Elle était forte... Très forte... C'est d'un bond sur le côté droit que l'Uzumaki esquive le coup de massue qui aurait du lui enfoncer le crâne s'il s'était laissé avoir. Du bout de sa lame Shingen tenta de perforer le visage de la jeune femme mais vive comme une féline elle ne se laissa pas avoir, le masque a l'effigie de démon explosant sous la pression du katana libérant un magnifique visage...
"AH!"
Les yeux du jeune homme s'ouvrent, regardant le plafond pendant un moment. Son cri n'avait pas été vraiment sonore. Que faisait-il la? Est ce que cette femme avait réussi a l'envoyer a l'hospital avec cette massue aussi terrifiante? Son regard glisse le long de son bras ou il pouvait remarquer une perfusion sous cutannée, néanmoins il ignorait ce que c'était et quel était son emploi. Réflèxe le plus humain qu'il eut sans doute depuis son réveil fut de se l'arracher d'un coup sec, par chance cela ne provoqua qu'une douleur minime et il ne saigna pas vraiment.
Shingen fronça les sourcils en se levant, remarquant qu'il n'était pas habillé. Les pas étaient vraiment difficiles a faire... Ses mains s'aggripent aux meubles pour ne pas tomber. Son premier réflèxe était de se diriger par la fenêtre, jetant un coup d'oeil au jardin l'aspirant héros put comprendre qu'il était dans une demeure et non dans un hospital.
De suite un détail dans la pièce attira son regard, peut être la seule chose dont il était capable de se souvenir puisqu'il l'avait dans son rêve. Défaisant la lame de son estrade, Shigen fut surprise par son poids, dans son rêve la lame était aussi légère qu'une plume... comme une extension de son bras. Soudainement il décide de la dégainer, mais l'Uzumaki n'avait pas encore saisi a quel point il avait besoin de rééducation, l'amplitude de son geste et le poids de la lame l'emportant a cause de ses appuis fragiles.
"Eeeeeeeeeeeeeh"
Son cri fut cette fois sonore et dans sa chute il emporta un miroir avec lui qui se brisa avec son lot de sons aigus qui te provoquent une grimace. Ces bruits forts te dérangeaient et provoquaient de vives douleurs dans ton crâne... Avec curiosité tu regardes ton reflet dans un gros morceau de miroir, tes yeux se posent sur ta chevelure rousse, ta mèche blanche a l'endroit qui te faisait un peu mal. C'est sans trop y penser que tu laisses échapper alors que la mèche incolore glisse entre tes doigts:
"C'est ma tête? Je me demande si on me considère comme un beau garçon..."
Cela fait tellement longtemps que Shingen est dans le coma que Shiki peine à se souvenir de sa voix. Lentement mais surement, les manches retroussées, elle lave à la main les vêtements de son frère et lâche un soupir. Il lui manque. Les médecins Omura ont dit qu'ils avaient fait tout ce qu'ils avaient pu et que le reste ne dépendait que du jeune homme. Maintenant, cela doit faire deux ou trois semaines qu'il est allongé dans la chambre qui lui est réservée, dans la maison de la chef de clan.
"A mon avis, tu devrais mettre fin à ses souffrances..." lui souffle une voix des plus agaçante. La kunoichi ne répond rien, elle se contente de serrer les poings avant de poursuivre sa tâche. "Je peux m'en occuper si tu n'en as pas le coeur..." poursuit l'esprit du traître. Un nouveau soupir s'échappe des lèvres de l'Uzumaki. Elle se sent impuissante. "Si seulement j'avais été là", songe-t-elle, "jamais je ne l'aurais laissé subir de telles blessures". Elle essuie ses larmes naissantes et abandonne la lessive pour préparer quelque chose à manger. Le repas sera simple, soupe, riz, quelques tranches de boeuf. Mais, comme toujours, deux rations, une pour elle et une autre pour son petit frère. Elle s'assied dans la salle à manger, face à la place vacante où repose la part de Shingen. Shiki se sent triste, elle se sent vide.
Soudainement un bruit attire l'attention de l'Uzumaki qui se lève de table avant même d'avoir eu le temps de toucher à son repas.
"Cela vient de la chambre de Shingen ?! Si quelqu'un a osé pénétré cette demeure sans mon autorisation, j'en ferai le cobaye de mes plus terribles expériences !"
En ouvrant la porte de la chambre, la femme à la chevelure immaculée écarquille les yeux. Des larmes de joie coulent le long de ses joues tandis qu'elle se jette sur l'homme et le serre dans ses bras aussi fort que possible comme si elle craignait qu'il ne s'envole.
"Tu m'as tellement manquée ! J'ai cru que jamais plus tu n'ouvrirais les yeux..."
