire au tableau à l'honneur de son Dieu. Lui qui l'observait de Son château dans le ciel, il souhaitait lui montrer qu'il était Son plus fidèle serviteur et que Son message était entre de bonnes mains, des mains méritantes des plus grands honneurs une fois dans l'au-delà.

Il se tenait donc, maquillé à outrance, les parchemins jaunis dans ses mains, prêt à répandre sa foi.

"Permettez-moi, chers villageois, de vous parler,
D'une ère de paix, d'une nouvelle divinité.
Dainichi est son nom, qui aide les miséreux,
Pour l'ascension vers son royaume, celui des cieux."


Il s'égosilla pendant une vingtaine de minutes, expliquant aux quelques curieux amoncelés les rouages de sa religion. L'histoire de la création du monde, des premiers hommes, de la punition divine ainsi que l'importance des symboles religieux pour justifier l'adoration de Dainichi. Il parla ensuite de ce qui attendait les pauvres gens après la mort, comment, s'ils avaient travaillés honnêtement, s'ils ne s'étaient pas plaints outre-mesure ou s'ils rejoignaient la quête du Dieu, ils parviendraient à se rendre dans ce royaume céleste, dans lequel ils seraient tous récompensés également. Devant Lui, nous-sommes tous égaux, comme il était si bien écrit dans son ouvrage.

Il leur lut d'ailleurs quelques maximes fameuses écrites dans le recueil.
"Ne craignez que Lui, car seul son jugement compte.
- Cette terre n'est pas la vôtre, mais la Sienne. Honorez-la.
- Recueillez-Le en votre cœur et il vous montrera la voie."


Il se retourna ensuite vers un jeune homme, à l'aspect assez sombre, qui se tenait parmi l'assistance.

"Vous, je vous demande, avez-vous en votre cœur,
Quelque rêve ou espoir, autres que du malheur ?
Croyez-vous en quelque chose de plus grand que vous,
Au créateur, nous délivrant de notre joug ?"
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Une divine leçon d'humilité

☽ • ☾

Une sortie de plus, mais cette fois-ci avec ma soeur qui avait absolument besoin d’un tissu pour faire un nouveau kimono à notre mère. Ne comprenant pas vraiment l’intérêt, mais comprenant qu’elle y tenait, j’étais sorti avec elle, profitant au passage de l’occasion beaucoup trop belle de m’éloigner de Towa et ses exigences d’entraînement. Laissant donc ma sœur dans une échoppe de tissus, je m’étais laissé porter au gré du chemin jusqu’à une petite place où se tenait un rassemblement de quelques personnes autour d’un homme au physique étrange. Bon, j’étais sans doute mal placé pour juger avec la moitié de ma tête rasée, une grande partie de mon corps tatoué et mes vêtements glissant souvent de mes épaules à mon coude au point d’en révéler beaucoup trop. Cet homme était en train de parler d’un dieu… Un dieu aidant les miséreux et qu’on devait craindre, mais aussi honorer, car notre vie lui appartenait. Sincèrement, c’était des conneries, réellement, il ne pouvait y avoir telle entité, pas quand elle jugeait bon de tuer des enfants par exemple. Soupirant alors, j’allais faire demi-tour quand cet illuminé m’interpella. Ce que je croyais ? C’était clairement qu’à parler comme ça, il ressemblait tout au plus à un psychopathe bourré. Baillant donc, je glissais mes mains dans mes poches avant de répondre avec le peu d’énergie qu’il me restait pour ce genre d’interaction, « Non. » commençais-je donc.


Si j’avais une telle croyance, cela serait peut-être différent et je pourrais accuser son dieu plutôt que ce monde et mon incapacité à me défendre, à défendre les miens. Mais je n’étais pas assez lâche pour me cacher derrière ça. J’assumais ma part de responsabilité, j’assumais simplement plus de pouvoir refaire la même erreur. « Mettre son avenir et ses malheurs dans les mains d’une force supérieur n’est qu’une preuve de faiblesse. » ajoutais-je sur un ton toujours aussi neutre démontrant bien le peu d’intérêt que je portais à cette conversation, « Et il y a bien trop de culte dans ce monde pour qu’un seul soit réel. » concluais-je avant de me retourner et faire un signe de la main pour annoncer mon départ.

Je n’avais pas vraiment de chose de prévu, mais je n’avais très clairement pas mon temps à perdre avec lui. Les croyants pouvant-être brillant, mais ils étaient surtout faibles d’esprit. Quelque soit ce qu’on lisait, quelque soit le culte, tout se contredisait et si je pouvais concevoir et croire en une forme d’existence supérieur, alors cela serait pour un culte regroupant plusieurs dieu. Un seul être ne pouvait avoir le regard surtout, il n’y avait aucune réalité dans laquelle c’était possible. La seule croyance que je portais était celle de mes ancêtres. Celle voulant que j’honore et protège les daims qui eux-mêmes avaient sauvé le fondateur de mon clan. Je croyais en la nature, en ses rituels sacré et à l’importance de son respect. Rien d’autre n’avait pas de sens ou même d’intérêt à mes yeux. Rien d’autre ne pouvait exister et la nature était une entité régie par des lois compréhensibles et censées… Pas son dieu.


☽ • ☾
ft. Sachi


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Il fallut que le premier homme qu'il interrogea soit un hérétique ! Il aurait pu le deviner, au vu de son physique, mais Sachi s'efforçait tant bien que mal de ne pas être le genre d'hommes qui prenait de haut et jugeait sur l'apparence. En tant qu'hinin, il était bien loin de pouvoir se le permettre de toute façon.

