Protection

La femme se leva pour aller chercher un jeu de shogi. Toujours ce regard qui pouvait être vu comme provocateur affiché sur son visage. Tandis que la kunoichi posait des questions à la femme étrangère au village, cette dernière plaçait les pions sur le plateau avec un soin particulier. Parfois, on projetait sur un jeu un aspect de la réalité ou on se servait du jeu pour faire passer un message. C'étaient deux raisons pour lesquelles il fallait que l'Akuma reste concentrée. Les autres étant les mouvements de la femme qui risquaient de la trahir et les personnes alentours qui détenaient peut être des informations. Pourquoi avoir choisi l'auberge pour s'installer ? Elle aurait pu dormir dehors ou chez son "ami" ? A cause de l'aubergiste ? Ou peut être parce qu'il  avait du monde ?

- J'aime bien l'oeuvre de Yameka Yoshiru intitulée Miryoku, vous savez, celle où le héro aimé de tous finit abandonné par les siens et choisit de mettre fin à ses jours. J'apprécie également Tomi où le couple de héros commence pauvre et finit riche en effectuant divers travaux que l'on juge sales...

Elle choisit de commencer le jeu, bougeant un pion, sans consulter son adversaire. Souriante. Elle se leva de sa chaise pour chercher une bière, puis elle se rassis face à son opposante après avoir jeter un regard vers la fenêtre. Croisant les bras, elle repris la parole.

- J'aime le shogi mais je ne me sens pas de taille à affronter un Nara. Quant à Târo, cela fait deux ans qu'on se connait.

Jusqu'à présent les battements de son coeur avaient été calmes, elle n'avait vraiment pas peur... Mais, à un moment donné, ses battements ont eu une irrégularité lorsqu'elle évoqua la date de sa rencontre avec le jeune homme. Même si elle restait calme, elle ne pouvait pas contrôler son coeur et mentir aussi ouvertement ou cacher certaines mimiques. Après avoir laissé Kameyo poser son premier pion, elle renchérit tandis que l'autre partit ouvrir la fenêtre.
Rien de spécial... Quelques oiseaux qui chantaient, le vent qui chatouillait le feuillage des arbres, l'obscurité qui peu à peu se levait... Il y avait un peu d'agitation dans quelques maisons. D'ici la fin de la partie, le jour serait certainement levé...

- Il fait bien meilleur depuis que la fenêtre est ouverte, mais faites attention à ne pas attraper froid.

Lorsque la kunoichi avait observé l'extérieur, le stress s'était manifesté dans le corps de l'autre. Attendait-elle quelque chose ? Avait-elle placé des pièges ? Son regard se dirigea une nouvelle fois vers l'extérieur tandis que ses mains passèrent en dessous de la table.

- Et vous, vous êtes là pour chasser les brigands... Cela avance comme vous l'espériez ? Vous êtes venue seule ?

La discussion continuait, comme si de rien était... La femme, l'amie de Târo, laissa un sourire se dessiner sur ses lèvres lorsque la kunoichi affirma être seule, puis elle fronça les sourcils quand cette dernière se mit à renifler... Était-elle surprise de cette réaction venant de Kameyo ? Sans doute puisqu'elle renifla à son tour. Elle répondit négativement à sa partenaire de shogi et bougea ses pions.

- Et vous n'avez pas peur des brigands ?

Elle récupéra le verre qu'elle avait tendu à la kunoichi, qui l'avait tout bonnement ignoré -surement par prudence-, et en bu une gorgée. Elle cherchait sans doute à obtenir des informations, à peser le pour du contre avant d'agir, si elle était aussi maléfique que la démone laissait penser. Pour le moment, elle ne faisait pas grand chose à part parler et jouer... Mais, combien de temps cela allait-il durer ?

- Vous êtes sur une piste, après une journée d'investigation ?

Elle était informée. Donc, le type était vraiment dans le coup ou elle avait interrogé tous les clients avant l'arrivée de la Kunoichi. Cependant, celle-ci n'avait pas mis bien longtemps avant de se rendre à l'auberge. Peu à peu, la salle se remplissait de clients qui s'étaient éveillés et qui souhaitaient profiter d'un petit-déjeuné. Elle se remplissait, mais tout le monde essayait de s'installer loin de la machine à tuer. Certains chuchotaient, se demandant comment l'autre pouvait supporter la présence de la kunoichi.

