Entraînement renforcé.

Pour correcteur:

Tu vas bientôt partir en mission avec Towa. L'instant idéal pour t'offrir une séance d'entraînement sur le terrain Nara dédié à cet effet, quelque part en forêt, à quelques enjambées du domaine. Pas que tu n'aies pas confiance en son savoir faire, bien au contraire, mais il est hors de question qu'elle puisse se sentir en danger. En aucune façon. Si elle a largement démontrer ses talents lors de votre précédente mission commune, n'étant touchée que par un stratagème sournois de ta part afin de gagner un pari, ce contrat n'était qu'un accessit à un partenariat commun bien plus long et difficile. Bien qu'elle ait accepté de t'accompagner dans l'inconnu qui vous attend, tu sais très bien qu'il est anxiogène pour elle de ne rien connaître de cette mission. Ni son commanditaire, ni son évolution. A peine sait-elle, tout comme toi, que votre objectif global est la prise d'informations pour assurer la pérennité du clan. C'est d'ailleurs sûrement la principale, sinon l'unique raison, qui l'a fait accepter sans que tu ne la supplies.

Toujours est-il que, malgré des capacités déjà bien étoffées, tu comptes t'assurer de pouvoir la protéger en ayant la possibilité de répondre à diverses situations envisageables. Et puis, ça te donne là l'occasion de t'esquiver un peu du domaine pour répondre à tes besoins vagabonds. Ça fait bien longtemps que tu n'as pas rendu visite à Mitsuki Orikabe. Artiste calligraphe de génie bien qu'aveugle. Tu l'as sauvé des griffes d'un père un peu trop oppressant, en lui promettant de revenir la voir. C'était il y a six mois. Bien peu sur l'échelle d'une vie. Une éternité sur celle de la toile sociale que les êtres humains sont capables de tisser entre eux. En effet, tu as entrepris l'apprentissage d'une technique de fuinjutsu particulièrement pointue, mais une nouvelle fois, tu t'es retrouvé confronté à tes limites calligraphiques. Tout a commencé dans la bibliothèque du clan Nara.

Le bouquin avait été planqué dans un recoin de l'aile sud. Si l'on peut réellement parler d'aile lorsque le lieu tient sur une dizaine de mètres carrés. A la lettre U précisément. Vas savoir pourquoi. Soit un Nara analphabète comme il ne devait pas y en avoir des tonnes au sein du célèbre clan des manipulateurs d'ombre, soit un jeune apprenti tellement surexcité par l'idée de pouvoir montrer à tous sa maîtrise d'une telle technique, qu'il en avait oublié tout principe organisationnelle nécessaire au bon fonctionnement d'une bibliothèque. Après des recherches assidues, tu avais finalement mis la main dessus, persuadé qu'il était forcément quelque part, puisque tu avais vu ton père l'emprunter récemment.

A la lumière d'une chandelle qui éclairait l'heure tardive de sa flamme chancelante, tu avais lu chaque page avec la plus grande attention, n'hésitant pas à revenir sur un passage que tu pensais avoir mal interprété. Le Kyomen Shuja ou assaillant miroir. Il s'agissait là d'une technique de haut niveau, impliquant une grande concentration. Elle avait pour but de créer un clone en tout point identique à l'adversaire, tant dans son apparence physique que dans son chakra et l'utilisation qu'il en faisait. Pour cela, il fallait dessiner un sceau complexe et ds'arranger pour que celui-ci entre en contact avec la cible. Difficile à mettre en place dans un affrontement en un contre un, mais extrêmement pratique pour épuiser l'opposant ou fuir. La dépense en chakra était très forte et la patience requise pour le mettre en place limitait son utilisation.

Ce n'est qu'à l'aube que tu avais enfin pu refermer le livre avec la satisfaction d'une lecture aboutie, tandis que tes paupières vacillaient allègrement au fur et à mesure que la bougie s'éteignait. Ta lente mais inéluctable chute dans la pénombre d'un sommeil inopiné ne fut interrompue que par le bruit de la lourde porte de l'endroit, qui claqua avec fracas lorsque l'encyclopédiste attitré du clan y pénétra. Il l'aurait fait exprès que ça ne t'aurait pas étonné. D'un salut endormi, tu avais pris congé en lui promettant de lui ramener l'ouvrage le lendemain.