Il lui avait ouvertement baillé au visage. Ce n'était pas très respectueux, mais, de par sa profession, le saltimbanque en avait l'habitude et sut sans difficulté maintenir son masque de showman. Le public rassemblé était là pour l'écouter, il ne pouvait pas se laisser démonter au premier obstacle.

"Le monde des hommes, de croyances est habité,
Mais une seule foi domine en réalité,
C'est celle du Dieu Solaire, Ô Dainichi,
Car c'est en Son nom uniquement que tu vis."


L'interpellé ne comprenait visiblement pas la croyance de Sachi, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. La nouvelle religion, comme elle le lui avait été présentée, n'était pas encore répandue dans le Sekai. Au contraire, elle était même méprisée et se heurtait à des murs d'intolérance dressés par les hommes entre eux. Pour l'artiste de rue, son avenir ne résidait nullement dans les mains d'une force supérieure, et encore moins ses malheurs. Il n'advenait qu'à lui et à lui seul de surmonter ses malheurs pour montrer la voie et se rapprocher du chemin divin. Ce monde était éphémère, il n'était que la première étape de l'existence, une mise à l'épreuve de l'Être tout-puissant. C'était difficile à accepter et pourtant cela apportait tant de réponses à des questions trop longtemps restées insolvables.

L'homme au crâne rasé partit, mais l'illusionniste ne put le laisser faire. Pour ses premières paroles dans le territoire sacré d'Inari, il refusait de rester sur une telle défaite. Il voulait discuter, ouvrir les yeux d'une pauvre âme en peine. Or, ce garçon lui semblait en avoir bien besoin.
Ainsi, il bondit de la pierre qui lui avait servi d'estrade pour se lancer à sa poursuite, agitant ses bras de manière non-coordonnée et manquant de donner un coup de pied à une femme de l'assistance. Tous le regardèrent, interloqués, avant de se disperser à nouveau.
Comme toujours, aussitôt leur source de divertissement disparue, les petite-gens regagnaient leurs activités habituelles. Ils ne se souviendraient pas même de sa présence ce soir, sous la lueur de la lune.

Il rattrapa le poignet du jeune homme. Il approcha son visage maquillé du sien et abandonna temporairement ses alexandrins traditionnels pour se faire mieux comprendre. Il n'était plus là pour faire le spectacle, mais pour convertir.

"Mon garçon. Ce que tu prends pour une preuve de faiblesse, ce sont les explications dont les humains ont toujours manquées. La preuve que nous ne sommes pas seuls, que nous n'avons pas été abandonné par de faux dieux."

Il ouvrit son livre sous ses yeux et passa les pages à toute allure à la recherche de la citation qu'il cherchait. Quand il la trouva, il mouilla son doigt et l'appuya sur le vieux parchemin pour ne pas perdre la page. "Tiens, là, regarde." Il lui pointa du doigt une maxime écrite en petit, au milieu du récit relatant la création de ce monde. "Dainichi, le tout-puissant, observe tout dans son royaume sacré. Suivez-sa voix pour le rejoindre dans votre seconde vie." La seconde vie, c'était celle qui attendait les hommes après la mort. Cela paraissait être l'évidence même aux yeux de Sachi, aussi il manqua d'apporter cette précision. "Il nous observe et cherche à guider ceux qui veulent bien entendre sa voix." Il paraphrasait juste son texte sacré, signe qui, pour tout fin analyste des sociétés humaines, était l'une des plus flagrantes marques de fanatisme. Son univers de discours basculait vers une doctrine immuable, n'ayant plus recours à des analogies terrestres, mais, au contraire, célestes.
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Une divine leçon d'humilité

☽ • ☾

Il me suivait, ce fou venait d’abandonner son auditoire, des gens étant visiblement intéressés par ce qu’il avait à dire pour me pourchasser moi. Ne m’arrêtant pas, il me rattrapa toutefois, saisissant mon poignet pour m’arrêter avant de s’approcher beaucoup trop prêt pour reprendre son discours toujours aussi peu convaincant. Me dégageant donc d’un coup sec de la main, je croisais les bras sur mon torse tandis qu’il me sortait un livre censé me convaincre. Cet homme était beaucoup trop hors de ma réalité. J’avais lu des textes religieux, j’avais pris connaissance de chaque chose qu’on pouvait croiser dans ce monde, mais cela ne voulait pas dire que j’acceptais leurs existences. Il avait ses croyances, il avait le droit, mais qu’il n’essaie pas de me convaincre, de me narguer. J’étais ce ceux croyant en la nature, respectant les animaux, mais surtout les cerfs. Quiconque rentrait sur le territoire de mon clan subirait ma colère s'ils venaient à s’en prendre à eux. Mais hors du clan, je ne pouvais pas imposer mes croyances aux autres et même si je n’approuvais pas grand chose, je gardais le silence. Alors quoi faire face à cet homme ? M’énerver ne serait sans doute d’aucune utilité, d’autant que je n’étais pas ce genre de personne.

Soupirant donc, je plongeais mon regard dans les trous noirs étant censé être ses yeux, « Écoutez, je respecte toute forme de croyance, mais je ne suis pas de ceux cherchant à s’y remettre. », je pouvais aussi comprendre ceux voulant et ayant même besoin de s’y rattacher pour se sentir mieux, pour être heureux, mais cela ne restait que des faiblesses pour moi. La seule personne que l’on devait suivre c’était sois-même et le seconde, pour mon cas, c’était Shika, mon chef de clan, quoi que même lui n’avait pas grande emprise sur moi. Alors un être supposé supérieur, je n’en avais que très peu envie. Je n’y croyais pas, je ne le ferais pas, alors autant qu’il garde son temps pour en convaincre d’autre. « De plus ce qui est écrit dans un livre n’est pas une valeur absolue, j’en ai lu suffisamment pour savoir que d’un siècle à un autre, d’un auteur au suivant, les interprétations et les réalités changent. », c’étaient les lois de l’évolution, les gains des connaissances, les expérimentations poussaient l’humanité à grandir, à changer sa perception du monde.

