Les beaux jours au pays du Tourbillons, le paysage se prêtait à merveille à toutes les activités quotidiennes au Port dont l’air Marin venait caresser dans le bon sens les rues occupées par tous les Commerçants occasionnels revendant leur butin du jour où circulant pour prendre le large. Au milieu de tout ce remue-ménage pouvait-t-on apercevoir la silhouette distinctive d’un Borgne qui avec les années vécues ici se faisait reconnaître de tous. La peur était de mise durant les premiers temps de son intégration et cela se comprenait en voyant cette montagne arborant une arme presque aussi grande que lui et dégageant une aura aussi malsaine au naturel et de manière inconsciente. Par la force des choses, il se retrouvait aujourd’hui, non pas pour retourner affronter les bestioles sous-marines qui n’attendaient que lui mais sur ordre du « binoclard » comme il aimait l’appeler depuis qu’on lui avait enseigné ce terme désignant son supérieur par excellence. Aujourd’hui il devait accueillir et prendre sous son aile trois jeunes recrues et former une équipe pour faire des missions au nom du Village des Tourbillons. Aussitôt dit, aussitôt pouvait-on le voir se perdre et glisser lentement vers la porte du Bar qu’il affectionnait tant, défonçant la porte d’un coup de pied qui envoya voler au fond de l’établissement les quelques jeunes qui jouaient juste en face. Le rire niais distinctif devant le vol plané auquel il avait assisté et la soif le firent s’approcher rapidement du comptoir et fixer dans les yeux son vieil ami à qui il devait sa santé, son Rhum.
« L’même chose l’pochtron ! » lanca Zen’ au Barman qui pouffa de rire en entendant l’ineptie que venait de raconter l’un de ses meilleurs mais désastreux client surtout. Le Sauvage laissa l’Homme travailler et zieuta les alentours, toujours en état d’alerte pour des questions de réflexes animal. Il n’en paraissait pas de mine, mais l’addiction des jeux de hasards avait fini par atteindre le survivant de « Nume » qui observa rapidement les tables et les parties en cours avant d’y voir une place libre pour jouer, tandis qu’à cet instant Senku revenait avec les apéritifs habituels et le tonneau de Rhum qu’il réservait spécialement pour cette occasion. Le géant se mit à beugler, posant « bagage » à table et faisant trembler la table tandis qu’il se permit de se servir des plis de la robe de la Demoiselle qui lui faisait flanc sur la gauche pour y essuyer ses mains couvertes de poussières due à sa cueillette le matin même dans les forêts de l’Archipel plus à l’Est. « J’mise … tr…troi.. MERDE j’mise ça ! » grogna Zenjuro incapable de compter en alignant la monnaie sur la table avant de prendre ses cartes, imitant ses adversaires qui souriaient en chœur… ils connaissaient bien l’énergumène et savait qu’il venait ici de la même manière avant de repartir sous le sou. L’ambiance était palpable, le brouhaha d’en dehors du Bar semblait s’interrompre alors que la partie battait son plein, certains tentant leur chance pour se refaire une santé au niveau de la composition de leurs cartes. A cette phase s’ajouta un temps de réflexion intense qui faisait opposition au Jonin qui continuait à boire en lâchant un rôt qui recoiffa la Belle qui était toujours assise au même endroit et qui pour le coup, tomba littéralement dans les pommes, évanouie, inconsciente, complètement perdue.
« Bwahaha ! ‘core trop jeune l’petiote ! C’va t’fair’ du bien, dors ! Bwahahaha ! » s’exclamait l’Epéiste qui n’arrivait plus à se retenir de rire. Les joueurs abattaient leurs cartes, alignant respectivement un Brelan et un carré d’As alors que d’un seul claquement sur la table, la lueur sombre dans son regard, le Nodachi irradiant d’une sinistre énergie, « Nono’ » le partenaire de Zenjuro avait finalement prit la main et avait littéralement posé une Quinte Flush Royale, qui fit tomber les autres pigeons, mais pas pour les mêmes raisons. Vidant tranquillement sa choppe dans ce carnage du jeu de hasard, l’Uzujin souri et lança ses cartes avant de se lever. « Hep Sentruc on s’rmet ça quand’t’veux ! » conclut la perche vêtu d’un Kimono bicolore au symbole caractéristique de paix sur son dos avant de défoncer la seconde porte du Bar, faisant s’envoler après les mioches de tantôt quelques Commerçants qui faisaient affaire, les encastrant avec la Porte dans le mur voisin sous les rires de Zenjuro qui se hâtait de se rendre à son rendez-vous. « P’tain bordel p’r une fois qu’j’suis bien, bon, j’récup’ d’sous ‘va dir ‘qu’c’est ok ! » beugla-t-il dans les rues en marchant d’une manière ni nonchalante que personne ne pouvait croire que cet Homme, arrivant à la place centrale du Port, armé de son tonneau de Rhum sur son dos et attaché avec un cordage, allait enseigner quoi que ce soit.
