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La main verte et les pieds mouillés. [ Relationnel - feat Uzumaki Haruka]

Masamune Sanada
Masamune Sanada
Uzushio no Chunin
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Sanada avait une journée de libre et malheureusement pour lui, il ne pouvait pas flâner.
Ses plantes adorées, qui lui fournissaient les fleurs pour son calumet, seul réconfort lui rappelant son île natale, étaient malades, attaquée par des pucerons jaune vif que Sanada n'avait jamais vu auparavant.
Il avait rameuté le village entier pour sauver ses végétaux, indispensable à son bien-être et sa connexion avec les cieux, et il avait enfin une solution. Les pucerons venaient de la mangrove qu'il avait visitée pour son entraînement au jibaishi, et il en avait malencontreusement rapporté sur sa terrasse.
Sans prédateurs et avec tout le jardin du genin pour festin, elles avaient pullulé sans que le genin ne s'en rendent compte.

Heureusement pour lui, un herboriste du clan Omura lui avait indiqué le remède contre ce fléau jaune, il s'agissait de limace….. Bleu.
Cela semblait tout à fait incongru pour le jeune homme, mais il n'avait que cette piste et se préparait donc à aller chasser ce gastéropode salvateur.
Mais, pour une de ses seules journées sans cours, il n'avait pas envie d'y aller seul, il voulait profiter de une bonne compagnie, mais pas Rokuro, il l'avait bien assez. Mifuyu devait être enfermé dans un laboratoire avec Hatsumomo.
Soudain, il eut un éclair. Il connaissait une personne, la personne parfaite, une qui était drôle et ne se gargarisait pas du protocole, une personne avec qui il pourrait rigoler, et être lui-même.

La réponse était évidente : Uzumaki Haruka.

Il parvint à décoller du lit avec la motivation d'aller la chercher.
Il fit sa toilette puis passa prendre quelques fruits au marché qu'il chargea sur un petit optimiste qui pouvait être emprunté par les élèves de l'académie.
Quand tout fut prêt, il se dirigea vers le bureau du Senkage.

Il ne savait pas où la chercher, il ne voulait pas pénétrer seul dans le domaine Uzumaki, il n'y était jamais allé et se serait donc perdu très rapidement.
La tour qui abritait les autorités du village était donc la piste la plus simple et logique. Elle qui avait un rôle prépondérant du village, La Perle d'Uzushiogakure devait avoir un bureau attitré dans la bâtisse longiligne.

Il se présenta à l'accueil et demanda le bureau de l'intendante du village.
Un des gardes le regarda avec suspicion, mais il n'y prêta aucune attention.
Il se doutait que les requêtes des habitants étaient nombreuses et qu'un rendez-vous était le minimum requis pour pouvoir rentrer, il prétexta donc la livraison d'une missive pour pénétrer au sein des bureaux feutrés.

Il s'engouffra dans un couloir puis tourna à droite au hasard, par chance, la première personne qu'il aperçut, de dos, ne pouvait qu'être elle.
La chevelure de feu, l'allure fine et athlétique, la voix qui porte, Haruka dans toute sa splendeur.

Sanada s'approcha lentement, même s'il savait que ses dons de senseur l'avaient sûrement déjà remarqué. Il voulait la surprendre. Cela pouvait paraître quelque peu déplacé, non pas dans leur relation, mais au sein de ce bâtiment officiel.
Les deux Uzujins s'étaient vus plusieurs fois depuis leur premier rencontre, et cela demeurait toujours un réel plaisir pour Sanada qui aimait voir l'énergie débordante d'Haruka submerger tout ce qui bouge. Cette tornade incarnée en fille semblait pouvoir secouer la vie elle-même et Sanada le paresseux ne pouvait qu'admirer cela.

Il attendit la fin de la conversation qu'elle avait avec un homme qui semblait un brin pince-sans-rire et l'accosta enfin en glissant devant elle de manière théâtral.

- Tin...din…..Allez, on pose tout cela, les affaires, le boulot, les problèmes et on part en bateau sillonner la mangrove à l'est de l'île. On va bien rigoler, et puis si tu n'as pas le temps, sache que c'est vital pour mes plantes…

Il termina la phrase en exagérant son air misérable avant de rire bruyamment.
Cela ne se voyait peut-être pas, mais maintenant, qu'il l'avait vu, il ne voulait passer la journée avec personne d'autre, il pria donc intérieurement les dieux pour leur clémence sur l'emploi du temps de l'intendante en continuant de la fixer.
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Je suis avachie sur une table, dans la tour du Senkage. Je regarde, blasée, ceux qui parlent, tout en prenant quelques notes sans doute illisibles pour une personne qui a l'habitude de soigner sa calligraphie. Je soupire. Cinq, ça fait cinq jours que nous nous réunissons dans cette salle pour alimenter un débat stérile, puisque personne n'arrive à se mettre d'accord. Et pourtant, nous devons bien présenter un projet au Senkage, un jour ou l'autre. Et moi qui était toute joyeuse de pouvoir participer à la vie politique du village en prenant part à un projet, pensant me rendre utile. Le pire, c'est que j'ai dû insister un moment avant que ma requête soit acceptée.
Heureusement qu'il n'y a pas que des idiots et qu'une personne, doté de bon sens et d'assez d'intelligence pour se le permettre, coupe la parole à ceux qui se disputaient comme des enfants et les sermonne avant de soumettre son idée qui relève certainement du génie. Je me redresse aussitôt, comme si une énergie nouvelle parcoure mon corps. Je reprends part aux échanges et quelques heures plus tard, la réunion est finie.

Je sors de la salle en suivant l'homme aux cheveux grisâtre qui m'a sauvé de l'ennui et du désespoir. C'est un homme qui doit se rapprocher de la quarantaine, il semble dynamique et amusant, mais fait aussi preuve de sérieux et sait se montrer distant comme il m'en fait si bien la démonstration lorsque je saisis la manche de son manteau. Il m'a carrément fusillée du regard. J'aurais fait face à une tempête de neige nue, j'aurais pas vu la différence. Quoiqu'il en soit, je ne me dégonfle pas et je le remercie, puis je lui demande s'il accepterait que je rédige le projet avant de le présenter au dirigeant suprême d'Uzushio, après avoir discuté avec lui, évidemment. Il accepte. Nous nous présentons :
"Uzumaki Haruka"
"Shiro Soên"
Puis, nous convenons d'un rendez-vous pour rédiger le projet final et le rendre présentable.

La conversation finit, je salue Shiro avec un grand sourire puis, alors que je m'apprête à partir, une figure se dresse devant moi. Sanada !

- Tin...din…..Allez, on pose tout cela, les affaires, le boulot, les problèmes et on part en bateau sillonner la mangrove à l'est de l'île. On va bien rigoler, et puis si tu n'as pas le temps, sache que c'est vital pour mes plantes…

Mon visage s'illumine. Je comprends pas trop son histoire de plante, mais je ne dis jamais non aux sensations fortes.

"Partons donc à l'aventure !" J'accompagne mes paroles d'un geste du bras et je pointe alors une fenêtre, parce que... c'est dehors l'aventure. Je me refroidis cependant en reprenant, tout en montrant mes dossiers -mais en cachant mes écrits parce que c'est illisible et surtout moche- : "Mais avant ça, case maison."

Je lui fais un signe de main pour l'inviter à me suivre. Je suis contente qu'il soit venu me voir, c'est quelqu'un de bien et il est amusant. Ce Genin fait ressortir mon côté enfantin et il m'aide à me détendre, comment ne pas l'apprécier ? Il m'avait fait bonne impression lors de la session d'entraînement que je lui ai dispensé, mais ce n'est pas là que nous sommes devenus si proches. Oui, nous nous sommes vus de nouveau, depuis, nous avons discuté et appris à nous connaître, à redevenir de véritables gosses insupportables et franchement, j'en suis fière.

- Au fait, c'est quoi ton histoire d'herbe ?

Bah quoi ? Il fume...
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Masamune Sanada
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L'énergie débordante d'Haruka agissait comme un souffle revigorant pour l'esprit de Sanada et il ne put s'empêcher de rire lorsqu'elle pointa le doigt vers la fenêtre .

- Partons donc à l'aventure ! Mais avant ça, case maison.

Sanada ne dit rien, mais il fut encore plus content d'être allé chercher la jonin.
De tous les quartiers du village, c'était le seul qu'il n'avait jamais visité. En plus de cela, il allait le faire avec une des membres les plus influentes du clan au sein du village.

Il suivit son amie en esquivant les fonctionnaires dont le seul métier semblait consister en une marche franche et décidée d'un point à un autre au sein du bâtiment.
Certains le regardèrent étrangement, agitant leur main d'un geste agacé pour chasser la fumée qui traînait au passage du jeune genin. Mais Sanada ne prêtait pas attention à ces gardes protocolaires, il se contenta de coller aux basques d'Haruka qui lui servait de guide et de passe-droit.
Celle-ci sembla régler quelques affaires dans une salle, avant de passer à une autre. Sanada ne l'avait jamais dit à son amie, mais il admirait au plus haut point son dévouement pour le village et cette force de caractère. Lui, qui avait le même âge, se sentait si éloigné de ses préoccupations politiques et de gestion.
Le plus incroyable, c'est qu'elle semblait faire tout cela sans forcer, sans se noyer sous la paperasse et les demandes. Elle encaissait, traitait, et passait aux problèmes suivants avec la même énergie.

Lorsqu'enfin, ils respirèrent l'air frais, Sanada écarta les bras pour embrasser pleinement le soleil.

- On est quand même mieux ici.

- Au fait, c'est quoi ton histoire d'herbe ?

