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Une bonne tasse d'antimoine SVP [Mission rang B]

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Parchemin de mission:
Avantage perso:

Il pleut sur la vallée de la foudre. C'est rare durant l'été, mais lorsque ça arrive, la chaleur devient si suffocante à cause de l'humidité qui colle à la peau que rare sont les courageux à braver l'extérieur hors du travail. Le genre de temps qui fait grincer des dents aux commerçants, mais qui fait la bénédiction des ninjas qui aiment travailler en toute discrétion. Quelque part ça m'arrange ; peu de gens sont sur les routes à cette heure-là, alors que le crépuscule pointe et qu'il va très bientôt faire nuit. J'ai un peu froid dans mon yukata et ma cape de paille, sans compter le chapeau de rizière qui ne tient pas bien chaud avec sa bordure en métal. Mais bon, il faut bien se donner les moyens de se faire passer pour une calligraphe non? Dans mon gros sac, de quoi écrire et surtout, tout au fond bien caché sous des vêtements de rechange mon équipement et ma tenue de combat.
Le moment est propice à un peu de solitude alors que je suis sur la route pour le village le plus proche après avoir reçu mes ordres du seigneur, avec en ma possession une liste des moines les plus importants du temple. Pas toutes des cibles nécessaires, mais toutes des cibles quand même ; des gens qui selon les circonstances risquent de connaître une fin très abrupte. Mais c'est le pain quotidien de tout un chacun une fois que l'on se mêle de la politique locale après tout ; la rébellion mourra dans l’œuf. Faut-il encore savoir comment tout cela va se dérouler.
Puis j'arrive en vue du village, je vais à l'auberge tout naturellement et demande une chambre, l'inspecte brièvement puis vais me joindre aux autres groupes de voyageur dans la salle commune. Rien de bien folichon, si ce n'est que je suis dans la zone d'influence du temple sur les locaux, je devrais en savoir bien plus. Je m'intègre à la conversation comme une voyageuse inoffensive et attend sagement que le sujet des moines tombent tout naturellement sur le plateau pour poser mes quelques questions en toute discrétion.

-Excusez-moi, mais... Ces moines passent-ils souvent en ville? J'ai entendu beaucoup de chose sur eux et je ne sais définitivement pas quoi penser d'eux. Le seigneur ne devrait-il pas s'entendre avec eux? Les hommes de foi ne sont-ils pas non plus des hommes de paix? J'ai entendu dire qu'ils y avaient eus des tensions entre eux et le seigneur, mais j'imagine mal des moines faire des remontrances aux samouraïs de seigneur. Tout ça sur le ton de la calligraphe un peu naïve et étrangère aux problèmes de la région.

Pas très très subtil pour une première approche, mais le meilleur moyen d'avoir des informations sur eux reste encore de poser les questions. En jaugeant la température du coin, je peux déjà m'assurer de façon approximative de la marge de manœuvre dont je dispose ; sont-ils aimés, détestés? Sont-ils en bons termes avec le seigneur, sont-ils armés?
En fait, la question n'est pas tant de savoir tout ça, dans le fond, plus il y aura de moines au tapis à la fin de ma mission, plus les chances que la rébellion se fasse écraser dans l’œuf. Il est surtout important pour moi de savoir quels sont les lieux ou je peux me battre, comment les locaux réagiront, comment les samouraïs réagiront et qui soutiendra qui.

-Je songeais à faire une estampe d'un moine, mais si on me dit qu'ils ne font pas l'unanimité, peut-être devrais-je attendre un peu avant de vouloir dessiner un porteur de la bonne parole non?
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❝Benkei x Genkishi

    ♡ Une bonne tasse d'antimoine svp


« Oï le bœuf, le chef veut te causer. »

Un des miliciens de la forteresse interpella Genkishi qui se promenait bon gré mal gré au sein du clan sans réellement savoir quoi faire de ses journées. Le retour à la vie normale (mettre l’emphase) n’était pas facile, encore moins pour un ex soldat qui ne vivait que pour le combat et tuer les cibles qui lui étaient données. Il maugréa et grogna brièvement avant de se raviser et finalement écouter ce qui lui avait été dit. Après quelques secondes à se demander ce qu’on pouvait bien lui demander, comme ça, sans vraiment crier gare, le grisonnant haussa les épaules dans le vide et se dirigea vers les bureaux du chef. Traînant sa charpente sans réelle conviction, le géant gravit les escaliers, un à un, sans se presser. Après un temps, le voilà qui toqua, attendant sagement qu’on ne l’autorisât à pénétrer en ce sanctuaire de sagesse.

« Paraît que vous vouliez me voir, souffla-t-il bruyamment.
- En effet, répondit le chef des armées. Benkei est partie en mission il y a à peine une heure, en direction de Hommachi, dans la vallée de la foudre. Il pointa du doigt la direction à suivre sur la carte dépliée sur son bureau. Donc, si tu pouvais veiller sur elle et éviter qu’elle n’en fasse de trop et t’assurer qu’elle revienne en un seul morceau, ça serait sympa, énonça clairement le Kisho en chef. »

L’ancien militaire grogna d’approbation et le salua à sa façon avant de quitter les lieux. Plus rapidement et avec plus de détermination qu’il n’avait grimpé les étages, l’animal se dirigea vers ce qui lui servait de chambre avec un sourire de démon qui lui mangeait le visage. Enfin ! Il avait finalement un but à poursuivre, un objectif à atteindre ! Voilà ce qui lui manquait jusqu’à présent : agir pour la gloire et l’honneur du chef. Quelques minutes plus tard, le voilà qui était fin prêt. Sans prendre la peine de se changer ou autre, il prit avec lui le sac qu’il se traînait depuis des années, à l’intérieur duquel on pouvait trouver tout le nécessaire pour qu’il se battît, quand bien même ses poings étaient certainement son arme la plus redoutable.
Mais si l’intendante n’était pas partie longtemps avant lui, elle restait tout de même plus rapide que lui et, surtout, bien plus vive d’esprit – intelligente. Un véritable stratège, ce n’était clairement pas elle qui risquait de se perdre dans les bois et autres pans rocailleux. Tandis que Genkishi… Il ne connaissait absolument pas le secteur. Aussi finit-il par se perdre entre deux collines rocheuses… sans rien à se mettre sous la dent. Heureusement, il ne tarda pas à trouver un semblant de verdure, ce qui signifiait qu’une vie animale se jetterait dans la gueule du loup. Littéralement. A cet effet, le fidèle se dégota un point en hauteur et se mit en position traqueur, usant ses yeux de lynx pour chercher n’importe quoi qui pourrait lui remplit un tant soit peu l’estomac.

Après une bonne demi-heure de recherche et d’instinct primaire, une queue touffue attira son attention. Un loup ? Un renard ? Bah, cela lui importait peu. Il était loin d’être un chef étoilé ou un amateur de gastronomie. Concentrant toute sa force dans ses mollets, il bondit alors sur la bête sauvage et lui arracha la jugulaire avec les dents. Loup 0 – 1 Genkishi. La loi du plus fort l’emportait toujours. La nuit commençait alors à tomber, lui faisant comprendre qu’il avait déjà perdu trop de temps. Aussi ne prit-il pas du tout la peine de dépecer ou de faire rôtir sa proie, quitte à ce que la fourrure lui restât entre les dents le temps de trouver de quoi se débarbouiller.
Mais comme si cela ne suffisait pas à son malheur, voilà qu’il se mit à pleuvoir avec véhémence. Le ciel noir ne cessait de pleurer son désespoir sur ce pauvre homme lorsque des éclairs tranchèrent cette opacité chaotique. Si certains auraient été effrayés, ou simplement surpris, Genkishi n’en fit rien. Cela lui rappeler ses premières missions et un sourire malsain se dessina sur son faciès torturé : il était définitivement prêt à passer à l’action… une fois Benkei retrouvée.

Plus par chance que par réel chemin suivi, le bovidé s’arrêta devant un panneau qui indiquait la présence d’un village non loin : celui qu’il devait rejoindre depuis le début de la journée. ENFIN ! L’ex soldat grogna de satisfaction et s’empressa de pénétrer au sein de ce qui semblait être son salut. Bien sûr, au vu de sa taille (surtout de son gabarit), personne ne vint vraiment lui chercher des noises, si ce ne furent les gardes du village qui lui demandèrent ce qu’un type paumé comme lui pouvait bien faire ici. Essayant de se montrer un minimum social, le fils de l’Enclave demanda où se trouvait la taverne, endroit où il pourrait probablement se mettre au chaud et faire sécher ses maigres affaires. Au regard de sa taille, passer à travers l’encadrement de la porte lui semblait impossible sans se baisser… aussi s’exécuta-t-il, se frayant un chemin bon gré mal gré. Mais au moment où les regards se posèrent sur lui, voilà qu’un éclair transperça de nouveau le ciel, faisant de son apparition la plus mauvaise des augures. Tête baissée, il se dirigea vers le comptoir sans provoquer de remous supplémentaires et tenta de s’asseoir sans briser le mobilier.

« Bière, s’iouplait, demanda-t-il au tenancier qui semblait effrayé de voir pareille envergure lui adresser la parole. »

Alors que le serveur s’attelait à la tâche, la montagne de muscles observa l’entièreté de la pièce à la recherche de celle qu’il devait aider ou protéger. Son choix n’avait pas encore été fait. Finalement, il reconnut ses cheveux au beau milieu d’une table (apparemment composée d’aventuriers) mais décida de rester à sa place, non loin d’elle finalement. Bah, si un type comme lui venait à se rapprocher d’elle alors qu’elle était en pleine discussion, cela attirerait les soupçons. Surtout qu’il n’avait aucune idée de ce qu’ils avaient à faire pou mener à bein cette soi-disant quête.
Finalement, on lui apporta son breuvage – pas un bock ; pas une demi ; pas une pinte… Mais trois cruchons – qu’il commença à siroter (à sa manière : avec plein de bruits, de grognements et autres liquides coulant le long de ses babines), attendant patiemment que Benkei terminât sa discussion profonde…

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Une bonne tasse d'antimoine SVP


La région ne transpire en aucun cas l’opulence. La vie est difficile et la population semble suspicieuse des nouveaux arrivants. Ce qui ne gêne, malgré tout, en aucun cas le groupe de voyageurs qui s’étaient posés à l’auberge où Benkei avait commencé son enquête. Il faut bien avouer que la région a un petit quelque chose pour les aventuriers émérites qui voulaient conquérir ses paysages.

« Drôle de question madame. Ça ne fait pas si longtemps qu’on est ici et on est juste de passage. Pour ça, je crois que je demanderais plutôt aux locaux. Et après tout ça dépend l’estampe c’est pour ici ou pour rapporter chez vous ? Parce que je crois que les gens d’ici préfèrent quand même les moines aux samouraïs. Je ne sais pas pourquoi, surtout que dans les autres villages aux alentours, quand on parle du temple, les gens n’ont pas l’air d’apprécier. Bon en même temps ça ne fait pas longtemps que nous sommes ici, alors peut-être qu’on ne comprend juste pas exactement ce qui se passe.»

L’homme fait une pause alors qu’il regarde ses amis, comme s’ils se concertaient en silence. Leurs regards transmettaient des mots non-dit que seul une personne entraînée à les lire pourrait le faire, mais il était clair que ce petit groupe était un peu chamboulé, comme s’il avait peur de quelque chose. Mais, malgré ces regards bien éloquents, Benkei se dit qu’ils ont dû abandonner peu importe ce qu’ils voulaient dire. Un autre homme ajoute, par contre :

« Nous quittons la région bientôt. Pas grand-chose à voir et en plus les tensions entre les religieux et les hommes du seigneur sont vraiment inquiétantes. Si j’étais vous, je ne resterais pas, peu importe qui vous êtes. »

Ces hommes ne sont pas les mieux placés pour répondre aux questions de l’écrivaine, puisqu’ils ne sont que se passage. Mais quelque chose les inquiétait, ils voulaient partir et au plus vite, quelle raison pouvait-elle bien les y pousser avec tant d’impatience ?