« Alors ne perdez pas votre temps avec moi, j’ai de la patience, mais je ne suis pas venu ici pour écouter ce genre de discours qui n’a aucun impact sur moi. » concluais-je, du moins je l’espérais avant de faire demi-tour pour retrouver ma sœur et réussir à partir d’ici avant que ma patience ne trouve ses limites. Je n’étais pas un méchant garçon, je n’étais même pas du genre à monter le ton, simplement, je n’étais pas le plus énergique et je voyais déjà toute l’énergie qu’il allait me demander pour le faire taire et ça… C’était beaucoup trop difficile à imaginer.



☽ • ☾
ft. Sachi


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Sachi sourit lorsqu'il vit son interlocuteur se tourner dans sa direction pour lui répondre. Il avait l'impression d'avoir réussi à capter son attention, même s'il refusait de se laisser convaincre. Comme beaucoup d'hommes, il était sceptique. C'était bien naturel, lui-même l'avait été lorsqu'on lui avait présenté ce Dieu unique. Aujourd'hui, il en était le plus fervent admirateur et cherchait désespérément à répandre son existence.

L'ennui ici, c'était que l'homme n'était pas un croyant, ni un adepte du mysticisme. Assez paradoxalement, l'expérience avait prouvé à l'illusionniste qu'il était bien plus aisé de convertir un homme d'une autre religion, quitte à lui faire bafouer ses précédents dieux, que de convaincre un athée. En effet, la graine de la ferveur, de la foi, était déjà présente dans l'esprit d'un homme religieux. En changer l'allégeance n'était pas le plus compliqué, lorsque l'on présentait les preuves nécessaires ou que les conditions étaient réunies. De même, il était bien plus facile de convertir un pauvre qu'un riche, car désespéré de trouver une solution à ses malheurs. Lui-même, bien que l'idée de s'appliquer ce raisonnement ne l'effleura même pas, correspondait parfaitement à ces deux catégories. Même si, à ces yeux, son cas était différent, spécial même. Il avait une mission. Il était l'un des premiers représentants de Dainichi et occupait pour cette raison une place particulière parmi ses autres partisans.

L'artiste de rue était un peu fanatique, certes, mais n'était pas stupide. Le simple fait que le brun ne l'ait pas rejeté pleinement, voire brutalement, avait une signification, même inconsciente. Il avait l'habitude qu'on le bouscule, qu'on l'insulte ou même qu'on lui crache au visage. La réaction des hommes pouvaient se révéler atroce lorsque l'on remettait en question l'intégralité de leur fondement de pensée. Lui, au contraire, sans y adhérer, ne lui avait tout de même pas tourné le dos, même si ses paroles indiquaient l'inverse. Sachi aimait alors y voir de l'espoir, la preuve que cette âme n'avait pas totalement fermé la porte à la spiritualité mais, au contraire, qu'il pourrait adorer Dainichi suffisamment pour qu'Il lui offre le salut. C'était tout ce qui lui importait en fait, que les hommes puissent être sauvés. Mais pour être sauvé, il fallait croire. C'était la condition sine qua non.

"Les livres sont les seules traces qui resteront de notre savoir" répondit-il de manière assez énigmatique, sans réellement savoir à l'avance ce qu'il essayait de prouver par là. "L'art de la lecture ne me fut jamais inculqué, étant jeune. Je n'eus pas cette chance, aussi, j'ai lu tout ouvrage qui me passait sous la main quand j'obtins finalement ce don. Je puis vous affirmer sans le moindre doute, mon ami, qu'aucun ne détient autant de vérité que celui-ci. Je vous en prie, jeter un coup d'œil. Il est fondamentalement différent de tout ce que vous avez pu voir."

A en voir le visage presque inexpressif du garçon, ainsi que son attitude relaxée, le saltimbanque comprit que rien ne servirait de le brusquer. Son but n'était plus uniquement de le convertir, mais plutôt de discuter, d'apprendre à le connaître et surtout d'apprendre de lui, pour qu'il puisse lui-même apprendre sur sa personne en retour.

"Vous êtes un homme cultivé, excusez-moi si j'ai pu paraître brusque. Si vous avez un peu de temps, accepteriez-vous de me partager vos savoirs ? Accepteriez-vous de m'expliquer pourquoi votre cœur se refuse à toute forme de spiritualité ?"

Il était finalement assez rare, en ce monde, de rencontrer quelqu'un qui ne croyait pas. Qui ne reconnaissait pas l'existence d'êtres supérieurs, qui ne vivait qu'à l'instant présent, sans comprendre les fondations du monde dans lequel il vivait. Mais alors comment expliquait-il le fabuleux destin des hommes ? Le fait qu'ils soient dotés de parole ? Comment expliquer qu'ils puissent mourir ?
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Une divine leçon d'humilité