- Je t'explique en marchant, ce sera plus simple. Dit-il en rallumant son calumet. Ce sont celles que j'ai ramenées de mon île qui sont malades, celles que je fume. Apparemment, elles sont attaquées par des pucerons qui mangent les fleurs, du coup, je peux pas récolter et j'ai peur qu'elles s'en prennent à la tige ! Un herboriste Omura m'a indiqué une limace qui se nourrit des feuilles exclusivement et qui élimine tous les concurrents en les asphyxiants avec des sécrétions gluantes et collantes qui sont en plus nourrissantes pour la plante. Enfin bon, le truc, c'est qu'il faut trouver une demi-douzaine de limaces pour sauver mes plantes, et j'ai pensé que ce serait plutôt amusant de le faire avec un bon jus de fruits, de la bouffe et un optimiste de l'académie. Elles ne sont pas dangereuses pour l'homme, en plus, apparemment, elles ont une couleur assez cool. Ca va embellir mon jardin d'altitude....Ouais bon, quinze mètres c'est pas le sommet du Sekaï mais tu avoueras que le concept est quand même sympa.

Il éclata de rire et poussa légèrement Haruka de l'épaule pour la taquiner avant de fuir en courant pour ne pas avoir à subir ses représailles.

Le chemin ft joyeux et animés, comme il était de coutume quand les deux comparses étaient réunis.

Sanada se tendit un peu à l'approche du domaine, mais il prit sur lui pour ne rien faire paraître. L'excitation de découvrir une partie de son village grandissait, et il en oublia presque momentanément les limaces et les pucerons.

Le domaine Uzumaki était en retrait du village. Une des entrées, la plus connue, car la plus mystérieuse au sein des genins de l'académie étrangers au clan était les grandes marches.
Un long escalier de pierres brutes qui montait légèrement avant de bifurquer sur un côté camouflé par la jungle.
Sanada s'était souvent arrêté à ce virage, bien-sur, il n'était pas interdit aux étrangers de pénétrer dans le domaine des sentinelles des sceaux, mais les rumeurs de l'académie n'encourageait pas ce genre d'épopée.
Il laissa donc son amie ouvrir le bal et monter les marches devant lui, le regard avide d'embrasser les lieux de vie du clan créateur D'uzushiokagure.
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Invité
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Je me demande ce que fait Sanada ici, s'il s'est uniquement déplacé pour me voir -auquel cas ce Genin m'aurait fait un grand honneur-. Mon objectif du moment est simple : participer à la vie du village, à la création de projets, aider les habitants et les ninjas, le tout pour devenir Intendante. Ce poste est celui du bras droit du Kage. C'est un poste qui me permettrait de gagner en influence et d'ainsi accélérer ou d'aider plus efficacement le développement du village, ce qui permettrait évidemment de le protéger, d'assurer sa prospérité. Ce poste me servirait également de passe-partout. En effet, plus je gagne en expérience en voyageant, plus je rencontre de personnes et plus j'écoute les rumeurs et légendes qui me laissent penser qu'il existe d'autres formes d'existence tout à fait terrifiantes. Tout cela a commencé avec les kuchiyose, suivis des histoires entendues par-ci par-là, des statuettes mais aussi des propos de cet homme du Temple du Bois Bleu... Tout ça pour dire que je suis ravie que le Masamune soit venu me chercher ici, si la raison de sa présence est telle, prouvant que j'ai une certaine notoriété qui s'accompagne ou est due à mon implication dans la politique d'Uzushiogakure.

Alors que nous arrivons dehors, je questionne le shinobi. Il me répond, tranquillement. Je hoche la tête en guise d'approbation. Il a donc un problème avec son jardin et souhaiterait que je l'assiste dans sa chasse à la limace pour sauver ses cultures et embellir son petit jardin qui est pourtant déjà plutôt charmant. Je n'avais jamais songé qu'on puisse faire quelque chose comme cela avant que je vois sa demeure. On voit parfois un pot de fleur par-ci ou par-là, mais lui, il nous a carrément sorti une mini forêt.

Une bousculade. Sanada fuit, riant. J'exécute un Shunshin pour le rattraper, puis je le bouscule, à mon tour, avant de repartir en courant, faisant attention à ne pas perdre le moindre document. Je rentre parfaitement dans son petit jeu. Je ris moi-aussi. Cela fait parfois du bien de retourner en enfance et d'oublier le sang.

Arrivés devant l'entrée du domaine Uzumaki, nous nous calmons. Mon sourire s'efface. Un soupire m'échappe tandis que mon pied se pose sur la première marche. Courage... J'avance, un pied après l'autre. Je garde la tête haute, mais intérieurement, je prie pour ne pas croiser le moindre ninja à la chevelure de feu. En haut des escaliers, je me retourne pour donner un conseil à mon ami : "Fais attention à ne pas t'éloigner de moi". Le majeur partie des membres de mon clan ne sont pas des sauvages, mais ils ne sont pas des plus agréables -surtout lorsqu'un étranger se balade seul sur leur territoire-. Nous avons le sang chaud et certains ont l'imagination fertile. Têtus, il est souvent difficile de nous faire changer d'avis. Suivant la route pavée et passant devant quelques bâtiments, nous arrivons à une intersection.

C'est chez Ao-jiji que je vais déposer mes dossiers. Je tourne à gauche. C'est là où il y a le moins d'infrastructures, mon conseiller aime son petit jardin, il vit un peu à l'écart des autres, comme s'il souhaitait fuir les conflits permanents. Les bâtiments arborent un style traditionnel, très élégant, les matériaux utilisés pour les construire sont nobles. Les couleurs de notre clan composent celles de la majorité des bâtiments. Il y a également de la végétation, des fleurs rouges ou roses, majoritairement. Deux Uzumaki passent à côté de moi, je ne leur lance pas un regard ou un sourire, je donne même un coup d'épaule "par accident".

Bientôt, nous arrivons chez le vieil homme qui nous salue en souriant. Je le prends dans mes bras, puis je pars ranger les papier : "J'en ai pour quelques quelques instants". En attendant, notre hôte offre un thé à son invité et discute de tout et de rien. Quand je reviens, je file à la cuisine pour dérober deux biscuits, dont un que j'offre à mon ami. Nous partons.

"Désolée de t'avoir fait attendre, on peut y aller, je suis prête !"

Je croque dans mon biscuit. Je me sens mieux maintenant que je me suis débarrassée de mes parchemins et que je me suis changée...
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Masamune Sanada
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Sanada adorait les moments qu'il passait avec Haruka.
Depuis leur première rencontre, jamais le jeune homme ne s'était senti jugé par cette fille qui excellait dans nombre de domaines.
Il admirait son dévouement pour le village et sou goût de la politique aussi bien que sa capacité à adopter les manières des nobles, mais plus encore, c'est son énergie solaire et sa simplicité qui l'avait définitivement conquis.

Pourtant, jamais Sanada n'avait ressenti de désir pour son amie. Elle était belle, rayonnante, intimidante même pour beaucoup de camarades de son âge.
Sa présence était remarquée partout au village et des jeunes ninjas la montraient parfois du doigt quand ils marchaient dans les rues pavées du port.
Mais elle ne changeait pas, se chamaillant pour un rien, poussant le genin lorsqu'il avalait sa fumée pour pouvoir se moquer de lui lorsqu'il bavait sur le sol en toussant comme un pirate malade, sautant d'arbre en arbre pour gagner les multiples mini courses qu'ils inventaient, malgré ce qu'elle était et représentait, avec Sanada, elle redevenait une amie à l'écoute.

Lorsqu'ils grimpèrent les marches en direction du domaine du clan, Sanada ne put s'empêcher de ressentir une certaine pression. Les Uzumaki n'ouvraient pas leur porte au premier venu.

- Fais attention à ne pas t'éloigner de moi

Sanada qui n'avait pas l'intention de perdre son amie de vue se rapprocha un peu plus d'elle au sommet des escaliers.
Devant lui, un chemin pavé semblait mener au cœur du quartier, mais à son grand soulagement, Haruka prit un plus petit sentier excentré et ouvrit la marche. Les maisons semblaient presque toutes arborer les couleurs du clan fondateur du village.
D'une taille honorable, les petites bâtisses n'en étaient pas moins élégantes et l'attention dans la construction était portée sur chaque détail. Les fleurs, rouge et rose parsemaient une fenêtre par là, un mur de ce côté, elles habillaient les rues et les portes, donnant une chaleur particulière à l'atmosphère qui jurait avec les visages fermés qu'ils croisaient. Les toits, en hidashi traditionnel enfin, ornaient avec délicatesse le passage entre le ciel et les rues du quartier rouge D'uzushio.

Sans dire un mot, le soldat des Cinq suivait Haruka, jetant un regard discret dans la rue adjacente, ou par la fenêtre devant laquelle ils passaient. Il était tellement absorbé dans son observation qu'il ne remarqua pas les deux membres du clan qu'ils croisèrent, Haruka, sûrement elle aussi ailleurs, bouscula l'un deux mais, à la grande surprise de Sanada, ne se retourna même pas pour s'excuser, elle semblait tendue et pressée d'arriver à destination. Ne voulant pas la retarder, le genin ferma la marche en silence, sans toutefois cesser d'embrasser tout ce qu'il pouvait du regard.

- Et bien comment t'appelles tu jeune homme ?

- Masamune Sanada Sama.

- Et tu es un ninja toi aussi ?

- J'espère le devenir plutôt.

- Et bien, tu le seras, des gens prêts à mourir pour les puissants, il en faudra toujours.

- …


Sanada ne sut quoi répondre, il était certes reconnaissant pour l'accueil et le thé mais il n'était guère habitué à une telle franchise de la part d'un inconnu.
Cependant, loin de trouver cela déplacé, il éclata de rire avant d'acquiescer d'un regard désabusé face à la véracité des dires du vieil homme. Après ces présentations peu osmétiennes, ils continuèrent la discussion avec beaucoup moins de retenu jusqu'au retour d'Haruka.

