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Au pied d'un Village, un randonneur faisait la sieste [Pv Etsu]

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Chinoike Etsu
Chinoike Etsu
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Ft  ZenjuroAttention, ça gliiiiiiiiiiiisse!
Un randonneur faisait la sieste



Mes terreurs nocturnes me pourrissaient la vie depuis des années. Je n'avais jamais été capable de les contrôler. Cela me prenait de manière totalement aléatoire et au dépourvu à chaque fois. Je me disais que peut-être, certains jours, je devais être plus "fragile", plus épuisée que d'habitude. C'était une fenêtre ouverte pour mes démons intérieurs et ils s'y engouffraient avec avidité. Je tentais de lutter, de ne pas y penser, de me faire une raison. Avec le recul, je savais que tant que je ne renoncerais pas à mes envies de revanche, mes souvenirs me hanteraient parce que je ne les acceptais pas. Je ne devais pas être assez mature pour faire preuve d'autant abnégation.

Cette nuit là, j'allais faire de Zenjuro le témoin de mes angoisses les plus profondes. C'était indigne de moi de faire preuve d'autant de vulnérabilité devant un inconnu. Mais que voulez-vous, je n'avais aucun contrôle. Je devais être bien pathétique à cet instant, agitant mes bras et implorante. Chaque fois que je me rappelais du visage de mon frère, chaque fois cela me brisait un peu plus. Je ne sortais jamais totalement indemne quand je me réveillais.

Cette fois-ci c'était littéralement au pied de la lettre puisque ma blessure de la soirée s'était ré-ouverte sous mon agitation. Pire que tout pour une shinobi, prisonnière de ma rêverie au même titre que cela eut pu être un genjutsu, je ne mettais pas rendu compte que l'uzujin était entrée dans la pièce. Si cela avait été un homme mal intentionnée, je serais sans doute morte à cet instant... ou pire. Et j'osais me prétendre intendante! J'étais lamentable. Je ne sentis même pas la délicatesse de Zenjuro qui me refit mon bandage sans dire un mot.

Devant mes yeux, c'était un autre visage qui se dépeignait, celui de Riamu qui me souriait alors qu'un filet de sang dégoulinait sur le coin de sa bouche. Je voyais au travers de lui la lame qui l'avait tué, et en silhouette celle d'un Uchiha dont les yeux me paraissaient subitement incandescents se trouvant à tenir le katana mortel. Mais l'adolescent de mes souvenirs se dégagea subitement de la lame et se dirigea vers moi en tendant les bras. Il me murmurait que tout allait bien se passer, qu'il serait là pour moi, qu'il me protègerait.

A cet instant là, dans le monde réel, c'était Zenjuro qui me tenait et me consolait. Ressentant cette chaleur humaine et cette tendresse amicale, mon rélfexe fut d'étouffer mes larmes et mon visage dans le kimono du sauvageon. Je me réfugiais ainsi, sanglotante et tentant de me calmer au fur et à mesure que les minutes passaient, toujours prisonnières de ma mémoire. Je serrais la main tendue pour me rassurer inconsciemment. Petit à petit, mon rythme et mon souffle se calmèrent. Mes sanglots aussi. Il me fallut au moins dix bonnes minutes pour que le calme revint.

Tout aussi vite que mes douleurs d'antan me saisirent, je repartis dans les bras de Morphée une fois la tempête passée. Zenjuro m'allongea dans mon lit comme s'il bordait une enfant, et je ne me rappellerais sans doute de rien, comme d'habitude. Généralement, c'était Buntaro qui me racontait ce qu'il se produisait, c'était lui mon gardien. Ce jour là, c'était le vagabond. Mais il ne serait pas que la sentinelle de mon sommeil, il allait devenir celui qui me sauverait la vie cette nuit là.

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« Tout va bien, pleur’plus, j’reviens vite c’promis. »

Zenjuro esquissait l’ombre d’un sourire en passant sa main droite dans la chevelure plus douce qu’il ne l’aurait cru de l’intendante qui en l’instant ressemblait à une enfant apeurée par le noir et par ses propres maux, par cette responsabilité que le borgne avait décelé en elle sans y prêter attention plus tôt dans la soirée et se rendit compte à cet instant qu’ils partageaient sans doute bien plus de choses communes qu’il n’aurait pu le penser, même si ce n’était pas son point fort à la base. Son regard adouci par sa partenaire de voyage et son air bien plus apaisé et serein et tandis qu’Etsu retrouvait le sommeil calme et profond, le Vagabond retrouvait un visage froid de par ce qu’il avait pressenti plus tôt et se leva de la chaise qui lui servait tantôt à apaiser la jeune femme.

