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One Step Behind...

Nozomo Yukio
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Fiche du Ninja
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One Step Behind... Dim 7 Fév - 20:47
Nozomo Yukio


One Step Behind...


La posture du porc-epic



La défaite contre Kalida m’avait, quand même, un peu retourné, sans mauvais jeu de mot. Pas que j’étais mauvais perdant, mais dans mon lit je tournais et me retournais pour comprendre ce que j'aurais pu faire de plus. Elle m’était supérieure sur bien des points, mais j’avais commis des erreurs. De grosses erreurs et même si c’était un combat amical, les mêmes erreurs auraient pu conduire à ma mort. Alors, je pris la décision de faire la seule chose raisonnable que pouvait faire un ninja en pleine remise en question…

Casser la gueule à des gens.
Encadré, toujours.

J’étais revenu sur le lieu du crime : Le domaine Akayuki, où j’avais connu la défaite, mais qui restait un endroit de pari sur des combats. Me confronter à des adversaires était la seule solution possible pour trouver mes failles et me redonner un peu confiance en moi. Il fallait noter que je n’étais pas à plaindre, je ne me pensais pas nul pour autant, mais perdre obligeait à s’interroger sinon on n'avançait pas. En début d’après-midi de cette douce journée, je m’avançai sur le terrain des combats. Il faisait beau, le soleil du désert tapait à son habitude bien fort sur nos têtes et, sans le marché qui accueillait un vaste public, les seules personnes présentes étaient des gens comme moi. Des fous furieux ? Non, non… Des gens qui voulaient se battre, c’est tout. Encore une fois, je passais la queue comme si de rien n’était et quelques voix s’élevaient dans mon dos pour me le faire remarquer :

- Eh ! Ça va ! Je suis pas là pour attendre mon tour comme un gland. Si vous avez un problème venez me le dire en face, dans l’arène. Ma réponse avait plu aux organisateurs qui voyaient en moi une attraction pour attirer les paris, les autres compétiteurs me voyaient avec une cible sur le front. « Tant mieux, venez me chercher ».

Je me plaçais au centre du terrain, posant mon katana par terre : Un échauffement s’imposait pour un bon entraînement. Un petit combat en utilisant uniquement mes poings était de rigueur. Bien vite, quelqu’un m’avait rejoint pour s’expliquer sur mon comportement de gros con. Il n’avait pas vraiment saisi ma stratégie, car il m’apostropha comme si j’étais vraiment là pour parler… Dommage. Sans parler, je lui fis un petit signe pour lui indiquer de la fermer sous la forme de mon majeur pointé vers son visage : Une technique de Honoka-Senseï. Piqué dans son orgueil, mon interlocuteur arrêta de vouloir communiquer et amena les gestes aux paroles sous la forme de jabs rapides visant mon nez. « Comme c’est sournois de vouloir me le casser ». Sans vouloir contre-attaquer, j’esquivai pour échauffer mes jambes et les articulations de mon corps par des petites rotations. En parallèle, la nuque était mobilisée un minimum. Une fois convaincu que ces parties du corps étaient huilées comme il fallait, je m’attaquais à échauffer mes bras en lui donnant des petits coups dans le ventre et le sternum. L’homme n’était pas au niveau d’un juunin. Le défi était qu’il ne me toucha pas et, finalement, il ne m’atteignit jamais.

- Au moins, je sais encore esquiver, c’est déjà ça. Murmurant juste pour moi, avant d’appliquer un uppercut sur son menton et de l’étaler.

Le regardant un moment, allongé par terre, avant de l’aider à se relever de manière virile : Une main tendue qu’il prit un gros instant à accepter. Le laissant partir, je déclarais aux autres concurrents :

- Quelqu’un d’autre veut ma peau ? Cette fois, je sors le sabre donc attention aux civils ! À côté, je jetai un sourire un peu méprisant pour ne jamais me départir de cette aura de personne détestable. Il fallait un peu les motiver, bon sang !

Un homme releva le défi, armé d’un gigantesque katana. Un nodachi, si je me rappelais bien le nom. Une arme qui manquait de finesse, mais la portée compensait le manque de subtilité. L’utilisateur, en face de moi, était à l’image de son arme. Une aura de brutalité et de violence l’entourait. Je devais me méfier de lui, déjà car il n’était pas à main nue, et surtout : Il avait de l’expérience dans le combat, c’était pas le péquenaud moyen.

Sans parler, il dégaina et engagea le combat par un coup latéral, allant de droite à gauche. Il ne visait pas ma tête, mais mon tronc. Il voulait ouvrir mon ventre ou quoi ? J’esquivai en reculant et il continua en réarmant son bras de garde, pivotant sa prise pour repartir sur un coup latéral partant de la gauche. « Deux coups équivalent, c’est quoi son but ? ». Reculant encore, toujours pour ne pas bloquer ou subir le coup, je compris aussitôt son stratagème : Un nouveau changement de prise, plus rapide cette fois, l’amena à faire un troisième coup identique.

- Tu me prends vraiment pour un bleu, c’est ça ? Un murmure à son adresse, alors que je bloquais son coup la lame vers le sol, le coude de mon bras droit plié dans un angle étrange devant mon visage.

Je consolidai l'amortis du coup en reposant le plat de ma lame contre mon épaule. J'accusais le contre-coup, lui souriant avant de casser l'angle de mon membre supérieur pour venir taper du bout de mon katana la main de mon adversaire… Il recula illico face à la légère douleur de l’entaille. D’une voix plus forte, je lui annonçai :

- Je connais le rythme des combats, tu accélères pour me désarçonner et me pousser à reculer jusqu’à être déséquilibré, mais en me fonçant constamment dessus ton appui perd en solidité et donc tu manques de force. J’ai pu bloquer facilement ton attaque avec ça.