Sadada savoura le gâteau entre deux bouffées de fumée sur le chemin qui les menait aux petits quais de l'académie.
L'embarcation fut rapide et efficace, les deux amis ayant hâte d'échanger la cohue du village pour la tranquillité des rives sauvages de l'île.

Le jeune homme n'était jamais mieux que sur un bateau et c'est un avec un plaisir qu'il avait du mal à camoufler qu'il bassina Haruka sur les manœuvres du bon marin en sortant du port.

Enfin, lorsque les voiles furent tirées et le gouvernail bloqué dans la bonne direction, il attrapa deux cannes à pêche et en jeta une à son amie.

- La pêche à la traîne, c'est du sport, et c'est marrant ! Je t'explique les règles, attends avant de lancer l'hameçon ! On pêche un poisson chacun, celui qui attrape un poiscaille en premier doit cuisiner pour l'autre. En gros, si tu pêches pas vite, tu vas devoir faire la bobonne une fois arrivée, et c'est partie ! Dit-il en jetant sa canne rapidement pour devancer la kunoichi aux cheveux de feu.
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Sérieuse bien que peu crédible avec mon gâteau fourré dans la bouche, je me dirige vers la sortie du domaine du clan Uzumaki. Je brise le silence en parlant la bouche pleine, toujours relativement sérieuse."Désolée de t'avoir abandonnée quelques minutes. Mais, je me suis dit que ça irait, avec Ao-jiji. Il n'a pas été trop horrible ?" Je marque une pause avant de reprendre. "C'est une sorte de papy gâteau, pour moi... Je sais qu'il est pas si vieux que ça, mais parmi les membres du clan de plus de cinquante ans, c'est un des seuls que j'apprécie."

Suite à cette confidence, je finis la friandise, l'avalant tout rond, avant de regagner une attitude un peu plus détendue pour ne pas dire puérile. Je me demande ce que penseraient les autres Jônin du village -Asari mise à part- en me voyant ainsi. Nous ne mettons pas longtemps avant de parvenir jusqu'à notre embarcation. J'aime bien le bateau, même si je me sens plutôt vulnérable en mer. Sanada, lui, est amoureux de l'océan et des navires. D'ailleurs, il me fait un véritable exposé sur les manœuvres du bon marin, de sorte que j'en viens à me demander s'il ne serait pas mieux à travailler comme pêcheur ou matelot. Je l'écoute, même si je doute retenir le tiers e ce qu'il m'a dit. C'est un véritable passionné.

- La pêche à la traîne, c'est du sport, et c'est marrant ! Je t'explique les règles, attends avant de lancer l'hameçon ! On pêche un poisson chacun, celui qui attrape un poiscaille en premier doit cuisiner pour l'autre. En gros, si tu pêches pas vite, tu vas devoir faire la bobonne une fois arrivée, et c'est partie !

Je le regarde, incrédule.
Il a osé me faire ça, ce sale petit...
Je suis nulle en pêche, j'ai toujours détesté ça, j'ai jamais eu la patience pour... Je sais donc déjà que la victoire sera sienne et je soupire en attrapant une canne à pêche. Je lance l'hameçon et, à peine cinq minutes plus tard, je me retrouve avec une ligne parfaitement -ou démoniaquement- emmêlée. Je suis dépitée... J'ai envie de balancer la canne par-dessus bord. J'émet un grognement. Cette activité, c'est de la sorcellerie, le Genin est un sorcier... Je secoue l'objet infernal dans l'espoir de le démêler, mais je ne fais qu'empirer ma situation. Je récupère ensuite la ligne et tente de défaire les noeuds à la main. Cependant, je me résous bien assez vite à l'idée de cuisiner.

"J'espère que tu t'attends pas à avoir un repas gastronomique !"

Il vaut mieux prendre ça à la rigolade. Tous les Jônin ont leurs points faibles....
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Masamune Sanada
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Les cannes accrochées à la coque, les fils bien tendus, Sanada bloqua le gouvernail et enleva la pèlerine qui lui servait de dernier rempart contre le monde.
Détachant ses cheveux trop souvent enfermé dans le cloître de la capuche, il reprit place aux côtés de son amie, enfin complètement à son aise.

Lorsque la jeune Uzumaki pesta contre son fil qui s'était emmêlé, Sanada n'écouta que d'une oreille, une grosse prise venait de mordre à l'hameçon.
Bien décidé à gagner, mais aussi manger quelque chose avant la chasse aux limaces, il se releva, la canne bien en main pour pouvoir l'appuyer contre son ventre.
C'était une méthode bien connue des pêcheurs de la région lorsqu'ils étaient en prise avec un beau spécimen.
La lutte fut âpre et le jeune genin sentait les gouttes perler sur son front, mais il parvint enfin à remonter son butin au bout de longues et intenses minutes de combat.

Se précipitant par-dessus ma coque avec une épuisette, il ne trouva qu'une grosse bouée rattachée à un filet qui semblait vieux si l'on se fiait aux tas d'algues et autres coquillages qui avaient eu le temps de proliférer sur la fibre végétale tressée. Heureux de trouver la source d'une nourriture sans efforts, il demanda à son amie de l'aide pour remonter un peu le tissage afin d'y extraire quelques poissons piégés. C'est à moment qu'ils virent la tortue prisonnière du filet au fond de l'eau.

D'une couleur verte émeraude, elle était majestueuse, de la taille d'une grosse brouette, les reliefs de sa carapace semblaient dessiner des figures géométriques complexes et captivantes.
La distance et l'eau n'aidaient pas, mais si c'était une tortue, elle devait remonter à la surface pour respirer, elle risquait donc la mort et semblait se débattre avec l‘énergie du désespoir pour s'échapper, ce qui appuyait l'horreur de cette hypothèse.
Il se demanda avec depuis combien de temps elle était entravée par la négligence de l'homme, mais fut vite rappelé à la réalité.

Haruka et Sanada se regardèrent une demie-seconde; le soldat des Cinq n'eut pas besoin de mot pour comprendre ce qu'ils devaient et allaient faire.

Se précipitant vers l'avant de l'embarcation, il enjamba les bancs pour atteindre le mat, abaissa brusquement la voile en manquant de se faire assommer par une poulie qui remontait à vive allure, et parvint tant bien que mal au niveau de l'ancre.
Il attacha fermement celle-ci pour ne pas se retrouver avec la carapace du reptile pour seul pont d'embarcation et se retourna vers la kunoichi aux cheveux de feu.

- On va s'arrêter d'ici quelques mètres Haruka-chan ! Dit-il en lui jetant un kunaï qui passa au travers des cordages avec une chance inouïe.

Sans attendre sa réponse, Sanada souleva l'ancre avec difficulté et plongea avec celle-ci dans les profondeurs bleutées, tâchant de garder les yeux bien ouvert malgré la sensation de picotement que provoquait le sel.
Il ne tarda pas à être au niveau de ce qu'il croyait être une tortue et, lâchant le lourd poids en fonte, il s'approcha de l'animal.

N'étant pas le plus téméraires des îles, Sanada aurait sûrement eu quelques peurs s'il avait été seul ou mal accompagné, mais avec Haruka, c'était différent. Il redoubla donc le rythme de ses battements de pieds pour rejoindre la prison qui dérivait depuis trop longtemps avec ses captifs, tous innocents.
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Je regarde le garçon et me tais lorsque je comprends qu'il a une prise. Je cesse de me débattre avec l'outil démoniaque et l'observe donc, animée d'une certaine curiosité, s'activer. Je ne comprends pas tout ce qu'il fait, mais cela ne m'empêche pas de le rejoindre pour lui filer un coup de main quand il me demande de l'assister. Je n'aurais pas fait une bonne pêcheuse, je suis tout juste bonne à suivre des ordres, à conditions qu'ils soient simples, tel que celui de remonter le filer. Action qui nous aura permis de découvrir une tortue, piégée, au fond de l'eau.

Je soupire. Les pêcheurs sont parfois exaspérants... inconscients ou parfaitement égocentriques, à moins que ce ne soit de l'idiotie... ils ne réfléchissent pas aux conséquences de leurs actes. Je n'apporte pas autant d'importance aux animaux que ne semble le faire mon ami et ne suis pas du tout captivée par la carapace de la bête, mais j'ai un minimum de respect pour la vie. Je déteste ce que certains aiment appeler "dommages collatéraux". Une mort n'est jamais une perte négligeable.

Je regarde mon camarade, il me regarde. Nous n'avons pas besoin de parler pour nous comprendre. Nous avons cette même lueur dans le regard, nous partageons une volonté commune : celle de sauver la tortue prisonnière. Je laisse les manœuvres "complexes" au spécialiste de la mer et me prépare à intervenir. Je retire mes chaussures et mon haori. J'attends le signal du genin les bras croisés, perchée sur la rambarde.

- On va s'arrêter d'ici quelques mètres Haruka-chan !

Je rattrape le kunai en vol et plonge à la suite de Sanada, après avoir pris une grande inspiration. Tenant l'arme fermement dans ma main gauche, je m'enfonce dans les profondeurs de l'océan, suivant de près mon camarade. J'ai toujours aimé joué dans l'eau et j'ai appris, très tôt, à nager. Je me sens donc dans mon élément. D'ailleurs, mon affinité élémentaire est le Suiton, ceci explique peut être cela. Quoiqu'il en soit, je sais comment économiser de l'oxygène et m'octroyer un peu de temps supplémentaire sous l'eau.  