Pas à pas, et dans un calme aussi plat que sa marche parfaitement sereine, l’Uzujin, prit soin de fermer convenablement la porte et de descendre tranquillement les escaliers, étant certain et c’est ce qui arriva, de retrouver le « Barman », deux Epées en main accompagné par une joyeuse troupe de joueurs de flûte (entendre par là ses sbires et accessoirement une bonne partie du groupe qui s’en était prit à l’enfant que Zenjuro tentait alors de secourir). Pas de piège, pas d’attaque surprise si ce n’est les lanternes éclairant un peu la pièce et entourées par de l’alcool fort qui permettait sûrement en un instant de faire flamber au Rhum toute la zone et par la même de saccager le Village maintenant qu’ils avaient trouvé leur cible et le meurtrier de leurs compagnons, accessoirement la personne qu’ils pensaient au courant de la capacité unique du gosse qu’il voulait ramener et qui était envoyé par Uzushio en mission secrète, même si évidemment, il n’en était rien, seulement un concours de circonstances.

« Z’allez pas brûler tout c’rhum les mecs… C’est du gâchis, donnez-le-moi et laissez les gens s’reposer. »

Le survivant de « Nume » faisait face à une troupe entière maîtrisant nécessairement le chakra, composée de dix subalternes et évidemment de notre Barman qui avait la main bien trop abîmée pour n’être qu’un simple employé dans un trou paumé comme celui-ci, sûrement avait-il tué le véritable propriétaire et suivait le borgne depuis tout ce temps en trouvant l’occasion parfaite de se débarrasser de gêneurs, sans compter l’une des Monstruosités du clan Chinoike, une pierre, deux coups, s’ils réussissaient leur coup ce soir, sûrement pourraient-t-ils accuser le Jonin des Tourbillons de ce massacre, lui qui tue si facilement et cela mènerait à une guerre qui permettrait à Kobie de gagner en force par-delà les faiblesses causées par des conflits d’envergure.

« Tu es bien confiant, Zenjuro, ton nom de meurtrier a déjà depuis des années fait le tour des archipels, et aujourd’hui, tu nous empêches de mener à bien nos projets, pour un gosse… ? »



Le « Barman », Kojiro de son vrai nom riait aux éclats suivis par ses pairs qui avaient efficacement bloqué tout accès à l’étage et aux différentes sorties, l’endroit était espacé, mais les tables sûrement en plus du plafond gênerait un peu le maniement du Nodachi du Touriste qui leur faisait face avec désinvolture, même si en y regardant de plus près, ses sens aiguisés au maximum et sa respiration, intense et sereine à la fois laissait présager qu’il était déjà prêt à se battre, ce qui n’échappa pas au mercenaire qui lui aussi maniait l’Epée.

« Qu’est c’que vous lui voulez à c’gosse ? Vot’troupe est si mal foutue qu’vous z’avez b’soin de mioches pour vou’aider ?»



« Tu n’es pas en position pour jouer ici Vermine, quelle aubaine pour moi, faire couler les relations entre Pays pour nous enrichir et prendre ma revanche sur toi l’abruti, tu vas mourir ici. Allumez-moi ce feu ! »



L’un des mercenaires s’approcha rapidement du feu, en étant de base qu’à quelques pas et lança sur le Rhum partiellement renversé sur les tables la Lanterne qui abritait la flamme de la vengeance que rattrapa Zenjuro, qui d’un seul pas appuyé avait raccourci la distance entre le soldat et la Lanterne qu’il avait eu le temps de rattraper avec sa main gauche et donna un coup de pied appuyé dans les parties intimes de l’Homme qui tomba violemment sous le choc d’un pareil coup. Posant la Lanterne qui devait servir à faire flamber le Rhum en guise de lumière pour distinguer les adversaires à portée, Zenjuro passa sa main droite sur la plaie que venait de lui infliger Kojiro à l’instant où il lui était passé à côté pour attraper la Lanterne. Sabres dégainés, l’utilisateur à deux sabres se tourna vers le Borgne, et d’un sourire malsain reprit la main de cette discussion animée.

