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Senatus Populusque Hyugarum | feat Yume

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Senatus Populusque Hyugarumft. HYUGA Yume


La nuit était un moment bien cruel pour moi. Lorsque je fermai les yeux, je te revoyais encore et encore. J’étais incapable de canaliser le flot de sentiments ininterrompus qui se déversait en moi à chaque fois que je m’arrêtais devant un endroit qui me rappelait ta présence. Encore une fois, j’avais abandonné le sommeil trop tôt après avoir roupillé seulement deux heures. L’aube n’était pas encore prête à montrer le bout de son nez. J’étais donc tout seul à être éveillé dans cette demeure, le seul qui ne pouvait pas goûter à de délicieux songe lorsqu’il fermait les yeux. Ce que je voyais quand je fermai les yeux, c’était vous tous qui aviez quitté ma vie : Père, Mère, Shinji, Pépé, Chisa, Ha et puis toi. Déjà des larmes commençaient à me piquer les yeux et un revers de la manche de mon kimono élimé me permis de faire disparaître le testament de ma douleur.

La fenêtre ouverte, le vent venait caresser mes cheveux et le froid me saisissait, il faisait légèrement secouer les battants de bois et de papier. J’avais l’impression de vivre grâce à cette sensation de vent saisissante, je me sentais bien trop isolé dans la chaleur bienfaitrice de mon foyer, je ne me sentais pas vivre, tout était beaucoup trop réconfortant et doux, si bien que j’avais envie de fermer les yeux pour ne plus jamais les rouvrir. La vie, ce n’était pas ça, la vie c’était douloureux, amer, remplis de déception et de mauvaise surprise.

Un calumet dans la bouche, je laissais le tabac anesthésier mes sens, le regard porté sur la nuit noire ou brillait de manière splendide plusieurs étoiles. Cela m’inspirait plusieurs poèmes et je commençais à murmurer plusieurs petites chansonnettes que tu avais l’habitude de chantonner lorsque Ringo était encore petite fille, les entendre me donnait l’impression que tu étais encore là.

Après une durée de temps qui m’avait paru infinis, le léger frottement d’une porte derrière moi me permit de savoir que quelqu’un venait de pénétrer dans la pièce. J’espérais secrètement que ce serait Ringo, le soleil de ma vie, l’astre de mon existence, mon phare dans la nuit, ma raison de vivre. Cependant, ce ne fut pas la voix douce et naïve de ma tendre et chère fille qui bouscula mon silence, mais bel et bien celle de ma cousine :

« Kenzo, que fais-tu encore réveillé à cette heure-ci ? »

Sa voix était sévère et je ne pus m’empêcher de balancer ma tête en arrière et de lui répondre de manière cynique en ricanant :

« C’est bien l’inverse ma chère, je suis déjà levé. »

J’entendis sa réponse, un sifflement énervé et en quelques pas, elle avait rejoint la fenêtre et l’avait fermé d’un coup, fermant ce robinet sa sensation de froid. Je ne réagissais pas vraiment, conscient que cette jeune femme se battait pour ma santé. Nô comme elle s’appelait était la fille de Katsuhide et travaillait dans ma maisonnée, surtout à s’occuper de la prunelle de mes yeux, mais elle faisait le ménage et préparait à manger. Et puis, in fine elle s’occupait de moi, je savais bien que mes oncles avaient toujours peurs que je replonge dans une dépression et ils gardaient un œil sur moi grâce à leur intermédiaire en la personne de cette jeune femme d’une vingtaine d’années de la branche secondaire. Je la considérais comme ma sœur et le simple fait de la savoir dans la secondaire m’arrachait toujours un profond mal au cœur. Dans le noir, toujours assis, je ressentis sa présence derrière moi et plaçant ma main gauche sur son front dénudé, je murmurai :

« Est-ce douloureux ? »

La jeune femme resta silencieuse quelques instants puis répondit :

« Seulement quand il est placé et activé. »

Je détestais l’idée de savoir que des membres de mon propre sang proche puisse être aussi sensible au bon vouloir des autres membres de la principale, tout cela m’était horrible et me donnait d’autant plus envie de conquérir les sommets du clan. Je ne me battais pas pour moi seul, je devais même avouer que je me battais plus pour les autres que pour moi-même. J’avais souvent posé la question de la douleur à toute personne de ma famille portant le sceau, autant à Katsuhide qu’à toi, ma petite femme.

« Combien de temps a tu dormis cette semaine ? »

J’haussai un sourcil et répondis amuser :

« Probablement une quinzaine d’heure. »

Je pouvais sentir l’agacement de ma cousine derrière qui fulminait et essayait depuis des années déjà à me mettre le pied à l’étrier. Elle s’inquiétait pour moi santé et elle n’avait pas tort. Depuis que tu avais disparu, j’étais devenu incapable de dormir plus longtemps sans l’impression d’avoir envie de mourir instantanément en me rappelant de toi.

« Que penserai Ringo si elle te voyait ? »

Je fis la moue et répondis :

« Pour un Papa qui n’arrive pas à digérer la mort de son épouse et qui depuis chaque après sa mort, songe que le suicide serait bien plus doux que de continuer à vivre. »

Un silence gêné accueillait ma déclaration, comme à chaque fois, les plus jeunes ne pouvaient pas comprendre ma douleur, la douleur de perdre quelqu’un de vraiment précieux. Car finalement Seul Jirozaemon et Katsuhide comprenait ma douleur et pourquoi elle vivait en moi.

Ma phrase mettait Nô dans l’embarras et cela m’était douloureux. Je sentais bien que ma pauvre cousine ne savait pas comment réagir face à cette détresse ouverte que j’avais, je plaçais alors ma main sur sa tête et souriant répondis :

« Ne t’inquiète donc pas pour moi, je ne peux pas mourir tant que je ne serai pas arrivé à la tête du clan. Je vais retourner me coucher et espérer grappiller quelques heures de sommeil, merci pour ta présence. »

Je me levais alors et je me dirigeai vers la chambre la plus petite de toute, la seule qui ne me rappelait pas ta présence. Une fois allongé sur le futon, j’eus alors tout le temps pour réfléchir concrètement à ce que j’allais faire demain. Depuis déjà deux semaines, j’avais décidé de redevenir shinobi, espérant toucher le cœur des miens en leur montrant mes talents martiaux. Mais, être un shinobi n’était que la première étape, car la seconde, c’était de s’approcher des têtes pensantes du combat, des membres influents. J’avais ainsi décidé de m’approcher de la personne la plus simple à approcher et probablement à convaincre : Yume. Cette jeune femme, cheffe de la branche secondaire, serait un soutien de choix en plus de me permettre d’avoir une prise encore plus grande sur la population du clan. Les bureaucrates comme moi me soutenaient, il me fallait désormais le soutien des autres, des combattants.