On pouvait lire aux mouvements de leur corps qu’ils étaient inconfortables dans cette discussion, qu’ils désiraient simplement que Benkei quitte leur table et les laisse à leur propre discussion.


Feat.
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-Je ne suis guère plus qu'une simple calligraphe, les affaires m'ont mené ici mais si on me dit qu'elles n'en valent pas la peine. Je remballe en simulant la demoiselle déçue de l'accueil qu'on lui fait.

Quelle bande de tapettes, infoutues de prendre partie même dans l'intimité d'une auberge. On essaie d'être polie autour de la table commune et on nous envoie chier. Je m'en vais leur donner des raisons d'avoir peur oui, plutôt que de jouer sur la fibre sensationnelle, je m'en vais quérir Genkishi en m'installant à côté de lui au bar. Le géant de mon clan (merci papa pour ce gros nounours de guerre) manque relativement de réaction, trop occupé à picoler pour réellement notifier ma présence et trop concentré sur ses trois cruchons. J'émettrais bien un commentaire sur les danger de s'envoyer trois cruchons d'affiler mais en considérant sa taille et son habitude à enfiler litre sur litres d'alcool et sa constitution qui doit facilement lui permettre de se prendre un coup de maillet d'Oni en pleine gueule sans s'en rendre compte, j'imagine que ce n'est que justice qu'il soit aussi résistant.

-Genki', j'imagine que si tu es la ce n'est pas par hasard, comment es-ce que tu vas? Tu as croisé des choses ou des gens en arrivant ici? D'ailleurs le chemin n'a pas été trop dur?

Je garde un œil sur la table de trouillards tout en conversant avec mon binôme.
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❝Benkei x Genkishi

    ♡ Une bonne tasse d'antimoine svp


Le géant buvait donc ses trois cruchons. Ni trop rapide ni… Ouais bon, vu les standards de la plèbe, il était toujours dans l’exagération ou l’abus. Bah, n’était Kisho Genkishi qui le voulait ! En tout cas, il était parfaitement placé. S’il ne pouvait malheureusement pas voir les fragiles qui servaient de compagnie à Benkei, il pouvait quand même entendre ce qui se disait. Ou plutôt, il pouvait les écouter. Les murs avaient des oreilles ? Lui était une muraille, avec des oreilles.
Fait surprenant, personne n’était encore venu l’importuner, et personne n’avait posé le regard sur lui – à part le brave tenancier qui ne demandait qu’à faire son boulot sans se prendre cent-vingt kilos de force brute et de muscles dans les dents. Le groupe d’aventuriers n’avait pas bougé et le reste des saoûlards non plus. Trop effrayés ? Peut-être occultaient-ils la présence du bon gros bœuf.
De fait, rendu là, briser le quatrième mur pouvait être simple. Surtout pour un gaillard comme lui. Hélas, il n’avait pas le sel pour. De toute façon, ce condiment aurait été bien mieux pour assaisonner le loup qu’il se trimbalait sous le bras depuis qu’il l’avait mordu. Un gars de sa trempe, ça devait manger. « Ouais mais tu risques de choper des parasites ». NON. Regardez bien sa gueule : il ETAIT le parasite que tout un chacun se refusait d’avoir en son estomac. Plus destructeur et mortel que la lèpre et la peste réunies, vous pouviez être sûr de clamser sur le coup si vous tentiez n’aurait-ce été que de le mordre.
Bref, il n’y avait pas un seul péon pour l’emmerder. Il aurait même pu rester là, à enquiller litre sur litre, pendant plus d’une semaine qu’on ne lui aurait rien dit. Pas sûr qu’on l’aurait même remarqué. De toute beauté, cette situation.

Ce qui était quand même marrant pour un groupe autoproclamé d’aventuriers, c’est qu’ils étaient tout sauf sereins. Oulah oui. La peur était omniprésente en eux et soyez bien sûr qu’un prédateur, un traqueur comme le Kisho la sentait à des kilomètres. Une envie joueuse lui traversa l’esprit, mais il se résigna bien rapidement : s’agissait de ne pas compromettre Benkei. Déjà qu’elle ne tirerait rien de ces types en carton-pâte… Aussi soupira-t-il longuement (et puissamment) dans son cruchon, déversant un peu de son précieux breuvage sur le comptoir. Enervé après lui-même (ce n’était pas facile tous les jours d’être aussi défaillant), il s’emporta et frappa le bout de comptoir. Avec sa tête. La force brute (et la connerie) à l’état pur. Si Benkei s’était plainte d’avoir un jour cogné les geôles de son imaginaire contre une pauvre barque, là c’était le bâtiment qui se plaignait d’avoir un jour rencontré la gueule massive de l’ancien militaire.

« Wooooooh ! Débile ! » Beugla-t-il.

Et il beuglait comme un con. Mais un vrai de vrai. Pas de ceux qui ne sont pas finis et qui ont de temps en temps une once de lucidité. Encore un peu et il se changeait en monstre vers de deux mètres trente. Un coup à se plaindre qu’il n’aimait pas les escaliers et que ces derniers étaient trop longs. Genkishi, donc. Dans toute sa splendeur. Et avec une bosse sur le front donc. Du coup, à cause de ses conneries, il n’a rien entendu de ce qui avait pu se passer de l’autre côté de la table, à part que les fort braves allaient bientôt se barrer de la ville. Il maugréa alors et se frappa le front, comme si ça allait faire disparaître sa bosse.
Putains de faglords, se mit alors à penser le Kisho. Il aurait pu aller plus loin, mais l’intendante de son clan fit irruption aussi bien dans ses pensées que dans son cercle intime.

« Mal au front, mais ça va, grogna-t-il comme première réponse en pointant la double (bah oui, il venait de taper dessus comme un attardé) bosse qu’il avait au front. Croisé ? Il souleva son loup et le plaça sur les genoux de la demoiselle… qui n’avait rien d’une gonzesse raffinée, qu’on se le dise. Chopé ça. Finalement, il sortit son couteau de dépeceur et enleva la peau de la pauvre bête et commença à croquer dedans. T’en veux ? Proposa-t-il alors le plus naturellement du monde. Le chemin baaaaaaaaah… Il termina son deuxième cruchon. J’me suis paumé, c’pas évident. Ils connaissent pas les panneaux ces fils de putes. Pire que des Nara. Cela dit... L’ancien soldat était de retour. Pis sinon. Tetsuo qui m’envoie garder un œil sur ton boule. Voilà. »

Ouais… voilà. Merci de ton utilité, Genkishi. On te revaudra ça…

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L’homme portant la carcasse de loup en surprend plus d’un qui suive l’étrange scène d’un regard mi-curieux, mi- égoûté, mais un homme de sa trempe, de sa taille, cadavre de loup sous le bras, ça n’inspire pas confiance. En plus, si l’on regarde la blessure du loup, faite avec précision, mais avec la délicatesse d’un animal sauvage … Autant dire que les quelques âmes présentes dans l’auberge restent à bonne distance du géant Kisho et de sa proie.

Le tenancier de l’auberge, après avoir servit la bière à l’homme retourne derrière son comptoir, zyeutant sans cesse l’étrange duo alors qu’il semble parler d’un air calme. Pourtant, sur le visage du pauvre homme on y lit clairement son malaise. Après tout, le mec buvait sa bière, un cadavre massif de loup sous le bras. En plus, il gueulait et s’agitait. Rien pour inspirer sympathie ou confiance.

Et la femme, une géante parmi les femmes, mais en plus, elle allait tout bonnement faire la conversation à ce fou furieux, comme s’ils étaient de vieux amis. Décidemment, ces nouveaux arrivant en vile était source d’ennuis, ou du moins, ils n’étaient pas normaux.

Le malaise général dans l’auberge ne semblait pas se dissiper et la plupart des yeux étaient posés sur la bête. Du moins, jusqu’à ce qu’un moine à la forte carrure d’épaule ne pousse la porte de ladite auberge. Crâne rasé, l’air serein, il marcha directement au comptoir adressant au nouveau duo un sourire hypocrite, chargé de jugement avant de poser son regard sur la bête morte sous le bras de l’ancien militaire. Un éclair de confusion le traversa, mais il ne sembla pas agir celle-ci, rapportant son attention au tenancier qui murmura quelques mots en regardant l’homme tout commencer à dépecer l’animal en plein milieu de la place.

L’endroit n’étant pas très grand, les nouveaux visages ressortaient beaucoup et encore plus lorsqu’ils ressemblaient à de tels sauvage – bon surtout l’homme, car l’intendante, à l’exception d’être grande, n’avait rien de particulier qui pouvait mettre un homme mal à l’aise, si ce n’était que son aura – alors l’attention porté sur eux n’avait rien d’anormale. Curiosité lacée de peur, très certainement.

D’ailleurs l’arrivée du moine aux fortes épaules, semble calmer le jeu et les regards s’écartèrent enfin de l’étrange duo. Quelques hommes vinrent s’attrouper du moine chuchotant avec empressement, alors que d’autre, le saluait avec toute la politesse imaginable.

D’ailleurs, quelques femmes du village entrèrent pour venir déposer un petit panier aux moines alors qu’il les remerciait, le sourire sur le visage. Il avait la côte auprès des différents habitants. Pourtant un regard dans de l’auberge était suffisant pour voir que les voyageurs n’y étaient plus. Si quelqu’un avait pris le temps de les observer, il ou elle aurait pu voir le groupe regagner l’étage où se trouvait très probablement leur chambre.

« Mon brave, je vous serais bien gré d’apporter cet animal à l’extérieur de l’établissement » dit le moine s’inclinant respectueusement devant Genkishi.



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La requête du moine est tout à fait raisonnable compte tenu du fait que je n'ai pas envie de me risquer des problèmes dès maintenant avec les moines ; on ne sait pas combien ils sont à l'extérieur, alors autant éviter de partir tête baissée dans un affrontement dont on ne maîtrise pas les paramètres. Alors, quand mon regard croise celui de Genkishi, je décide de me comporter comme une femme civilisée à défaut de directement aller à l'essentiel qui serait de lui foutre un coup de kunaï jusqu'à la garde en plein cœur. Même si je dois admettre que l'idée est tentante, tant notre nouveau comparse est du genre à mettre les voyageurs sur les nerfs, par contre les locaux n'ont pas l'air très contrariés par la présence du bonze.

-Tu devrais faire comme il dit. Ça doit être pour l'aumône.

A défaut de lui donner du fer, on va lui donner un loup.
Je retiens un ricanement en m'écoutant penser et m'incline très respectueusement devant le moine comme mon père m'a appris à le faire, à une époque où il avait des doutes sur ma volonté de devenir une ninja (quand j'avais 4 ou 5 ans), avec une réelle sincérité dans mon visage. Parce que même si je suis ici pour les buter, je n'apprécie pas particulièrement pour mon karma de ne rien avoir à offrir à un bonze.

-Excusez-moi monsieur le moine, je n'ai pas d'aumône à vous offrir personnellement ; je suis une calligraphe itinérante et je m'arrêtais ici pour la nuit. Désirez-vous que je vous achète quelque chose? Deux choses!