Phase deux. Le dessin. C'est en te raclant le fond de la gorge que tu avais accueillis l'idée, conscient d'une maîtrise toujours incertaine dans ce domaine, malgré les enseignements de Mitsuki Orikabe. D'autant plus que le niveau de cette technique nécessitait une minutie toute particulière dans le trait, les signes se chevauchant et s’entrelaçant avec harmonie. Et tu savais pertinemment l'importance de la finesse du trait dans la réussite d'un sceau accompli. Tu t'y étais essayé malgré tout. A plusieurs reprise. Reproduisant chaque coup de plume à l'identique, dans ce que tu concevais être une parfaite réplique. Il n'en était rien. Malgré les multiples tentatives, aucune n'avait été couronnée de succès, l'exécution qui s'ensuivait étant systématiquement marquée du sceau de l'échec plutôt que de celui désiré. Après une journée entière, totalement infructueuse, tu t'étais rendu compte de l'évidence, et c'est comme cela que tu avais fini par te convaincre de te rendre au nord des forêts, afin d'y rencontrer Mitsuki. Une fois de plus.

Technique apprise:

Tu claques trois coups contre le bois de la porte avant de patienter jusqu'à ce qu'une réponse se fasse entendre. Celle-ci ne vient pas. Tu fais plusieurs fois le tour de la petite bicoque. Les volets sont ouverts. Tu en profites pour jeter un coup d’œil par la fenêtre. Personne. Pourtant, sur la table sur laquelle Mitsuki réalise ses œuvres, tout semble être en place pour le travail. Presque tout. Un détail attire ton attention. L'encrier est renversé et son contenu s'écoule lentement sur le morceau de parchemin prévu pour l'accueillir. Il te faut quelques secondes de plus pour remarquer la plume, tombée sur le sol. Aucune chance que l'Orikabe fasse preuve d'autant de négligence avec son matériel sans une bonne raison.

Tu refais un tour de la maisonnette en fouillant avec plus d'attention. Des traces fraîches de plusieurs pas différents. Que lui est-il arrivé? Son père? Avec la trouille que tu lui as foutu la dernière fois, tu en doutes. Ce qui a eu lieu s'est déroulé il n'y a pas bien longtemps. Une journée tout au plus. Derechef, tu pistes les traces qui s'éloignent un peu plus loin dans la forêt. La traque s'étire sur une demi journée en direction du nord, quand enfin les pas semblent disparaître aux abords d'une sorte de refuge à la frontière du pays du feu. Au cas où, tu actives ta furtivité et te glisses d'un pas lent à l'angle d'une fenêtre pour espionner, en prenant soin de ne pas te faire repérer. Deux hommes s'enivrent, leurs verres remplis à ras bord du liquide contenu dans la bouteille de saké qui trône fièrement au milieu de la table autour de laquelle ils sont assis. Un peu sur leur droite, il y a Mitsuki. Solidement attachée à une chaise et bâillonnée. Elle reste calme quand soudain elle tourne son visage d'une blancheur toujours aussi surprenante vers toi et élargi un sourire. Tu te caches. Malgré sa cécité, tu jurerais qu'elle t'a vu. Comment serait-ce possible? Pourtant, elle t'a déjà expliqué qu'elle est capable de reconnaître le mouvement de tous. Tout comme pour le chakra, chacun possède sa propre signature corporelle, tant que l'on est assez sensible pour pouvoir la percevoir correctement. Elle l'est. Tu tends l'oreille pour écouter ce que les deux gaillards ont à se dire.

-Une belle fille comme ça, on devrait pouvoir en tirer un bon prix...explique le type facilement reconnaissable par la cicatrice qui s'étire sous son œil gauche.

Son acolyte surenchérit.

-Aucun doute là-dessus, une petite geisha qui dessine aussi bien, ça devrait plaire au shogun...on passe la nuit ici et on file vers Tetsu aux premières lueurs du jour...

Des marchands d'esclaves. Ils n'ont pas l'air bien effrayants. Pas surprenant qu'ils ne s'en prennent qu'aux plus faibles. Une entrée fracassante par la fenêtre devrait suffisamment les surprendre pour que tu puisses les mettre rapidement hors d'état de nuire. Tu passes donc à l'action. Et si le fracas de la vitre a sur eux l'effet de surprise escompté, la suite est plus compliquée. Stupide Shika. Tu viens de mettre le pied sur un sceau d'immobilisation.