- Ce petit vent est un peu frais.

Sur ces mots,  elle se leva et s'approcha de la fenêtre, sans consulter la kunoichi, s'y pencha pour observer l'extérieur et ferma la fenêtre avant de se retourner en souriant vers l'Akuma. Les mains derrière le dos, elle s'approcha de la table. Elle se rassit face à son adversaire et lui posa une question, souriante.

- Essaie de deviner ce que j'ai derrière mon dos.

Finalement, le masque tomba. La femme cracha un nuage de poison, en plein milieu de la pièce où se trouvaient des civils et l'Akuma, puis elle lança deux shuriken en direction de sa cible, la kunoichi.

- A défaut d'avoir pu t'empoisonner avec ma boisson, je t'aurai avec ça. Le patron va être content. Un seul gêneur tué ou affaibli !

Intelligente et rapide, Kameyo pu voir venir ce que préparait cette femme qui l'avait fait tourner en rond pendant un moment. Elle n'eut dons aucun mal à esquiver les projectiles et à se glisser jusqu'à la porte pour l'ouvrir. Mais, si elle avait su retenir sa respiration à temps, ce n'était pas le cas des clients de l'auberge qui pour certains avaient goulûment avalé le poison et qui suffoquaient maintenant, tentant de sortir au plus vite du nuage coloré. L'aubergiste n'avait même pas été épargné, elle avait été sincèrement surprise par cette attaque, les battements de son coeur ne mentaient pas... Ils allaient avoir besoin de soin et  la protectrice du village aussi si elle n'en finissait pas avec son adversaire avant que celle-ci ne lui sorte un nouveau coup fourré.

Cette Tejina Wakaba semblait avoir du mal à suivre les mouvements du félins qu'elle venait tout juste de provoquer, n'ayant même pas pu l'empêcher de briser le verre de la fenêtre d'à côté pour empêcher la fuite du gaz. C'était la deuxième fois qu'elle laissait cette créature aux pouvoirs mystiques  agir à sa guise et pourtant, elle devait bien connaître la dangerosité des ninjas, maîtrisant elle-même ces arts effroyables. Est-ce que cela signifiait que cette ennemie du village était incapable de suivre le rythme de l'Akuma, que sa vitesse était inférieure ? Sans doute.  

La fourbe écouta la kunoichi jusqu'à la fin sans rien dire. Elle n'apporta d'ailleurs aucune réponse, fixant les griffes de son adversaire et suant à grosses gouttes, elle ne restait apparemment pas de marbre face à toute la violence dégagée par l'aura héritée de Nibi. Cependant, elle ne s'immobilisai pas pour autant. Kameyo pu l'entendre, le bruit d'un mécanisme. La femme, travaillant apparemment pour le compte des brigands, avait levé son bras gauche et faisant remonter sa manche, avait dévoilé un mécanisme qu'elle enclencha afin d'envoyer des senbons sur la "gêneuse". Puis, d'un geste vif, elle tourna le dos à la prédatrice pour se ruer vers l'étage. Qu'y avait-il en haut ? L'Akuma ne le savait pas, elle ne connaissait pas les lieux, n'ayant pas pris la liberté d'en prendre connaissance. Mais, il n'était pas trop tard pour s'élancer à la poursuite de la femme, la féline était bien plus rapide et son ouïe ne pouvait la tromper. La machine à tuer allait-elle jouer avec cette pauvre petite chose qui tentait sans doute de la fuir ? Arriverait-elle à obtenir des informations intéressante ?

Alors que l'Akuma montait à l'étage, elle entendit un claquement de porte. L'autre voulait vraiment jouer au chat et à la souris, malheureusement, elle ne savait pas qui était vraiment son adversaire. Se cacher dans une chambre ? Vraiment ? Même si Kameyo ne savait dans quelle pièce l'ennemie se trouvait, elle pouvait toujours prendre son temps et ouvrir porte après porte ou attendre tout simplement que l'acolyte des brigands fasse une erreur... Cependant, il ne fallait pas oublier que quelques civils se trouvaient là, se prélassant dans la chambre qu'ils avaient payé afin d'éviter une nuit à la belle étoile. Et, il valait mieux éviter d'embarquer ces pauvres types dans cette histoire quelque peu dangereuse.

