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De l'art d'être une kunoichi [ Entrainement FT. Raion]

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De l'art d'être une kunoichi





Spoiler:

La soirée avec Raion s'était prolongée jusqu'assez tard dans la nuit. D'une tasse de thé, nous avions convenu de partager un repas dans l'un des innombrables restaurants de Konoha. Une simple échoppe de ramen avait fait l'affaire cependant. Une discussion en entrainant une autre, nous avions convenu de nous retrouver au domaine du clan Kamiko dans la matinée après nous être un peu reposé. Cette soirée avait été l'occasion de créer les prémices d'une amitié entre l'intendante et moi. Nous n'avions cependant échangé que des banalités.

Peu avant l'heure du repas, je quittais le domaine des Senju pour me rendre jusqu'au domaine des Kamiko. Un endroit que je n'avais jusqu'alors jamais visité. Une immense porte en gardait l'entrée. De chaque côtés de cette porte, des shinobis étaient de garde. D'un pas assez confiant je m'approchais de l'un de ces gardiens.

"Bonjour cher ami, auriez-vous l'amabilité de m'ouvrir. Je dois rencontrer l'intendante, Kamiko Raion. Je suis Senju Himiko." Dis-je en affichant mon plus beau sourire. Ce à quoi le gardien restât imperturbable.

Il me toisât d'un air sévère avant de me répondre. "Désolé mademoiselle Senju, je n'ai reçu aucun ordre vous autorisant d'entrer au domaine."

Je sentais que sa réponse agaçait Homura qui était loin d'être aussi patiente que moi. Je retenais un rictus agacée par un petit rire forcé avant de reprendre. "Il... Il doit y avoir une erreur. Peut-être pourriez vous la faire venir ici ? Elle éclaircira surement la situation."

L'attitude du gardien ne changeât pas. "L'intendante Raion, qui s'avère également être la cheffe de notre clan à surement plus important à faire que de recevoir une jeune femme ici. Qu'il s'agisse d'une senju ou non."

"Non mais il se fout de nous ?! Laisse moi faire on va la passer cette porte." Dit alors mon ancêtre très agacée de la situation. J'eus beau tenter de la retenir, Homura prit le contrôle et enchainât d'un ton bien moins sympathique. "écoute moi bien, si je te dis que l'intendante m'a donné rendez-vous ici ce n'est pas juste pour te faire perdre ton temps. Je me suis levée aux aurores pour être prête et présentable tu ne sais pas ce que doit traverser une femme chaque matins pour l'être. Je suis d'humeur particulièrement exécrable alors envoie chercher l'intendante." Mentalement je frappais la paume de ma main contre mon front. Le garde ne bougeât pas mais inspirât très fort par le nez. L'autre garde quand à lui passât la barrière sentant que la tension était montée d'un cran.



ft. Raion
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Kamiko Raion
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L'art d'être une kunoichi
avec Himiko-chwan ~

 
Fraichement levée, Raion traverse le bâtiment central du domaine d’un pas rapide, en direction de son bureau. Sur ses talons, l’un de ses – trop – nombreux rendez-vous se met à piailler en raison d’un quelconque problème logistique mineur au grand désespoir d’une Kamiko dont l’aspiration matinale n’avait été que la quiétude d’un travail bien fait avant un peu d’action pour lui ouvrir l’appétit. Elle regrettait déjà sa soirée ramen et, alors qu’elle pousse enfin la porte vers le très prisé cabinet du chef de clan, elle se retourne vers l’homme bedonnant qui lui tient la jambe avec la hargne d’un petit chien.
 
« Vous n’avez qu’à embaucher, au lieu de brasser de l’air sur les rotations du personnel. Mais il est hors de question que je vous fournisse des créateurs pour ce job. Ils ont bien mieux à faire. Maintenant, dehors. » Devant le stoïcisme de son interlocuteur qui la poursuit à l’intérieur, la jeune femme prend un temps calculé pour s’installer derrière son bureau et s’y accouder. Fixant l’homme d’un air ouvertement agacé, elle reprend. « Dois-je vous l’épeler pour espérer que ça réussisse à percuter dans votre petite cervelle de moineau ? De-hors, avant que je ne vous y mette moi-même. »

Alors que la porte s’ouvre à nouveau sur le visage attentif d’un petit homme aux cheveux blancs chargé d’un plateau, le commerçant abandonne finalement son combat perdu d’avance. Laissant donc à l’intendante le loisir d’observer ce qu’on avait posée à son attention sur le bureau. D’agacé, son visage passe à furieux alors que ses sourcils se froncent dans une moue boudeuse. Ne pouvait-elle pas, en l’espace d’une heure, profiter d’un petit déjeuner studieux et tranquille sans qu’on vienne lui courir sur le haricot ? Elle prend, malgré tout le temps de lire le petit mot signé de la main de son père déposé par-dessus à son attention.

Je les ai trouvés intéressants. A toi de me dire ce que tu en penses ma petite libellule.

Une ride de mauvaise humeur marque le front de la jeune femme qui, sans crier gare, vide sa tasse de thé d’un seul trait. Quel enfer, manquait plus que ça. Elle grimace à peine alors que la boisson lui brule la gorge, embuant ses yeux au passage alors qu’elle reposait déjà le récipient sur le plateau. D’une main, elle saisit et balance la pile de dossier frappé du sceau du mariage dans la corbeille proche, dans un soupir trahissant sa fureur grandissante. De l’autre, saisissant la théière que venait de lui apporter son secrétaire et, après s’être resservie, achève son entreprise haineuse en la positionnant par-dessus le tas de papier indésirable.
 
« Tansei, donne-moi le programme de cette journée des enfers. » Elle se ravise alors aussitôt, levant sa seule main libre pour arrêter son assistant dont la bouche s’ouvrit pour mieux se fermer, sans qu’aucun son n’ait pu en sortir. « Non, finalement, ne dit rien. Je préfère ne pas savoir. »

C’est précisément ce moment que choisit le cousin de la jeune femme, envoyé par Himiko, pour faire irruption. Si la brune avait déjà les sourcils froncés et vidé la moitié de sa théière sur une pauvre corbeille innocente, son humeur n’allait pas aller en s’arrangeant. Dévisageant le garde comme s’il venait de débarquer en tutu rose dans l’enceinte de son bureau, Raion manque lui envoyer sa tasse au visage lorsqu’il lui fait son rapport.
 
« Par tous les kamis, qu’est-ce qu’il y avait de compliqué dans « laissez passer la femme aux cheveux verts qui se présentera demain ? » ? » Cette fois-ci, le récipient vole, s’écrasant contre le mur à côté du pauvre garde qui tente de se justifier de son mieux. « Vous vous êtes donné le mot pour prodigieusement me briser les ovaires ou je rêve ? Oh et puis laissez tomber, je vais m’en charger moi-même. Foutez-moi le camp, vous avez assez fait de connerie pour aujourd’hui. »

Le congédiant, la kunoichi se lève et, avant même que le secrétaire n’ait pu marquer le moindre temps pour la questionner, disparait par la fenêtre. Au plus grand désespoir de ce pauvre Tansei dont la journée commençait terriblement mal, il devait en plus courir après une Raion passablement énervée qui venait de partir on ne sait où dans le domaine Kamiko. Pas ninja pour deux sous, le jeune homme portait, présentement sur son visage, la marque d’une lassitude profonde à l’idée de devoir, encore une fois, passer une partie de sa journée à la chercher. Aussi prit-il le temps de rassembler les quelques documents urgents du jour, d’attraper un pinceau et de charger son cousin en tort de ramasser les dégâts d’un thé à la menthe renversé sur le magnifique parquet.