Naminé avait reçu une nouvelle assignation d'équipe. Un certain Zenjuro serait son sensei. Elle ne le connaissait pas et ne pensait pas avoir entendu parler de lui. Ce qu'elle savait c'est qu'elle avait plutôt intérêt à être à l'heure le lendemain pour rejoindre la place du port et y retrouver ses nouveaux compagnons! Comme à son habitude, sa bonne humeur l'emporta et elle se mit à s'imaginer plein de chose sur comment serait ses coéquipiers, ce que le sensei allait leur enseigner, les missions qu'ils feraient ensemble! Bref, plein de chose qui la ravissait profondément. Enfin, elle allait pouvoir se distinguer des autres Omura, faire des missions et surtout satisfaire ses parents qui avaient finis par penser que personne ne voudrait d'elle dans une équipe. Ceci peut paraitre cruel, mais il ne faut pas oublier que Naminé était une jeune fille maladroite et un peu tête en l'air, gentille certe, mais elle manquait cruellement d'expérience. Autant de chose qui ne faisait pas d'elle la meilleure candidate pour les autres équipes du village. En tout cas, son voeux fut exaucé, elle avait une équipe et elle comptait bien se donner à fond pour pouvoir aider ses compagnons et bien sûr prouver sa force!
Le lendemain, elle se hâta de se préparer et tout le reste, elle enfila un vulgaire pantalon noir serrée, un débardeur noir et enfila sa veste de kimono, elle enfila ses sandales ouvertes et positionna son bandeau autour de son bras. Oui, pas dans les cheveux, elle était trop bien coifée pour ça... La blondinette se dépêcha de rejoindre la place du port, elle devait y trouver ses compagnons et elle en était toute excitée, une vraie gamine quoi. Sur le trajet vers le port, elle croisa d'innombrable personne, elle tenta d'essayer de voir si l'une d'entre elles ne pouvaient pas être son sensei...c'était impossible évidemment, mais elle s'amusa à le faire. Car oui, elle avait idéalisé son futur maître, Zenjuro...un nom de garçon déjà, elle le voyait grand, musclé, beau et gentil, pédagogue et très puissant. Peut-être un pro-suiton ou Raiton? Alors qu'elle fantasmait sur une personne qu'elle n'avait jamais vu, elle bouscula quelqu'un qui s'empressa de lui montrer son mécontentement. La petite tête blonde se confondit en excuse, décidément...mieux valait regarder la route. Elle accéléra le pas, l'heure tournait et si elle continuait à perdre autant de temps, elle serait vraiment en retard. Ce qui la foutait mal pour une première rencontre...
La place du port est un endroit très animé, de jour comme de nuit (bien que Naminé n'y soit jamais allait de nuit...trop jeune pour ça), les marins, pêcheurs, soulards et autres énergumène de la société d'Uzu étaient rassemblés ici. C'est vrai que pour un premier rendez-vous, cette place n'était pas forcément bien choisis mais bon qui était-elle pour juger son sensei...après tout il devait avoir ses raisons non? Naminé se planta sur un banc, observant les alentours, astiquant sa tenue et essayant de faire bonne figure. Elle balaya les alentours du regard en espérant voir apparaitre son sensei beau gosse super puissant...si elle savait.
♡ UNE CHOPPE POUR TOUS, TOUS LES TONNEAUX POUR MOI!