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J’étais d’accord avec lui sur un point, les livres seront les seules traces de notre savoir après notre mort, mais son livre, bien qu’il soit sans doute intéressant à lire pour ses connaissances, n’était pas un savoir que j’accepterais, pas plus que ses mots. Ce livre détenait sans doute une vérité, mais elle n’était pas absolue. Il reprit alors, soulignant que j’étais un homme cultivé et qu’il regrettait d’avoir été brusque. Il voulait à présent écouter ce que je pouvais connaître, mais surtout pourquoi je refusais toute forme de spiritualité. L’homme n’était pas à son premier coup d’essai, il savait manipuler les esprits, il savait reconnaître les différentes personnes qu’il croisait, et il avait compris comment je fonctionnais. C’était à la fois une preuve d’intelligence, mais aussi de folie. L’homme n’était pas à sous-estimer. « Je ne suis pas certain d’avoir du temps pour vous. » répondis-je alors avant de glisser de nouveau mes mains dans mes poches pour me détacher d’une quelconque importance de cette discussion. « Lire votre livre n’est pas un problème pour moi, tout ouvrage mérite d’être lu, mais je ne donnerais en effet aucun crédit à ses mots. » lui avouais-je. Il prenait la peine de me parler calmement, je devais en faire de même, être respectueux du respect qu’il venait de me donner.

« Je refuse toutes croyances me présentant une force comme m’étant supérieure, cela ne veut pas dire pour autant que je ne reconnais aucune forme de spiritualité. » soupirant alors, je fis signe à l’homme de me suivre un peu plus loin, sur une bute de terre au loin sur laquelle je pourrais surveiller ma soeur. Si elle finissait, cette conversation prendrait fin. M’asseyant donc sur le sol, jambes croisé, je lui donnais mes conditions, « Je ne suis pas venu ici seul, dès que cette personne aura fini, cette discussion prendra fin. » maintenant que les choses étaient posés, j’acceptais de lui en dire plus à mon sujet, « Je crois en la nature, je respecte cette dernière, sa générosité, comme sa colère. » la nature n’était pas une entité invisible, on la voyait tous les jours, elle entourait nos vies.

« J'apprécierais que votre objectif ne soit pas de me convertir, j’accepte de parler avec vous, pas d’entrer dans un combat d’esprit. J’accepte que vous puissiez y croire, acceptez que je puisse ne pas l’être. » demandais-je donc, les yeux fixés sur la petite bourgade en contre bas, j’observais la boutique, espérant sans doute qu’elle finisse par sortir pour m’éviter de me heurter à un mur. Après, si l'on avait réellement une discussion construite, dans le respect de l'autre, ça pourrait m'aller, mais j'en doutais. Quoi que... Il ne fallait pas le sous estimer, vraiment pas



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ft. Sachi


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Au premier abord, le changement d'attitude du prêcheur n'avait pas été suffisant à adoucir la conversation. Le garçon était toujours incisif et sec dans ses réponses et s'opposait catégoriquement aux instructions recueillies dans le Myotei Mondo. Miséricorde ! Pourquoi le commun des mortels s'obstinait donc dans cette fanatique monotonie, comment expliquer ce refus immédiat du changement, quand celui-ci peut pourtant s'avérer providentiel ?

Une phrase prononcée fit bouillonner Sachi de rage, mais il s'abstint de le montrer. L'homme affirmait refuser toute croyance à partir du moment où elle lui présentait une force qui lui était supérieure. Quelle arrogance ! Se croyait-il tout puissant pour vouloir ainsi s'élever au-delà du niveau de divinité ? Croyait-il disposer du pouvoir d'omnipotence, d'omniprésence ou d'omniscience ? Il oubliait la faiblesse de l'homme, quand bien même un homme pouvait surclasser sa nature grâce à la maîtrise du chakra, comme lui l'avait fait en suivant la voie des prophètes. Mais lui ne semblait guère être un shinobi, alors quelle certitude pouvait-il avoir pour affirmer sa supériorité face aux divinités créatrices de ce monde ? S'il ne croyait en nulle force supérieure à la sienne, comment expliquait-il les séismes, les typhons ou l'éruption d'un volcan ?

Le saltimbanque le suivit ensuite sur la bute de terre qui serait le lieu de leur prochaine discussion, bien qu'il pouvait sentir sans mal l'envie de son interlocuteur d'y couper court rapidement. Lui-même commençait à perdre son intérêt dans ce débat. Il voyait s'éloigner toute chance de conversion et les propos tenus lui avaient sérieusement fait douter des qualités intellectuelles et philosophiques qu'il avait naturellement attribuées à cet homme. Se pourrait-il que sa première impression avait été mauvaise ? Il l'interrogea alors en réaction à ce qu'il avait dit.

"Vous vous opposez à toute force qui vous serait supérieure, vous dites. Et, pourtant, vous croyez en la nature. Je dois vous avouer trouver cela paradoxal." Il prit une grande bouffée d'air frais. En regardant la ville de son maigre piédestal, déjà parvenait-il à sentir le déséquilibre des forces en ce monde. La ville lui paraissait plus petite, les hommes plus écrasés et insignifiants. "Il ne vous arrive donc jamais d'avoir cette sensation d'impuissance, de vous trouver tout petit face au déchaînement des éléments ou devant la grandeur d'une montagne ? La nature n'est-elle pas en tout point supérieure à l'homme ?"

L'homme lui dit explicitement ne pas vouloir être converti. Soit, il arrêterait alors de se montrer insistant, sauf s'il voyait une faille se creuser, mais il en doutait. Il espérait que le débat théologique et philosophique qui allait se livrer ici leur permettrait quand même d'évoluer tous deux, même si ce fut dans des directions opposées. C'est par le dialogue avec l'Autre que l'humain progresse, c'est pour cela que Dainichi lui a donné l'opportunité de se reproduire, qu'Il a créé des peuples aux différentes histoires et langages, mais aussi les moyens de se mélanger.