Saisissant mon sabre, je passai à l’attaque. Je connaissais mieux le fonctionnement d’une lame que le nom de ce gros truc : Plus on s’éloignait de la base, plus la force appliquée était forte sur le bras de la cible, alors… Plus le sabre était long, plus il était facile de mettre en difficulté celui qui le tenait.

- Tu vois, le Nodachi est une arme très offensive et si tu ne m’avais pas foncé dessus comme un débile, j’aurais pu être embêté, mais une fois que je passe à l’attaque et que tu dois défendre… Une attaque descendant de mon angle supérieur droit sur la pointe de sa lame le poussa à suivre mon mouvement à cause de la force appliquée. Un coup d’épaule et le voilà lâchant son arme en reculant. C’est plus la même chose-là.

La pointe de mon katana titilla sa glotte quand enfin j’annonçai que le combat était fini, j’avais autre chose à faire que d’affronter des gros bonhommes qui tenaient une lame juste pour faire plus brutal. Regardant autour de moi, je fis un petit signe pour inviter un nouvel adversaire. Plus vraiment envie de jouer le type arrogant, les deux combats étaient médiocres : J’avais presque envie que Kalida soit là pour un vrai challenge.

Le type qui se présenta face à moi me fit douter de cette envie. Là où le mec au nodachi avait une aura brutale, lui avait une attitude zen alors que je sentais qu’il était tout sauf tranquille. « Un vrai combattant alors ? »

- Bonjour jeune homme, je crois comprendre que vous vouliez un combattant pour vous expliquer les bonnes manières ? Du second degré. Il avait compris mon jeu et jouait avec les faux-semblants.

Ses yeux bleus fixés sur moi perçaient mon attitude vaseuse. Le scrutant lui aussi, j’arrivais à lui donner un âge : Une quarantaine d’année, bien portant. Encore solide et vêtu d’un vêtement simple, noir, avec un baluchon sur le dos. « Un voyageur ? ». Ses cheveux noirs, en chignon, donnait un effet déstructuré qui me plaisait bien, il avait l’air d’un vrai samouraï. Le katana à sa ceinture aidait beaucoup.

Le "voyageur":

Il n’était pas là pour rigoler, tant mieux : Moi non plus.

- Vous savez, monsieur, je ne cherche qu’un défi convaincant pour me sortir du morne quotidien de ninja. Un sourire barré mon visage, j’étais content. J’étais même heureux. En face de moi, il souriait amicalement, d’un air plus léger que moi qui bouillonnai littéralement au vu de l’affrontement.

- Je crois que je peux vous offrir ce type d’expérience. Quelle classe ! J’avais vraiment affaire à un type d’un autre acabit que les rigolos d’avant.

« Calme-toi, tu l’admires, c’est cool, mais n’oublie pas que tu dois mériter son respect, et sans doute qu’il est plus difficile à gagner que juste avoir l’air cool ». J’étais un garçon facile, un peu de classe et je devenais une fan-girl. “Un peu de retenue, Yukio !”

Sans parler, je joignis mes pieds, droit comme un piquet, et fis un salut en pointant ma lame vers le ciel pour ensuite la ramener vers le sol. Mon vis-à-vis opta pour un salut plus pudique : Sortant son fourreau, il me le tendit, la main au milieu du réceptacle, et baissa la tête d’un air pieux. « Un moine guerrier ? ». Tirant sa lame, il prit une pose plus guerrière qui me ravit. Face à un adversaire de cette envergure, même si je ne savais rien de lui, je pris automatique une garde type du kenjutsu :  Jōdan no Kamae. Le sabre est tenu au-dessus de la tête, lame pointant vers le haut, prêt à frapper de haut en bas. Dans cette position, difficile de s’approcher sans subir un coup. Une bonne défense face à un type dont je ne connaissais rien de son style. Lui, d’une façon qui me heurta un peu, opta pour une garde qui n’en étais pas vraiment une : Le pied droit devant, la garde très basse. Il ne pouvait pas frapper dans cette position, c’était une garde défensive.

« Bon bah on se méfie l’un de l’autre ». Il avait dû me voir combattre rapidement contre monsieur Nodachi, il savait que je ne rigolais pas et que mon katana me servait vraiment. Il demandait plus à voir. J’allais le servir sur un plateau. Calmement, je m’avançai vers lui. Nous étions proches d’environ cinq mètres, je couvrai cette distance en marchant avant d’accélérer sur les deux derniers. Frappant vers le bas, pour le faire réagir, j’attendais de voir son esquive avant d’opérer un second mouvement : Il connaissait sans doute ma garde, mon attaque était prévisible, mais l’objectif était de voir comment il bougeait. Le rythme était important. Zen comme si une légère brise l’effleurait, il fit un pas de côté pour m’appliquer un coup de manche dans le dos et reprendre un peu de distance.

« Bon, c’est pas le genre de chose que j’attendais ». C’était même un peu vexant. Dans le public, on pouffait comme jamais face au gros con qui se faisait humilier gentiment après avoir fait la leçon à un autre type. Un autre coup, cette fois latéral, et mon adversaire reculait pour me mettre finalement un petit coup du plat de sa lame sur la tête, avant de reculer encore une fois. L'étranger me punissait comme si j'étais un enfant.

Un enfant ?!