Arrivée au fond, je saisis un bout de filer et l'attaque à coup de kunai. Pas de temps à perdre. La corde se rompt et nous pouvons libérer les créatures retenues prisonnières, puis nous remontons...
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Sanada adorait ce moment où, à court d'air, il remontait à la surface, croyant à chaque seconde l'atteindre, se résignant à continuer malgré la douleur grandissante à l'intérieur des poumons.
La première bouffée d'air fut une bénédiction et après avoir repris son souffle, il jeta un peu d'eau à la figure de son amie avant de retourner sur l'embarcation.

C'est en remontant l'ancre qu'il put apercevoir la tortue qu'ils avaient sauvée.
Agitant lentement ses nageoires, elle semblait faire le tour de bateau, en respirant très fort.
Le genin contempla le spectacle un moment tandis qu'il se séchait. Lorsqu'ils reprirent leur chemin voile au vent, Sanada constata avec stupeur que la tortue les suivaient.
Malgré l'allure plus qu'honorable que maintenait la voilure, le reptile n'avait aucun mal à suivre et semblait fêter sa liberté avec délectation tant les courbes qu'il décrivait sous la coque étaient superflues.

Le temps passa en un éclair avec la compagnie d'Haruka et de la tortue et Sanada regretta presque leur arrivée.

Cette partie de l'île était encore sauvage. La mangrove y régnait en reine et peu de monde ne se risquait à rester trop longtemps dans les parages. Les serpents de mer et les moustiques avaient fait de cette forêt à moitié immergé leur royaume.
Sanada était venu s'entraîner plusieurs fois ici, notamment pour quelques techniques de raiton. L'humidité extraordinaire du lieu aidait l'électricité à se diffuser dans l'air plus facilement.
Il savait donc bien que pour profiter pleinement de leur repas, ils devaient s'arrêter à la lisière de la mangrove.

Le bateau fut fermement attaché à une racine avant que les passagers ne s'installent sur une grosse racine. Sanada déchargea les affaires dont les bentos de riz qu'il avait préparé au village et s'attaqua à la découpe du poisson.

- On n'a pas assez de place pour un feu, je vais faire le poisson en sashimi. Dit-il avec un sourire tandis qu’il retirait la peau grise de l’animal.

- Je te remercie d’être venu m’aider, sans mon herbe, et avec l’examen qui arrive, je ne pense pas que j’aurais pu tenir ! Et toi ? Avec toutes ces histoires de responsabilité et de mission, je ne vois plus madame ! Comment vas-tu ? Et ta famille ?
Lui jetant un morceau de poisson qu’il avait fait trempé dans du soja fermenté, il la regarda droit dans les yeux.
Comment tu fais pour enchaîner tout ça ? Tu dois être complètement exténuée.


Sanada avala un morceau de poisson entouré de riz en attendant la réponse de son amie. Leur relation était claire, elle n’était pas obligée de répondre et il ne lui en aurait jamais voulu pour cela. Il voulait savoir comment elle se sentait, mais pas comme un voisin de palier demande si l’on va bien. Non.
Comme un ami qui s’inquiète de voir un de ses proches s’oublier derrière des obligations et des prérogatives.

Lui était à l’abri, au village, pendant que son amie risquait sa vie dehors. Et, quand elle rentrait, c’était pour consacrer tout son temps à organiser Uzushiogakure.
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Enfin arrivée à la surface, après une remontée qui m'aura semblé durer une éternité, j'avale de grandes goulées d'air. Cela fait du bien de pouvoir respirer à nouveau, je me sens plus légère. Je profite de cette agréable sensation aussi longtemps que possible, c'est-à-dire jusqu'à ce que Sanada se décide à m'éclabousser. Je plonge alors ma tête dans l'eau et rempli ma bouche de ce liquide avant de jeter un regard malicieux à mon ami, puis je tente de lui cracher dessus toute l'eau accumulée. Il n'a qu'à pas me provoquer celui-là. Je lui tire la langue avant de m'agripper à la coque du bateau pour remonter dessus.

Après avoir enfilé mon haori, trop grand pour moi, que je referme sur moi, je retire mes vêtements mouillés et les essore comme je peux, ne les remettant qu'après avoir jugé que leur état est convenable, ce qui signifie une fois que nous sommes arrivés à destination, après avoir profité d'un voyage plutôt paisible.

Une fois arrivés à destination, je me pose sur une grosse racine avec les autres passagers tandis que le genin s'occupe du déchargement. J'en profite pour observer l'environnement. Parmi la végétation alentour, rares sont les plantes que je reconnais, je ne suis pas une spécialiste des herbes médicinales ni des plantes toxiques. Je suis soulagée de constater que le jeune homme veut cuisiner, au moins il ne mourra pas d'intoxication alimentaire.

"Hâte de goûter ce que tu prépares ! Je ne suis franchement pas un cordon bleu, je suis sûre que je ferais couler un restaurant en une journée..."

J'écoute ses remerciements, ses questions et tout ce qu'il a à me dire, tout en l'observant cuisiner, pensant que j'arriverais à décrypter quelques techniques secrètes. C'est cela que de toujours s'arranger pour ne pas avoir à préparer son repas.

"Je vais plutôt bien, même si je suis souvent sollicitée depuis que j'ai de nouvelles fonctions et obligations. J'ai pas beaucoup dormi avec cet histoire d'examen, mais Senju Haruka s'est énormément investie alors ça m'a donné de la motivation." Je marque une pause avant de reprendre. "C'est difficile, mais c'est pour le bien d'Uzushio, c'est pour soutenir mes rêves, ceux des habitants et des ninjas du village. Je me sentirais coupable de ne rien faire alors que j'en ai le pouvoir... Je ne peux pas laisser le Senkage souffrir seul en silence, portant le poids de toutes ces vies." Je parle à coeur ouvert. Sanada est quelqu'un de bien, quelqu'un en qui j'ai confiance et je ne pourrais me résoudre à lui mentir ou à ignorer des questions traduisant son inquiétude pour moi et son amitié. Je reprends donc. "Quant à ma famille, je ne fais plus que la croiser, je ne passe plus vraiment de moments avec... Je pense d'ailleurs à déménager toutes mes affaires pour aller dans un quartier libre du clan où je vivrais seule, ça m'ennuie de prendre de la place dans cette maison sans être vraiment présente... Et puis, l'indépendance me fera surement du bien ! Je me ferai moins gronder !"

Je ponctue ma phrase d'un rire, léger. Il ne faut pas se laisser décourager. Je balance mes pieds. Les temps changent et moi aussi je dois changer. Je ne peux pas être l'insouciante et impétueuse Uzumaki Haruka toute ma vie. J'espère d'ailleurs que je pourrais grandir plus... correctement aux côtés de mon clan, quand bien même certain de ses membres ont tendance à m'énerver. Les Uzumaki restent des personnes craintes et respectée et, ce n'est certainement pas pour rien. L'influence de mon père qui n'est pas ninja et de ma mère, qui a abandonnée les armes, n'est surement pas la meilleure. Je ne peux pas rester leur petite enfant chérie pour toujours.

"Je tiens bon parce qu'il y a plein de personnes sur lesquelles je peux m'appuyer. Rien que toi, te voir me permet d'avoir un peu d'air frais, c'est très agréable." Je porte mon regard sur le ciel, avant de me saisir d'un sashimi. "Et toi, l'examen, pas trop stressé ?"
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Masamune Sanada
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- Et toi, l'examen, pas trop stressé ?"

Sanada avala difficilement le morceau de poisson pourtant parfaitement tendre. Il était plus que stressé. Au milieu de tous ces genins de clans et leur pouvoir unique, il se sentait étranger.
Lui n'arrivait toujours pas ne serait-ce qu'à extérioriser son chakra ranton. Il en venait à se demander si cette affinité hybride habitait réellement son corps.
Il se sentait faible et détestait la compétition. Il n'avait donc aucune raison d'être joyeux quant à la tenue d'un examen.

- Je pense pas que je serai prêt. J'arrive toujours pas à dompter mon affinité, après des mois, tu te rends compte ? J'espère juste ne pas être trop ridicule pour le village, et puis, je pourrai toujours le repasser si j'échoue cette fois-ci.
Il avala nerveusement un autre morceau de chair blanche avant de poursuivre. Ma mère me tuerait pour ce genre de discours. Imitant une voix lancinante alternant entre le grave et l'aigu, il se mit à réciter des paroles de sages en se balançant d'avant en arrière.
"Et toi même, tu ne voudras pas être stratège, prytane ou bien consul, mais libre. Or, il n'y a qu'un chemin pour y atteindre, le mépris des choses qui ne dépendent pas de nous."
...C'est ce que ma mère dirait en tout cas. Dit-il en riant. Donc, comme mon entraînement dépend de moi et que cette organisation non. Il ne me reste plus qu'une chose à faire. Enfin, tu vois c'que je veux dire. Conclut-il d'un petit rire nerveux avant de remplir son calumet. Et bon, mes plantes, je les aime et j'ai besoin d'elles. Même si Hatsumomo va encore me crier dessus en me voyant fumer, c'est le seul lien qu'il me reste de mon île natal, et déjà là-bas, c'était mon meilleur compagnon. C'est pour ça que je dois absolument trouver ces limaces. On finit et on part en chercher parce que l'Omura m'a dit qu'elles étaient souvent sur les branches supérieures des arbres en pleine mangrove, il va donc falloir grimper, mais bon, je ne me fais pas de soucis pour toi, essaie juste de ne pas me faire mourir d'épuisement avant l'examen. À ces mots, il la poussa amicalement de l'épaule.

Le repas fut convivial et joyeux, comme toujours, lorsque les deux Uzujins étaient réunis. Cependant, ils reprirent un brin de sérieux au moment de pénétrer dans la mangrove. Les limaces ne représentaient aucun danger bien sûr, mais ce n'était pas les seuls locataires des lieux.
Grimpant sur les premières branches, Sanada s'élança aidé de son chakra d'arbre en arbre. Il regarda la chevelure rouge de son amie, troublé par la vitesse et le feuillage et ne put s'empêcher de sourire. Avec elle, même une chasse à la limace devenait une aventure exaltante et guillerette.