-Tu as bien fait de poser ce piège. Comme quoi, tes quelques notions shinobis, aussi maigres soit-elles, sont bien utiles...

Le balafré se déplie, dévoilant un gabarit au-dessus de la moyenne et sors de son fourreau un couteau de boucher, avant de s'approcher de toi, l'air menaçant.

-Alors...on veut jouer les chevaliers servants?

Bordel, Shika, c'est le moment de te souvenir de cette technique.


Flashback

C'était en l'an sept, la toute première technique de kaikenjutsu que t'avais appris le maître, après que tu ais été intronisé membre de la guilde des assassins. Une technique qui permettait de briser les sceaux. Toujours très utile selon le dirigeant suprême de l'organisation. Il avait rassemblé les nouvelles recrues et vous avait expliqué le fonctionnement du jutsu, démonstration à l'appui.

-Cette technique vous sortira de situations parfois particulièrement embarrassantes. En effet, au cas
où vous vous retrouveriez bloqués dans un sceau d'immobilisation ou encore que vous auriez face à vous un adversaire disposant d'une armure issue d'un ninjutsu, la technique que je vais vous montrer vous permettrait de faire fi de cette protection ou de rompre l'immobilisation. Bien sûr au niveau que vous allez l'apprendre aujourd'hui, cela ne fonctionnerait que face à de faibles jutsus, mais charge à vous d'approfondir votre apprentissage par la suite pour rendre le tout encore plus efficace...D'abord, charger votre arme de chakra, puis d'un coup sec, vous frappez un point précis du sceau...comme ceci...bien sûr une vitesse avantageuse est requise pour pouvoir utiliser ceci de manière optimale, tout en étant totalement immobilisé...enfin, certaines autres maîtrises telles que la furtivité, la sensorialité ou le fuinjutsu vous permettront de cacher votre action aux yeux de l'ennemi...

C'était pile dans tes domaines de compétences. Aucun doute, cette technique était faite pour toi et ce fut avec une attention toute particulière que tu écoutas chaque conseil, que tu suivis chaque mouvement. Comme rien ne se faisait dans la délicatesse avec le vieux maître, il vous avait tous immobilisé par l'intermédiaire d'une technique de fuinjutsu et avait placé à cinq mètre face à chacun de vous, un assassin de la guilde armé d'un couteau pointé sur vous. A chaque échec ils avançaient d'un pas. Au bout de cinq essais manqués, ils vous plantaient froidement la lame dans le cœur.

Ta première tentative fut un échec. Pas assez de chakra insufflé à la technique t'avais dis le senseï. Le type face à toi avança d'un pas. Deuxième tentative, rebelote, à cause d'une précision trop aléatoire dans la frappe. Au contraire, tu ressentis une vive douleur dans la main en même temps que tu regardais l'autre faire un pas de plus dans ta direction. Tu fermas les yeux puis te concentras quelques instants en visualisant chaque geste, prenant le rythme de chacune de tes respirations, de tes pulsations cardiaques. Puis tu rouvris les yeux pour fixer le sceau avec insistance, ton regard allant et venant sur chaque contour du dessin, jusqu'à ce que tu repères le point précis à toucher. Jusqu'à ce que tu relèves la faille. Car toute chose avait sa faille dans ce monde. Scalpels en main, tu laissas le chakra parcourir ton corps, sa douce chaleur te donnant une motivation supplémentaire. Tu le redirigeas dans tes mains, puis tes scalpels et d'un coup bref, tu frappas un point précis du sceau immobilisant. Cette fois fut la bonne, le gars devant toi marquant un petit froncement de sourcil, apparemment déçu ne pas pouvoir te foutre un peu plus la trouille.

Fin du flashback

Technique apprise:

La voix de l'homme, manifestement bien décidé à te faire la peau, te sort de tes pensées. Il agite son couteau sous le nez de Mitsuki en fanfaronnant.

-C'est pour elle que tu es venue? Avant de jouer aux héros, il vaut mieux venir armé de quelques capacités, d'autant plus quand on ne sait pas à qui on a à faire...résultat, tu vas crever ici...mwahahah...c'est ton donzelle? Je pourrais peut-être lui faire des choses devant toi...t'aimerais? Mwahahahah...