« Tu as raison le borgne, ce serait trop simple d’en finir comme ça… Avant ça, je veux t’entendre pousser tes meilleurs cris de douleur et me lécher les pompes sale rat. Suis-moi dehors qu’on en finisse »



Un instant plus tard, dans l’allée principale de ce petit Village ne comptant qu’une dizaine de cabanes en bois plus ou moins grande, et tandis que le vent glacial soufflait tout son soul, le groupe qui encerclait Zenjuro et Kojiro ne semblaient être là qu’en observateur tandis qu’un combat sanglant débutait. Un coup simple, expéditif, que les deux Épéistes se partagèrent alors et qui provoqua une onde de choc soulevant de la poussière, laissait place à un déluge d’échange porté à toute vitesse entre les deux bretteurs. Les coups de deux Lames étaient difficiles à parer pour Zenjuro qui ne se battait qu’avec une seule Lame, quasiment aussi grande que lui et devait parer les coups de deux sabres maîtrisés par un Maître en la matière qui ne manquait pas de Vitesse pour suivre le borgne… Mais la vérité était toute autre, les soldats qui entouraient la zone, aussi faibles utilisateurs de Genjutsu fussent-ils eus réussi à plonger le borgne dans une illusion où ses réflexes malgré ce que lui dictaient ses sens étaient bel et bien amoindris ce qui lui valut plusieurs blessures qui le firent poser un genou par terre.

« Eh bien alors, pas aussi bon que ce que j’espérais, il est temps d’en finir ! Avant d’en finir, ta femme, c’était un sacré bon coup, c’est moi qui l’ai vendu pour te faire tuer !»



C’était lui, le responsable de la vie d’errance du Vagabond ? Celui qui l’avait privé de son épouse, de sa progéniture même pas née ? Cet être qui le blessait et qui riait de ses compétences à l’Epée ? Tout semblait disparaître dans le regard du Vagabond, son identité, l’espoir de retrouver un jour un semblant de vie humaine, l’espoir tout simplement, l’humanité qu’il avait découvert à sa sortie des marécages les plus infects et dangereux lui semblaient être un paradis comparé à ce que pouvait devenir l’humain imbu de pouvoir, de richesse, d’ambition… Plus monstrueux encore que les bêtes aux allures mutantes que le borgne avait combattu toute son adolescence. Au diable l’humanité, au diable ces êtres qui ne pensaient qu’à eux-mêmes dans ce monde corrompu par le sang et le vice.

« … Ce n’était pas trop tôt, Epéiste »

Le lien entre Ame No Habakiri et la bête redevenue elle-même lui faisait perdre la raison à mesure que l’influence maudite qu’elle exerçait d’ordinaire avait le luxe de pouvoir profiter de l’état mental extrêmement instable de l’Epéiste pour insuffler le chakra qu’elle avait volé à Kojiro et le reverser à l’Homme au Kimono qui l’instant d’après en ayant perturbé le Genjutsu dont il était victime se retrouvait nez à nez avec sa proie, le Nodachi levé, les yeux vides d’expression, telle une marionnette humaine redevenue sauvage et sans émotions. Le bruit des boyaux d’un corps découpé en deux, de la tête aux bourses émettait l’espace d’un instant des sons qui feraient vomir et qui faisaient tomber comme des dominos les soldats qui assistèrent à la folie d’un véritable Démon.

L’espace de quelques secondes, leurs têtes, l’une après l’autre étaient extraites de leurs corps d’un simple coup, net et précis, qui ne laissaient dans les rangs ennemis, aucun survivant. Le borgne agonisait, tandis que le Nodachi se nourrissait de son chakra et avait profité de l’état psychique instable du Monstre pour en tirer profit et se gorger de sang, de tripes et de chakra, la lame semblait être repue et s’était rendormie. Haletant pour reprendre son souffle, couvert de sang de la tête au pied tandis que ses quelques blessures lui faisaient souffrir le martyr, il rentra dans la Taverne et s’écroula comme une masse dans le Bar avant de s’endormir sur le sol trempé de Rhum.
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Chinoike Etsu
Chinoike Etsu
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Un randonneur faisait la sieste



Qu'est-ce qu'il avait bien pu se produire pendant mon sommeil? Comment avais-je pu autant me laisser emporter pour ne rien entendre? Ni le bruit des meubles que l'on fracassa, ni les cris de douleurs, ni les os qui se brisaient n'avaient atteint mes oreilles alors que mes songes m'emportaient toujours dans les ténèbres de mes souvenirs. Je n'étais pourtant pas une femme à avoir des nuits lourdes. Je n'étais pourtant pas épuisée outre mesure lorsque je m'étais abandonnée dans les draps de cette auberge miteuse.... pourtant.... pourtant quand j'ouvris les yeux, un curieux sentiment s'était saisi de moi.