C’était ainsi que le lendemain, à moins que ce ne soit déjà aujourd’hui, j’avais prévu d’aller voir Yume et parler avec elle. Nous avions déjà discuté quelques fois, échangé quelques banalités sans importances. Mais, malgré cela, je n’avais aucune idée de qui elle était réellement. Il me fallait le découvrir et c’était ce pourquoi j’allais aller la voir. De plus c’était une jeune femme de seize ans et veuve, elle avait des points communs avec moi et j’espérais pouvoir la convaincre du bien-fondé de ma cause. Enfin, plutôt de notre cause, car je n’étais pas seul. Je ne pouvais dire que je voulais gouverner seul, ce serait un rêve stupide, seule l’oligarchie pouvait avoir de l’intérêt à mes yeux. Il me restait plus qu’à faire rentrer la belle Yume dedans.

Je finis par piquer du nez et grappillai encore quelques heures de sommeil. Mais, quelques instants avant le levé du jour, quelques instants avant que le soleil inonde la ville, j’avais disparu.
Je n’étais pas allé très loin, simplement aux bains pour me rendre plus propre et présentable que je l’étais vraiment. Les poches noires sous mes yeux ne trompaient pas, j’avais le sommeil agité et n’importe qui était capable de le comprendre.

Quelques heures plus tard, aux alentours de huit-heure du matin, mais dans le quartier Hyuga qui commençait à s’éveiller, je me décidai enfin à aller rendre la petite visite à la jeune femme. Traversant la rue d’un pas rapide, les épaules un peu trop voûtées, mais le regard déterminé, j’amorçai mon arrivée.

Je me plaçais devant la porte de sa maison, tenant dans ma main un sachet remplis de quelques biscuits que j’avais faits la veille avec Ringo et Nô. Faire atelier cuisine était toujours un moment incroyable ou j’en oubliais presque la douleur de mon existence. Mais, je m’éloignais là du sujet. Je me décidais enfin à toquer et miaulais alors d’une voix mielleuse en amorçant un sourire :

« Bonjour ! Je viens rendre une petite visite à Hyuga Yume ! »

Il était temps de rencontrer réellement Yume et voir ce que je pourrai tirer de cette rencontre.

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Hyûga Yume
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Je me baissai pour esquiver le coup d’Ichigo avant de répliquer et il vola à deux mètres. Je me remis en garde, mais il me fit un signe de la main. Ça suffisait pour ce matin. Il faisait encore nuit, mais il partait tout à l’heure en mission et il voulait s’assurer qu’il était près. Il but longuement alors que j’essuyais ma figure avec une serviette. Nous échangeâmes et discutâmes un peu alors qu’il se changeait rapidement. Il n’aimait pas me laisser seule, j’avais beau être chunin… il restait très souvent mon garde du corps attitré et clairement s’il pouvait me surveiller en permanence il le ferait. Il avait toujours peur qu’il m’arrive quelque chose. Ou que je fasse quelque chose… Surtout depuis la mort de Naoshige. Je l’aidai à se changer avant qu’il ne m’escorte jusqu’à mon bureau.

Son remplaçant se glissa dans son ombre alors que je saluais mon cousin qui disparu, j’ouvris la porte coulissante de mon bureau, ôtai mes sandales avant que ma garde ne la referme, je me changeai rapidement, troquant ma tenue d’entraînement pour une tenue de tous les jours, le temps que je fasse cela, ma garde avait préparé le thé et me l’avait servi, je la remerciais, et elle me rendit un simple sourire, je m’installais derrière mon bureau et mes doigts attrapèrent la tasse pour la porter à mes lèvres. Le thé était délicieux. Elle resta derrière moi, en silence, alors que je lisais les dernières nouvelles, les dernières demandes… Je retiens un soupir, je me sentais… morose aujourd’hui… Naoshige me manquait, le froid et la neige commençait à arriver. J’eus un frisson et aussitôt la garde me couvrit les épaules d’une cape épaisse. Je l’observai avec attention, elle était jeune, jolie… Ninja… J’étais sa princesse…

« Merci Yana-san, tu peux te détendre et t’asseoir tu sais ? »

Elle me fit à nouveau un large sourire avant de reprendre sa place. Est-ce que Naoshige aurait eu le même geste avec moi ? Ou pas ? Une bougie se posa sur le bureau pour me permettre de mieux lire, je la laissai faire, elle était visiblement têtue, alors que je lui avais dit de se détendre et de ne pas en faire autant… Mais soit… Elle était ainsi, je replongeai dans mes papiers avec une certaine lassitude. J’avais l’impression de fuir mes émotions, mes pensées, mes ressentis et même mes souvenirs en nageant en pleine mer de papier… Peut-être que c’était le mieux ? Qu’est-ce que j’en savais… Je ne voulais plus penser à l’absence monstrueuse que Naoshige… Comment avait-il fait en si peu de temps pour tracer notre relation au fer rouge au creux de mon âme ? Je ne savais même pas si c’était de l’amour ou du respect. Et Hako ? ET Hako dans tout ça ? Non, il fallait que je me concentre sur les papiers !

***

Hi Hyûga ouvrit à tâtons la porte de sa maison. Il ne portait pas son bandeau qui cachait l’affreuse brûlure qui lui avait arraché la vue il y a plus de deux ans, il portait un kimono très sobre. Il tourna la tête vers Kenzo et l’inclina avec un certain respect avant de parler :

« Bonjour. Ma fille est à son bureau, celui de la gestion de la branche secondaire. »

Il donna la localisation ainsi que le chemin pour s’y rendre avant d’aboyer sèchement sur sa petite fille qui faisait du bruit derrière lui. Il était prêt à aider Kenzo s’il avait besoin pour retrouver sa fille.

***

Il eut des pas devant la porte de mon bureau et Yana sortit immédiatement, j’étais concentrée sur mon travail, je la laissais faire, mes conseillers laissaient toujours des notes et leur avis par écrit, j’allais bientôt devoir faire une réunion rapport à l’ouverture de notre clan, surtout ma branche, aux restes des techniques que nous pouvions connaître. Je me mordis les joues en cherchant les dernières notes sur l’évolution des jeunes.

« Hime-sama ? »

Je levai la tête vers ma garde qui inclina la tête avec respect, je l’invitai à poursuivre, elle le fit :

« Kenzo Hyûga de la branche principale souhaite vous voir.
- Très bien, si tu veux bien le faire rentrer s’il te plaît. »

Elle hocha la tête et ressortit le temps que je fasse un peu de place sur mon bureau et que je prépare une autre tasse de thé à mon invité. J’inclinai la tête vers l’homme avec respect, banalité, il avait eut une suite de deuils difficiles, il reprenait à peine son rôle de ninja. Je le saluais :

« Kenzo-san. C’est un honneur de vous voir. Que puis-je pour vous ? »

Yana n’aimait pas qu’il soit là et resta posté à ma droite en silence.
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Je ne fus pas accueilli par la personne que j’attendais, mais part un homme d’une quarantaine d’années au visage brûlé, n’ayant d’ores et déjà plus la vue. Je restai plusieurs secondes, les yeux plongés dans les prunelles blafardes, dévoré par les brûlures. Je retenais en moi l’envie de poser ma main sur sa peau et lui demander si cela était douloureux. À cet instant unique, j’aurai tant aimé posséder des pouvoirs messianiques pour n’avoir qu’à poser ma main pour lui rendre la vue. Je rongeais mon frein, j’étais bien au courant que se saurait hautement impolis de faire cela. Je ne pouvais rien faire pour lui, j’étais inutile dans ce genre de situation.