Si la créature commençait à s'exciter, appréciant cette petite partie de chasse, il fallait qu'elle se calme afin de ne pas, elle-même, commettre des fautes. Alors que la kunoichi s'avançait dans le couloir, et ouvrit une porte, elle découvrit la jeune femme ou plutôt une copie des plus réalistes de celle-ci qu'elle parvint à différencier grâce à l'absence de battement de coeur. Cet objet explosa, projetant des projectiles aux alentours et donc, en direction de l'indépendante qui, grâce à sa vitesse et ses sens exceptionnels pouvait s'en sortir. La cible s'élança en dehors du placard de la chambre pour se ruer sur la protectrice du village, un kunai à la main.

Inconscience, quand tu nous tiens~

Cette femme n'avait pas hésité à se jeter dans le corps à corps, sans doute une chance à ne pas laisser passer pour le félin qui venait de recevoir une chance de renverser la situation ou plutôt d'en finir. C'est alors qu'une odeur de brûlé s'éleva dans les airs... Cela ne semblait cependant pas venir de l'auberge elle-même, mais d'un peu plus loin... De dehors... Cette odeur signalait-elle l'arrivée du groupe de brigands ? Si oui, que faire ?

Violence et mort, voilà les deux mots qualifiant le mieux le travail et les méthodes de la kunoichi. La pauvre femme qui avait choisi l'affrontement était morte, son corps gisait maintenant par terre. Quelques secondes... Il y eut quelques secondes durant lesquels des sons étouffés et difformes sortirent des lèvres de la mercenaire... Quelques secondes durant lesquelles elle se vidait de son sang et son corps se crispait sous l'influence de la douleur... Puis, plus rien.

L'odeur de feu s'était répandue et quelques hommes, trois pour être exacte, portaient des torches. Celui qu'elle attrapa était bien connu, il s'agissait évidemment du fils de l'aubergiste... Cependant, s'il était toujours aussi effrayé par la créature, il ne dit rien... Il resta parfaitement muet, se contentant de fixer le sang ornant le corps et les vêtements de l'Akuma avant d'agiter dangereusement son flambeau en direction de la femme. A ses yeux, il était aisé de comprendre qu'obtenir des informations n'allait pas être aisé même si, d'après son positionnement par rapport aux autres brigands, il était aisé de deviner qu'il leur servait de guide, en quelque sorte. Les menant probablement à un endroit stratégique, duquel les dégâts du feu seraient sans doute optimisés.

Cinq flèches fondirent sur Kameyo. Apparemment, ils avaient été averti du fait qu'elle était particulièrement à l'aise avec le corps à corps, surement lorsqu'elle était occupée avec l'autre idiote. Esquive ? Parade ? Ou peut être qu'elle allait recevoir sa toute première blessure...

Cinq archers, trois types armés d'une lance, deux autre possédant une épée, puis les trois aux torches et un autre possédant un katana beaucoup plus élaboré... Voilà ce que la machine à tuer avait pu obtenir comme informations d'après ses sens, en se servant d'un mécanisme que tout shinobi détenait afin de déterminer s'il était dans une bonne ou une mauvaise situation. En tous cas, la créature allait devoir faire des choix... Les deux autres aux torches s'étant approchés de bâtisses pour les faire brûler tandis que la bête avait été occupée avec d'autres choses.

Les sbires ? L'homme bien habillé ? Quels choix allaient-elles faire ? Arriverait-elle à protéger le village et ses habitants ou serait-elle vaincue ?

Pour une raison inconnue, celui qui semblait être le chef, de par son apparence, ne semblait pas vouloir prendre part au combat. Il restait à l'arrière.

Le cri de la femme stoppa tous les hommes dans leur élan. Pendant une seconde, il y eut un silence absolu. Pas le moindre piaillement d'oiseau, pas le moindre murmure humain... Rien excepté le vent. Puis, des tremblements... Tous les brigands tremblez, le chef mis à part. Les habitants, eux, étaient déjà loin. Ils s'étaient mis à courir dans tous les sens pour s'éloigner de la kunoichi. La fuite était la seule option qui leur restait face au rugissement d'une telle bête.

Les ennemis semblaient apeurés, mais ils ne reculaient pas pour autant... Ils étaient apparemment aussi effrayée par le félin qui venait tout juste de se ruer sur eux que par leur boss qui souriait, juste derrière eux. L'Akuma réussit à vaincre aisément les hommes aux torches, répandant le sang sur le sol que foulaient ses protégés. Mais esquiver les flèches des archers constituait une perte de temps non-négligeable... Ils avaient même pris la peine de s'écarter les uns des autres pour rendre le travail de la femme plus difficile et long que prévu.

