Epreuve n°2 : Diplomatie • Yume & Rinkusu

« Le roi... et ses paires... ont enfermé la reine... à bord d'un bateau de plomb... » Debout sur une table, son chapeau posé sur mon cœur, ma voix résonnait dans la pièce où je me trouvais, alors que mes camarades silencieux, se laissaient porter par mes paroles. « Nous naviguerons et par ses pouvoirs...Moi et mes frères... Voguerons... » Un premier coup fut donné sur un table, marquant le premier temps de ce son que toute personne aimant l'océan se doit de connaître. Et les battements du cœur de mes compagnons commencèrent à battre à l'unissons tandis que d'autres voix s'élevaient avec la mienne au rythme des chocs. « Yo...ho... sur l'heure... Hissons nos couleurs.... » Les coups devinrent plus prononcés et les voix se chargèrent d'une émotion nouvelle. « Hissez haut ! L'âme... des pirates... Jamais ne …mourra ! »

Je tapais du pied sur la table croisant le regard de tout ceux qui m'accompagnaient en cette belle soirée. Des Uzujins, bien évidemment, mais également des gens de Konoha, qui s'étaient liés à nous dans ce moment de partage alors que les bouteilles de sake et les tonneaux de rhums jonchaient le restaurant où nous étions venu fêter ma première victoire. « YOOOO-HOOOO ! QUAND SONNE L'HEURE ! HISSONS NOS COULEURS ! » Des dizaines d'hommes et de femmes présents tous chantèrent ensemble, ne créant qu'une même harmonie. « HISSEZ HAUT ! L'ÂME DES PIRATES ! JAMAIS NE MOURRA ! »

« C'EST PAS BIENTÔT FINI CE BORDEL ?! »

Tout le monde s'arrêta soudainement de chanter alors qu'une vieille dame visiblement en tenue pour aller se coucher ouvrir la porte d'entrée de l'établissement avec quelques gardes à l'allure peu enjoué. Et ce fut à ce moment là que je ne trouva rien de mieux que de me prendre les pieds dans moi-même et de me vautrer de la table, tombant lamentablement sur le sol sans pour autant renverser mon verre de saké ! Mais ma vautre monumentale eut l'avantage de provoquer un fou rire générale des tous les ninjas et civils qui étaient tous aussi bourrés que je pouvais l'être. Péniblement, je me redressais, avançant vers la nouvelle venue et ses acolytes, titubant sur place alors que je m'arrêtais non loin d'elle.

« 'coutez moi bien ma p'tite dame *hic. Je..comprends v'savez... V'lez dormir et tout... Mais v'savez... Aud'là du dodo... C'la paix qui est... qu'est quoi déjà ? »
« Importante ! » me souffla fortement le gérant du restaurant aussi rond qu'une queue de pelle.
« Merci l'ami ! » lui répondais-je en titubant avant de me retourner vers la rabat-joie.
« La paix c'est important... Z'imaginez ? Uvu et Konoka ensemble ? C'beau... »
« Je n'en ai absolument rien à faire ! Il est plus de trois heures du matins et vous embêtez tout le voisinage ! »
Visiblement, la vieille n'était pas là pour discuter mais bien faire cesser une fête qui battait jusqu'à la son plein.
« 'coutez j'vous comprends... Mais v'savez c'qu'est important ? »
« Laissez-moi deviner : « la paix » ? » répondit-elle se foutant ouvertement de ma bugne.
« Non... ma p'tite dame » répondis-je en la pointant du doigt avant de frapper mon pied contre le sol. « L'ampourtant c'de toujours aboir trois coses dans s'vie.. » Je présentais ma main, levant un doigt à chaque choses que j’énonçai.



« Du Rhum... Des femmes... eeeeeeeeeeeeeeeeeeet ! » Je me retournais vers mes camarades qui se mirent à chanter avec moi. Fallait dire qu'on l'avait chanter trois ou quatre fois déjà. Et les musiciens enchaînèrent, créant un véritable moment de joie qui mit en rogne la vieille qui se retourna vers les gardes. Apparemment, elle leur passa un sacré savon ! Mais qu'importait pour nous, nous continuons à danser et à chanter. Motivé par ce nouveau moment de félicité je sautais sur la table, tapant le rythme de ce son qui portait la joie dans le cœur de tout ceux se trouvant dans l'établissement. C'était une certitude maintenant, la soirée n'était pas prêt de finir !