J’étais au courant de l’histoire, Hyuga Hi avait été gravement brûlé en s’interposant devant une technique Katon. Cet homme était sans aucun doute, le père de Yume. Il m’indiqua alors où était la jeune femme que je recherchais. J’esquissai un sourire en apprenant qu’elle était déjà à son bureau à cette heure-ci. Quelle jeune fille sérieuse ! Il était clair qu’elle devait prendre ses responsabilités très au sérieux : j’aimais cela. Elle possédait déjà un sens du devoir, ce qui était très rassurant. Je m’inclinais alors et le remerciai sincèrement avec chaleur, comme un fils le ferait avec son père :

« Merci beaucoup pour vos renseignements ! Je pense désormais pouvoir me débrouiller seul sans avoir à voler de votre précieux temps. »

Je n’avais guère fait attention aux aboiements qu’il avait lâchés sur une petite fille derrière lui, probablement une sœur de Yume. Je savais bien que les enfants de cet âge-ci était plutôt bruyant. Je ne me formalisai pas de cette légère crise de colère. Il était facile d’imaginer tout ce qui se passait dans la tête de cet homme. Après la mort du mari de sa fille, la perte de ses yeux, il devait se sentir inutile et faible. Je comprenais bien ses sentiments, car j’avais déjà ressenti la même chose : cette impression nocive de faiblesse, rongeant moral et amour de soi. Cette figure fragilisée de géniteur était belle à voir, car remplis de fissure, authentique dans la vie. Il portait sur lui, cette douleur, c’était une forme de beauté de l’âme qui me grisais. Je ne pouvais pas non plus ignorer que sur certains points, je me revoyais en lui. J’étais moi-même père, nous avions des points communs qui se feraient croissant au fur et à mesure.

Je laissais donc l’autre repartir tranquillement chez lui. J’éprouvais une sympathie pour cet homme, qui me semblait être de la même trempe que mes oncles et mon grand-père : sévère et déterminé. Comme devait probablement l’être chaque Hyuga à mes yeux. On ne pouvait pas être un vrai Hyuga sans être résistant comme le cuir, dure comme l’acier et sévère comme la glace. Ces qualificatifs avaient bien entendu destiné à être cultivé envers les non-Hyuga. Bien entendu, être nous, ce serait ridicule.

Je partis ainsi à la recherche du bureau de la jeune femme, que je ne tardai guère à trouver. Sans attendre une seconde, je toquai et m’annonçait de manière un peu plus formelle que quand j’étais aller chez elle :

« Bonjour, je viens demander un entretien avec Hyuga Yume, cheffe de la branche secondaire ! »

Je ne tardai pas par être rejoint par à une jeune femme qui vint à ma rencontre. Je lui demandais alors de dire à Yume que je souhaitais la voir. J’avais aussi brièvement annoncé mon nom :

« Hyuga Kenzo, secrétaire du conseil. »

J’avais parlé avec toute la chaleur que j’offrais à tout membre du clan. Il était probable que les membres de la secondaire n’étaient pas habitués à être autant respecté par un membre de la principale. Il n’y avait pas de réelle différence entre eux et nous, cultiver la différence était ainsi ridicule à mes yeux. Ce dont nous avions réellement besoin, nous, les Hyuga, c’était d’unité. Se séparer était probablement notre pire erreur.

Déjà, mes pensées s’évanouissaient car celle qui m’avait accueilli revenait, me déclarant alors que celle que je voulais voir, acceptait de me recevoir. Je la suivis alors dans les couloirs avant que nous nous arrêtions devant une porte coulissante. De toute évidence, elle était derrière. D’un léger sourire, je remerciai la jeune femme avec chaleur :

« Merci bien ! »

Et sans attendre, une fois que la porte fut ouverte, je rentrai et m’inclinai alors respect pendant que la cheffe de la principale me saluait. Je répondis à ses salutations une fois complètement relevé en soufflant de ma voix douce et chantante, qui contrastait avec mon visage un peu plus lugubre :

« Bonjour à toi Yume, tout l’honneur est pour moi. Je ne suis pas aussi important que toi ! »

Mes yeux étaient chaleureux malgré mes énormes cernes et mes sourcils froncés naturellement, qui me donnait cet air si fatigué. Enfin, ce n’était probablement pas qu’un air. J’avais lâché un petit rire léger sans aucuns arrières pensés. Ce n’était que la vérité, je n’étais personne pour l’instant. Il ne me tardait plus que de changer les choses. C’était bien pour cela que j’avais tant besoin du soutien de la jeune femme.

Je me sentais détendu, après tout, mon interlocutrice n’était qu’une gamine de seize ans, il n’y avait rien d’impressionnant dedans. Je retirai alors mon imperméable marron pour être plus à l’aise. En dessous, une chemise blanche un peu trop froissé, aux manches roulés en ourlet jusqu’au coude. Le bas était coincé dans un pantalon de toile noire qui tenait bien grâce à des bretelles qui cerclaient mes épaules.

Je dénotais bien avec le côté traditionnel de cette famille, qui semblait vivre en kimono. Je choisissais aisément le pratique à l’agréable pour ma part. Enfin, ce n’était pas tant le sujet. Je m’asseyais alors devant la jeune femme et repris tranquillement :

« Je suis, ma foi, heureux que tu acceptes de me recevoir ! Je suis passé en premier lieu chez toi, cependant, tu n’y étais pas. Ton père m’a alors informé que tu étais ici. C’est un homme admirable, peu de personne aurait été capable de faire la même chose. Il ne nous manque cruellement de personne avec la même dévotion. Il me semble aussi avoir entraperçu ta petite sœur, une petite fille toute mignonne. »

Je parlai calmement avec un léger sourire qui ornait mes lèvres. Détendu, je parlais de tout chose banales, comme je le ferai avec une amie que je n’avais pas vue depuis longtemps. J’étais à l’aise et grâce à cela, je n’avais pas à détourner le regard, je pouvais embrasser tout le bureau de Yume d’un regard.

Enfin, il était temps de passer aux choses un peu plus sérieuses : je passais ma main dans mes cheveux ébène et esquissant un bâillement dans mon coude, puis repris avec vigueur et intérêt :

« L’intérêt de ma visite est plutôt simple. En fait je venais surtout prendre des nouvelles. Non pas que j’eusse été vraiment occupé ces derniers temps, mais il m’est apparus que je ne t’avais jamais félicité de vive voix : ni pour ton accession à la tête de la branche secondaire, ni pour ta promotion au grade de chuunin. »

Il était clair que malgré le fait que je souhaitais avec Yume en tant que soutien politique, il était évident qu’il valait un peu mieux en savoir plus sur elle. Il me fallait déjà bien la connaître, pour ne pas proposer des choses dans le vide. Nous devions ainsi éprouver tous les deux si nous étions des personnes de confiance, loyal. C’était ainsi un test pour savoir qui j’avais devant moi. C’était un processus long, je voulais d’abord connaître Yume. Je n’étais pas un sagouin et encore moins un imbécile au point de proposer des alliances à la première venue. L’art de la parole et de la diplomatie était fin et délicat. L’écraser avec de la politique, serait une honte.