Tu n’as de cesse d’être trimballé d’équipe en équipe depuis que tu es Genin. Mais si cela te fait un peu de peine, sur le coup, tu finis tout de même par y trouver ton compte, quand bien même tu ne comprends pas forcément. C’est sûr qu’être arraché de personnes à qui tu peux commencer à t’attacher te fait mal, mais d’un côté, tu peux rencontrer d’autres visages et, justement, tisser des liens avec elles… C’est donc avec plaisir que tu as accueilli la nouvelle provenant de cet émissaire, pas plus tard que ce matin ! De base, tu es tout sourire quand on vient frapper à la porte… Parce que ça veut dire que tu vas pouvoir discuter un peu, même si ça ne dure jamais longtemps ! On ne va pas se mentir, à part les messagers du Senkage à lunettes, il n’y a pas grand monde qui prend la peine de venir jusque chez toi pour t’adresser la parole. Et ça, tu le vis assez mal. Tu restes un jeune garçon en pleine croissance et qui ne demandes qu’à évoluer, aussi le manque de contacts humains et sociaux te fait énormément de mal. La solitude ne te sied clairement pas, et même toi tu le ressens. Alors, oui, quand le dégarni s’est ramené pour te dire que tu venais d’être affecté à une nouvelle équipe, tu as littéralement sautillé sur place et, épris d’une euphorie sans nom, tu l’as pris dans tes petits bras afin de lui donner un gros câlin, lui montrant ainsi toute ta gratitude. Mais fais attention quand même, le pauvre s’est retrouvé relativement mal à l’aise et s’est bien vite éclipsé… Probablement parce qu’il ne connaît pas tous les mystères qui t’entourent. En tout cas, tu as un nouveau but pour cette journée : aller retrouver ton équipe au Port !
Le Port… Si tu n’as pas forcément tous tes souvenirs (si ce n’est de ce saint bâtard qui t’a dérobé ton bonnet et que j’ai dû… punir…), moi, je m’en souviens très bien. On avait rencontré un certain Zenjuro. Un gars qui ne paye pas vraiment de mine mais qui a su nous aider quand on en avait besoin. Et qui pue le sang, le meurtre. Pour tout ça, je le respecte énormément. Peut-être un des seuls du village, d’ailleurs. Mais pour le reste… C’est à peine si tu sais te rendre sur place, en fait. Enfin, si : par hasard et quand tu te perds. Mais autrement… Bof, bof, hein. Si encore tu pouvais me laisser le lead, cela serait bien plus simple. Mais pour le coup… Bah tu n’es pas encore décidé ou enclin à ce qu’on se partage ton corps mutuellement. Et c’est chiant. Frustrant. Pénible. Dire que je pourrais t’éviter bien des complications… Mais non, tu continues de t’enfermer dans ta saleté de propension à occulter et altérer ta mémoire. Un jour, ça va vraiment finir par te jouer des tours, crois-moi ! Bref. Tu finis de te préparer et de prendre ton petit-déjeuner avant de partir pour cet endroit que tu ne connais que trop mal. Une fois habillé en mode lutin vert d’Uzushio (sans oublier tes peluches-parents), tu attrapes ton cartable au vol (bah, sait-on jamais, tu pourrais avoir un moment de mou pour dessiner) et tu cours en direction du premier panneau d’indications dont tu sembles te souvenir ! Là, il te faut quelques (longues) minutes pour l’analyser et comprendre où tu trouves exactement par rapport à la place publique du port. Une fois que tu sembles être parvenu à te remémorer les ruelles à emprunter, tu cours… jusqu’à t’étaler de tout ton long à cause d’un caillou que tu n’avais pas vu. Bien sûr, les passants te regardent et certains se moquent de toi. Honteux, tu rabats ton bonnet sur tes yeux, comme pour ne pas croiser leurs regards, et tu reprends la route en tentant de réprimer quelques larmes qui te montent aux yeux. La journée va être longue.
Ce n’est qu’un peu avant midi que tu finis par arriver au lieu décrit par le sbire du Kage. Là, tu galères un peu à t’y retrouver parce qu’il y a vraiment énormément de monde. Et tu es petit. Alors essayer de regarder par-dessus tout ce beau petit monde, tu peux oublier. Soupirant d’impatience, tu finis par bourrer un peu (malgré tes frêles épaules) et tu finis par apercevoir une blondinette, de dos. De loin, elle te dit quelque chose, mais tu n’es pas sûr de ta mémoire… et ce n’est que son dos, justement ! Tu ne peux donc clairement pas commencer à l’appeler comme ça, comme si de rien n’était. De fait, tu fais un léger détour pour arriver face à elle et… tu remarques que c’est bel et bien la jeune fille avec qui tu t’es entraîné auprès de Haruka-sensei ! Content de reconnaître une face connue, tu lui fais coucou de ton bras et, un grand sourire aux lèvres, tu t’approches d’elle et poses ton sac par terre.