D'une, normalement les moines ne demandent jamais rien donc il devrait refuser par politesse si c'est un vrai bonze désintéressé (et pas un petit fils de pute qui a des intentions politiques, à moins que mes enseignements monachistes ne soient périmés), de deux ; est-ce l'un d'eux? L'un de ces fameux moines guerrier.
Quelque part, ça ne me gênerait pas qu'il y ait une bataille ici et maintenant.
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❝Benkei x Genkishi

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Rien n’allait pour Genkishi. Ou plutôt, il ne comprenait absolument rien à la situation. D’abord, on l’ignorait, puis ensuite tout le monde évitait son regard de peur de se faire bouffer sur le coup. Bah, fallait bien avouer qu’un géant de plus de deux mètres qui se ramenait avec un loup sous les bras, ça pouvait en effrayer plus d’un. Dans tous les cas, son esprit était en pleine confrontation mentale et ça n’arrêtait pas de lancer sa double bosse. Ce n’était pas facile tous les jours d’être simplet, il pouvait vous le dire…
M’enfin, il fallait bien évidemment que les choses se gâtèrent : voilà pas qu’un moine venait de faire irruption dans la salle. Si tout le monde semblait être à même de le respecter, c‘était bien loin d’être le cas du Kisho. Surtout qu’il était surtout attelé à casser sa croûte, maintenant que le loup avait été dépecé. Mais non, on lui demandait de le mettre dehors. Aussi commença-t-il à grogner, prêt à se lever pour lui en décoller un avant que Benkei ne l’interrompît, lui conseillant de faire comme on le lui avait demandé. Genkishi fit alors la moue, grogna une fois encore et prit son repas sous le bras avant de sortir dehors. Sans prendre la peine de ménager la porte de l’auberge, il la claqua avec sa force naturelle (tous les murs tremblaient bordel) et s’assit devant cette dernière, là, sous la flotte. Il avait été habitué à des conditions bien pires que ça, aussi il n’en avait plus rien à faire. Tout ce qui l’importait était de remplir son estomac.

Après quelques temps à batailler avec sa carcasse, l’ex soldat engloutit ce qu’il put. MAIS. Car oui, il y en a un. MAIS il avait tout de même pris le soin de garder les abats et de les enrouler dans une espèce de linge humide. Si le type était bel et bien un religieux, alors il y avait fort à parier qu’une offrande, de quelque nature fût-elle, lui fît plaisir. Sourire aux lèvres (bah ouais, il était content de son idée !), il se releva, manquant de se taper la gueule – encore – contre la porte et pénétra de nouveau dans la taverne, les os du loups disséminés ci et là autour de cette dernière. Il aurait pu les cacher mais… il n’y avait pas pensé du tout.
Se pliant encore une fois, donc, voilà qu’il rentra à l’intérieur. Même s’il ne voulait pas l’admettre, il faisait meilleur là que dehors ; surtout que ses habits détrempés pouvaient sécher un minimum. S’il pouvait éviter la pneumonie, quand bien même sa constitution était hors normes… Une fois sa massive carrure bien au chaud, il se déplaça à grands pas vers le bonze et son intendante. Puis il fit la courbette face à ce dernier, puisque les deux semblaient avoir fini au moins une conversation.

« Pour vous, une offrande… Il se racla la gorge avant de se relever, lui tendant les abats emballés dans son fameux linge. Comme ça qu’on fait non ? Demanda-t-il avec autant de maladresse que de bonne volonté. Parliez de quoi ? Se tourna-t-il alors face à Benkei, curieux. Mais il en avait aussi marre de la parlotte et voulait juste passer à l’action. Et vite. En attendant, il termina son litre et demi en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Et ça, c'était beau. »

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Le moine sourit à la réponse de la femme mettant une main devant, dans un geste qui ne se voulait aucunement agressif, c’était un geste calme, offrande de paix. Clairement, il ne semblait pas vouloir qu’on lui offre quoi que ce soit.

« Je vous remercie ma chère, mais je n’ai besoin de rien. Je venais simplement m’enquérir la raison qui vous pousse vous et votre … compagnon à venir dans la région. »

Par contre, la réaction du grand homme laissa le moine avec un air ébahi. Il y avait tant de violence dans ses gestes. Lorsque la porte claqua, le silence régna dans la pièce. Tendu, inquiet. Les habitants de l’endroit se lançaient des regards surpris, un peu effrayé. En fait, vu l’intensité des regards, l’intendante Kisho put immédiatement comprendre qu’ils n’étaient plus les bienvenus, même si personne ne commenta la situation, l’ambiance se dégageant de la foule en disait bien long.

Évidemment, lorsque l’on se présente dans une auberge, cadavre de loup sous le bras, ce n’est pas souvent la sympathie que l’on s’attire.

« Il est surprenant qu’une femme de votre stature soit une calligraphe itinérante. Je vous en prie, je ne suis pas dupe. Quel est votre nom ? »

Une femme s’approcha du moine et lui murmura quelque chose à l’oreille, pour entendre il faudrait avoir une sacrée ouïe, mais suite aux commentaires murmurés, l’expression du moine changea. Il fronça légèrement les sourcils avant de poser de nouveau son regard sur Benkei.

« Mademoiselle, il n’y a aucune raison de trimballer toutes ses armes sur vous en ce moment, elles ne font qu’inquiéter mes concitoyens. »

Le message était clair : on voit que vous êtes armés. Vous serez gardés à l’œil, tant et aussi longtemps que vous êtes armés. C’est suite à ces paroles du moine que Genkishi entra de nouveau présentant son offrande au pauvre homme qui sembla un peu surpris. Il prit l’offrande du grand homme, d’un air hésitant avant de répondre :

« Je vous remercie mon brave pour ce cadeau. Maintenant si vous voulez bien m’excuser, il faut que je rentre au temple. N’oubliez pas, vous êtes en sécurité ici et … L’auberge vend de très bons repas. Il n’est plus nécessaire de chasser les loups de la forêt pour vous nourrir. En espérant que votre séjour ici soit agréable. »

L’homme avait son message, maintenant, il rentrait au temple. La femme ayant chuchoté à son oreille reprit place à sa table où elle continua de manger, sans adresser de regard aux étrangers. Le départ du moine fit également que la foule se dilua, sortant très rapidement du bâtiment.




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-De nous. Suis-je obligée de répondre à Genkishi. Je m'approche de lui pour pouvoir lui parler sans faire monter le volume. Je lui indique ma chambre discrètement avant de rajouter à voix basse pour qu'on évite de nous entendre. Mon sac, fouille dedans puis remets tout à l'intérieur, quand je reviendrai fait moi un inventaire de tout ce qu'il y avait dedans, dans quel ordre étaient posés les objets dedans et s'il était ouvert quand tu l'as trouvé ; je l'ai laissé fermé. Ne cherche pas les problèmes, ne parle à personne, j'arrive.

Je le laisse pour rejoindre le moine à l'extérieur et le rattraper alors qu'il s'apprêtait à quitter le porche de l'auberge, j'arrive tout juste à l'intercepter sans faire preuve d'une rapidité ninja ; il n'est peut-être pas dupe, mais il n'est nul raison de faire apanage de mes talents. En particulier ceux qui me vaudraient les chaines en terres impériales, comme il est arrivé à d'autres avant moi, qu'ils soient de mon clan ou pas. Je m'incline d'une autre courbette devant lui.

-Excusez-moi, nul n'était mon intention d'intimider qui que ce soit ; je suis de passage dans ce village, la raison pour laquelle j'eu pris soin de dissimuler tout objet pouvant mal être interprété au fond de mon sac. De la même manière, toutes mes excuses pour la rusticité de mon compagnon. Quant à ma carrure...

Il ne veut pas qu'on joue aux dupes, pourtant je pourrai jouer au même jeu, à lui dire qu'un moine comme lui n'est pas censé jouer le rôle d'officier de police, pourtant il semble se complaire dans le rôle vu la façon dont il m'a sermonné. Je ne dis rien à ce sujet, rangeant les braises de ma colère à ce sujet dans un coin de mon esprit ; j'attiserai tout ça le moment venu, histoire de lui rappeler sa place, à un autre moment. Loin des regards. Pour l'instant, gardons l'apparence humble mais ferme.

-Je m'appelle Hikari, je ne souhaite pas de problèmes. Normalement, s'il est bien éduqué il me donnera son nom.
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❝Benkei x Genkishi

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Plus il passait de temps avec les autres, plus Genkishi regrettait d’avoir rejoint le clan Kisho. Non pas qu’il n’était pas heureux qu’on l’eût enfin accepté – bien au contraire – mais il se rendait compte que l’humanité se ramollissait à vitesse grand V. L’être humain semblait tout simplement dépourvu de valeurs et d’honorabilité contrairement aux types de son unité (et à son nouveau clan, d’ailleurs). La société se tapettise, comme il dirait. Et ça, très clairement, ça l’emmerdait. Ils font tous leurs mijaurées à dire que c’est mal de bouffer un loup ou n’importe quel autre carnivore. Mais les gars, réveillez-vous un peu. Avant qu’on n’inventât la cuisine moderne, vous croyez qu’on bouffait comment ? Honnêtement, il en avait mais alors ras les couilles de se faire critiquer sur son survivalisme quand il était le seul à savoir vivre de rien, seul dans la nature. Et ça, c’était sans compter les regards accusateurs et ceux qui le jugeaient par rapport à sa carrure. Parce qu’il faisait plus de cents kilos et ne passait pas par les portes classiques car trop petites, il était forcément un monstre assoiffé de sang ? Vraiment, l’Homme était devenu devenu une sale race. Oh que oui. Une sous-race, même. Mais ça, quand il le disait et l’affirmait, on lui riait au nez. Bande de cons.
Cette époque regorgeait d’hurluberlus qui prêtaient plus attention à leur manucure ou capillarité qu’à leur forme physique. Leurs régimes étaient de plus en plus restrictifs : bientôt ils ne mangeraient plus que de l’herbe… et encore ! Si celle-ci était bien traitée et n’avait pas été foulée par les bêtes ! Rien que d’y penser, il roula des yeux. Il était bien content avec son loup. Dehors, derrière une porte bien claquée, personne ne viendrait l’empêcher de manger.

Voilà ce que déplorait Genkishi : les petits moments, ceux qui étaient simples, sans prise de tête, sans avoir à faire semblant, lui manquaient terriblement. Oh que oui. Lorsqu’il était à l’armée, il adorait être en pleine nature avec ses camarades, à juste devoir écouter les ordres qui lui étaient donnés. Pour le reste, il devait juste s’occuper d’établir des campements ou aller chercher de quoi manger histoire de ne pas juste avoir de la caillasse dans le bide. Aussi la bidasse regrettait. Encore une fois. Bah, par chance, il était tombé sur un clan qui se souciait bien plus de la survie et de perdurer que des apparences. Il se reconnaissait beaucoup en ses supérieurs, qui fonctionnaient tel une école, une académie militaire. Et ça, pour le géant, c’était comme ça que devait être régi le monde. Plus comme des militaires que des ninjas. Mais bon, il fallait croire qu’il n’était ni dans la bonne époque, ni dans le bon monde. Foutu destin.
Bref, occupé avec son loup, il avait également repéré par où était partie la troupe d’aventuriers. Ces fameux faglords. Quelque chose le taraudait quand même. Ils ne s’étaient pas barrés quand il avait pénétré dans la taverne, et pourtant tout semblait le confondre avec un horrible monstre. Il n’avait pas fait le rapprochement sur le coup, mais c’était arrivé juste après que l’autre cul béni s’était ramené. Et si ça avait un rapport ? Rien n’était moins sûr, mais cela valait le coup de tenter. Aussi, finissant sa maigre pitance, le vétéran avait commencé à les traquer dans son esprit, analysant déjà leur démarche et tout le tutti quanti. Mais avant, il devait quand même se débarrasser des abats qu’il avait gardés, et du reste du loup. Ce qui se fit rapidement.