Ainsi, je me décidais à simplement discuter pour apprendre à mieux la connaître. J’avais même une excuse, en tant que membre proche du conseil, je pouvais aisément prétexter que j’allais devoir collaborer avec elle tôt ou tard et qu’à ce moment-là, il était évident qu’il valait mieux pour nous deux de nous entendre un minimum. Mes plans étaient bien plus grands, mais pour l’heure, il valait mieux être patient. C’était beau la patience, c’est doux, c’est calme.

Je sentais presque mon esprit s’évanouir dans un florilège de pensée qui m’emmenait loin.

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J’étais toujours nerveuse et inquiète dès qu’un membre de la branche principale venait me voir. Si tôt. Qu’est-ce qu’avait encore fais la branche secondaire ? Je ne savais pas, mais je ne me souvenais pas d’un quelconque affront ou quoi. Non… rien du tout ! Alors pourquoi un membre de la branche principale venait ? Non, vraiment je ne savais pas, je ne comprenais pas vraiment pourquoi il venait si tôt. Si cela avait été urgent… On m’aurait réveillé cette nuit ! Non, cela devait être autre chose. Je me mordis la lèvre en attendant que Kenzo entre dans le bureau, est-ce que vraiment c’était une bonne idée ? Je ne pouvais pas refuser l’entrée de mon bureau à mes supérieurs de clan. Alors je l’accueillis en servant une autre tasse de thé pour l’homme. Je haussais un sourcil à sa remarque, le moindre membre de la branche principale était plus important que le chef de la branche secondaire. Selon la politique du clan bien sûr. Alors je ne fis aucun commentaire, l’invitant juste à s’asseoir en face de moi pour qu’on puisse discuter. Je poussais vers lui une tasse de thé. Il parlait beaucoup en tout cas. Et il flattait bien, j’eus un simple sourire à l’évocation de ma famille.

« Tout l’honneur est pour moi. Surtout qu’il est bien tôt. Mon père n’a fait que son devoir envers le clan. Quant à ma sœur elle grandit oui. »

Elle grandissait très vite… trop vite. Mais elle n’oubliait pas ma mère et continuait à faire des cauchemars sur sa mort. Quant à mon père… C’était toujours compliqué parce qu’il avait un sale caractère et qu’il pouvait se montrer violent sans fin. J’étais parfois fatiguée de vivre avec lui… Et je crois que j’avais été heureuse avec Naoshige d’avoir ma propre vie. Je l’observais ôter son imperméable… Il avait l’air fatigué et sa tenue était plus que négligée pour un membre de la branche principale : pas de kimono, une chemise froissée, des bretelles, un pantalon de toile… des cernes. Les deuils n’étaient jamais faciles à vivre. Mais je préférais ne pas poser de question. Peut-être qu’en plus il rentrait de mission ? Qu’en savais-je vraiment. Je n’avais en tout cas pas le cœur à lui rendre son sourire. Je retiens un froncement de sourcils, est-ce que vraiment il venait uniquement pour ça ? Mais soit, montrons-nous poli ! Je lui souris simplement.

« Je vous remercies de votre sollicitude. »

Yana s’agita un peu près de moi, mais elle ne dit rien, je levai brièvement les yeux vers elle, elle ne bougea pas plus et je reportai mon attention sur Kenzo, Yana n’aimait pas qu’il soit là, ou la branche principale tout cours. Je repris tranquillement la parole d’une voix paisible :

« On m’a dit que vous aviez repris du service, j’espère que tout se passe bien et que votre enfant va bien. »

De mémoire, oui, il a un enfant, mais plus de femme. Pas étonnant qu’il semble apprécier mon père. Je bus une gorgée de thé avant de reprendre la parole d’une voix tranquille :

« Vous êtes bien matinal. »

C’était une remarque comme une autre, mais je trouvais cela qu’il vienne me voir de si bon matin, juste pour me féliciter de mon double grade Vraiment, je trouvais cela intriguant… Qu’est-ce qu’il voulait ? J’avais plus l’habitude de la froideur et du dédain de la branche principale. Lui il était très… différent ? Était-ce à cause de son deuil ? Je ne savais pas et je cherchais à le cerner le plus rapidement possible.

« Puis-je vous être utile en quoi que ce soit ? »

J’étais curieuse de savoir pourquoi il était là en vérité. Je finis par regarder Yana :

« Tu peux prendre une pause.
- Hime-sama… vous êtes sûre ? »

J’inclinai simplement la tête en l’invitant à sortir. Avec un claquement de langue agacé elle sortit à pas lent :

« Je resterais proche, n’hésitez pas à m’appeler au besoin. »

Je hochais la tête en silence avant de reporter mon attention sur Kenzo. D’ici dix minutes, tous les jeunes de ma branche seraient au courant.
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Il était clair que ma visite ne mettait pas la jeune fille à l’aise. Je le déplorais. On me craignait et même si la crainte pouvait être un sentiment exaltant à ressentir. Il n’en restait pas moins que lire de la méfiance et de la crainte chez les miens, me chagrinais un peu. Mais, je ne pouvais guère en vouloir à Yume, après tout, ma branche avait toujours été très avare de délégué et virait même paranoïaque quant aux risques de soulèvement. Ses craintes étaient fondées, mais pas forcément envers moi. N’importe quel autre membre aurait aimé l’idée de soumettre la talentueuse et cheffe de la secondaire, pour démontrer qui dirigeait réellement. Je les blâmais, car ils s’étaient à mes yeux égarés dans leur quête de pouvoir ridicule. Une quête de pouvoir ne pouvait être légitime que pour le bien d’autrui.  Enfin, il restait que cette méfiance me déplaisait, je me devais donc de faire ce que je pouvais faire de mieux, continuer à ouvrir mon cœur peu à peu pour qu’elle comprenne que j’étais quelqu’un de confiance et qu’elle n’avait rien à craindre de moi.

J’avais certes le pouvoir de la réduire au silence en un seul instant, d’un simple mudra. C’était un pouvoir effrayant et puissant entre mes mains. Je pouvais le faire, je le savais, j’en avais la force et la détermination suffisante, néanmoins, je n’en avais pas l’utilité. Soumettre la secondaire par la force, pour utiliser leur influence pour m’élever était une stratégie de despote, ce n’était pas moi. D’autant plus que je trouvais cela méprisable. Je côtoyais tant de personnes de la secondaire en tant que famille proche, que l’idée même de pouvoir les faire souffrir, me faisait souffrir. Tant que je n’étais pas obligé de le faire, je me refusais alors à le faire. Je n’avais jamais eu besoin d’activer le sceau d’un membre de la secondaire, aujourd’hui ne serait pas différent des autres jours. Cependant, si une situation l’exigeait, je n’aurais aucun remord à le faire, après tout, on n’avait pas besoin d’avoir d’inadapté dans ce clan. Il ne faisait aucun doute que Yume n’était pas une inadaptée, pour avoir réussi à s’élever avec un tel talent, elle forçait le respect.