J'eus un sursaut assez violent et mes yeux rouges s'écarquillèrent sous la lune encore bel et bien lumineuse. Ce n'était que le milieu de la nuit bien que, je ne pouvais en être certaine. Je sentis sur mon front des perles de sueurs qui me prouvaient que j'avais sans doute passé une nuit agitée mais j'avais l'impression que quelqu'un était avec moi. Là, je regardais ma main comme si quelque chose m'y manquait. Je détournais la tête pour m'apercevoir qu'une chaise avait été dressé à mon chevet... mais il n'y avait plus personne.

" Zenjuro? "

Pourquoi étais-je parcouru par un mauvais pressentiment? Où se trouvait-il? Pourquoi m'en inquiétais-je d'abord? C'était ridicule. Pourtant.... sans que cela n'est un sens pour moi, j'avais bondi de mon lit à me saisissant d'un kunaï qui dépassait de la poche de ma veste. Dans un premier temps, j'avais vérifié la chambre du sauvageon mais elle était vide, puis me rua au rez-de-chaussée. J'étais prise par la même frayeur qu'autrefois, celle qui me torturait encore en me rappelant le poids que représentait pour moi l'absence de mon frère, celle qui me laissait croire que j'étais trop présomptueuse et faible pour protéger les choses qui comptaient à mes yeux. Est-ce que je voyais dans l'uzujin une sorte de fantôme de Utaro? Il n'avait rien en commun mais il dégageait cette petite chose qui me laissait un sentiment de sécurité. Mais encore une fois, c'était ridicule. C'était mon rôle d'inspirer cela. Pour les miens. Pour mon clan. Alors pourquoi m'inquiétez pour ce sauvage?

Parce que je l'aimais bien. Parce que je lui avais sauvé la vie et je m'en sentais absurdement responsable. Mais je ne pouvais pas sauver tout le monde. Pouvais-je déjà me sauver moi-même?

Quand j'arrivai dans la pièce principale, tout avait été sans dessus-dessous. Les tables avaient été renversée et une forte odeur d'alcool embaumait l'air ambiant. Cela aurait pu semblé normal dans une taverne, mais pas à ce point. Du rhum avait été aspergé un peu partout et alors que j'analysais la scène, je vis Zenjuro sur le sol, face contre terre. Il était couvert de sang.

" ZENJURO!!!! Espèce d'imbécile! "

Je me précipita sur lui, l'air inquiet, et tenta de le soulever pour le retourner. De mes mains blanches, j'essayais de lui ôter le sang qui lui camouflait la figure avant de pencher ma joue près de son visage pour vérifier s'il respirait toujours. Je soupirais quand je compris que c'était le cas. L'abandonnant quelques instants, je me dirigeais dehors pour vérifier qu'il n'y avait personne ou une autre mauvaise surprise.... et ce n'était pas peu dire.

Un charnier. Des corps démembrés, des têtes tombés, du sang en quantité. Le spectacle était aussi violent que terrible. Cela aurait pu même me soulever le cœur, à moi, une shinobi, une Chinoike. Cependant, il n'y avait plus rien à faire pour tous ces fous. Je devais retourner à l'intérieur, notamment parce que dans ma précipitation, j'avais oublié que je n'étais guère vêtue, ce fut le froid qui me le rappela. Il fallait que je m'occupe de l'uzujin.

Refermant les portes de la taverne pour ne pas laisser le froid s'installer, j'essayais par la suite de traîner le vagabond comme je pouvais par son kimono. C'était beaucoup moins facile que sur le lac et cela me demanda un effort monstrueux. Il me fallut de longues minutes pour l'emmener dans une des chambres et encore, je n'étais pas parvenu à le placer dans un lit, mais uniquement à côté. Tant bien que mal et avec ce que j'avais trouvé dans l'établissement, j'avais essayé de nettoyer ses blessures, plutôt vilaines - et je m'y connaissais dans le domaine. Je m'étais appliquée dans les bandages, comme l'égard qu'il avait eu pour moi. Quand j'eus fini, je le recouvris d'un drap pour qu'il puisse avoir un peu chaud et sans m'en rendre compte, le jour commençait déjà à se lever.. alors que moi, je piquais du nez, assise par terre, à côté de lui. Et je n'eus qu'un murmure qui s'échappa de mes lèvres.