Puis il retourna dans l’auberge et tendit son offrande au bonze. Il était quand même hideux, sans ses cheveux. Lui, malgré l’âge, il les avait toujours. Et toc ! L’offrande fut sans surprise acceptée et Benkei lui glissa quelques discrètes bribes de paroles. Mais le bœuf avait déjà un autre plan en tête. Ce n’était pas dans ses habitudes de désobéir, mais cela lui semblait obligatoire. D’autant plus qu’il ne pouvait pas le lui dire comme ça, brut de décoffrage. Ils étaient surveillés de ce qu’il avait compris et de ce qu’on leur avait dit. Il grogna brièvement et retourna à sa bière. Il joua un peu avec sa chope, la faisant sonner contre le comptoir avant de la torpiller. Une bonne chose de faire. Toujours sans rien dire, il regarda Benkei, puis l’autre interlocuteur et se leva. A sa manière, certes. Mais au moins,s es gestes ne sauraient être interprétés comme pleins de haine ou d’agressivité sans raison valable, si ce n’était sa taille. Puis il s’empressa de sortir, bousculant le moine sans vraiment le vouloir. Pour seule excuse, il leva la main et salua quiconque le regardait.
A présent hors de vue du moine, proche de la cage d'escalier, il tendit l'oreille. Des fois que. Mais rien ne se fit réellement entendre. Il grogna de mécontentement, il allait devoir faire toutes les chambres jusqu'à les trouver. Quelle misère. Là, il s’empressa et concentra sa toute puissance dans ses muscles et chopa le premier qui passait (une course pour le moins courte, mais une course quand même. C'est qu'il avait dû faire au moins deux pas !).

« WOOOOOOOOOOOOOOOOOOH ! S’était-il d‘ailleurs écrié, comme pour générer un peu plus d’adrénaline. Puis, sans délicatesse aucune, il avait pris l’épaule du premier à sa portée. Vous, là. Z’étiez à la taverne, j’vous ai vus. Z’aviez l’air tous paniqués, les faglords. Pas tout compris. Mais j’sais que ça s’est passé après l’arrivée du crâne d’oeuf. Vous voulez bien m’dire c’qui s’passe par ici, hm ? Leur demanda-t-il finalement, un grand sourire aux lèvres. »

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Le moine était dubitatif, très clairement, mais remercia tout de même le duo. Il semblait un peu désarçonné devant ce cadeau, mais aucun commentaire négatif ne vint sur ses lèvres. Il sourit une nouvelle fois devant les explications de la femme, avant d’ajouter :

« L’important est que vous comprenez que vous n’aurez pas d’ennuis, si vous ne les cherchez pas. Je me nomme Ketsumako Daishi. Alors, si vous voulez bien m’excuser, je vais devoir y aller. Passez une excellente journée, ma chère. »

Il se hâta vers la sortie, comme s’il avait perdu bien trop de temps à cet endroit. Mais lorsqu’il fut bousculé par le géant Kisho, il ne fit que replacer ses toges, car de toute façon, peut importe ce qu’il aurait, il savait que cet homme n’en avait que faire. Ce n’était qu’une brute. Il soupira donc avant de reprendre lentement son chemin vers le temple. Il pensait déjà au rapport qu’il allait donner au chef des initié.

***

Genkishi monta à l’étage de la petite auberge. Il n’y avait qu’un petit couloir et cinq portes, dont l’une d’elle était au bout du couloir. C’était peu décoré et peu entretenu, mais étant le seul établissement du genre, il devait avoir le monopole. Gekinshi ouvrit donc le portes jusqu’à trouver le petit groupe. Ce ne fut pas très long, n’ayant eu pas de chance, ils étaient derrière la troisième porte.

Il entra sans aucune gêne dans leur chambre, pratiquement en courant vers eux, malgré l’espace restreint et en attrapa un par l’épaule. Les trois autres regardaient l’intrus d’un air inquiet voir apeuré. Les pauvres bougres, qu’avaient-ils donc fait pour mériter pareil traitement ?

« Nous partons demain ! Je le ju … » commença l’homme que retenait Genkishi lorsque le géant prit la parole.

Personne ne bougeait, tous écoutaient le Kisho avec grande attention. Incertains de la bonne attitude à adopter.

« Vous z’êtes pas avec les moines ? » demanda celui un peu plus au fond de la pièce, un peu en retrait.

« C’est assez clair pour toi, Gen ? Le mec, il vient de profond dans le bois ! Il avait un loup ! Un loup ! Je veux bien croire que ces moines sont des trouducs, mais de là à envoyer ce mec … »

Le dernier soupira appuyant une main sur ses tempes.

« Vous savez qu’il est là ? Et qu’il tient encore Haru ? Mais vous êtes débiles ou quoi ? »

Le pauvre homme que Genkishi avait intercepté gardait les yeux vers la plancher, visiblement inconfortable face à ce géant tout en muscles et en violence. Alors que les trois autres semblaient commencer à régler des comptes entre eux (s’entre-rappelant d’ailleurs à quelques reprises la présence du shinobi) le dénommé Haru prit la parole :

« Les moines, c’est pas sain ce qu’il font ici. Tout le monde leur mange dans la main et … ils agissent comme si … Comme si … Ils agissent comme si le village leur appartenait, comme s’ils étaient un dieu ou quelque chose du genre. »

En entendant Haru parler, le plus près se retourna et ajouta :

« C’est un culte, ou je sais pas mais tous des fous. Y’en qui agissent comme s’ils avaient droit de vie et de mort sur le village. Et si tu l’as pas deviner, ça fait pas bon ménage avec les samouraïs du Daimyo. »


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-Passez une bonne journée vous aussi.

Je rentre à l'intérieur de l'auberge, tâchant de me faire petite (ce qui n'est pas peu dire vu le boxon qui s'est passé) et me dirige vers ma chambre alors que j'entends un peu d'agitation à côté, sans doutes Genkishi qui travaille. Un vrai cochon quand il bosse : la tâche est accomplie, mais en général il n'est guère regardant sur les détails, pas un négligeant, plutôt qu'il n'a pas le sens de la finition. Le genre de bourricot qui va débarquer en massacrant tout le monde parce qu'on lui a dit "pas de témoins" alors qu'on sous entendait par là qu'il fallait justement éviter un massacre. Ou alors il aura laissé quelqu'un en vie parce qu'il n'aura pas fouillé tout méthodiquement pour ce genre d'opération de nettoyage. Enfin, je pense ça comme si c'était un con, il est juste mentalement secoué, mais il a la volonté de s'améliorer et c'est déjà beaucoup. Et puis bon, c'est un peu le nounours du clan.

-Mon beau sac, dis moi qui est la plus belle. La formule peut prêtée à sourire alors que je vérifie tout dans mon sac, pour constater derechef qu'il n'y a rien (comment est-ce que cette pute a pu voir quelque chose, elle aurait bluffé?), mais si je parle toute seule c'est aussi pour couvrir le bruit de ma fouille quand j'attaque la zone la plus profonde de mon sac, là où il y a mon arsenal.

Plus qu'à aller voir du côté de nos aventuriers du dimanche, je m'invite dans leur chambre alors que Genkishi est avec eux, leur adressant un regard maussade, c'est une journée de merde et en plus tout le monde semble con. J'ai l'impression d'être la seule de la région à pouvoir structurer ma pensée.

-Alors, vous allez répondre aux questions qui suivront sans vous disputer, je n'ai pas toute la nuit, j'aimerais dormir sereinement et longuement ce soir. Sont-ils tous des cultistes ou certains ont eu un comportement normal, c'est à dire celui qu'on peut attendre d'une bonze? De la même manière, vous dites qu'ils se comportement comme s'ils avaient droit de vie ou de mort ; y a t-il eu des blessés ou même des morts? D'ailleurs, vous avez mentionné les samouraïs du Daimyo, que font-ils? Pourquoi ne sont-ils pas ici pour contester l'autorité naissante des moines? Ah, avant que j'oublie. Ne criez pas, gardez le volume bas. Je ne suis pas votre ennemie, ni votre amie, il en va de même pour mon partenaire ici présent ; ne nous donnez pas prétexte à vous avoir dans le nez. Les moines semblent déjà vous déprécier, ne ruinez pas vos relations dans la région, ça serait fort regrettable. Je jette un œil dans le couloir : personne. Je ne mentionnerai pas cette conversation à qui que ce soit, aussi je vous serai gré que vous fassiez de même. Juste pour me garantir une certaine tranquillité d'esprit, vous me donnerez vos noms avant que je ne parte, histoire de.
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❝Benkei x Genkishi

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Genkishi ne comprendrait jamais les religieux. Déjà, par quelle diablerie le tondu avait su qu’ils étaient ninjas, et donc armés ? Rien que pour ça, il aurait dû le zigouiller sur place. Si les samouraïs prenaient les Shinobi pour des démons, alors le géant avait tout à fait le droit de penser que les moines (ou au moins, celui-là) étaient les engeances de Satan. Au moins, il ne semblait pas vouloir leur chercher des noises directement : il avait été bousculé par le bœuf mais n’avait rien fait, si ce n’était remettre ses toges en place. Tant mieux, le Kisho n’allait pas se plaindre. De ce qu’il avait compris, il avait tout intérêt à ne pas s’en prendre aux mauvaises personnes sous peine d’être expressément châtié. Une mission durant laquelle il allait devoir réfléchir…
Il voulait déjà rentrer.
Mais il ne s’occupa pas de lui et resta concentré sur ce qu’il avait en tête : interroger les types apeurés qui s’étaient barrés à la simple vue dudit moine. Pourquoi ? Dans quel but ? Que risquaient-ils ? Tant de questions sans réponse… Et c’était à lui d’aller les chercher ! En bref : c’était bien loin d’être gagné.

Rien que trouver la bonne porte sembla difficile. Elles n’étaient pas nombreuses, mais il n’avait rien entendu et il fallait croire que ce n’était pas son jour de chance. Genkishi avait effectivement dû en ouvrir trois avant de tomber sur la bonne. Quel bordel. M’enfin, une fois qu’il avait ce qu’il voulait, il fonça tout simplement sur le premier (ce fut donc court mais intense) avant de le harceler de question. Mais évidemment, le premier qui était passé dans sa poigne titanesque bégaya quelque chose d’incompréhensible (pour un mec comme le vétéran). Puis il se tut quand l’autre beugla ce à quoi il voulait des réponses. Bref, silence religieux le temps qu’il parlât. Puis on lui demanda, timidement, s’il n’était pas avec les culs bénis.
Le pauvre bidasse était littéralement consterné et ne pensait pas qu’un jour lui-même considérerait quelqu’un comme étant fondamentalement con. Sans déconner, comment pouvait-on le méprendre au vu de sa carrure, de ses fringues et de sa manière de se comporter ?! De sa main libre, il se rappa le front – aïe, la double bosse – et hocha frénétiquement la tête de gauche à droite : N. O. N. Enfin, Benkei arriva à son tour. Bonne nouvelle ? Au début, c’est ce qu’il pensait. Puis les autres se mirent à lui répondre. Les yeux brillants et un sourire barré jusqu’aux oreilles, le réformé pensait qu’il allait pouvoir briller devant l’intendante.
Mais non. Elle monopolisa littéralement son temps de parole, l’empêchant d’en placer une. Mais il ne réchigna pas et contesta encore moins. Il n’était qu’un solda, après tout. Quand le chef parle, le bleu ferme sa gueule.