Il me regardait fixement, le regarde un peu vide. Attendant ma prochaine attaque avec un calme olympien. Aucune impatience, aucune nervosité... « Limite, il se fait chier ». Saisissant le tantô à ma ceinture et l’agrippant avec la lame dans l’intérieur de la main, je repris le combat : Je n’allais pas me faire humilier sans répondre un peu. Sa façon de bouger était travaillée, ce n’était pas qu’un calme apparent. Je ne l’inquiétais pas. Pas du tout. Ces deux simples assauts m'avaient montré l'écart de niveau entre nous deux, au niveau technique mais aussi au niveau mental. Ma seule idée pour essayer de faire bouger les choses était de changer de terrain, pas physiquement : On restait sur le domaine Akayuki, mais jouer avec les règles des Nozomo.

Aucunes règles.

Une lame en plus, avec mon tantô, pouvait m’apporter des possibilités. Si je jouais bien mon coup… Le plan était plutôt simple : Augmenter les possibilités de coup en augmentant les lames, tout simplement. La présence de deux armes amenait certaines opportunités, surtout si mon adversaire se concentrait sur mon arme la plus longue, avec le plus de portée donc. Un tantô demeurait une excellente possibilité offensive, correctement utilisé avec de l'habilité et de la vitesse. Dans ma tête, avec cette configuration, je pouvais faire des feintes ou vraiment le harasser de coup. Plusieurs angles s'offraient à moi, en même temps. Le kenjutsu avec une arme courte se rapprochait beaucoup du kaikenjutsu, même si l'on piquait moins. Les attaques passaient par de la découpe simple, mais j'imaginais tout à fait faire de l'estoc avec. À ce point là, je ne savais pas trop quoi faire : C'était beaucoup d'improvisation. À vrai dire, je n'avais jamais fais ça avant, je prenais le tantô quand le cadre était trop réduit pour une lame plus longue. Une arme dans chaque main était inédit. J'avais eu l'idée à l'instant, c'était la seule possibilité intéressante actuellement.

Je n'étais pas au niveau face à lui, je le savais et lui aussi. Son zen qui m’impressionnait, il y a peu, me gonflait maintenant. Qu'est-ce que je foutais là, moi ? Je n’avais pas autre chose à faire que de jouer le gros dur et de me retrouver face à de plus gros poissons ?

C’était l’heure de tenter. Malgré tout, une partie de moi était contente.

Technique à apprendre:




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Le tantô caché dans l'intérieur de ma paume, je repassai à l'attaque sur mon divin adversaire. Une attaque simple, de bas en haut, visant à laisser libre un angle pour un second coup. Bien sûr, l'homme au baluchon esquiva prestement ma lame avant de tendre sa lame pour donner une nouvelle petite tape humiliante : Une ouverture, il était détendu en voulant toucher mon épaule gauche, le hasard avait fait qu'il avait esquissé d’un pas de côté. Il était à portée de ma lame courte. Rapidement, je découvrai l'arme secondaire et traçai un arc de cercle de mon arrière jusqu'à son torse. En tout cas, je le visais.

C’était vraiment pas facile de se concentrer pour organiser un assaut avec deux armes, j’avais l’habitude de me battre avec une main libre pour pouvoir faire du ninjutsu ou l’utiliser pour mieux prendre en main mon manche, ici il fallait tout réapprendre. Sur le coup, c’était pas le plus malin de se lancer dans cette aventure. Mon vis-à-vis fut quelque peu décontenancé face à mon initiative et fut obligé de bloquer mon poignet en exerçant une force contraire avec son manche. Je pouvais relancer un mouvement avec mon katana. Il était proche et occupé à tenir sa garde sur mon tantô. Pour éviter une situation fâcheuse, pour lui, le sabreur en face prit les devants, une première dans le combat, en exécutant un grand chassé de la jambe directement dans mon plexus. L'attaque ne visait pas à me faire mal ou me couper la respiration, juste à me faire reculer.

« Même ses coups sont tranquilles ». Une force maîtrisée qui avait comme conséquence de me faire reculer. Je me massais le torse a l'endroit de l'impact, avec la paume de la main tenant le tantô. « On a avancé, je suis devenu assez menaçant pour qu'il me fasse reculer ». Mon ego reprenait un peu des couleurs.

- Quel est ton nom, jeune homme ? Une question en plein combat, comme c'est cocasse. Je fixais mon vis-à-vis, un peu interrogatif fasse à sa demande.
- Hmm ? Je m'appel Yukio, Yukio Nozomo.

La nouvelle de mon patronyme le fit sourire quelque peu, avant qu'il ne reprenne une certaine contenance et commença à développer :

- Les Nozomo forment un clan de combattant atypique, ça ne m'étonne pas qu'ils aient un garçon comme toi parmi eux. Pas la peine de lui raconter ma vie, savoir que je n'étais pas un vrai Nozomo ne l’intéressait sûrement pas. Ils privilégient un style de combat pragmatique, sans se soucier d'un quelconque code d'honneur. Le bushido ne les intéressent pas.

Je me détendis quelque peu à cette mention : C'était bien connu que mon clan n'était pas le plus honorable, mais sa phrase avait ce petit ton qui laissait entendre qu'il en connaissait énormément sur eux et sur le bushido.

- Un clan de ninja ne doit pas s’embarrasser d'un code d'honneur limitant les faits et gestes, sinon c'est la mort.

Dans le public, toujours présent et attendant du sang et ma défaite, quelqu'un d'un peu trop opiniâtre lança un vif « BOUH ! On s'en fout ! ». Mon interlocuteur jeta un regard dédaigneux, mais recommença à me fixer, pour me répondre.

- C'est vrai, mais toi tu es différent. Cacher ta lame dans ta main, c'est une stratégie de ninja, mais ton style de combat depuis tout à l'heure est bien plus proche d'un samouraï.  «Il analyse mon style depuis tout à l'heure ? ». Il était évidemment expérimenté, et son savoir n'était pas que technique : J'avais en face de moi un voyageur bien sage et savant. Je ne pouvais pas me laisser psychanalyser comme ça.