*

 
« Ferme la, crétin. »

Le ton, tranchant, donne le change à l’humeur agacée d’Himiko, alors que la silhouette de l’intendante de Konoha apparait dans l’encadrement de la porte du domaine Kamiko. Le claquement de ses talons résonne comme un tambour de guerre, dont la mine de la jeune femme marque le début. Là où la Senju avait pu voir la fameuse Raion dans l’un de ses bons jours, la chance venait de tourner à l’orage. Les deux prunelles grises, froides, passe d’un garde à l’autre et l’ambiance s’électrise en un quart de seconde, tandis qu’elle croise ses bras dans un rictus de mauvaise augure.
 
« Je vois que ni l’un ni l’autre, vous ne savez lire un mémo. Ça fait une demi-heure que vous auriez dû la laisser passer. » S’approchant de l’un d’eux, elle le toise méchamment en dépit de leur différence de taille. « Je suis curieuse de savoir comment vous allez rattraper l’erreur de planning monstrueuse que vous venez de créer. Parce que, comme vous le dites si bien, mon temps est précieux. Encore plus quand il concerne mon élève. »

Accentuant les deux derniers mots, la brune claque la joue de son cousin avec une douceur acide, dont le mépris visible n’échappe pas à ses observateurs. Les deux Kamiko se dévisagent un court instant en chien de faïence, l’un ouvertement trop zélé et l’autre surfant sur les limites déjà bien fragile de sa patience. Les yeux, déjà sombre, de la jeune femme brille alors d’une fureur redoublée. Nul doute que, si elle avait pu, elle lui aurait collé une raclée sur le parvis, sans autre forme de procès. A vrai dire, la seule chose qui l’en empêchait s’expliquait présentement par sa remarque précédente et ne faisait qu’alimenter davantage le feu de sa mauvaise humeur. Elle était en retard et, sans même spécialement être ponctuelle, Raion détestait ne pas être maitresse de sa propre vie. Si elle devait planter qui que ce soit, c’était d’un intérêt tout stratégique et calculé, pas du fait d’une erreur égoïste d’un babouin illettré. Alors que température grimpait encore d’un cran entre les deux cousins, une cavalcade résonne dans l’allée. Une course effrénée que n’importe qui saurait reconnaitre dans le clan, tant la scène était quotidienne.

Tansei, l’assistant de Raion, savait se ménager ses entrées. Lancé au galop, une pile de document presque aussi large que ses épaules entrer les bras, le jeune homme qui subissait toute les humeurs possibles de la chef Kamiko arrivait vaillamment dans le sillage de sa terrible employeuse. Il dérape alors, avec une certaine élégance, soulevant un petit nuage de poussière sur son passage avant de tirer une feuille de son fardeau de papier. Il glisse alors l’objet entre les deux visages sur le point de se sauter à la gorge, avec un aplomb qui frôlait l’inconscience quand on connaissait le caractère de cochon de la brune.
 
« Quoi Encore ?
- Il me faut la confirmation pour le budget cinq cent trente-sept de la prévision de Novembre, mademoiselle.
- Va au diable Tansei.
- J’y réfléchirais une fois que tu auras signé ici, je te prie. »

Vaillant, le secrétaire fait apparaitre un pinceau de l’une de ses manches, sans se démonter devant le regard assassin de sa supérieure. Il crut même bon de surenchérir avec un sourire, illuminant son visage stoïque une courte seconde et arrachant un soupir désespéré à l’intendante. Cette dernière, non contente d’avoir une occasion supplémentaire pour exercer ses droits de dirigeante, en profite pour coller le morceau de papier sur la figure du type qui était à l’origine de tous ses malheurs et, après avoir saisi le pinceau, y ajoute sa signature devant l’autre garde qui, n’en pouvant plus, explose de rire de voir la trace imprégner la joue de son collègue.
 
« Et toi, puisque ça te fait tant rigoler, va donc prévenir les membres du Conseil que je ne pourrais pas les recevoir aujourd’hui. J’ai autre chose à faire de plus important. » Adressant un regard à son assistant maintenant satisfait et à la jeune Senju qui venait d’assister à une scène pour le moins burlesque, Raion lâche un énorme soupir et leur fait signe de la suivre en grommelant. « Une volière au-dessus du centre-ville. Sérieusement. Et ce n’est pas leur première demande stupide du style, depuis que Sora est porté disparu. Le vieux doit complètement zinzin pour confondre Konoha avec un. Putain. De. Cirque. »

Le ton, sincèrement las et outré, de la jeune femme fait sourire le secrétaire qui, sans rien dire, s’éclipse durant leur marche, lorsque le petit groupe arrive à hauteur de la gigantesque demeure principale qui sert également de siège aux trois branches. Le bâtiment, ancien, tout en hauteur, semble parfois se confondre avec la végétation luxuriante qui la borde, au point où il était parfois difficile de distinguer le vrai mur, derrière son rideau végétal de fleur et les quelques bannières à l’effigie du clan qui flotte tranquillement à l’entrée. Une entrée qui, par ailleurs, fourmille du passage ininterrompu de membre du clan, aux épaules chargés de gigantesques rouleaux de transport de couleurs diverses et variées. Certains agitèrent leur main en direction des deux jeunes femmes, les plus jeunes s’arrêtant pour dévisager, curieux, l’invité qui se trouvait avec la chef de clan au caractère impossible. Les sourires s’échangent, malgré l’absence de réponse de cette dernière et, bien vite, la courte pause polie se mue à nouveau en préparatif nourri.
 
« Ils préparent la prochaine caravane vers le sud de Hi no Kuni. » L’explication, neutre, trahissait malgré tous les restes d’une tension accumulée depuis le début de la journée. Les épaules, tendues, de la lionne de Konoha la tiraient méchamment depuis leur séance d’hier, et les muscles n’avaient pas pu se décrisper à force de contrariété. C’est peut-être aussi pour cette raison que, plutôt que d’enchainer sur un silence pesant, la leader de la team nouvellement composée dru bon d’expliquer, même à peine, ce qui se déroulait sous les yeux de la petite Senju. « La prochaine fois, ne leur demande pas leur avis, passe. C’était déjà compliqué au moment où j’ai été nommé mais depuis que je suis devenue intendante, ils sont ingérables. » Cette fois-ci, Raion grommelle. « Comme si ça pouvait nous octroyer un quelconque passe-droit d’avoir les chefs de clan qui défilent dans mon bureau à tout heure. » Elle adresse un regard reconnaissant à la jeune femme. « Au moins, tu m’as sauvée d’une après-midi complète à les écouter pleurer dans mes jupes. Comme si je n’avais que ça à faire d’arbitrer leurs sempiternelles disputes de vieux grincheux qui n’arrivent pas à se supporter. Konoha n’a de village ninja que le nom, les chefs de clan sont des gosses. »

La plainte, sincère, tire un sourire mi-figue mi-raison à l’intendante, alors qu’elles continuent à s’enfoncer dans le domaine. Isolées au milieu des arbres, elles atteignent enfin le terrain d’entrainement du clan. La clairière, clairement aménagée, était bordée de fleur de tout genre et couleur, dont le parfum enivrant rendait presque délicat le sol en terre battue et les mannequins d’entrainement déposés çà et là.
 