« La madame elle secoue les pédés en leur parlant fermement, pouffa-t-il de manière quasiment inaudible, de telle sorte qu’il ne sauraient entendre n’aurait-ce été qu’une bribe de parole. »

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Les hommes échangèrent un regard inquiet. Ils n’avaient clairement pas envi de se retrouver entre qui que se soit et se géant … et cette géante femme aussi. Mais qu’étaient-ils donc ? Indestructibles guerriers qui n’avaient peur de rien ? Peut-être pouvaient-ils réellement régler le problème, mais ce n’était pas à de simples voyageurs de s’en mêler. Haru, encore dans l’étau de Genkishi, tourna la tête vers Gen et le deux autres, leur lançant un regard suppliant. Le jeune homme était bien mal à l’aise de ne pas avoir été libérer.

« Bon, écoutez, commencer par relâcher mon frère et on … peut en discuter ? »

La fin de sa phrase ressemblait davantage à une question qu’à une proposition. Ils n’étaient que de passage ici et tentaient tant bien que mal d’éviter les ennuis.

« Ça ne fait pas longtemps que nous sommes ici et on ne compte pas rester longtemps. De notre séjour, j’ai pas vu de blesser, ou de mort … encore. Mais certains des moines … »

Le plus vieux du groupe, l’homme le plus près de Genkishi et d’Haru reprit :

« La plupart agisse normalement. J’ai pas vu de moines dans les rue faire quoi que soit de … ben vous voyez, mais ils entretiennent quand l’idée de culte et de toute puissance, comme s’ils pouvaient défendre le village contre tout et n’importe quoi. Et … Ils savent tout. Absolument tout. Je ne comprends pas. Ils ont TOUJOURS une longueur d’avance sur tout le monde, comme s’ils pouvaient lire dans les esprits ou qu’ils voyaient le futur, je ne sais pas trop, mais … Les gens ne se posent pas de questions. Ils traitent comme s’ils étaient l’incarnation des dieux sur terre.»

S’agitant nerveusement, Haru, qui était définitivement le plus jeune du groupe ajouta :

« Moi … Moi, y’a un des moines qui est venu me parler. Il me disait que si j’acceptais d’entrer au temple, il s’arrangerait pour que je sois bien. Il disait que mon âme serait sauvée et qu’il … qu’il ne voulait pas que mon âme soit damnée pour l'éternité, ou je ne sais pas trop. J’suis parti avant qu’il termine. Je veux dire ... il était pas sain. sa façon de me regarder ... C'était vachement dégoûtant. »

Son frère aîné sembla choqué, puis furieux, puis effrayé. Il prit quelques secondes pour analyser ce qui venait d’être dit, mais la réalisation le frappa. Il n’était pas question de rester plus longtemps.

« On part demain. Où je sais pas, je m’en fiche. Pas question de rester plus longtemps. »

« Calme-toi, Gen. On ne peut pas. Pas sans les vivres. On n’est pas comme ce mec. Attraper le gibier … Ce n’est pas entièrement ça hein … »

Chez les voyageurs, la tension montait, c’était évident. Cet endroit cachait des trucs, trop. Un des homme secoua la tête avant de prendre la parole.

« Hum. Donc. Pour les samouraïs … Il ne se passe rien. Ils n’osent pas brusquer les moines, je ne sais pas pourquoi, mais il y eu une ou deux altercations verbales plutôt chaudes. Les menaces fusaient dans tous les sens. Et ce n’était pas beau. Pas du tout. Mais aucune violence physique pour l’instant. Mais on est juste de passage, c'est pas comme si on connaissait les plans du Daimyo. J'espère juste qu'il a quelque chose en tête. C'est malsain ici ... »

Benkei pouvait deviner qu'elle n'en tirai pas grand chose de plus. Ces hommes n'étaient pas de la région et ils n'étaient pas là depuis bien longtemps, mais il avaient coopéré, donnant aux deux Kisho les maigres informations qu'ils avaient.
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Oh je déteste ça quand ils font ça, quand ils font les petits fils de putes à commencer à déblatérer tout ce qu'ils savent sans aucune structure. Depuis quand avoir peur c'est une raison pour faire n'importe quoi, j'ai peur de mourir à chaque fois que je me bâts contre un autre ninja et pourtant je ne m'emmêle pas les doigts en tentant d'invoquer une soldate de cristal ou encore en exécutant une métamorphose. Je leur en foutrai moi des explications rationnelles, en particulier venant du fait qu'ils ont oublié de me donner leur nom, ça, je ne l'oublie pas.

-Pour la dernière fois, vos noms. Suis-je obligée d'articuler sur un ton glacé.

Parce que s'ils ne me donnent pas leurs noms, les kamis et tout les putains de Yokai m'en soient témoins, je vais en frapper un jusqu'à ce qu'on ne retrouve plus aucune trace de sa masculinité. Je n'ai jamais eu peur de marcher sur des œufs et ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Une fois que j'ai obtenu leurs identités, je fais signe à Genkishi de lâcher l'autre crétin.
Ce dernier détails réglé, je me permets de leur lancer un petit avertissement.

-Si on vous demande, il ne s'est rien passé. Nous y allons mon très cher comparse, retournons de là d'où nous venons. Une fois hors de vue des autres, je lui fais signe de se taire et le tire par la manche jusque notre chambre.

Oui, maintenant c'est notre chambre puisque je compte bien pioncer à côté d'un camarade de combat maintenant que j'en ai la possibilité. Pas dans la même lit non plus, histoire qu'il n'y ait pas d’ambiguïté possible.
Une fois à l'intérieur, je lui fais signe de garder le volume bas. Je ne veux pas qu'on nous entende, je ne veux pas qu'on nous soupçonne pour quoi que ce soit.

-Allons au temple, tu toques à leur porte avec un loup pour leur faire une offrande, fais l'appât on va essayer de voir s'ils font pas des trucs louches la nuit. Passe moi ton équipement histoire de ne pas éveiller les soupçons, s'il se passe quelque chose, je suis à la lisière des bois à te surveiller ; j'aurai toujours les yeux sur toi et je te couvre à distance. Ça te va comme plan?
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❝Benkei x Genkishi

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Je vous le dis, cette mission me casse les couilles. Elle me fait chier. Ca m’emmerde. J’en ai ras le cul. Et je pourrai en dire encore plus mais ça ne serait que redire un fait déjà établi depuis que je suis arrivé. En fait, rien ne va. Mais alors rien du tout. Ça a commencé avec ces fag lords supra qui ne voulaient rien dire à Benkei et qui ont décidé de se barrer en voyant le moine. Bah, c’est sûr qu’il était hautain au possible et qu’il a su par je ne sais quelle sorcellerie que nous sommes ninjas. Mais bordel, pourquoi il me juge alors que je bouffe mon loup ? Je ne demande rien à personne, je les empêche de taper dans leurs propres ressources et stocks, et on vient m’emmerder.
En plus, j’ai dû aller le finir dehors. Sous la flotte. D’un côté, je ne me plains pas : ça m’a permis de ne plus voir sa tronche quelques temps. Mais ces aventuriers… Ils semblent être les types parfaits pour choper des infos. Enfin, c’est ce que je pense quand je les retrouve dans leur piaule et que je chope le bras du premier venu. Jusqu’à ce que Benkei arrive et les fasse encore plus bégayer. Je reste bien droit et souriant ; déjà qu’ils ne sont pas sereins, si en plus ils prennent encore plus peur et n’arrivent plus à parler, ça ne nous arrangera clairement pas.

Ils sont mignons, en fait. On dirait des brebis égarées à la recherche de leur troupeau et de leur berger. Je les surplombe tous sans exception et ils pensent pouvoir me donner des ordres ? Comme si j’allais le relâcher aussi facilement. Et encore, qu’il s’estime heureux. Je n’utilise que vingt pourcents de ma force, alors qu’il évite de pleurer. Et qu’on ne me demande pas une autre fois de le relâcher. La seule qui peut exiger quelque chose de moi ici, c’est Benkei. Personne d’autre. Bande de cons. Aussi, quand on me demande de relâcher leur type, je ressers un peu plus ma poigne, un sourire carnassier barrant mon visage. Du sang juteux… cela fait si longtemps ! Le pauvre gars se met à crier et à pleurer – de peur ou de douleur ? Probablement les deux tout compte fait. Finalement, le plus âgé reprit la conversation et nous apprit quelques trucs, mais rien que nous n’avions pas encore remarqués. Comme leur ineffable propension à toujours avoir une longueur d’avance sur tout. Je n’arrêtais pas d’y réfléchir (enfin…) et le constat était toujours le même : il ne pouvait pas avoir fouillé les affaires de Benkei ni réaliser rien qu’à ma gueule que nous sommes Shinobi. Alors comment ? Des informateurs ? Nan, Benkei aurait hurlé si on avait fouillé son sac. Des espèces de sens mystiques ? Bah, on pouvait tout voir chez les ninjas et je suis sûr que je ne connais pas la moitié des arcanes secrets de ces arts.
Finalement, je commence à regarder la lune par la seule fenêtre de la pièce alors que l’intendante prend le relais. Je ne les écoute plus du tout, quand bien même mes yeux restent à l’affût – je ne pense pas qu’ils soient suffisamment stupides pour l’attaquer, mais la peur rend les plus faibles irrationnels, et cette même irrationalité tend à des prises de décisions inespérées et désespérées. Puis elle annonce que nous partons. Je relâche le faiblard en le poussant vers ses congénères et suis Benkei, toujours au même rythme qu’elle (ce qui vaut pour la démarche mais aussi mes bras).

Nous arrivons dans la chambre et elle semble décidée à dormir. Hors de question qu’on dorme dans le même lit – question de hiérarchie à respecter tout ça… pis elle est mariée même si on ne le dirait pas, vu comme ça. De toute façon, on ne rentre certainement pas à deux dans ce pauvre lit une place donc l’histoire est vite expédiée. Enfin, elle me fait signe de parler à voix baisse. Connaissant mon propre timbre de voix et ma propension à vite m’exclamer, je préfère juste l’écouter sans rien dire de plus. Elle me demande de faire l’appât ? Bien. Ça, je sais très bien faire. Mon air demeuré m’aidera bien de toute façon ; j’ai déjà réussi à me faire à moitié pardonner un peu plus tôt.
Le souci majeur, pour le coup, est de devoir choper un loup. Dans la nuit. Dans un endroit que je connais pas. Et là, je prie tous les grands dieux et autres yokais qui doivent instiller la peur chez ces culs bénis pour qu’on m’en fourgue un dans les pattes dès que je sors, ça sera plus simple pour moi. Après avoir rouvert les yeux, je hoche la tête vers la Kisho et sors ma carcasse en tentant de ne pas faire trop de bruit. Sauf que j’ai oublié une part de sa consigne. Je soupire et fais demi tour, me délestant de tout mon arsenal. Ainsi, elle obtient deux boules explosives, cinq kunais, dix shurikens et un parchemin explosif. Une vraie bombe vivante bordel de merde. 