Le relâchant, elle s'éloigne de quelques centimètres afin d'avoir une meilleure vue sur le visage de son frère. Elle pose ses mains sur la tête de celui-ci, sur ses épaules, comme pour vérifier qu'il était bien réel et qu'elle ne l'avait pas cassé. Soudainement, Shiki songe que Shingen aurait peut-être envie de bouger.
"Tu as mal quelque part ? Tu veux peut-être t'habiller ? Ou, tu as faim ? Est-ce que je dois t'aider à marcher ? A te vêtir, peut-être ?"
Honnêtement... si le jeune amnésique s'était attendu a ça... Certes briser ce miroir avait du faire beaucoup de bruit mais cette expression hostile qu'il avait aperçu pendant une seconde sur son visage avait de quoi faire peur. Ce qui en suivit surpris davantage la beau au bois dormant, finissant enserré dans les bras de la jolie demoiselle aux cheveux blancs les questions commençaient a affluer dans son esprit. Ils étaient proches... mais qui était elle?
**Bah c'est sûrement ta femme.**
**Hein? Qu'est ce que tu racontes Takeo?**
**Elle est trop jeune pour être ta mère, elle ne te ressemble pas du tout donc ce n'est pas ta soeur. Puis qui a notre âge vis chez sa soeur ou sa mère, on doit avoir dans les environ de la vingtaine. Puis regarde sa réaction, on dirait qu'elle revit.**
**Bon ça se tiens mais... je me souviens pas de son nom quoi. Si je la fixe et que je me trompe je vais lancer une scène de ménage. J'ai pas envie moi.**
Alors que la demoiselle inconnue le serrait avec une force insoupçonnée Shingen lui rendit son étreinte avec douceur... franchement comment allait il se sortir de ce faux pas. La regarder dans les yeux et lui dire "Salut je me souviens de mon prénom c'est tout." allait la rendre folle d'inquiétude mais se tromper sur la première approche pourrait briser ce qu'il croyait être son mariage...
**J'ai une idée Shingen! Tu l'embrasses et tu l'appelles mon amour ça devrait fonctionner.**
**T'es sérieux mec? C'est sûrement la pire idée que t'as jamais eu!**
**Nan c'est la seule qu'on a eu en deux et si tu tardes trop ça sera bizarre. Puis c'est la seule idée dont on se souvient alors tu ne peux pas juger. Puis tu l'as forcément embrassée devant l'autel abruti! Soit pas timide!**
**C'est bon je sais ce que j'ai a faire, ferme la maintenant...**
Shingen devait admettre que Takeo avait raison alors que les fines mains de son "épouse" palpait sa tête et ses épaules, comme si elle était a la recherche de blessures... puis il ignorait comment devait il se comporter en tant qu'époux d'abord. Tendant l'oreille il écoute les mots de la jeune femme, son estomac grognant lorsqu'elle mentionna la nourriture et sa gêne lorsqu'il comprit que la blouse médicale pour patient qu'il portait c'était comme s'il ne portait rien.
C'était le moment, sa gorge était sèche et son coeur se met a battre vite, trop vite, allait il s'échapper de sa cage thoracique? Doucement le jeune homme pose ses mains sur le visage de l'inconnue, c'est aussi vite qu'il le pouvait qu'il se pencha vers elle et s'empara de ses lèvres dans un baiser plutôt maladroit. C'est rouge de gêne qu'il relâcha celle qu'il croyait être sa femme et c'est d'un ton chevrotant qu'il lui réponds:
"J'aurais bien besoin de ton aide pour tout ça... sinon oui je meurs bien de faim tu as cuisiné quoi mon amour?"
Un long soupir désespéré retentit dans le crâne de l'amnésique alors que ses genoux se faisaient flageolants et son sourire bien plus crispé.
Les lèvres du jeune homme viennent embrasser maladroitement celles de la jeune femme qui écarquille alors les yeux et sa peau, blanche comme de la porcelaine, se met à rougir sous l'effet de la surprise. Jamais elle n'aurait imaginé que la première réaction de son frère serait de l'embrasser sur les lèvres. Bon, ce n'est pas la première fois, c'est déjà arrivé quand ils étaient petits, mais ils ont grandi. "Que diraient les gens s'ils étaient ainsi vus ?" Shiki chasse rapidement cette pensée de son esprit.
"J'aurais bien besoin de ton aide pour tout ça... sinon oui je meurs bien de faim tu as cuisiné quoi mon amour?"
La chef du clan Uzumaki ne sait que répondre face à cela et, elle garde le silence. Son premier mouvement est celui de comparer la température de son front avec celle de son frère. Mais, il n'y a rien d'anormal. Alors, elle tend sa petite main à son cadet pour l'aider à se relever et à se déplacer jusqu'au paravent derrière lequel il fait normalement sa toilette, réfléchissant à ce qu'il vient de se passer.
