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Everybody breaks, even me [ PVTadake Yuriko & Uchiha Akira]

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Everybody breaks, even me.
ft Tadake Yuriko & Uchiha Akira







La plupart des shinobis passaient toute leur existence à affûter leurs talents pour servir une cause bien plus grande qu'eux car ils étaient avant tout des outils de guerre, des guerriers de l'ombre, des assassins dont le nom serait perdu la seconde qui suivrait leur dernier souffle, c'était un constat que tous parvenaient à accepter avec plus ou moins de difficultés. Cependant, avant de pouvoir découvrir et affûter leurs talents ces agents de l'ombre devaient se découvrir, savoir ce qu'ils désiraient et pour le jeune Tadake cela avait indéniablement été la partie la plus complexe de sa jeune existence. Non, en vérité il n'était même pas sûr d'avoir la réponse encore aujourd'hui. Pourquoi ? Parce que son esprit était son pire ennemi, un adversaire qui ne connaissait jamais le repos et qui le bombardait de questions et de sombres pensées de jour comme de nuit. C'était pour fuir ces questions qu'il s'était plongé dans une épuisante course à la perfection, pour noyer ce brouhaha permanent sous une couche de douleur et de fatigue afin de, peut-être, pouvoir enfin passer une nuit de sommeil sans être réveillé en sueur par ses doutes et ses démons.
Son mentor avait rapidement compris cela et, en ayant pris l'aveugle sous son aile, avait essayé de lui donner quelques conseils qui s'avérèrent tous inutiles. Le dernier en date avait été d'initier le jeune shinobi à l'art de la méditation, à cet exercice long et complexe qui consistait à faire le vide dans sa tête afin d'y voir plus clair si une telle chose était possible, mais en vérité Kyoshiro n'avait jamais été capable de rester ainsi immobile plus de cinq minutes avant que son corps ne l'invite à retourner dans ses vieux travers. Il ne s'était jamais battu pour les bonnes raisons, ne s'était épuisé que pour fuir une douleur ou rembourser une dette mais n'avait jamais pris le temps de se poser la plus simple des questions.

Que voulait-il ?

Voulait-il se battre pour les autres ou pour lui ? Voulait-il être reconnu pour ses actions ou être satisfait du futur qu'il avait pu offrir à autrui ? Une question à laquelle il avait été incapable de répondre et, par la force des choses, il s'était plongé dans le travail et le combat en espérant la trouver. En vain, évidemment. Il était un fantôme sans volonté, comme une ombre passant à travers ce monde sans être vu ou remarqué car c'était la voie qu'il avait choisie et, en l'absence de toute confiance en lui, il s'était contenté de cet état de fait en se persuadant que c'était bien tout ce qu'il méritait.
Alcool, femmes, entraînements inhumains : tous les moyens avaient été utilisés pour noyer toutes ces questions et continuer d'avancer un peu après l'autre. Combien de fois s'était-il réveillé un matin, au côté d'une belle femme allongée contre son propre corps sans aucun souvenir de comment elle était arrivée là ? Trop pour pouvoir le compter mais, quand les souvenirs revenaient à lui et qu'il se rappelait avec satisfaction de la danse passionnée de leurs corps nus, la réalité revenait brutalement à lui en lui rappelant ce que cette soirée signifiait vraiment : une occupation temporaire, rien de plus. Il aimait jouer avec ces femmes, leur faire plaisir, se faire plaisir mais jamais il ne s'était attaché à l'une d'entre elles car telle n'était pas sa volonté.
Pourrait-il le faire un jour ? Non. Peut-être. Il n'en savait rien.

Au milieu des ténèbres d'une soirée sans doute trop arrosée le jeune homme se mit à rassembler les pièces du puzzle comme il le faisait  chaque fois. Il avait missionné pour une reconnaissance, l'évaluation de forces potentielles et inconnues qui se rassemblaient à la frontière non loin de la frontière avec le marais de Kobie, une mission simple pour un homme comme lui et au retour vers Konoha il s'était arrêté dans un petit village pour retrouver un réconfort bien mérité. Une bouteilles, deux bouteilles peut-être ? Il avait arrêté de compter mais tout ce qu'il pouvait se rappelait, en revanche, c'était la présence de cette femme qui n'avait pas semblé être insensible à ses charmes.

Étonnant ? Pas tellement, le côté aveugle accompagné de sa personnalité charmante faisait généralement des merveilles et, alors que les ténèbres venaient embrumer son esprit, Kyoshiro ne fit que supposer que le reste de la soirée avait été aussi agitée et torride qu'à son habitude. Mais ce fut lorsqu'une vive douleur vint l'extirper de sa torpeur qu'il réalisa que quelque chose clochait, comme si on lui arrachait son cœur encore battant de sa poitrine ou qu'on le jetait dans une marre d'eau glacée. Un compagnon jaloux ? Un barman éjectant son dernier client assoupi sur une table ? Ce ne serait pas la première fois.

« On se réveille.  »

Le corps du jeune homme réagit bien avant son esprit alors que ce liquide glacée vint l'arracher à ses rêveries. Le shinobi eut l'impression de suffoquer pendant les cinq premières secondes, essayant vainement de rattraper un souffle perdu tout en crachant l'eau qui menaçait de s'installer dans ses poumons, alors que le reste de son corps semblait rester désespérément immobile. Où ? Qui ? Qui était l'enfant de salaud qui osait le réveiller de la sorte ?

« J'crois que t'as pas mal de trucs à nous dire. »

Cette phrase à elle seule permit à l'esprit du shinobi de prendre le dessus sur son corps, de reprendre ses réflexes nés de l'expérience. La question de sa localisation restait un mystère, bien sûr, mais l'étreinte du métal autour de ses jambes et de ses poignets ne pouvait pas mentir : il était menotté, enchaîné comme un esclave ou un prisonnier. Alors que son corps tremblait encore sous la violence du choc thermique, le garçon sentit les gouttes d'eau couler le long de son visage, se frayant un chemin le long de son torse jusqu'à des parties plus intimes de son anatomie. En plus d'être enchaîné, était-il nu ?  Oui, ce liquide et cette sensation en étaient la preuve.

Il n'avait aucun souvenir de la soirée dernière mais, à l'écoute de ces voix inconnues et du tintement des chaînes à chacun de ses mouvements, il imaginait bien que cette nuit n'avait pas été aussi torride qu'il l'avait espéré.

Non...cette catin avait-elle un rôle à jouer dans cette perte de connaissance ? Bordel, son mentor lui avait déjà répété que l'alcool et les femmes auraient un jour raison de lui.

Kyoshiro n'avait simplement pas cru que cela arriverait aussi vite.

Bordel...




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Tadake Yurikô
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Everybody breaks... feat. Uchiha Akira & Tadake Kyoshiro

" Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. "



Yuriko n'était pas le genre de personnage à s'agiter inutilement, elle était flegmatique, réfléchie et généralement posée. Elle était d'une grande patience et portait un regard assez froid sur le monde. Les uniques fois où cette attention se transformait étaient quand ses prunelles obsidiennes se portaient sur son frère. Les Tadake étaient pour chacun la facette d'une même pièce, le yin et le yang, l'ombre et la lumière, la lune et le soleil. Mais ils portaient en eux le même défaut, celui de ne clairement parler de leur souffrance, de ne pas vouloir être un poids pour l'autre tout en voulant se soutenir, se protéger des douleurs du monde contre lesquelles on ne pouvait rien. Ils étaient proches, fusionnels, beaucoup pourraient leur reprocher le lien si particulier qui les unissait.... pourtant ils étaient dos à dos, ils ne se voyaient pas réellement tels qu'ils étaient, ils ignoraient les démons qui les dévoraient l'un et l'autre ou ne voulaient pas les voir. Ils s'estimaient trop, ils s'imaginaient plus forts qu'ils ne l'étaient réellement, ils s'idéalisaient et cherchaient à être à la hauteur des attentes de leur jumeau. Malgré cela, ils continuaient à veiller l'un sur l'autre car ils l'avaient toujours fait ainsi. Loin des "yeux", mais jamais du cœur.

Dans leur complicité, ils continuaient à discuter de leur propre mission et de leurs aventures, parler de leur expérience et de ce qui les attendait pour l'avenir. Souvent, ils discutaient de leurs propres élèves et des méthodes qu'ils employaient pour les pousser à progresser. Quelques jours plus tôt, son malvoyant de frère était venu la voir pour lui expliquer qu'il devait exécuter une mission de reconnaissance qui lui paraissait tout à fait banale et que cette dernière ne devait pas lui prendre un temps irraisonnable. Cependant, il n'était toujours pas revenu au village. Kyoshiro n'était pas le genre d'homme à prendre du retard inutilement. Une journée? Pourquoi pas. Mais trois? Cela ne lui ressemblait pas et un curieux mauvais pressentiments avait commencé à envahir la jeune femme.

Dans un premier temps, elle passa chez lui afin de s'assurer de ne pas le trouver effondrer sur son lit - pour X raison. Puis par précaution, elle se rendit dans chacun des bars de Konoha qu'il avait l'habitude de fréquenter afin de demander si l'on ne l'avait pas vu. Cela lui aurait paru étonnant - car il serait au moins venu la prévenir qu'il était rentré. Plus le temps passait, plus son pressentiment était mauvais. Face à ces incertitudes, la jeune femme se résolut à aller questionner les dernières personnes qui auraient pu voir son frère, notamment ses élèves. Elle se souvenait que Kyoshiro lui avait parlé d'un jeune Uchiha, un garçon taciturne que le monde shinobi semblait effrayer. Lorsqu'elle avait entendu parlé de ce dernière, elle ne fut s'empêcher de faire le parallèle avec son camarade Nikkou qui appartenait au même clan. Lui aussi avait subi de nombreuses pressions de la part de sa famille. Était-ce le même cas avec ce dernier? Quoiqu'il en fut, elle se rappelait que sa moitié à la blanche chevelure lui avait indiqué qu'il aimait à être sur le terrain d'entrainement. C'était là bas qu'elle se rendit en désespoir de cause.

Fort heureusement pour la shinobi, les habitudes de l'élève de son frère n'avaient pas changé. Il était comme il l'avait décrit - en matière d'impression : un peu absent, seul et en retrait. Quand à son aspect physique, elle avait pu consulter le dossier de ce dernier pour en avoir le portrait, raison pour laquelle elle le reconnut sans mal. Rapidement, elle se rendit à sa rencontre.

" Pardonne-moi, es-tu bien le jeune Uchiha Akira? L'élève de Tadake Kyoshiro? "

La voix de Yuriko était douce dans le son mais on sentait que quelque chose n'allait pas dans son empressement. La jeune femme n'en fit pas moins bonne figure et se présentait avec son habituelle élégance.

" Je me présente : Tadake Yuriko. Je suis la sœur de ton senseï. Je le cherche en ce moment, il devait rentrer de mission mais il n'est toujours pas arrivé. Je voulais savoir si par hasard, il aurait pu t'indiquer s'il devait faire un détour. Au quel cas, je m'inquièterais inutilement. "

La kunoichi se tenait devait le jeune garçon, ses longs cheveux noirs tombant sur ses épaules et ses prunelles sombres portés sur lui avec une étonnante bienveillance. Elle tentait d'afficher un léger sourire afin de ne pas transmettre la petite angoisse grandissante qui la gagnait. Son mauvais pressentiment ne semblait décidément pas se tarir...

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Uchiha Akira
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Everybody breaks, even me

☽ • ☾

Il y avait quelque chose d’étrange à s’impatienter pour autre chose qu’un livre à mes yeux. Quelque chose d’inédit et qui pourtant résumait pleinement la situation, la place qu’un inconnu à mon sang venait de prendre dans ma vie, dans ce coeur meurtri et dénué d’amour qui me maintenait debout. Pourtant c’était bien ce qui venait de se passer, il m’avait tendu une main que j’avais fini par saisir, il m’avait remis sur pied et il m’avait donné une raison d’avancer. Je n’étais pas le plus honnête des élèves, je n’arrivais pas vraiment à me défaire de mes chaînes pour marcher dans ses pas, seulement j’essayais. Pour la première fois de ma vie, l’idée de vouloir changer ne serais-ce qu’un peu les choses avait fait son chemin dans mon esprit et j’apprenais à ne plus lutter uniquement pour une reconnaissance, mais pour moi. Naturellement, un tel changement prendrait du temps et serait souvent clairsemé d’échec, mais je voulais au moins le rendre fier.

Chassez le naturel et il revenait au galop, clairement le fait que ce soit lui mon nouvel objectif en était la preuve, mais je gardais ça comme une évolution. Son absence pour une mission qui dépassait un Genin comme moi fut alors assez longue, non pas que je n’ai rien d’autres à faire, j’avais découvert plusieurs alliés de fortunes et j’occupais mes journées avec des missions de bas rang, mais le fait de ne plus être invisible, d’être vu - Aussi ironique cela soit-il.- rendait le quotidien douloureux, difficile, comme avant. Heureusement que j’avais réellement trouvé une façon d’avancer en la personne d’Itachi avec qui s’entraîner et apprendre des techniques de Genjutsu était devenu une sorte de rituel étrange. Il faut dire que l’homme n’était pas le plus abordable au monde, non pas qu’il soit désagréable ou sur la défensive comme je pourrais l’être, mais il parlait peu et dans le cadre assez étrange d’un entraînement de fortune, c’était parfois handicapant. Du moins pour moi, je n’étais pas assez à l’aise avec l’idée d’être utile à quelqu’un et j’avais réellement eu l’impression d’avancer dans le brouillard, mais s’ouvrir aux autres, tendre des mains… C’était des exemples que je devais suivre, des exemples que m’avaient montré mon Sensei.

Mais aussi intéressant puisse-t-être le jeune shinobi, les enseignements de l’aveugle m’était plus important et c’était avec une certaine joie que j’avais rejoins le terrain d’entraînement, comme nous en avions convenu lors de cette nuit. Il n’était pas partie si longtemps, mais la routine avait quelque chose de rassurant. Adossé contre un poteau, je tenais dans mes bras un petit sac en papier avec quelques Dorayaki que j’avais acheté sur le chemin. J’étais assez nul pour les cadeaux, mais lui avait le coeur sur la main et je voulais l’en remercier une nouvelle fois avec quelque chose de peut-être secondaire, mais une attention tout de même.

J’étais habitué aux retards de l’homme, non pas qu’il n’ait pas une volonté à arriver à l’heure, mais il vivait dans un monde d’obscurité dont personne ne pourrait l’en sortir et parfois, son estimation de l’heure pouvait varier. Alors j’avais attendu, une heure, deux heures, trois heures, la matinée finissant par glisser et disparaître pour laisser place à un début d’après-midi nuageux. Il avait du avoir un empêchement, ce genre de mission en réservé beaucoup non ? J’avais été simplement déposer le petit sac devant sa porte au cas où il viendrait à rentrer pendant la nuit… Et ce n’était qu’une fois chez moi que j’avais réalisé combien c’était stupide. Il ne pourrait pas voir le sac, à la rigueur s'il marchait dessus, il saurait, mais bon, des Dorayaki aussi écrasé ne devait pas être aussi bon que ça. Dans le pire des cas, je n’aurais qu’à lui signaler le lendemain non ? Visiblement pas, car une nouvelle matinée disparue sans que le Jônin ne vienne me rejoindre. La mission devait-être vraiment plus compliqué que prévu… Et puis finalement trois jours s’étaient écoulé, le sac que je lui avais laissé étant toujours là et aucune trace de son passage.

Inquiet, je m’étais tout de même rendu sur le terrain d’entraînement, l’attendant comme l’on pouvait attendre l’été pendant un hiver vigoureux. Il finirait bien par revenir non ? La seule personne qui me donnait envie de me battre pour autre chose que les attentes douloureuses d’un clan ne pouvaient pas disparaître non ? Non, il reviendrait, la mission devait juste prendre plus de temps… Ces convictions finirent par s’effacer lorsqu’une femme aux cheveux de jais fini par venir à ma rencontre. Elle savait qui j’étais, elle connaissait Kyoshiro. Abandonnant donc mes lancés nerveux de Shuriken, je m’étais tourné vers elle - ignorant complètement le fait qu’elle m’avait surpris à l’instant précis ou le nom de mon sensei avait été donné.- l’observant un instant avant qu’elle ne reprenne en se présentant. La soeur de mon maître… Quelque chose me laissait entrevoir que rien n’irait. Si un membre de sa famille en venait à chercher des réponses auprès d’un genin, c’était bien car eux-mêmes n’en avaient plus. « Non. » soufflais-je en détaillant la femme qui n’avait rien à voir avec son frère, du moins physiquement. Quoi que cela pouvait-être compliqué, les traits de l’homme étant continuellement caché par un bandeau. « On devait se retrouver ici il y a trois jours, je l’ai attendu, mais rien… » continuais-je en ayant conscience que si l’angoisse qui montait dans ma gorge à l’idée de perdre mon Sensei était étouffante, celle qui devait habiter sa propre sœur devait être assassine.