Cette espèce de porc. Tu vas te le faire. Aller Shika, souviens-toi. D'abord accéder à l'un de tes scalpels. Voilà. Ensuite, le chakra dans ta lame. Comme ça. Et maintenant frappe. L'autre offre un air ahuri en te voyant agir. De ton côté, rien ne se passe. Qu'as-tu mal fait?

-Mwahahah...tu crois faire quoi avec ton truc de médecin? Ça sert à rien, quand on est pris dans cette immobilisation, on ne peut pas en sortir...finalement, j'ai changé d'avis, je vais te crever avant de soigner la petite...

C'est ce qu'on va voir ducon! C'est ça, viens par ici et fous-lui la paix. C'est moi qui vais te soigner dans quelques instants. Sans prendre le temps tu frappes plusieurs coups aléatoire, marqués par autant de ratés. Tu es toujours prisonnier et l'autre se rapproche un peu plus à chaque échec. Comme lors de ton entraînement. Bordel, concentre-toi Shika. Le bon endroit. Trouve le bon endroit où planter ta lame. Trouve le bon angle de frappe. Tu dois absolument frapper avec précision avant de diffuser ton chakra. Tu inspires une grande bouffée d'air et laisse l'énergie spirituelle transpirer par tous les tenketsu. Tu la sens imprégner ton corps dans son ensemble. Ta respiration se fait plus lente, accompagnée par les battements apaisés de ton cœur. Le chakra investit ta main, puis la lame de ton instrument chirurgical. D'un coup précis, tu pointes le sceau d'immobilisation alors que l'homme n'est plus qu'à un mètre, avide d'en finir avec toi. Son bras prend de l'élan. Il s'interrompt! Une main serrée autour de son cou et la pointe de ton arme calée sur son ventre bedonnant. Tu plantes un regard noir dans le sien.

-Cet outil comme tu dis...il a tué plus de monde qu'il n'en a soigné!

Tu le repousses violemment. Le visage de son partenaire se transforme. Il est à présent marqué d'un effroi qui contraste avec la sérénité précédente. D'une technique, il endosse une armure protectrice avant de foncer sur toi de manière désordonnée. Parfait, tu vas pouvoir tester les différentes composantes du jutsu dont tu viens de te souvenir. Tu reprends, étape par étape et frappe un point précis de cette armure créée par le ninjutsu. L'autre est repoussé, mais sa protection ne semble pas s'être évaporée. Cette fois, si la précision de la frappe reste importante, la hargne avec laquelle tu dois porter le coup l'est toute autant et la diffusion du chakra doit se concentrer sur le point précis de la frappe plutôt que se répartir sur une plus grande surface de l'armure comme tu viens de le faire. Tu te concentres à nouveau, imprègnes ton scalpel de ton énergie spirituelle et claque un piqué qui fait voler en éclat son armure shinobi. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, tu mets finalement les deux hors d'état de nuire puis de libérer Mitsuki. Elle te saute au cou, émue.

-Shika, comme je suis contente de te voir...

Tu accueilles la perfection de la visée d'un sourire tendre. Tu te sens étrangement serein quand tu es en sa compagnie. Rien à voir avec de l'amour, mais elle dégage une aura de gentillesse tellement puissante, qu'elle se répercute sur les comportements de ses congénères. C'est un pouvoir bien grand qu'elle possède là. Bien plus que tout domaine de maîtrise ninja. Après l'avoir soulevé de terre pour partager vos retrouvailles d'une manière tournoyante, tu la reposes en lui adressant un sourire bienveillant.

-Mitsuki...pardonne-moi de ne pas avoir été là plus tôt...

Technique apprise:

Après avoir livré aux autorités compétentes les marchands d'esclave, vous retournez jusqu'à l'habitation de la jeune femme, sa main fermement agrippée à ton bras. Une fois sur place, elle ramasse sa plume, relève son encrier qu'elle rempli d'une nouvelle dose, puis met de côté le parchemin souillé avant de nettoyer l'ensemble avec minutie.

-Voilà...dit-elle dans un sourire...maintenant on peut travailler correctement...

-Hein? Quoi? Mais je t'ai rien demandé moi...réagis-tu, interloqué.