Bref, je me devais de répondre à ses petites questions et remarques. Après tout, je n’avais rien à cacher. À mes yeux, je ne considérai pas avoir besoin de rebondir sur sa première remarque, après tout, comme elle le disait, sa famille n’avait fait que son devoir. Même si l’idée qu’on m’ait indiqué l’endroit, simplement parce que j’étais un membre de la principale me déplaisait un peu. Comment pouvait-on espérer une bonne entente entre nous tous, si une grande partie des nôtres était contrainte ? C’était aberrant et cela ne pouvait pas marcher. Le monde marchait sur la tête et je me battais pour changer cela. Mais, c’était un sujet glissant que je ne pouvais pas aborder, ni aussi tôt en rencontrant quelqu’un, ni devant une autre personne que Yume. Je décidais ainsi de ne rien y répondre, ces idées auront bien d’autres chances de s’étendre plus tard, il me fallait être patient.

Je décidais donc de répondre pour la première fois, pour sa première question, probablement plus de la politesse que de véritable intérêt pour ma carrière qui recommençait et pour ma fille. Cela suivait ses remerciements pour m’inquiéter de sa vie. Elle me renvoyait simplement l’appareil de la politesse. Cependant, je décidais d’y répondre sérieusement, au premier degré. Peut-être que cela me faisait passer pour plus bête que je ne l’étais, mais peu m’importais, l’honnêteté payait : en tout cas, j’avais envie de le croire :

« Il semblerait que les rumeurs aillent vite. J’ai effectivement repris ma carrière de shinobi il y a quelque temps. Je dois me réhabituer à plein de chose. J’ai si peu pratiqué l’art du ninja qu’il me faut réapprendre plein de chose. »

Je lâchais un petit rire gêné, après tout, j’avouais de but en blanc que je n’étais plus l’homme que j’avais été. Cependant, c’était là, la vérité, seule et unique.

« Malgré cela, je ne regrette rien. Arrêté ma carrière pour fondé une famille est le meilleur choix que j’ai fait de ma vie. On ne vit qu’une fois, il faut en profiter et croquer la vie à pleines dents. Sachant qu’en plus, j’ai pu goûter au bonheur de la paternité. Ma petite Ringo a déjà cinq ans, elle a la santé solide comme son père. Elle a cependant hérité de tout de sa mère, sauf sa santé fragile… »

Ma voix s’étranglait à moitié et j’enfermais alors le sanglot qui commençais à naître en moi. La seule pensée et évocation de Michiru me transperçait le cœur telle une lame. Ma mâchoire se serra un instant alors qu’une vague de tristesse envahissait mon corps entier et que l’envie de pleurer montait. Je la réprimais cependant, ce n’était pas le moment. Je repensais alors aux moments heureux de ma vie de couple et à peine trois secondes plus tard, j’avais repris un demi-sourire calme et détendu. Je laissais toute cette tristesse se dissoudre. C’était amer et douloureux, ça avait le goût de la vie.

Ma crise de désespoir avait été courte et durant que la jeune femme devant moi avait bu du thé, j’espérais qu’elle était passée au moins un peu inaperçue. La jeune femme exprima alors que j’étais matinal. Je pris moi aussi une tasse de thé et prenant une gorgée brûlante, j’haussai les épaules et répliquai :

« Dormir est devenu quelque chose de pénible lorsqu’on a perdu l’être aimé. Malheureusement, je ne t’apprends rien. Tu ne connais que trop bien cela, ce trou dans ta poitrine, cette sensation de manque, cette soif inaltérable… »

Je m’étais un peu laissé aller à un peu de philosophie et de lyrisme. Mais, je savais que cela toucherait Yume. On n’était fait du même bois, le bois qui avait souffert, qui avait perdu ce qu’il aimait. On se comprenait mutuellement sur un aspect. C’était peut-être pour cela que j’étais si familier et détendu avec elle. Parce que je savais qu’au fond de mon cœur, elle pouvait comprendre une partie de mes tourments. Envers un être si semblable, je ne voulais avoir que de la compassion et de la gentillesse. C’était probablement ici aussi, une autre raison pour laquelle, je me refusais à user de mon autorité réelle sur elle, parce que cela la blesserait et que blessé une veuve, c’était me blesser moi. Je n’étais pas sadomasochiste au point d’aimer la douleur.

Je sentais bien dans le regard de la jeune femme qu’elle avait du mal à me cerner. Peut-être même à me comprendre. Elle était toujours sur ses gardes et c’était peut-être pour cela qu’elle était toujours accompagnée de sa garde du corps présente derrière elle. Sa présence ne me gênait pas, car encore une fois, je n’avais rien à gâcher de ce que j’allais dire à Yume aujourd’hui. De plus, pouvais-je ignorer que lorsque j’étais en tant que poste officiel, j’étais accompagné de mes oncles pour me protéger ? Non, c’était donc évidemment pour cela, que la présence de la dénommée Yana, n’était pas un frein à ma présence ici. Et puis, encore une fois, patience était mère de sureté et comme la princesse de la secondaire souhaitait comprendre qui j’étais, mon esprit se refusait lui aussi à ne pas analyser son interlocutrice.

Après quelques instants, elle me demanda si elle pouvait m’être utile sur quoi que se soit. Si elle savait, j’avais tellement d’ambition qui bouillonnait dans mon corps que je pourrai exploser. Mais, ses ambitions devaient encore rester couver en moi, il n’était pas encore temps.  J’allais donc rester sur la raison de ma présence première ici, simplement vouloir faire connaissance pour la bonne entente entre la secondaire et le conseil. J’allais donc faire part de ces paroles avec ma douce voix et déterminé. Mais, je n’eus même pas le  temps de dire le moindre mot, car Yume venait de reprendre la parole.  

La cheffe de la secondaire venait de demander à sa garde du corps de quitter la pièce. Si elle estimait que c’était mieux, c’était que ça l’était. La jeune femme résista cependant un peu et osa même dire que si jamais elle avait besoin d’aide, elle était là. Je regardais cela un peu amusée. Tout cela voulait dire beaucoup sur l’attachement de la jeune femme envers Yume. C’était d’autant plus exacerbé quand je voyais son regard agacé, j’avais l’impression d’être un prédateur dangereux qui s’approchait trop près. Malgré cela, je n’avais aucun doute qu’en un affrontement à la loyale, je ne durai pas longtemps face à la cheffe de la secondaire. Mon oncle, Katsuhide avait été témoin de sa puissance lorsqu’elle avait fait un match d’exhibition pour prouver qu’elle méritait sa place. Pour recevoir ses louanges il fallait être doué et je me doutais alors que la jeune femme était très forte. Enfin, dans un affrontement à mort, j’avais évidemment l’avantage de savoir activer le sceau maudit.  On en revenait encore et toujours à ma capacité à pouvoir utiliser le sceau. C’était à la fois triste et amusant. J’avais presque l’impression d’en revenir encore et toujours au même point, c’était dégradant et rabaissant. Mais, je ne devais pas m’appesantir dessus, je m’inclinais avec respect devant celle qui quittait la pièce.