Prenant un peu plus appui sur les branches, il la dépassa et lui jeta un bocal de verre en criant.

- Le premier qui en attrape une dizaine à gagné, et il fait le repas chez moi sur le toit. Tu t'en es sortie avec la tortue qui doit être en train de bouffer nos restes, mais t'auras du mal à me distraire cette fois-ci, y'a pas de tortue d'air !

Sans un autre mot, il s'élança encore plus fort en la toisant du regard.

Ses traits moqueurs s'effacèrent cependant vite lorsqu'ils s'écrasèrent contre un tronc qu'il aurait vu sans sa médisance provocatrice.
Il éclata de rire avant de repartir à la recherche des gastéropodes bleu, pas question de laisser son amie sans cuisiner.

Il fallait qu'elle pratique pour s'améliorer.
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Je plonge mon regard couleur ambre dans celui de Sanada et l'écoute avec autant d'attention que je le peux. Il est confus et ne se sent pas à l'aise, l'examen est une source d'angoisse pour lui, le Genin ne cherche pas à cacher son état interne. Il s'ouvre à moi comme je me suis ouverte à lui. C'est ça l'amitié, c'est le partage, le soutien. Les environs sont calmes et si nous gigotions auparavant, nous sommes plutôt sérieux maintenant. J'aimerais trouver les mots pour lui donner du courage, mais je n'ai jamais été très bonne pour élaborer des stratégies et écrire de longs et beaux discours. C'est plutôt ma spontanéité et mon instinct qui me permettent de m'en sortir, en communiquant mes idées mais surtout mes émotions, enfin je pense... Je me gratte l'arrière du crâne, un peu embarrassée de voir mon ami dans cet état. Puis, j'avale mon sashimi d'une traite avant de lui répondre.

"Tu sais... Tu es intelligent, y a plein de Genin plus faibles que toi et je ne pense pas me tromper en disant que tu travailles plus que certains Chûnin... Si tu es candidat, ce n'est pas pour rien. C'est parce qu'on pense que tu as les qualités pour passer l'examen... On n'enverrait pas une personne qui n'a aucune chance de réussir. Faut que tu crois un peu en toi et que tu te laisses porter par le vent." Je marque une pause avant de reprendre. "Mais c'est pas parce que je te dis d'un peu lâcher prise que tu dois arrêter de t'entraîner et d'exécuter tes missions, hein !" J'hésite quelques instants avant de rajouter : "Tu sais, tu devrais prendre exemple sur certaines personnes du village qui sont plutôt zen... enfin... je veux dire... pas nerveuses quoi. Du genre Tsume ou Otohime."

La suite du repas est bien plus positive et enfantine, nous oublions notre rôle de ninja pour jouer. J'agresse mon camarade avec des ver de terre, il me taquine, nous rions. Puis, lorsque l'heure est venue, notre calme et notre sérieux reviennent. Je m'étire quelques instants avant de bondir sur une première branche pour m'élancer à la recherche de ces fameuses limaces. Trop sexy. Je me demande comment Minato réagirait si je lui en collais une dans ses vêtements ou si je lui en balançais directement dessus. Y a quand même mieux que ces trucs baveux comme animal de compagnie...

Sanada me dépasse, j'attrape le bocal en verre et je soupire à l'entente  de ses propos. Evidemment, je me retiens bien de l'informer de la présence d'un tronc d'arbre devant lui, le regardant s'écraser contre celui-ci. Bien entendu, je continue ma route, lui passant devant. Hors de question que je cuisine, je tiens encore à ma vie !

"J'appelle ça, provoquer le destin..."

J'attrape un kunai. Je regarde à droite à gauche, tout en continuant à avancer puis, ma main "glisse" malencontreusement et le projectile s'enfonce dans la branche sur laquelle se tient le Genin.

"Oups..."

Je capture une première bête, me faisant la réflexion que la chose serait bien plus rapide si j'étais en mesure d'employer le Kage Bunshin...
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Sanada se releva en se frottant vigoureusement l'arrière-train.
La chute avait été plus surprenante que douloureuse à vrai dire, et c'est dans un but de diversion qu'il fit semblant de souffrir le martyre.

Voyant que sa supercherie n'avait pas du tout fonctionner, il s'élança à la recherche des animaux visqueux qui allaient sauver son jardin suspendu. S'enfonçant toujours plus loin dans la forêt, il finit par trouver une vieille souche d'arbre qui semblait remplie de ces limaces.

Avec une joie mêlée de dégoût, il souleva le morceau de bois humide, laissant apparaître un microcosme saisissant. De centaines d'insectes prirent la fuite sans demander leur reste, les limaces, elles, tentaient de suivre le mouvement, avec une réussite toute relative.

Sanada s'attela à la tâche pour laquelle il avait fait tout ce chemin. Prenant la précaution de les ramasser avec deux bâtons, il réussit à emprisonner une demi-douzaine de spécimens dans son bocal.
Satisfait, il referma la boîte et la posa à terre avant de remettre la souche de bois à l'endroit.
Un bruit voisin attira soudainement son attention.
Scrutant la canopée à des dizaines de mètres au-dessus de lui, il distingua clairement des petits cris qui s'échappaient de ce royaume des cieux forestiers. Quelques mouvements de branches l'aidèrent à confirmer son sentiment. Il n'était pas tout seul.

Il se retourna pour mettre son bocal en sécurité et découvrit avec surprise un petit primate qui portait le bocal, ouvert, une limace bleue dépassant de ses babines.

- Et toi !! C'est à moi ! S'écria le genin et s'élançant vers le petit singe. Celui-ci, effrayé par le bondissement de Sanada lâcha le contenant avant de se précipiter sur un arbre qu'il gravit à une vitesse phénoménale.

Sanada esquissa un sourire avant de ramasser son trésor et de le ranger. Il chercha du regard le petit singe, toujours suspendu à une branche et lui tendit un gâteau de riz qu'il avait sur lui. Le singe ne bougea pas, méfiant. Sanada lui jeta alors le petit gâteau, ce qui, loin de ravir l'animal, sembla au contraire le courroucer.
Par mimétisme sans doute, le primate attrapa une petite branche et la jeta en direction du genin. Le jet tomba à plusieurs mètres du shinobi mais celui-ci, prit par le jeu, s'empara de la branche et la renvoya.

Le singe se mit soudain à pousser un cri strident, qui jurait totalement avec l'air joueur et malicieux qu'il avait adopté. Une seconde plus tard, les branches se mirent à trembler. Le bruit était impressionnant, et les cris de la canopée se rapprochaient insidieusement.

Sanada eut à peine le temps d'apercevoir des dizaines d'ombres qui s'animaient entre les feuilles qu'une pluie de branches vint s'abattre sur lui. Se protégeant la tête de ses bras, il prit la fuite, poursuivi par une horde goguenarde qui continuaient leur harcèlement.

- HARUKA !!!!!
Cria Sanada au milieu de la forêt pour tenter de la repérer dans la jungle.

Au hasard de sa fuite, il repéra une chevelure rouge chatoyante qui contrastait parfaitement avec le vert environnant. Remerciant l'hérédité capillaire de son amie, il fonça dans sa direction pour la rejoindre.

- Ha...ru...ka… dit-il complètement essoufflé. Je crois….qu'il faut qu'on parte.
Devant le regard curieux de l'Uzumaki, il se contenta de pointer du doigt le fond de la forêt.

Fourmillant tel une marrée de fourrures noires, de tout petits singes, armés de bâtons, fonçaient dans leur direction, bien décidés à chasser les étrangers venus voler leur met le plus précieux.
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Tandis que j'effectue ma petite cueillette de larves bizarres, je recherche attentivement quelques escargots, crapauds, araignées ou autres créatures mal-aimées. Pourquoi ? Tout simplement parce que j'aimerais faire tomber une pluie d'êtres répugnants sur Sanada... Un sourire espiègle apparaît sur mes lèvres. Il veut me faire cuisiner ? Ok, mais il va le regretter. Evidemment, je garderai quelques bestioles à ajouter discrètement au plat de mon ami. Fière de mon idée, un rire machiavélique -ou pas- s'échappe de mes lèvres. Cette sortie est décidément des plus rafraîchissante !

Sur mon chemin, j'offre un sublime high-kick à un macaque qui semblait déterminé à voler les créatures destinées à sauver les plantations de mon ami. L'animal s'écrase sur le sol. Je suis quand même Jonin et Intendante d'Uzushio, c'est pas un singe qui va faire sa loi.

"Non mais oh, pour qui il se prend, celui-là ?"

Je m'apprête à poursuivre mon chemin, m'enfonçant toujours plus dans la mangrove, lorsqu'une voix s'élève. Ouach ! Il a de la voix, le Genin ! Je m'immobilise et m'installe tranquillement sur une branche pour déguster un fruit que j'ai attrapé quelques mètres plus loin. Quoi ? J'ai senti, avec mes sens mystiques, que mon ami se dirige vers moi. Bientôt, je l'aperçois. Je ne l'ai jamais vu se mouvoir aussi vite. Impressionnant !

- Ha...ru...ka… Je crois….qu'il faut qu'on parte.

Je place ma main droite au niveau de mon front, observant ce qu'il se passe au loin. On dirait qu'une armée de macaques se dirige vers nous. Mes joues se gonflent. Un sourire apparaît sur mon visage bien que j'essaie de le contenir. Je rêve où il se fait poursuivre et martyriser par des singes ? Je ne peux me contenir que quelques secondes avant d'exploser de rire.

"BOUAHAHAHAHAH !"

Les larmes aux yeux, je me moque ouvertement de lui.