"Mon amour ?" "T'es sûre que c'est ton frère et que tu n'as pas repêché un mec fou au pif ?" "Ferme-la un instant, veux-tu ?" "..." "Tu crois qu'il a des soucis de coeur et qu'il se sert de moi pour se tester ? Je devrais peut-être lui apprendre comment faire d'un baiser un moment exceptionnel..." "Je croyais que tu voulais que je me taise. Mais, si tu veux mon avis, il a juste envie de se taper sa soeur. Tu es trop permissive avec ce petit"
La femme à la blanche chevelure grogne de mécontentement face aux propos de Nagito, puis elle tourne la tête vers son frangin en souriant : "Assied-toi sur ce tabouret, je vais chercher de quoi te faire ta toilette et des vêtements propres, petit frère." S'éloignant de quelques pas, elle ouvre un placard duquel elle sort des sous-vêtements, un kimono et un haori qu'elle porte auprès de Shingen, puis elle s'en va quelques instants chercher quelques affaires de toilette.
"Comme il se fait faim, je te propose de faire une toilette rudimentaire avant de passer à table. Un peu plus tard, si tu veux, nous pourrons prendre un bain ensembles, comme au bon vieux temps."
A vrai dire, le bon vieux temps où les deux enfants prenaient leur bain ensemble manque abominablement à Shiki, presque autant que l'époque où ils partageaient un même lit pour éviter que des cauchemars ne viennent perturber le sommeil de l'un ou de l'autre.
"Si tu penses pouvoir gérer ça tout seul, je m'en vais ramasser les bouts de verre. Mais si tu ne peux pas, ne t'inquiète pas. Cela ne me dérange pas de t'aider, Shin-chan."
La kunoichi a toujours placé son frère bien au-dessus du reste. Elle ne peut que lui offrir un sourire ampli de bienveillance, de chaleur et de joie en constatant que l'un de ses plus grand trésor est si resplendissant de beauté et de vie.
C'était excessivement gênant comme situation... Ouais vraiment très gênant. Shingen regardait la jeune femme dans ses bras alors que Takeo ralaît dans un coin de son esprit. Sa grande soeur... il venait donc d'embrasser sur ses lèvres sa grande soeur en l'appelant mon amour... ouais super retour a la vie hein. Bon il allait devoir s'expliquer apparemment. Ce n'était pas comme si l'Uzumaki était aussi gêné que plus tôt, après tout dans une famille ils devaient se soutenir et a son expression la jeune femme semblait beaucoup l'aimer. Doucement Shingen retient donc la jeune femme par sa manche avant de la serrer dans ses bras:
"Excuse moi... Je vais te dire la vérité, je ne me souviens de rien, ni de toi ni de personne d'autre. Tout ce que je sais est mon prénom. Vu qu'on ne se ressemblait pas j'ai cru que t'étais mon épouse et t'imagines je me réveille et je dis a ma femme "Salut t'es qui?". Donc... tu t'appelles comment?"
Adressant un sourire gêné a l'inconnue, Shingen se laisse faire finalement avoir dit la vérité rendait son erreur moins dramatique a ses yeux. Pas qu'il était dérangé sur ce qu'il avait fait mais surtout la raison, avoir eu tort. Prendre un bain ensemble? L'amnésique en aurait pas eu l'idée ce qui le laissait assez perplexe, craignait elle qu'il arrive a se noyer dans la baignoire? Si cela pouvait la rassurer l'Uzumaki hoche la tête en signe de consentement:
"Très bien grande soeur. On avait arrêté de se baigner ensemble tiens?"
De prime abord Shingen comprenait pas vraiment pourquoi, après tout beaucoup de codes sociaux étaient passés a la trappe si bien qu'il ne comprenait pas encore que l'idée d'une jeune femme comme Shiki et un jeune adulte comme lui nus dans la même baignoire était plus gênante que l'idée d'une fraterie renforçant leurs liens.
Le jeune homme passait le linge empli d'eau fraiche sur son corps, un peu gêné en comprenant que la demoiselle avait du s'occuper de son hygiène depuis tout ce temps. Combien de temps était il resté dans ce lit les yeux fermés? Il était incapable de le dire. Alors que le linge cessait de passer sur son corps amaigri, le rouquin se sécha et commença a enfiler les vêtements qu'elle avait laissé a sa disposition. Sans doute lui avaient ils appartenu dans le passé puisqu'ils étaient a la bonne taille même s'il pouvait constater qu'il flottait légèrement dedans...
"J'arrive a m'en sortir seul Onee-chan. J'arrive bientôt pour le repas."