Une fois dehors, je pars directement dans les bois qui entourent l’auberge. Je les avais repérés en arrivant dans la contrée eux. Simple réflexe professionnel. Faut croire que ça me sert encore une fois. Je concentre ma force dans mes jambes et saute aussi haut que je peux, atteignant une branche suffisamment élevée pour avoir une vue d’ensemble du bosquet. Mais nous sommes trop près de la civilisation donc il n’y aura pas de bouffe pour l’instant. Je soupire ; et dire que le gibier ne sera même pour moi…

« Vie d’merde, j’vous jure. »

Je m’avance un peu plus profondément, tendant de ne pas perdre de vue le temple. Bah ouais, ça serait con quand même que je m’évertue à trouver un foutu loup pour au final être incapable de me rendre en territoire sacré. Après quelques loooooongues minutes, haut perché sur mon arbre, j’en vois un. Enfin, j’aperçois ses dents sur lesquelles reflète la lune, puis ressens son hostilité. j’en connais un qui a trouvé un lapin.
Tiens, si je lui donnais un nom avant de le sauver ? Pantoufle ? Nan, c’est nul. Pinpin ? Relou, il va taper de la patte à chaque fois à cause de l’excitation. Hmmm… Je m’élance.

« WOOOOOOOOOOOOOOOH ! TOUCHE PAS CHAUSSETTE !!!! Je hurle, poing en avant, prêt à lui en décrocher une. ET PAF, LE LOUP ! »

Le loup est mort. Chaussette est sauvé. Oui, c’est un mâle, je sais encore écrire et accorder mes verbes. Et moi j’ai mon offrande. Heureusement que dans mon sac j’ai toujours une nappe blanche pour les piques niques improvisés, tiens… Et on me dira que mon amour pour la bouffe est inutile ? Mets voir bien tes loucaves mon gadjo, tu verras que ma religion est michto !! De la secousse, je l’enroule dans le linge en question et je prends Chaussette avec moi, que je mets sur mon épaule. Encore tout effrayé, il tremble comme un philosophe et n’ose pas plus bouger que ça. Bah, c’est peut-être un bien au final. De ma main gauche, j’empoigne le sac à loup et le prends comme un baluchon sur mon épaule avant de reprendre ma route.
Après quelques temps de marche, j’arrive au niveau d’une sente à peu près normale et bien moins rocailleuse que les autres. Mon dos prend moins cher, comme ça. Puis je vois, un peu plus au loin, et grâce à la lune, une porte bien grande ouverte, comme si on avait prévu mon arrivée. Mais je doute que ça soit vraiment le cas. Peut-être que c’est juste l’usage du temple ? Là, j’affiche mon plus beau sourire (et grand, toute dent au clair) et me présente aux deux gardes.

« Entrez donc en la demeure du Saint parmi les Saints, noble âme en peine. Ils me barrent la route alors que je viens de passer l’embrasure de la porte qui donne sur un cour aux airs pauvres alors que le reste de la bâtisse semble quand même bien plus riche. C’est qu’ils ont les moyens avec leurs taxes, ces fils de pute. Annoncez-nous la raison de votre visite et… Il louche sur Chaussette. Par Notre Sainteté L’Archevêque, que faites-vous avec ce lapin terrifié ?
- Ca r’commence… je soupire. Lui, je pointe l’animal du doigt, c’est Chaussette. J’viens d’le sauver d’ça, j’agite mon sac. Pis à la base j’voulais juste v’nir m’excuser parce que j’ai failli foutre d’la chtôss dans l’câillon y a pas long… pis d’la s’cousse j’me suis dit qu’ça s’rait mieux avec une offrande, qu’est-ce t’en penses ? Puis je me tourne vers l’autre. Te parles pas des masses toi, comment qu’c’est gros ? »  

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Un honorable effort de la part du grand ours civil, mais une réaction malheureusement mal comprise des guetteurs à la porte de la citadelle. Si les deux marquent une pause, l’un a l’air très surpris alors que l’autre se met à ricaner. Visiblement, les baragouinements ont été compris par l’un d’eux, un homme assez imposant dont on pouvait supposer que la bedaine a déjà eu la chance d’accueillir le nectar des dieux.

«Ah Ah Ah! Vas-y, Asato, essaie de traduire, ça te changera des saintes écritures qui te servent de journal du matin!» dit l’hirsute anciennement amateur de bière à son collègue chétif et un poil trop rat pour y être assimilé. Il lui file une bonne tape sur l’épaule avant de s’avancer et prendre le sac de Genkishi. «Oh attention, ça coule! Héhé!»

Le sac est manipulé avec rapidité, tendu à un des acolytes qui marchait tout près. «C’est une belle trouvaille, mon champion, mais on fait pas ce genre d’offrande ici. Tu es pardonné, mon cher, mais ne recommence pas, qu’importe ce que tu as cassé en ville. Et sinon ouais, ça va: soirée tranquille, héhé.» L’attitude joviale du gros bras pourrait sembler suspecte, sauf que le plus gros dur (ainsi que son lapinou) ne peuvent pas vraiment dire s’il fait son gentil ou s’il est juste du même... calibre? «Par contre vaudrait peut-être mieux ramener ton lapin où tu l’as trouvé, c’est pas bon de retirer un lapin de son habitat.»

Comme il est l’un des seuls à pouvoir le faire, son oeil louche un moment au-dessus de l’épaule du fervant défenseur des lapins, vers les bois. Genkishi n’a pas pu entrer dans le temple, mais il peut quand même entendre distinctement trois petits coups, comme si on tapait sur une porte en bois. Le bruit est creux et résonne peu. C’est à ce moment qu’Asato reprend: «Pardonnez, nous ne pouvons vous laisser entrer pour le moment... Sanjuro, si tu souhaites parler un peu plus avec monsieur, prière de ne pas le faire ici. Je monte.»

«Bah, fais comme tu veux.»

Le chétif part, quelques minutes plus tard quatre moines guerriers et une silhouette voilée descendent et quittent les lieux, en direction de la forêt. «Pardon de te demander ça, mais tu peux rester ici avec moi le temps qu’ils reviennent? Il y a quelqu’un dans la forêt, on ne sait pas si c’est dangereux mais pour éviter le danger, vaut mieux que tu restes.» Les évènements semblent bizarres, mais on peut deviner que l’homme souhaite surtout assurer la sécurité de l’endroit, et surtout du visiteur.

La petite troupe avance rapidement vers les bois. La grande intendante peut facilement les voir, malgré la noirceur. S’ils ne viennent pas directement vers elle, la shinobi peut vite calculer qu’ils passeront près de son poste d’observation; il vaudrait peut-être mieux se cacher ou s’éloigner. Voire, si elle se sent assez confiante, elle pourrait les confronter ou se dépêcher à retourner sur un sentier de la forêt, en tentant de jouer les passantes ou brebis égarée. Ils passeraient forcément par le sentier, c’est peut-être la meilleure opportunité pour croiser du moine?

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Ils arrivent, je les vois venir les petits moinillons et leur silhouette encapuchonnée, comme si une capuche permettait de se fondre dans la masse sans se faire voir. Ils arrivent vers moi mais n'ont pas l'air de s'intéresser à ma position en particulier, c'est l'heure de reculer et de ne pas se faire voir ; je m'enfonce plus en profondeur dans la forêt en faisant attention à ne pas faire craquer de branches ni à me perdre dans des buissons. C'est que les Kishos ont l'habitude de traîner dans bien pire que ça, ce n'est pas me dissimuler dans une forêt qui va me faire peur même si malgré mon matériel, je ne prends pas le risque de rester hors de leur champ de vision mais bien de me planquer quelque part hors de leur itinéraire.
Aussi, je disparais dans les fourrés sans demander mon reste, privilégiant la discrétion à la récolte d'informations, puis à bonne distance décide d'utiliser une technique dont j'use et abuse ; la technique de transformation supérieure. Je profite de mon couvert pour me fondre en un loup et y retourner pour aller les observer de loin en me faisant passé pour un prédateur errant.

Je suis un loup, ne venez pas me courir après. Ça serait embarrassant.

Mais toutefois, si je les observe de loin sous forme canine, il n'en reste pas moins que je prends mes précautions et garde mes distances avec eux. Je ne souhaite nullement me bagarrer cette nuit ; même si ce n'est pas l'envie qui manque.

Rapport de situation:
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❝Benkei x Genkishi

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Bordel de merde, ça me casse les couilles. Je vous jure !!! A quoi bon se démener si ces putains de bonzes arrivent même pas à comprendre combien d’efforts j’ai mis, combien j’ai pris sur MOI pour leur rapporter cette putain d’offrande… Un si bon loup que je ne pourrai même pas manger en plus !!! Surtout le gringalet là, à me regarder avec ces yeux de merlan frit. Qu’est-ce qu’il a, hein ?! Je fronce les sourcils et approche ma tête, comme pour le défier… Puis je me ravise. Je dois me rappeler que je ne suis pas venu ici pour m’attirer des ennuis, mais pour réparer ce que j’ai pu faire avant. Et ça, le pansu semble bien le comprendre. Bah, ça ne m’étonne pas… Entre amateurs de bonne bouffe, on peut que se comprendre ! J’affiche un sourire moqueur au petiot, puis un qui se veut fier et fraternel à l’autre. Je sens qu’on va bien s’entendre tous les deux, soit-il moine ou autre !
Alors qu’il se moque du dénommé Asato, je continue juste de les regarder, gardant quand même toujours un œil sur Chaussette qui se repose sur ma large épaule droite. La bedaine s’avance ensuite vers moi et, en un éclair, il me chope mon offrande, le sang coulant partout sur son passage. Je reste néanmoins stoïque et ne bouge plus. Mon regard s’est par ailleurs calmé et je ne dégage plus aucune hostilité, pas même envers l’autre débile qui semble effrayé pour un rien. Je dois réussir à les analyser… à ma façon. Bon, il est clair que ce n’est pas comme ça que je saurai les moines qu’on doit éclater, mais peut-être que le bourru pourra me donner de précieuses infos…
J’ai espoir.

« Z’êtes blindés d’loups, te parles d’une trouvaille mon catch ! Je ris. Pas c’genre d’offrandes ? J’arque un sourcil. Tu veux dire que j’y ai sauté d’sus pour rien ??? Qu’j’aurais pu l’bouffer dans l’plus grand des calmes plutôt que d’m’emmerder à vous l’rapporter ? Je grogne. Quelle vie d’merde, j’te jure… Le sac est tendu à un péon qui passait par là. Soirée tranquille… Ça a l’air d’sacrément manquer d’binches en tout cas ! Mais bon, j’suis content d’tomber sur un mec sympa comme vous, y a pas à dire ! C’est qu’la vie en ville m’semble vachement morne quand même… Je marque une courte pause. Nan, Chaussette fait partie d’la famille maint’nant. Pis y risquerait d’se r’faire attaquer… Moi j’veux pas. Yé faible mais y a l’air d’avoir un grand coeur, pour sûr ! Je me mets à caresser le petit animal qui frémit sous mes doigts. Vous aussi vous d’vez préférer qu’on sauve une vie plutôt qu’on en ôte une, nan ? »

Heureusement que Benkei ne m’entend pas, je peux garantir qu’elle n’aurait pas tergiversé avant de me houspiller pour de telles paroles… Si je suis éventuellement d’accord pour dire que la loi du fort l’emporte toujours, j’ai quand même du mal quand lesdits faibles sont… hors catégorie quoi. Genre, bien sûr qu’un loup va bouffer un lapin vu que celui-ci est plus faible. Bien sûr que je vais éclater la gueule du premier fils de pute de moine qui me les brise, mais ça reste plus ou moins équivalent. Par contre, face à un animal aussi craintif et innocent que ce bouffeur de carottes, je ne peux pas rester indifférent et juste l’éclater. De toute façon, il n’y aurait rien à bouffer là-dessus. Et c’est pareil avec les bambins. Surtout que j’en ai eu, donc je sais ce que c’est que de les voir menacés…
Un enfant, on aura beau dire tout ce qu’on veut, ça restera faible. Dans tous les cas. Aussi, c’est à sa famille de le protéger. Son père, sa mère, ses oncles ou ses tantes… J’en n’ai rien à foutre, on doit les protéger. Ou au moins, on se doit d’essayer, et être prêt à donner sa vie pour eux…
Pas comme moi.
C’est pour ça que je veux garder Chaussette. Je l’ai sauvé de la gueule du loup (littéralement), et je ne veux pas qu’il soit en danger. Je ne veux pas qui puisse lui arriver quoi que ce soit en ma présence. En fait, je sais que tant que je serai là, rien ne lui arrivera, alors je déciderai de le garder, quoi qu’il en coûte !