- En deux passes d'arme et une correction de grosse brute, vous savez exactement comment je me bats ? Vous êtes bien fort, mon brave. Pourquoi ne pas continuer cette discussion à travers l'acier et l'effort ? Ma réponse paraissait l'ennuyer. Tant pis... J'étais en plein combat et mon excitation retombait. Je voulais me battre, le toucher enfin et corriger un peu ses petites humiliations.

Sans attendre sa réponse, et puis quelle réponse ? Je me lançai dans un nouvel assaut de la citadelle que représentait mon opposant. Nos lames s’entrechoquèrent avant que je n'utilise une nouvelle fois mon tantô pour le frapper. Il esquiva en se baissant et resta au contact pour m'asséner un coup ascendant. Cherchant à bloquer uniquement avec mon katana, je fus soufflé par la force de l'attaque. Défendre à une seule main, l'autre étant mobilisée pour tenir le tantô, était bien plus compliqué que prévu : Je pouvais moins tenir contre une force opposée. Urgemment, je fus forcé de consolider ma défense en amenant ma lame courte seconder l'appui de mon arme principal. On resta un moment à lutter. « Je voulais une conversation à travers l'acier, en voilà une ».

- Mon nom est Akira Musashi. Voilà qu'il me donne son nom alors que je n'ai rien demandé et que je force comme un bœuf pour qu'il ne me domine pas. Qui parle pendant un assaut, franchement ?

Les dents serrées dans l'effort, j'articulai finalement un « enchanté » avant de faire un pas de côté pour me libérer de cette opposition. Le prénommé Akira me laissa m'esquiver et accueillit le coup que je lui portai avec mon arme secondaire en tapant négligemment sur mon poignet pour casser la dynamique du coup. Reculant de quelques pas, il me fit face en souriant. « Je lui plais ou quoi ? ». Une nouvelle attaque, katana devant avec le tantô en soutien dans certains angles, une nouvelle tape sur le poignet.

- Cesse de tenir ton arme comme une dague d'assassin, tu es face à moi. Pas dans mon dos. C'est bien futile d'avoir ce genre de prise en duel. Mes grands yeux ouvert, sous le coup de la surprise, je ne pus articuler que de vague syllabe. « Putain, il me donne des ordres maintenant ? C'est un duel ou une leçon ? »

J'avais fait exactement pareil au type utilisant un Nodachi, mais mon ego supportait mal d'être l’élève improvisé. Devant ma consternation ouvertement présentée, la faute à la surprise, il lâcha un grand sourire sonore avant de se remettre en garde. Plus près de moi que je ne l'aurais voulu.

- Tu voulais un défi, mais peut-être que le vrai défi c'est de t'améliorer toi-même plutôt que de dominer ton adversaire. Un grand sage, de belles paroles que j'aurais apprécié si seulement je n'avais pas ce goût amer dans ma gorge. « Je suis pas un enfant, bordel ».

Je me lançai en trombe sur lui, plus en colère qu'autre chose : Oubliant totalement mon tantô, que j'avais quand même repris dans une posture plus directe avec la lame extérieure à ma main, pour lui administrer trois coups rapides de katana. Il esquiva, encore, comme la seconde attaque, mais bloqua spontanément la troisième. Il voulait continuer de parler.

- Tu gagnerais aussi à réfléchir plus à tes attaques, moins considérer l'arme de ta main gauche comme une lame secondaire. Tu joues avec deux lames sans vraiment savoir quoi en faire. Il lâcha son blocage et lança une dernière sentence. Franchement, c'est très grossier.


Un déclic dans mon cerveau m'amena à toujours plus l'attaquer, foncer sur lui et le marteler de coups : Lame longue, lame courte, coup de pied et j'avais même tenté un coup de tête qui fut accueilli finalement par son manche. J'avais mis un coup de tête dans son manche ! Aveuglé par la colère et la bêtise... À des ratios que je vous laisse deviner. Sonné par l'impact de mon front contre le bambou solide enroulé dans la soie. Musashi ne me laissa pas le temps de me remettre puisqu'il opta plutôt pour une attaque du plat de la lame sur mon genou, me déstabilisant avant d'exécuter un nouveau coup de pied dans mon plexus. Cette fois, l'objectif était distinctement de me repousser et me faire mal.

« Pour me calmer ? »

- Rentres chez toi, c'est ridicule. Quelques mots, comme une sentence de mort.

Le dos au sol, je regardais le ciel. Haletant de rage, ces mots ne firent qu'accentuer ma douleur physique et mentale. Saisissant mon tantô qui était tombé près de moi, je commençai à poignarder la terre meuble alors que j'étais allongé. Un caprice d'enfant gâté, qui se roulait dans la terre pour avoir son jouet : Voilà l'image que je renvoyais. La défaite brûlait plus que n'importe quel feu. L'humiliation remplissait ma gorge d'un goût âcre : Celui de la honte. Le sentiment était plus intense qu'après le combat contre Kalida. Je m'étais souillé dans la défaite.

Me relevant lentement, je récupérai mon katana posé, lui aussi, au sol avant d'engager ma sortie du terrain. Traversant le public qui m’apostrophait. Ils étaient contents de ma défaite, pur produits sociaux : Ils aimaient voir la déchéance de quelqu'un qui s'était présenté comme meilleur qu'eux. Un homme du public, particulièrement excité ne faisait que répéter les mots de mon adversaire victorieux :


- Ridicule ! Ridicule ! Il ne savait dire que ça, m’arrêtant pour l'observer. Vide. Je fus néanmoins pris d'un sursaut de cette foutue fierté : Un système de secours qui s’activait quand j'étais à un point de non-retour, je ne voulais pas tellement savoir ce qu’il y avait au-delà.