-Les battements de ton cœur...poursuit-elle en déposant une main au niveau du muscle vital...ce sont exactement les mêmes que la dernière fois où tu es venu. Et chaque battement a sa propre signification...

Elle est aussi impressionnante qu'effrayante.

-Ah la la...je vois qu'on ne peut rien te cacher, hein Mitsuki...

Elle se met à rire timidement, en dissimulant sa bouche la chose derrière une main, avant de faire glisser jusqu'à elle une seconde chaise.

-Installe-toi Shika et raconte-moi de quoi il s'agit exactement...

Tu lui expliques le fuinjutsu que tu souhaites apprendre, ainsi que les échecs consécutifs qui t'ont conduis à venir prendre conseil auprès d'elle. La problématique de tes ratés réside en grande partie dans la précision du dessin, peu de doutes là-dessus. Tu lui expliques chaque signe, chaque épaisseur de trait, tandis qu'elle reproduit précisément ce que tu lui dis. Ses mains s'agitent comme celles d'un magicien qui cherche à tromper son monde par un jeu de scène étudié pour. Pourtant, ici, il n'y a aucune duperie. Tout n'est que grâce. Enfin elle termine son œuvre. Bien plus réussie que tout ce que tu as toi-même pu réaliser jusqu'à présent.

-Tiens, essaye ça et dis-moi si ça fonctionne...

Tu te positionnes face au parchemin et t'exécutes en réalisant les mudras nécessaires puis en incorporant une partie de ton énergie spirituelle dans le morceau de parchemin, avant de te le coller sur le corps.

Kyomen Shuja

Pas une grande réussite, sinon pour le côté idiot et peu esthétique que ça te donne à te retrouver là, un morceau de papier collé sur l'épaule.

-J'ai mal fait?

-Non non, rien à voir avec ta qualité de dessin Mitsuki. C'est moi qui foire un truc là. Et justement, avec ce que tu as fait, je vais pouvoir cibler mes erreurs plus aisément et ensuite seulement, je pourrais m'attaquer à ma calligraphie personnelle...

Comme à ton habitude lorsque la situation nécessite une concentration plus pointue que d'ordinaire, tu te roules une cigarette de salvia divinorum et t'installes sur un rebord de table pour la fumer tranquillement, en réfléchissant aux conditions de réalisation de la technique. Le clone doit être quelque chose de très consistant puisque capable de copier les techniques de l'adversaire. C'est comme un kage bunshin en mieux. Donc forcément, comme le bouquin l'expliquait, ça pompe un maximum de chakra. Sans doute n'en as-tu pas mis assez.

Déposant ta clope sur le rebord d'un cendrier, tu reprends ta position, parchemin de nouveau au sol, puis aligne les mudras en injectant une dose bien plus importante de ton énergie dans le dessin, en le répartissant de manière à ce que le clone créé soit une parfaite réplique.

Kyomen Shuja

Puis tu places une fois de plus le parchemin sur toi. Une copie de toi-même apparaît.

-Woooh, ça fait plaisir d'être là dis donc...c'est toi mon créateur? Interroge t-il en collant son visage au tiens...non je demande parce que c'est super important de connaître ceux qui nous ont mis au monde...t'es un peu comme mon papa en fait...bon alors qui est-ce qu'on se fait aujourd'hui...oooooh...quelle charmante demoiselle...poursuit-il en se apercevant Mitsuki...je vois qu'on s'emmerde pas papa hein...

Oula. Un peu trop ressemblant celui-là et pas bien agressif au premier abord. Plus proche du kage bunshin que de l'assaillant miroir décrit dans les textes. Tu ne tardes pas à le dissiper, déçu.

Technique apprise:

Tu récupères ta cigarette encore fumante et termine de la consumer au calme. La création n'est pas sensé avoir de réelle psyché. Le clone de ce fuinjutsu est bien moins réfléchi qu'un clone d'ombre et beaucoup plus bourrin. Si la dose de chakra insufflée semble correcte, son comportement est peut être dû à une mauvaise répartition de ce dernier. Aucune raison de s'attarder sur la matérialisation d'une intelligence quelconque. L'autre est là pour frapper une et une seule personne, sans aucune stratégie. La conception doit donc être principalement énergétique, ainsi que physique, mais absolument pas intellectuelle. Balancer du chakra offensif en masse sans se préoccuper du reste. Car après tout, le but n'est pas ici de créer ton identique, même si tu utilises ton corps pour cet entraînement. Non, l'objectif est de faire apparaître un clone constitué d'un chakra en tout point similaire à un adversaire donné, pas une simple caricature physique.