« Mais… Il avait dit que… Enfin on n'envoie pas un ninja seul sur une mission trop dangereuse non ? Peut-être qu’il y avait plus de choses à faire que prévu et du coup, il est obligé d’y rester ? » avançais-je avec une innocence et un espoir feint. Elle l’aurait su, il se passait quelque chose.

Je ne voulais pas voir une nouvelle injustice prendre naissance dans ma vie. J’avais passé 14 ans à vivre dans les ténèbres les plus profonds, 14 ans de souffrance à ne jamais suffire, à ne jamais être au niveau. Alors pourquoi aujourd’hui, alors que je pouvais enfin entrevoir une vie moins douloureuse, le spectre de la mort, de l’abandon revenait me hanter ? Je n’étais même pas encore convaincu que mériter l’attention de cet homme, il ne pouvait pas disparaître… Il n’avait pas le droit… Il ne pouvait pas. « Vous avez cherché dans les endroits où il va ? Je sais que c’est un habitué d’un bar qui sert des ramen, peut-être qu’il avait faim et qu’il doit y être… » commençais-je avant de plonger les yeux dans ceux de la jeune femme, « Mais vous le connaissait mien que moi, donc oui vous avez déjà regardé… » soupirant, je détournais les yeux pour regarder autour de moi « C’est quoi le plan ? » demandais-je pas très certains de vouloir l’entendre, mais pourtant… Lui ne m’avait pas tourné le dos, il ne m’avait pas abandonné non ? S'il fallait ratisser le village pour le trouver ou même sortir, je devais bien trouver le courage de le faire pour lui.


☽ • ☾
ft. Kyoshiro & Yuriko


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Chaque homme ou femme qui naissait dans ce monde cruel comprenait rapidement que son temps sur cette terre était infime, qu'au bout du compte chaque vie se terminait de la même façon et les shinobis étaient indéniablement ceux qui comprenaient et symbolisaient cette mort inéluctable. L'instinct de survie de tout être humain poussait ce dernier à fuir tout conflit pour prolonger sa misérable existence, pour vivre et survivre un jour, une heure ou une minute de plus comme si cela pouvait faire la moindre différence mais, au final, tous se retrouvaient au même endroit : six pieds sous terre. Les shinobis étaient les seuls qui allaient au devant du danger, qui défiaient la mort en permanence en sachant très bien qu'ils ne pourraient pas repousser éternellement la grande faucheuse. Chaque pas en dehors de leur village d'origine représentait un risque certain, chaque mission pouvait être leur dernière et, si les plus jeunes éléments peinaient à accepter un tel constat, les shinobis plus expérimentés comme Kyoshiro et sa sœur, Yuriko, avaient depuis longtemps accepté cette éventualité. Accepter une mort potentielle ne voulait pas dire pour autant qu'ils faciliteraient le travail de la grande faucheuse, bien au contraire, mais tous ces shinobis vétérans savaient qu'il existait un sort bien pire que la mort : la captivité. En effet au fur et à mesure de leur montée en grade ils devenaient les détenteurs d'informations sensibles sur la sécurité de leur village, sur les forces en présences et les endroits les moins gardés par lesquels s'engouffrer en cas d'attaque et, malheureusement, ce savoir précieux faisait d'eux des cibles de choix.

La captivité était un sort pire que la mort car, si cette libération était instantanée et parfois sans douleur, la torture qui allait avec la servitude était autrement plus douloureuse et insupportable. Les hommes possédaient un talent inné pour comprendre et faire souffrir leurs semblables, c'était certain et tous les shinobis savaient bien que même le plus endurant d'entre eux finirait forcément par craquer. L'esprit humain n'était fait que pour supporter une quantité limité de douleur et, malgré tous les conditionnements mentaux, il suffisait de suffisamment de temps et d'acharnement à un bourreau pour briser son captif. C'était pour cela que la plupart des shinobis préféraient se donner la mort avant d'être capturés, préféraient s'ôter la vie plutôt que de mettre en danger le village qu'ils s'étaient jurés de proposer. Malheureusement Kyoshiro n'avait pas eu cette opportunité et, l'espace d'un instant, en sentant les chaînes l'immobiliser, il crut à une mauvaise blague ou à un amant jaloux de plus.

Mais non, il se devait d'être réaliste car le ton de ses ravisseurs ne souffrait pas de la moindre ambiguïté. Ainsi, cherchant à protéger son esprit en sachant pertinemment le sort qui l'attendait, le jeune homme se drapa du rôle de moqueur insolent qu'il maîtrisait si bien. Se forçant à sourire malgré la tension palpable et l'épée de Damoclès au-dessus de sa tête, il redressa la tête avant de demander simplement :

« J'suis où, là ?  »
« Qu'est-ce que ça change ?  »
« Pas grand chose. J'veux juste savoir combien de temps j'aurai à marcher pour rentrer chez moi, après vous avoir défoncés.  »

Simple, direct et impertinent, le jeune homme cherchait surtout à tâter le terrain afin d'apprendre à connaître son ennemi. Il n'espérait pas vraiment une réponse, il n'était pas naïf à ce point-là, mais le but était surtout de savoir comment ses ravisseurs pourraient réagir à quelques provocations. Bien mal lui en prit car son monde se renversa lorsque, pour seule réponse, il eut le droit à un méchant direct du droit. Sa mâchoire venait-elle de se briser ? Non, pas encore, mais le goût métallique du sang dans sa bouche ne mentait pas : ces hommes-là ne rigolaient pas.

« C'est qu'il est marrant, en plus.   »

Prenant une bonne dizaines de secondes pour retrouver ses esprits et cracher par terre le sang agglutiné dans sa bouche meurtrie, le shinobi tenta vainement de tester la résistance de ses chaînes alors que le second bourreau s'approchait à son tour.

« Bon, on va commencer par un truc simple, histoire de se mettre en jambes. Ton nom, c'est quoi ?  »

Se forçant de nouveau à sourire, malgré la douleur que lui procurait ce mouvement pourtant simple, poursuivant le rôle qu'il s'était attribué, le Tadake poussa un bouton un peu plus loin en formulant une réponse toujours plus osée.

« Demande à ta mère, non ? Elle m'connaît bien.   »

Une blague sur les mamans et leur sexualité ? Ridicule, puérile et pourtant si efficace pour tester la patience d'un homme. D'une certaine façon on pourrait dire que l'aveugle cherchait la provocation et la douleur qui allait avec. Si cela était le cas il ne fut clairement pas déçu car, alors que le large poing de son ravisseur s'enfonçait dans son ventre, le shinobi sentit l'air s'échapper de ses poumons avec une violence rarement ressentie. À quand remontait sa dernière correction ? Sa dernière vraie branlée ? Trop longtemps, sans doute. Il avait perdu l'habitude de se faire frapper sans pouvoir répliquer, il n'y avait rien de plus frustrant que cela.
Une large main agrippa ensuite ses cheveux pour tirer les mains en arrière, le ramenant à la réalité de sa situation.

« Y'a un truc que tu n'as pas l'air de comprendre, la taupe. T'es pas en position de faire le mariole. Mais vas-y, continue. Ils finissent tous par craquer, de toute façon. »

En guise de seule réponse le jeune homme cracha quelques gouttelettes écarlates sur le visage de son ravisseur qui répliqua avec une baffe bien sentie. Comprenant qu'il ne tiendrait pas longtemps à ce rythme, préférant économiser ses maigres forces pour un séjour qui allait s'avérait être long et épuisant, Kyoshiro fit disparaître tout sourire de son visage alors qu'une toute dernière question était posée.

« Alors, ton nom ?   »
« Va t'faire foutre. »

Droit, sec, implacable : un autre large poing vint le frapper à la tempe en le plongeant dans une violence inconscience.

Était-il foutu ? Plutôt, oui.


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Tadake Yurikô
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" Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. "



L'élève de son frère était un peu le dernier espoir qu'elle avait afin d'avoir des informations directes. C'était bien maigre mais si le jeune garçon ne pouvait lui offrir le moindre indice, Yuriko ne resterait pas une minute de plus à attendre et à demeurer dans l'ignorance. D'une part parce que cela ne lui ressemblait pas, et d'autre part parce qu'il s'agissait de son frère. Elle savait pertinemment que même lui aurait soulever ciel et terre pour la retrouver en cas de doute, quitte à se tromper.

" On devait se retrouver ici il y a trois jours, je l’ai attendu, mais rien… "

" Je vois..."

Le visage de la jeune femme prit une expression un peu plus pensive, son regard se perdit même quelques minutes dans le vide. Des milliers de possibilités et d'explications étaient en train de fuser dans son esprit. Elle balayait le meilleur comme le pire jusqu'à ce que l'Uchiha attira à nouveau son attention. Là, elle porta un regard plus adouci sur ce dernier.

" Mais… Il avait dit que… Enfin on n'envoie pas un ninja seul sur une mission trop dangereuse non ? Peut-être qu’il y avait plus de choses à faire que prévu et du coup, il est obligé d’y rester ? "

La kunoichi lui adressa un petit sourire.

" Tu as raison.... Peut-être que je m'inquiète inutilement mais je préfère être certaine, plutôt que de me laisser envahir par le doute. "

On pourrait reprocher à la jeune femme d'être trop protectrice ou maternelle avec son frère mais il lui était impossible de rester impassible dès qu'il s'agissait de lui. On pourrait aisément expliquer ce lien profond avec Kyoshiro de par leur jumelé, mais cela allait bien au delà. Bien des gens de la même famille ne s'entendait pas, mais tous les deux avaient nourri les mêmes passions... et un peu les mêmes démons. Ni le temps, ni les évènements ne pourraient détruire les liens qui les unissaient. Un même sang. Un même cœur.  

" Vous avez cherché dans les endroits où il va ? Je sais que c’est un habitué d’un bar qui sert des ramens, peut-être qu’il avait faim et qu’il doit y être…  Mais vous le connaissait mieux que moi, donc oui vous avez déjà regardé… "

Lorsqu'elle observa l'adolescent, elle comprit rapidement les nombreux complexes qui l'habitaient et se remémoraient les propos de Kyoshiro. Elle comprit également pourquoi son frère voulait lui venir en aide, et à ne pas ne douter, il avait réussi à atteindre le jeune homme de son aura solaire. Malgré le détachement dont pouvait faire preuve le jeune Akira, Yuriko fut capable de déceler la petite angoisse qu'il éprouvait. Ainsi, ils seraient deux.

" C’est quoi le plan ? "

A cet instant, la jeune femme s'approcha de lui et posa sa main sur son épaule.

" Tu t'inquiètes aussi pour lui, n'est-ce pas? "

Elle lui sourit.

" Si quelque malheur a pu lui arriver, je le ramènerais. Foi de Tadake. Si quelque chose lui était arrivé, je pense... je pense que je l'aurais senti plus vivement. "

La konohajin posa une main sur sa poitrine, à l'endroit de son cœur qui battait à un rythme étonnamment calme vis à vis de la situation.

" En tout cas, je ne peux rester ici à ne rien faire. Je vais tenter de remonter sa piste pour comprendre ce qu'il se passe. "

La jeune femme aurait pu partir sur ces paroles, laisser le jeune garçon derrière et lui demander d'avoir confiance en ces capacités. Toutefois, elle ne pouvait s'empêcher de croire que peut-être, si ce dernier était attaché à son frère, pourrait prendre des risques insensés - malgré la couardise qu'on lui reprochait. Et puis, il était un ninja également, non?

" Souhaites-tu m'accompagner? Je suis certaine que ton aide me serait utile. "

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Uchiha Akira
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☽ • ☾

Quelque chose me disait que quels que soient les mots qui sortiraient de ma bouche, rien ne suffirait à la rassurer. Elle était venue me trouver moi après tout, cela n’était pas sans raison. Alors, après avoir réalisé que je ne pourrais rien faire, la crainte de perdre mon maitre me domina. Je n’avais que rarement des regains de courage, voir jamais en réalité, mais là, même si j’étais terrifié à l’idée de peut-être devoir sortir du village, je devais le faire pour lui, car il n’y avait aucunes autres solutions. Se battre pour les personnes le faisant déjà pour nous n’était pas le minimum ? Si, même si j’étais terrifié. La jeune femme s’était d’ailleurs approché à ces mots, posant une main rassurante sur mon épaule avant de me demander si moi aussi je m’inquiétais pour lui. Ça devait-être tellement évident, tellement clair au final. J’étais pétrifié à l’idée de me réveiller un jour avec un repère en moi, pétrifié à l’idée de perdre pour la première fois de ma vie quelqu’un….

Elle reprit après un sourire, cherchant à rassurer quelqu’un, mais je n’étais pas vraiment sûr que ce soit moi. Elle semblait davantage le vouloir pour elle, ce qui était compréhensible. Elle était sa sœur, ils avaient un lien du sang, une histoire commune… Elle ne pouvait pas agir autrement. Enfin si, elle aurait pu, j’en connaissais suffisamment qui n’auraient aucun remord à le faire, comme mes parents, mais je savais que pour Kyoshiro en tout cas, cela ne se produirait pas. Elle refusait d’en rester là, elle voulait savoir comprendre et au moment où je crus qu’elle ne voulait pas s’encombrer d’un poids, elle me demanda si je voulais l’accompagner, m’assurant que mon aide pourrait-être utile. Je dus me retenir de sourire, car la situation ne prêtait pas à rire, mais en quoi pouvais-je être utile ? Comme appât ? J’étais peut-être un peu dramatique, mais on m’avait rarement donné l’occasion de croire en moi et bien au-delà de ça… Je savais que je ne valais pas grand chose. Pour cette simple pensée, je me donnais une claque mentale. Kyoshiro n’accepterait pas que je me dénigre ainsi et… Je devais trouver mon courage, je devais arrêter. Cette femme ressemblait bel et bien à mon maître, elle ne s’arrêtait pas à ce qu’on pourrait dire à ce qu’on pouvait voir en me rencontrant. Elle n’avait pas tourné le dos pour avancer, elle avait tendu une main. Alors je devais trouver le courage, je devais moi aussi avancer vers ceux voulant me donner une chance. Je ne devais pas reculer maintenant. « Oui. » déclarais-je en ignorant l’angoisse qui montait dans ma gorge. L’homme n’aurait pas hésité une seule seconde et ce n’était pas uniquement car nous faisions partie de la même équipe. Du moins pas entièrement. Il n’était pas lâche, il n’était pas du genre à abandonner, alors je devais en faire de même.

Je ne serais dans tous les cas pas seul, sa sœur serait là, elle voulait retrouver son frère, elle ferait ce qu’il faut, et même si cette information pouvait inclure une tentative de négociation allant contre moi, quelque chose me disait qu’elle n’était pas aussi vile. Non, on pouvait le faire, je pouvais être utile, peut-être… Servir de diversion serait déjà important non ? « Il ne faut pas perdre plus de temps maintenant ! » déclarais-je un peu plus fort. Je n’étais pas sûr d’être aussi courageux d’ici quelques minutes. Réfléchir ne serait pas une bonne chose, du moins pas au long terme. Je n’avais aucune tendance à me transcender, à gagner en force. Au contraire, plus je voyais les collisions arriver, plus j’avais tendance à reculer.

Me reculant alors, je cherchais mon sac des yeux avant de le prendre pour le passer sur mon dos. Il y avait déjà presque tout ce qu’il fallait dedans. Non pas que je m’attendais à partir en mission à tout moment, mais simplement car je pouvais rester très longtemps ici, à m’entrainer et que manger, boire, ou tout autre choses pouvaient se révéler utile pour continuer. « Inutile de prévenir mes parents. », repris-je en ajustant les sangles de mon sac. Mes parents s’en fichaient pas mal de ce que je pouvais faire et puis dans tous les cas, on leur dirait que j’étais partie du village avec une Tadake. Ils ne se poseraient pas plus de questions et il ne s’inquiéterait très certainement pas. Nous n’avions donc pas plus de temps à perdre. Plus vite on partait, plus vite on saurait ce qu’il était arrivé à l’aveugle… Je rêvais sincèrement de le retrouver en prise avec une gueule de bois, aussi impossible cela puisse-t-être, cela me semblait plus rassurant. Je ne voulais pas imaginer autre chose. Pourtant nous étions dans un monde de Ninja, là ou la cruauté et la mort était possible, mais j’étais lâche, je n’avais jamais réellement quitté le village et je me berçais d’illusions que je ne voulais pas voir disparaître. On devait pouvoir s’en sortir, on devait pouvoir continuer à vivre comme ça non ? Non, je savais déjà que des parents étaient capables de rompre l’esprit de leur propre fils pour plus de puissance, alors rompre un ninja sans importance pour eux me semblait beaucoup trop envisageable… On devait le retrouver.