La vitesse de Kameyo était impressionnante, de sorte qu'une fois qu'elle avait ciblée quelqu'un, cette personne était sûre de se recevoir un coup dans les deux ou trois secondes qui suivaient. Seuls les archers étaient une véritable menaces, car il s'agissait des seuls qui agissaient vraiment. Enfin, ce fut ce que la machine à tuer due croire jusqu'à ce qu'elle fondit sur un archer et qu'une pluie de boules de feu vint s'abattre sur elle et les alentours. Apparemment, le plus fort ne comptait pas la laisser massacrer tous ses hommes aussi facilement. Ou, il comptait tout simplement se servir d'eux comme de vulgaires sacrifices pour atteindre la créature aux pouvoirs mystiques.

Evidemment, les autres archers ne se privent pas pour t'attaquer...

L'homme fronça les sourcils en voyant la femme esquiver la majorité des boules de feu, apparemment, cela ne lui plaisait pas trop ou il comprenait simplement qu'elle risquait être une adversaire de taille. Le chef des brigands ne semblait pas accorder la moindre importance à la vie des hommes qui travaillaient pour lui puisque les seuls mots qu'il prononça à leur mort furent des injures qui leur étaient destinées. Cependant, il semblait être tiraillé entre cette colère et un certain intérêt pour la gêneuse. Puisqu'il en vint même à sourire quand elle vint se présenter, en annonçant également sa mort -en dépit de ce qu'il avait pu témoigner comme expression juste avant-, ce qui signifiait qu'elle était persuadée de sa victoire. Il rit. Il rit gorge déployée. Difficile de dire ce qui lui passait par la tête, il n'avait clairement pas l'air net. Il se stoppa d'un coup et inclina légèrement le buste avant de prendre la parole, à son tour.

- Hazuki Taiyo, chef de ce merveilleux petit groupe... Et l'homme qui va te tuer, sale fouineuse !

Sur ces mots, il fit signe aux hommes restants d'abattre la kunoichi. Evidemment, les pauvres hommes s'exécutèrent sous la menace du tyrannique homme à la chevelure rouge. Le feu de son attaque précédente avait touché quelques plantes situées à l'entrée d'une demeure ainsi qu'un tonneau situé un peu plus loin, nourrit, il y avait de fortes chances pour qu'il prenne de l'ampleur d'ici quelques minutes. De plus, si l'autre usait de nouveau de Katon, il y avait de fortes chances pour que le village subissent de lourds dégâts. Les sbires, tremblants s'élancèrent sur le félin qui n'allait avoir aucun mal à les étriper, les égorger ou à leur faire subir n'importe quelle mort violente. A peine en eut-elle finit avec eux que le boss reprit la parole.

- Je ne te laisserai pas m'imposer ton rythme en engageant un combat au corps à corps.

Il enchaîna avec une nouvelle attaque, toujours à distance. Il s'agissait encore une fois de Katon, mais là, il ne rigolait plus. Ce jutsu n'avait rien à voir avec le précédent, invoquant du feu sous forme d'un redoutable dragon qu'il envoya sans hésitation sur l'Akuma avant de se reculer de quelques mètres pour se mettre en garde. Ne jamais baisser sa garde face à un utilisateur ou une utilisatrice de chakra !

- Karyû Endan !

Comment lutter contre ceci ?

- Sorcière !

Tels furent les mots qui s’échappèrent des lèvres de ce cher Hazuki Taiyo. Il n'était pas beaucoup mieux que l'Akuma et pourtant, il ne se gênait pas pour la critiquer. Mais c'était compréhensible dans le sens où une femme, créature censée porter la vie, venait tout juste d'éliminer un beau petit nombre de bandits. Elle a également trouvé un moment, au cours de sa somptueuse danse, pour se débarrasser du tonneau enflammé, danger non négligeable pour les habitations et donc, par extension, le village qu'elle devait protéger. Il y aurait de petits dégâts, il n'y avait pas d'autre possibilité, mais ils seraient négligeables. D'autant plus qu'elle avait fait preuve d'une grande habilité en se débarrassant de cet élément gênant tout en l'envoyant dans une direction différente de celle qu'avaient pris les civils. Car, il était essentiel qu'ils restent hors de danger. Le pire restait sans doute cette danse macabre qu'elle avait effectué avec le monstre de feu.