Me retournant vers Akira Musashi, je prononçai distinctement des mots qui pouvaient me mener encore plus dans la merde :

- Je reviens dans trois jours, ce sera différent. Mon interlocuteur me scrutait depuis que j'avais quitté le théâtre du duel, un peu ennuyé et interrogatif. Suite à ma déclaration il réagit avec un grand sourire et me salua de sa lame. « Il s'attendait à ma réaction ? ». Cette pensée rapprocha l'image du sabreur avec celle de Hayato dans ma tête. « Un sabreur manipulateur et grandiloquent, la tuile ».


Et je partis. Non comme un prince, mais comme un combattant en devenir. Trois jours, c’était court pour rattraper son niveau. En sortant du domaine, je me disais que j’avais quand même des idées à la con : Comment faire pour m’améliorer au point de vaincre d’ici trois jours ? Le trajet jusqu’à notre appartement, avec Hayato, fut l’occasion de me remémorer le combat, chaque instant, pour déceler les failles. Ma non-expérience dans l’attaque à deux armes me sautait aux yeux, mais c’était en innovant que j’avais  poussé Akira à me prendre plus au sérieux et à me repousser. Il s'était même résolu à  m’attaquer. « Il était quand même vachement passif, c’est étrange ». Au fond, il ne devait pas me prendre tant au sérieux que ça. Prenant ma soirée pour digérer le combat et remâcher un peu mon humiliation. M’entraîner, alors que j’avais encore des couches de colères et de frustrations dans l’estomac, ne m’amènerait qu’à une blessure ou à faire encore une connerie. « Une de plus ... ».

Demain, j’allais maîtriser le combat avec deux lames en main. Je me couchai avec l’âme du guerrier et la foi du tigre… Ou l’inverse, je ne sais pas.

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Le réveil fut dur, pas que j’avais picolé la veille ou quoi, mais mon ventre me faisait sentir que ça n'allait pas : quelque chose avait macéré. J’étais vraiment pas bien. Aucune énergie, aucune envie, rien…

« Ridicule ».

La voix de l’homme du public, associée à celle d’Akira, me donnait des haut-le-cœur.

- C’est quoi ces réactions physiologiques ?! Je râlais seul dans le salon, Hayato était en mission et il ne rentrerait pas avant… Quelques jours ? On ne savait jamais vraiment avec notre métier. J’avais profité de son absence pour aller me bagarrer, sinon il m’aurait surveillé comme un satané aîné.

Sans déjeuner, la faute à mes maux de ventre, je pris une douche et sans me sécher plus que ça, je partis de mon foyer vers le terrain d’entraînement. Arrivé, je pratiquai un échauffement rapide avant de m’équiper de mes deux lames et de commencer à m’entraîner… Oui, mais à quoi ? J’étais bien beau avec mes armes en main, mais taper dans le vent n’allait pas m’avancer plus que ça. Je devais trouver les bons exercices, comme pour la musculation. En parlant de ça, le premier problème était devant mes yeux : J’étais moins efficace dans la défense avec un seul bras mobilisé. Le coup ascendant d’Akira m’avait forcé à me défendre avec les deux lames, pour utiliser la force de mon second bras. La première idée était d’essayer de se muscler plus pour compenser, sauf qu’en trois jours ce n’était pas jouable et puis ce n’était pas une vraie solution : Contre un sabreur qui utilise ses deux membres pour frapper, même en faisant des mois d’exercices, j’allais avoir du mal à amortir le choc avec les muscles d’un seul bras. Non, la seule solution était d’adopter un style de combat plus rapide. Vraiment profiter de mes deux lames en me reposant majoritairement sur les esquives. Moins fort, plus rapide.

Il fallait alors travailler l’aisance avec cette nouvelle configuration, c’était une des clés pour maîtriser ce type de technique. L’aisance et la vitesse d’exécution. Je m’appliquai alors à reproduire des katas de kenjutsu avec le tantô, dans ma main gauche, mais certains mouvements n’étaient pas réalisables. Je n’avais pas appris les bons mouvements, ils étaient caducs dorénavant.

« Pas de panique, il faut s’appliquer à en créer de nouveaux ». J’avais appris en imprimant dans ma mémoire musculaire les katas. Bien sûr, j’innovais en combat quand il le fallait mais la base était là. Ici, je commençais de zéro et je le savais. Calmement, je partis de ce que je connaissais le mieux : Comment combattaient les Nozomo. L’objectif était de ne pas laisser de faille à l’adversaire durant l’assaut, toujours frapper en se replaçant pour amener spontanément une nouvelle attaque. Pas de mouvements déchets, pas de cadences trop lentes ni trop rapides. Un équilibre. Trouver le rythme qui me correspondait et qui mettrait en difficulté mon adversaire. Rapidement, je débutai des frappes simples avec mes deux armes : Frapper avec le katana, puis le tantô, puis le katana encore… Non, pas aussi binaire. Il fallait varier, je devais frapper parfois deux fois avec la lame longue puis trois fois avec la lame courte. L’aisance venait en mémorisant des séries, je remarquais bien vite que je ne créais pas : J’adaptais des cadences de combat issus du katana en mobilisant une autre arme, en ajoutant un mouvement en plus pour me replacer et enfin obtenir des rythmes qui m’allaient correctement. Enfin, pour l’instant. J’étais débutant et je ne pouvais que m’améliorer. La vitesse allait croître et j’allais pouvoir accélérer le mouvement en pouvant ajouter de nouvelles frappes dans les temps morts. Ce processus me tint jusqu’au crépuscule, je m’étais arrêté pour déjeuner rapidement avant de repartir. Trois jours, c’était court. Je n’étais qu’au début d’un travail titanesque pour réinventer mon style.