« Ohwowouhoho on a rien trouvé de mieux ! »

~



Le bruit des barreaux s'ouvrant me réveilla en sursaut tandis qu'un mal de crâne des plus horribles me repoussa dans mon lit de fortune. Regardant autour de moi, je me demandais bien comment j'avais pu atterrir ici. Le dos en compote, la tête me faisant vivre un vrai cauchemars et mes cheveux grattouillant mon cerveau, je commençais à faire le récapitulatif de ma soirée, me demandant bien à quel moment tout avait pu bien dégénérer ? Peut-être le moment où on avait commencé les shots de saké ? À coup sûr c'était la faute au jus de litchi que j'avais mélangé avec mon rhum, ça devait être ça à coup-sûr ! En attendant, je me devais aussi de faire le point sur ma condition, car devant moi, ne se trouvaient pas les barreaux d'un lit où une belle jeune femme m'aurait mené (et heureusement, sinon Hana m'aurait trucidé), mais bien ceux d'une geôle de prison. Comment en étais-je sûr ? Question d'habitude.

Difficilement, je me relevais, marchant à quatre pattes jusqu'aux barreaux, y passant mes bras et un bout de ma tête pour essayer de capter l'attention d'un gardien ou d'une âme y vivant. Mais que nenni mon seigneur. En plus de puer la pisse et le tanuki ces prisons étaient aussi vide de vie que le lit de Junko depuis dix ans.

« Hey !... Hey-oh !... Y'a quelqu'un ?... Et merde... »

Il fallait vraiment que je trouvasse une solution pour me sortir d'ici. J'avais aucune idée de l'heure qu'il était et le pire dans tout ça, c'était si Tsuri venait à l'apprendre. Déjà qu'Uzu s'était lamentablement vautré durant la première phase de l'examen, si en plus il y avait forfait de ma part, pour sûr que mon retour au Village serait un véritable enfer. Cherchant une solution pour me sortir d'ici entre deux coups de marteaux de mon mal de crâne, ce fut le son d'une porte s'ouvrant qui me fit retrouver un semblant d'espoir. Et que ne fut pas ma surprise en voyant Kaizoku arriver à pas de Lynx vers ma geôle.

« Kai ? Mais quand est-ce que je t'ai invoqué ? » lui demandais-je alors qu'il me narguait de toute sa petitesse en croisant les pattes.
« Hier soir... Ca m'étonne pas que tu t'en souviennes pas vu comment t'étais bourré ! »
« ...Sérieux ? J'ai réussi à faire ça en étant hors service ?... Bordel je m'épate. » dis-je avec une véritable fierté.
« Ouais, en tout cas qu'est ce qu'on se l'ai mit hier soir ahah ! Dommage que la vieille soit arrivée et ai tout gâché. »
La vieille ? MAIS OUI ! La vieille ! Des flashs soudain me revenaient en mémoire alors que je commençais à mettre en place le puzzle de cette fin de soirée.
« Bon, faut que je te sorte d'ici, t'as une épreuve qui t'attends ! »
« Putain m'en parle pas... Tu te rappelles c'est quoi le thème ce coup-ci ? »
Il eut un pouffement de rire, le genre qui disait clairement que j'étais dans la merde.
« Diplomatie... Et on parle pas du Rhum ! » répondit-il en commençant à crocheter la serrure.
« De la diplo ? Boarf ça va... Je suis plutôt bon diplomate en vrai. »
« AHAH ! Bah pas quand t'es bourré Cap'taine ! Tu te serais vu avec les Uchiha ! Ahah ! Bon faut dire qu'ils étaient bien con aussi, mais bordel tu te serais vu ahahahah ! »
« Hey ! Te fou pas de moi comme ça alors que je m'en souviens pas ok ? »
« Ahahah désolé, en tout cas vaut mieux pas que tu t'en rappelles... Vu la rouste qu'ils t'ont mit. »
« Je te demande pardon ? » Ma fierté venait de prendre une claque d'outre-monde alors que la porte s'ouvrit.
« Et voilà ! Maintenant faut qu'on file et vite avant qu'on nous tombe dessus ! »
« Il vaudrait mieux en effet. »

Figés comme des statuts, nous n'avions pu que tourner la tête pour voir qu'on s'était fait prendre en flagrant délit d'évasion par mon frère accompagné de ce qui semblait être un garde. Bien heureusement, s'échapper de prison quand on vous y a foutu pour dé-saouler n'était pas trop grave à Konoha, une chance qui joua en ma faveur, ainsi que le fait que je venais d'Uzu et que, par conséquent, la Nidaime et mon frère préférèrent passer cet incident sous silence pour ne pas gâcher les festivités. Maintenant c'était sûr, une fois le tournoi fini, Tsuri n'allait pas me lâcher d'une semelle...