"T'es sérieusement en train de fuir face à des macaques ?!" Je continue à rire, me balançant sur ma branche avant de me retrouver la tête à l'envers, tenant en équilibre grâce à mes jambes. "Trop drôle !!!!" Tout en continuant à rire, je balance une de mes trouvailles, un crapaud, sur le Masamune. "Ils sont beaux, les Genin d'Uzushio !" Je n'ai clairement pas peur de ces bêtes qui poursuivent mon ami. J'ai affronté bien pire. J'attrape une branche et je la lance sur Sanada, imitant les bestioles qui lui bondissent après. "OUH OUH OUH ! Moi grosse guenon trop dangereuse ! OUH OUH OUH !"

Utilisant mes abdos pour ramener mon buste vers mes genoux, j'attrape la branche de mes deux mains avant de faire une acrobatie. Les pieds sur la branche, légèrement écartés, les poings à la taille et la tête orientée vers les singes, je souris. J'effectue une première acrobatie puis une seconde, esquivant les bâtons des singes.

"Les gars, c'est un très mauvais plan de s'en prendre à un de mes amis..."

Je fonce dans le tas et j'envoie une puissante vague de chakra, emplie de pulsions meurtrières, paralysant les bestioles sur le coup.

"C'est comme ça que je les aime, les chimpanzés... Immobiles, silencieux, mignons~" Je marque une pause, me tournant vers mon camarade avec un air triomphant. "Faudra que je t'apprenne ça !"

Technique:
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L'androgyne regarda avec des yeux rieurs le groupe de primate qui semblait maintenant figé tel une armée de sculptures de terre cuite.
Le genin s'approcha d'un animal pétrifié. Le regard pivotant de droite à gauche en signe d'incompréhension, l'animal ferma les yeux à l'approche de la main de l'homme.
Attendant le coup qui allait l'assommer pour de bon, il ne ressentit qu'une sensation de caresse sur son pelage au niveau de sa tête. Sans ce maudit sort, il n'aurait jamais toléré qu'un vulgaire et chétif animal sans poil ne le touche, lui, le mâle alpha de la tribu des mangeurs de limace.

- Le Kanashibari... J'aurais dû y penser. Dit Sanada en regardant son amie tout en continuant les caresses humiliantes qu'il croyait vertueuses. Je l'ai appris en cours collectif à l'académie. C'était Myōshin Junko la prof. Quelle classe cette femme. Dit-il en se remémorant les moments qu'il avait passés avec la dame au cerisier. Je sais pas si j'aurais pu arrêter autant de monde par contre. Des fois, je te jure, tu fais peur comme Hatsumomo la brindille. Je me demande d'où vous sortez toute cette puissance.


Il s'approcha d'Haruka pour la pousser amicalement de l'épaule.
Étrangement, il ressentait une certaine fierté d'avoir l'Uzumaki comme proche confidente. L'admiration qu'il avait pour sa puissance et son entrain ne faisait que renforcer le lien qu'il avait noué avec elle.
Dans chaque circonstance, des bureaux chics de la tour du Senkage, au bas-fond du port, jusqu'à une île remplie de primates territoriaux, son aplomb ne baissait pas d'un iota et elle semblait traverser la vie comme une flèche dans le tumulte des vagues. Fendant chaque obstacle l'éloignant de sa direction.

- Je pense qu'on a assez de limaces de toutes manières. Allez, on rentre. Si tu veux manger avec moi sur mon toit, je me dévoue encore pour la bouffe. C'est pas que t'as gagné ! C'est juste que j'ai pas envie de m'empoisonner avec une bouillie fade après une telle journée…

Il avait dit la dernière phrase à voix-basse, mais assez haute pour s'assurer que son amie l'ai entendu. C'est dans le rire et la bonne humeur qu'ils repartirent, portés par la douce brise d'été qui soufflait au large du village caché.

Lorsqu'ils arrivèrent au port, les quais étaient étonnement pleins de civils.
Si la plupart des habitants prenaient la liberté d'aller et venir entre les bateaux de commerce, il était rare de voir autant de gens attroupé au même endroit. La masse plutôt compacte formait un demi-cercle qui empêchait le jeune genin de voir au travers.
Cependant, il entendit distinctement des notes de musique, des son étranges qu'il ne connaissait pas. Des artistes profitaient souvent des navires marchands pour voyager et ainsi faire découvrir leur art contre quelques ryos dans un pays lointain, Sanada avait déjà été témoin de ce genre de manifestation artistique, mais ce qu'il entendait était tout à fait inconnu, les sonorités comme le langage du chanteur. Il se dégageait une énergie certaine du rythme et de la mélodie.

S'approchant avec curiosité, il distingua une troupe de musiciens et un chanteur qui ressemblait à un nain des contes. Petit et portant une barbe démesurée, il dansait de gestes saccadés, un tambourin à cloche dans une main, une bouteille de liquide rougeâtre dans l'autre.

Sanada était captivé par ce spectacle si étrange. Les musiciens buvaient en même temps qu'ils jouaient, et leur morceau s'en ressentait ! Mais ce n'était pas le désordre ivre des marins qui marchaient au petit matin. C'était une ivresse joyeuse, ouverte, qui invitait les gens à ne plus penser, à simplement jouir du moment.
Sanada regardait la foule, peu à peu, se mettre à danser. Lui ne savait pas trop comment faire, mais son corps avait une envie folle de bouger aux rythmes des instruments étranges. Il n'avait connu que la musique religieuse, qui l'apaisait profondément. Aujourd'hui, il découvrait que c'était bien plus que cela.

Que le sifflement mélodique des dieux transmis par ces morceaux de bois et de métal étaient béni, et que chanter la religion revenait à prier sur une prière.
Ce n'est pas la voix de sa mère qui était bénite.
C'était la musique en elle-même.

Tendant la main en s'inclinant, il regarda son amie avec un air faussement séducteur, avant de l'inviter à danser pour se mêler à la douce folie qui gagnait peu à peu les spectateurs conquis.

The Wine Song:
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"...Des fois, je te jure, tu fais peur comme Hatsumomo la brindille. Je me demande d'où vous sortez toute cette puissance."

Je hausse un sourcil, l'air interrogateur, avant de prendre une voix plutôt grave.

"Hein ???? Si tu maîtrise cette technique, t'aurais dû l'utiliser..." Incrédule, j'ai du mal à croire ce que je viens d'entendre. Il était tellement affolé qu'il en avait oublier les jutsu qu'il a dans la poche ? Ce doit être ça l'explication au fait qu'il soit encore Genin malgré ses compétences. Perte de moyen ou idiotie, je sais pas trop. Mais bon, même faible ou stupide, je l'aime bien Sanada. C'est un bon pote. "Par contre, ça fait un baille que j'ai pas vu la blondinette. Elle fait si peur que ça ? Parce que là, j'ai l'impression que tu te moques de moi."

Je souris à mon ami quand il me pousse légèrement de l'épaule et, je le pousse à mon tour. J'aime ces petits moments de complicité entre nous. Ils sont simples, il n'y a rien d'extraordinaire et pourtant, je les trouve tout à fait géniaux. Je ne les échangerais pour rien au monde, ce sont nos moments à nous. Des moments calmes et chaleureux dans nos vies agitées.

- Je pense qu'on a assez de limaces de toutes manières. Allez, on rentre. Si tu veux manger avec moi sur mon toit, je me dévoue encore pour la bouffe. C'est pas que t'as gagné ! C'est juste que j'ai pas envie de m'empoisonner avec une bouillie fade après une telle journée…

Je réponds au commentaire de Sanada en riant. Il n'a pas tord, bien au contraire, je trouve que c'est un choix tout à fait judicieux. Même si, je suis sûre qu'en comptant, j'aurais un nombre de limace plus important. Après, je promets pas que ce soient les limaces qu'ils cherchent, mais j'en ai un certain nombre. Cependant, je ne fais pas le moindre commentaire, laissons-le profiter de sa victoire -et puis j'ai pas envie de me ridiculiser en découvrant que ce ne sont pas les bonnes-.

Le trajet est reposant contrairement à cette chasse à la limace. Il ne faut pas croire que nous sommes silencieux, ça non. Nous parlons, nous rions, mais nous ne courrons pas dans tous les sens à la recherche de limaces et nous ne combattons pas des macaques.

Arrivés au port du village, c'est la fête. Des artistes itinérants sont là, ils se donnent en spectacle. Instinctivement, nous nous approchons d'eux. Notre village n'est pas spécialisé dans les arts, mais de nombreux artistes passent par Uzushio dont le commerce florissant est plutôt bon pour eux. Mais, si je m'approche, le spectacle est en réalité plus auditif que visuel. Le Masamune m'invite à danser, je penche la tête sur le côté.

"Tu sais danser ?"

Sans attendre de réponse, je saisis sa main et pose mon autre main sur son épaule. Puis, je commence à danser, lentement mais tout en essayant de rester sur le rythme, prenant un peu de temps pour que nos mouvements se synchronise, avant de me laisser porter par l'ivresse de la musique. Lorsque Sanada est sur la même longueur d'onde que moi, je me donne l'opportunité d'exécuter quelques figures réservées aux danses de couple. Je ne suis pas une danseuse de génie, mais lorsque j'étais petite, j'embêtais mon frère pour qu'il danse avec moi, alors je connais quelques pas et pirouettes.
Lorsque le morceau de musique s'achève, mon estomac gargouille. C'est que tout cela m'a donné faim...

"Tu sais, tu me donnes parfois l'impression d'être comme l'eau, comme l'océan. C'est rafraîchissant, mais très apaisant en même temps."