La nuit tombant, je continuais les yeux fermés : Dans la pénombre, pas besoin de voir. Je répétais les mouvements cent fois, mille fois… Un nombre incalculable, mais ce n’était pas assez. Il y avait un problème, mais où ? Les séries devenant comme une seconde nature, je laissais mes muscles prendre le relais alors que mon esprit était concentré à identifier les failles dans ma technique. Atteignant l’aube, je m’arrêtai pour l’instant et m’assis pour un repos bien mérité, mais je n’avais toujours pas mis le doigt sur le problème sous-jacent. Les yeux toujours fermés, inactif et dans une position de repos : Je m’assoupis.

Mon réveil se fit en sursaut alors que je m'écriai : « Je vais trop vite ! », mon corps s’était reposé pendant mes trois heures de sieste, mais mon petit cerveau ressassait les informations. Le processus de scan de mes fonctions neuronales atrophiées avait conduit au résultat suivant : Je vais juste trop vite. J’avais imprimé dans mes muscles un début de rythme, des mouvements, c’était un excellent début. Cependant, j’étais en train, sans doute, de privilégier la vitesse jusqu’au point de perdre énormément de puissance dans mes coups. « Comme le type au nodachi ». Un peu de honte s’insinuait encore dans mon estomac quand je m’imaginais au niveau de ce monsieur. Il me restait un jour et demi, tout au plus, avant le duel. Je devais me reposer pleinement : On n’allait pas affronter un tel adversaire avec peu d’heures de sommeil et la fatigue dans les muscles. Je devais réadapter mon jeu, juste adopter des coups moins rapides que précédemment pour viser un équilibre entre esquive, vitesse et puissance. « Je dois esquiver comme une abeille et taper comme un tigre ». Un petit sourire, à la vingtaine je devenais un maître des proverbes.

L’idée était là, et peut-être même plus : Frapper en m’aidant de ma vitesse, l’énergie cinétique alliée à la puissance musculaire. Je tenais un truc, je le savais. Le problème étant que plus vite j’allais, moins je maîtrisais ma dynamique. Donc, moins je maîtrisais mon attaque et ma défense. L'ennemi pouvait en profiter et m’attendre au tournant. Un équilibre, accélérer au bon moment alors ? Jouer la toupie ? Il fallait tenter pour savoir. Me remettant sur pied, vivement, je repris les exercices après un échauffement rapide : J’avais dormi et mon corps était ankylosé par le sommeil et les courbatures fournies par ces nouveaux mouvements. « T’exercer un jour durant, c’est bien, mais ton corps doit suivre ». Pour l’instant, il suivait, on verra plus tard.
Chemin faisant, les exercices et les répétitions visant à affermir mon aisance dans l’attaque à deux lames me conduisirent à midi. Le grand soleil de Suna tapait affreusement. J’avais ajouté dans mes katas, de grandes percées en avant et sur les côtés, c’était rendu possible en ralentissant le rythme de mes attaques. Je gardais quand même une cadence soutenue : Frapper, me replacer, ré-attaquer. J’avais suivi, encore et toujours, les enseignements des Nozomo.

- Pour un adopté, je fais quand même pas mal Nozomo dans ma façon de me battre. C’était ma réponse, à voix haute, à la déclaration d’Akira Musashi il y a deux jours. Comme quoi je me battais un peu comme un samouraï. Où il avait vu ça, lui ? N’importe quoi.

N’importe quoi.

Mon ventre gargouillant, je me mis en quête de nourriture. Durant mon cheminement, je fus surpris par mes nouvelles sensations : Mon corps me semblait plus léger quand je ne tenais pas mes lames. Mes bras se mouvaient plus vite que je ne le pensais. Étrange, j’étais habitué maintenant à une cadence et mes muscles ne voulaient pas se départir de ce rythme. J’avais failli mettre une baffe au vendeur en voulant récupérer mes nouilles instantanées. « Il est beau le samouraï, tiens ». Le dernier après-midi de mon entraînement fut expédié par des séries de pompes et d’abdominaux pour reprendre un peu le contrôle de ce corps devenu trop rapide, pour mon propre bien. Par la suite, je mis en exécution des répétitions de katas que j’accompagnais d’esquives improvisées face à des coups imaginaires venant de chaque côté. À chaque mouvement latéral ou abaissement, je contre-attaquais, et au fil de la descente du soleil dans l’horizon, tout devint fluide. Au crépuscule de ce deuxième jour, je me risquai à tenter de concentrer mon chakra dans mes deux lames en même temps.

Le résultat allait vous étonner.

Technique à apprendre:

Sphinx. Yukio 021

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One Step Behind...


La posture du porc-epic



Rentrant à mon appartement, je croisais enfin mon frère de retour de mission, sortant de la douche.

- Alors, quoi de neuf dans le Sekaï ?
- Oh, pas grand-chose, une mission de routine. Une escorte… Il restait très secret, habituel pour un professionnel de l’ombre. Et toi ?
- La routine aussi, j’ai passé deux jours à m’entraîner pour aller casser la gueule à un mec qui m’a humilié devant tout le domaine Akayuki. Hayato ne parut même pas surpris.
- La routine quoi. Avant de partir dans la chambre s’habiller. Je rigolais, à moitié piqué quand même.