"Je me dois ensuite de vous dire que le culte de la nature n'est en rien incompatible avec celui édicté dans ce livre. Je ne dis pas cela pour vous convertir, j'ai bien compris que cela ne vous touchait pas, mais simplement pour vous expliquer. Dans la nouvelle religion, tout ce que l'on comprend comme les esprits de la nature est en fait incorporé dans cette seule divinité dont on ne connait pas la forme réelle. Divinité qui a façonné le monde et donné à chaque être sur cette terre la place qui lui convenait le mieux. Il a déposé l'homme dans le monde de la nature, sa création la plus pure, non pas pour qu'il la détruise, mais pour qu'il la vénère comme il Le vénère également. Dans chaque ruisseau, chaque bruissement d'arbre ou chaque flocon de neige, c'est le nom de Dainichi qui résonne. Tout comme il résonne en chacun de nous."
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Une divine leçon d'humilité

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Il était vrai que d’un point de vu purement extérieur, mes propos pouvaient se révéler paradoxal, et c’était sans doute une erreur d'élocution, de mot venant de ma part. Je n’étais pas infaillible, clairement pas et je n’avais que rarement la chance de me laisser aller à un jeu de l’esprit. Non pas que mon clan soit stupide, mais simplement, nous avions globalement la même façon de penser et les quelques divergences qui nous séparait n’était que des futilités par rapport à la grandeur de la discussion que j’entrevoyais ici. De même que lorsqu’il parla d’impuissance, de déchaînement et de grandeur, je ne peux que lui apporter du crédit, mais s'il y avait bien eu un dieu, une puissance supérieure, elle ne laisserait pas des enfants mourir, elle les sauverait, les protégerait pour en faire de nouveau adepte. Ici elle avait sacrifié la vie de deux enfants, cela ne pouvait-être une preuve de son existence. Il continua à parler, à exposer des arguments censés, reconnaissons le, mais tous étaient basés sur le fait de croire en cette religion, ce qui n’était guère mon cas. La seule chose où je pouvais tiquer, c’était bien lorsqu’il pensa l’homme comme ayant été créé et façonné par cette force pour venir dans ce monde. C’était là où l’on divergeait. Il croyait que le monde avait été créé par quelqu’un, moi je croyais en l'évolution. Nous n’étions qu’une cellule n’ayant eu de cesse d’évoluer pour passer d’un état presque larvaire au primate que nous avions été.

« L’impuissance je l’ai sans doute ressenti plus que vous ne pourriez l’imaginer, mais ce n’est à mon sens qu’une fatalité, qu’une succession de décision ayant provoqué ça et dont nous sommes les uniques responsables, aussi rageants cela puisse-t-être. » commençais-je, « Et je concède que mon exposition des choses peut-être paradoxales, mais elle repose sur un principe simple, la nature est un équilibre et elle tend à revenir à la normal quand elle bascule dans les extrêmes. » après le bien, il y aurait toujours la banalité, après l’enfer, la salvation. Le monde était une machine des plus précise, il traversait des crises, implosé, revenait, mais c’était la mécanique complexe du monde et chaque rouage déplacé conduisait à une catastrophe pour le replacer.

Posant mon menton dans mon coude, je continuais, « Mais que faites vous des théories prônant l’évolution ? Elles sont nombreuses et appuyées par des découvertes concrètes et irréfutables. » commençais-je, « Vous dites que cette religion veut avoir placé l’homme, mais admet-elle d’y avoir placé une créature n’ayant pas eu de cesse d’évoluer pour arriver à nous selon le désir d’une force supérieur ? » ça commençait sans doute à rentrer dans une part plus complexe et moins prompt à l’invention. Qu’à l’origine de tout, il y avait une décision divine nous ayant conduit ici. Si cette théorie pouvait être acceptée par moi tant nous n’avions pas le recul nécessaire pour remonter au plus loin, lui était-il capable de concéder une part scientifique à sa croyance ? Bon la science et la foi me semblaient grandement incompatible, mais je n’avais pas la science infuse, je n'apprenais que grâce aux livres et donc que par un prisme, d’ou l’intérêt sans doute de débattre et construire une discussion ici, avec lui.


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ft. Sachi


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"La nature est un équilibre : je suis d'accord avec vous en ce point. J'ajouterais simplement qu'il s'agit d'un équilibre régi par la divinité, qui accorde le bien et régule le mal. L'un n'existe pas sans l'autre, il est vrai, mais c'est Dainichi qui nous a conféré les moyens de lutter contre les inclinations néfastes qui sommeillent en chacun de nous. C'est aussi lui qui nous permet de surmonter le deuil, d'accepter que les catastrophes arrivent quand nous ne sommes pas assez pieux."

Sachi avait d'abord répondu au premier argument de son interlocuteur. Il fallait l'admettre, la discussion prenait une discussion plus intéressante qu'il ne l'avait imaginé en commençant à parler avec un profane. Certains non-éclairés pouvaient se montrer si têtu ! C'était comme s'ils refusaient en boucle toute voie divine sans même prendre le temps d'écouter. Le saltimbanque avait d'abord pensé qu'il en était pareil de lui mais, visiblement, même s'il ne souhaitait nullement rejoindre son culte, le garçon semblait apprécier le débat. C'était tout ce dont il avait besoin pour faire germer la graine de la foi en son esprit. Puis, quand le nom de Dainichi sera répandu dans l'intégralité du continent, il n'aura d'autre choix que de reconnaître son existence. A ce moment-là, il se rappellera de cette petite discussion qu'il avait eu avec un charmant artiste de rue, qui avait tenté de lui faire ouvrir les yeux pour ne se heurter qu'à un mur insensible ! Puis alors il le retrouverait et ils pourraient à nouveau reprendre leur discussion, cette fois-ci tous deux avec les yeux grands ouverts sur le monde nouveau.