" Vous êtes un idiot, Zenjuro-san. "


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« Chéri, est-ce que tu vois toutes ces étoiles ce soir ? »

Un soir d’été sur l’île Taisei, une dizaine d’années plus tôt, on y retrouvait en son endroit le plus reculé, séparé du village le plus proche par une dense forêt une petite maison en bois avec une ferme tout ce qu’il y a de plus ordinaire. Les plantes arrivaient déjà à maturité pour certaines et les traces de la récolte récente étaient visibles, le terrain et la terre avait déjà été retournée pour y accueillir les nouvelles graines qui permettaient de nourrir le couple marié qui vivait en ces lieux, autrefois. La maison qui donnait directement vue sur la mer, située au sommet de la falaise était modeste, tout comme les deux habitants qui vivaient de peu, mais vivaient bien, unis par un amour improbable entre une fille de bonne famille, et un sauvage, élevé par la loi de la jungle, la loi de la chaîne alimentaire, celle du plus fort et celle du plus habile et rusé, dans un monde où le sens humain et les émotions étaient inutiles, là ou régnait l’odeur du sang humain mélangé à celui des animaux et des créatures qui périssaient chaque jour.

L’œil levé vers le ciel, vêtu de son kimono et le visage moins marqué par l’âge que aujourd’hui, Zenjuro semblait paisible, la tête calée sur les cuisses de Mysa, sa petite femme aimante qui était passé de cible pour le sauvage à compagne pour la vie. Ce sentiment, si agréable mélangé à son habituelle maladresse avec les sentiments que pouvait éprouver tout être humain avait mystérieusement attiré deux opposés à ne former qu’un couple uni.

« C’que des étoiles, qu’est c’que.. »

Leurs lèvres se touchèrent avec douceur tandis que la main apaisante de sa femme semblait le guider à travers ce moment de tranquillité, à travers ce moment simple, mais unique dont pouvait profiter ces deux êtres unis par de profonds liens, forts, beaux, l’amour tout simplement. Leurs doigts s’entremêlaient tandis que le borgne porta son regard sur celle qu’il aimait.

« Je suis tellement heureuse, que tu sois encore revenu de tes vadrouilles en vie. Pour moi, tu es une étoile descendue du ciel et qui me réchauffe le cœur. Tu m’as montré tout l’éclat que pouvait apporter ce bien qui nous anime tous, et tu fais battre mon âme et mon cœur pendant que je peux te garder près de moi, je t’aime Zenjuro. »



Toussant légèrement et revenant difficilement à lui, l’œil du Vagabond qui se trouvait alors dans l’une des chambres de la Taverne s’ouvrit à mesure que d’un bond, son dos se dressa jusqu’à ce que l’endormi se retrouve en position assise, seuls les rayons de Lune éclairaient alors la pièce. Le parquet, les murs en bois, et une présence bienveillante qui semblait le protéger de tout le reste lui arracha des larmes tandis qu’inconsciemment, sa main robuste vint trouver celle moins abîmée, plus frêle et blanche que la sienne, le Genjutsu et les révélations qu’il avait subi plus tôt dans la soirée faisaient encore leur effet pour le perturber à ce point. Il tremblait, il avait peur, peur comme cette nuit-là en retrouvant sa femme qui avait périt par sa faute, au moment où tout lui avait été repris… Malgré toutes les années qui s’étaient écoulées, malgré tout le sang qu’avait fait couler sa Lame à travers le Monde, le visage radieux de sa compagne, sa main si douce, emprunte de sentiments les plus purs, ce regard qui pouvait traverser aussi facilement sa carapace endurcie par vingt années de solitude dans l’endroit le plus chaotique pour un petit enfant, seul.