Elle choisit de s'éloigner du village et des habitants, évidemment, l'autre aux cheveux de feu la suivit. Et, comme cela ne lui suffisait pas, elle le provoquait. Il mit la main droite sur son katana, prêt à le brandir malgré ce qu'il avait pu dire auparavant. Enervé, il semblait avoir du mal à se contenir... Cet état d'esprit enterrerait-il la kunoichi ou lui offrirait une chance, sachant que l'homme n'avait pas reçu la moindre blessure comparé à Kameyo. La femme avait encore des ressources mais, même si la situation l'excitait, c'était pour le moment l'autre qui avait le dessus.

- Tu vas me le payer et les villageois aussi ! Bientôt deux autres bandits arriverons pour s'occuper d'eux, le fils de l'aubergiste m'avait prévenu de la présence d'une kunoichi après qu'elle soit passée chez lui. Il a donc été décidé que je partirai au village avec la majorité de mes sbires pour attirer ton attention, kunoichi, car seul un utilisateur de chakra peut rivaliser avec un utilisateur de chakra ! Mais, je ne devais pas partir seul, au risque d'attiser ta méfiance.

Il riait, comme si la partie était jouait d'avance. Cependant, ce qu'il ne savait pas, c'était que le forgeron du village pouvait se battre et, certainement mieux que ses hommes, enfin ceux déjà affrontés. De ce fait, les villageois ne devaient pas encourir un risque énorme, d'autant plus que le colporteur pouvait certainement soigner quelques plaies, si besoin. Ces éléments, l'Akuma devait les avoir remarqué ou alors, elle avait beaucoup de chance. En plus, cela pouvait être de la provocation... Mais, par précaution, ne valait-il pas mieux en finir avec le chef au plus vite pour aller retrouver les autres ?
L'ennemi usa d'une technique de Kenjutsu pour envoyer un croissant de chakra sur la femme...

L'Akuma esquiva habilement, avec grâce, l'assaut de son ennemi seul rempart entre la kunoichi et la fortune. Il n'avait pas usé d'une technique particulièrement élaboré et avait maintenu une certaine distance, par sécurité, cependant, cela ne l'avait pas empêché d'être cruellement surpris par la rapidité de la femme et l'aisance avec laquelle elle avait esquivé son attaque pour se retrouver sur lui, prête à le mettre en pièce. Evidemment, s'il fut en mesure de parer quelques coups avec sa lame, il ne put se protéger de la totalité des attaques et esquiver les flammes ardentes qui vinrent se se nourrir de la chaire de la pauvre victime. Voilà ce qu'il en coûte d'agir sans modération, cherchant à assouvir ses moindres désirs sans prêter attention aux conséquences souvent tragiques.

Le brigands en chef souffraient, cela se voyait sur son visage, ses traits étant tirés par la douleur qui traversait notamment son bras droit et son estomac, mais il ne se laissait pas aller pour autant. On voyait qu'il avait reçu un certain entraînement et qu'il avait entretenu ses compétences. Un rythme spécifique s'installa, c'était comme une chorégraphie de danse, des coups précis, sauvages et énergiques fusaient. L'homme recevaient des coups, la femme non. Le combat continuait, toujours plus intense. Hazuki Taiyo essayait de suivre la créature qu'il affrontait, mais c'était difficile pour lui. Finalement, il brisa le rythme de leur danse endiablée, accélérant nettement, subitement, pour asséner un coup d'épée à Kameyo. L'ennemi du village ne doutait pas de son coup, nombreux adversaires avaient été vaincu pour cette attaque qu'il jugeait très difficile à esquiver, mais la femme qui lui faisait face n'était pas n'importe qui...

Aux alentours ? Rien de spécifique... Il y avait les sonorités de la nature, pas le moindre cri, pas la moindre explosion... La végétation accueillait les deux combattants et mourrait au contact des flammes de la démone comme les plantes étaient décapitées par le bandit.

Il se stoppa, après avoir usé de cette technique de Kenjutsu. Il s'immobilisa trois secondes avant de se retourner, mais vous savez, trois secondes, ça peut être long... Il le savait et ne laissait que peu d'ouvertures à l'Akuma malgré sa petite pause. Après s'être retourné, il tenta une nouvelle attaque, un coup d'une simplicité enfantine, étrange, non ?