Une fois la garde du corps partie et la cloison fermée, je me retrouvais seul avec Yume. Il n’y avait rien entre elle et moi, simplement une table. Personne pour entendre ce que j’allais dire, personne pour entendre ce qu’elle allait dire. Ici tout était possible et encore plus. Mais, je n’allais rien faire pour les raisons énoncées plus haut.  Je déclarai alors, toujours cordial et égale à moi-même :

« Quelle jeune femme déterminée, son amour pour toi force le respect. Tu es apprécié des tiens ! »

Je bougeais un peu sur mes fesses pour me redresser et paraître moins avachis. Et alors que je me dandinais, je sentis alors quelque chose dans la poche de mon manteau. Je me souvins alors des gâteaux que j’avais préparés et je me dépêchai de les sortir, en espérant qu’ils n’étaient pas trop cassés. Je les offris alors à la jeune femme :

« Vois cela comme une petite compensation pour t’avoir embêté si tôt ! Je les ais faits avec ma fille et ma cousine, je ne sais hélas, pas très bien cuisiner. »

Bien droit, je pus alors me racler la gorge et prenant un air plus sérieux, mais restant cordial comme je l’étais naturellement, je répondis à la question qui devait mobiliser toutes les pensées de la jeune femme. Pourquoi diable étais-je ici ? Je commençais alors à m’expliquer d’une voix calme :

« Pour répondre à la question qui t’intéresse, soit ma présence ici, j’ai bien peur que se ne soit guère à la hauteur de tes attentes. Ce n’est rien d’excessivement sérieux. »

Je fis une pause, je portais de nouveau la coupe à ma bouche et but encore une longue gorgée brûlante, puis je repris :

« En tant que membre proche du conseil, je me suis simplement dit qu’il serait profitable pour les deux branches que d’avoir des représentants qui se connaissent un minimum et puisse collaborer au mieux à la gestion du clan ! »

Je reposais la coupe et posais ma main sur ma joue, j’haussai les épaules :

« J’y ai beaucoup réfléchi et je pense, que si nous nous entendons bien, tous les deux, alors le clan pourrait mieux marcher. Nous pourrions faire de plus grande chose. Je pense que nous, le clan, manquons cruellement d’unité, de la part des deux partis, c’est regrettable. En tout cas, je le regrette personnellement. Je me propose d’être un pont entre les deux. Et je ne peux être un pont si je ne connais pas une de mes interlocutrices privilégiées. »

Je me redressai une nouvelle fois, bien plus droit que je ne l’avais jamais été depuis le début de cette conversation :

« C’est pourquoi, il me semblait indispensable de savoir qui était la princesse de la branche secondaire. »

Je pointais un doigt et avec un demi-sourire, achevai d’une voix sincère :

« J’ai besoin de savoir qui tu es Yume ! »

Je me laissais couler un peu et gloussant, je repris :

« Bien évidemment, cela implique aussi que tu saches qui je suis. »

En y réfléchissant, ce n’était pas si peu sérieux et anecdotique. C’était simplement, une candide invitation à se connaître, pour pouvoir bâtir plus grand et plus fort. Mais, selon la forme que cela pourrait prendre, c’était peut-être le début de quelque chose de très grand. J’avais confiance en Yume, comme j’avais confiance en chaque membre du clan, branche secondaire, comme branche principale. Il manquait juste de la confiance à tous et je souhaitais inonder les miens de ma confiance.

Si jamais, cette confiance naissait, alors mes ambitions bouillonnantes pourront naître et faire de cet endroit, un lieu meilleur pour Ringo. C’était là, le rêve, que dis-je ? La quête de mon existence.

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Quelque part, heureusement qu’il n’y avait pas beaucoup de fenêtre ici, les seules qu’il y avait donné dans un petit jardin où j’avais demandé qu’on ne se promène pas. Cela m’éviterait sûrement de voir la tête d’un ou deux membres passer pour voir ou surveiller. Je ne me sentais pas en cage, plus entourée, mais parfois j’avais besoin d’être seule. Yana veillait sur moi c’était tout et quand j’étais chez moi… enfin, chez mon père, j’étais toute seule. Et c’était bien aussi. On me laissait en réalité… souvent seule, et c’était tant mieux. Cela me permettait aussi de prendre mon temps, de savourer une espèce… de reconstruction si on pouvait dire ? Cela m’aidait à avancer aussi d’être seule, de savourer un moment à moi, trouver toujours cet espèce d’équilibre… Toujours trouver un équilibre et profiter… C’était… c’était un équilibre, une harmonie, une danse… entre mes différentes vies. Toutes les accepter, danser équitablement avec, mener la mesure… et voir après… Après quoi ? Après chaque mesure où me menait cette danse sûrement. Ces danses mêmes. Kenzo en face de moi semblait avoir raté une mesure, mais il recommençait à valser. Souplement ? Peut-être ? Les nouvelles allaient vite… Jamais assez vite pour empêcher la mort en réalité. Et il avait perdu le rythme de la danse, il fallait maintenant qu’il le retrouve. Je ne fis qu’incliner la tête pour confirmer, que oui, les nouvelles allaient vite. Le regret… n’était-ce pas l’ennemie du ninja ? Ne pas réussir à avancer, laisser des pertes… Pourquoi pensais-je cela ? Alors que ce n’était pas vrai. J’entendis le sanglot sans même qu’il n’ait un son, je crois que je connaissais cela beaucoup trop bien. Alors je le laissais parler. Je restais silencieuse à son affirmation avant de…

« Oui, je connais cette sensation. Comme celle de retenir ses sanglots. »

Et oui, je l’avais vu, et pourtant je n’avais pas besoin de l’affirmer. Il savait en partie ce que je traversais. Mais je refusais d’en parler également. Ça… Cela ne m’aiderait pas. Je ne voulais pas non plus en parler. Trop en parler. Je préférais demander à Yana de sortir et prendre une pause. Je savais très bien que cela entraînerait aussi… Beaucoup de rumeur et d’inquiétude. Est-ce que vraiment c’était la meilleure solution ? Mais toujours se montrer sur ses gardes… envers les siens, est-ce que cela serait foncièrement une bonne idée ? Nous étions censés être un clan, mais nous nous comportions aussi comme des ennemies entre nous. J’avais promis l’arrêt du sceau… Une élévation de la seconde branche, cela allait aussi… par un rapprochement des deux branches, je le savais. Apprécié des miens ?

« Des jeunes surtout. J’ai parfois du mal avec les plus anciens et les traditionalistes. »

Ce qui était vrai. Changer les coutumes et vous aviez l’impression de leur proposer de devenir borgne. Je baissai les yeux sur les biscuits, laissant un maigre sourire étirer mes lèvres à sa remarque :

« S’ils sont faits avec amour ils seront bons. »

J’ouvris le paquet avant d’en prendre une brisure pour le manger. Pas mauvais, c’était meilleur que ceux de Hako en tout cas. Bien que le point de comparaison ne soit pas en vérité le meilleur qu’il soit. Mais c’était mangeable. Alors, je mangeais délicatement, faisant passer les miettes d’une gorgée de thé avant de le questionner. Un haussement de sourcil. Tout était toujours sérieux. Quand bien même on disait l’inverse. Surtout avec les Hyûga en réalité, ça puait toujours… Je fermai légèrement les yeux, pressant mes mains l’une contre l’autre. Je reste très surprise de ses mots et j’eus même un froncement de sourcil. Heureusement qu’il n’y avait pas Yana : elle aurait fait une réflexion sur le rapprochement, quand on savait que j’avais été fiancée à la branche principale. Et plus je l’écoutais, plus j’avais le sentiment qu’il souhaitait autre chose derrière ses mots qu’un simple rapprochement. Préparait-il le terrain pour un mariage ? Étrange. Surtout que ma période de deuil… Cependant… je ne pouvais qu’être d’accord avec ses mots, je bus une nouvelle gorgée de thé. J’eus un très léger sourire à sa remarque.