L'eau est le meilleur élément qui soit. Il est calme et apaisant, mais il peut aussi se déchaîner et causer beaucoup de dégâts. Il est également rafraîchissant et peut être façonné comme on l'entend. Il est partout. Toute chose contient de l'eau.
Bientôt, nous arrivons sur le toit de mon cher ami.
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Technique à enseigner:



La soirée était douce. Sur le grill, quelques mets grillaient, laissant une alléchante odeur de poisson au citron et piment emplir les narines des deux Uzujins.

Sanada regardait sa végétation luxuriante qui allait maintenant pouvoir reprendre du poil de la bête. Il allait se jeter dans un des hamacs quand un bruit de verre cassé attira son attention.

S'approchant de la rambarde, il invita son amie de la main pour qu'elle soit témoin de la scène. Il ne savait que trop bien ce qui allait se passer, mais cette fois-ci, il allait intervenir, cette fois-ci, le salaud n'allait pas s'en sortir comme ça.
En face du jardin secret de Sanada, le plus haut et plus prestigieux appartement de l'habitation était depuis peu occupé par un riche marchand. Celui-ci hurlait tellement sur ses employés de maison que plusieurs fois Sanada avait failli intervenir. Mais bien sûr, il ne pouvait agresser un civil qui ne faisait rien d'illégal.

Une fois n'est pas coutume, le jeune bourgeois semblait en avoir après une jeune servante. Le propriétaire des lieux criait tellement fort qu'ils n'eurent aucun mal à entendre ce qu'il disait.

- …. Non mais voilà pourquoi tu n'es jamais payée ! Mon kimono doit être impeccable pour ce soir ! Je dois être le plus beau ! Tu n'arrives pas à comprendre ça ? C'est bien la raison pour laquelle tu me sers et tu me serviras toute ta misérable vie. Dégage le laquais !


L'effroyable bonhomme sembla continuer de se préparer comme si de rien n'était. Sanada regarda son amie et, plongée au fond de son regard ambre, il eut une idée de génie.

- Regarde ! Lui dit-il en indiquant une toile fixée au mur d'en face qui servait de toit de fortune pour une échoppe fermée. Il faut remplir cette toile d'eau. Il ira forcément s'abriter dessous. Je vais attendre qu'il sorte pour invoquer un nuage de pluie. Il sera trop loin pour rejoindre sa porte et donc, il va logiquement se foutre sous la bâche… Et là... BAM ! Tu balances un truc pour la déchirer. Ce couillon sera bien le plus beau pour sa soirée mondaine. Vise avec un Mizzu rappa en direction de la toile pour la remplir.

Sanada ignorait si son amie connaissait la technique de base du Suiton, mais en réponse, elle sembla intéressée.
Il prit donc le temps de lui montrer les mudras adaptés, la position de la main sur le côté de la bouche et la position de la langue nécessaire à la bonne exécution de la technique. Haruka était une shinobi confirmée, sa maîtrise du chakra était une des plus fines que Sanada n'avait jamais vu, il n'avait donc aucune crainte quant à sa réussite.

Pour l'exemple, il exécuta la technique en direction de la toile, le jet s'écrasa contre le mur, et l'eau ruissela jusqu'au' tissu tendu en contrebas.

- Voilà, tu fais ça plusieurs fois pour bien remplir la toile. Moi, je vais de ce côté pour guetter l'arrivée de sa diligence. Si on peut réussir à la faire devant les gens qui l'accompagnent, c'est encore mieux. Je vais invoquer un nuage de pluie, mais faut attendre le bon moment, trop tôt et il ne sortira pas, attendant la diligence devant sa porte, trop tard, il va courir vers l'angle où s'arrêteront les chevaux. Si on réussit et qu'il se met sous la toile, la diligence viendra le chercher pour sûr, et là, on verra qui à l'air misérable !

Sanada se mit à rire d'excitation à l'idée de voir cette énergumène arrosée. Il se posta à quelques mètres de son ami, fixant alternativement la porte d'entrée du bourgeois, l'angle de la rue, et les gestes d'Haruka qui commençait la pratique de la Vague du Chaos.
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- …. Non mais voilà pourquoi tu n'es jamais payée ! Mon kimono doit être impeccable pour ce soir ! Je dois être le plus beau ! Tu n'arrives pas à comprendre ça ? C'est bien la raison pour laquelle tu me sers et tu me serviras toute ta misérable vie. Dégage le laquais !

Je ne vois pas l'homme, je ne veux pas le voir. Entendre sa voix insupportable m'est plus que suffisant. Je hais ce genre de personnage et, si j'étais la destinataire de ses propos, je l'aurais déjà encastrée. Même sans maîtriser les arts shinobi, il existe de nombreux moyens de faire mal et comme je suis de type rancunière, sanguine et assez brutale, ça picote quand je m'énerve. Si je n'étais pas kunoichi, je lui aurais déjà sauté à la gorge pour lui faire comprendre que c'est qu'un abruti et qu'il devrait se calmer avant d'avoir des problèmes. Hélas, je suis une tueuse de l'ombre, je possède des aptitudes mystiques et je n'ai point le droit de m'en servir sans raison contre quelques civils aussi injustes peuvent-ils être.
Les sourcils plissés, je ne cache pas mon mécontentement. Je crois d'ailleurs déceler ce même état émotionnel chez mon camarade cependant, je crois percevoir une lueur particulière dans ses yeux, celle qui dit "j'ai un plan qui déchire" et personnellement, j'adore voir ce genre de lueur dans le regard des autres. Me penchant vers lui, j'écoute son idée avec attention.

- Regarde ! Il faut remplir cette toile d'eau. Il ira forcément s'abriter dessous. Je vais attendre qu'il sorte pour invoquer un nuage de pluie. Il sera trop loin pour rejoindre sa porte et donc, il va logiquement se foutre sous la bâche… Et là... BAM ! Tu balances un truc pour la déchirer. Ce couillon sera bien le plus beau pour sa soirée mondaine. Vise avec un Mizzu rappa en direction de la toile pour la remplir.

"ça me plait, mais..."

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase. Sanada est intelligent en plus de posséder des aptitudes remarquables. Il a anticipé le fait qu'il soit possible que je ne maîtrise pas le Mizu Rappa et, il me montre comment faire pour cracher un bon gros jet d'eau. Cependant, je penche la tête sur le côté, pensive ou plutôt étonnée. Cela vient peut être un peu tard, c'est vrai, mais faut le temps que ça monte au cerveau.

"Je t'avais dit que mon chakra était d'affinité Suiton ?!"

Il n'est pas impossible que j'ai déjà râlé devant lui sous prétexte que je ne maîtrisais aucune technique de mon affinité élémentaire mais cela me perturbe de ne pas m'en souvenir, je suis parfois bien tête en l'air. Enfin bref, j'ai assez perdu de temps comme cela et je ne compte pas ruiner le plan de mon ami. J'effectue les mudras du Dragon, du Tigre, puis du Lièvre, en concentrant mon chakra dans ma bouche, gonflant les joues avant d'effectuer un premier jet d'eau.

"..."

Il ne va pas bien loin. Je prie intérieurement pour que Sanada n'ait rien vu, sachant pertinemment que c'est stupide d'espérer cela sachant qu'il a pris du recule pour avoir une meilleure vision globale et pour se préparer à intervenir. Je me concentre davantage. Je respire bien et je condense toute cette eau. J'attends que ma bouche ne puisse plus rien contenir, pas une molécule de plus, avant de tout recracher. Cette fois, c'est mieux même si mon Mizu Rappa n'égale pas celui de mon camarade. Je réitère l'expérience. De toute façon il faut que je charge la toile en eau et pas qu'un peu. Je profite donc des coups à tirer qu'il me reste pour affiner ma maîtrise globale de la technique. Au final, je trouve ça amusant. Ce n'est pas un jutsu qui requiert beaucoup de chakra, bien au contraire. Et, pourtant, il génère une certaine quantité d'eau et avec la pression, je suis sûre qu'il peut repousser quelqu'un sans trop de difficulté. Je m'imagine déjà, sans grande peine, faire taire quelqu'un qui m'agace d'un vulgaire jet d'eau. Faudra absolument que je remercie mon ami !

En parlant d'ami, c'est à lui de jouer. J'ai hâte de le voir employer une de ses fameuses techniques de Ranton.
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Masamune Sanada
Masamune Sanada
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Les années de pratique martiale rendaient Haruka à la fois forte, mais aussi extraordinairement doué dans le contrôle du chakra.
Les premiers essais ne furent pas tout de suite couronner de succès et Sanada ne put s'empêcher de rire face à cette vision de la jonin crachant un jet assez fin et esthétique, mais aucunement efficace.

- Tu ferais une bien belle statue ! Dit Sanada entre deux lattes de calumet.

Sanada admirait son amie mais jamais ils ne laissaient passer une occasion de se moquer l'un de l'autre, il fallait respecter la tradition en toutes circonstances.
La toile suspendue fut cependant remplie à une allure remarquable et ils attendirent pendant de longues minutes la sortie du tortionnaire des ménages, le genin observant son amie parfaire la maîtrise naissante de la technique.

Après un interminable moment, l'homme ouvrit la porte principale de son habitation. Habillé d'un kimono blanc immaculé ornementé de fils d'or, il tempêta contre son personnel de maison une dernière fois avant de s'élancer dans la rue peu fréquentée à cette heure tardive.
C'est lorsqu'il dépassa l'abri, qui était à mi-chemin de son domicile et du coin de la rue que le genin se décida.

Sanada se releva. Concentrant son chakra dans ses mains, il effectua les mudras nécessaires à l'invocation de ses alliées éthérés et lança sa main gauche en l'air, paume vers les cieux.

Une vague humide perceptible explosa autour de lui tout en légèreté tandis qu'un fin filet nuageux semblait rejoindre le ciel.

Puis plus rien.