« C’ma faute.. pr'nez ma vie, mais.. laissez la vivre…. »

Les larmes du sauvage encore à moitié inconscient coulaient et s’écrasaient lourdement sur le sol. Pendant dix longues années il avait vagabondé là où le cœur lui avait dit d’aller, mort à l’intérieur, il était redevenu une bête qui désespérément tâtonnait, cherchait de la main l’endroit qu’on lui avait dérobé, un endroit si doux, si familier, chaleureux, rassurant, un endroit qu’il aurait protégé jusqu’au bout de ses forces et même par-delà la mort s’il l’aurait fallu… mais aujourd’hui, cet endroit, cette femme qui l’avait enlacé aussi tendrement dans ses bras en caressant sa chevelure pour l’apaiser, tout cela n’était plus qu’un lointain souvenir et malgré tout ce que pouvait émettre Zenjuro, il n’était plus qu’une créature vidée, dépouillée, animé seulement par les instincts qui l’avait toujours protégé du pire et qui le faisait se tenir allongé dans cette chambre, couvert de sang, principalement celui de ceux qui voulaient sa mort et celle d’Etsu qu’il avait pu protéger cette nuit-là.

Sombrant une fois de plus dans le sommeil, sa main ne quitta pas celle de l’intendante à laquelle il s’était rattaché dans un dernier élan d’espoir, il était épuisé, plus psychologiquement que physiquement cette nuit-là.
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Chinoike Etsu
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Un randonneur faisait la sieste



Cette fois-ci, je ne fis aucun cauchemar pendant ma sieste, rattrapant la fatigue que j'avais cumulé pendant la nuit. Je pourrais même presque dire que cela faisait longtemps que je n'avais pas pu dormir aussi bien malgré l'inconfort de ma position. Je me tenais appuyer contre la table de chevet, la tête tombante sur le côté - je sentais la poignet du tiroir dans mon dos qui me gênait. Je devais ressembler à une sorte de poupée désarticulée que l'on avait déposé soigneusement dans ce coin de la chambre... et j'avais la main de Zenjuro dans la mienne. Je crois que c'était ça qui me rassurait et qui m'avait permis de m'assoupir sans crainte. Il avait beau en avoir pris plein la figure, être lui même aussi épuisé que moi, mais sa seule présence suffisait à m'inspirer un sentiment de sécurité.

Quelle gamine je faisais. Et lui. Quel idiot. Je ne savais pas ce qui avait pu le conduire à se mettre dans cet état, ni même pousser à commettre de telles atrocités dehors, mais la vue de tous ces morceaux humains disséminés ne m'avaient pas ému sur le moment parce qu'ils ressemblaient à ce que j'imaginais en songe. C'était ce que j'imaginais faire aux Uchihas. C'était ce qui se dissimulait secrètement au fond de moi, mes désirs les plus sombres que je tentais d'annihiler pour ne pas me laisser dévorer. Combien de fois dans la rage qui m'habitait j'avais voulu les découper de la sorte et répandre leur sang pou le retourner contre eux? Combien de fois avais-je rêvé vouloir leur faire subir la même horreur que celle vécut par mon clan? Les briser. Les écraser. Les empaler au bout de leurs lames. Leur crever les yeux pour ne plus jamais à avoir les croiser.

Mais ma vengeance m'apporterait le repos? Non... je savais que non parce que j'étais encore dotée de bon sang et que j'avais des ambitions qui m'emmenaient plus loin que mes désirs propres. Pourtant je n'étais toujours pas apte à m'en défaire. Uniquement le cacher. Uniquement le terrer. Mais tout était là et je tirais une curieuse jouissance du spectacle qu'avait laissé Zenjuro derrière lui en me disant que cela avait pu être eux. Puis je me rappelais sombrement que cela avait aussi été nous. Nous les Chinoike. Nous avions fini dans le même état mais par d'autres mains. Étais-je donc incapable de briser le cycle? Est-ce que je participerais à cette répétition sans fin?

Je finis par me réveiller plusieurs heures après, toujours en m'accrochant à Zenjuro. Sur le moment, alors que ma bouche me paraissait pâteuse, je me mis à sourire avant de lui lâcher les doigts. Dans le même mouvement, je lui remontais le drap pour le couvrir et décidais de le laisser se reposer tranquillement. Il en avait bien plus besoin que moi.

Je me redressai pour m'approcher de la fenêtre. Ce n'était visiblement pas encore midi mais une fine neige s'était mise à tomber. Portant mes yeux en contrebas, je vouais les morceaux de cadavres lentement se recouvrer de blanc. On ne pouvait pas décemment laisser.... les choses comme ça. Jetant un regard en arrière sur Zenjuro, il paraissait encore profondément endormi. Je décidais de me rhabiller bien vite et chaudement pour l'occuper de "nettoyer". Dans un premier temps, je m'étais occupée de la salle principale de la taverne et redresser les tables. Le balai, ça attendrait. Puis je me devais d'affronter le froid pour rassembler les "morceaux". Pas le temps de creuser, on brûlerait le tout une fois amasser en un seul gros tas.... Même un corps démembré pesait son poids et mon principal talent ne résidait pas dans l'endurance, mais la vitesse. Quant à ma force, on dira qu'elle était intérieure.