« Bien. » Raion s’étire et plonge ses mains dans l’ouverture de sa robe, dévoilant sa cuisse sans aucun souci de pudeur le temps de piocher ce dont elle avait besoin. Ressortant deux fioles d’une jarretière brodée, elle les offrit à la vue de son étudiante. « Nous allons nous concentrer sur ceci. Ma première question étant, est-ce que tu sais te prémunir des effets de tes propres techniques ? La seconde, qu’est-ce que tu utilises en temps normal. Et la troisième, comment. »
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« Ferme la, crétin. » se fit entendre la voie de l'intendante au dessus du dialogue de sourds impliquants Homura et le gardien de la porte des Kamiko. Visiblement, Raion semblait d'assez mauvaise humeur. Une matinée difficile ? Visiblement les gardiens très embarrassés d'être ainsi rabaissée par leur chef devant une étrangère n'en menaient pas large. Tandis qu'elle les sermonnait, une quatrième personne arrivât chargée de documents sous le bras. Sans vraiment comprendre le sens de leurs discussions, j'arrivais à deviner ce dont il s'agissait. Le quatrième type devait être une sorte de secrétaire de Raion et en apprenant mon arrivée, l'intendante avait due se hâter de venir ici, mettant de côté des taches administratives importantes.  En plus de devoir gérer son propre clan, Raion devait également s'occuper des affaires de Konoha. Après avoir bien remit son gardien à sa place, ma nouvelle équipière me fit signe de la suivre à l'intérieur du domaine des Kamiko.

Tandis qu'Homura me laissait de nouveau le plein contrôle de moi même, je parcourrais des yeux les jardins des Kamiko. Il s'en dégageait une vrai harmonie et un sens indéniable de l'esthétique bien qu'ils ne valaient pas les jardins des Senju... Enfin c'était une autre forme d'esthétisme. « Une volière au-dessus du centre-ville. Sérieusement. Et ce n’est pas leur première demande stupide du style, depuis que Sora est porté disparu. Le vieux doit complètement zinzin pour confondre Konoha avec un. Putain. De. Cirque. Lâchât l'intendante tant pour elle-même que pour son secrétaire qui nous accompagnât un moment. "J'imagine que les autres clans ont également des requêtes saugrenues... Enfin peut-être pas les Senju puisque nous sommes actuellement sans véritable leader." dis-je comme pour lui répondre. Notre marche nous menât devant un grand bâtiment, siège du pouvoir des Kamiko. Il y avait là de nombreux marchands.

« Ils préparent la prochaine caravane vers le sud de Hi no Kuni. La prochaine fois, ne leur demande pas leur avis, passe. C’était déjà compliqué au moment où j’ai été nommé mais depuis que je suis devenue intendante, ils sont ingérables. Comme si ça pouvait nous octroyer un quelconque passe-droit d’avoir les chefs de clan qui défilent dans mon bureau à tout heure. Au moins, tu m’as sauvée d’une après-midi complète à les écouter pleurer dans mes jupes. Comme si je n’avais que ça à faire d’arbitrer leurs sempiternelles disputes de vieux grincheux qui n’arrivent pas à se supporter. Konoha n’a de village ninja que le nom, les chefs de clan sont des gosses. » Ajoutât l'intendante. Je lui souris poliment. Peut-être devrais-je lui parler de mes ambitions ? Les anciens du clan n'aimaient pas trop que des Konohajin extérieurs du clan se mêle de ses affaires, encore plus les membres d'autres clans. Mais qui était mieux placé que l'intendante pour me conseiller ? Hum... à ce propos, j'aurais aimé m'entretenir avec toi au sujet du clan Senju. Rassure-toi rien qui ne te donnerais plus de soucis que tu n'en a déjà. Mais nous verrons plus tard.

Nous arrivions enfin dans une sorte de petit terrain d'entrainement bordé de magnifiques parterres de fleurs qui ne manquèrent pas d'attirer mon attention, mais je fus ramenée à l'instant par Raion. « Bien. » Dit-elle avant de sortir deux fioles de sous sa robe échancrée. Ce qui, sans mentir, ne manquât pas de faire battre la chamade à mon cœur bien trop sensible aux charmes féminins. Charmes que l'intendante savait clairement mettre en valeur chez elle. « Nous allons nous concentrer sur ceci. Ma première question étant, est-ce que tu sais te prémunir des effets de tes propres techniques ? La seconde, qu’est-ce que tu utilises en temps normal. Et la troisième, comment. »

Je réfléchis un instant, j'avais en effet préparé un poison lors de notre affrontement de la veille. Elle m'avait d'ailleurs révélé durant ce même affrontement qu'elle aussi était adepte de ces mixtures. Il était donc indéniable que Raion pouvait m'apprendre des choses concernant les poisons. "Je n'ai malheureusement pas eus l'occasion d'apprendre à me prémunir des poisons lorsque je les subis. Je ne m'empoisonne pas quand je les prépare c'est déjà pas mal. Mais ... Celui qui m'a enseigné ça, mon frère ainé, est décédé à Baransu et n'a pas pu m'en apprendre d'avantage. Pour les poisons que j'utilise, j'ai mis au point des poisons à base de plantes qui affectent le chakra et la santé de ceux que j'arrive à blesser. Je peux facilement reproduire ces poisons même en combat. En générale je les utilises avec mes Kunaï. Mais je peux aussi les infusés dans mes gardiens pour que leur morsure puisse inoculer le poison. Cependant, comme tu as pu le voir, j'évite en générale de trop approcher mes adversaires. Le poison me sert soit d'arme dissuasive soit de dernier recours. Je laisse en générale mes créations se battre à ma place.

Récapitulatif combat:



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L'art d'être une kunoichi
avec Himiko-chwan ~
« Mes condoléances pour ta perte. »
Un éclair de sollicitude passe dans le regard d’acier de la Kamiko, dont les mains se resserre sur les deux récipients en verre qu’elle tenait. Elle s’attendait à peut-être plus d’émotion devant la gaffe monumentale qu’elle venait de faire, mais aucune larme ne vint ponctuer le discours d’Himiko. Une curiosité pour Raion, qui aurait cru que la proximité des évènements jouerait en sa défaveur, mais qu’importe. Elle choisit, élégamment, de reprendre la conversation là où elle l’avait laissée, pour laisser à sa petite élève l’occasion de reporter ses pensées sur autre chose si d’aventure elle était en train de cacher sa tristesse.
 
« Intéressant, cependant. Je vais donc parfaire ses bases, si tu veux bien. » D’un geste impérieux, la jeune femme désigne les fioles de son élève. « La résistance au poison est essentielle lorsqu’on en manipule, ne serait-ce que pour éviter de s’empoisonner bêtement ou utiliser les effets d’un poison à son avantage en mission. » Son pouce dégoupille la plus fuselée de ses bouteilles et en verse quelques gouttes sur le dos de sa main libre. « Un peu d’art du spectacle permet de simuler certains effets, notamment celui-ci. L’affaiblissement, bien que temporaire, est une carte intéressante à jouer ou à faire penser qu’on joue. »

Tout en parlant, elle range tranquillement ses poisons à leur place, de peur d’en échapper un dans le processus, à mesure qu’elle sent son organisme réagir à l’exposition toxique. Ses gestes, vifs d’auparavant, semblent avoir perdu en vitesse et en précision, tant et si bien qu’elle doit se reprendre à deux fois pour faire glisser la fiole cubique dans son emplacement initial. L’engourdissement, lui, familier, tire un sourire amusé à Raion. Il lui rappelle, en bien plus doux, ses échanges avec Boo sur le bateau des Yotsuki. Plus doux et, surtout, bien moins douloureux ou dangereux pour sa peau : elle se souvenait encore des zébrures causées par les éclairs qui, malgré leur côté hautement esthétique, n’était que difficilement justifiable auprès d’un père attentif.
 