« Nami-nee-chan ! L’interpelles-tu alors. Toi aussi on t’a donné rendez-vous pour une réunion d’équipe ? Demandes-tu sans même lui laisser le temps de répondre. J’suis vraiment content de pouvoir être avec toi, pour une fois que je peux connaître quelqu’un ! Termines-tu, t’approchant un peu plus d’elle, comme pour la prendre dans tes bras… Avant de te raviser. Tout le monde n’est pas forcément réceptif et elle reste une Omura. Ce n’est pas vraiment dans vos habitudes, normalement... »
D’un pas tranquille, l’Enseignant borgne traversait les mètres qui séparait sa position actuelle du lieu de rendez-vous qu’il avait réussi à griffonner sur un papier aux deux Genins dont il avait la charge. Il ne suffisait que d’un rien pour passer de l’autre côté et Zenjuro en était un exemple parfait. Meurtrier, Pilleur, Enfant des marécages les plus infects et tumultueux du Monde, il se retrouvait avec l’étiquette de Sensei et allait encadrer des enfants, personne n’aurait pu le parier, et surtout pas lui, parait-il que son rang plutôt que de l’en dispenser en faisait au contraire un mentor par définition pour les jeunes pousses du Village. Le soupir était fort étendu à travers les secondes où la fumée de sa pipe artisanale traversait l’air et venait se loger dans les yeux d’un gosse qui passait par là et qui toussait aussitôt sans que la perche du Village n’y remarque quoi que ce soit du haut de ses deux mètres. Le pas plus reposé, se faufilant avec la grâce d’une loutre à travers la foule, le borgne grommelait dans sa barbe inexistante, il le savait, fuir sa responsabilité ne lui attirerait que des ennuis mais son envie de pêche était bien trop grande en l’instant pour la laisser s’échapper, elle et les aventures dérivées qui lui tombait dessus à tout bout de champs lorsque l’envie de s’endormir sur sa barque lui prenait et le menait dans des situations toutes plus exceptionnelles les unes que les autres, au point d’en faire perdre la singularité de ce mot.
« Nono’ t’pas une idée toi ? dresser d’gosses t’sais pas ? »
Le tumulte de la foule semblait s’apaiser, où plutôt s’effacer lorsque la Lame commença à résonner avec l’âme de son manieur. Sinistre et singulière, la sombre présence du Nodachi ne dura que quelques secondes, pendant lesquelles l’arme de Zenjuro lui transmit des mots aussi clairs que l’eau d’un ruisseau.
« Fous moi la paix l’jardinier de marmots, je dors là. »
Explicite comme à son habitude, l’interaction qui ne dura que quelques secondes arrachèrent un haussement de sourcils et un rire nerveux au Jonin qui n’avait absolument aucune idée de ce qu’il devait faire dans ce genre de cas. De toute sa vie, dans ses souvenirs, il s’était formé seul au combat, aux différentes choses composant la vie qui l’entourait et n’avait pas eu besoin d’aide pour se débrouiller. Aujourd’hui, il allait devoir instruire ses valeurs, et bien d’autres choses à d’autres personnes, en avait-il seulement envie ? Surement pas, une perte de temps mais il en était ainsi. Les quelques pas qu’il fit en atteignant la grande place du Port l’amenèrent à s’arrêter lorsque son regard se posa sur un petit Lutin vert qui ne pouvait que lui dire quelque chose, et lui arracher un sourire intéressé. A ses côtés, une petite fille qui semblait avoir son âge et tout deux semblait dans leurs gestes guetter l’arrivée de quelqu’un, ce quelqu’un qui à l’instant venait de se glisser dans leur angle mort sans même s’en rendre compte et leur tapota l’épaule d’une manière gentillette.