La suite de la discussion, en revanche, fit arquer un sourcil à l'illusionniste. Bien sûr qu'il avait entendu toutes ces théories sur cette soi-disant évolution, qui s'étaient en fait développées à peu près au même moment que le culte de la Grande Illumination. Sans doute ces théories étaient-elles même apparues en réaction à son culte et donc, étaient invalides car opportunistes. Comme tout bon partisan, évidemment, il les rejetait en bloc, ou, tout du moins, les adaptait à sa croyance.

"L'évolution… oui, j'en ai entendu parler, commença-t-il en se grattant le menton, effritant légèrement la poudre blanche qui lui servait de maquillage au passage. Je n'y crois pas réellement, ou en tout cas pas de la façon dont elle est expliquée par ces pseudos scientifiques. Il ne peut y avoir qu'une entité céleste et l'apparition de l'homme ne peut en aucun cas être le simple résultat du hasard. Toutefois, je concède qu'il peut exister une telle chose que la science. En créant le monde, le grand Dainichi, en sachant parfaitement comment allait évoluer sa création, a pu créer ce phénomène soi-disant naturel, mais qui en fait découle entièrement de Lui, qui pousse les hommes à partager, à grandir et à évoluer par le contact avec les autres. Mais il ne peut exister aucune force extérieure à Dainichi."

En un mot, Sachi ne reconnaissait pas l'existence de la science en dehors de l'influence divine. Toute science qui avait été créé l'avait été, comme les êtres humains, par le grand régisseur. Il était à l'origine de tout en cette Terre, de ces moindres variations et, ce qu'on prenait pour un effet naturel était en réalité un phénomène conçut et connut à l'avance par Dainichi. Le mot "naturel" en lui-même était une hérésie, à moins de l'associer directement au nom de la divinité primordiale.

"Vous savez, je pense que ce qui distingue nos croyances, c'est cette distinction entre "nature" et "divinité". Quand, comme moi, on reconnait la nature comme étant une partie intégrante de cette divinité, ce que l'on pense naturel devient alors divin et, ce que l'on pense divin devient irrémédiablement naturel également. Vous ne pensez pas ?"

Sachi ne posait pas réellement de questions à son camarade de discussion. S'il était d'un naturel curieux et souhaitait en apprendre plus sur l'esprit qui habitait le corps de ce garçon, il était également un fanatique. Lorsqu'il parlait de ses croyances, rien d'autre n'importait. S'il était lancé, il pouvait continuer pendant des heures sans s'arrêter de parler de lui-même. Ce n'était nullement impoli à ses yeux, il n'en était simplement pas conscient.
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Une divine leçon d'humilité

☽ • ☾

Nous étions d’accord sans l’être. Il jugeait que la nature était bel et bien un équilibre, mais un équilibre régi par un dieu. Je doutais sincèrement que l’on puisse réduire la puissance et la force brute de la nature à la décision d’un dieu. La nature retrouvait l’équilibre seule, elle se mettait en colère, elle explosait, elle détruisait tout avant de se stabiliser. Tout comme elle permettait des moments de faste, d’abandonnance sensible à un âge d’or. Rien ne pouvait régir ça, aucune conscience pouvait-être si chaotique, si instable, ça ne pouvait-être régi par autrui, sinon qu’en était-il de l’imposante suprématie de la nature ? Qu’en serait-il de nous ? De notre vie ? Nul ne pouvait nous régenter, nul ne pouvait dominer la nature. Ne disant rien, je préférais m’avancer sur le sujet peut-être plus complexe d’une évolution montré et démontré par les hommes. Le sujet ne lui était pas inconnu, mais comme le reste, elle ne lui convenait pas. Pour lui ce n’était que des théories bancales, des théories qui laissait place au hasard et c’était là qu’il se trompait réellement. Pour lui il devait y avoir un dieu derrière tout ça, il devait y avoir plus puissant encore. Seul Dainichi était à l’origine de tous. Ces arguments étaient bons, rodés par ses croyances, par ce qu’il s’était persuadé au fil des années. Mais si la nature avait un aspect mystique de par ce qu’elle pouvait faire, elle n’avait de divin que le nom. Quoi qu’elle nous était bien supérieur, mais pas doté d’une volonté propre.

« La nature est supérieure aux hommes, comme les astres, la complexité de leur fonctionnement apparaîtra toujours divin aux yeux des moins attentifs, mais c’est uniquement, car notre force est limitée, tout comme notre compréhension encore limité du monde. » commençais-je alors qu’il était évident que ces arguments ne le satisferait pas. Il ne voyait que par un prisme, celui où aucune autre théorie n’avait sa place. Pourtant science et savoir pouvaient cohabiter, même si ça dépassait souvent toute logique, et qu’il s’agissait de deux dogmes diamétralement opposé, l’on pouvait s’accorder sur une régence peut-être actuelle de l’humanité, mais pas sur sa création. La nature a peut-être fait naitre des créatures supérieurs, mais en aucun cas cela peut-être l’inverse. « La théorie de l’évolution ne se limite pas à un enchaînement de hasard. Il s’agit principalement d’une lutte de chaque organisme pour s’adapter à un milieu souvent hostile à prime abord pour devenir acceptable. » expliquais-je donc, « Je peux concevoir que le chaos autour de cette théorie puisse la discréditer, d’autant qu’on parle aussi bien de transformisme, donc d’adaptation à un milieu, ou encore les concept voulant que la sélection naturelle pousse à une évolution graduelle provocant des changement évolutif par mutation soit en remplaçant la lignée d’origine, soit en créant une seconde lignée avançant conjointement avec sa prédécesseur, l'évolutionnisme qui avance qu’il s’agit d’une sélection naturelle poussant les organismes les mieux adaptés à muter pour survivre,. Après il est aussi question d’un équilibre se basant sur ces théories, mais avançant que l’évolution n’aurait lieu que pendant des périodes ponctuelles séparées par des périodes stagnantes et non de façon graduelle, ce qui impliquerait des évolutions face à des changements majeurs de l’environnement dû à la nature. », une théorie lourde, surtout pour des profanes. Je ne lui demandais pas de tout saisir, simplement d’avoir une idée de ce en quoi je croyais.