Shingen néanmoins avait autre chose a faire, ses yeux se teintèrent légèrement de colère, se dirigeant d'un pas déterminé vers sa chambre. Il pouvait voir Shiki entrain de ramasser les bouts du miroir qu'il avait cassé plus tôt, lui tirant une légère grimace désolée avant de ramasser sa lame parfaitement entretenue, lâchant un soupir de soulagement. Ignorant encore pourquoi il tenait autant a cette lame, il la repose sur son piedestal avant de fixer son lit intensément.
*Non Shingen ne fait pas ça c'est stupide*
Il avait presque menti, s'il ne se souvenait pas de tout, sa mémoire musculaire et sa vie de ninja le rendait capable d'utiliser quelques techniques instinctivement et c'est pour cela qu'un orbe de chakra bleuté apparaît soudainement dans sa main alors qu'il fixait le lit l'ayant soutenu lors de son comas comme s'il était un ennemi:
"Ce n'est pas un lit qui me tueras..."
Abattant l'orbe de chakra sur le lit, celui ci explosa sans attendre. Etrange qu'est ce mouvement cathartique mais Shingen se sentait soudainement plus léger a l'idée d'avoir détruit ce meuble. Sentant le regard de sa grande soeur dans son dos il se raidit instinctivement, comprenant qu'il s'agissait quand même d'une grosse bétise...
"Hmm... vu que ça te dérange pas qu'on se baigne ensemble on peut aussi dormir ensemble onee chan?"
Shingen serait bien en peine d'expliquer son geste la...
"Excuse moi... Je vais te dire la vérité, je ne me souviens de rien, ni de toi ni de personne d'autre. Tout ce que je sais est mon prénom. Vu qu'on ne se ressemblait pas j'ai cru que t'étais mon épouse et t'imagines je me réveille et je dis a ma femme "Salut t'es qui?". Donc... tu t'appelles comment?"
Cette révélation est un choc pour la femme à la chevelure blanche, elle ne réprime sa surprise et sa tristesse qu'avec difficulté. Elle tâche de garder le sourire et dépose une main chaleureuse sur celle de son petit-frère. Est-ce donc cela les séquelles dont parlaient les médecins Omura ? La jeune femme se rassure en se disant qu'elle pourrai réveiller les souvenirs endormis de son cadet, en se disant qu'au moins il n'est pas passé de vie à trépas.
"Tu es Shin-chan, mon petit frère qui a eu un accident au cours de l'attaque de Baransu. Moi, je suis Shiki, l'actuelle chef du clan Uzumaki, un des clans fondateurs du village dans lequel nous vivons. Nous sommes tous les deux des ninjas." Elle se baisse et dépose un baiser sur le front du jeune homme avant de préparer les affaires de toilette de son cadet.
"Très bien grande soeur. On avait arrêté de se baigner ensemble tiens?"
La femme adresse un regard à son cadet tandis qu'un soupir amusé s'échappe de ses lèvres. Elle ne sait pas trop s'il s'agit là d'un caprice ou d'un oubli mais la perspective de se baigner avec son petit Shin l'amuse. Il lui a manqué. Et, s'il n'était pas mal vu pour un homme et une femme de prendre leur bain ensemble, elle n'aurait certainement jamais cessé de se baigner avec lui.
"J'arrive a m'en sortir seul Onee-chan. J'arrive bientôt pour le repas."
"C'est compris !" répond la kunoichi en se posant à côté des bouts de verre pour les ramasser un à un, avec toute la précision du monde, ne souhaitant pas que son petit-frère vienne à se blesser avec. Mais, alors qu'elle récupère le dernier morceau, un gros bruit attire son attention et son regard se pose bientôt sur le jeune shinobi qui vient de pulvériser son lit.
"Hmm... vu que ça te dérange pas qu'on se baigne ensemble on peut aussi dormir ensemble onee chan?"
Une expression d'incompréhension se dessine sur le visage de le chef de clan dont le regard fait des aller-venues entre le lit détruit et son propriétaire. "Cela ne me dérange évidemment pas, mais je serais heureuse si tu pouvais éviter de détruire le mobilier." Enfermant les bouts de verre dans un petit bout de tissu, elle les pose et s'approche de Shingen, venant caresser sa chevelure d'une main et s'agrippant à son bras droit de l'autre. "Je sais que tu dois vouloir faire un point sur tes compétences mais j'aimerais que tu attendes de récupérer un peu et ensuite, nous pourrons faire un petit combat d'entraînement ensembles." Reculant d'un pas et lâchant son cadet, elle claque des mains. "Le repas va refroidir si on ne se dépêche pas ! Je m'occuperai de nettoyer ça un peu plus tard." Elle marque une courte pause, avant de reprendre, ouvrant la marche vers la salle à manger : "Au programme, soupe, riz et quelques tranches de boeuf. Mais, si tu as trop faim, je peux cuisiner quelque chose en plus et puis, nous avons des petits gâteaux et des fruits dans la cuisine."
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