« Bien. Maintenant que les effets sont en place, voici comment on se débarrasse d’un poison de petite envergure. » Joignant ses deux mains devant elle, Raion s’immobilise dans le mudra du serpent et, alors que son chakra s’éveille avec paresse à son appel, une étrange aura verdâtre vient altérer son teint basané. « Le but est de forcer ton organisme à suractiver ses défenses et à purifier l’agent qui l’altère. Pour être tout à fait honnête, je pense que n’importe qui doué en Iroujutsu t’expliquerais les détails bien mieux que moi mais a-t-on vraiment besoin de savoir quel organe est impliqué dans le processus et comment le stimuler au niveau cellulaire ? »

Petit à petit, les effets du poison refluent mais Raion conserve cette façon lente, presque pâteuse, de parler comme si elle était toujours empoisonnée. Elle en joue même lorsqu’elle laisse tomber ses mains, brisant sa technique avec mollesse avant s’étirer pour se donner d’avantage d’énergie. Elle invite alors son élève à choisir la fiole avec laquelle elle va s’entrainer et s’installe tranquillement contre l’un des mannequins d’entrainement pour l’observer.
 
« Il serait également bon d’ajuster ton utilisation du poison. » Meublant le silence et perturbant sans doute la concentration de la Senju dans le même mouvement, Raion se met à réfléchir à voix haute. « Bien sûr, s’en servir systématiquement n’a pas de sens, je suis d’accord, mais pourquoi délayer un avantage tactique à la toute fin, lorsqu’il est le plus susceptible d’être esquivé ? Profiter du relâchement de la victoire n’est pas idiot, mais ça implique de penser qu’on peut être arrêté. Ce qui me chagrine, je dois avouer. »  

L’ombre de sa mauvaise humeur matinale réapparait une poignée de seconde. Elle n’aimait pas envisager la défaite et, aussi sot que cela puisse paraitre, entendre une jeune fille d’environ son âge y être résignée avait quelque chose d’agaçant. La jeune femme était loin d’être sans défense et, dans le même temps, s’avouait peut-être vaincue trop vite en besogne. Il n’y avait, bien sûr, aucune science exacte dans le combat mais il suffisait de prendre son temps et de préparer ses actions pour que la magie opère. Elle l’avait prouvé hier, pourquoi renoncer à cette avancée maintenant ? Le mental était la première étape du combat, si Himiko perdait déjà sur ce terrain, les missions s’annonçaient bien plus rock’n’roll que prévu. De quoi forcer Raion à sans doute aller déterrer leur troisième luron plus vite que prévu. Le cours stratégique reprend alors, tandis que la brune envisage un instant de s’assoir au sommet de l’objet qui lui sert de support.
 
« Tu devrais l’infuser dès que tu es sûre et certaine d’en avoir l’inoculation possible, surtout si tu réussis à les reproduire. Tes créations sont d’excellentes distractions, alors pourquoi ne pas exploiter ce temps gagné ? » Arrêtant son petit jeu de simulation sous l’impulsion de son oisiveté, la jeune femme saute avec vivacité pour poser ses fesses au sommet de la marionnette de bois fixé sur le terrain. Rester debout la parasitait dans sa réflexion, aussi fut-elle ravie de pouvoir s’installer un peu plus confortablement pour continuer cette discussion à sens unique. « Parce qu’en définitive, ça représente des occasions facilement ménageables et hautement récompensée à condition de toucher, et il y a bien des façons de s’assurer un coup direct. »

Son sourire, carnassier, n’annonçait rien de bon. Le style de Raion, tout en démonstration et en provocation, pouvait faire ses preuves mais lui coutait relativement cher. Mais qu’en était-il de celui d’Himiko ? Avait-elle seulement une idée de ce qu’elle voulait être ? De comment elle voulait qu’on se rappelle d’elle, sur le champ de bataille ? La Kamiko n’avait jamais pu s’empêcher d’imaginer les femmes Senju comme une armée de rose, aussi délicate que tranchante pour une âme inattentive et, devant la jeune pousse qu’elle avait sous sa protection, l’intendante ne pouvait envisage de la laisser dans l’ombre. Elle était, à vrai dire, bien trop curieuse de voir comment elle allait éclore et, surtout, d’à quel point ses épines allaient se révéler acérée, une fois qu’elle lui aurait montré la voie. Ou plutôt sa voie.

Récapitulatif de l'entrainement:
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« Mes condoléances pour ta perte. » ajoutât l'intendante sur un ton solennel. Je pouvais comprendre la sollicitude de Raion; Après tout c'était un évènement assez récent. Cependant, je ne me laissais pas emporter par le sentiment de tristesse que ce poignard remuait un peu plus chaque jour depuis l'enterrement. J'étais bien sûre affectée. Cependant en tant que Kunoichi je ne pouvais pas laisser ces émotions me submerger. Peut-être était-ce aussi due au fait qu'Homura n'était pas aussi proche d'Haru que moi. Mes pensées et mes sentiments se mêlant chaque jours un peu plus avec ceux de mon ancêtre. La haine et la tristesse que j'aurais pu ressentir étaient tempérées par la sérénité et l'indifférence de la prestigieuse Senju. "Détrompe toi Himiko. Je suis moins affectée car j'ai déjà côtoyer les shinigamis d'un peu trop prés. Mais je ressent la même tristesse et la même colère que toi. La contenir est important mais... N'oublie pas qu'il t'es permis de te laisser aller." lâchât finalement mon ancêtre tandis que je reportais mon attention sur ma nouvelle sensei.

« La résistance au poison est essentielle lorsqu’on en manipule, ne serait-ce que pour éviter de s’empoisonner bêtement ou utiliser les effets d’un poison à son avantage en mission. Un peu d’art du spectacle permet de simuler certains effets, notamment celui-ci. L’affaiblissement, bien que temporaire, est une carte intéressante à jouer ou à faire penser qu’on joue. » Raion joignait le geste à la parole, s'inoculant le contenu de l'une de ses fioles de poison sur le dos de la main. J'observais attentivement. Les gestes et les paroles de l'intendante semblèrent ralentir de manière drastique. Son poison devait avoir un effet paralysant et faisait effet très rapidement. Quelques secondes plus tard après la réalisation du mudra du serpent qu'elle maintint, le chakra de l'intendante se mit à réagir à la présence du venin. L'aura de chakra prit une teinte légèrement verte. Les explications de l'intendante étaient simplifiés mais n'étant pas spécialiste de l'Iroujutsu moi-même, c'était au final pour le mieux car une explication trop complexe m'aurait parût être une langue étrangère. L'important était de faire réagir l'organisme par le chakra pour que celui-ci rejette naturellement le poison. Bien que simple sur le papier, cela devait être beaucoup plus complexe en réalité. De plus, soit Raion était une excellente actrice, soit le poison avait énormément d'effet sur elle car son état de faiblesse commençât à m'inquiéter. Finalement elle reprit une profonde respiration avant de retrouver son énergie habituelle.

Maintenant que la démonstration touche à sa fin, il était temps de passer à la pratique. Je me saisis alors de la fiole contenant mon poison drainant avant de rependre quelques gouttes sur l'un de mes kunaï. Alors que je me préparais à empaler ma main sur le kunaï empoisonné, Raion reprit la parole dans le but de corriger une de mes erreurs. Prenant en compte le fait que je pouvais reproduire certains poison assez rapidement, je devais utiliser les poisons stratégiquement et pas uniquement en dernier recours. Je ne devais pas avoir peur de gaspiller une dose. Mais au contraire, chercher à inoculer le venin quand mon ennemi est distrait. Il est vrai que la distraction d'une cible fait partie de mes options de combat favorites, l'Oiroke et ses dérivés en sont de très bons exemples. Et utilisé judicieusement, le poison pouvait être une arme redoutable. Mon poison enfin appliqué sur l'arme, je pointais celle-ci vers la paume de ma main.

