Tu avais pris une mission en solo pour t’aérer l’esprit. Quelque chose de simple, qui pour une fois ne te demanderais pas, normalement, de te faufiler dans la couche de qui que se soit. Rafraîchissant, il fallait l’avouer. Surtout depuis que tu étais passée à Konoha. Tu le savais, quelque chose changeait en toi, mais tu ne savais l’expliquer. Un soupir, il fallait chasser de ton esprit ses cheveux blancs, ce jardin, tout. Absolument tout.
Tu étais dans un état lamentable suite à la soirée précédente que tu avais fait sûr de bien arroser, jusqu’à t’en effondrer. Alors, lorsque tu pris l’ordre de mission, tu n’étais pas dans le meilleur des états. Le sol tournait, ta tête faisait mal et tu avais l’impression que tes trippes voulaient sortir par ta bouche, mais de tout ça rien ne paraissait à l’exception de ton teint vaguement blême.
L’ordre était simple. Des brigands dans une montagne avoisinante. Il fallait simplement se rendre sur place et détruire les exterminer. Facile, mais tu devrais faire le plein de bouteille de saké avant de quitter. Il n’était pas question de faire ce voyage sobre, surtout si tu étais seule. Il ne fallut pas bien longtemps avant de traîner les pieds hors du village. Tu devais rencontrer le client avant de foncer dans les montagnes et tout détruire.
Ce n’était pas exactement le genre de mission que tu avais l’habitude de faire. Ce n’étais ta spécialité, mais tu avais quelques tours pouvant causer de sérieux dégâts dans ton sac et une humeur exécrable, parfait pour les utiliser et laisser de nouveaux un sillon de sang derrière toi.
Le voyage n’était pas bien long, mais ennuyant. Et bien sûr, tu passas bien trop de temps seule avec toi-même à ressasser sans cesse ce que tu t’évertuais de repousser dans les coins sombre de ton esprit. C’étai donc avec un las, que tu arrivas au lieu de rendez-vous. À ta surprise, un grand homme, bien plus âgé que toi attendait à l’extérieur. Tu arquas donc un sourcil, mais ne dis rien. Encore mois lorsqu’un petit homme plissé par les années vous fit entrer et expliqua pourquoi il vous avait fait venir.
Cet homme, cet étranger serait donc ton partenaire, le temps de cette mission. Alors soit. Tu espérais seulement qu’il arriverait à te suivre lorsque le combat allait commencer. Mais tu t’abstins de commentaire. Tu ne voulais pas rendre cette mission pénible, si tu avais à combattre au côté de cet énorme ours.
La mission était très simple. Elle était plus adaptée à des mercenaires sans cervelle qu’à une kunoichi comme toi, mais tu t’adaptais facilement, pas le choix avec ton métier. Les brigands avaient un camp dans la montagne. Il fallait entrer, tout détruire, ramener la tête du chef comme preuve. Ton employeur était un homme sadique. Qu’importe. Un sourire naissait sur tes lèvres.
« Parfait. Des préférences pour sa mort ? Rapide ou douloureuse. Mais on s’en fiche. J’vais faire durer le plaisir de toute façon. »
Tu levas et posas ton regard clair sur l’homme à côté de toi. Il était musclé, probablement qu’il savait comment se servir de ses bras.
« Sayuri et toi ? »
Puis tu sortis du bureau où l’homme vous avait reçu le temps de ses très brèves explications. N’auraient-elles pas pu être inclues dans la missive ? ça t’aurait au moins évité le déplacement jusqu’à sa porte.
Aujourd’hui, alors que le soleil commence à peine à se lever timidement, voilà qu’on frappe à ma porte. J’accepte et me lève sans rechigner, prenant ça pour une providence. Ouais, carrément. En sueur, des cernes sous les yeux, je n’ai cessé de m’agiter dans mon sommeil, ressassant encore et toujours la même scène : la mort de ma femme et mes enfants. Mais cette fois, j’ai pu être réveillé avant le moment qui me fait totalement paniquer. Une journée qui commence bien. Mais fidèle à moi-même, je grogne alors que j’attrape des fringues convenables. Les yeux encore embrumés, je me déplace lentement, mais lourdement, jusqu’à la porte de ma petite chambre. D’un coup sec, ponctué par un geste ample, je l’ouvre et me mets au garde à vous avant même de savoir qui se tient devant moi.