« Admettons donc que votre théorie soit viable. Admettons alors aussi que la mienne soit viable aussi. Le monde a été créé au travers d’une succession de mouvement cosmique suivi de dérèglement majeur d’un point de vue géologique et météorologique. La terre finissant par se stabilisé, la vie a commencé à s’y développer, à y grandir et à évoluer jusqu’à une forme semblable à la notre. Un monde, une population régie par des notions chaotique aurait donc pu attirer l’attention d’une divinité semblable à Dainichi qui voyait en ce nouveau monde une opportunité d’y faire naître de réelle civilisation. Ce qui impliquerait que le monde a suivi le même cheminement que ce que l’on retrouve dans l’univers pour sa création, mais qu’il est à présent régi et sous la protection d’un être supérieur, du moins pour ceux acceptant d’y croire. », c’était la seule version de cette histoire que j’accepterais. Une sorte de terrain d’entente. « Si votre dieu existe, il relève d’une dimension cosmique ne pouvant se limiter qu’à une planète, c’est donc un être errant ayant fini par s’établir ici, mais il ne peut être à l’origine de cette terre, seulement du visage qu’elle porte aujourd’hui. » la science face aux croyances, sur le papier il n’y avait rien de plus sulfureux. Attendons de voir ce qu’il en adviendrait. J'avais trop parlé...


☽ • ☾
ft. Sachi


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Wouaaaw, ce type était vraiment convaincu de ce qu'il disait ! Il utilisait des mots compliqués dont le saltimbanque ne saisissait que certains fragments et ne semblait jamais vouloir s'arrêter. L'homme mettait des noms techniques derrière des phénomènes naturels – et donc divins, la nature ayant été crée par Dainichi pour régir et servir les Hommes – et croyait que cela suffisait pour renier son existence. Quel toupet ! Ces théories scientifiques n'étaient que pures inventions d'hommes en désaccord avec leur spiritualité, quand bien même chaque chose, chaque être et chaque phénomène de se monde était l'émanation directe de la volonté divine. Comment pouvait-il en être autrement ? Il camoufla un léger rire sans être conscient de l'énorme hypocrisie que renfermait sa réaction. Il était en train de juger un homme pour son fanatisme scientifique, quand lui-même parcourait terres et océans pour faire entendre la voix d'une croyance qu'il jugeait unique. Pas supérieure, non, unique.

Sachi restait muet, à écouter le compromis proposé par son interlocuteur. Lui était entièrement opposé à toute forme de compromis, mais pour le bien de cette conversation, il ferait un effort. Il appréciait le geste fait par l'inconnu vers lui, mais ne pouvait se résoudre à lui donner son accord, à valider l'hypothèse émise. Dainichi, un être errant qui aurait trouvé une Terre toute faite pour y implanter son royaume ? Considérait-il que son Dieu, non, Le Dieu, n'était nul autre qu'un opportuniste, tant obsédé par le pouvoir qu'il avait saisi la première planète trouvée pour la régir ? Impossible, impossible, impossible ! Il fallait absolument qu'il le dise, qu'il fasse comprendre au jeune homme qu'il n'était pas possible de croire une telle chose, de prononcer ces paroles impies. Il lui fallait retrouver le chemin de la piété et au plus vite !

"Je saisis ce que vous voulez dire mais, pour être tout à fait honnête, je crois en l'exact opposé. Mettons que j'accepte que l'évolution soit le fruit d'un combat permanent des êtres. Qui, sinon Dainichi, aurait insufflé cet instinct combatif aux choses vivantes ? Qui, sinon Dainichi, aurait laisser une marge de progression au moment de les avoir créés ? Vous comprenez, je ne peux accepter que le monde ait été créé indépendamment de Dainichi et que la Grande Illumination se soit simplement implantée là où le travail avait déjà été fait."

L'artiste de rue saisit un bâton et commença à tracer un schéma dans le sol terreux pour illustrer ses propos. "Regardez." Il fit d'abord un grand cercle rayonnant, tel le soleil, qu'il baptisa Dainichi. On ne l'appela pas la Grande Illumination pour rien, après tout. Plus petit, à côté, il dessina les contours d'un cercle, qu'il appela la Terre. Il relia les deux par une flèche qui partait du Dieu vers la planète. "Au début, il n'y avait rien, récita-t-il directement depuis son Myotei Mundo. Seul Dainichi émergea du chaos, et créa la lumière. Il créa ensuite la Terre et, puisqu'Il est bon, créa la nature et les Hommes. Il accorda à la nature l'autorisation d'influencer le destin des Hommes et aux Hommes la capacité de s'améliorer en usant de leur entendement. Je peux donc croire en votre science, si tant est que ses principes soient régis par des paramètres définis par Dainichi au préalable. Pourquoi ? Simplement car il ne pourrait pas en être autrement. Il est le Seigneur de cette Terre, mais aussi de la Terre des morts. Il intime ses ordres à la nature et guide les Hommes."
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Une divine leçon d'humilité

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« Je crois que l’on prêche deux paroles définitivement incompatible. » concluais-je sans chercher plus loin. J’avais fait un effort, ce n’était pas son cas, il s’était presque moqué alors que j’étais persuadé que son esprit infantilisé par de faibles réflexions avait fini par devenir inapte à toute réflexion. Il n’était pas en mesure de comprendre, il ne le serait jamais. Déçu ? Je l’étais évidemment, mais en même temps, je n’avais que très peu eu d’espoir à son sujet, j’avais été poli, rien de plus, mais c’était assez.