Sanada, lui, ressentait cette part d'âme s'échapper vers les cumulus, cette sensation de légèreté qui dépassait de loin l'ivresse de l'herbe calcinée.

Quelques secondes passèrent, mais soudain, de gros nuages gris apparurent.

D'abord de la taille d'un gros ballon, ils enflèrent rapidement, gonflant sous les yeux des uzujins en autant de volutes blanches opaque et bouillonnante. Enfin, une grosse goutte tomba sur la capuche de Sanada, puis une deuxième, suivi par d'innombrables de ses sœurs qui ne tardèrent pas à s'abattre sur tout le quartier.

Le bourgeois méchant-homme sembla interloqué pendant une seconde, laissant l'eau trouble se fondre dans le tissu précieux. Affolé, il sembla chercher autour de lui une échappatoire. Sanada pria silencieusement pour qu'il ne rentre pas chez lui, mais opte pour l'abri de fortune.
À mesure que l'énergumène retournait vers son domicile, mais s'approchait aussi de l'abri, le suspens se faisait palpable autour des deux shinobis qui fixaient la scène, captivés par l'enjeu pourtant léger qu'ils ‘étaient eux-mêmes fixé.

Les pas se firent plus précipités à mesure que la pluie commençait à éclabousser les flaques de sa propre création. Le cœur de Sanada s'emballa.
Le bourgeois arriva à hauteur de l'abri, il s'arrêta un instant, mais sembla vouloir repartir. Enfin, il s'enfonça sous la bâche tendue, se préservant de l'élément aqueux momentanément, croyait-il.

- Si on utilise un instrument coupant, la marque de la déchirure pourra nous être incombée. J'ai une meilleure idée. Si ensemble, on envoie une vague du chaos, la quantité d'eau va alourdir la toile qui est déjà sur le point de craquer, regarde. Lui dit-il en indiquant du doigt les lanières qui s'apprêtaient effectivement à céder. Comme ça, tout est “naturel”, et il ne pourra maudire que les….

Sanada s'arrêta net.

Une diligence ouvragée venait de poindre à l'angle de la rue.

Le bourgeois, apparemment soulagé, lança des cris d'appel en agitant les bras, il hésitait vraisemblablement à ressortir quelques secondes sous la pluie pour être plus visible.

Après de longs gestes désespérés, le carrosse de bois se remit à rouler sous l'impulsion des chevaux. Le soldat des Cinq regarda son amie en composant les mudras nécessaires à l'accomplissement de la vague du chaos.

C'était le moment ou jamais.

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Mon regard se leva, se posant sur le ciel où des nuages de pluie commençaient à se réunir, invoqués par mon ami. J'observais les objets célestes se réunir avant de gonfler, s'emplissant d'eau. Une goutte tombe, puis une seconde. Il pleuvait. Je tendis les paumes de mes mains vers le ciel, laissant l'eau s'abattre dessus en même temps qu'elle s'abattait violemment sur mon visage, toujours orienté vers le ciel. Je ne cherchais pas à m'abriter, je profitais de la douce sensation que me procurait cette douche froide. Je laissais l'eau emporter les mauvaises ondes qui m'habitaient jusqu'alors.

L'histoire de quelques instants qui me parurent durer une éternité, j'oubliai le but de toute cette mise en scène, faisant le vide dans mon esprit jusqu'à atteindre un état de sérénité extrême. Cependant, je revins à moi et à mon naturel agité lorsque Sanada vint me parler. Mon regard se posa alors sur le méchant bonhomme, puis sur le Masamune. Il se promenait d'un homme à l'autre. Alourdir la toile, hein ? L'idée me semblait plutôt raisonnable.

Me perchant sur un fil reliant deux poteaux, fil servant à accrocher quelques banderoles et autres "décorations", j'observais ma cible. J'inspirai, expirai. Sans quitter l'insupportable des yeux, je me remémorai le fonctionnement du jutsu puis, quand le genin fut fin prêt et qu'il me fit signe, je crachai un fin mais relativement puissant jet d'eau sur la toile en espérant que son eau -que j'avais chargé au préalable- se déverse sur le précieux.
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Sous la pluie battante, Haruka cracha un long jet qui toucha sa cible. Comme il l'avait espéré, le tissu s'affaissa sous le poids de l'élément aqueux et tomba sur l'energumène qui poussa un cri sous l'effet de la douche glacée qu'il venait de recevoir.
Les chevaux de la diligence furent éclaboussés aussi, provoquant leur panique. Ils se cabrèrent avant de s'enfuir, ballottant la diligence sur les routes pleines de flaques du village. Le tortionnaire, lui, tenta pendant plusieurs secondes de s'extirper du tissu sale et trempé qui venait de s'abattre sur sa misérable personne. Lorsqu'enfin, il fut libre, la diligence avait disparu, tout comme sa superbe.

Sanada ne put s'empêcher de lâcher un éclat de rire. Il se baissa pour pouvoir rire à son aise tout en se rapprochant de son amie.

- Oh la la, je n'aurais jamais cru qu'une leçon de morale puisse être aussi hilarante. Dit-il en s'effondrant littéralement sur l'épaule de la kunoichi.

Les employés de maison étaient aux fenêtres. Les sourires qu'ils arboraient en disaient long sur les actes des jeunes ninjas qui auraient pu paraître cruels. Au contraire, Sanada était fier. Il n'avait jamais vraiment supporté les discours creux sur la non-violence et les bienfaits du dialogue. Il y avait certaine personne qui méritait une plongée dans le réel douloureuse, faute de s'être assez cogné à la vie, trop choyé par la hiérarchie sociale du Sekaï. C'est une raison pour laquelle Sanada aimait le chakra et l'art du combat. Loin des statuts et des fortunes, les coups étaient d'une objectivité rare, et un daimyo, si puissant soit-il, restait à la merci de la fidélité de ses plus fins soldats.

Le bourgeois méchant-homme rentra précipitamment chez lui, criant à qui voulait l'entendre qu'il ne voulait plus voir personne jusqu'à nouvel ordre.
Lentement, la pluie devint plus fine, puis, les nuages s'estompèrent rapidement, laissant le voile noir, partiellement éclairé par les lumières de la ville, reprendre sa domination sur les cieux.

- Je savais que tu allais taper dans le mille. Surtout, s'il s'agit de ton affinité.
Lui dit-il en dépliant le hamac sous le toit végétal. Il s'allongea avant d'allumer son calumet, puis reprit. Cette journée était aussi belle qu'épuisante. Si tu veux dormir ici, ton hamac t'attend, comme d'habitude. Il faut que je me repose, avec l'examen qui arrive, je vais devoir m'entraîner encore plus. Lui dit-il avant de s'enfermer dans une bulle de fumée opaque, rituel précédant son entrée dans le monde des songes.

Pour la première fois depuis l'annonce de l'examen, il dormit profondément, sans angoisses le saisissant au milieu d'un rêve. L'amitié avait un pouvoir bien plus fort que ses plantes pour l'apaiser.
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L'homme grognon, comme prévu, eut droit à une belle petite douche froide. Il se débat, sous la toile, comme un animal prit au piège. Quelle vision pathétique ! Je jette un coup d'oeil à Sanada, qui est plié de rire, lui souriant. J'ai réussi à envoyer un beau jet d'eau, assez puissant. C'est assez positif, bien que je ne puisse pas en retirer un sentiment de fierté, ceci n'étant qu'une technique de base de mon affinité, que j'aurais pu maîtriser bien plus tôt. De plus, si je suis heureuse que mon camarade m'ait enseigné ce jutsu,c'est pour le moment insuffisant. Ce n'est pas avec cela que je pourrai défendre mon village contre toute attaque, ni ce qui me permettra de faire disparaître les différentes menaces qui pèsent sur le monde.

Je n'ai pas de doute sur la valeur du Mizu Rappa néanmoins, l'usage que nous en avons fait aujourd'hui est loin d'honorer cette technique. Je ne regrette pas notre action, mais dans un sens, je trouve cela bas, très bas. Et, même si des civils semblent plus que satisfaits de notre intervention, je n'en retire pas la satisfaction à laquelle je m'attendais. Le goût de la victoire est fade, très fade...

Je regarde le sale type rentrer en jurant, d'une expression pleine d'indifférence, avant de passer une main dans mes cheveux, légèrement embarrassée. Est-ce le poids de mes nouvelles fonctions qui me fait changer, lentement mais surement ? Ou peut-être le sang qui s'accumule sur mes mains ? Je ressens un mélange de peur et d'excitation. Je ne sais pas vraiment où je vais, mais j'y vais. Il ne me reste plus qu'à prier pour ne pas finir comme les sunajin ou les tetsujin.

C'est mon ami genin qui me ramène à la réalité.

- Je savais que tu allais taper dans le mille. Surtout, s'il s'agit de ton affinité. Cette journée était aussi belle qu'épuisante. Si tu veux dormir ici, ton hamac t'attend, comme d'habitude. Il faut que je me repose, avec l'examen qui arrive, je vais devoir m'entraîner encore plus.

La joie et l'enthousiasme dont le Masamune faisait part sont contagieux. Je regagne aussitôt mon énergie et ma bonne humeur, chassant le voile sombre qui recouvrait mes pensées jusqu'alors. Je fais un clin d'oeil au garçon.

"Il faut dire que j'ai eu un bon prof."

Mon regard se lève jusqu'au ciel. Le temps passe très vite quand on s'amuse, beaucoup trop vite. Malheureusement, j'ai encore du travail qui m'attend et je ne peux pas me permettre de faire une sieste ici, au risque de ne jamais finir ce que je dois faire.

"Je vais devoir partir, mais ta proposition me fait plaisir. Merci pour cette journée et, à bientôt."

Je m'avance vers le rebord du toit avant de sauter pour descendre dans la rue, me fondant dans la foule.
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