☽ • ☾
ft. Kyoshiro & Yuriko


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Everybody breaks, even me.
ft Tadake Yuriko & Uchiha Akira







Les shinobis savaient que la douleur n'était rien de plus qu'une information électrique générée par le cerveau, un moyen de signaler à l'esprit qui habitait ce corps l'état physique de ce dernier, un moyen de rationaliser cette information mais que tous avaient toutes les difficultés du monde à passer au-delà. Il existait bien un certain conditionnement mental pour lutter contre cet afflux d'information et continuer de se battre en dépit de la douleur, puisant dans l'adrénaline pour couvrir le bruit de cette sirène sourde qui hurlait depuis l'arrière du crâne d'un individu, mais au final cela ne pouvait durer qu'un temps seulement car le corps humain ne pouvait souffrir éternellement sans être définitivement brisé. Accepter sa propre faiblesse était une étape dans tout processus d'évolution, le jeune aveugle le savait sans doute mieux que personne, mais la partie la plus douloureuse était d'accepter que, malgré tous les entraînements et les conditionnements mentaux du monde, il ne parviendrait jamais à surpasser la patience et l'acharnement sadique d'un homme versé dans l'art de la torture et qui savait un minimum ce qu'il faisait. Était-ce le cas de ses deux compères du jour ? C'était encore trop tôt pour le dire mais en tout cas ils mettaient du cœur à l'ouvrage.

Combien de temps pourrait-il résister ? Il n'en savaient rien et n'avait pas envie de le savoir car l'appréhension ne ferait qu'empirer les choses, au lieu de cela il préféra essayer de faire le vide dans la tête alors qu'une série de poings venait marteler sous corps sous bien des angles différents. Chaque douleur était un rappel de sa situation, chaque os fragilisé et chaque goutte de sang versée le rapprochaient un peu plus du point de rupture qu'il finirait forcément par atteindre tôt ou tard. Certes il avait un mental d'acier et une loyauté sans faille, à n'en pas douter, mais était aussi parfaitement conscient de ses propres faiblesses : il ne faisait que gagner du temps en serrant les dents comme il le faisait. Pourquoi ? Personne ne viendrait pour lui car les hommes de sa trempe étaient voués à mourir dans l'ombre, dans l'indifférence générale mais, malgré tout, il ne pouvait se résoudre à s'abandonner au désespoir.

« On va finir par croire que tu aimes ça, la taupe. On essaye d'être sympa avec toi, tu sais. Donne nous au moins un truc et on te laisse souffler.   »

Il était là, sur sa chaise, la tête baissée vers le sol et son fluide vital coulant sur ses pieds en un mince flot continu. Depuis combien de temps encaissait-il silencieusement ? Il n'avait pas compté, ne pouvait pas le faire, trop concentré sur l'économie de ses forces qui diminuaient à vue d’œil. Finalement deux mots sortir de sa bouche meurtrie pour la première fois depuis deux bonnes heures.

« Un truc ?   »

Sa voix d'habitude si puissante et chaleureuse n'était désormais plus qu'un souffle, un murmure dans la tempête, un chuchotement que les ravisseurs ne purent capter qu'en tendant les oreilles.

« Ton nom, une faiblesse dans la défense de ton village. N'importe quoi.  »

C'était donc cela qu'ils cherchaient, un moyen de le pousser à la trahison pour sauver sa propre vie ? Quel genre d'homme pensaient-ils qu'il était ? Un couard qui faisait passer sa propre survie avant ses valeurs les plus profondes ? Ils s'étaient trompés de client, clairement. Serrant ses poings enchaînés dans son dos devant ce constat qui l'indignait, ce fut dans le même souffle qu'il ouvrit une nouvelle porte.

« Oh, il y a bien un truc que je peux te dire. Oui.  »

Les deux hommes s'immobilisèrent, intéressés par cette promesse d'information qui ne rendrait leur tâche que plus facile.

« Parfait, j'écoute. »

Lentement, douloureusement, Kyoshiro se drapa d'un masque d'une colère maîtrisée tout en redressant la tête dans la direction de celui qui lui avait expédié tous les coups de poing jusqu'à présent. Kyoshiro savait que les plaisanteries en marchait pas mais, s'il n'y cédait jamais, il savait que la colère focalisée était le meilleur moyen de survivre à cette périlleuse situation. La mâchoire serrée, les sourcils froncés et les poings fermés jusqu'à en faire blanchir ses jointures, ce fut d'une voix rauque qu'il fit une promesse à cet empaffé.

« Ta mort sera tout sauf rapide. Tu resteras en vie assez longtemps pour connaître le goût de tes propres tripes, je te le garantis. Ça te va comme « truc », connard ?   »

Tous ceux qui connaissaient le jeune homme savaient que ses mots avaient toujours du sens, qu'il ne faisait jamais de promesse dans le vent car l'honneur et la dignité étaient tout ce qu'il individu pouvait garder quand il avait été dépossédé de tout. Il n'était pas cruel, pas sadique ou sanguinaire mais aujourd'hui il faisait le choix de se draper de ce masque-là plutôt que de se recroqueviller en encaissant les coups comme une victime sans défense.
Démuni ? Il l'avait été. Plus jamais.

Si les hommes se tendirent face à cette menace leur prisonnier ne le sentit pas, ses sens étaient trop déréglés par la douleur mais ce qu'il sentit, en revanche, fut le violent crocher qui lui secoua la tête sur le côté gauche, comme un rappel qu'ici il n'avait pas voix au chapitre.

« Tu crois que c'est un jeu ? Tu ne sortiras jamais d'ici, tu le sais bien. La seule chose que tu peux décider c'est si ta mort sera rapide ou péniblement longue et douloureuse  Donne-nous ce qu'on veut et on en finira, vite. »

Ils étaient ridicules comme tortionnaires, oubliant la règle fondamentale de l'entretien de l'espoir comme source supplémentaire de souffrance pour un individu, mais ils avaient pourtant la main gagnante. D'autres que Kyoshiro auraient choisi la voie de la facilité, mais quand l'avait-il seulement fait ? La facilité aurait été de se donner la mort quand il avait huit ans plutôt que de passer une éternité dans les froides ténèbres. Il préférait la difficulté, toujours.

« Guerrier ou chien. À toi de choisir comment tu veux mourir. »

La question ne se posait même pas, le simple fait de la vocaliser montrait à quel point ces hommes ne savaient pas à qui ils avaient à faire. Guerrier, indéniablement guerrier, toujours guerrier. Fort de ce constat, serrant de nouveau les poings, redressant de nouveau la tête, ce fut avec une vigueur renouvelée que le jeune homme généra un rire forcé pour symboliser le ridicule de la situation.

« Ils marchent vraiment vos discours, d'habitude ? C'est franchement pathétique. Il va falloir faire bien mieux que ça, tarlouzes ! Faites ce que vous avez à faire et foutez-vous vos aveux au cul ! Je ne suis pas homme à briser si facilement, rentrez-vous ça dans le crâne !   »


Le silence se fit plus pesant que jamais et, alors que le jeune homme maintenir cette boule de colère au creux de sa cage thoracique, un bruit de roulement métallique se fit entendre au fond de la grotte dans laquelle il était prisonnier. L'un des ravisseurs amena jusqu'à prisonnier un chariot dont le contenu était caché sous une bâche, avant de finalement déclarer.

« J'espérais que tu aller dire ça. Merci.   »

Peut-être aurait-il mieux valu qu'il ferme sa gueule.

Oui, cela aurait été judicieux.




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Tadake Yurikô
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" Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. "



Yuriko jeta un regard bienveillant sur le jeune garçon, car elle savait le poids de l'effort qu'il lui fallait pour prendre son courage. Bien qu'elle ne connaissait que les grandes lignes de sa situation, elle savait que son frère s'était attaché à son élève et cette raison seule lui suffisait pour l'apprécier d'avance.

" Inutile de prévenir mes parents. "

La jeune femme arqua légèrement le sourcil à cette remarque.

" Je tâcherais de ne pas prévenir les miens non plus. "

Un petit trait d'humour de la part de la kunoichi, uniquement là pour lui faire comprendre que cette formalité n'était pas nécessaire. Étant un shinobi et en compagnie d'un jonin, son grade lui permettait d'avoir recours à ces services sans passer par la case parentale. Si quelque chose devait arriver, elle en prendrait toutes les responsabilités et si elle devait faire face à des Uchihas belliqueux... elle les attendrait de pieds fermes. Ce fut donc sans plus tarder que le duo quitta le village pour tenter de retrouver la piste d'un être cher à leur cœur : Kyoshiro.

***

La première chose à faire était de se rendre au point de rendez-vous de la mission d'origine de l'aveugle téméraire. Si elle n'en connaissait pas les détails, elle savait au moins la zone géographique, en plein cœur du sekai, au centre de tout. La route n'était un peu longue bien que facile à emprunter pour des ninjas aguerris. Et si elle ne doutait pas de la furtivité de son jumeau, si ce dernier redevenait un civil, un aveugle passait rarement inaperçu dans les lieux où la foule ne s'y trouvait pas.

Chaque minute qui s'écoulait était un supplice face à l'incertitude. L'imagination de la jeune femme n'avait pas de limite et elle n'osait pas concevoir la manière dont on pouvait traiter son frère. Certes, il était un shinobi remarquable mais elle connaissait mieux que quiconque son caractère, bien plus dans l'émotion qu'elle-même. Ses colères, ses provocations, une forte capacité à se mettre dans les ennuis si on venait à lui dire quelque chose qu'il n'appréciait pas... Si ce dernier était tombé sur des hommes mal attentionnés, elle savait pertinemment que Kyoshiro donnerait d'une manière ou d'une autre plus de raison de donner des coups... pour mieux les rendre après. Autant vous dire que ce comportement avait le don de l'irriter.

Traçant son chemin en compagnie d'une jeune Uchiha, un silence assez pesant s'était installé entre eux. Ne se connaissait pas et étant d'une nature peu communicative l'un comme l'autre, cet absence de mots était naturelle. Néanmoins, il était aisé de sentir les appréhensions qui les animaient tous les deux. Pour cette raison, Yuriko finit par briser son mutisme.

" Sache Akira-san, que je ne te demanderais pas de te battre si tu n'en sens pas la force. Mais je ne peux te garantir que tu n'y serais pas amené. "

La voix de la kunoichi était assez monocorde, démontant qu'elle était concentrée sur autre chose au même moment où elle tentait de communiquer.

" Tu es l'élève de mon frère, et je ne doute pas qu'il a vu en toi du potentiel, raison pour laquelle je t'ai demandé de m'accompagner. Mais il me faut te prévenir qu'il va falloir que tu te montres fort. Tu verras peut-être des choses qu'aucun genin de ton âge n'est censé voir. "

La détermination de la jeune femme était sans faille et sa voix devint subitement plus froide, tranchante.

" Si quelque chose est arrivé à mon frère, je ne ferais preuve d'aucune pitié. "

Autant vous dire que cela laissait présager que les manières délicates de Yuriko allaient s'effacer pour laisser place à une shinobi plus terrifiante que le laissait croire les apparences. Mais alors que ces mots glissèrent sur un vent de profond mépris pour tout individu qui toucherait à son jumeau, les jeunes gens parvinrent à atteindre une sorte de petit hameau. Peut-être que son frère s'était arrêté dans les environs. Il fallait en avoir le cœur net.

" Essayons de savoir si Kyoshiro est passé par ici. Je compte sur toi Akira-san. "


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Uchiha Akira
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☽ • ☾

Quitter le village ne serait jamais quelque chose de facile, d’aisée ou d’agréable pour moi, mais j’étais avec quelqu’un d’assez fort pour nous éviter la mort, du moins je priais pour que ce soit le cas. De toute façon, il fut rapidement trop tard pour regretter, reculer ou ne serais-ce que penser à faire marche arrière. La seule chose qui devint rapidement évidente, c’était bien que je n’avais aucune forme physique. Je voulais aider, la simple idée de penser l’homme mort me suffisait comme motivation, mais si je me révélais être un poids ? Si part ma faute elle perdait son frère ? Qu’adviendrait-il alors ? Je me posais sans doute beaucoup trop de question et même si le silence restait la meilleure chose à faire, elle décida de le briser. Elle ne voulait pas que je me batte si je ne voulais pas, mais elle ne pourrait pas éviter cette éventualité… On était donc dans cette position où tout pouvait arriver non ? Le meilleur, mais surtout le pire à l’évocation d’un combat. Je ne m’étais jamais battu avec qui que ce soit à l’extérieur, encore moins sans mission… Alors comment pouvais-je savoir si j’y arriverais ? La réponse était évidente. Non. Je ne saurais pas faire. Je n’y arriverais pas.

Mais elle pensait que si j’étais l’élève de son frère, c’était qu’il avait vu quelque chose en moi et c’était pour ça que j’étais là. C’était idiot de dire ça, mais l’homme ne pouvait pas voir grand chose. Il était aveugle, à la rigueur il pouvait se tromper en beauté, comme elle, mais il n’avait sans doute pas la clairvoyance nécessaire… Alors j’allais mentir, dire que ça irait, mais elle ajouta quelque chose qui m’arracha quelques sueurs froides. Voir quelque chose que quelqu’un de mon âge n’aurait pas du voir…

La gorge serrée, le cœur noué, je me sentis de nouveau fébrile, incapable de me dire que j’avais fait ça pour la bonne raison. Incapable de ne pas paniquer. « On va le retrouver… » soufflais-je simplement d’une voix blanche avant que l’on arrive enfin sur les lieux de sa mission. Elle comptait sur moi pour le retrouver, je n’étais même pas sûr de le pouvoir, mais j’essayerais, « Je vais faire le tour des bars pour découvrir quelque chose… » déclarais-je avec un sourire aussi rassurant que possible. On allait le retrouver non ? On devait le retrouver, on n'avait pas trop le choix.

Me séparant de la jeune femme, je m’avançais dans les lieux, rentrant dans la première petite échoppe que je vis et qui pourrait peut-être avoir vu passer Kyoshiro. Entrant donc dans les lieux, je regardais rapidement autour de moi, ne voyant aucune tête surmonté de blanc pouvant correspondre. Il y avait juste une dizaine de personne, dont une partie autour d’une table en train de parler bruyamment. Faisant profil bas, je commandais simplement quelque chose avant de m’isoler dans un coin pour écouter. Si je demandais quelque chose clairement et qu’ils étaient mêlés à ça… Je pourrais nous causer plus d’ennui. Alors je me fis simplement oublier, le temps que les discussions reprenne et que l’on ose se laisser de nouveau aller, ce qui finit par arriver.

« Il n’a rien vu venir cet imbécile ! » s’exclama une femme avant de rire. En soit, rien n’était censé m’interpeller, le souci vint de la suite de ses mots, « Et dans tous les sens du terme ! Quel village enverrait un aveugle faire quoi que ce soit d’utile. », à ses mots, mes sourcils se froncèrent presque d’eux-mêmes, comme s'il y avait une évidence qui ne tarda pas à me sauter aux yeux d’ailleurs. Il n’y avait pas autant d’aveugles dans ce monde, encore moins de ninja l’étant, c’était forcément… « C’est dommage, il était mignon et plutôt bien fait pour un mec aveugle… Enfin… Je doute qu’il puisse faire usage de quoi que ce soit maintenant… » elle avait l’air vraiment déçu, mais ce que je retenais, c’était qu’il était peut-être… Non, il ne pouvait pas être mort, elle l’aurait deviné, elle l’avait elle-même dit… Seulement avec ça, avec peut-être une preuve de son état… On devait en avoir le cœur net. Je devais le faire, je devais m’approcher d’elle et obtenir quelques informations… Mais plus elle parlait, plus elle éveillait une colère sourde en moi. Elle avait joué, pour de l’argent, car c’était ce qu’elle était, une femme de peu de vertu qui gagnait sa vie en monnayant ses services et là, elle avait fini dans les bras de quelqu’un qui pouvait-être mon maître. Elle n’était en rien sympathique d’ailleurs, au contraire, ainsi, lorsqu’elle parla de se mettre en chasse d’un nouveau pigeon à plumer - Pour ne reprendre que ses termes. - je sortis de ma cachette, mon bandeau rangé et caché, pour m’avancer vers elle et la bousculer, timidement.