La journée suivante fut l’occasion de dormir et de traîner. Je sollicitais quand même mes muscles en faisant quelques exercices comme des pompes ou des squats, mais je ne touchais pas mes armes. Par contre, dans ma tête, je repassais les katas en boucle. Je préparais mon esprit au combat : L’esprit guide le corps, il paraît. Voyons voir si c’est vrai. Hayato ne me posa pas plus de question sur ce type ou les événements du domaine Akayuki, il attendait sûrement que je rentre tuméfié ou souriant, peut-être même les deux en même temps. C’était habituel chez moi

Le troisième jour, j’étais relativement frais pour mon duel. Me levant aux aurores, je pris une douche et partis en faisant attention de prendre un petit-déjeuner. Pas question de partir me battre l’estomac vide, je devais avoir des calories pour alimenter mes muscles, autant dans les jambes que dans les bras. Le seul risque étant qu’il me frappe dans l’estomac alors que je digérais… Pas super sexy de me battre avec du vomis partout. Partant en enfilant rapidement un kimono de combat et en m’équipant de mes ustensiles de mort, je partis une nouvelle fois vers le domaine Akayuki.

Là-bas, m’attendait mon destin.

Ce destin prenait la forme d’un sabreur habillé de la même façon que quand je l’avais combattu, il y a trois jours, qui attendait assis par terre en sifflotant. « Toujours tranquille lui ». Il coupa sa mélodie en me voyant arriver et sourit, amusé et un peu fier :

- Yukio Nozomo, as-tu fait de gros progrès en trois jours ? Mettait-il en doute mon challenge ? Non, il était vraiment curieux. Je pensais qu’il m’estimait un peu. Son comportement ne respirait pas le mépris alors qu’il pourrait tout à fait. J’aurais sans doute été méprisant. « Il est meilleur que moi techniquement et humainement, c’est bien ma veine ».
- On verra bien, j’ai fait tout pour. À vous de voir mes progrès en pratique, Akira Musashi. Il poussa un petit rire avant de se redresser et de commencer son salut. Il était plus détendu avec moi qu’auparavant. Ce brave sabreur était toujours tranquille mais la première fois, c’était une retenue paisible, alors que là il était franchement décontracté. C’était intéressant autant qu’inquiétant.
- Avec le genre de déclaration que tu as fait devant le public, j’espère que tu ne reviens pas pour te faire ridiculiser. Encore. Un gros sourire, toujours pas méprisant. Il est bienveillant, ce con.

Sans répondre, j’avais toujours la certitude un peu naïve que l’acier parlait plus que les cordes vocales. Attrapant une ficelle à ma ceinture, je m’attachai les cheveux en une fine queue de cheval.
Ce combat était important.

Je dénouai le nœud de mon katana et le dégainai pour faire, moi aussi, un salut. C’était de rigueur. Juste après, je pris mon tantô dans l’autre main. Le tenant face à la menace. Autour de nous, un public dégarni par l'heure matinale. Ce n'était pas un événement connu et reconnu, certains devaient même douter que j'allais me pointer, mais quelques-uns étaient venu vérifier tout de même.

Impatient de voir mon avancée, je pris le premier assaut en l’attaquant : Je ne fonçai pas, je ne lui sautai pas dessus. Je pris une démarche appliquée avant d’accélérer et d’exécuter une série d’attaques : Deux coups de Katana formant un huit puis, dans le même temps, un coup descendant de ma lame courte prolongeant le contact des aciers. Les sourcils de mon vis-à-vis se fronçaient à mesure qu’il subissait l’assaut. Il avait moins l’occasion d’esquiver et il le sentait. Akira bloquait quand même, prestement, avant de prendre la main et de contre-attaquer. « Cette fois, on esquive. C’est ce qu’il faut faire ». Son coup latéral m’amena à reculer et à contre-attaquer directement avec un estoc commun de ma lame longue et ma lame courte. Bien sûr, le tantô avait moins de portée mais je pouvais toujours feinter en pliant au dernier moment mon bras droit pour réarmer un coup de katana tout en le menaçant d’avancer. Musashi ne fut pas dupe et exécuta un pas de côté pour passer d’une galipette dans mon dos. Concentrant mon chakra dans mes pieds, je raffermis mon appui, déstabilisé par l’attaque directe vers l’avant, pour bouger à une vitesse exceptionnelle et réorienter mon attaque. Une image rémanente restait là où je me tenais. Moi, j’étais dans le dos d’Akira, me retournant pour constater l’efficacité de mon attaque. J’avais égratigné son habit mais il avait bloqué mon coup vif et combiné. Un peu de sang salissait sa manche, j’avais réussi à le toucher. J’étais content.

« J’ai fait des progrès ». Mes techniques de kenjutsu étaient facilitées par l’emploi de deux lames. L’aisance dans ce style m’amenait de l’aisance dans l’exécution et la vitesse de mes coups, chargés de chakra. Tout devenait plus simple. « J’aurais pu y penser il y a longtemps à multiplier les armes... ». Mon vis-à-vis laissa échapper un profond rire. Se retournant, il me sourit :

- Bravo Yukio, c’est très bien ! Je ne pensais pas que tu allais te rapprocher autant du Ryotojutsu ! Ses paroles restaient mystérieuses.
- Vous parlez de quoi ? J’ai juste appris à utiliser un tantô en plus, mais…
- Eh bien ! C’est ça le Ryotojutsu, c’est le style avec deux sabres. Dans ce monde, il n’y a que l’école du Hyoho Niten Ichi Ryu qui apprend aux étudiants ce type de technique, mais tu as appris en autodidacte à être à l’aise. Il me sourit encore, très fier. On dirait que mes progrès lui faisaient plus plaisir à lui qu’à moi. Bien sûr, c’est encore un peu brut, mais tu as dégrossi le tout en trois jours.