Tu inspires la dernière latte à pleins poumons, écrase ta tige, puis te remets en position. Une tentative. Ratée. Une seconde. Encore loupé. Rien n'y fait, l'autre est soit complètement difforme, soit doté des capacités d'une moule ninja, aucunement similaires aux tiennes. Épuisé par la succession d'efforts, tu décides qu'il est temps de te reposer pour récupérer ton énergie. Après que Mitsuki t'ait proposé de dormir ici, tu t'aménages un coin dans la pièce principale. Elle reste là, immobile, juste comme si elle te regardait faire. Impassible d'abord, elle profite que tu ais terminé pour venir se blottir tendrement contre toi.

-Demain en début d'après midi, je t'apprendrais à calligraphier correctement le sceau. Je ne doute pas que tu auras réussi ta technique d'ici là...

Puis vous vous endormez l'un contre l'autre.

C'est un rayon de soleil infligeant à ton œil une lumière intense qui te réveille aux premières lueurs de l'aube. La jeune femme est déjà debout et dépose sur le lit de fortune, juste à côté de toi, le petit déjeuner qu'elle vient de préparer.

-Ce matin je vais aller au village voisin, tu as besoin de quelque-chose?

Tout en la remerciant pour ce copieux en-cas, tu hoches négativement la tête pour répondre à sa question.

-Objectif de la matinée, avoir réussi avant que tu reviennes...lui souries-tu.

A peine a t-elle refermé la porte d'entrée que tu te mets au travail en conceptualisant d'abord une nouvelle fois la technique du début à la fin, avant de passer à la pratique, fort des échecs précédents pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Tu récupères l'un des parchemins calligraphiés qu'elle a préparé à ton attention, puis le place devant toi. Une fois n'est pas coutume, le dicton consacré se vérifie. La nuit a porté conseil et la première tentative de la journée est la bonne.

Ta copie conforme apparaît devant toi et se met à t'attaquer. Sans réfléchir. Ses coups sont portés à une vitesse rare, sensiblement similaire à la tienne et si tes parades maintiennent toujours un cran d'avance sur ses offensives, c'est parfois plus que limite et tune manques pas de prendre quelques claques au passage. Du côté des techniques, pareil, il semble être au point, ce que tu remarques lorsqu'il déploie l'une de tes signatures. Une main d'ombre gigantesque. Qui n'est pas loin de se fracasser sur toi avant que tu ne dissipes la technique, fier du travail accompli aussi rapidement.

Histoire de mettre à profit le temps qu'il te reste avant le retour de Mitsuki, tu t'empares de plusieurs papiers vierges et tente de reproduire le croquis réalisé par la jeune femme. Sans succès. Il y a toujours un trait pas assez épais, ou un autre manquant de finesse, quand ce n'est pas une césure qui vient briser la poésie du sceau. Ainsi, la voix fluette de ton amie pour te prévenir de son arrivée, sonne comme une bénédiction à tes oreilles.

-Je vois que tu n'as pas perdu de temps Shika...alors comme ça tu as réussi, bravo...je range mes courses et je m'occupe de toi...ponctue t-elle avec sa douceur caractéristique, un sourire au coin des lèvres.

Il ne faut pas longtemps pour qu'elle se retrouve assise à tes côtés, ta main reposant dans la sienne. Elle saisit avec délicatesse ton poignet et le fait se mouvoir dans l'air.

-C'est de là que tout part Shika, du poignet...plus il sera souple, plus tu pourras imprimer les mouvements que tu désires...relâche-toi...un peu plus...encore un peu...voilà, là c'est parfait...

Ton articulation semblait dépourvue de tendons, s'agitant juste au gré des mouvements du bras.

-Bon, évidemment, lorsque tu dessines, tu dois contrôler tout ça, mais niveau souplesse, l'idée est là...ensuite c'est le mouvement de ton bras qui conditionne le reste...et l'état d'esprit dans lequel tu te trouves...aller, vas-y, à toi...