Je n’étais pas à l’aise avec le sexe opposé, ni avec le mien d’ailleurs, mais j’étais un ninja, même si je n’avais aucune mission, il était nécessaire que j’envisage quelque chose de plus… Hors de ma portée. Alors oui, je rougis en regardant sans décolleté qui n’éveille rien d’autre que du dégoût chez moi avant de bégayer quelques excuses. Elle me souriant alors, charmeuse, me disant que cela ne servait à rien. Elle pensait avoir trouvé un pigeon ? Ça m’arrangeait… Alors j’avançais sur des braises, faisant des compliments alors qu’elle osait poser sa main sur mon épaule. Elle savait que j’étais une enfant non ? Oui elle le savait, car après une preuve de plus de ma chasteté, elle s’abaissait légèrement, glissant ses lèvres à mon oreille avant de me demander si je voulais avoir un aperçu du monde dans lequel je pourrais vivre une fois adulte. Elle était abjecte, réellement, mais j’avais besoin de l’isoler, du moins le temps nécessaire pour prévenir Yuriko et la faire venir ici. J’avais besoin de temps, seul avec elle. Hochant donc la tête, je la laissais glisser sa main dans la mienne pour la suivre jusqu’à ce qui semblait-être de toute évidence une chambre d’auberge. « Combien tu as sur toi ? » demanda-t-elle alors et un peu paniqué face à ce plan de plus en plus réelle, je sortis de ma poche quelques ryos qui lui arrachèrent un sourire. « Je vais même pouvoir te faire un petit quelque chose mon mignon… ». Posant une main sur mes épaules, elle me fit reculer jusqu’à ce que je ne bute sur le futon et n’y tombe. Ok, elle n’était vraiment pas équilibrée et moi je commençais réellement à respirer trop fort. Pourtant ça n’avait aucun rapport avec ce qui allait se passer, clairement pas. Elle n’était d’aucun intérêt, elle semblait vulgaire et j’avais de toute façon mieux à penser, seulement je n’étais pas rassuré, j’étais même légèrement en panique lorsqu’elle commença à faire glisser les pans de son Yukata sur ses épaules. Je ne voulais pas en voir plus, vraiment pas et j’avais besoin qu’elle reste la… Alors j’usais d’un Genjutsu, sans doute trop cruel pour une civile, mais qui serait sans doute justifié. Elle plongea donc dans un Narakumi, qui la fit haleter, pleurer et gémir de peur. Quoi qu’elle voit, elle serait tranquille.

Me relevant, je sortais de la chambre précipitamment avant de courir pour trouver la jeune Tadake. C’était vitale, j’avais besoin de la trouver avant que l’autre ne signale un problème et nous en attire. Alors je bousculais, faisant fis des potentiels dangers jusqu’à reconnaître la chevelure noire de la jeune femme. Elle était là, elle était là. Le cœur battant à tout rompre, j’avais glissé une main dans la sienne, ignorant parfaitement tout ce qu’elle pouvait faire et les pistes éventuelles que je pouvais lui faire perdre pour l’attirer à ma suite. Il y avait trop de coïncidence pour moi. C’était impossible qu’elle ne sache rien… « J’ai trouvé une femme. », déclarais-je dans ma course, la main de la femme toujours dans la mienne. Ce simple contact trahissait ô combien rien n’allait, ô combien je n’étais pas à l’aise, pas dans mon élément. Mais on n’avait pas le temps. Il pourrait mourir si je prenais trop de temps et je ne voulais pas le tuer, je ne pouvais pas en être responsable. Pourtant à l’approche de la chambre, je libérais la femme pour saisir la poignée. On entendait clairement quelqu’un se plaindre à l’intérieur et c’est avant d’ouvrir la porte que je jugeais bon de m’expliquer. « Elle a… Elle a fait je sais pas quoi avec un ninja aveugle et elle a dis qu’il pourrait plus faire usage de grand chose maintenant… Du coup j’ai lancé un Genjustu parce qu’elle m’a proposé de… Enfin… Elle sait quelque chose… Y a pas mille aveugles dans le monde… C’est peut-être lui ! » j’étais essoufflé, mon cœur battait même tellement vite que ça en était douloureux, mais surtout j’avais peur. Peur de m’être trompé, peur d’avoir fait tout ça pour rien. Je n’étais pas à l’aise, même si je devais pouvoir m’en sortir, je n’aimais pas ce genre de contact, je n’aimais même pas l’idée de faire croire que ça pourrait-être possible. J’étais jute un enfant paniqué et angoissé à l’idée de perdre son maître.

Tournant donc la poignée, je nous fis entrer dans la chambre où la femme continuait à voir les pires choses possibles. Peut-être que la bâillonner et l’immobilisé auraient été mieux, mais… Si elle était responsable de quoi que ce soit, sans doute aurait-elle mérité un voyage en enfer non ?  


☽ • ☾
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Ce roulement, ce satané roulement. Même si l'esprit du jeune homme était trop embrouillé par la douleur pour faire appel à ses dons de senseur, pour s'étendre au-delà de son propre corps afin de jauger la puissance de ses ravisseurs, l'ouïe du shinobi était en parfait état de marche et ne pouvait ignorer le bruit de ces fichues roues sur le sol rocailleux. Même si ces ravisseurs se turent l'espace d'un instant, afin de laisser son imagination travailler pour le faire deviner ce que cachait ce chariot, le jeune homme ne put s'empêcher de sentir comme si ce chariot apportait la guillotine qui mettrait fin à ses souffrances pour de bon mais, malheureusement, le shinobi savait très bien que sa douleur ne faisait que commencer. Lentement, seconde après seconde, le chariot se rapprocha de lui et, si l'homme se mura dans un mutisme certain pour résister à la douleur et à l'appréhension de ce qui allait se passer, le silence qui suivit fut pire que tout. Pendant une bonne minute le jeune shinobi entendit des pas juste devant lui, les ravisseurs tournant autour de lui comme des prédateurs avant l'heure de la chasse et cette seule idée le mit hors de lui. Oh qu'il aurait aimé se défaire de ces chaînes et étrangler ces deux empaffés avec, comme il aurait aimé céder à la violence animale présente en chaque être humain mais il était trop calme, trop maîtrisé pour cela.

Les yeux du jeune homme captèrent le son du mouvement d'un tissu, sans doute la couverture au-dessus du chariot et immédiatement après, quelques bruits métalliques arrivèrent à ses oreilles. Alors que le jeune homme se préparait au pire, car il savait que c'était le pire qui l'attendait, un froid mordant se posa sur son bras droit et généra une décharge électrique tout le long de sa colonne vertébrale.

« Est-ce que tu sens ça ? Est-ce que tu sais ce que c'est ?   »

Oh la torture de l'imagination, c'était donc par cela qu'il souhaitait commencer. Le jeune homme avait bien trop souvent joué avec ses kunais pour ignorer la froide caresse du métal et le contour familier de l'aspect tranchant d'un couteau ou quelque chose de similaire. Fronçant les sourcils en réalisant enfin ce qui se cachait sous ce chariot, en réalisant enfin que ce n'était pas par des paroles assommantes et des coups de poings que ces hommes voulaient le faire parler, ce fut sur un ton acerbe que les paroles de l'aveugle traversèrent le rempart formé par ses dents.

« Des devinettes, c'est ça ton petit jeu ? Tu m'fais marrer.  »

Le jeune shinobi prit conscience de nouveau de l'importance de fermer sa gueule lorsqu'il sentit la peau et la chair de son bras s'ouvrir sous la douce caresse de cet outil métallique. Depuis combien de temps ne s'était-il pas fait écorcher de la sorte ? Avait-il seulement déjà ressenti pareille douleur ? Alors que l'adrénaline montant en lui et que son corps eut un spasme sous l'effet de la douleur, le jeune homme serra les dents.

Il ne leur ferait pas ce plaisir, il ne crierai pas.

Il avait mal, tellement mal et aurait voulu pouvoir abandonner dés maintenant, en sachant que ce n'était qu'un avant-goût de ce qui l'attendait mais il ne le pouvait pas, il y avait bien plus en jeu que sa propre survie pour qu'il puisse vraiment se permettre de craquer.

« Et là, je te fais toujours marrer ? Allez, sois une gentille taupe et parler nous des failles dans la défense de Konoha.    »

La taupe, encore cette saleté de surnom qu'il avait rapidement appris à détester. Qui étaient-ils pour vouloir en savoir autant sur Konoha ? Des shinobis d'un village ennemi ? Des hommes ayant les yeux plus gros que le ventre ? Oh qu'est-ce qu'il pouvait s'en cogner, tout ce qu'il voulait était d'être libéré de ces satané chaînes. Alors qu'il tentant de repousser ces spasmes douleur et de calmer son cœur qui dansait la chamade, alors qu'il tentait de garder un semblant d'équilibre mental, il sentit de gros doigts boudinés s'accrocher à son bras meurtris et, si le fait de triturer la plaie encore béante ne suffisait pas à presque arracher un cri de douleur au jeune homme, il se crut sur le point de craquer lorsqu'une substance graîneuse fut versé sur sa plaie. Du...sel ?  Rejetant sa tête en arrière, tentant de se libérer de l'emprise de ces chaînes en vain, Kyoshiro prit pleinement conscience de ce que cela faisait d'être dépourvu de liberté, de libre-arbitre, de pouvoir de décision.
Devait cette douleur lancinante il comprenait pourquoi on disait que tout le monde finissait par craquer au bout d'un moment car, après plusieurs jours de ce traitement, n'importe qui vendrait père et mère pour que la douleur s'arrête ne serait-ce qu'un instant.

« J'peux faire ça toute la journée, si tu veux. C'est toi que ça regarde.  »

Avant même que l'aveugle put penser à une phrase bien sentie, avant qu'il ne puisse cracher à la figure de cet enfant de put***, le couteau gorgé de son sang vint se poser sur son torse. Oh qu'il aurait préféré que la douleur vienne de suite, qu'il puisse la ressentir immédiatement pour la combattre mais, au lieu de cela, le ravisseur prit son temps. Il connaissait son affaire et, au lieu d'en finir d'un seul coup, il enfonça le couteau dans un premier temps, assez profondément pour faire trembler le shinobi qui, de rage plus que de douleur, se sentit perdre le contrôle de sa propre respiration. Sentant sa poitrine gonfler et s'affaisser à un rythme de plus en plus rapide, le jeune homme prit des respirations irrégulières en gonflant ses joues avec intensité, essayant de lutter vainement contre ce poison qui se diffusait dans ses chaires béantes.
Il savait que le pire était à venir, que ce crétin essayait simplement de jouer avec ses nerfs et cela s'avérait efficace car, alors que le Tadake commençait à peine à regagner un semblant de calme, le couteau débuta sa danse au beau milieu de son torse. Rejetant la tête en arrière une nouvelle fois, sentant le tranchant tracer un sillon sanglant dans ses chairs, sentant son fluide vital s'écouler goutte après goutte, Kyoshiro ouvrit la bouche comme pour crier, hurler sa rage en espérant que cela ferait taire sa douleur mais aucun cri ne sortit.

Pas un son, pas un murmure. Rien.

« Taré.  »

Chaque seconde était pire que la précédente mais, au fond, Kyoshiro savait très bien que le pire dans un torture c'était de savoir que, quoi qu'il puisse dire ou faire, il ne sortirait pas d'ici. Pas vivant en tout cas.
Il crut avoir le droit à une pause lorsque le couteau mit fin à cette danse sanglante, regagnant un semblant d'espoir mais, malheureusement, le premier des ravisseurs broya cette espérance par cinq simples mots.

« Garde-moi ça, je reviens.   »

Froid et implacable, la lame du couteau se planta dans la cuisse droite du jeune homme jusqu'à la garde. Oh il aurait voulu pleurer, crier, appeler à l'aide en sentant cette souffrance diffuse paralyser sa jambe avec plus d'intensité qu'aucune autre jusqu'à présent mais il savait que cela aurait été vain.

Il avait mal, il prenait enfin conscience de la souffrance sous sa forme la plus pure. Mais ce n'était pas le pire, non.

Il allait mourir ici et la seule satisfaction qu'il allait en tirer serait de ne pas avoir craché le morceau. Une bien mince consolation au vu du prix à payer.



Il allait mourir.




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Tadake Yurikô
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" Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. "



Retrouver Kyoshiro était une priorité ou l'était devenu dans les heures qui avaient suivi. Alors que les deux konohajins étaient arrivés dans un petit hameau, Yuriko avait prié le jeune genin de se lancer dans ces propres investigations, une bonne manière d'obtenir plus rapidement des informations et de couvrir plus d'individus. Ainsi, la jeune femme s'écarta de son petit protéger pour tenter de faire le tour des environs. La première idée qui lui vint était de s'attarder près d'un petit commerçant de fruits et légumes, le genre de vendeur qui avait la vue sur tous les clients potentiels qui passaient dans les rues, criant à la volée et peut-être attirant un homme qui n'avait pas de vue mais une très bonne oreille.

Malheureusement pour elle, ce dernier ne lui confirma aucun signalement qui pourrait correspondre à son frère. Cela ne découragea pas Yuriko pour autant qui tenta d'aborder de simples passants, le genre de bonhommes qui devaient rester assis devant chez eux à regarder le monde passer devant. Ce fut donc avec un maigre espoir qu'on lui confirma avoir vu un homme qui ressemblait à son frère bien que les détails étaient assez flous. On lui indiqua que des hommes avaient emporté un type qui visiblement ne se sentait pas bien hors des environs. C'était.... curieux. Est-ce que cet homme était Kyoshiro? Si oui, avait-on deviné qu'il était un shinobi et que cherchait-on à obtenir de lui? Mais surtout qui?

Des millions de questions maintenant assaillaient la jeune femme mais aucune n'était basée sur quelque chose de concret et de certains. Ce n'était que des approximations et si elle se focalisait sur cela, elle finirait par perdre son objectif en question superflue. Elle continua par la suite à interroger de nouvelles personnes et tout la ramenait à la taverne du coin. Elle s'apprêtait d'ailleurs à s'y rendre quand le jeune Akira arriva affolé et haletant dans sa direction. Inquiète à le voir dans un tel état, elle n'eut cependant pas le temps de poser la moindre question qu'il lui saisit la main pour l'emmener dans sa course effrénée.

" J’ai trouvé une femme. "

Bien évidemment. Si ce n'était l'alcool, les femmes pouvaient aussi être la faiblesse de son frère.

" Raconte-moi tout calmement Akira-san. Reprend ton souffle. "

La voix de Yuriko tentait de se faire aussi douce que directe.

" Elle a… Elle a fait je sais pas quoi avec un ninja aveugle et elle a dis qu’il pourrait plus faire usage de grand chose maintenant… Du coup j’ai lancé un Genjustu parce qu’elle m’a proposé de… Enfin… Elle sait quelque chose… Y a pas mille aveugles dans le monde… C’est peut-être lui ! "

Là, Akira fit rentrer la jonin dans la chambre qui aperçut la civile dans un état d'effroi difficile à décrire. Comme déclaré par l'élève de son frère, il avait lancé un genjutsu pour la retenir ici... mais ce n'était pas très conventionnel. Mais que dire? Le regard de Yuriko se porta sur le garçonnet. Il n'y avait pas de colère dans ces yeux mais il était évident que son choix avait été précipité. Toutefois, une situation désespérée conduisaient à des actions qui l'étaient tout autant.... et à ne pas en douter, la femme qui paniquait dans cette chambre était une dame qui pratiquait le plus vieux métier du monde. La kunoichi s’agenouilla devant Akira, posant ses mains sur ses épaules et le fixa avec intensité.

" Akira-san. Je vois que tu as agis par instinct. Je ne te le reprocherais pas... les circonstances sont particulières mais... nous ne pouvons nous permettre d'agir d'une telle manière sans preuve, surtout à l'égard de civil. Mais.... je pense que tu as peut-être vu juste. "

La shinobi se releva en observant avec un peu de mépris la prostituée.

" Des personnes auraient vu un homme à la chevelure blanche avec un bandeau être transporté hors de la taverne par des hommes qui ne sont pas des environs. Ils auraient prétendu que c'était un de leur camarade qui avait trop bu. D'autres m'ont révélé qu'ils auraient vu ces mêmes hommes discuter et payer une femme sans profiter directement de ces services... sans pour autant m'indiquer de quoi il s'agissait. Ils ont trouvé cela curieux mais rien d'anormal pour eux. "

Yuriko se tourna à nouveau vers Akira.

" Akira-san.... j'aimerais que tu m'attendes hors de cette pièce. Il faudrait que tu veilles à ce que personne ne vienne me gêner pendant que... j'interrogerais cette femme. "

La konohajin attendit que le jeune élève sortit, qu'importe ce qu'il avait à dire. Yuriko ne souhaitait pas qu'il la vit sur son jour le plus sombre. Il aurait tôt fait à découvrir les aspects les plus négatifs du métier.... autant ne pas précipiter les choses.

La shinobi se posta devant l'impudente et la saisit par la gorge - sans serrer.

" KAI. "

Yuriko sortit cette dernière de son cauchemar mais elle ne lui permit pas de reprendre ses esprits sereinement. Tout aussi vite, elle plaqua cette dernière contre le mur et serra son étreinte sur son cou, lui empêchant d'hurler et d'étouffer les cris qu'elle pourrait tenter de pousser.

" Si tu tiens à ta misérable vie, il te faudra répondre à mes questions. Si tu cherches à appeler de l'aide, tu mourras. Si tu cherches à fuir, tu mourras.  Si tu es prête à être coopérative, cligne des yeux deux fois. Sache que tu n'as pas réellement le choix. "

La jeune femme resta près de trois minutes dans la chambre sans qu'aucun gémissement ne fut entendu. Au bout de ce laps de temps, la kunoichi sortit calmement. Dans l’entrebâillement de la porte, on pouvait distinguer la silhouette de la prostituée étendue sur le lit.