« Je suis entièrement d’accord avec vous. Nous portons le même nom, mais nous sommes tous des étrangers les uns envers les autres et la méfiance est… courante entre nous. Sans compter la peur que la branche principale peut… évoquer sur la branche secondaire. Si vous voulez me connaître alors notez que je suis relativement franche. J’entends également faire tout ce qui est en mon pouvoir pour rapprocher les deux branches. »

Je bus une gorgée de thé en me frottant machinalement le front, les sourcils légèrement froncés.

« Il est parfois nécessaire aussi de s’affranchir de certaines traditions… pour avancer tous ensemble. »

Il voulait du rapprochement ? Très bien, j’allais donc tater le terrain pour voir au niveau du sceau.

« Que voulez-vous savoir ? »
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Il semblerait que je ne me sois pas trompé en conjecturant qu’elle souffrait elle aussi de la perte d’un être cher. Mon sanglot qui n’était pas passé si inaperçu et les paroles qui avaient suivi de la part de la jeune femme ne me trompais pas : le deuil était toujours présent en elle. Elle connaissait l’horreur de se sentir vide, inutile, faible. La perte de l’être cher était quelque chose d’abominable, encore plus lorsqu’on connaissait le chakra et ses possibilités quasiment infinis. Encore aujourd’hui, je m’en voulais personnellement, je trouvais chaque jour un nouveau poids à porter, un nouveau poids qui me hurlait que j’aurais pu la sauver. Quelquefois, j’arrivais à ne pas écouter les rumeurs de mon esprit. Souvent, dans la nuit, j’y sombrais et pleurais ma culpabilité.

Malgré ma douleur, je continuais d’observer la jeune femme pour me faire une idée de qui elle était. Je cherchais toutes les preuves justifiant la confiance que je plaçais entre ses mains sans rien connaître d’elle. C’était un pari risqué, mais la vie elle-même n’était-elle pas risquée ? J’étais joueur aujourd’hui.

Après tout, je ne devais pas trop me tromper, car Yume ne semblait pas être une mauvaise personne, la preuve, lorsqu’elle avait avoué connaître les sensations que j’avais énumérés, comme celle de retenir un sanglot, elle n’était pas allée plus loin. J’avais hoché la tête, reconnaissant qu’elle ne me demande pas ce que j’avais. Peut-être qu’entre Hyuga et victime du deuil, nous voulions chacun épargner l’autre, par propre respect pour nos douleurs respectives.

Il me semblait que mon honnêteté à son égard commençait à payer, car elle s’ouvrait un peu plus, elle avouait qu’elle était surtout soutenue par les jeunes. J’écoutais avec sérieux, là encore, je la comprenais un peu. Trouver du soutien était compliqué et on faisait rarement l’unanimité. Souvent même, les mentalités entre jeune et ancien devenaient antagonistes. S’y retrouver et plaire à tout le monde dans cela devenait alors compliqué. En regardant dans les yeux de la jeune femme, je me demandais sincèrement quelles épreuves elle avait dû traverser pour en arriver là où elle était : cela forçait le respect.

Je me permis alors de la rassurer avec sérieux et chaleur :

« Faire l’unanimité dans un clan tel que le nôtre n’est pas chose aisé. Néanmoins, tu sembles bien te débrouiller. »

En la voyant prendre le cadeau que lui avait tendu et en déclarant que si ça avait été fait avec amour, se serait bon, je me surpris à la voir plus vieille qu’elle ne l’était. Elle parlait comme une femme avec une telle politesse. Telles étaient donc les conséquences de telles responsabilités ? Être adulte à cet âge-là. Katsuhide m’avait cependant prévenu que c’était Yume elle-même qui avait voulu devenir cheffe. Elle avait donc dû devoir grandir prématurément avant. Enfin, c’était un peu hypocrite pour moi de parler de cela. J’avais commencé à me battre à huit ans, à quatorze ans, je me comportais déjà comme un chef de famille, commandant des quarantenaires qui se soumettait à mon rang.

Peut-être avais-je pensé, à tort ou à raison, que le village de Konoha permettait aux enfants de ne pas sombrer trop jeune dans l’enfer de la guerre, ou plutôt, les préparait mieux. Pourtant, moi qui étais pour la guerre, persuadé qu’on ne pouvait que s’épanouir dans le combat. Je me surprenais à trouver une jeune femme plus vieille que moi lorsque j’avais commencé à donner des ordres, trop jeune pour sa tâche.

En y songeant un peu, il ne faisait nul doute à mes yeux que c’était dû au fait que j’étais père. En tant que père, on voudrait que jamais ses enfants ne connaissent le champ de bataille. Peut-être, inconsciemment, projetais-je l’image de Ringo sur Yume. Mais, se serait-oublié que Yume n’était plus une enfant. Ou du moins, au vu de ses exploits martiaux, elle n’était plus vraiment. Je me devais d’arrêter de l’infantiliser, c’était de l’irrespect pour elle. Je la respectais pour beaucoup de chose et ne souhaitait être irrespectueux à son égard.

Loin de ses considérations, beaucoup plus focalisé sur l’instant présent. J’étais plutôt heureux de voir la jeune femme répondre favorablement et semblé partager mes idées quant au rassemblement nécessaire entre les deux branches. Cela me facilitait les choses pour essayer de créer un lien entre les deux branches, avant que tout ne soit trop tard. Je devais préserver ce lien avant qu’il ne rompe définitivement. Et si je devais perdre ma vie dans le processus, alors, se ne serait pas trop grave : Ringo vivrait au moins dans un monde un peu meilleur.

Au vu de la réponse de Yume, c’était assurément une bonne chose que je sois venu la voir. Je ne pouvais avoir aucun regret là-dessus. Et comme elle l’avait elle-même très justement fait remarquer, vu comment la principale avait des raisons de se faire de se faire peu apprécier, certains parmi nous avaient l’âme de despote esclavagistes. Nous avions des casseroles derrières nous, bien assez pour que l’autre camp souhaite trancher les liens. De ce fait, j’étais étonné de voir la cheffe de la secondaire avec autant la tête sur les épaules et prête au rapprochement avec les miens, ceux de la principale. Pour être complètement franc, l’idée qu’elle soit tant déçu par la direction du clan, au point qu’elle en veuille la destruction m’avait traversé l’esprit. Me voilà rassuré, car je décidais de continuer de faire confiance à Yume.

Cependant, je ne réagis guère aux mots hésitant de la jeune femme quant à abolir les traditions. C’était là, un petit appel de phare. J’avais bien quelques idées de ce que cela pouvait dire. Mais c’était encore trop tôt pour moi, calme et patience était mère de sûreté. Pour les traditions misent en cause, la première en termes d’oppression était bien évidemment le sceau. Il fallait bien avouer qu’avec le sceau maudit, la liberté de la secondaire était entravée. Je n’étais pas prêt à m’engager dans une discussion de la sorte sur l’utilité de devoir s’occuper du sceau ou non. Mais, je ne pouvais pas vraiment être catégorique quant aux ambitions de Yume, je ne la connaissais pas assez. J’extrapolais bien beaucoup de chose, ce n’était pas très sérieux. Allons bon Kenzo, soit un peu plus intelligent.