Lorsque les températures eurent un peu raison de moi, je m'en retournais dans l'auberge. Il fallait que je me réchauffa un peu mais surtout que je préparais quelque chose à manger avec ce qui devait trainer dans le cellier du propriétaire des lieux.

" Bon.... voyons voir ce qu'il y a là-dedans. "

J'avais trouvé des légumes, de la viande séchée. Il y avait même des fruits confits. Il y avait également des céréales et du pain visiblement rassis.

" Mouais... je vais passer le balai plutôt. On verra quand il sera réveillé. "

Relevant mes manches, je m'attelais pour faire en sorte d'effacer toutes les traces du moindre combat dans ces lieux. Espérons que Zenjuro se réveilla assez rapidement.

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Se réveillant après une nuit plus qu’agitée au point d’en perdre du sang et d’avoir massacré une troupe entière, Zenjuro se leva seule dans la chambre qu’il avait quitté la nuit d’avant pour protéger Etsu’ qui dormait à poings fermés. Une couverture qui le recouvrait soigneusement, sa position actuelle alors qu’il s’était écroulé face contre terre à l’entrée de la Taverne, le borgne comprit rapidement que quelqu’un l’avait traîné jusqu’ici afin de l’y laisser se reposer. Se redressant de toute sa hauteur et jetant la couverture sur le lit vide sans aucune forme d’organisation où d’esprit de rangement, le Jonin sortit de la pièce pour descendre, il espérait trouver dans le Bar des tonneaux cachés qu’il aurait pu vider de bon matin pour se requinquer.

Pas à pas il traversait le long couloir qui lui ferait atteindre les escaliers qu’il montait hier soir en compagnie de l’intendante aux yeux écarlates pour y trouver la quiétude et le repos qui leur était dû. Pas à pas, il combattait les images qui lui revenait et dont le Genjutsu et les révélations qu’il avait dû encaisser la veille étaient horribles. Son calme cependant était revenu, un calme imperturbable, celui d’une bête qui faisait cavalier seul dans cet enfer glacial qu’il traversait dans un but dérisoire : sauver la vie d’un enfant qui était peut-être déjà mort, où alors si amoché que le ramener à son grand-père maintenant ne lui donnerait que l’envie d’en finir avec le peu de temps qu’il lui restait vu son âge. En finir le plus vite possible dans cet endroit pour le quitter et laisser derrière lui les dernières reliques du passé si sombre qu’il cherchait désespérément à fuir, revenir à sa vie simple et sans problème pour pouvoir un jour faire face à la tombe de sa défunte épouse, en tant qu’être humain, c’était le combat que menait chaque jour cet Homme à l’œil si froid.

Zenjuro descendit les marches d’un pas calme et tranquille en jetant un œil sur le désordre qui restait après le passage de l’intendante qui avait dû sur son passage nettoyer la plupart du bazar propagé la veille. Un simple coup d’œil en guise de reconnaissance, le sauvage marchait, seul, il marchait et comprit que tout cela était réel à mesure qu’en passant les portes de la Taverne, à perte de vue, les morceaux de cadavres gelés et désormais à moitié enterrés dans la neige dont le cadavre du meurtrier de sa femme qui gisait là, à ses pieds, et qui n’inspirait que du dégoût et de la rage à l'épéiste qui s’attela en une seule demi-heure, d’aller et de retour en déposant les plus gros morceaux de chaire humaine au loin du Village dans une zone que les Voyageurs ne fréquentaient pas en marche, armé d’allumettes et de Rhum dont il saupoudra les vulgaires bout de viandes qu’il embrasa sur le coup. Flambant et disparaissant dans le crépitement rugissant des flammes naissantes, le Vagabond était déjà le dos tourné face à cet acte, marchant et revenant à la Taverne afin d’attraper ses derniers effets personnels. Bien vêtu, il jeta un simple coup d’œil à l’attention d’Etsu’, puis se retourna et se mit en route, non sans lui donner ses dernières paroles.