Cette fois, c’est moi qui fronçais les sourcils face à sa déclaration : Je me retrouvais encore dans le rôle de l’élève, mais celui qui réussissait. Pas celui qui se faisait gronder. « C’est rare ». J’étais habitué dans mon clan à me faire taper sur les doigts. C’était pas désagréable de se faire un peu mousser. « À condition que cela soit peu fréquent, je ne veux pas devenir fainéant à force de me faire complimenter ». Le sourire d’Akira prit une tournure plus guerrière, sa détente avait laissé place à une aura plus sombre.

- Montre-moi jusqu’où tu peux aller, mon garçon. L’excitation du combat apparaissait dans ses prunelles alors que je comprenais enfin le manège de ce drôle de type.
- Vous vouliez me pousser à me dépasser pour avoir un adversaire à votre taille. Une épiphanie me fit prononcer ces mots, presque sans le vouloir.

Sans répondre, il prit l’assaut. Tout était différent, l’homme patient et attentif à son calme intérieur durant le combat avait laissé place à une bête, une bête contrôlée qui relâchait sa violence ultimement quand il frappait. Plus que du chakra, c’était vraiment une énergie animale qui amplifiait ses coups. Surpris par ce revirement de caractère, j’avais subi les deux premiers coups en bloquant avant de me ressaisir : J’avais passé un cap, il reconnaissait ma valeur et se battait sérieusement. Souriant, les dents serrées par l’effort, je pris en main les choses en adoptant son rythme : Un coup, esquive, redirection de sa lame, frappe… Observant une faille légère dans sa garde, je concentrai mon chakra dans mon tantô et mon katana pour délivrer un croissant de chakra coupant, enfin… Une croix de chakra, qui atteint son but. Son haut était déchiré avec la marque de mon attaque et un peu de sang coulait, mais le bonhomme était diablement résistant. J’avais à peine atteint ses abdominaux.

Le choc me permit de lancer un nouvel assaut alors qu’il accusait le coup. Cette cadence, appuyée, infernale, qui naissait du confin de mes muscles jusqu'à la pointe de mes lames, prenait forme en combat réel. Je n'étais plus seul, dans le noir, à répéter. La chorégraphie était enfin sur la scène, je pouvais voir quoi corriger et quoi garder. Mon opposant prenait le pli admirablement, il ne fallait pas croire qu'il subissait le moindre de mes coups. Il esquivait, bloquait et contrait la moindre de mes frappes, articulant savamment chacune de ses tactiques autour des failles qu'il percevait dans ma si jeune technique. Il avait raison, j'avais des progrès à faire mais chaque moment passé à recevoir et rendre les coups amélioraient ma garde, renforçait ma maîtrise et me donnait plus de confiance. Je me surpris à admettre une attaque de coup de pied alors que je gérais déjà deux facteurs, mes deux lames. Il fallait tout utiliser dans le combat et cette frappe me permit de gagner quelques centimètres sur mon adversaire, surpris de ma tentative. « Toujours souriant ». Un sourire de bataille, alimenté par l'adrénaline. Au bout de dix minutes de confrontation violente, Musashi me déclara enfin les mots suivants :

- C'est formidable ! Absolument merveilleux ! Avant de lancer le grand jeu, enfin...

Son aura se fit plus menaçante et malgré moi je me sentais paralysé par cette énergie qu'il émanait. Jamais auparavant je n'avais sentis ça. Avant que je puisse comprendre la moindre chose, il perça ma garde et fendit une mèche de mes cheveux au lieu de me fendre le crâne. Considérant avoir gagné, il recula et rengaina son katana. Je ne pouvais pas lui résister pour le coup. Le malaise m'avait encore à sa botte. Tout avait été si rapide.

- N'aies pas honte Yukio, je te l'ai dit : Le plus grand défi, c'était de t'améliorer toi-même. Je ne sais pas ce que tu as fait durant ces trois jours, mais tu as maîtrisé plus qu'une technique pour savoir te battre avec un tantô en plus de ton sabre. Il détendit ses traits et la chape de plomb qui alourdissait tout mon être s'évanouit.

Je tombai à genoux, à sa merci. Il me tendit la main pour que je me redresse, amical. « Il y a cinq minutes, il donnait l'impression de vouloir me buter, et maintenant… ». Curieusement, je ne ressentais pas la vive honte qui me piquait suite à ma défaite contre Kalida ou celle d'il y a trois jours. J'étais apaisé, sûrement l'adrénaline qui redescendait et qui rendait le monde aphone autour de moi.

- En trois jours, tu m'as forcé à me battre sérieusement alors que tu étais une vaste blague avant. C'est remarquable. Nous nous battrons de nouveau Yukio. Il ne précisa pas « Nozomo », il n'estimait pas mon clan mais il m'estimait moi. En tout cas, j'en avais l'impression.

Sans faire plus de politesse, m'ayant relevé, il me sourit et salua de nouveau. Rapidement, il partit tranquillement. Fendant la foule qui le laissa partir sans un mot, éberlué par ce qu’il venait de se passer ou encore sous l'effet de sa curieuse énergie.

« Sacré personnage »
Sacrée aventure.

Les jours suivants, je me mis à rejouer le combat dans ma tête et surtout ces quelques minutes où Musashi m'avait confronté à mes failles. J'avais beaucoup appris en combat réel, mais pour compléter ma maîtrise je me mis à ajouter les katas de ce fameux "ryotojutsu", improvisé par mes soins, dans ma routine d'entrainement. Bientôt, tout fut plus clair pour moi :

Je voulais me confronter à un maitre de l'école du Hyoho Niten Ichi Ryu.

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