Puis là, trois coups sonnent. C’est creux, comme sur du bois, mais je peux l’entendre. Qu’est-ce qui va encore se passer ? Je suis loin d’être un génie et encore plus d’être au courant des pratiques religieuses, mais je me doute que cela veut dire quelque chose de spécifique. Alors que mon regard se pose sur mon gars sûr, je remarque qu’il regarde par dessus mon épaule (on ne trompera pas un ancien bidasse, je vous le dis). Aussi je fais de même et je remarque des guerriers qui accompagnent un encapuchonné. Sérieusement, ils croient vraiment qu’un simple tissu sur la gueule ça fait de vous un mec ultra furtif ? Laissez-moi rire… En parlant de furtif, je me emts à penser à Benkei. Par pitié, intendante, te fais pas choper. Il en va de notre réussite…
Bon, en même temps, je ne me fais pas vraiment de soucis… C’est une putain de tête cette gonzesse, elle saura forcément trouver un truc pour leur échapper. Elle n’est pas notre numéro deux pour rien ! Enfin, le petiot se met à s’excuser et tout le toutim. Je hausse les épaules, comme s’il était obligé de me les présenter. Je souris chaleureusement et hoche la tête pour montrer que j’ai compris, puis je pointe du doigt mon sac.

« Ouais j’vais rester… Voilà qu’il se soucie de moi maintenant. T’sais, une pichenette et j’le casse en deux, l’Asato…T’fais pas trop d’soucis pour moi, gaillard. Je ris grassement. M’enfin, je continue de pointer l’offrande. Si z’en voulez pas dans l’temple, j’vais t’apprendre à l’cuisiner. j’suis un fin gourmet, te penses bien ! Ça te dit ? »

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Encore semi-crinqué par les simagrés de la petite andouille, Sanjuro était loin d’être en mesure d’écouter ses ordres. Probablement par colère et par esprit rebel. De toute façon, Asato est parti se cacher dans un coin ou prier dans les toilettes; le gros balèze ne sait pas trop et s’en fout éperdument. Il veut s’assurer que l’égaré à leur porte soit en sécurité, comme dit et répète l’enseignement du temple, ainsi il songe fortement à laisser rentrer Genkishi et son rongeur malgré tout.

Après tout, dans ses manières un peu crasses (que Sanjuro partage visiblement), Genkishi ne semble pas être un mauvais gars, surtout qu’il est très chanceux; une de celles chargées de la pitance était tombée malade…

Un peu trop de champignons, c’est fort possible.

Ainsi donc, Bedaine se voit bien accepter l’aide du dompteur de lapins avec la bouffe, tout en riant à la proposition de l’autre. «C’pas grave, va! C’t’encore jus’ du zèle, ça l’change po d’d’habitude.» Gros rire. Gros rire gras de fumeur de cigare. Il a vite vu qu’il peut se lâcher et parler un peu plus simplement, probablement parce que les autres membres n’arrivent pas à comprendre un traitre mot de ses baragouinages autrement. L’idée de Genkishi n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, surtout que «...ouais. Ouais p’quoi pas. On manque deux bras pour préparer la bouffe de demain, s’t’aides tu peux préparer ton loup après. Pis j’le cache po, on peut po manger t’seul icitte, sinon "on gaspille trop".»

Il tape alors sur l’épaule du géant avec assez de tonus pour facilement briser du civil; en bon expert martial, Genkishi peut assez facilement jauger la force de Sanjuro; elle pourrait facilement être mortelle, mais dans ce cas ce n’était qu’une démonstration de camaraderie (avec un enjouement peu contrôlé). «Bon! Viens-t’en, la cuisine!»

Il siffle son précédent demandeur; «Yanagi, finalement peux-tu me ramener ça? Moi pis l’ami on va cuisiner!» Il récupère vite le paquet en glissant un léger mensonge au sous-fifre, comme quoi "le gars a pas de place pour se préparer à manger, je lui rend service pis il aide pour demain". Autrement, l’opposition serait trop forte pour que même lui puisse y déroger.

Au bout de deux ou trois grands couloirs, trop peu occupés, les deux masses de muscles arrivent à la grande cuisine; complètement vide, elle n’attend qu’à être utilisée. «Prends ce que t’as d’besoin, fais-moi dequoi de bon! En attendant je vais éplucher et couper des trucs pour le ragoût de demain. Si tu veux enlever la peau de ta bebitte, fais-le au dessus du gros bol au fond.»

Il ferme rapidement la porte et tire un petit caisson en bois de derrière celle-ci avec son pied; il y lance le débarras de comptoir dedans; de la verdure quelconque, idéale pour un lapin. «Et le lapin reste là-dedans! Faut pas qu’il se promène trop.»

Si Genkishi lui fait la conversation pendant qu’il coupe ses légumes, Sanjuro répondra tranquillment et donnera de la pelure de carotte à Chaussette pendant ce temps, en préparant la base d’un ragoût.

***

L’intendante choisit de ne pas trop s’approcher du groupe évoluant rapidement sur le sentier battu. Si sa couverture à base de chakra lui offre la chance de ne pas être clairement identifiable, elle n’empêche pas le regard de la prêtresse de jade de se poser vers le boisé. Il semblerait qu’elle ait un moyen de voir au travers du bois et de cette énergie innée que dégage ce "loup".

La petite équipe s’est arrêtée, les grands hommes qui l’accompagnent se taisent… presque. L’un d’eux, probablement une fraîche recrue inexpérimentée et qui ne savait pas se tenir, ouvrit la bouche pour questionner d’un mot la femme aux traits dissimulés par la noirceur et le voile ocre. «...Amala?»

Bingo.

Ce nom est sur la liste. Le jeunot en a trop dit.

Une main hâtive vint couvrir le mange-patate de l’imbécile alors que la dame oeillait avec attention et sévérité la silhouette, pour elle assez évidente, de l’intendante Kisho. Pourtant, même si les autres regardaient dans cette même direction, ils ne pouvaient pas voir.

«Vous!» … Benkei, évidemment. «Retournez immédiatement d’où vous venez, et prenez vos bombes avec vous! Si l’idée vous vient de vous en prendre au monastère, il vous en cuira!»

Si Benkei souhaite rester cachée (ou de s’éloigner) pour ne pas s’attirer d’ennuis, l’escadron partira directement pour rentrer au temple. Autrement, Amala restera un moment si l’intendante des Kisho choisit de faire quelconque acte de présence. Ils ne s'avanceront cependant pas (en aucune façon) dans la verdure, et ne comptent pas la suivre si elle choisit de partir.
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Bon bon bon.
Encore un senseur.
Toujours des senseurs, partout, dans tout les coins et même dans les sectes les plus paumées du Sekai ils ont des types capable de détecter le chakra. Je ne vais pas faire l'effort de montrer une émotion ou autre pour résoudre ce conflit en devenir et vais faire ce que tout bon ninja a été entraîne à faire : courage, fuyons.
Je recule gentiment avec mes bombes en me repliant vers la forêt et surtout les collines environnantes, histoire de pouvoir garder un oeil lointain sur le temple et ne pas être non plus découverte s'ils venaient à m'attaquer. En forêt les grenades serviront bien plus qu'à découvert ; beaucoup de couvertures mais aussi beaucoup d'objets qui peuvent se transformer en shrapnels, sans compter la visibilité qui diminue de beaucoup.
Une fois ceci fait, je reste en observation au loin ; hors de la portée d'un senseur à plus d'une centaine de mètres, dans un endroit où j'aurais un bon point de vue. A partir de la, plus qu'à attendre, guetter l'entrée du temple et si à l'aube il n'est pas revenu, je rentrerai à l'auberge.
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❝Benkei x Genkishi

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Je pense que je me rapproche de ce qu’on appelle « le plus heureux des hommes ». Non seulement on m’autorise à garder Chaussette, mais en plus de ça, je vais pouvoir manger mon loup… et le cuisiner ! Et ça, je le dis haut et fort, ça vaut tout l’or du monde pour sûr ! La bouffe a toujours été sacrée pour moi, et ça ne changera jamais. Bah ouais, un mec qui n’a pour seule pitance qu’une pauvre bol de boue avec du sable, bah… il ne sert plus à rien sur le champ de bataille. Aussi, en bon soldat que je suis, j’accorde toujours un point d’honneur à me sustenter comme il le faut.
Bon, il y a quand même quelque chose qui me gêne dans tout ça : je n’ai jamais trop mis les pieds dans une cuisine… à part celle que j’avais avant. Du coup, je rougis un peu ; je suis gêné et Sanjuro doit bien s’en douter. Néanmoins, je me reprends bien vite et gonfle mon torse : je vais lui faire le meilleur repas qu’il n’a jamais goûté auparavant… Il en est de mon honneur masculin !!!

Une autre chose est sûre : je suis fait pour m’entendre avec l’autre pansu. Bah, en amateur de bonne bouffe, il ne peut qu’en être ainsi. Même si, au début, il semblait un peu rebuté à l’idée que je garde mon lapin… Il a l’air de changer d’avis quand même. Ça se voit, ça s’entend surtout. Son timbre de voix n’est clairement plus comme avant, comme si sa parole s’était retrouvée libérée… Ouais, je l’entends. Il a viré les quelques masques qu’il s’était foutu sur le coin de la gueule. j’affiche alors une mine fière et je le regarde dans les yeux : on est les meilleurs.

« Gaspiller trop… Savent pas c’que c’est qu’la bonne bouffe, ces co… ces bonzes ! Je me reprends et ris grassement. Encore. Mais… Je réalise quelque chose de terrible. C’est un temple. Donc la religion, tout ça… C’vot’ tout. C’est c’qui guide vot’ vie, hein ? Je baisse les yeux et ai une allure sombre. CA VEUT DIRE QU’Y AURA PAS D’BINOUZES ????!!!! Je manque de tomber et lorgne sur le linge dégoulinant. Faudra composer avec aut’ chose alors… Je soupire. Bah, j’ai toujours mon loup au moins. »

Là, il me claque le dos avec une force énorme, de manière très enjouée. Je me retiens d’arquer un sourcil et garde mon sourire, quand bien même je me doute que ce n’est pas un moine « normal » pour autant. Cette claque, là… ça te dézingue un civil sans sourciller. Il fait le coup du lapin, ce gars-là, je suis sûr que peu s’en relèvent. Bon, moi, ça va. J’ai un physique solide et je suis un ninja qui a tout misé sur sa force et son endurance, donc ça ne m’a fait que l’effet d’une tape amicale. Mais ouais, un autre, par contre… Pas sûr qu’il ait survécu. Je me dis alors qu’il faudra que je fasse attention ; si lui est sympa et avenant, je doute que tous soient de cette trempe… Y a qu’à voir comment le chétif m’a accueilli au début ! Lui, c’est vraiment une flipette, et je suis quasiment sûr qu’il me voit d’un mauvais œil… Mais bon, j’imagine que rien ne peut m’arriver de mauvais tant que me tiens à carreau avec Sanjuro… et que je continue de sympathise avec lui ! Bah ouais, c’est un bon gars, le gaillard.
Finalement, il m’invite à la cuisine et je le suis, alors qu’il interpelle son commis précédent pour récupérer le sac. Là, il lui explique un peu la suite des événements, comme quoi je n’ai nulle part où me faire à manger présentement, et comme dans l’immédiat ils manquent de main d’oeuvre, bah… mon aide serait apparemment la bienvenue. Pendant qu’il fait tout ça, je reste juste derrière, les bras croisés, et je surplombe tout le monde de mon gabarit… sauf le gros moine. Enfin, on pénètre totalement dans le temple. Là, mes yeux admirent un peu tout ça. Je n’ai pas forcément de sensibilité artistique mais… force est de constater que c’est beau. Peut-être tape à l’oeil par moments. Bah, ils ont de la thunes à force de taxer tout le monde, ces enculés. C’est indéniable.