« N’me suis pas. »

Un ton cassant, sec, enveloppé dans un voile de calme apparent, la bête rugissait intérieurement et ses instincts reprenaient le dessus à mesure que l’environnement et ces événements ne se succédèrent. Il n’avait d’yeux que pour l’enfant à secourir, pour tenir sa parole envers sa femme, c’est la seule chose qui l’animait désormais, quitte à en mourir.
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Chinoike Etsu
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Ft  ZenjuroAttention, ça gliiiiiiiiiiiisse!
Un randonneur faisait la sieste



Je devais avoir l'air une parfaite ménagère à cet instant. Passant le balai un peu partout mais surtout en grattant le sol et le bois pour effacer le sang qui avait déjà commencé à s’incruster entre les planches. N'importe qui pourrait me dire que ce n'était pas digne de mon statut, social ou bien shinobi. Une intendante ne devrait pas se retrouver à genoux, mais garder la tête haute. Si j'avais vécu comme j'aurais dû sans l’intervention des Uchiha, peut-être que j'aurais eu cette prétentieuse noblesse de pouvoir me le permettre en fille de bonne famille. Mais la tragédie avait coupé court à ses futilités et ces privilèges de pacotille. On m'avait tout enlevé, tout prix. Comme pour chacun des Chinoike dont je partageais la vie misérable aujourd'hui.

On pourrait facilement croire que parce que j'étais fière, je devais être dédaigneuse. Je ne l'étais qu'envers ceux qui se croyaient au-dessus des autres pour des raisons totalement superficielles. Je me détesterais sans doute aussi si j'étais devenue une pimbêche. Mais la leçon avait un sale goût.

Alors je frottais. Je grattais. Comme n'importe quel domestique le ferait, n'importe quel employé. L'humilité était aussi une chose à connaître et à apprendre. A un moment donné, je sentis quelque chose me piquer : une écharde. Je la retirais délicatement et je me retrouvais là, assise, à observer la minuscule goutte de sang se former sur le bout de mon doigt. C'était un beau rouge profond. Mais n'allez pas croire que j'avais un délire particulier sur le sujet, cela me faisait simplement penser à la couleur des fleurs qui fleurissaient autrefois dans les jardins de ma demeure au Pic Motogumi. A noter que les plantes y étaient plutôt rares là-bas à cause de l'altitude. Je ne comprenais pas pourquoi je pensais à ça maintenant.

Puis c'est alors que Zenjuro apparut. Il descendit les escaliers mais n'eut à peine un regard pour moi, comme si j'étais transparente. En d'autres circonstances, je l'aurais mal pris. Très mal pris même. Cependant, je voyais qu'il n'était pas "comme d'habitude". Il dégageait une impression qui ne me plaisait pas, inquiétante et à tous les coups, peu prompt au dialogue. Un peu comme lorsqu'il était entrée en rage face aux hommes dans la soirée. Cela avait dû être bien pire pendant la nuit elle-même étant donné ce qu'ils restaient de ses assaillants. Je n'avais pas essayé de lui parler, je le regardais simplement se rendre dehors.

Je me levais, curieuse et intriguée par son comportement. Je le vis cependant finir le travail que j'avais commencé et empiler les derrières restes de ces victimes. Pendant ce temps, je finissais mon propre travail de mon côté.... jusqu'à ce que je sentis de la fumée et des petits crépitements de flammes qui venaient au loin. Cette odeur... cette odeur de chair brûlée me rappelait de douloureux souvenirs. Les techniques de Katon des Uchiha. Mes yeux d'enfant en avaient été terrifiés.

Soupirant une fois mes tâches accomplies et m'appuyant sur le manche à balai, Zenjuro rentra dans la taverne. Toujours muet et sans un mot.... mais cette fois, il eut au moins la délicatesse de me regarder, bien que je n'en aimais pas l'expression. Si froid. Il me demanda simplement de ne pas le suivre de manière tout aussi chaleureuse. Ce n'était pas mon intention. J'étais partie de mon domaine depuis trop longtemps pour l'aider et la direction qu'il prenait l'éloignait des miens. J'espérais néanmoins qu'il retrouva l'enfant. À son image, je ne lui adressa aucune parole, je me contentais simplement de le voir s'éloigner. Je m'approchais de la porte de la taverne, m'appuyant sur l'encadrement, mes yeux vermillons posés sur la silhouette qui s'effaçait dans le paysage.

" Encore un qui ne sait pas dire au revoir..."


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