"Je... J'ai totalement confiance en toi Raion, mais... Si je n'y parvient pas, que faisons nous ? Ce poison drainera mes réserves de chakra... Je ne voudrais pas tomber à cours." Mais l'air sérieux de l'intendante me dissuadât d'hésiter plus longtemps. Bon... Quand il le faut... Je fermais les yeux et d'un mouvement sec et rapide je plantais le kunaï dans la paume de ma main. Serrant les dents, fermant les yeux, je retenais un cris de douleur dans une expression crispée. Mes jambes se dérobèrent alors que je pouvais ressentir le poison couler dans mes veines et détruire mon chakra. D'un mouvement un peu trop sec je lançais le kunaï au loin plus par effet de l'adrénaline qu'autre chose. Tremblante j'essayais de composer le mudra du serpent, mais mon organisme réagissait très violemment au venin. Les veines de mon bras gauche commençait à prendre une teinte violacée. "Ne relâche pas ta concentration Himiko. Cette technique demande que tu maitrise ton chakra." Me dit mentalement Homura. Mais la douleur était tel que je lui répondait en hurlant à pleins poumons. "La ferme crétine d'ancêtre. Aide moi plutôt !" Ni une ni deux, je pliais la volonté de mon ancêtre et une aura de chakra différente de ma signature habituelle se fit ressentir Je n'avais pas pour habitude de provoquer cet état mais sous l'effet de la douleur j'avais laissé tombé mes barrières mentales et forcé Homura à prendre le contrôle. Nous composions alors le mudra du serpent d'un geste vif et l'aura de chakra prit une teinte verdâtre à son tour.

Récapitulatif combat:



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L'art d'être une kunoichi
avec Himiko-chwan ~
C’est sans la moindre trace d’émotion apparente que Raion dévisage Himiko, une poignée de seconde avec qu’elle ne s’empale la main de son propre chef. Elle ne put, toutefois, pas s’empêcher de secouer la tête avec désapprobation en voyant son élève se débattre avec sa blessure. Bravoure et stupidité était, décidément, souvent mal associée. La voyant tomber à terre, la Kamiko ne put s’empêcher de quitter son siège. De quoi aurait-elle l’air si, dès le premier entrainement, elle envoyait la petite Senju à l’hôpital. Un monstre, sans doute et, aux yeux des autres membres de sa famille, aujourd’hui ne serait qu’un jour parmi les autres depuis qu’elle avait pris la tête du clan.
« C’est la première fois que tu t’inocules ton propre poison, n’est-ce pas ? »
Marchant avec une lenteur délibérée, elle parvient finalement à rejoindre l’objet de son attention. Le kunaï, encore ruisselant de sang et de poison, était planté dans l’écorce d’un des nombreux arbres qui abritait l’esplanade d’entrainement, nimbant celle-ci autant de leur ombre que de l’odeur, presque omniprésente, des agrumes. C’est l’afflux, brutal, de souvenirs d’enfance qui l’empêche de réagir aux changements qui s’opérait dans son dos.

La plupart des jeunes recrues de la branche terrain préféraient d’ailleurs mourir que sentir la fragrance familière des fruits pendant leur jour de repos, ce qui en faisait souvent la punition favorite des parents. Raion elle-même se souvenait avoir longtemps fuit l’arôme amer et citronné, synonyme d’une mauvaise journée à venir. Les arbres fruitiers, à la fois malédiction et bénédiction, avait malgré tout, de nombreuse fois, servit de réconfort à des ninjas épuisés par des instructeurs toujours plus sévères. La vraie raison, derrière l’implantation particulière de ces derniers, résidait dans les connaissances médicales de Fugu Kamiko, la dernière fille d’Engen. Petit prodige qu’elle était, elle avait jugé plus qu’avisé de combiner ce qui se faisait de mieux chez les médecins Kamiko : l’efficacité et le sens du style.
« Croquer dans un citron après l’effort chasse les courbatures. Dilué dans l’eau et savouré sur tout une soirée, il nettoie le foie et fortifie les reins en plus de diminuer les casualités causées par l’entrainement. »
Un sourire de dégoût déforme le joli minois de la brune alors qu’elle saisit l’arme, chassant pas la même occasion ce souvenir persistant. Elle détestait le citron du plus profond de son cœur, peut-être même plus que les autres agrumes. Pourtant, il fallait reconnaitre que sa tante avait eu un coup de génie et que jamais, ni les autres ni elle, n’avait souffert des lendemains d’entrainement corsés imposés par son père. Pas à pas, Raion revient vers une Himiko en proie à une fièvre croissante, dont les effets visibles n’avaient malheureusement rien de facile à simuler. Finalement, la jeune femme se résoud à s’assoir face à la jeune fille, le kunaï ayant servi pour l’exercice tournoyant autour de son index.
« Tu es plus prompte à sacrifier ta main qu’à réfléchir à la façon dont tu vas te familiariser avec le poison. »

La remarque est neutre, mais le regard de la brune reste sincèrement sévère. Les mains, pour un ninja incapable de réaliser ses techniques sans les deux, sont essentielles. Pourquoi diable se rajouter une contrainte supplémentaire à un exercice déjà bien complexe ? Si la témérité de la Senju ne faisait aucun doute, il allait sans doute falloir lui apprendre la parcimonie. Et le courage d’assumer ses choix, aussi, pense-t-elle alors que son sixième sens de Senseur lui fait remarquer le changement léger mais certain, dans sa signature de chakra.

Qu’avait-elle dit hier déjà ? Une entité, ancienne du clan Senju. L’avis de l’intendante à ce propos était partagé. Réalité ou trouble psychologique, la réponse n’avait, en définitive, d’intérêt que si cela devait, à l’avenir, constituer une menace de près ou de loin à la survie de l’équipe. De ce fait, Raion avait bien vite statué sur une évidence : elle s’en contrefichait. Elle n’avait que peu d’intérêt pour l’histoire des mudras et, depuis quelques temps, sa véritable obsession pour le clan de son élève s’était éventée derrière le sourire charmeur d’un certain Sunajin, de quoi entériner toute volonté d’investiguer l’étrangeté que représentait Himiko, aux yeux du monde. Si on lui posait la question, elle ne nierait pas le savoir mais n’estimait pas qu’il était nécessaire de s’en inquiéter outre mesure, tant que la jeune fille ne semblait pas elle-même y trouver une forme de facilité ou d’échappatoire à ses responsabilités.
« Plus que t’en débarrasser pour le moment, concentre-toi sur ce qu’il fait. Connaitre les effets théoriques ne suffit pas à se prémunir des effets, tu dois savoir ce qu’il rajoute ou ce qu’il enlève de tes capacités, comme s’il s’agissait d’une extension de toi-même. Ensuite, traite le comme tel. Laisserais-tu une crampe gêner ta mission ? » Un sourire de connivence ponctue sa question rhétorique, alors qu’elle reprend sa tirade. « Je suis sûre que non. Alors trouve-le et, à ce moment-là tu pourras utiliser la technique correctement. Mais il faut prendre le temps de le chercher, quitte à ce que ça ne fonctionne pas aujourd’hui. » Plantant finalement le kunaï dans le sol devant elle, Raion croise ses bras sous sa poitrine, observant son élève en proie à la douleur avant de considérer le contenu de la petite fiole qu’elle venait de vider. Poison drainant hein ? Ça lui plaisait bien, il faudrait qu’elle lui en demande la recette, quand elle aurait fini de se débattre avec sa résistance. « Si un jour ne suffit pas, nous recommencerons demain, et ainsi de suite. Ce n’est pas le temps qui nous manque, en temps de paix, juste la patience et la persévérance. » Deux qualités dont la chef de clan Kamiko usait et abusait volontiers pour parvenir à ses fins. « Maintenant, recommence Himiko. » Elle lui tend à nouveau la fiole et le kunaï dont elle vient de se servir, avec un demi-sourire de mauvaise augure. « Sans tricher. »
Pour appuyer son affirmation, la lionne de Konoha réunit ses mains dans un nouveau mudra et concentre son chakra au niveau de ses yeux, dont l’éclat d’acier se met à luire d’une aura bleutée discrète.