« Hop les gosses ! J’suis vot’Sensei à partir d’maintenant. V’demandez pas pourquoi j’suis là à donner des l’çons… j’me l’demande aussi mais passons ! »
Eclaircissant sa voix, et laissant aux deux jeunes le loisir de reprendre leurs esprits après une arrivée typique d’un être pour qui les convenances avaient, au mieux l’utilité du papier toilette, il reprit calmement son speech, et montra une place à l’écart de la foule, étant toujours placée à portée de leur endroit actuel mais plus appréciable pour avoir de quoi s’asseoir et discuter : la terrasse du Bar du Port d’Uzushio. Ni une, ni deux, emboîtant la marche des deux jeunes, le vieux loup de mer et de marécages les amenèrent jusqu’à une des tables libres de l’établissement et leur fit signe de se poser bien tranquillement. L’habitude du serveur qui n’avait que le loisir quotidien de voir le Borgne commander pour vingt personnes en termes de Rhum s’approcha du meilleur client de l’établissement et en fit tomber son calepin lorsque les mots « Jus d’orange et eau » parcoururent les lèvres de l’Epéiste, faisant renverser leur choppe d’alcool à la moitié des saoulards qui buvaient alors, mais n’arracha aucune réaction au Jonin qui garda de l’œil ses élèves.
« J’vous laiss’ v’présenter ! Dès qu’c’est fait, on va jouer à un p’tit jeu. J’veux voir c’qu’vous avez dans l’bide. Toi, la fille, t’commences ! »
Naminé attendait son nouveau sensei impatiente, mais à sa plus grande surprise, ce n'est pas son sensei qui arriva en premier mais le petit Omura rouquin qu'elle avait croisé quelques temps plus tôt. Le petit garçon semblait ravie de la voir, deux Omura dans une équipe? Choix étrange mais Naminé ne releva pas la chose dessuite préférant saluer le garçon joyeusement en lui souriant. Haiko semblait vouloir la serrer dans ses bras mais cette fois il se ravisa, étrange venant du garçon mais plus convenant étant donné la situation. Peu après l'arrivée du gamin, le sensei arriva enfin, une entrée improbable pour un sensei improbable. Alors que les deux genins discutaient entre eux, il arriva par derrière et leur tapa sur l'épaule sans crier gare, la jeune fille sursauta face à ce contact. En se tournant brusquement vers la personne qui venait de la toucher, elle vit la dégaine atypique de son professeur et surtout la grande épée qu'il portait dans son dos. Un Miyamoto peut-être? En tout cas, il n'avait pas l'allure que la jeune fille s'était imaginée, bien au contraire. Il avait l'apparence d'un homme assez âgé, sans doute avait-il vécu pas mal de combat car il semblait marqué, un oeil en moins et une façon de parler qui lui était propre, s'approchant plus du dialecte de Genkishi que de celui d'un Miyamoto d'ailleurs. N'ayant même pas eu le temps de se présenter, le sensei partit rejoindre le bar du port...drôle d'endroit pour une première rencontre mais la jeune genin n'était pas en position de pouvoir contester. Les voilà donc sur la terrasse d'un bar avec un nouveau sensei. Bien que cela n'était pas aussi exceptionnel qu'elle l'avait imaginé, la jeune fille était quand même contente d'être assignée à une équipe.
Le vieux marin commanda des boissons, sans alcool bien sûr puis fit un tour de table pour que les genins face à lui se présentent enfin. La fille? Cela ne manqua pas d'irriter la petite qui lança à cet effet, un regard noir à son nouveau sensei. Sans doute était-ce un défaut de langage mais elle n'allait pas se laisser faire et montrer qu'elle n'était pas QUE ça. Elle voulait impressionner son professeur pour leur première journée ensemble car elle savait que si tout se passait bien, ils allaient passer beaucoup de temps ensemble.
- Je suis Omura Naminé, je suis donc spécialisée dans les techniques de soins. Je ne me suis jamais réellement battue mais je veux prouver ma valeur et devenir ninja médecin. Je pense sincèrement qu'en donnant le meilleur de moi-même je peux faire changer les choses pour toutes les personnes qui n'appartiennent pas à un clan. De ce fait, je veux me distinguer des autres membres de mon clan et m'individualiser pour leur montrer qu'on peut être une personne à part entière.
La jeune fille était fière de son discours et c'est ce qu'elle ressentait vraiment, c'est là ce qu'elle était. Une gamine naïve et idéaliste qui pensait réellement changer le monde.
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