Il y avait plusieurs possibilités quant à la pause du combattant, soit la douleur des coups de la kunoichi s'était faite ressentir, soit il avait mis au place un piège. Elle esquiva la technique de justesse, l'homme jura. La femme, sur ses gardes, n'attaqua pas, préférant observer son adversaire. Il s'agissait d'un choix parfaitement justiciable. En effet, à peine eut-il attaqué la femme qu'il était retourné sur ses pas, d'un bond parfaitement mesuré, témoignant une nouvelle fois de sa force et de son expérience, afin d'envoyer un tanto sur l'Akuma ayant donné un coup de pied dans l'arme jusque-là dissimulée par l'herbe.

L'attaque ne contenait pas de chakra mais était ingénieuse et difficile à déceler malgré l'ouïe remarquable de la femme, à cause de bruits parasites et du contexte du combat qui impliquait forcément l'utilisation de diverses compétences, or un cerveau humain ne pouvait tout analyser en même temps et laissait passer certain détails. Par chance, Kameyo était rapide et avait des sens affûtés elle pouvait ainsi esquiver ce lancer. Cependant, cela signifiait en même temps qu'elle renonçait à esquiver le prochain assaut du brigand qui s'élança vers elle dans la foulée, katana en main. Le choix lui appartenait. Et si elle par malheur elle persistait sur cette voie et forçait sur son corps afin de tenter d'esquiver les deux attaques, usant de son agilité féline, ses muscles se retrouveraient endommagés et elle en pâtirait inévitablement.

Evidemment, lui, il souriait. Persuadé qu'il parviendrait ainsi à mettre son ennemie en pièces. Il ne tentait pas le moins du monde à cacher ses intentions et la femme pouvait clairement les voir.

-Tu n'as aucune chance, femme ! Abandonne et pars ou reste et meurs comme les habitants dont le sang doit être étalé par terre.

Cette fois, elle pouvait l'entendre clairement. Il mentait. Il mentait sur les villageois et leur mort certaine. La femme avait ses chances. Et la récompense était proche, il lui suffisait de mettre fin à la vie de ce misérable. Malheureusement, ses compétences et son ingéniosité risquaient de poser problème.

Avez-vous déjà vu un combat de titans ? Un combat entre deux créatures aux pouvoirs mystiques ? Et bien c'était cela qui se déroulait au Nord Est du monde. Une Akuma contre un sans clan. Une femmes aux griffes aiguisées, suivant les traces de Nibi contre un homme au chakra ardent, maître épéiste. Il s'agissait d'un combat où tous les coups étaient permis. Si un civil aurait été là en tant que spectateur, il aurait pu dire aux siens que deux monstres se battaient, échangeant des coups rapides et violent. Deux bêtes cherchant à entailler la chaire, se nourrissant du sang des vaincus. C'était beau mais surtout effrayant.

Il rit. L'homme était heureux d'avoir touché la femme et ne le cachait pas. Ce type était transparent. Il ne cherchait pas à cacher ses émotions, sauf quand il mentait. Ce qui permettait à la féline de déterminer qu'il avait menti quand il parlait d'autres hommes un peu plus tôt. Quel mauvais menteur ! Au moins, Kameo n'avait rien à craindre de ce côté là, elle pouvait se concentrer sur le combat et pouvait être même anticiper certains pige qu'il tendait lâchement. Enfin lâchement n'était pas le bon terme, vicieusement correspondait mieux à la situation.

Si la femme avait décidé de finir le combat le plus tôt possible, elle se précipitait et ne choisissait pas forcément le bon moment pour contre attaquer. Si sa vitesse était exceptionnelle et qu'elle maîtrisait une technique de Taijutsu qui devait faire pas mal de dégâts à la victime, l'homme démontra lui aussi qu'il était capable d'exploits, esquivant le jutsu de la kunoichi avec une vitesse qu'elle n'aurait pu soupçonner. Il ne lui avait rien montré de tel jusqu'à présent, dans les échanges précédents... Un coup de chance ? Peut être... Néanmoins, il continuait à souffrir des flammes qui l'avaient touché un peu plus tôt. Hazuki Taiyo avait pris un peu de distance en profitant de son élan de vitesse et encore une fois, il provoqua la machine à tuer qu'il affrontait, souriant et moqueur.