« Chef, je salue Tetsuo. - Romps, soldat. Je m’exécute. Tu vas devoir faire vite… il s’interrompt pour bailler. J’ai reçu une missive alors que je me préparais à… mes besognes, on a besoin de toi pour massacrer de la sous merde dans les montagnes du Centre. T’y es déjà allé, nan ? J’opine du chef. Parfait. Là-bas, on t’expliquera ce que tu devras faire et quelles sont les cibles à abattre. Courte pause, il fouille dans ses poches et me balance une petite boîte en carton entre les deux yeux. T’as douze heures pour t’y rendre, traîne pas. Je hoche de nouveau la tête et il s’en va de son pas nonchalant habituel. »
Dès que la porte se referme, les laisse mes bas instincts prendre le dessus : je n’aurai ni Dieu, ni maître, pour me dicter quoi faire durant cette mission. Qu’est-ce que cela signifie ? je vais pouvoir laisser parler ma toute puissance sans avoir à me restreindre ou me brider. Et surtout, il n’y aura personne pour me demander de m’arrêter. Un sourire de montre me mange la trogne et je fais craquer mes muscles : il y avait bien longtemps que je n’avais pas pu m’amuser de la sorte ! Oh oui, je la sentais bien cette mission. Rapidement, me voilà parti de la forteresse pour rejoindre l’adresse dans les forêts centrales. Bien sûr que j’y suis déjà allé, j’y ai même rencontré un Nara et un Yamanaka. Et, Amaterasu m’en soit témoin, ils sont quand même loin d’être futés. Au moins, ils répondent bien à la provocation, ce qui me permet de m’amuser quand j’ai du temps libre… et du sel à déverser parce que je suis juste incapable de me repérer en terre inconnue.
Après un peu plus de onze heures de marche, j’aperçois le… hameau (?) mentionné sur l’ordre de mission. Je frappe, et voilà qu’un petit vieux tout rachitique et rabougri ouvre la porte, gueule quelque chose d’incompréhensible et me la claque au beignet. Sérieusement ? Pas avant le couché du soleil ?! En fait, je la sens pas cette mission. Comme dirait un archer avisé : Ne fais pas. Ne me donne pas d’espoir. ENCORE MOINS ALORS QUE JE VIENS DE PASSER UNE PUTAIN DE NUIT DE MERDE, BORDEL A COUILLES DE SASTACHA. Puis, sans trop savoir pourquoi, je me mets à repenser à la discussion que j’ai eue avec Tetsuo. Machinalement, je plonge ma main dans mon sac et fouille à tatillon jusqu’à trouver son présent. Des clopes… Je comprends mieux pourquoi ! Il savait que j’allais attendre et voulait juste me donner un dernier ordre « pour la route ». Quelle enflure. Bah, je l’aime bien quand même. Sourire aux lèvres, j’en allume une et m’adosse au mur de la baraque, attendant l’heure.
Finalement, j’entends une branche craquer, à l’entrée du patelin (si on peut appeler ça comme ça). Un loup ? Un lapin ? Je tends l’oreille… Non, si la démarche est maladroite, presque hasardeuse, elle reste quand même minutieuse et relativement légère. Jamais un animal ne saurait en être capable. Un Shinobi alors. Ou une Kunoichi. Ouais, c’est définitivement une femme. Mais ça manque clairement de grâce. J’arque un sourcil alors qu’elle arrive face à moi. Vain dieu, elle est sacrément jeune celle-là. Je renifle légèrement : elle est complètement cuite bon Dieu. Elle transpire le saké ! Me dites pas que c’est elle qui va m’accompagner, quand même… M’enfin, je vais éviter de la juger maintenant, si ça se trouve elle sait casser des culs, même si sa corpulence me laisse dubitatif quand même. Elle semble trop frêle, menue et fragile pour utiliser ses poings. A l’en juger, comme ça, au premier coup d’œil, je dirai qu’elle semble plus douée pour le Ninjutsu. Mais si ça se trouve, je me plante… Je n’ai jamais été doué pour analyser les gens, de toute façon. Tout ce dont je suis capable, c’est ressentir l’hostilité, la haine et l’envie de tuer. Autant dire que ça ne m’avance pas des masses. Finalement, le même nabot que tout à l’heure rouvrit la porte et un énorme sourire s’afficha lorsqu’il vit la rosée. Ah bah super. Ca promet. Je ne dis rien, c’est lui le boss après tout. Bref, nous entrons et il nous explique la situation. Je compte sur l’autre pour établir un plan, je ne vais pas mentir. En fait, il fallait choper le campement dans les montagnes, comme indiqué par mon propre chef, tout détruire, tous les exploser, et ramener la tête du dirigeant du groupuscule comme preuve. Un truc simple et comme je les aime ! Un sourire carnassier s’affiche sur mes lèvres alors que je la laisse parler, puis nous sortons.
« Genkishi, je me présente à mon tour. T’es sûre qu’t’as la force de tout détruire ? J’veux dire… je regarde ses cuisses, puis mes bras. Mon bras fait au moins l’triple d’tes cuisses, quoi, je ris de ma grosse voix. Au final, je hausse les épaules. Qu’elle me réponde ou pas, cela ne change rien à ce que nous devons faire. Enfin, je regarde derrière elle, un peu par réflexe, et je remarque une gamine… touuuute petite. Je l’attrape par l’arrière du col et la fous entre nous deux. C’est qui elle ? Je demande, amusé, avant de la flanquer sur mon dos. »
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