" Je n'ai fait que l'assommer. Je pense que le genjutsu que tu lui as lancé a été efficace. Elle n'est pas prête à oublier notre rencontre. "

Yuriko ferma la porte derrière elle et indiqua à Akira de la suivre à l'extérieur afin de le tenir informer des informations qu'elle avait réussi à obtenir.

" Tu as eu du flair Akira-san, cette femme a bien rencontré Kyoshiro. On l'a payé pour lui mettre quelque chose dans son verre mais elle a été incapable de me dire ce que voulez exactement les commanditaires. Par contre, d'après ce qu'elle m'a dit, je pense qu'il ne s'agit pas de... shinobis comme nous. Leurs méthodes sont... différentes de notre monde. "

Le visage un peu fermé mais avec un regard toujours empli de beaucoup de détermination, la jeune femme se tourna vers le petit Uchiha.

" Nous devons nous dépêcher. Nous devons pister ceux qui ont emmené Kyoshiro... et nous allons leur montrer comment les choses se passent à Konoha quand on s'en prend à un membre de notre famille. "


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Uchiha Akira
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☽ • ☾

Je ne pouvais pas m’exprimer calmement, je ne pouvais pas perdre plus de temps. J’avais plongé une femme dans l’horreur, une femme sans doute coupable et responsable d’un crime qui pourrait nous coûter cher, un crime qui pourrait nous coûter l’homme. Alors oui nous n’avions pas le temps, vraiment pas le temps. L’amenant dans la chambre, je la laissais découvrir la jeune femme en proie à ses démons alors que mes idées pour en découvrir plus venaient de disparaître. On était là, à deux, on pourrait très certainement en tirer quelque chose non ? Oui on aurait pu, mais avant de faire le moindre pas vers elle, la sœur de mon Sensei se tourna vers moi avant de franchir la distance pour s’agenouiller devant moi et poser ses mains sur moi. Quoi ? Pourquoi prendre subitement autant de précautions ? Car je venais de faire quelque chose de répréhensible par peur. Car j’avais attaqué un civil et que je n’aurais pas dû. Elle savait des choses non ? Et elle était le genre de personne qui aurait pu attirer Kyoshiro hors de la foule, elle aurait pu… J’avais paniqué, aussi bien dans son approche et dans son offre que pour la véritable raison de sa présence ici. J’avais eu peur de grandir subitement sans l’avoir voulu, sans l’avoir désiré. J’avais eu peur que ce qu’elle sache m’échappe et je n’avais pas été cherché plus loin. J’avais eu peur. Mais aujourd’hui, il était essentiel de me rappeler que ce genre de réactions n’étaient pas permises, c’était son rôle d’enseignante. Il y avait-il seulement un cours sur ce genre de chose ? Sur les peurs paniques et chronique de perdre quelqu’un ? Non. Et puis, alors que tout semblait m’indiquer que j’avais fait une erreur, elle m’assura que j’avais peut-être vu juste.

Elle s’expliqua alors sur les indices recueillis, sur ce qui semblait corroborer ma découverte. Cette femme devait-être impliqué, je refusais d’avoir échoué et d’avoir une nouvelle fois visé à côté. Alors je sortis à sa demande, m’asseyant devant la porte en attendant que le temps passe. Je n’avais aucune idée du temps que cela prendrait, aucune idée de ce qu’il faudrait faire pour que les langues se délient, mais j’attendrais. Je n’eus toutefois pas à le faire bien longtemps car la porte finie par s’ouvrir, laissant le corps de la femme étendu sur le lit alors que la Kunoichi sortait. Me relevant en observant l’intérieur, elle m’assura qu’elle n’avait eu qu’à l’assommer, le Genjutsu ayant suffi à la motiver pour coopérer. J’avais été utile, mais à quel point ? Cette partie-là m’angoissait le plus. La suivant hors de l’établissement, je n’eus encore une fois pas très longtemps à attendre pour l’entendre parler et j’avais réellement eu bon. Elle avait vu Kyoshiro, et elle avait été payé pour mettre quelque chose dans son verre. C’était là que ça se gâtait, elle ne savait pas en dire plus, elle savait juste confirmer que ce n’était pas des ninjas. Alors si c’était le cas… Pourquoi s’en prendre à lui ? Que pouvait-il bien avoir qui pourrait servir des civils ? Je ne comprenais rien, strictement rien à ce qui pouvait se passer.

Relevant les yeux vers elle, elle semblait plus… La nouvelle ne l’avait pas entièrement laissé de glace et s'il était clair que l’on devait se dépêcher, j’avais réellement l’impression que je devais faire quelques choses-là maintenant. Quelque chose pour elle, quelque chose d’inhabituel, mais qui avait su m’apaiser dans le chaos. Je devais laisser le peut d’humanité que j’avais accumulée se glisser en moi pour l’aider elle. Alors, légèrement fébrile et mal à l’aise, j’avançais vers elle jusqu’à être suffisamment prêt pour glisser mes bras autour de sa taille et de la prendre dans mes bras. Juste quelques secondes, avant que sa chaleur me rappelle combien je n’étais pas dans une position agréable, mais juste assez pour faire passer un message, du moins je l’espérais. Elle ne serait pas seule, on y arriverait.

M’éloignant alors rapidement, j’évitais soigneusement son regard pour m’éviter toute découverte désagréable quant à ce que je venais de faire. « On vous a dit par où ils étaient partis ? Ou on a une description physique ? De toute façon ils n'ont pas pu aller bien loin… » , pas avec un homme de la tailler de Kyoshiro. Ils se seraient forcément fait remarqué. On les aurait vus, on se serait douté de quelque chose. Il fallait qu’on le trouve et vite.

Alors sans réellement de logique, car je n’étais pas un Hyûga et que donc mon Dojutsu n’avait pas grand intérêt pour repérer physiquement des personnes, je laissais mon Sharingan se répandre dans mes yeux. Je devais voir, je devais capter chaque mouvement. « On a dû se faire remarquer, quelqu’un va sûrement faire quelque chose de… » suspect ? Oui, il y avait eu un mouvement, une ombre derrière un buisson, quelqu’un nous observant. Il avait bougé, je n’avais pas pu distinguer réellement son visage et maintenant qu’il était caché derrière la végétation, je ne pourrais plus le voir, mais il y avait quelque chose. Quelqu’un. Tournant donc les yeux vers elle, je croisais pour la première fois son regard depuis cette étreinte gênante - lui révélant au passage mon Dojutsu -. Je m’étais coupé, mon regard avait été attiré vers une direction, je n’avais aucun doute sur le fait qu’elle ait compris que dans un nouveau coup de chance, quelque chose venait d’être remarqué, à tort peut-être, mais je ne prenais pas la plus grande attention de tout ça. On venait de faire un foin pas possible, le fait de n’attirer aucune attention relevait du miracle. « Derrière l’arbre. » murmurais-je par crainte que l’on nous écoute une nouvelle fois. L’on devait faire quelque chose agir, car le temps nous était compté et que les occasions ne se représenteraient peut-être plus.

Si je devais réduire mon Chakra à zéro, alors je le ferais pour capter chaque indice, chaque ombre dans la nuit pouvant nous conduire à l’homme, je refusais de le perdre.  


☽ • ☾
ft. Kyoshiro & Yuriko


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C'était surprenant la capacité qu'avait l'esprit à se surprendre lui-même en s'enfermant dans de fausses vérités, en se drapant de mensonges pour se rassurer au lieu de regarder la vérité en face et l'accepter. Dans le cadre d'une torture par exemple, comme c'était le cas ici, l'esprit de l'homme enchaîné essayait de lui convaincre que le pire était derrière lui, que la délivrance parviendrait bientôt comme si l'espoir était tout ce qu'il restait, l'espoir d'une mort rapide dans le cas présent mais celle-ci ne semblait pas décidée à venir. Kyoshiro avait depuis longtemps perdu la notion du temps, il aurait pu être ici depuis un jour ou un mois qu'il ne saurait faire la différence. La faim, la soif et la fatigue n'avaient plus cours aussi : seules restaient la douleur et la certitude qu'il ne lâcherait rien à ses ravisseurs. Qu'il s'agisse d'une question de fierté ou d'une bribe de vengeance personnelle ne faisait aucune espèce de différence, il refusait de trahir la nation qui l'avait accueilli chaleureusement et, d'une certaine façon, il refusait de se trahir lui-même.
Au fil des heures qui suivirent le couteau fut extirpé de sa jambe et, à présent, le Tadake ressemblait véritablement à une épave car le bourreau ne s'était pas arrêté là. Une estafilade sur le bras, une profonde balafre sanglante le long du torse et une plaie béante sur sa cuisse : ces quelques blessures ne restèrent pas seules bien longtemps et furent rejointes par beaucoup, beaucoup d'autres. Si au départ la douleur s'était fait tout aussi criarde et intense lorsque le couteau eut décidé de se balader sur ses mollets et ses flancs, le jeune homme se sentit partir plusieurs fois sans que la mort ne décide vraiment de l'emporter. Oh la saleté, elle avait véritablement un sens de l'humour douteux.

Désormais l'homme comptait des dizaines et des dizaines de plaies, d'estafilades et de balafres sur tout son corps à l'exception de son visage et, pour les yeux non-avertis, il serait difficile de supporter la vision d'un homme dont la peau était bien plus colorée de rouge que de la tête rosâtre qu'il devrait arborer naturellement. Frais ou séché, le sang avait coulé et, si en d'autres circonstances l'homme se serait désespérément sale, il n'avait plus la force de bouger, de lutter, de crier pour appeler à l'aide. Chaque taillade avait tranché un morceau de son homme, de sa conscience et, désormais, il n'était presque plus qu'une coquille vide dont il n'y aurait plus rien à récupérer. La douleur se faisait se moins en moins intense non pas parce qu'il s'était habitué mais parce que ses forces diminuaient, parce que son corps ne pourrait plus supporter ce traitement bien longtemps.

Alors que le premier ravisseur avait délaissé son couteau pour expédier des mandales à répétitions, en espérant qu'en sentant ses os se briser Kyoshiro cracherait le morceau, il fut stoppé dans son mouvement par l'arrivée du deuxième ravisseur, celui qui supervisait. Celui que ne souhaitait pas  se tâcher les mots avec le sang d'un aveugle.

« Alors ?   »
« Rien.  »
« Comment ça, rien ?  »
« Il en lâche rien, pas même un cri. Rien du tout. Il commence sérieusement à m'emmerder ! Regarde-le ! 'Jamais vu quelqu'un d'aussi stupidement tenace. »
« Bon, ça suffit. Je reprends la main. »

S'il avait eu toute sa tête le jeune homme aurait sans doute sourit de défi en écoutant cet avoeu de défaite sous la forme d'un compliment à son attention,  mettant en lumière sa résistance prodigieuse aux méthodes les plus barbares pour faire plier un esprit. Pas aujourd'hui, surtout pas aujourd'hui. Il ne restait rien de lui, le charmeur et enjôleur s'était transformé en être misérable et brisé, à peine capable d'ouvrir la bouche pour évacuer le sang qui s'accumulait dans sa bouche. Il était pitoyable, ridicule et pourtant n'avait pas prononcé un seul cri, n'avait rien dévoilé depuis que son bourreau s'était mis au travail.

Sa dernière action. Sa dernière bonne action avant de rejoindres les contrées de la paix éternelle.

« Touche à ça et je t'éclate. Qui t'as dit que j'avais fini ?   »
« Alors grouille-toi.   »

Un autre outil extirpé du chariot, un autre instrument pour lui arracher des informations qu'ils n'auraient pas. Qu'est-ce que cela serait cette fois ? Encore le fer chauffé à blanc, juste devant ses yeux ? Une cisaille pour lui couper les bouts en trop ? Une autre lame ? Cela importait peu, il n'était plus en mesure de lutter. Alors que le jeue homme sentit une man boudinée se poser sur son visage et sa mâchoire en piteux état, les restes de sa conscience captèrent quelques mots.

« Je te dirais bien que ça va faire mal mais...tu n'es plus à ça près, hein ? Est-ce que m'entends encore, seulement ?   »
« Tu vois bien que non, arrête de jouer. Écorche-le si tu le dois, mais arrache-moi ces infos !      »

Il y eut un mouvement de silence et, alors que l'homme sentit deux carcans métalliques se poser au-dessus et en-dessous de l'ongle de son index droit, il sut immédiatement ce qu'il adviendrait ensuite.

« Tu l'as entendu ? Plus le temps de s'amuser. Tu vas passer à table.  »

En un bruit immonde de l'ongle séparé de la chair qui la retenait, le ravisseur se mit au travail en prenant son temps pour que la douleur parvienne au cerveau de son prisonnier. Immédiatement cette souffrance réveilla le jeune homme qui rejeta la tête en arrière en sentant ses limites atteintes, en se sentant étouffer face à cette douleur encore jamais ressenti. L'ongle..l'ongle...quel enfant de...quel...quel quoi ? À quoi bon s'indigner d'une souffrance contre laquelle il ne pouvait rien ? Un après l'autre, le ravisseur continuerait son office jusqu'à ce qu'il n'ait plus rien à arracher. Jusqu'à ce que la douleur révèle ce qu'il avait besoin de savoir.

Qu'ils en finissent.

Qu'ils le tuent ici et maintenant. Qu'il trouve enfin ce repos du guerrier qu'il méritait tant.

N'importe quoi,  pourvu que cette douleur cesse.

Pour toujours.




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" Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. "



Chaque minutes qui s'écoulaient l'éloignait de son frère et pour une raison étrange, peut-être à cause le lien si étroit qui existait entre les deux jumeaux, elle sentait qu'il fallait faire vite. Toutefois, la kunoichi devait garder la tête froide, agir par simple impulsivité pourrait la conduire à commettre des erreurs de débutant. Ce fut alors à cet instant qu'elle sentit que son angoisse se transmit malgré elle à Akira. Ce dernier, qui était un garçon pourtant si distant, la saisit soudainement dans ses bras maigrelets. Elle n'était pas seule, c'est vrai. Ils étaient ensemble à subir cette épreuve. Maternelle, Yuriko se permit de poser une main chaleureuse sur la tête du genin, caressant sa chevelure encore enfantine. Quand il s'écarta, elle lui offrit un sourire confiant.

" Merci Akira-san.... Nous allons le retrouver. C'est une promesse. "

On sentait que le garçonnet n'était pas à l'aise avec ce genre d'attention, ce qui rendait son geste d'autant plus précieux. Son frère serait sans doute fier de le voir lutter contre ses propres démons. Plus le temps passait, plus elle comprenait ce que Kyoshiro avait pu voir dans cet adolescent.

"  On vous a dit par où ils étaient partis ? Ou on a une description physique ? De toute façon ils n'ont pas pu aller bien loin. "

" Les descriptions que m'a fourni cette femme étaient bien sommaires mais ils étaient au moins trois hommes, dont deux individus qui le portaient. Mais il nous faut nous attendre à ce qu'ils soient plus nombreux. Ce genre de scélérats agit toujours en groupe. "

Particulièrement motivé, le jeune garçon comprenait l'urgence de leur situation, au point de vouloir utiliser son sharingan. Yuriko eut quelque doute de son utilité à cet instant mais un Uchiha était plus à même à le déterminer.

" On a dû se faire remarquer, quelqu’un va sûrement faire quelque chose de… "

Il n'avait pas tord. Il était étonnant malin pour un garçon de son âge et son instinct - ou une chance incroyable - lui donna raison. Alors que Yuriko réfléchissait en rassemblant ces idées et tentant de se rappeler de la topographie des environs, Akira attira son attention et la regarda dans les yeux pour la première fois depuis son geste affectueux. Les mots furent inutiles.

" Derrière l’arbre. "

La kunoichi hocha simplement la tête d'un mouvement affirmatif.

" Suis-moi. "

La konohajin fit confiance au jeune genin et suivit la direction que ce dernier venait de lui indiquer. Rapidement et grâce à un œil averti, il fut facile de confirmer que quelqu'un se tenait là : des traces de pas, des branches cassées suite au passage de quelqu'un.... Pas de toute.

" Par là. "

Yuriko n'était pas forcément une spécialiste du pistage, ce rôle revenait à son frère. D'ailleurs, ce dernier aurait réussi à la retrouver bien plus facilement. Toutefois, elle savait observer et était habituée à s'isoler en pleine nature pour connaître quelques petites ficelles. D'un pas pressé, elle s'enfonça alors dans la forêt plus profondément, s'éloignant du hameau où au fur et à mesure le bruit qui s'en échappait s’étouffa pour ne laisser place qu'au sifflement du vent et du froissement des feuilles. La jeune femme n'oubliait pas le garçonnet pour qui elle avait toujours un regard et s'assurer qu'il allait bien. Ils continuèrent ainsi à s'enfoncer toujours un peu plus jusqu'à ce que brusquement, Yuriko leva le bras et fit barrage à Akira, avant de lui faire signe de conserver le silence. Là, elle se recula légèrement et de dissimula derrière un arbre.