Premier essai, trop rapide dans ton exécution, tu baves une grosse trace d'encre en plein milieu. Deuxième essai, mouvements trop lents, laissant traîner trop d'encre là où il ne faut pas. Troisième essai, trop rapide, quelques parties du dessin sont oubliées. Quatrième essai, poignet trop mou impliquant l'appartion de plusieurs tâches impromptues. Cinquième essai, tes échecs précédents t'ont crispé, ça se voit. Le trait est sec, beaucoup trop. Aucune subtilité là-dedans. Sixième essai, manqué. Septième, huitième, neuvième, dixième, idem. Tous loupés.

-Rrrrrrrraaaaaaa

Mitsuki étouffe un petit rire, se lève puis te rapporte un verre de jus.

-Tiens bois ça, repose toi un instant, ça ne sers à rien de faire ça de manière compulsive...respire un grand coup, fume un peu de ton herbe si besoin, entre en méditation, puis lance toi quand les planètes de la sérénité sont toutes alignées...

Tu prends acte de ses recommandations et les mets en pratique. Les unes après les autres. Après une dernière inspiration bruyante, tu plonges le nez sur le parchemin, plume à la main. Cette dernière semble danser au-dessus de la feuille, virevoltant avec une fluidité que tu ne lui connaissais pas. Les traits se forment, les uns après les autres, chacun étant à la taille voulue. Jusqu'à la touche finale, une sorte de tiret remontant en virgule sur la fin, le bout de la virgule s'apparentant à un point plus gras que le reste. Tu as réussi. Le dessin semble parfait et pour t'en assurer, tu insuffles une fois de plus le chakra nécessaire dessus, avant de changer de cible et de le coller sur Mitsuki. Un double de la jeune fille apparaît, se saisi d'un pinceaux et s'attaque à elle à l'aide de cet outil artistique. Tu l'arrêtes avant que le pinceau ne touche ton enseignante, puis dissipes la technique.

Technique apprise:

Après un dîner partagé à la lueur d'une lune engageante, tu remercies chaleureusement Mitsuki et la salues avant de prendre le chemin du retour, en lui promettant de mettre moins de temps à revenir que cette fois-ci. Rien n'aura été facile, mais tu maîtrises désormais ce jutsu, après t'être assuré de pouvoir reproduire plusieurs fois de suite le dessin à la perfection. Du moins, tu la maîtrise en apparence. Reste encore à voir si c'est applicable en situation réelle. Rien de tel qu'une mission rapide pour appliquer tout ça.

Tu mets une partie de la nuit pour rejoindre le domaine. Quand tu pénètres dans l'enceinte de ce dernier, tu n'y trouves que les deux sentinelles chargées de la surveillance de nuit. Les hommes te saluent en t'adressant une moue pleine de reproches pour t'être encore absenté. Tu leur sourie largement et passe ton chemin, pas d'humeur à inventer des excuses farfelues auxquelles personne ne croit de toute façon. Fourbu, une bonne nuit de sommeil t'attends. Tu jetteras un œil demain matin dans les missions à disposition du clan.

Le lendemain arrive plus tôt que prévu. Si tu as décidé de te lever un peu plus tard étant donné l'heure tardive à laquelle tu es rentré, Tami, ta mère en a décidé autrement. Comme à son habitude, la voilà qui braille quelques mots doux à ton attention de l'autre côté de la porte d'entrée de ta demeure.

-SHIIIIIIKAAAAA...fils indigne!!! T'étais où encore ces deux derniers jours???? Et n'essaye pas de mefaire croire que t'es pas là, j'ai croisé les deux types qui t'ont vu rentré dans la nuit!!! Jamais là quand il le faut...tu vas me rendre folle...

Oh bordel. C'est elle qui va te rendre fou avec cette façon d'aménager tes réveils. Heureusement, elle continue par quelque chose qui éveille ta curiosité.

-Y a un émissaire du Daimyo qui s'est pointé hier pour quelque chose d'important selon lui...un ninja en mal de sensation forte qui s'est mis à détruire un bout de forêt pour assurer ses entraînements quotidiens. Terrain d'entraînement qui évidemment se situe à côté d'une des maisons de vacances du Daimyo...

Ni une ni deux, tu sautes du lit et te rues jusqu'à l'entrée.

-Coucou maman...je m'en charge...