« Qu'est ce ce c'est ? » demandais-je à mon frère alors que nous marchions vers nos appartements. « Une missive concernant la deuxième épreuve, tu dois te rendre à la porte Nord-Est du Village et ce, immédiatement. »
« Vas-y j'peux pas me laver un coup ? Je pus le mort ! »
Visiblement, il ne lui seyait guère, si bien qu'il m'envoya sans sommation sur les lieux de mon rendez-vous, auquel j'arrivais en voyant Junko dont l'air grave ne manqua pas de me rappeler ma vanne de la nuit dernière. Un léger rictus que j'essayais de cacher tandis qu'une autre participante arriva à côté de moi, me faisant me poser la question de savoir entre les deux femmes qui avaient la plus gr...[hide]

Le courant de mes pensées revint alors que des mots comme « Importance », « nations », « conséquences » et « réputation » me donnèrent un haut le cœur que j'arrêtai en cours de route. C'était clair, net et précis, cette journée allait être un véritable enfer pour moi. Les yeux plissés par mon mal de crâne, j'essayais de comprendre l'épreuve et ce qu'elle impliquait. « Armes », « Gurain », « Récupéré ». « Pas taper. » Une manière plutôt efficace de résumé la mission ce qui était grandement nécessaire au vu de mon état.

« Ok, maintenant il faut que tu mettes ton cerveau en route connard. Le mec est ici mais va filer vers la Côte Verdoyante qui est à l'Est... Attends c'est où l'Est ? Le soleil ! Ok c'est bon. Bon, du coup faut qu'on aille le choper et vite. Ca marche. Réfléchis maintenant, comment tu veux t'y prendre ? » « Hein quoi ? Ah ! Rin' enchanté. » « Bordel ce qu'elle cause la meuf. Bon réfléchis un peu. Mais attends où elle va là ? Merde allez active ! »

Oui, les lendemains de cuites je me parlais à moi-même dans ma tête, une manière de forcer mon corps à faire tout ce que l'existence lui recommande de ne pas faire. Courant sur les routes, la jeune femme qui m'accompagnait commença à me poser des questions bizarres. C'était assez dur de lui répondre et de pas vomir, si bien que je m'arrêtais un instant prêt d'un arbre, disparaissant derrière ce dernier pour me forcer à rejeter tout ce qui n'avait pas déjà été évacué. Un moment pénible qui pourtant me fit un bien fou. Essuyant ma bouche, je retrouvai la dénommée Yume, m'étirant un instant les bras.

« Bon ! Excuse moi pour la parenthèse, j'ai bu du litchi hier soir c'est pas passé. Pour les Gurains, j'en ai aucune idée, mais je sais que ce sont en général des personnes pas trop conne. Suffira de trouver un truc qu'ils veulent. D'ailleurs on court mais, toi qui connaît le pays, c'est quoi la route la plus rapide ? Nul doute qu'il va pas vouloir s'éterniser alors faisons vite ! Je te suis et une fois sur place, on improvisera. »

Vite, il fallait qu'on aille vite. Car ma pause vomi ne me donnait que quelques heures de répit avant de commencer les quatre phases de la gueule de bois. Le temps nous était compté, il n'y avait plus qu'à croiser les doigts...

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« halloween »

Dans le monde des ninjas, il y avait deux types de gens. Les prédateurs et les proies. Dans notre cas, j'étais ni l'un ni l'autre. Plus une sous-merde en état de décomposition interne, dont les yeux vitreux prouvaient l'absence d'une quelconque présence d'âme dans ce corps qui bougeait par dieu sait quelle force. En vérité, je suais de l'alcool comme un ravioli vapeur ! Mon souffle était lourd, mes pas frappaient le sol comme si j'étais devenu un pachyderme. En toute honnêteté, j'avais envie de mourir sur place tellement tout me semblait à la fois si loin et impossible. Puis il n'y avait qu'à voir la meuf qui m'accompagnait. Aucune considération pour mon mal être, elle fusait comme une flèche vers sa destination. Tu pouvais parler d'un travail d'équipe !