Devant eux l'endroit était légèrement dégagé et il y avait deux hommes d'une trentaine d'année qui surveillait ce qui ressemblait à l'entrée d'une galerie. Une grotte ou un souterrain? Difficile à dire. Mais cela semblait être le repère des brigands. L'un paraissait agacé et l'autre riait. Elle tenta de tendre l'oreille pour saisir leur propos.

" Sans déconner. C'est une pure perte de temps. Qu'est-ce que tu veux que le chef tire d'une loque pareille. "

" Hahaha! J'en sais rien mais on peut pas dire qu'il s'amuse pas! Il prend cher la taupe. Hahaha! "

A cette dernière parole, le sang de la jeune femme ne fit qu'un tour. Ses grands yeux noirs qui n'exprimaient jusque là qu'un calme olympien se mirent à briller d'une fureur si ardente que cela fut particulièrement difficile à décrire. C'était Kyoshiro. C'était forcément Kyoshiro. Ces monstres détenaient son frère.

Yuriko serra subitement son poing et se mordit la lèvre pour ne pas succomber à la rage. Il ne fallait pas qu'elle oublia qu'elle avait Akira avec elle. Une nouvelle fois, elle fit barrage de son bras devant le garçon pour ne pas qu'il se précipita et le retenir. Silencieuse, le regard baissé, elle lui murmura quelque mot à son attention aussi froid et glaçant qu'une lame.

" Reste là. Je m'en occupe. "

Sur ces paroles, la kunoichi sortit de l'ombre et se montra en plein jour, sans précaution aucune. Les deux sentinelles furent surprises et s'apprêtaient à sortir leurs armes. Mais quand ils s'aperçurent qu'ils avaient à faire à une femme, ils baissèrent leur garde alors que Yuriko n'avait pas encore levé les yeux dans leur direction.

" Hey! Regarde ce que le vent nous apporte! En voilà un joli petit lot. Alors, on s'est perdu? "

La konohajin ne répondit pas et laissa l'individu s'approcher avec assurance.

" Bah alors, on est muette? C'est bien notre vaine! Un aveugle et maintenant une femme qui cause pas! Enfin, tu me diras, je préfère les femmes qui causent pas. Héhéhé! "

Il s'approcha encore alors qu'elle se tenait toujours immobile et quand il fut à quelques centimètres, ce dernier cessa tout mouvement. Son compagnon ne voyait pas ce qu'il se passait, si ce n'était que son camarade se mit à trembloter comme atteint pas des spasmes.

" J'espère que tu fais pas ce que je crois, gros dégueulasse! Hey!! Je te cause!  "

Inutile pour lui de vociférer contre son ami, il avait la langue prise. En effet, Yuriko venait d'enfoncer un kunai sous son menton, lui empalant la langue et le palais. De son autre main, elle venait de lui enfoncer un autre kunai dans le cœur, qu'elle tenait fermement. La jeune femme avait relevé la tête et le regard qu'elle adressait à ce dernier était dénué de toute humanité car des violences sommeillaient dans les chairs de la jeune femme, bien plus obscure que le manque de luminosité des galeries qui se tenaient devant elle.

Voyant qu'il n'avait pas de réponse, le deuxième homme s'avança dans leur direction. Il tapa sur l'épaule de son camarade mais le corps s'écroula à leur pied quand Yuriko retira le kunai de son sternum.

" Qu'est-ce que... "

" Où est mon frère? "

Ce dernier n'eut pas le temps de répondre que Yuriko donna un violent coup de poing dans la cage thoracique de ce dernier. Sa force le propulsa à quelques mètres en arrière et un bruit de craquement d'os se fit clairement entendre. A ce pas en douter, des côtes avaient cédé sous la frappe de la konohajin. Ce dernier demeura au sol, et semblait s’étouffer comme si l’oxygène ne lui parvenait pas. D'un pas lent, Yuriko arriva à sa hauteur en l'observant avec mépris.

" Où est mon frère? "

Aucun son ne semblait vouloir sortir de la bouche du malheureux. Voyant qu'elle perdait son temps avec ce dernier, elle posa son pied sur le visage du bandit et l'écrasa doucement, avant que d'un mouvement sec et net, elle força pour briser la nuque.

Yuriko leva les yeux en direction de la galerie. Son frère était sans doute à l'intérieur. Elle tourna la tête en direction des buissons où se tenait Akira.

" Akira-san... Je vais le chercher. Si tu m'accompagnes... reste en arrière. "

La shinobi aux cheveux d'ébène s'enfonça alors dans la galerie. Et à peine eut-elle le temps de faire quelques mètres que des hurlements se firent entendre. Oh, ce n'était pas les siens, mais ceux des impudents qui se trouvaient sur son chemin. Aucun d'entre eux ne l'empêcheraient de trouver son frère. Aucun.

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Uchiha Akira
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☽ • ☾

Je savais qu’en remarquant quelque chose, en voyant une ombre glisser dans les buissons, j’allais nous conduire inexorablement à la confrontation. Ce que je n’avais peut-être pas su anticiper était bien ô combien j’avais raison. Nous avions remonté la trace jusqu’à ce qu’elle ne m’invite à l’immobilité. Nous n’avions pas marché tant que ça, mais nous nous étions suffisamment enfoncé pour être à présent à l’abri du regard de tout civil innocent. On lui avait donné des descriptions vague et elle s’attendait à plus, seulement, je n’étais pas prêt à découvrir la vérité. Nous avions trouvé deux hommes semblant vouloir garder quelque chose s’approchant d’une grotte. Deux hommes qui en y prêtant attention ne nous donnaient que des arguments de plus contre eux. Une taupe… La représentation animale de la cécité. Pouvait-il y avoir d’autres vérités ? Non et la soeur de notre disparue ne sembla pas croire le contraire.

Elle m’invita à rester là avant de s’avancer, de se révéler et de s’attirer quelques remarques graveleuses. Et puis les choses semblèrent aller si vite, même pour mon Sharingan. Un premier Kunai se planta sous le menton de l’homme tandis qu’un second venait mordre la chair de son ventre. Deux coups, aucune échappatoire, aucun doute même sur ce qu’il viendrait à se passer pour lui. Il allait mourir… Il allait simplement mourir. Je savais parfaitement que l’homme était dans le mauvais camp, mais de là ou j’étais, caché derrière un buisson, je ne pouvais pas ressentir autre chose qu’une peur féroce. Il allait mourir… Il allait mourir et c’était différent de quand Hako avait pris la vie de cet homme en mission. C’était un accident, pas aussi froid. Mais là, cette femme s’était avancé avec la furieuse envie d’en découdre, de venger les sévices hypothétiques que son frère avait subit. Elle l’avait tué, ignorant tout de lui, de son innocence, de son implication… Elle l’avait juste tué. Tétanisé, l’effroi montant dans mes veines, je sentais mes jambes commencer à trembler alors qu’elle s’avançait vers le second homme pour lui réserver un châtiment sans doute plus cruel encore.

Si j’avais fait l’erreur de la croire plus fragile, je venais de comprendre toute la monstruosité dont elle pouvait faire preuve et ça m’effrayait.

La mort semblait si facile pour elle, sans conséquence. Revenant à moi en entendant mon prénom, je tournais la tête vers elle, incapable de bouger alors qu’elle pénétrait l’obscurité. J’avais peur, j’étais tétanisé, complètement figé dans cette contemplation morbide des deux corps gisant sur le sol. C’était donc là la portée de cette mission de sauvetage ? Ce prix me semblait à présent terriblement plus élevé, terriblement plus fort. Je n’étais pas prêt, je n’aurais jamais dû être là… Faisant un pas en arrière la peur d’affronter ce village me semblait moins bruyante que l’optique même de m’enfoncer sous terre et durant une seconde, j’en viens à oublier ce pourquoi j’étais là. Pourtant les hurlements que j’entendis s’élever hors de la terre suffirent à me faire revenir à moi. Elle ne serait pas seule, elle aurait à affronter d’autres hommes… Avait-elle seulement besoin de moi ? Non, non elle n’avait pas besoin de moi, mais… Je n’avais pas le droit de fuir, s'il y avait bien un moment où cela m’était interdit, c’était celui-là. J’étais un ninja, cette vision de la mort devait m’être familière. Je devais avancer.

Alors malgré une fébrilité évidente, je fis enfin un pas en avant, puis un second jusqu’à me mettre à courir pour la rattraper. J’ignorais volontairement la vue des cadavres pour m’éviter tout choc inutile, préférant me concentrer sur quelque chose qui m’effrayait moins que la mort elle-même. Sa réaction - bien qu’étrangère à mon cœur - me semblait plus acceptable que la fin de toutes choses. 

Pourtant chaque hurlement, chaque coup me fit sursauter, paniquer un peu plus. Mon cœur battait douloureusement dans ma poitrine, assourdissant, m'épuisant. Mais le sang, les corps chaud se brisant sur le sol était un lot d’horreur que je ne m’étais pas attendu à voir. Mon Sharingan ne manquait rien du spectacle, refusant de me faire manquer ne serait-ce qu’une millième de cette horreur. Je tremblais dans son dos, spectateur involontaire d’une fureur montant en violence. Elle voulait retrouver son frère, non, elle voulait venger chaque acte qu’il aurait eu à subir. Mais malgré sa violence, tous ne surent pas en mourir et c’est bien malgré moi que je fus exposé à la terreur d’un autre. Il avait peur de mourir, il ne voulait pas mourir et sa chance il l’avait eu en évident cette tornade ébène et destructrice. Alors que pourrait bien lui faire un enfant au bord des larmes ? Rien, sans doute. L’idée de se venger sembla lui traverser l’esprit quand il glissa une main sur un couteau et c’est presque naturellement - et malgré ma peur - qu’une de mes mains se glissa sur un Kunai. J’étais effrayé, tremblant, mal habille sûrement, mais qu’en serait-il si une personne venait à s’échapper ? Je n’en savais rien et il ne me laissa pas plus de temps pour y réfléchir que déjà il courrait vers moi. Je n’eus qu’a bouger légèrement - mon Sharingan n’ayant rien loupé de ce qui venait de se passer - avant de tendre un bras pour laisser à la lame toutes ses chances.

L’instinct de survie, ou de combat, appelez ça comme vous voulez, je n’étais de toute façon pas bien certain d’avoir conscience de ce qui venait de se passer. J’avais simplement un homme affaissé sur mon poing fermé, un liquide poisseux glissant sur mon poing. Il n’avait pas évité ? Il… Il se vidait de son sang, il s’écroulait même tandis que je restais là à le fixer. J’avais… J’avais blessé cet homme ! Non, j’allais le tuer, la blessure semblait avoir atteint un organe sensible et ne lui permettant pas de survivre. J’avais tué quelqu’un… J’avais tué quelqu’un pour un autre, pour une décision personnelle même pas justifié par une mission. J’avais tué quelqu’un par choix, par volonté… J’avais tué quelqu’un… Tremblant un peu plus, je reculais jusqu’à buter dans un mur tandis que lui finissait par tomber, agonisant, sur le sol. Il allait se vider de son sang, il allait avoir une mort longue et douloureuse… Il avait juste voulu survivre, il avait été lâche, comme moi et il allait mourir…

Sursautant à nouveau en entendant une porte claquer, je réalisais que dans sa fureur, la femme m’avait semé. Elle n’était pas si loin à en croire les cris de douleur, mais l’obscurité et mon crime rendirent les battements de mon cœur encore plus douloureux. Je devais fuir, je devais fuir…

Courant alors vers elle, j’avais l’impression de perdre le contrôle, de m’épuiser aussi bien mentalement, que physiquement. Et si depuis le début je me trompais ? Si la femme que j’avais torturé n’y était pour rien ? S'il s’agissait de quelqu’un d’autre ? Et si on était en train de tuer des gens par erreur ? Par mon erreur ? J’avais peur, terriblement et il n’y avait rien que je puisse faire.

Si on s’était trompé, je finirais bien par oublier non ? Ces images ne hanteraient pas éternellement mon esprit ?

Je connaissais déjà la réponse, il suffisait que je ferme les yeux pour voir toutes ces images s’imprimer dans mon esprit. On ne devait pas se tromper… On ne devait pas. Regardant de nouveau devant moi, je la vis en prise avec un homme plus grand que les autres et si l’idée de l’aider avec lui m’avait traversé l’esprit, l’arrivé d’un second homme m’en dissuada. Je devais l’aider autrement, je… À croire que je passerais ma journée à torturer ainsi les gens, je lançais à nouveau un Narakumi qui brisa un peu plus ma conscience. Comme la femme, l’homme tomba dedans, laissant l’illusion le briser alors que le pire lui arrivait… Je n’allais pas tenir… J’avais peur de mourir, de ce qui pourrait nous arriver, d’une réalité où tous ça aurait été vain et où l’homme serait déjà mort. J’avais peur de ces réalités, peur d’être devenu une ombre assassine et tremblante. J’avais peur.


☽ • ☾
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" Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. "



La vie d'un shinobi pouvait être parsemée de doute mais lorsqu'il devait affronter un adversaire ou exécuter une mission, sa lame ne devait pas faillir et son esprit se devait d'être aussi froid que le métal de son kunaï. C'était ce que l'on pouvait lire dans les textes de l'académie ou bien les mots que l'on utilisait pour enseigner aux élèves. Ne jamais flancher. Ne jamais détourner le regard. Yuriko était de ses individus là, de ceux qui ne détournaient jamais les yeux de l'autre côté mais laissait ceux qui s'opposaient à elle plonger les leurs dans l'encre noire de ses prunelles. Cependant ce jour là, elle ne permit à aucun des hommes présents de s'y perdre.

Alors qu'elle s'enfonçait toujours un peu plus dans les galeries tortueuses dans lesquelles elle venait de pénétrer, son esprit n'était concentré que sur un unique objectif : retrouver Kyoshiro. Tout le reste n'avait pas d'importance. Rien d'autre n'en avait. Il était elle. Elle était lui. Il était sa moitié, son complément, son sang et sa chair. Bien qu'elle ne s'était jamais voilée la face à l'idée qu'un jour où l'autre le destin pourrait les séparer - par la mort ou une toute autre tragédie - elle ne l'accepterait pas pour autant avec facilité. La jeune femme traverserait le monde pour le retrouver, l'Empire si c'était nécessaire, mais elle ne l'abandonnerait jamais.

Ainsi, lorsque les premiers brigands s'avancèrent dans sa direction, ils courraient vers la mort. D'un geste rapide et précis, elle lança un premier senbon directement entre les deux yeux de celui qui fit le premier pas. Un autre chargea sous la terreur, et toute la fureur de Yuriko l'attendait, elle ouvrit sa paume pour donner un coup violent qui se glissa sous son menton. Un craquement, un bout de langue coupé sous le claquement de la mâchoire, un crâne qui s'écrase contre le bas plafond de la grotte. Cela en était fini et un nouveau cadavre tapissait le sol.

Le pas de la jeune femme se fit plus pressant, tout comme chacune des mises à mort qu'elle dressa au fur et à mesure de son avancée. Tout devenait de plus en plus expéditif. Elle enchaînait les coups et les taillades, profitant également de l'étroitesse du terrain pour ne pas les affronter à plusieurs en même temps. Cela lui facilité grandement les choses mais au bout de plusieurs mètres, le tunnel s'élargit et la chance prit un autre chemin. Deux scélérats se tinrent devant elle mais elle voyait qu'ils ne brillaient pas de confiance. Pourquoi? Parce qu'à cet instant, Yuriko était couverte de sang et elle venait de se débarrasser à elle seule d'une grosse partie des hommes présents à l'unique force de ses poings. Il était tout à fait légitime de douter après avoir entendu ses compagnons pousser des hurlements dignes des cris qu'ils auraient tant espérés arracher à son frère. Cependant, la kunoichi était prête à passer sur leurs corps bientôt morts et refroidis quand une aide providentielle prit le visage d'un tout jeune Uchiha. Akira l'avait finalement suivi, bravant ses angoisses les plus profondes afin de venir en aide à son professeur. Si la Tadake en avait eu le cœur, elle l'aurait félicité mais l'instant n'était pas propice. Le jeune genin activa alors un genjutsu sur l'un des protagonistes, et le plongea dans la terreur. Cette action permit à la kunoichi de profiter du trouble du second pour venir à lui et lui donner un coup de pied si violent au visage que sa tête prit un angle qui n'avait rien de naturel. Quant à celui qui s'était laissé prendre par les illusions, la jeune femme "finit" le travail en lui tranchant nettement la gorge.

Pour la première fois depuis des minutes qui paraissaient une éternité, elle se tourna vers le garçon avec un regard qui s'adoucit à son unique attention.