- Alors ? On ne sait pas viser ?

Puis, effectuant quelques mudras et malaxant son chakra, il expulse de sa bouche de la chaux vive, espérant blesser la femme voire immobiliser ses pieds.

La femme, trop rapide pour l'homme, avait échappé à son jutsu et celui-ci, évidemment, avait émis une sorte de grognement en assistant à ce spectacle. Ses réserves de chakra baissaient alors il devait faire attention aux techniques qu'il employait mais également à la durée du combat qui, selon ce qu'il allait s'y dérouler l'empêcherait, de mener à bien ses plans. De plus, ayant bondi pour utiliser son jutsu et ne pouvant se mouvoir dans les airs comme un oiseau, il ne pouvait esquiver l'assaut de l'Akuma et reçut deux coups de griffes dans les bras, ayant réussi à se protéger. Il retomba sur ses pieds et se redressa dans la foulée avant d'envoyer sa lame vers l'ennemie comme s'il s'agissait d'un projectile des plus banals.

Dans la foulée, il s'élança vers la kunoichi, persuadé que l'usage d'une technique la déstabiliserait de sorte qu'il puisse suffisamment se rapprocher pour la mettre en difficulté, tentant de lui porter un coup de poing dans l'estomac avant d'essayer de l'immobiliser malgré son manque d'expérience en combat à mains nues. Il se mit à regarder Kameyo avec un visage emplit de haine pour finalement lui faire une proposition.

- Je n'aime pas vraiment ça, mais je vais le faire... Accepterais-tu, de me laisser détruire ce village, comme je l'avais prévu, en échange d'une récompense plus alléchante que celle qu'ils t'ont promis ?

Si la femme avait choisi de rester proche de l'homme, elle pouvait remarquer que ses battements de cœur s'étaient accélérés et qu'ils étaient assez irréguliers. Mensonge ? Stress ? Difficile de faire la différence entre les deux... Il pouvait être sincère mais, être anxieux par rapport à ses objectifs qu'il ne devait pas être sûr d'atteindre et accessoirement par rapport à la réponse que Kameyo pouvait lui donner. Mais, il pouvait avoir menti même si le simple fait d'avoir agi de sorte l'avait mis en danger, ayant perdu sa lame et étant venu au corps à corps quitte à être blessé.    

L'homme, ayant perçu le retrait des griffes de l'Akuma, baissa sa garde persuadé qu'il allait obtenir l'aide de la femme, de sorte qu'il n'eut le temps de réagir quand elle fit ressortir ses griffes, lui transperçant la gorge. Même s'il n'avait pas baissé sa garde, elle aurait eu l'avantage de la vitesse. Son visage avait été éclaboussé par ce liquide rouge et chaud, ses griffes et ses mains en étaient recouvertes...
Un ninja, même le plus puissant, ne pouvait rien faire face à une arme qui pouvait se matérialiser ou s'allonger instantanément, collée à sa gorge. Mais il n'avait pas menti, pas totalement... Il comptait réellement la récompenser si elle acceptait son offre : en lui laissant la vie sauve et avec une petite claque dans le dos. C'était une sorte de récompense puisqu'il pensait pouvoir gagner contre elle, même s'il jugeait qu'agir de la sorte l'empêcherait sans doute de terminer ce qu'il avait commencé... Il n'avait pas fait le bon choix mais il ne pouvait faire marche arrière...

Résultat des affaires : Kameyo avait éliminé le chef des bandits et avait fait fuir les autres, les habitants avaient été effrayés et menacés mais pas blessés, ce qui était un très bon point pour elle. Cependant, des dégâts avaient été causés au village... Il valait mieux que la créature aux pouvoirs mystiques se dépêche d'y retourner afin de limiter les dégâts, s'il n'était pas déjà trop tard.
Si la femme décidait de retourner voir le fils de l'aubergiste et le menaçait, elle apprendrait que celui-ci avait menacé sa propre mère d'éliminer ses frères et soeur si elle ne lui obéissait pas. Mais, malgré ses erreurs, il était aimé par sa mère qui refuserait qu'il soit éliminé par la kunoichi si celle-ci témoignait l'intention de le tuer. Néanmoins, il valait sans doute mieux l'effrayer afin qu'il ne revienne jamais ou qu'il abandonne l'idée de travailler avec des bandits, une nouvelle fois.