Il n'empêchait qu'elle avait raison sur plusieurs points. Des détails qui furent soulevés durant le marathon qu'on se tapait mais qui en même temps, me firent poser une question des plus essentielles : Ses boobs étaient-ils vrai ? Non parce que j'aimerai arrêter ma narration un instant pour en parler, car il s'agit d'une chose dont ne discute jamais assez. Comment les femmes font-elles pour courir si vite, et ne pas être perturbées par ces deux poids qui s'agitent de manière totalement aléatoire en suivant une gravité approximative ? Y'avait qu'à voir les siens, à chaque propulsion on avait l'impression qu'ils faisaient une hola ! Et plus j'y pensais, plus je me disais que je mettais le doigt sur la raison pour laquelle je n'avais jamais vu Junko courir...

« Ouais t'inquiètes ça va le faire... La parlotte c'est mon truc. »

AHAHAHAHAHAH, c'était tellement faux. La picole, c'était mon truc. Les bastons de bar, c'était mon truc. Pisser le plus haut sur le mur, c'était mon truc. Mais discuter avec un « M'as-tu-vu » de Gurain pour lui soutirer un truc, ça, c'était pas vraiment mon domaine. À vrai dire, c'était plutôt celui de Tsuri. Ouais, lui il aimait parlementé, trouver les bons mots aux bons moments pour appuyer telle ou telle émotions ou sentiments, sans trop en dire, tout en disant assez pour se faire comprendre. Un jeu qui ne m'a jamais passionné et qui avait plutôt tendance à me donner envie de pioncer. Les Echecs, c'était pas mon truc. Pourtant, on était sur une épreuve de diplomatie. Il fallait que je me plaçasse dans une condition de diplomate... La bonne blague.

« Moi ? Je maîtrise pas grand chose là je dois bien te l'avouer. »

L'art de mettre en confiance ses coéquipiers, chapitre un, « Dire la vérité n'est pas forcément une bonne idée ». J'aurais du lire ce bouquin avant d'aller à l'examen. Mais qu'importait, de toute manière, c'était pas comme si ça allait être trop compliqué, si ? Pour le moment, je suivais comme un petit chien la jeune femme, me disant qu'elle saurait sans doute mieux où nous allions. Et ce fut à cet instant que je vis son délicieux visage se craqueler de nervure et ses yeux se maculer d'un blanc dégueulasse. C'était comme si... Non rien.

« Hein ? Où ça ? »

Elle avait un radar à la place des yeux ou quoi ? Peut-être une senseur ? Sur le moment, j'étais pas vraiment foutu de me rappeler de son nom, ce qui me posait soucis pour vraiment comprendre à quoi j'avais affaire. Plus tard, j'apprendrais que son Clan possède des yeux leurs permettant de voir le chakra à de grandes distances... Des senseurs améliorés quoi. Mais pour l'heure, nous arrivâmes face à un homme, dont la tenue, l'air condescendant et le balai dans le cul ne laissait aucun doute sur sa provenance. C'était notre homme ! La fille aux yeux bizarre me demanda comment je voulais la jouer. À dire vrai, j'avais bien une idée en tête, mais je la gardais en dernier recours. C'était drôle de me dire qu'à cet instant précis, je me posais la question de savoir ce que mon frère ferait dans cette situation.

« Ouais t'inquiètes, laisse moi gérer l'approche. »

J'étais désormais en phase avec mon personnage. Mon air de sortie d'outre-tombe se changea pour une expression plus sérieuse, plus solennel. D'un doigt, j'essayais de remonter des lunettes invisibles tandis que je me redressais, bombant le torse dans une grande inspiration, changeant la totalité de mes traits. Oubliez le poivrot en gueule de bois qui sait pas aligner deux mots, oubliez le pauvre pirate ignare, devant les yeux bizarre de la Konohajin, s'opérait une transformation des plus grandioses. Je devenais mon frère, le Senkage, l'homme dont l'esprit aiguisé n'a d'égale que ses talents de diplomate. Arrivant presque à son niveau, je marchais tranquillement, affichant un léger sourire, alors que ma main se leva dans les airs.

« OHAYO ! »

Quoi vous y avez vraiment cru ? J'avais prévenu, il ne restait que quelques heures avant que les quatre phase de la gueule de bois ne commença et la phase une venait de se déclencher.