Récapitulatif de l'entrainement:
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Je pouvais le sentir glacer le sang dans mes veines. Tel une frisson intérieur, le poison dévorait mon chakra. Cette sensation avait finit par surpasser la douleur infligée par ma blessure à la main. Je me maudis intérieurement d'avoir agis sans réfléchir. une simple coupure au doigt aurait suffit. Mais non, il avait fallut que je me transperce la main jusqu'à l'os. Silencieuse, Homura s'était contenté d'agir. Mais je pouvais sentir ses reproches. J'avais beau me dire intelligente et sage. J'avais agis comme une gamine. Ce fût finalement grâce à Homura que le poison fût éliminé de mon corps. « C’est la première fois que tu t’inocules ton propre poison, n’est-ce pas ? » me dit Raion d'un air désapprobateur. Epuisée et honteuse, je baissais les yeux sur ma blessure. Elle n'était heureusement que superficielle et serait soignée demain. Mais je n'étais pas une guerrière assez accomplie pour faire abstraction de la douleur. J'étais même plutôt du genre douillette... D'où ma préférence à éviter le combat au corps à corps. Raion me tournât le dos. L'avais-je déçue ? Elle s'attendait surement à beaucoup mieux de ma part.

"Le poison est une chose dangereuse Himiko. Il faut que tu fasse attention quand tu l'utilise. Car si ses effets sont destinés à ceux que tu combats. Tu n'es pas à l'abris de t'empoisonner toi-même." Le souvenir de ces mots prononcés par Haru lors de nos premiers entrainement me frappât comme un nouveau reproche. J'avais même oublié de suivre une consigne de base. Une leçon que tout ceux qui utilisent le poison connaissent. Pris par la honte je laissais Homura libre d'agir de nouveau. Celle-ci me laissât reprendre le contrôle de mon corps. "J'ai agis parce que tu nous a bêtement mises en danger. Mais la prochaine fois que tu me contraint comme ça je te jure que je ne te laisse plus reprendre le contrôle. Il n'y a rien de plus désagréable de voir sa propre volonté se faire plier comme tu me l'a fait. Je t'avertis que la prochaine fois ça se passera différemment." Je pouvais comprendre la colère de mon ancêtre. Je n'avais pensé qu'à moi sur ce coups là. Raion finit par revenir vers moi et s'assit face à moi. Elle tenait mon kunaï sanguinolent encore couvert de poison. « Tu es plus prompte à sacrifier ta main qu’à réfléchir à la façon dont tu vas te familiariser avec le poison. » Me dit-elle sur un ton sec et sévère. "Je... J'ai agis sans réfléchir. J'en ai même oublié des règles de bases quand on apprends une technique... Ne pas présumer de sa propre résistance."

« Plus que t’en débarrasser pour le moment, concentre-toi sur ce qu’il fait. Connaitre les effets théoriques ne suffit pas à se prémunir des effets, tu dois savoir ce qu’il rajoute ou ce qu’il enlève de tes capacités, comme s’il s’agissait d’une extension de toi-même. Ensuite, traite le comme tel. Laisserais-tu une crampe gêner ta mission ?  Je suis sûre que non. Alors trouve-le et, à ce moment-là tu pourras utiliser la technique correctement. Mais il faut prendre le temps de le chercher, quitte à ce que ça ne fonctionne pas aujourd’hui. » J'avais écouté ma sensei comme une enfant qui aurait fait une bêtise... Non je m'étais précipitée... Mais je ne suis plus une enfant. Fermant les yeux, je pris un moment pour calmer les battements saccadés de mon cœur avant de me relever face à l'intendante. Je plantais mon regard émeraude dans les iris d'acier de l'intendante. Une nouvelle lueur sage et réfléchis dans le regard. Dans une posture digne et assurée, j'écoutais les instructions de ma professeure. « Si un jour ne suffit pas, nous recommencerons demain, et ainsi de suite. Ce n’est pas le temps qui nous manque, en temps de paix, juste la patience et la persévérance.  Maintenant, recommence Himiko. » ajoutât Raion en me tendant la fiole du poison paralysant dont elle s'était servit et mon kunaï avant de conclure par « Sans tricher. »

Cette dernière remarque me mit le doute. Avant que je réalise. C'était Homura qui avait réalisé la technique... Pas moi. J'avais simplement abusé des capacités de mon ancêtre. Je n'avais en somme rien appris. Et Raion l'avait remarqué. Je gardais mon sérieux. Cette fois ce ne sera que moi. Je repris mon Kunaï avant de le nettoyer avec un chiffon et le ranger. Puis je me saisis de la fiole du poison de Raion. Si je ne me trompais pas. Le poison qu'avait utilisé Raion ne nécessitait pas de blessure pour être appliqué. Du moins ma sensei s'était contentée de l'appliquer sur le dos de sa main. Après avoir débouchonné la fiole, je versais quelques gouttes sur le dos de ma main avant de fermer les yeux. Je me concentrais sur mon organisme, sur mon chakra. Je devais détecter le venin, le repérer dans mon organisme. Comprendre son action, son effet. À mesure que je me concentrais, mon chakra commençât à émettre une aura bleutée. Je ressentais alors mon organisme ralentir comme si j'étais fiévreuse. Sur mon front perlait des gouttes de sueur Le poison avait une action rapide. Il agissait sur mon corps, sa résistance, sa puissance. Il cherchait à les diminuer, à amoindrir mes aptitudes physiques. Son action n'était pas aussi perturbatrice que mon poison drainant. Calme et sereine, je composait le mudra du serpent avant de le maintenir. Ma respiration se fit plus lente. Plus profonde... Je relâchais tout mes muscles, éclipsant mes pensés, faisant le vide en moi. L'aura de chakra devint peu à peu verdâtre à mesure que je ralentissais l'action du poison sur mon organisme.

Récapitulatif combat:



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L'art d'être une kunoichi
avec Himiko-chwan ~
Le deuxième tour de l’entrainement paraissait plus encourageant mais il n’y avait, en définitive, pas grand-chose à faire pour la Kamiko. Elle reste donc assise près de son élève, sans guère plus rien ajouter, les yeux fixés sur le flux de chakra qui se déforme et se reforme devant elle. Les ondulations d’énergies, caractéristiques de la concentration d’un ninja sur sa manipulation, s’affolent avant de brutalement se ralentir sous l’inflexion du poison que la jeune femme venait de s’inoculer. L’exercice commençait donc réellement pour la petite Himiko, qui n’était pas au bout de ses surprises de la journée. Raion, elle, décida donc de profiter de ce temps pour étudier tout son saoul les restes de poison qui gisaient dans la fiole presque vide de son élève.

Saisissant le récipient en verre, elle avise de la couleur bleutée qui, finalement, ne pouvait que lui faire penser à celle du chakra qui dansait un peu plus loin, dans un coin de son regard. Le mouvement du liquide en fait même évoluer les nuances, ce qui laisse l’intendante un instant perplexe. Qu’avait-il été utilisé dans la composition pour créer ce léger effet ? Le fil créé à partir du liquide conserverait-il cette propriété ? Elle espérait que oui et, brutalement, fut prise d’une violente envie de mettre la main sur la recette pour vérifier cette intéressante possibilité. Peut-être même en créer une véritable ligne de kimono d’été, avant que la saison ne se termine. Un sourire éclaire les prunelles grises de la tisseuse, alors qu’elle débouche la fiole pour la renifler.