" Je te remercie Akiran-san. Je te remercie de l'aide que tu m'apportes. Es-tu toujours sûr de vouloir me suivre jusqu'au bout? Il serait tout à fait compréhensible que tu souhaites m'attendre dehors. "

Elle lui offrait une porte de sortie pour le protéger de ce qui pourrait l'attendre encore au devant... ou peut-être désirait-elle le protéger d'elle-même si elle voyait quelque chose qui ne lui plairait pas. Il était encore jeune et était l'héritier d'un clan émérite. On pourrait sans doute lui tenir rigueur de l'avoir emmené avec elle, mais elle ne pouvait lui refuser la vérité puisqu'il tenait à Kyoshiro comme elle. Comme elle? Peut-être pas tout à fait. Depuis leur enfance, elle l'avait toujours voulu le protéger du monde et le soutenir afin qu'il devienne le meilleur des hommes. Elle avait accepté d'être celle qui serait considérée comme la plus amère de la fratrie, d'être l'ombre qui le rendrait plus lumineux. Sans nul doute que ce désir était égoïste, sans nul doute qu'il avait peut-être d'autres ambitions que d'avoir sur le dos une sœur trop protectrice. Il était trop tard pour la changer. Il était trop tard pour les changer.

Quelque fut la décision du jeune élève, Yuriko continua à avancer. Jusque là, elle n'avait eu affaire qu'à du menu fretin. Mais peut-être que ce n'était que cela, des hommes sans envergures et sans importances, raison pour laquelle ils avaient agis en usant d'artifice comme le poison et la drogue. Étrangement, cela éveillait en elle des souvenirs aigres qu'elle chassa de son esprit pour ne pas se perdre dans les méandres de ses propres tourments. Elle se rendit compte alors qu'elle n'avait plus croisé un seul garde. Les avait-elle tous affrontés? Elle se dépêcha d'autant plus quand brutalement un hurlement fit vibrer les parois de la galerie. Le regard de la jeune femme s'écarquilla.

" Kyoshiro!!!! "

Son sang ne fit qu'un tour. C'était son frère. Cela pouvait peut-être ressembler à l'hurlement d'une bête mais elle n'avait aucun doute sur l'identité de celui qui le poussait... et cela l'effraya. Yuriko se mit à courir à une vitesse surprenante pour atteindre ce qui semblait être une porte qu'elle enfonça dans tous les sens du terme. Rien ne pouvait lui faire barrage. La shinobi déboula violemment dans une salle que son regard parcourut en un éclair.... jusqu'à ce que son visage se transforma. Ses traits si fins se figèrent, ses yeux noirs s'embuèrent rapidement. Il y avait deux corps au sol, et un troisième qui avait son crâne serré dans les griffes de ce qui n'affichait plus rien d'humain à ce moment là.

" Ky... Kyo.... mon frère... "

La voix de Yuriko était fébrile. Lorsque ses prunelles noires parcoururent la silhouette de l'homme qui se tenait là, il était nu, maculé de sang des pieds à la tête, son visage exprimait une rage qu'elle ne lui avait jamais vu. Des plaies multiples lacéraient sa peau et saignaient à chacun de ses mouvements. D'autres marques semblaient remonter aux jours précédents. Depuis combien de temps était-il ici?

" Kyo? Kyo... arrête s'il te plaît.... tu m'entends? "

Son jumeau s'acharnait sur le crâne de son bourreau, martelant le sol avec ce qu'il restait d'os et de peau. Qu'importe qui avait pu être son tortionnaire, il était à présent impossible d'en dresser le moindre portrait. D'un pas hésitant et lent, Yuriko s'approcha doucement de son frère. Elle tendit la main, prête à la poser sur son épaule mais elle hésita quelques instants... Il ne l'entendait pas.... son esprit était ailleurs, brisé....

" Kyo... je suis là... mon frère..."

Il n'arrêtait toujours pas et les larmes se mirent à couler sur le visage de sa sœur.

" Kyo, je t'en supplie, arrête! Ne te perd pas! Reste avec moi mon frère! "

A ces mots, elle posa sa main sur l'un de ses bras pour le faire cesser son acharnement, puis tenta de porter ses mains sur son visage et le tourner dans sa direction à elle.

" Mon frère. Je suis là. Je te ramène à la maison. "

Elle avait retrouvé... mais est-ce qu'elle pouvait dire qu'elle avait fait à temps?

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☽ • ☾

J’étais… J’étais responsable d’une nouvelle mort, j’avais le sang d’un homme sur les mains, l’effroi de ces dernières minutes sur la conscience. J’avais tué, directement et indirectement. J’avais tué… J’avais tué… Et j’avais eu l’impression d’être si proche que chaque mouvement, chaque décision de la femme m’avait semblé limpide, comme clairement énoncé par cette dernière. C’était donc ça être en état de choc ? C’était voir le monde se ralentir pour laisser l’horreur s’imprégner dans notre rétine ? Je n’en savais rien, j’étais simplement devenu l’acteur anesthésié d’un massacre consentie. Un acteur hagard qui n’était même pas vraiment capable de comprendre ce qu’on lui avait dit. Pouvait-on remercier quelqu’un d’avoir était un ange de la mort ? Pouvait-on réellement avoir une pensée agréable envers une telle personne ? Quant à suivre, je n’étais même plus vraiment certain d’en saisir la raison. Pourquoi étais-je la si ce n’est pour voir la violence du monde s’écraser sur moi ? Pourquoi ? Qu’avais-je vraiment fait pour mériter ça ? Rien, je n’étais pas la créature à sauver aujourd’hui, j’étais juste le pantin désarticulé d’une vengeance qui n’était pas la sienne et qui prenait enfin conscience de ce monde.

Le monde sembla alors s’arrêter, seuls les battements de mon coeur me maintenaient ici, seuls eux me rappelaient que j’étais en vie. Autour de moi, tout était que désolation et destruction. Tout semblait vouloir imprégner le monde de violence et moi, j’étais bien incapable d’en saisir tout les détails. Pourtant rien ne m’avait jamais semblé aussi clair, de l’écoulement du sang au dernier souffle d’un homme. Mon corps tout entier semblait vouloir me faire voir cette réalité. Comme si la décision que j’avais prise en me mettant ainsi en danger devait me coûter quelque chose. Comme si mon innocence devait m’être arraché. Pourtant je n’étais plus innocent depuis longtemps, mais ce monde-là était bien plus éloigné du mieux, de celui que j’avais si longtemps critiqué et qui pourtant ne méritait qu’à être aujourd’hui choyé aujourd’hui. Je voulais retourner dans cette innocence injuste et amère ou la mort n’était qu’une peur lointaine me faisant rester au village. Je ne voulais pas de cette réalité ou le monde lui-même viendrait à m’irradier.

Et puis il y eut ce cri, non, ce hurlement effroyable qui me sortit de ma torpeur, qui me fit relever les yeux et fantasmé le monstre qui pouvait en être l’origine. Car ça ne pouvait-être qu’un monstre pas vrai ? Un humain ne pourrait jamais en être l’origine non ?

Je connaissais déjà la réponse et la fuite en avant de la Kunoichi ne put que conforter mes craintes. Cette créature, dénuée d’humanité n’était rien d’autre qu’une âme n’ayant pas pu être sauvé à temps. Voulais-je vraiment en avoir le cœur net ? Voulais-je vraiment réaliser combien j’avais une fois de plus échoué ? Je n’étais pas certain de la réponse, mais la solitude venait avec la terreur, l’angoisse et l’agonie de pouvoir croiser une nouvelle âme en peine. Alors, toujours aussi tremblant, j’avais marché, j’avais redouté la naissance de cette réalité. Qu’avait-il pu subir ? Comment était-il ? Mon esprit fit preuve d’une extrême fertilité quant à ce qui était arrivé à l’homme, pourtant, face à la réalité, je tombai dénue. J’avais juste rattrapé mon retard, j’avais simplement franchi cette porte, mais aussi anodin soit tout cela, la vision de cette nouvelle réalité explosa à mon visage. Il semblait encré dans une violence si brutale que même la présence réconfortante de sa sœur ne sue le ramener. Il était…

Brisé.

Reculant d’un pas, mes yeux se perdirent sur ses blessures, sur le sang ayant coulé de ses plaies béantes, de cette nudité qui venait déverser de l’essence sur l’horreur de la situation. Il n’était plus l’homme que j’avais laissé à Konoha, il n’était même plus humain. Il était juste une bête terrifiante qui me faisait un peu plus agoniser. Je n’aurais jamais dû venir, j’aurais du réaliser dès le début que je n’aurais guère pu aider et que la réalité ne m’était pas destiné. J’aurais dû le réaliser bien avant que le corps de mon maître ne semble avoir été enveloppé d’une brume rougeâtre et agressive. Étais-ce parce que je venais de voir le monde s’écrouler que chaque détail devenait évident ? Étais-ce parce que je venais de perdre mon innocence que chaque mouvement dénué d’humanité semblait à présent si prévisible ? Je ne saurais dire, mais la simple contemplation de cette fissure dans ma réalité suffisait à me vider lentement de mes forces. Je n’étais pas censé voir ça, sans doute mon esprit et mon corps avaient-ils décidé de s’unir pour souffrir et me plonger moi aussi dans l’inconscient pour ne pas avoir à en voir davantage. Que sais-je, je ne comprenais plus vraiment grand chose. Je voyais simplement. Je constatais douloureusement. Était-il perdu ?

Les mouvements de la femme me semblait de plus en plus clair, d’une évidence brutale alors qu’elle attirait le visage carmin de l’homme vers elle. Espérait-elle ne serais-ce que le ramener ? Ou bien voulait-elle voir combien il avait été disloqué par la souffrance et la douleur ? Je n’en savais rien, mais je ne pouvais pas rester ici. Je ne pouvais pas contempler davantage la chute de l’homme, je ne pouvais pas affronter cette horreur. J’étais lâche, faible, mais cette violence dépassée ce que je pouvais supporter. Elle me brisait avec plus de facilité qu’elle n’aurait dû. Elle me détruisait tout simplement. Respirer devenait vitale, tout comme reprendre un semblant de cohérence. J’avais besoin de rationaliser, de me détacher de cette scène d’une rudesse insoupçonnée pour retrouver mon sang-froid. J’avais besoin de me reprendre, de ne plus être malmené dans une boite en voyant l’impact arriver sans pour autant savoir réagir. J’avais besoin de réduire l’exposition.

« Je… Je vais prévenir Konoha… » murmurais-je alors, la voix brisée par la peur, la crainte de voir l’homme disparaître pour de bon. La mort n’aurait-elle pas été un meilleur châtiment ? Sans doute aurait-il été cruel, mais la souffrance et la folie ne serait pas aussi marqué sur ses traits. L’essence même de l’échec ne serait pas si douloureuse… On devait le ramener, à la maison, avec des médecins, peut-être que mon échec ne serait pas si lourd de conséquence, peut-être que l’homme pourrait s’en remettre… Pouvait-il seulement… « Il va… » commençais-je avant de m’étouffer dans ma propre angoisse. Allait-il s’en sortir ? Je n’en avais aucune idée, car autant le monde et chaque pas que je pouvais faire dans ce monde avait gagné en clarté, autant cette nouvelle réalité demeurait dans les plus sombres et profonds ténèbres. Je n’en savais rien, je n’en saurais jamais rien… Je devais prévenir le village, je devais trouver la force de détacher mon regard de lui, de cette ultime souffrance. Je devais prévenir le village, je devais demander à ce qu’on nous aide, je devais… J’étais épuisé, si profondément, si lourdement. J’étais épuisé, mais j’avais besoin de prévenir le village, j’avais besoin de nous offrir une nouvelle chance. Je ne voulais pas avoir échoué, pas avec lui, pas avec lui… Pas avec lui. Je devais les sauver tout les deux de leurs folies.


☽ • ☾
ft. Kyoshiro & Yuriko


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L'esprit humain n'était pas une boule de gomme malléable qu'on pouvait tordre dans tous les sens en espérant qu'il reprenne toujours sa forme initiale, ce n'était pas une source d'énergie inépuisable dans laquelle un individu pouvait piocher en cas de coup dur afin de se redresser, de relever la tête jusqu'à ce que la tempête passe. Non, l'esprit humain avait aussi ses limites et seuls ceux qui étaient quotidiennement confrontés à la violence et la barbarie humaine pouvaient seulement comprendre l'ampleur de la fragilité de cet esprit. L'esprit humain n'était rien de plus qu'une boule d'acier chauffé à blanc et, comme toute matière physique, il ne pouvait que supporter un certain degré de pression avant de se fragiliser ou, dans le cas présent, de céder complètement. Kyoshiro l'avait toujours su, il avait senti son propre esprit se fragiliser au moment où son camarade était mort dans ses bras, par sa faute, mais si la douleur avait été insoutenable le temps lui avait tout de même permis de résorber bon nombre de ces fissures. Pas toutes, juste  les plus importantes. L'alcool et les femmes s'étaient chargés de combler le reste du mieux qu'ils pouvaient.
Absorber la peine et la douleur de quelqu'un d'autre était ce que les individus empathiques pouvaient faire, absorber une partie de la peine d'autrui pour aider l'autre à continuer d'avancer, mais lorsque c'était son propre esprit qui était arraché morceau par morceau, heure après heure, même tous les mantras du monde ne pourraient pas préparer l'empathique à supporter la charge. Le Tadake avait cru pouvoir résister, il avait cru pouvoir supporter cette torture, il avait cru que son corps serait brisé bien avant son esprit et qu'il pourrait quitter ce monde en restant lui-même mais la vie, cette sale garce, lui avait joué un mauvais tour. Elle lui avait donné l'espoir, lui avait ouvert une porte sur la possibilité de retrouver sa liberté et, bien sûr, Kyoshiro s'y était engouffré instinctivement. Il était trop faible pour se battre, trop faible pour marcher tout seul et, fort de ce constat, il avait décidé d'abandonner son humanité pour que la bête en lui reprenne le dessus, en espérant que peut-être la barbarie serait la clé de sa liberté.

À quoi bon être libre s'il ne restait rien de lui, c'était sans doute la question que vous vous êtes posées, n'est-ce pas ? Peut-être serait-il parvenu à la même conclusion en d'autres circonstances mais aujourd'hui il ne restait presque plus rien de son esprit, de son âme, juste la douleur insondable qui menaçait de déchirer sa cage thoracique en deux. S'il devait mourir ici alors il mourrait en emporter le plus grand nombre de ces enfoirés avec lui, il partirait dans un coup d'éclat dont les cieux se souviendraient pour l'éternité : telle serait sa dernière action sur cette terre. Chaque être humain possédait une bête semblable à la sienne, le concentré de ses pensées les plus inavouables, de ses émotions les plus inhumaines telles que la rage, la colère ou le désespoir et la plupart passaient leur existence sans même s'en rendre compte. Mais Kyoshiro n'était pas de ceux-là, il vivait sa vie intensément et avait assez tôt pris conscience de cette bête, la seule différence était qu'il n'avait jamais eu besoin d'y avoir recours.

Avant aujourd'hui.

Kyoshiro n'était désormais plus, seule restait la bête.

La bête se rua donc sur le responsable de cette douleur insoutenable, la cible de sa juste vengeance et, après lui avoir crevé les yeux, commença donc à frapper frénétiquement son crâne sur le sol comme si elle voulait tenir son cerveau dans ses mains avant de le broyer. Ses mouvements ne comportaient plus aucune grâce, plus aucune fluidité, simplement guidés par une rage sourde qui coupait totalement la bête du monde qui l'entourait. Peu lui importait l'état de son corps, peu lui importait de survivre après cela ou de mourir d'épuisement, tout ce qui lui importait était la vengeance. Ses mains se refermèrent sur le crâne de sa victime et, coup après coup, râle après râle, la bête déforma le crâne de sa victime jusqu'à ce qu'il ne puisse même plus être identifié comme celui d'un humain. Le sang coulait de ses plaies les plus fraîches, ses mouvements brutaux avaient réouvert les plus anciennes blessures et pourtant la vête ne s'arrêta pas, même quand les os brisés du crâne vinrent entaille encore davantage ses mains l'animal ne s'arrêta pas un seul instant. Ce monstre était l'incarnation de tout ce que le jeune homme avait cherché à enfouir en lui en 25 années l'existence, la matérialisation de sa colère envers le monde entier, le reflet de la rage sourde qui l'habitait et qu'il avait souhaité cacher à tout le monde. Même à sa sœur, oui, car elle ne pouvait et ne devait pas le voir ainsi.
Il était sa lumière, son soutien indéfectible et que pourrait-elle penser de lui si elle le voyait ainsi vulnérable, sauvage, sanguinaire ? Elle penserait qu'il n'était qu'un homme et, si c'était la pure vérité, c'était un constat que le jeune Tadake n'avait jamais été prêt à dévoiler. Heureusement elle n'était pas là, heureusement il pouvait laisser ses plus bas instincts s'exprimer sans crainte que personne ne puisse le voir ainsi. Combien de temps la bête continua  t-elle à marteler le sol, encore et encore et encore jusqu'à ce qu'elle n'ait presque plus rien à éclater ? Jusqu'à ce que le crâne n'en soit réduit qu'à un tas d'os déformés et humides ? Aucune idée mais pourtant elle continua son ouvrage, ne s'étant même pas rendu compte que sa victime était morte depuis bien longtemps. L'animal n'entendit même pas les voix qui étaient portées à son attention, incapable de comprendre ou d'utiliser des mots comme l'hôte de ce corps mais, si ses mouvements ne cessèrent pas, ils ralentirent quelque chose lorsqu'une main fut posée sur son bras.