« Salut l'ami ! Comment vas-tu ? Tu viens du Clan Gurain si je ne me trompe ? On a été prévenu de ta présence ! Je m'appelle Rinkusu et voici mon amie Yume-chan ! Tu aurais quelques minutes à nous accorder ? On aimerait discuter un peu avant de te laisser retourner vers chez toi ! »

Phase un : Excès de sociabilité.

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« halloween »

À quoi je pensais très sérieusement ? Y'avait pas à dire, à peine avait-il ouvert la bouche que déjà je me rappelais pourquoi je ne supportais pas les Gurain. Suffisant, m'as-tu-vu, ne pensant qu'au travers de leur bout de bois courbés, ce n'était pas la première fois que je me retrouvais devant un connard pareille. Pour autant, il y avait quelque chose dans sa manière d'agir qui m'agaçait au plus haut point. Il m'avait fallu un certains temps pour le comprendre. Certes, c'était un véritable enfoiré prétentieux, mais ce n'était pas sa manière d'être qui me posa problème, mais plus les termes qu'il avait employé mais surtout, la manière condescendante qu'il avait eu de me traiter.

On va croire qu'il s'agit d'une blague récurrente ou que je fais une fixette sur elle à force, mais pour autant, ce dédain complet de ma personne et les paroles légèrement condescendantes de ma « collègue qui n'était ici que pour s'assurer que je ne commette aucune faute », me rappelèrent une altercation passé avec une autre Uzujin. Une vieille histoire de passager clandestin et d'une Jounin qui m'avait prit foncièrement de haut avant de me balayer d'un revers de main. Cependant, étais-je à ce point rancunier pour me focaliser sur ce genre de détails et risquer de faire foirer une mission soi-disant officielle pour récupérer de manière « diplomatique » un foutu rouleau à la con ? Dommage que vous qui me lisiez ne pouvez pas mon sourire hypocrite lorsque je relate ces lignes.

« Et votre clan va continuer à vous attendre encore un peu, tant que nous n'avons pas fini avec vous. Car malgré ce que peut vous laisser penser votre laisser-passer, cela ne vous donne guère tous les droits, et encore moins d'ignorer le représentant d'un Village avec lequel votre clan tend à entretenir des relations courtoises. N'oubliez donc pas votre place de messager et je n'oublierai pas la mienne. »

Ces mots, ce n'était clairement pas les miens, mais la réminiscence des paroles d'une femme qui m'avait énormément blessé et qui, peut-être grâce à l'alcool que j'avais ingurgité, devenait soudainement une source d'inspiration pour mes paroles.

« De la même manière que je n'ai guère besoin de chaperon Konohajin et qu'insinuer le contraire serait fortement mal vu, surtout au vu des liens que nos deux nations tendent à entretenir en ce moment. »

Si Junko pouvait me voir parler, je crois qu'elle serait fière de moi. Car oui, qui était mieux placer parmi mes connaissances que la maîtresse du verbe en personne ? Cependant, comment était-il possible d'expliquer ce revirement de situation soudain me concernant ? Un peu comme dans l'Osmothéïsme, les phases de l'alcool possédait leurs contraire, ici, l'excès de sociabilité devenait un excès de confiance exubérant.

« Maintenant que nous avons reposer les choses malgré mon désir de rendre ce moment moins pénible, j'aimerai jeter un œil à votre droit de passage. Car aux vues de nos dernières informations, vous êtes en possession d'un objet qui pourrait être une arme. Or, je ne pense pas que votre droit de passage vous permets le transport d'une telle chose sur des terres qui ne sont pas les vôtres. Par conséquent, je vais vous demander de me présenter également ce droit de passage ainsi que l'objet en question. De cette manière, ma collègue pourra constater par elle-même votre bonne foie et que vous n'êtes pas en possession de quoi que ce soit qui pourrait nuire à son Pays. À moins que le Clan Hyuga ne soit plus enclin à défendre les terres Konohajin et préfère jouer au tir à l'arc.»

Et ce fut à cet instant que je su que la phase deux venait de pointer son nez : Exacerbation des émotions et des sentiments.

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« halloween »

Étonnement, mon petit discours avait fait son effet. Etait-ce juste parce que je m'étais mit dans la peau de mon personnage ? Ou les effluves d'alcool commençaient vraiment à me faire tourner la tête ? L'un dans l'autre, j'avais mit fin à la petite scène de flirt des deux gus qui commençaient à m'énerver gravement. Sérieusement, elle pensait à quoi la Konohajin ? Certes, j'avais mieux prit le mépris d'Hako lors de la première épreuve, mais fallait dire que j'étais sobre à ce moment-là. Prendre de haut un Uzujin bourré, en voilà une belle erreur de débutant ! Mais qu'importait, car au final, le gus commença à donner des réponses un peu plus concrètes. Après un monologue long et chiant, saupoudré de petits tacles bien préparés, je pus constater que le Gurain avait un grand défaut... Il se croyait plus intelligent que moi. Alors oui, en temps normal, ce n'était pas quelque chose de bien compliqué, mais quand tu veux jouer au con, fait gaffe de pas te retrouver devant le roi.

« En effet, mais la moindre des choses reste de ne pas manquer de respect ni de courtoisie envers les autres clans. Il serait bon une fois rentrée sur l'île de Tenro que vous preniez quelques leçons auprès de vos supérieurs. »

Dédicace à Junko une fois de plus, alors que l'attention du gus se porta sur ma camarade, ne se laissant pas prier pour balancer un autre pique qui me fit légèrement sourire. Du moins, le quart d'une mini-seconde. Car alors que Rinjunko faisait clairement bien son travail de diplomate, une fulgurante douleur au ventre commença à me tordre les boyaux. Profitant d'un instant de répit, je pliais les bras devant moi, posant ma main devant ma bouche comme si je réfléchissais alors que j'étais entrain de me concentrer pour faire partir la douleur au plus vite.

C'est à cet instant précis que le Gurain commença littéralement à me prendre pour le dernier des cons. Il me voulait plus précis sur le fait d'une possession d'arme. Nous eûmes même le droit à un déballage de ses affaires avec en prime, un laïus sur le fait que son corps lui-même était une arme. Concrètement, dans mon langage, ce genre de comportement relève encore et toujours, d'un égo sur-dimensionné et d'une condescendance fortement désagréable. Et si j'aurais pu continuer sur ma lancée en lui expliquant par A plus B, que là, dans deux minutes, il va se manger le sol s'il arrête pas de me prendre pour un lapin de trois mois, la phase trois changea complètement la donne lorsqu'il me laissa récupérer son droit de passage.

« Vous avez entendu la dame ? Va falloir ouvrir tout ça et nous montrer que vous ne portez pas d'autres armes sur vous. Bien entendu, vous pouvez garder l'armure, je ne crois pas que quoi que ce soit mérite notre attention là-dessous. Par contre, je vous le dis clairement, me prendre pour un con n'est clairement pas conseillé. Nos informateurs nous ont dit que vous transportiez une arme et me prendre pour un benêt en m'expliquant que vous avez un arc et que vous êtes un shinobi c'est se foutre de la gueule du monde. Vous pensez bien qu'on serait pas là avec vous, vu que votre droit de passage vous a été donné en connaissance du Clan dont vous venez. Du coup Maître Gurain, je vous conseil vivement de faire ce que la demoiselle vous demande et d'arrêter de jouer au plus malin. Car aussi indépendant que vous êtes, vous faites face à deux émissaires des trois nations les plus puissantes du Sekai et que ces dernières sont alliés contre tout opposant qui viendrait à leurs nuire. Donc avant de répondre, réfléchissez bien à votre réponse et aux conséquences que ça pourrait avoir. Aussi je ne le répéterai pas : Avez-vous sur vous, une arme ou équivalence à nous déclarer et si oui, je vous demande de nous la présenter sur le champs. »

Phase trois : Mal au bide, la tête en vrac, y'a plus de patience !

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« halloween »

J'étais... à bout. Que ce soit mon corps ou mon esprit, rien ne tournait correctement. J'aurais dû peut-être agir différemment, m'en foutre de tout ça et laisser l'aveugle se démerder en jouant au tir à l'arc. J'aurais sans doute dû décuver dans un coin et attendre que ça passe. Mais une fois de plus, dans ce monde, on se foutait ouvertement de moi. Voyez-y un soucis d'ego, ou un gros problème de confiance en moi, je m'en foutais royalement. Le fait était qu'une fois encore, quelqu'un m'avait prit de haut. Je ne pouvais plus le supporter, pas après les jours et les nuits passés à faire mes preuves auprès de mes pairs. À faire tout ce qui était en mon possible pour arranger les choses et gravir les échelons les uns après les autres. Deux fois durant mon existence, j'avais dû montrer ce que je valais pour atteindre le statut qui était le mien... Je me refusais à voir tout mon travail bafoué par quelques Clanique trop prétentieux pour faire preuve d'un minima d'empathie.

Pour autant, les propos de l'archer provoquèrent un electrochoc dans mon esprit. Etait-ce à cause de certains mots qu'il avait prononcé ? De la vraisemblable même impression d'être prit pour un imbécile par moi et la konohajin ? Etrangement, et sans doute à cause des effets de l'alcool, sa dernière question me plongea dans un profond tourment. Quelles étaient vraiment nos intentions ? Nous étions mandatés pour récupérer un objet sans même savoir de quoi il s'agissait, et pour cela, nous devions user de palabres et d'autres rhétoriques pour atteindre notre objectif. Oui. Mais à quel prix ? Je me rendais alors compte que le pauvre bougre devant nous n'était pas si différent. Lui aussi, on lui avait donné une mission, lui aussi il devait sans doute avoir dans le cœur toutes les motivations du monde pour atteindre son objectif et rendre fier les siens... Et nous ? Mon regard se posait sur la Hyuga, les yeux tremblant en me rendant compte que même elle ne me proposait aucun soutiens dans mon entreprise. J'étais seul, comme toujours, devant l'adversité de la vie qui ne ménageait en rien ses intentions meurtrières à mon égard. L'image de ma mère m'abandonnant aux griffes des shinobis venus attaquer mon visage me provoqua un mal de crâne terrible, avec en résonance la question : « Pourquoi ? ».

Pourquoi je suis venu en ces terres pour me battre pour des choses aussi futiles ? Pourquoi j'ai accepté de participer à cette comédie pour lier deux nations dont je n'en ai rien à foutre ? Que m'a offert Uzushio et Konoha pour que j'acceptai de me battre en leurs noms ? Rien, si ce n'était la tristesse de me réveiller tous les jours et de ne voir dans le regard de celui qui était ma seule famille, que dégoût et méfiance...

« C'est pour ça que je me bats ?... » avais-je murmuré en baissant le regard, laissant s'échapper une larme le long de ma joue qui vint teinter le sol sec du pays du feu. Durant un instant, je remettais toute ma vie en question, repensant à tout ce qui se jouait dans les ombres et tout ce qui me restait encore à faire pour atteindre les objectifs d'un autre. J'étais fatigué, épuisé, à bout de force de jouer cette comédie incessante qui était devenu ma réalité. Qui étais-je ? Pourquoi faisais-je tout cela ? Il désirait la vérité, celle que personne ne connait vraiment avant que le temps ne révèle les parts d'ombres misent sous silence. Je n'en pouvais plus. Les larmes finirent par couler d'elle-mêmes alors que je redressais mon visage, affichant un large sourire remplit d'une profonde tristesse.

« Essayer de rendre fier mon frère qui n'a que du méprit pour moi... » Je laissais un temps ces mots briser le silence, avant de sécher mes larmes d'un revers de ma main, tentant de retrouver un semblant de dignité alors que l'alcool et ses effluves semblaient avoir disparu pour ne laisser qu'un énorme trou béant à la place de mon cœur. « Nous aussi on a une mission, récupérer l'arme pour la mettre en sécurité car selon j'sais-pas-qui, il aurait une importance stratégique pour Uzushio. Mais en toute franchise ? J'en ai rien à foutre. » Je commençais à pointer du doigt la Hyuga, ne daignant même pas la regarder. « Ca fait des années maintenant que je supporte ce genre de comportement à mon égard tu sais. Des années que je me casse le cul pour un Village qui n'est même pas fichu de reconnaître ma valeur. Et aujourd'hui, je me retrouve devant toi, avec la ferme intention de récupérer cet étui à la con pour le ramener à un Senkage prétentieux qui, peut-être un jour, saura se rappeler ce que ça veut dire d'avoir un petit frère. Mais en attendant, y'a la politique, les Clan et vos conquêtes débiles, vos manipulations et autres complots à la con qui me sortent par les yeux ! Tu veux de la vérité ? On est là pour réussir un putain d'examen à la con, « une épreuve diplomatique ». Tu parles, encore une carotte pour nous mener là où ils désirent avant qu'on se fasse jeter comme des pauvres merdes... J'en ai ma claque l'ami. J'ai beaucoup trop bu hier soir pour être en état de supporter ces conneries une minute de plus. »

Je finis alors par me détourner vers ma camarade, le regard remplit de dédain.

« Fais ce que tu veux, moi je rentre, et tu pourras dire à mon frère le Senkage que je l'emmerde au passage. »

Puis mon regard se repose sur le Gurain, me rendant compte qu'il devait pas bien saisir ce qui était entrain de se jouer là.

« Tu sais quoi ? J'ai un navire qui mouille à Uzushio, je pourrais te ramener chez toi tranquillement si tu le souhaites ? Faut juste que je passe à Konoha pour envoyer chier quelques personnes et après on pourrait rentrer ensemble ? Au moins l'un d'entre nous réussirait sa mission et ça me donnera une bonne excuse pour me barrer quelques temps d'Uzu. »

Je lui tendais la main, le regard encore embrumé par mes larmes.

« On a un deal ? »

Phase 4 : Dépression et empathie à l'extrême avec l'envie de tout envoyer chier.

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« halloween »

Tout était fini, les choses s'apaisaient et le calme revenait après une tempête d'incompréhension, de fierté mal placée et d'abrutisme de ma part. J'avais laissé les effluves d'alcools prendre le pas sur ma raison et n'avait su que déverser ma haine envers mes paires. Mes démons les plus profonds s'étaient révélés à la lumière, non sans larmes ni sanglots. Une véritable huître des mers, une pauvre image pour les shinobi d'Uzushio dont j'étais le seul représentant. Cependant, tout ceci nous avait permit d'obtenir quelques informations utiles. Déjà, l'arme était bien dans l'étui. Ensuite, le gus qui aurait pu être un pote mais dont je ne me souvenais déjà plus le nom pensait très sincèrement qu'il se ferait promouvoir à la fin de cette mission. Tout avait un sens tellement logique dans cette affaire, que je m'en voudrais à ce jour, de ne pas avoir agit comme je l'ai fais... Pourtant, doucement, après que nos mains se soient liés et qu'un accord se soit formulé, je ne pus m'empêcher de penser à tout ce que je venais de traverser avec la pauvre Hyuga qui, enfin, arrêtait de tenir le pauvre arbre contre lequel elle avait échoué.

Etait-ce un gain de conscience ? Une anomalie dans cette Force qui nous guide tous vers le chemin de notre destiné profonde ? Ou les vieilles habitudes qui, doucement, reviennent au galop comme des sanada en manque de leurs substances récréatives ? Je n'aurais su dire, pourtant, lorsque ma camarade s'empressa de tenter une dernière approche, je ne pus m'empêcher de faire tout ce qu'un homme de ma qualité pouvait faire en cet instant. Ce fut donc avec une dignité absolu et une image d'Intendant à tout épreuve que ma main vint se poser sur l'épaule du pauvre Gurain, alors que l'autre vint retrouver mon estomac.

« Je me sens pas très bien... »

Quoi ? Vous avez vraiment pensé que soudainement, après avoir pété un plomb total sur cette mission j'allais tout d'un coup devenir la fierté d'Uzushio et le meilleur ami de Yume ? Franchement ? Vous me décevez. Par contre, ce qui m'a pas déçu, c'est ma capacité à régurgiter aussi facilement les liquides qui vinrent s'étaler sur la pauvre tenu du Gurain qui se vit littéralement asperger d'une salade mixte dont l’assaisonnement était, à mon goût, beaucoup trop acide. Mais bon, ce ne fût qu'après de longues minutes que le jet de vomi s'arrêta, me laissant les yeux rouges et de la bave coulant de mes lèvres. Un grand moment pour toutes les personnes présentent alors que mes yeux s'écarquillaient en voyant l'état du pauvre … je sais plus son prénom.

« Roh non ! Ton armure ! Je suis vraiment navré ! Ecoute je.. Je vais arranger ça promis ! Viens avec nous à Konoha on va te faire laver tout ça ! Rah qu'est ce que je peux être débile ! Je suis vraiment désolé... Rah par tous les kamis, tu peux pas rester comme ça ! Viens donc. Yume ? Tu peux aider notre pauvre ami avec ses affaires ? Rohlala y'en a même en dessous de l'armure... Ah ? J'ai mangé de l'ananas moi ? »

Phase 5 : He's still a pirate !

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