Là où elle se serait attendue à quelque chose de mentholé ou même d’iodé, le poison avait une odeur étrangement neutre, presque inoffensive, semblable à celle du coton. Nouvelle curiosité pour la Kamiko qui, jette un œil distrait à l’avancement de son élève, avant de se replonger dans sa recherche. Qu’est-ce qui, dans la composition, pouvait donner à la fois cette odeur et cette couleur iridescente ? Une réaction chimique interne peut être ? Est-ce que le changement de nuance de bleu impliquait un changement d’aromate ? Raion secoue la bouteille une nouvelle fois, balayant aussitôt sa question dans un étrange mélange de frustration et de déception. Pas de nouvelle senteur à ajouter à la liste de ses révélations du jour. Peut-être que la recette qu’elle cherchait était plus simple qu’elle ne le pensait.

Il ne lui restait, en définitive, plus qu’à goûter pour espérer avoir une meilleure idée de ce qui pouvait enter dans la synthèse du poison drainant mais s’abstint pour se reconcentrer sur Himiko, en proie à l’effort intense de se débarrasser du nouveau corps étranger qu’elle venait de s’inoculer. Allait-elle s’en sortir sans recourir au secours de cette deuxième personnalité ? C'est la question qui lui envahit la tête, alors que, malgré elle, elle continuait à renifler l'odeur de propre émanent du cadavre de la fiole de poison qu'elle tenait fermement dans sa main droite, à quelques centimètres à peine de ses lèvres.

Récapitulatif de l'entrainement:
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Bien que mon esprit n'ai pas totalement assimilé l'utilisation de la technique, mon corps lui l'avait mieux comprise. Tout n'était qu'une question de maitrise du chakra. Certains Irou-ninja étaient spécialisés dans cet art et pouvaient soigner des maladies ou des blessures graves. Cette technique devait s'inspirer de ce genre de procéder. Le poison avait un effet perturbateur sur l'organisme et donc sur le chakra. En parvenant à maitriser et calmer le chakra il était donc possible de se prémunir des effets de ce poison comme de beaucoup d'autres. "C'est plus ou moins comme ça que ça fonctionne. En réalité c'est un peu plus complexe que cela. Un spécialiste en irou-jutsu doit posséder une parfaite maitrise de son chakra. Dans ton cas tu cherche seulement à te prémunir des effets d'un venin. Une technique qui est certes peu commune mais pas si complexe que cela à maitriser. On est bien loin de faire de toi une spécialiste en Irou-jutsu." Me dit Homura sur un ton de reproche alors qu'elle apparaissait assise sur le mannequin de bois... Bien que je sois la seule à pouvoir remarquer sa présence.

Au bout d'un moment, le venin finit par se dissiper sous l'effet de la technique. Mais maintenir cette technique était très épuisant. Quelques gouttes de sueur coulaient sur mon front. Fruit de la chaleur ou de l'effort, toujours est-il que c'était fatiguant. C'était un exercice dont je n'avais pas l'habitude. Les techniques de métamorphose ou celles de Mokuton me paraissaient bien plus simple à utiliser que celle-ci. Mais les nombreuses utilités de cette technique justifiaient à elles seules la difficulté de cet entrainement. Une fois certaine de ne déceler plus aucune trace de venin en moi, je relâchais lentement ma concentration. Je voulais être sûre de ne laisser aucun résidu du poison dans mes veines. L'aura verdâtre autour de moi se fit plus pâle avant de retrouver sa couleur d'origine puis de disparaitre peu à peu. Contente de moi, je relâchais le mudra avant d'ouvrir les yeux.

Raion se tenait debout devant moi. Elle semblait étudier la fiole du poison drainant, observant sa couleur, sa texture, son odeur. Rien qu'en la regardant, j'étais certaine que l'intendante était une spécialiste des poisons bien plus accomplie que moi. Mais je ne me laisse pas éblouir pour autant. En persévérant, moi aussi je serais un jour une Kunoichi accomplie. Voyant que l'intendante n'arrivait pas à déterminer l'origine du venin, je souris avant de me relever. "C'est un mélange de pétales de Volubilis bleu et de sève de cotonnier. Les pétales sont réduits en poudre avant d'être mélangés à la sève. Le dosage doit cependant être exacte pour atteindre ce résultat autrement l'action est moins puissante ou plus lente, voir quasiment inoffensive. dis-je en m'approchant de l'intendante. "La particularité de ce mélange et son manque d'odeur atténué par la sève. Ainsi il est difficile à repérer."

... Raion, il y aurait quelque chose dont j'aimerais m'entretenir avec toi. Cela concerne le clan Senju. C'est peut être un peu tôt, mais... Bon voilà, tu dois être au courant que le clan Senju est actuellement sans dirigeant depuis le décès de Naoshige. Je..." Je fermais les yeux. Dois-je vraiment lui en parler ? Suis-je seulement digne de me présenter comme nouvelle dirigeante ? "N'hésite pas Himiko. Tu es autant digne que n'importe quel autre Senju. Tu as au moins le cran d'y prétendre." Me dit Homura mentalement. Je repris une grande respiration avant d'enchainer. "Lorsque j'en aurais la possibilité je vais me présenter pour remplir ce rôle... Celui de chef des Senju. En tant qu'intendante et chef du clan Kamiko, pourras-tu appuyer ma demande ?" J'avais retrouvé mon air volontaire et n'avais pas lâcher l'intendante du regard. Je voulais lui prouver ma détermination et le sérieux de ma demande.

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L'art d'être une kunoichi
avec Himiko-chwan ~
De la Volubilis, mais bien sûr ! La plante, vivace, était connue pour sa jolie déclinaison de couleur bleu à pourpre et était, bien souvent, difficile à déloger une fois planter. Réduite en poudre et conjuguée à la sève et un peu d’eau pour en faciliter l’application, c’était le phénomène de mélange par le mouvement qui venait créer cet intéressant changement de couleur. Sans le savoir, Himiko venait de lui fournir de quoi égayer ses prochaines heures à l’atelier de couture et, potentiellement, un nouveau chef d’œuvre à son actif. Il ne lui resterait plus qu’à prendre le temps de synthétiser le poison et en comparer les dosages avec la jeune fille. Sans doute ferait-elle ça cette nuit ou la suivante, avant de devoir revêtir ses multiples casquettes de femme bien trop occupée à son goût. La pensée, stimulante, de ses recherches nocturnes à venir se retrouvent soudainement éclipsées par l’évolution de la discussion.

De sincèrement passionnée par ce qu’elle vient d’entendre, le visage de Raion évolue bien rapidement vers son traditionnel masque de neutralité que seul l’éclat gris de son regard vient perturber. Naoshige. L’hésitation de la jeune Senju était touchante mais sa question elle, était prévisible. Pour la Kamiko dont l’ancienne obsession pour le clan de son élève l’avait poussé à en étudier les us et coutumes avec grand intérêt, il y avait une certaine félicité de s’entendre formuler ainsi les choses et, en même temps, une certaine pointe d’humour. Après avoir renoncé à s’emparer du Kekkai Genkai du clan à son avantage pour le sien, voilà qu’on lui demandait de soutenir la génération suivante. Décidément, Himiko ne manquait pas de ressource mais peut-être devrait-elle apprendre à ne pas confondre ambition et précipitation ? La question posée, elle, était épineuse. La jeune femme ne souffrait pas de l’aider mais était-ce bien judicieux de sponsoriser son élève qui voulait prendre la tête d’un des clans les plus anciens et les plus fiers du village ?  