Sans rien ajouter, tu refermes la porte derrière-toi après lui avoir arraché des mains l'ordre qui y traînait. Ça va être parfait pour voir si je peux utiliser cette technique en combat. Et voir en même temps si sa deuxième utilité est viable. Sans plus attendre, tu charges ton sac d'une bouteille de rhum et d'un pochon de ton herbe avant de partir, direction le sud d'Inari.

Le trajet ne prend pas plus de trois heures avant que tu n'arrives dans une clairière qui n'en était pas une il y a encore quelque jours. Plusieurs arbres sont couchés à l'horizontal, tandis que la plupart des fleurs printanières sont ingratement piétinées. Il semblerait que celui a fait ça a besoin d'une petite leçon de savoir vivre Inarienne. Attiré par ses attaques répétées contre les troncs de l'endroit, tu ne mets pas longtemps à retrouver sa trace. Tu l'interpelles.

-Hum, jeune homme, il est temps d'arrêter ce carnage!

De taille moyenne, le type n'est au pire pas bien plus vieux que toi. D'apparence banale, seuls ses yeux, d'un bleu profond, se singularisent de l'ensemble.

-Tu m'veux quoi toi? Laisse moi m'entraîner tranquillement!!!

-Hum...tu sais, les arbres n'ont pas un répondant exceptionnel en terme de combat. Je ne suis pas sûr qu'un entraînement contre eux soit des plus efficaces. Sans compter que tu es ici dans les terres sacrés d'Inari et que je ne saurais permettre que tu les souilles ainsi...écoute, je te propose un deal...je m'entraîne avec toi aujourd'hui. Si je gagne tu ne remets plus les pieds ici pour fracasser la nature...

-Et si je gagne?

-Tu pourras me demander tout ce que tu veux!

L'échange semble l'intéresser puisque qu'il se jette sur toi, poings en avant. Tu esquives les deux premiers coups avant de parer le troisième, un coup de pied circulaire arrivé bien trop vite pour que tu n'aies le temps de l'éviter. Fort d'une vitesse malgré tout supérieure à la sienne, tu recules de plusieurs pas par petits bonds successifs, profitant d'un léger déséquilibre de sa part à la conclusion de son dernier assaut.

Tu étales un parchemin vierge sur le sol et d'un coup de crayons bien affûté, dessines un sceau que tu empoignes avant de te ruer sur lui. Ta main s'agite avec grâce et précision. Un trait à gauche, un autre à droite, encore un autre circulaire. Les signes s'assemblent les uns après les autres pour finalement aboutir au dessin voulu. Tu poses une main dessus et laisse ton chakra circuler dans tout ton corps tandis que l'autre a repris ses esprits et s'apprête à fondre sur toi. Ton énergie spirituelle se redirige jusque dans ta main, avant que tu ne la relâches d'un coup sur le morceau de papier qui s'en imprègne en émettant une lueur bleuâtre. L'adversaire est sur toi. Un coup de pied tournoyant évité, un lance flamme Katon qui te réchauffe les tempes et un direct du gauche qui te caresse le flanc avec âpreté, avant que tu ne trouves la faille en te glissant sous sa garde pour apposer sur son torse le sceau de fuinjutsu.

Kyomen Shuja

Dans l'instant, une copie de ton adversaire apparaît face à lui pour finalement le combattre. L'autre ne comprend rien à ce qui se passe. De ton côté, c'est le moment de te convaincre définitivement de cette fameuse seconde utilité. Tu t'installes sur une branche voisine et extirpes de ton sac la bouteille de rhum que tu ouvres avant d'en avaler une grande rasade. Le combat en dessous se déroule pendant que tu valides la possibilité de boire un coup tranquillement grâce à ce jutsu. Parfait.

Au bout d'un certain temps, le briseur de forêt fini tout de même par s'en sortir en éliminant son double. Mais sa fatigue est telle, que tu n'as aucun mal à en finir avec cet affrontement. D'une main tendue, tu l'aides à se relever et lui intime de partir et de cesser toute destruction des forêts à l'avenir, en lui promettant de te rendre disponible de temps en temps pour un entraînement commun pour soulager ses ardeurs. Il accepte avec joie puis repart. Cette fois c'est bon, tu devrais pouvoir réutiliser cette technique en combat.

Technique apprise: