Mes paupières clignèrent cinq fois de suite très vite et je fronçais des sourcils, passant sur mes yeux mon index et mon majeur gauche en reposant sur la table un alcool auquel je n'étais plus du tout habituée et qui vint vite faire son petit effet. Afin de mieux me mêler à l'assemblée, j'avais choisi de légèrement jouer l'enivrement, comptant sur la robustesse de mon corps de kunoichi pour ne pas tomber dans quelque travers qu'il fût, mais je n'étais pas amatrice de liqueurs, loin de là, je préférais l'eau, le lait et les jus et sirops, mais la bibine, d'ordinaire, très peu pour moi. Alors j'ignorais si je m'étais simplement bien convaincue moi-même ou si l'alcool se faisait vraiment ressentir, mais je n'allais pas pouvoir aller aussi loin dans le jeu que j'imaginais, mais cela semblait suffire. La frénésie des parties et la sympathie de ces gens suffisaient à me fondre dans la masse. Lever mon verre à Yuu sans le connaitre, quelle brillante idée, j'allais risquer de réellement être saoule, même si rien autour de moi ne tournait et que je n'avais pas mal à la tête du tout. L'ivresse du rôle, j'espérais. Toutefois, cela fut payant car le rouquin avait un avis bien tranché sur la question et si je voulais réellement être une mauvaise policière et chercher un coupable avant de me demander s'il y avait un crime, le frère du seigneur faisait à priori une cible parfaite. Enfin, de toute manière, si les gens pensaient comme notre ami roux, des proches de la famille noble pouvaient aussi avoir tenté d'éprouver U… Mais c'était con, cette idée. Pourquoi empoisonner son épouse ? Si le seigneur disposait de grands moyens, il allait mettre un place un important dispositif pour retrouver le criminel, aussi n'était-ce pas moins dangereux. Donc j'étais toujours au point de départ, même si ce brave aubergiste me faisait vraiment me demander si l'avis était partagé par la soldatesque du coin. Je voulais absolument en avoir le coeur net. Bien mal m'en prit, car non contente de n'attirer personne, je vis sur mon des flèches de foudre être tirées par les regards. Le rouquin me fit bien comprendre par ses mots que j'avais merdé et tous ces sourires à mon encontre disparurent, me laissant comme seule dans un brouhaha indigné. Regardant autour de moi, je vis des yeux défiants et d'autres fuyants, mais pas une lueur cherchant le contact. L'assemblée semblait unanime et ce brave aubergiste lui-même, lui paraissant raisonnable, semblait ne pas m'avoir en estime. J'avais plombé l'ambiance, mais voulus tenter de renouer le dialogue tout de même :
Des espions ! Et qu'est-ce qu'ils espionneraient, le jeu de cartes ?
Mais lorsque je réfléchis, deux secondes plus tard, je me rendis compte qu'une nouvelle bourde était sortie de ma bouche. Le seigneur Hitotsubashi lui-même devait tenir sa population au respect par un genre de peur et les insultes à un seigneur devaient pouvoir mener au cachot, voire à pire. Pinçant de ma bouche ma lèvre inférieure. Je me levai et quittai l'assemblée pour retrouver ma chambre.
Messieurs, je vous laisse. Ce fut un plaisir, je vais maintenant me reposer. Bonne soirée et bonne nuit !
Sans demander mon reste, je filai dans ma chambre en repensant au médecin. Il était maintenant ma seule piste valable, aussi profitai-je de l'obscurité pour bondir par la fenêtre et me retrouver à atterrir à l'instant-même ou deux gardes tournent au coin de la rue. J'étais repérée sans discrétion aucune et me mis à courir, poursuivie par la garde que je n'allais pouvoir semer dans des rues que je ne connaissais pas s'ils appelaient des collègues. Aussi, lorsque je pus, je tournai dans une rue perpendiculaire et appliquai à un mur vertical du chakra, liant à une maison mes pieds afin de me hisser en vitesse en hauteur. J'espérais ainsi pouvoir, sans la discrétion des plus grands espions, sauter de toit en toit là où la garde allait devoir contourner les bâtiments, ce que je fis immédiatement.
- Récapitulatif:
Je quitte l'assemble, fuis par la fenêtre, me fais poursuivre par la garde, monte sur les toits et saute sur d'autres toits, en essayant d'aller vite mais en gardant à l'esprit qu'il me fallait éviter que la garde sût ma destination, aussi observai-je à plusieurs reprises si la soldatesque avait réussi à contourner les bâtiments assez vite pour être proche de moi. Ma destination devait ne pas être connue d'eux, car j'espérais rencontrer ce cher médecin.
Technique ou objet utilisé :
【Escalade des Arbres】
Il n'est nécessaire d'activer cette technique qu'une seule fois par combat, peu importe le nombre de fois qu'une surface solide (ou autre) doit être traversée.