« Non. » La réponse, aussi bien pour elle que pour la jeune fille, était soufflée avec la douceur maternelle d’un refus bienveillant. « Je comprends pourquoi tu me le demandes mais si tu veux devenir chef de ton clan, il faudra te prouver par toi-même. Je doute que les Senju se plie simplement à une recommandation de quelqu’un d’extérieur, toute intendante qu’elle soit. »


D’un geste peut-être un peu trop chaleureux, elle ébouriffe la tignasse vert sombre de son élève, retenant un sourire amusé devant son visage résolu. C’était mignon, quelque part, de voir que déjà, Himiko la respectait assez pour lui demander son appui politique, mais que dirait-elle, si elle savait que la brune n’avait jamais souhaité être chef de son propre clan, bien au contraire même ? Avait-elle ne serait-ce qu’une seconde réfléchie à ce qu’impliquait les responsabilités du poste ? Brutalement projetée en arrière, elle revoit son cousin Kensai, quand ils étaient plus jeunes. La Senju avait ce même regard, plein d’ambition et d’espoir, comme à chaque fois que tous les deux s’étaient secrètement échangés leur projet d’avenir. L’image, précieuse, de la petite bouille de conquérant albinos de son cousin se superpose aux traits doux et hardis de sa cadette, dans un mélange attendrissant et pourtant si douloureux à la fois. Le temps les avait rattrapés tous deux et, tout aussi cathartique qu’était la petite frimousse résolue de son élève, Raion ne pouvait éclipser le fait que leur futur leur avait échappé. La jeune femme embrassait contre son grès le rêve de son meilleur ami, creusant un peu plus le fossé colossal qui existaient entre eux depuis qu’il était parti du clan en compagnie de sa mère.

Un instant, le regard toujours si limpide de la Kamiko se trouble, à mesure que les souvenirs remontent, la poignardant avec la force d’une plaie à vif et mal cicatrisée. La main de l’intendante retombe et, avant que la mine attentive de son élève ne flétrisse, elle reprend.

« Un chef de clan ne doit se battre que pour les siens. Toujours, dans toutes tes décisions, tu devras faire passer les Senju avant toute chose. Il te faudra parfois dire non à Yuriko et à moi-même, si tu juges que la tâche met en périls les tiens. » Elle marque une pause, brève, le temps de s’humidifer les lèvres, avant de poursuivre. « Tu ne peux pas te reposer sur moi, parce que ce sera vu comme une faiblesse. Pire même, on pourrait te refuser le poste, même si tes accomplissements sont indéniables, de peur que tu ne sois qu’une marionnette à ma solde. » Alors que la jeune fille fait mine de vouloir répondre, Raion l’arrête d’un geste. « Aussi absurde que ce soit, c’est ainsi que les gens le percevront. L’opinion des autres est une des clés majeures qui peut te permettre de franchir les marches qui te séparent de la position. Tu devras être, ou à défaut paraitre tout ce que les Senju attendront de toi et les incarner sans flancher devant les autres. Et tu n’auras personne pour t’aider si tu te trompes, ni pour te soutenir le plus souvent. »


Et c’était elle, la moins appréciée, qui parlait d’opinion. Combien de fois avait-elle maltraité, en long en large et en travers, ses cousins par son mauvais caractère ? Souvent. Parfois même si souvent qu’elle s’était bien vite retrouvée solitaire, plus jeune. Pourtant, la voilà chef de clan, non pas par choix mais par élection. Son père l’avait bien eu et, bien plus encore, c’était peut-être là la meilleure façon de se venger de toutes ses années à les faire tourner en bourrique. Malgré tout, Raion était plus que consciente de la raison principale de son arrivée à la tête du clan et, l’ironie n’en était pas moins profonde. Quitte à devoir se farcir une tempête faite femme, autant que ce soit les autres qui en affronte les changements d’humeurs, s’ils cherchaient des noises aux Kamiko. Encore une fois, si Himiko savait à quel genre de bras de fer interne elle pourrait avoir affaire, nul doute qu’elle aurait déjà pris ses jambes à son cou avant même d’envisager demander de l’aide à la brune.

« Etre déterminée est le premier pas, mais es-tu prête pour la suite ? As-tu réfléchis à comment était tes prédécesseurs et à communs tu veux être toi-même, pour les autres ? Qu’est-ce qui fait de toi, parmi tous les Senju, l’unique candidate digne d’intérêt ? » Elle énumère ses questions, comptant sur les doigts de sa main libre alors qu’elle rendait la fiole de poison à la jeune fille. « Une chance, cependant, que rien ne m’empêche de t’entrainer à ça et de te permettre de ne devoir ta réussite qu’à toi-même. »


Un rictus en coin répond au changement d’expression d’Himiko. Avait-elle seulement la moindre idée de ce qu’il l’attendait ? Si elle avait énoncé quelques exigences possibles, celles de la Kamiko allaient bien au-delà de ça. Il faudrait qu’elle excelle partout, même là où on l’attendrait le moins et, par-dessus tout, qu’elle se débarrasse de sa vilaine habitude de se réfugier derrière son ancêtre dans les moments de doutes. Un long chemin semé d’embuche qu’elle venait de considérablement compliquer en demandant de l’aide à Raion, mais il était trop tard pour faire marche arrière. L’ironie de la situation elle, n’échappait pas à l’intendante. Chef de branche par mérite, Chef de clan par contrainte, Intendante par profit personnel, bientôt épouse de Sunajin par ambition. Tant d’étiquettes contradictoires qui ne faisait que s’accumuler au fur et à mesure du temps et qui rendait le rêve si pur d’Himiko presque enfantin. Kensai, s’il avait encore le courage de croiser sa cousine, en aurait volontiers ris de la voir prendre le rôle de mentor pour un poste qu’elle détestait de toute son âme. Pourtant, la lionne de Konoha y trouvait un intérêt très personnel, à l’avenir. Si Himiko se retrouvait au conseil des clans, quand bien même de future disputes étaient inévitables, elle n’aurait plus à supporter les vieux Senju bougons dont la perte de Naoshige rendait les caprices parfois difficiles à satisfaire.

« Tu es libre de venir voir comment je travaille, mais je te conseille de bien réfléchir à tout ce que je viens de te dire, Himiko. Devenir chef de clan est un rêve difficile, qu’on n’atteint pas toujours malgré nos efforts. »


A ses mots, le cœur de Raion se pince et elle ferme les yeux une courte poignée de seconde pour dissimuler le regret, immense qui l’habite. C’est ce moment précis que choisi Tansei pour apparaitre à l’orée de l’esplanade d’entrainement, le visage rouge et essoufflé d’avoir vraisemblablement dû courir pour venir jusqu’ici, un épais rouleau sous le bras. Habituée à reconnaitre le pas de son assistant, la Kamiko pose son regard sur l’objet qu’il transporte et se met à grimacer en reconnaissant le symbole du clan Inuwashi. Les kamis seules savaient pourquoi le vieux fou persistait à la harceler de la sorte, la jeune femme n’ayant plus qu’un faible espoir qu’il ne s’agisse pas de son idée saugrenue de verrière gigantesque. Avec le soupir résigné de quelqu’un dont la tranquilité venait de prendre la poudre d’escampette, Raion se retourne vers la petite Senju, dans un sourire chagriné.

« Terminons-en là pour aujourd’hui. Nous reprendrons demain matin au domaine Senju. Ce sera sans doute plus simple, si nous voulons faire un peu de chimie. »




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