« Votre discours restera bien huiler, soyez rassuré, je n’en suis toutefois pas. Votre spiritualité va à l’encontre même d’une réflexion scientifique et il semble impossible de vous faire concilier les deux. » me redressant, je fis quelques pas en direction du village avant de lui prêcher la seule bonne parole à transmettre, « Votre Dainichi n’est d’autre que le soleil, un astre ayant eu le même cheminement que notre terre, et tout ce que vous tentez d’expliquer avec un concept aussi abstrait que la religion, c’est l’attraction solaire. C’est un concept physique permettant la mobilité au travers de notre système. » bien évidemment, nous manquions de la technologie nécessaire pour pleinement l’expliquer, mais le soleil était le cœur d’un système dans lequel la terre se trouvait, il n’était qu’un roi autour de qui était articulé des pions.

Confronté un fanatique à ses failles n’était jamais très bon et comme il avait déjà manqué de patience, je voulais m’éviter toute colère. J’exposais des faits, je ne me battais pas pour les faire appliquer, j’avais mieux à faire, comme m’occuper de ma famille. Je n’étais pas fou au point d’ignorer qu’il puisse mal réagir. « Bon courage pour vos conversions futur. » mais ici c’était définitivement fichu.J'espérais simplement qu'à présent il ne me suivrait pas, ou n'irait pas s'en prendre à l'esprit encore juvénile de ma famille. Ils ne s'étaient pas suffisamment exposés aux textes, aux récits de ce monde, ils ne pouvaient pas savoir à quel point les religions étaient désastreuses, surtout pour des êtres aussi doux que les Nara. Nous n'étions pas sans danger pour les autres, mais nous n'étions pas connu pour notre bellicisme, bien au contraire. Nous étions dépendants des autres, dépendant du monde qui nous entourait dans le sens ou nous étions en perpétuelle recherche, apprentissage des autres. Ce n'était sans doute rien pour certain, mais nul doute que pour nous, cela signifiait être sensible à ce que l'on rencontrait, dont les missionnaires d'une religion absurde.


☽ • ☾
ft. Sachi


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- La Science n'est qu'une croyance parmi tant d'autres, mon ami, répondit simplement Sachi, ayant perdu tout espoir d'illuminer la voie de cet étranger. Il lui avait lui-même fermé ses portes, alors à quoi bon s'acharner ? On lui reprochait souvent de s'être trop offert à Dainichi. Il pouvait concevoir qu'un œil profane se penche sur lui de cette manière, bien que, pour un individu déjà éclairé, on ne pouvait jamais trop s'offrit à Dainichi. En fait, offrir n'était même pas le terme qui convenait : on lui appartenait depuis sa naissance. Là où l'hypocrisie permantente de ce monde l'irritait davantage, en revanche, c'était quand on lui reprochait un fanatisme prétendu alors même que l'on pratiquait l'intolérance la plus totale. Je ne reconnais pas votre science comme réelle, tout comme vous jugez ma croyance aberrante. Qui de nous deux, je vous le demande, est le plus intolérant ?

Dainichi n'est d'autre que le soleil, lui avait-il dit. Oui, il en avait pleinement conscience. Mais il n'était pas que cela. Le Soleil n'était que l'un de ses multiples avatars, comme pouvaient l'être le martyr ou la veuve éplorée. Il était le plus important d'entre tous, certes, et c'était bien de là que lui était venu son nom. Dainichi, signifiant la Grande Illumination, symbolisait l'illumination spirituelle vers le royaume de Dieu, mais également l'illumination quotidienne, solaire.

Ce soleil, en revanche, et c'était là qu'il entrait en désaccord avec le jeune homme, n'était pas le centre du monde. Non, la Terre était le centre du royaume des vivants et le soleil, Dainichi, tournait autour comme un gardien protecteur et jaloux. Il voulait prendre soin de sa création, des humains, des océans, des forêts, et observait d'un œil inquisiteur la moindre erreur commise en son fief.

Le saltimbanque observa finalement le brun se lever et prendre la direction du village où ils s'étaient rencontrés. Il ne le supplia pas de rester, ni ne tenta de le suivre. Il lui fit un modeste signe de main pour lui signifier ses salutations, avant de se retourner à son tour. Il n'y avait parfois rien à tirer des gens, peu importait l'effort. Ces deux-là étaient parfaitement incompatibles et camperaient sur leur position jusqu'à ce que la mort vienne s'emparer d'eux.

Le marginal ne garderait toutefois pas un mauvais souvenir de cette conversation. Au contraire, cela lui servirait d'exemple : apprendre quand s'arrêter, apprendre à repérer les individus qui ne pourraient jamais se convertir. Confronter sa croyance était également bénéfique parfois, car cela permettait une profonde réflexion sur soi-même.

Enfin, il repartit en sautillant vers le village prochain, agitant mélodiquement les quelques grelots accrochés à son drôle de couvre-chef.
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