N'importe quel animal aurait bondit sur la demoiselle par réflexe, pour lui ouvrir la gorge avec les dents, se sentant menacé par ce contact physique mais la bête ici présente ne le fit pas. Pourquoi ? Parce que même malgré cette douleur et ce désespoir il subsistait toujours une infime partie de l'esprit de Kyoshiro et, pour des raisons évidentes, la confiance que les jumeaux avaient l'un envers l'autre était gravée jusque dans leurs cellules. Même s'il perdait la tête, même s'il devenait un monstre de sadisme et de barbarie, même s'il tournait le dos au monde entier, cette confiance resterait intacte car elle était la seule à qui il ne pourrait jamais tourner le dos. Ce contact physique diffusa dans l'esprit de ma bête une chaleur qui lui était étrangère, douloureuse même et, désireuse de mettre un terme à cette souffrance qui menaçait de percer sa poitrine, la bête repoussa ces mains et se redressa sur ses jambes meurtries.

Elle était là, chancelante, incertaine quand à cette chaleur qui grimpait jusque dans sa tête et embrouillait ce qui lui restait d'esprit. La bête avait toujours le contrôle et ne le lâchait jamais mais aujourd'hui ce contact avait amené un changement inattendu, comme si elle avait permis de rassembler les morceaux de l'esprit de l'hôte pour le reformer. Étincelle après étincelle, fragment après fragment, l'esprit de Kyoshiro Tadake sembla émerger d'un océan de ténèbres, parfaitement conscient de ce qu'il venait de se passer et, immédiatement, une lutte interne prit place. La bête se courba vers l'avant, posant les mains autour de son crâne douloureux tout en traînant maladroitement son corps de gauche à droite, sans trop savoir où aller. Combien de temps dura cette lutte ? Que se passa t-il dans la tête de cet aveugle ? Nul ne le sut mais, alors que les râles bestiaux de l'animal se faisait de plus en plus intense, un vainqueur sortit de cette lutte et extirpa l'autre de son corps dans un hurlement sans commune mesure avec le précédent.
Si le premier cri de tout à l'heure n'avait été qu'un concentré pur de rage et de colère, la matérialisation de tout ce que Kyoshiro cachait au fond de lui, ce cri fut bien plus long et puissant. En entendant les premières notes de ce cri les deux shinobis présents y verraient un certain changement car, si les premières notes étaient le reflet d'une souffrance incommensurable, le cri se mua en un appel à l'aide, en un ton qui reflétait simplement le désespoir du gagnant. Le désespoir de Kyoshiro Tadake dont les bras, à présent, retombèrent mollement le long de son corps aux épaules tombantes.

Il avait été là pendant tout ce temps, avait assisté à chaque exaction de la bête qui régnait en lui et, alors qu'il repassait le fil des événements dans sa tête, alors qu'il se focalisait sur l'événement qui lui avait permis de reprendre le contrôle, une voix bien trop familière remonta à la surface. Même brisé il pouvait la reconnaître, même aveugle il pouvait la sentir et, instantanément, l'horreur et la culpabilité s'emparèrent de ses pensées. Il avait craqué alors qu'il s'était promis de ne jamais le faire, mais ce n'était pas le pire. Le pire était que sa sœur, sa jumelle, sa moitié ait vu la partie la plus sombre et inavouable de son esprit.
Déboussolé, désespéré et brisé, le garçon releva la tête et, dans un souffle, appela à l'aide.

« Yu...?  »

Sa tête se releva et, malgré ses yeux rougis par l'explosion de quelques vaisseaux sanguins, ce regard était bien plus humain que celui que la bête ne pourrait jamais avoir. Envolée la confiance, brisées les paroles enjôleuses : devant les deux shinobis se présentait ce qui restait d'un homme qui n'avait plus rien. Plus de fierté, plus de barrière mentale, plus de contrôle, plus d'espoir : plus rien. Tournant la tête en direction de sa jumelle, comme s'il avait encore du mal à croire qu'elle était là, comme s'il se pensait encore dans l'un de ses cauchemars,, l'homme leva fébrilement la main avant de l'appeler à elle, dans un souffle à peine plus fort que le précédent.

« Yu... ?  »

Ses jambes étaient faibles et pourtant elles commencèrent à le porter lentement en direction de la belle, sa main droite toujours faiblement tendue. La bête avait disparu, certes, mais que restait-il du jeune homme ? Il était là, il reconnaissait sa sœur et, en cet instant, c'était bien tout ce qui importait.

Il n'avait jamais autant désiré la prendre dans ses bras qu'en cet instant, comme si ce contact de l'esprit et du corps pourrait le sortir de ce cauchemar. Oui, si elle s'avançait vers lui il la prendrait dans ses bras avec les maigres forces qui lui restaient.

Maison. Il était à la maison.





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Tadake Yurikô
Tadake Yurikô
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" Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. "



Voir quelqu'un que l'on aimait souffrir ne pouvait que vous déchirez le cœur, pour Yurikô, cela revenait à lui arracher un bout de son âme. Son frère était l'un des êtres qui lui était le plus précieux et les larmes qui perlaient sur ses joues en étaient le témoignage. Que pouvait-elle faire pour le soulager? Que pouvait-elle faire pour le ramener? Les marques qui recouvraient le corps de son jumeau étaient la démonstration barbare de tout ce qu'il avait pu subir pendant des heures, des jours mêmes. L'échos que cela lui renvoyait était terrifiant et elle pouvait en deviner la douleur et le supplice. Mais le plus intolérable n'en demeurait pas moins la faiblesse qui l'animait car le mal avait déjà été fait et avait insidieusement pénétré son esprit.

Assise à ces côtés, la jeune femme tenta néanmoins d'entrer en contact avec son frère afin de le ramener à la réalité, à le pousser à revenir dans ce monde aussi pénible qu'il pouvait lui paraître.

" Kyo... Je suis là... Tu n'es pas seul mon frère. "

Même si elle continuait à pleurer sans discontinuité, Yuriko s'accrochait pour ne pas céder sous le poids de ses émotions et de conserver son sang-froid. Elle devait lutter pour lui et ne pas abandonner, elle devait persister à lui parler, à se faire entendre.... mais il repoussa ses mains. Pas avec violence, pas avec sauvagerie... Il était encore là, n'est-ce pas? Tapisser au fond de cette coquille brisée?

Kyoshiro se redressa sur ses jambes chancelantes, se prenant la tête entre les mains. Surprise, la konohajin eut le réflexe de reculer et se plaça devant Akira qui se trouvait tétanisé là. Malgré les apparences, elle n'oublia pas le courage dont le genin avait fait preuve et elle n'imaginait pas le traumatisme que cela représentait de voir un homme que l'on admirait tant être tombé de la sorte. Cela revenait à découvrir que son héros n'était qu'un homme, avec ces failles et ses faiblesses, qu'il n'était que de la chair mortelle, et que le courage pouvait être annihilé sous la pression des lames et de jeux de patience bien cruels. Lorsqu'il se mit à hurler, les larmes de sa sœur redoublèrent sans qu'elle n'en posséda le moindre contrôle... puis le silence retomba tout aussi rapidement qu'il avait cessé de s'époumoner. Le temps se figea. Il semblait si fragile d'un seul coup... elle qui aimait tant sa vaillance, elle avait l'impression que l'on lui avait tout ôté au même titre que sa vue.

" Yu...? "

L'espoir... l'espoir lui revint quand elle crut entendre cette simple syllabe s'échapper de la bouche de son frère. Ses sanglots cessèrent comme pour lui faire comprendre qu'elle devait se reprendre à son tour.

" Kyo.... je suis là. "

" Yu...? "

Il tendit le bras dans sa direction, un bras fébrile et tremblant vers lequel la kunoichi s'avança. Comme un jeu de miroir, la main de sa jumelle vint trouver la sienne.

" Mon frère... "

Mais bien rapidement, cette dernière l’enlaça fraternellement avec émotion. Elle l'avait retrouvé. Il était bien là, il était vivant. Se moquant éperdument de tout le sang qui les recouvrait, elle le serra contre elle en prenant soin de ne pas presser ses plaies. Elle lui offrit toute la chaleur qui pouvait être la sienne et le réconfort de ces retrouvailles.

" ... Imbécile.... j'ai cru.... ne me fait plus peur ainsi.... tu n'as pas le droit de me laisser.... "

Yuriko s'abandonna aux larmes, évacuant ainsi toute la pression qu'elle s'était mise sur les épaules, toutes les idées noires qui lui avaient traversé l'esprit dans son voyage, idée d'une vie sans son frère, sans cette moitié d'elle, un vide qui ne pourrait jamais être comblé.

" Je vais m'occuper de toi à présent.... "

A peine eut-elle le temps de prononcer ces mots que Kyoshiro sombra dans l'inconscience. Il était évidemment épuisé et il devait être soigné rapidement.

" Je… Je vais prévenir Konoha… "

Alors que Yuriko retenait le corps endolori de son frère, le jeune genin proposa la solution la plus évidente, celle de recourir de l'aide auprès de Konoha... mais la route était longue et elle ne pouvait pas laisser un simple genin partir ainsi, sans escorte, pas avec le danger qui pouvait rôder. Il était sous sa responsabilité après tout.

" Attends Akiran-san... "

" Il va… "

La kunoichi agita la tête négativement.

" Ne t'inquiète pas Akira-san! Il est... il est un homme solide. Nous allons soigner ton senseï... nous allons le ramener ensemble. "

La jeune femme tenta d'offrir un sourire réconfortant entre ses larmes qui avaient enfin cessées. Elle tenta de reposer délicatement le corps de son frère sur le sol avant de donner quelques ordres au jeune genin.

" Je vais avoir besoin de toi. Essaye de me retrouver ses affaires. Je vais lui apporter les premiers soins afin de pouvoir le porter sans danger. "

A ces mots, la jeune femme s'attela immédiatement à employer ses techniques d'iroujutsu pour soigner le plus urgent et refermer les plaies les plus vilaines pour cesser les saignements ainsi que les hémorragies. Cela lui réclamerait évidemment beaucoup de chakra, mais cela était si peu comparer à la vie de Kyoshiro. Alors même que sa concentration était maximale, elle chercha tout de même l'attention du jeune Uchiha.

" Akira-san... nous n'allons pas pouvoir le ramener immédiatement à Konoha... le voyage serait trop pénible mais... avant que nous partions, j'ai contacté l'une de mes connaissances. Une brillante shinobi, une amie commune à moi et ton senseï. Je... je lui avais donné rendez-vous dans un hameau voisin d'ici. Une fois que j'aurais terminé, je pense... je pense que j'aurais encore la force de le porter mais il faudra que tu me guides. "

Yuriko leva les yeux vers le garçonnet, ces prunelles noires étaient emplis d'une surprenante détermination entre les larmes et le sang.

" Nous allons le sauver Akira-san. "

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Uchiha Akira
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☽ • ☾

Je voulais sincèrement bouger, mais j’étais tétanisé par cette vision, par cette réalité qui se dessinait lentement devant moi. Était-il mort ? Était-il… Je me refusais d’y croire et pourtant, alors qu’il venait de perdre connaissance dans les bras de la Kunoichi, je peinais sincèrement à envisager un futur plus glorieux, moins sombre pour lui. Pourtant, alors qu’elle tenait son corps presque sans vie, elle m’assurait que je n’avais pas à m’inquiéter, qu’il était fort et qu’on allait le ramener elle et moi. Y croyait-elle ? Où venait-elle simplement d’expirer quelques mots pour que j’y croie assez longtemps pour ne pas la contraindre davantage ? Je n’en savais rien, mais je demeurais incapable de faire quoi que ce soit de plus. Je restais là comme un idiot alors même qu’elle me demandait quelque chose. Je la regardais faire, tenter de le sauver, tenter de le sortir de là. J’avais peur de la voir échouer elle aussi, peur de la voir devenir une ombre de mes propres échecs. Elle cherchait à le sauver, contrairement à moi qui attendais fébrilement une résolution.

Je repris conscience de sa présence lorsqu’elle parla d’une autre femme, une amie, une personne ne devant pas se trouver bien loin et qui pourrait nous aider. Une personne qui n’était pas de Konoha ? Je n’osais pas poser la question, mais il devenait plus qu’évident que je devais bouger, alors presque douloureusement, je me mis en mouvement, cherchant dans cette pièce puis devant me résoudre à en sortir pour traverser cet enfer de cadavre. Il y avait forcément quelque chose, une pièce où ils avaient gardé ses affaires. Il y avait forcément un endroit où aller… La première pièce ne fut pas vraiment d’une grande utilité. Je doutais que les vêtements que j’y avais trouvés soient à l’homme, mais je pris une veste visiblement bien trop grande pour quiconque dans l’idée que si ses blessures demeuraient douloureuses, porter un vêtement plus grand ne serait pas de trop. Et puis je me dirigeais vers une seconde pièce, une pièce moins vide que la première. Elle avait tout d’un bureau, d’une pièce où l’on rangeait ce qui était important. Alors, malgré le fait que je sois toujours aussi tremblant, je me mis à fouiller, à chercher la moindre chose jusqu’à trouver un sac de tissus où les vêtements de l’homme agonisant avaient été entassé. Quant aux papiers… J’avouais ne pas vraiment savoir ce qui appartenait ou non au village, alors, dans l’espoir de ne pas assurer un échec à l’aveugle. Il avait déjà presque perdu la vie, si je ne prenais pas ce qu’il avait récolté… Non, je ne voulais pas être responsable. Alors je fis un tas, sans doute beaucoup trop gros par rapport aux places disponibles sur lui, mais je prenais tout ce qui semblait avoir de l’importance, ou bien même de la valeur pour finalement le mettre dans mon sac avant de revenir en courant vers la femme.

J’avais toujours peur que quelqu’un nous rejoigne, peur de mourir ici, d’autant plus à présent qu’elle semblait épuisé et que la panique m’avait de toute évidence fait perdre la notion des choses. Chaque poussière, chaque mouvement que l’on pouvait faire suffisait à me faire tourner la tête, comme si la propre hérédité de mon clan venait de se faire envahir par une panique me poussant à la vigilance.

J’aurais pu laisser l’azure de mes yeux reprendre le dessus, mais… J’avais peur que quelque chose arrive et que je ne le voie pas. Alors m’épuiser et me vider lentement de mon chakra étaient la seule solution pour me rassurer. Déposant donc les affaires devant elle, je regardais de nouveau rapidement son état avant de conclure qu’il ne pourrait pas rentrer dans ses vêtements sans souffrir et même pour son bien, je m’y refusais. « J’ai trouvé ça… Ça sera plus simple à lui mettre. » déclarais-je finalement avant que l’on ne le couvre vraiment. Enfin on… Je regrettais subitement de ne pas être plus à l’aise avec les corps comme Hako, mais même toucher un homme pour l’habiller me mettait mal à l’aise. Heureusement alors que sa soeur n’avait pas les mêmes réticences, car l’homme n’aurait guère préservé sa pudeur avec moi.

Et puis il fut temps de le bouger, lentement, difficilement pour elle, mais il fallait le sortir d’ici et elle ne pouvait compter que sur moi. Réellement ? J’avouais avoir un peu de mal à la croire encore, je me disais toujours que c’était juste une illusion pour ne pas me faire plus paniquer. Toutefois, avec la destination en tête, j’avais tout de même chercher sur un plan trouvé dans le repère jusqu’à localiser notre destination. Sans doute n’aurais-je pas le chemin le plus simple, mais je ferais tout pour nous assurer une bonne route. On devait l’amener à cette personne, qui qu’elle soit et quoi qu’elle fasse, si elle avait eu la confiance des deux Tadake, je devais moi aussi lui faire confiance. Elle pourrait le sauver, ou du moins éviter d’alourdir le constat. L’homme avait suffisamment souffert pour mille années, il était temps qu’il se repose. Alors même si en cet instant, chaque craquement, chaque froissement dans l’environnement qui nous entourait, suffisait à me faire sursauter, je saurais voir le danger arriver et peut-être que j’y arriverais. Je ne voulais pas échouer, réellement, pas pour ne plus être un boulet, mais uniquement car mon sensei méritait que je réussisse pour lui.

Je devais le sauver.


☽ • ☾
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