Après deux ou trois énormes foutus couloirs, j’aperçois une pièce plus grande et spacieuse. Elle a l’air tellement propre et pure… encore plus que le reste du bivouac ! Mais elle est complètement vide, comme si elle n’attendait que nos deux masses musculaires. Un grand sourire apparaît sur mes lèvres : je suis fin prêt ! La porte est fermée derrière nous et Bedaine ouvre un tiroir bas dans lequel il glisse de la verdure (salade, notamment), m’indiquant que mon animal devait rester là-dedans, qu’il ne fallait pas qu’il bouge. Je hoche la tête de haut en bas avant de prendre la boule de poils dans mes mains et de la glisser là-dedans. Accroupi (du mieux que je peux), je le caresse une dernière fois.

« Reste-là d’dans Chaussette, pis mange autant qu’tu peux ! C’jour de fête, eh ouais ! »

Enfin, je me relève et observe une nouvelle fois la cuisine. Il n’y a pas forcément grand-chose que je connaisse – il faut dire que je suis plutôt habitué à « cuisiner » auprès d’un feu de camp plutôt que dans une salle de professionnels… Bah, ça devrait le faire. La bouffe ça me connaît, faut pas l’oublier ! Rapidement, j’attrape un large et ample tablier blanc que je m’empresser de mettre : non pas que je ne veuille pas me tâcher, mais ça risque de gicler quand je vais vider la bête. A cet effet, je reprends le sac et le pends par les pattes au-dessus du gros sceau indiqué par le pansu. J’ouvre un des tiroirs et… ne trouve pas de couteau. Je me rapproche de Sanjuro et je remarque tout son attirait. Parfait. Je prends donc une machette, un couteau de boucher et d’autres plus fins et petits.

« A nous deux, brave bête ! Je hurle et grogne alors que je lui tranche la gueule. Une incision relativement précise, mais pas trop profonde ni trop peu ; juste ce qu’il faut pour éviter que ses artères aspergent toute la cuisine tout en coulant bien dans le sceau. La la… la la la la… LA ! LA ! LA ! Je chantonne. Au fait mon grand… Ils sont tous peureux comme l’Asato, les autres ? J’veux dire, d’ceux qu’j’ai vus, y a p’tête ben qu’toi qu’es sympa et av’nant ! Une question innocente, mais je veux en savoir plus sur lui. Pour une fois qu’on me comprend ! J’en oublierais presque qu’il est moine… Néanmoins, je continue de laisser le loup se vider de son sang et commence à le dépecer, lui enlevant la fourrure puis la peau gênante. Après, je lui casse les pattes et les retire de là pour les mettre sur le plan de travail ; si elles sont suffisamment garnies, on aura aussi de quoi manger ! Une fois que tout ceci est fait, je le glisse tout entier sur le pan en simili marbre et je bats la chair afin de l’attendrir. Je commence à la renifler de prêt, c’est que ça sent bon. Hmmm… Pas assez… je grommelle finalement quand j’aperçois une salière bien remplie sur le plan de travail. Salut Benkei… je pouffe comme un débile. Je sale donc ma viande et je la poivre. Ensuite, je cherche un peu partout ce qui s’apparente à une… casserole, comme disent les mégères, et je place ce que j’ai découpé dedans. Avec un peu de flotte et du sang du loup. C’est pour le goût. J’attrape ensuite une cuillère en bois et je commence à mélanger le tout. Je regarde Sanjuro : T’es sûr qu’ça suffira pour nous deux ? Y a p’tête pas assez… je blague. Mes bassines sur les plaques chauffantes (grâce au feu de bois juste en-dessous), je continue de faire mijoter notre pitance, mélangeant de temps en temps, ou ajoutant d’autres condiments, tout en continuant de discuter avec mon nouvel ami. Sors immanis ; et inanis ; rota tu volubilis ; status malus ; vana salus ; semper dissolubilis ; obumbrata ; et velata ; michi quoque niteris ; nunc per ludum ; dorsum nudum ; fero tui sceleris… LA LA LA LA LA LA LAAAAAAAAA ! Chante-je à tue-tête. »

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Pas de réponse, donc pas de problème; Benkei s’évitera la petite rencontre par le retrait stratégique total, évitant du même coup d’être trop facile à reconnaître plus tard. C’est un avantage, certes, mais elle voit  de loin la tête voilée qui lui rapporterait une partie de son pactole.

Amala guidera donc sa troupe pour rentrer dans son fort, son temple à la fois solide et douillet. La pluie se mettra à tomber, quelques minutes après sa disparition; un petit déluge inattendu et hors saison, pour quelqu’un qui vient de l’endroit. Si l’intendante est assez paranoïaque, elle pourra probablement se dire que cette pluie sert à la traquer.

… Mais cela serait plutôt une théorie de conspiration, non?

Avec cette pluie, peut-être serait-il mieux pour elle de simplement rebrousser chemin et patrouiller la ville dans l’ombre; qui sait, rien n’indique que toutes les cibles sont en sûreté dans le temple. D’autant plus qu’une chose est sûre; la Senseur, la plus grande épine à son pied se trouvera dans le temple, elle ne pourra donc pas intervenir dans le village en lui-même.

De son côté, Genkishi, se découvrant quelque peu comme un homme à marier, cuisine à sa façon tant le loup que ce bon vivant imposant de Sanjuro. Il a aussi eu la chance d’observer un peu de l’intérieur, et il peut vite voir que ce temple est effectivement un peu plus opulent qu’un commun en son genre; probablement car il a été férocement rénové et que tout semble avoir été retravaillé à l’intérieur. Visiblement, l’argent qui va aux moines est utilisé pour enrichir cet abris, Genkishi peut supposer que c’est ce qui en est.

Il fait comme chez lui, et ce n’est pas son hôte qui va le stopper; les enseignements du temple sont assez clairs, et pour quelqu’un comme Sanjuro, très "vivre et laisser vivre", il n’irait jamais restreindre quelqu’un, encore moins quelqu’un d’heureux.

Il portera tout de même une attention particulière à ses propres tâches, faisant l’effort de chantonner un peu avec le nouveau venu; peu soucieux des risques (et n’ayant absolument aucune idée que Genkishi est en fait un infiltrateur), il n’hésitera pas à répondre aux questionnements du mercenaire.

«Bin non s’pas tout à fait ça! C’est juste que là tu les coinces quand y’a du danger à l’extérieur, fait que les aut’ sont pas très parleurs. On a eu le code tantôt, parce que quelqu’un rôde aux alentours.» Le code… probablement les trois coups? «On est pas méchants ici, mais faut qu’on fasse attention. C’est clair que c’est pas tout le monde qui nous aime, y’a déjà eu assez de troub’e comme ça, maintenant Amala surveille pendant le soir et la nuit...»

Il est en train de se perdre, mais c’est tant mieux pour Genkishi, qui pourra éventuellement faire un rapport de tout ça à sa cheffe. «… Benkei? Tu donnes des noms à tout ce que tu vois? J’aime ça!» En blaguant, il lève son bras avec une grosse lame en main; «Punisseur!»

La tête de la carotte n’aura eu aucune chance.

Le geste était assez violent en tant que tel, Sanjuro s’est sans doute laissé emporter sous le coup de l’émotion; «…’scuse, je contrôle pas très bien ma force.» Pourtant, le geste et la parole n’étaient pas si anodins qu’ils pouvaient paraître…

De l’autre côté de la porte de la cuisine, on peut commencer à entendre la vie reprendre assez frénétiquement, signe que la petite délégation est de retour. D’une manière ou d’une autre, les paroles d’Amala pourront être remises aux oreilles de Genkishi, surement par un des jeune apprentis qui viendra faire un tour à la cuisine pour en avertir ceux qui chantaient quelques minutes plus tôt.

«Il y a un ninja armé à l’extérieur, qui se tient autour du bâtiment et qui ne s’en va pas. La pluie sera notre protection, nos yeux; je pourrai vous dire quand la voie sera libre. En attendant, personne ne doit emprunter la route de l’entrée du temple vers la forêt. Personne.» Benkei, est-ce que c’est toi?

Ça s’entend au travers les corridors, le temple n’est peut-être pas sauf. «On dira que je t’ai laissé rentrer juste à temps, hein!» Le grand homme pourra au moins être au chaud et en sécurité, le temps que la pluie ne cesse. En attendant, peut-être que Genki pourrait laisser sa viande à ragoûter et s’aventurer dans le temple, à moins qu’il ne veuille encore cuisiner un peu de sauvage en compagnie de Chaussette? «Amala a appelé la pluie, elle doit être fatiguée, maintenant... J'imagine qu'elle va veiller un peu puis aller se coucher...»

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La pluie sauvage me fait geler sur place.
Ironiquement ça me rappelle une recette de bombe glacée ; j'avais fais fondre du chocolat avec un peu de crème fraîche, je m'en souviens particulièrement car j'avais attaqué le tout avec un kunai pour essayer de modifier un peu la texture. Ensuite j'avais fais battre les jaunes d'oeufs avec le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse, à la fin mon chéri avec mal à la main mais eh, on ne peut tout demander à une femme quand même non? Par contre, pour la suite nous avons dû nous y mettre à deux pour battre la crème jusqu'à obtenir une chantilly légère ; c'était stupide de difficulté mais nous y sommes arrivés.
Ensuite nous avons battus les blancs en neige avec une pincée de sel, juste une.
Après, Nakai a mélangé le chocolat fondu, les jaunes d'oeufs, le sucre puis la crème fraîche : incorporer délicatement les blancs en neige fut une tâche particulièrement ardue mais nous réussirent au prix de nombreux efforts. Les verser dans un moule rond chemisé et le laisser glacer pendant quatre heures dans les souterrains arctiques de la forteresse a été difficile : j'avais envie de le manger, très fort.
Par contre la démouler, ça a été un sport, elle a a moitié explosé.
Puis on a pu saupoudrer de chocolat et mangé ça tranquillement devant les étoiles. Une chic soirée.
Puis on me tape sur l'épaule.

-Qui va la?
-Vindic, qui veux que ce soit d'autre. S'pèce d'idiote.
Grince l'assassin d'élite. Le chef te veut à la forteresse. Tout de suite.
-Mais je suis en pleine mission avec...
-Ouais ouais, on s'en fout, je te remplace.
-Je n'ai pas vraiment le choix j'imagine.
-Déjà que fout une intendante aussi loin de son pays hein? Allez, va! Je lui dirai ton départ, à Genkishi.


C'est ainsi que je m'éclipse dans l'ombre ; l'Enclave a plus besoin de moi que le seigneur local.

Benkei quitte le RP.
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