Mais, si je ne me trompais pas initialement et que le propos était effectivement le sceau alors, elle serait forcément déçue. Je n’étais en rien un défenseur de l’abolition du sceau pour la secondaire. Après tout, je prenais volontiers le problème de l’autre côté pour l’instant. « Si jamais la secondaire ne se sent pas l’égal, il n’y a qu’à promouvoir la secondaire en abolissant le sceau. » Telle était probablement la réponse que quelqu’un comme Yume aurait si elle pouvait parler franchement. Moi, je répondrai plutôt : « Si jamais la secondaire ne se sent pas l’égal, il n’y a déclassé la principale en lui apposant le sceau ! ». Cette solution bien que cruel pour gens de ma caste avait cependant le bénéfice de la prudence. Le fait que probablement jamais, un Byakugan ne soit dérobé. Enfin, c’était là des considérations bien techniques qui n’avaient jusqu’alors jamais confronté avec quelqu’un. Ce n’était jamais que le fruit de pensée encore incomplète. Une idée ne pouvait s’épanouir que dans le débat. Mon avis était de ce ne fait pas graver dans la pierre.

Ainsi, pour revenir plus généralement à cette petite allusion, je décidais que de m’en formaliser très peu. Elle pouvait dire peu, je préférais y voir beaucoup pour l’instant. Je répondis, alors comme si je n’avais rien perçu :

« Le fonctionnement archaïque du clan lui a permis de survivre, mais s’il souhaite vivre, il faudra évidemment changer quelques choses, je partage ton point de vue ! »

Encore une fois, il me semblait bien que cela me faisait paraître pour plus simplet que je l’étais vraiment. Mais, c’était probablement quelque chose de nécessaire pour l’instant. Je gardais, ou plutôt je voulais garder le bénéfice de la réserve. Être réservé était la position qui me permettrait de réellement comprendre chaque acteur de ce clan, l’heure des stratégies dangereuse et grandiloquente n’était pas encore arrivée. Je resterai dans l’ombre jusqu’au moment opportun, il me faut d’abord savoir sur qui je ne pouvais pas compter et sur qui je pouvais compter.

Il était évident que je n’avais pas de temps à me faire cogiter beaucoup trop longtemps, des choses plus sérieuses m’attendaient évidemment. Ce que j’évoquais n’était pour finir que des pensées à posteriori, sur le moment, j’étais probablement à quelques distances de cela.

Car après tout, on en arrivait à la raison même qui m’avait poussé à venir embêter la cheffe de la secondaire. Surtout que Yume acceptait de me parler d’elle, je devais être attentif. On ne pouvait réellement comprendre quelqu’un, qu’en connaissance des moments importants de sa vie. Nous étions écrits par notre existence. J’étais aisément découvert via les évènements de ma vie. Même si j’étais assez neutre et flegmatique en les énonçant, il était aisé de comprendre ma colère et ma soif de vengeance envers ceux qui m’ont tué ma famille.

Pour l’heure, j’esquissai alors un sourire, montrant à la jeune femme que j’étais heureux qu’elle se prête au jeu. Je sortis de ma poche une feuille pliée en quatre et un fusain d’une petite boite de métal. J’étais prêt à noter des choses comme elle me l’avait proposé.

Puis, elle déclara, alors que je sentais comme un air de défis en elle, que je pouvais lui demander ce que je voulais savoir. Elle avouait volontiers être franche, je la prendrai aux mots et je la croirais. Cependant, il n’était pas question pour moi de remuer des souvenirs douloureux en elle, je n’étais pas un monstre, l’idée de faire mal à un des miens me donnait envie de vomir. Je préférais évoquer des souvenirs banals pour l’instant, brusquer le lien que j’étais en train de tisser tel un Kamiko tisse des vêtements était encore fragile. Il faudrait du temps pour le durcir et enfin avoir une confiance semi-absolue dans la jeune femme.

J’hochai alors la tête en signe de respect et la remerciais :

« Merci de bien vouloir répondre à mes questions ! »

Je relevais alors la tête et commençait en préambule :

« Si jamais je te pose des questions auxquels tu ne souhaites pas répondre, n’hésites pas. Je ne sais pas forcément ce qui peut être sensible ou non. »

Une fois cela fait, je me raclais la gorge et déclarais d’une voix tranquille et paisible :

« Pourquoi ne pas commencer par le tout début. Comment était ton enfance ? Quels souvenirs en as-tu ? »

L’enfance était pour moi, une période paisible, il restait à voir comment la jeune Yume l’avait vécu. Se remémorer des souvenirs d’enfance était quelque chose de doux, chaud et réconfortant. Moi-même, je me sentais presque plongé dans mes souvenirs. Mais, je me concentrais pour bien écouter la jeune femme, être inattentif durant qu’elle répondait à mes questions serait irrespectueux, chose que je n’étais pas… j’étais plus évasif, lunatique… J’espérais que si jamais je me perdais dans les méandres de moi-même on ne m’en porterait pas préjudice.

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Rien que de faire l’unanimité d’une branche n’était pas chose aisé, j’en faisais l’expérience tous les jours, combattre les principes qui n’avaient plus de sens, montrer que l’évolution était obligatoire pour survivre, pour certains c’était… impossible. Je combattais ça tous les jours, leur montrer que l’évolution était la clé de la survie, sauf que ça… Pour les vieux accrochés à leur tradition comme à leurs couilles parfois c’était impossible. Et c’était à moi d’essayer de réussir quelque chose pour leur faire comprendre que si, l’évolution n’était pas un mal. Je serrais légèrement les poings sans rien dire de plus. Je n’avais pas envie de penser à ça. Enfin, c’était faux, j’y pensais tous les jours, à chaque instant. Parce que j’étais sûrement la plus jeune cheffe de branche et que je devais absolument faire changer les choses, les faire évoluer ! C’était mon devoir. Alors je ne fir qu’un haussement d’épaules, négligeant à sa remarque :

« En apparence, combien d’entre eux rêvent de me voir déchue et prendre ma place ? Je ne compte même pas, il y en a trop pour que je me prenne la tête, je fais ce que je dois faire, simplement. »

Rien de plus, rien de moins. Je faisais ce que devait faire un chef, n’importe qui d’autre dans ma situation ferait exactement pareil. Pas de temps à perdre, je faisais ce qu’il y avait de mieux pour mon clan, le reste, on verrait plus tard. Je devais penser aux autres, moi… j’y penserais plus tard ? Quand ? Aucune idée, mais je n’avais pas le droit, pas le temps… pas l’envie ? Pas l’envie oui, de penser à moi, de ce que je pouvais ressentir, de ce que je devais ressentir, se perdre dans le travail était aussi un moyen de survivre, voir s’il était possible de s’oublier, de se voir qu’au travers d’un prisme de travail… Le clan, l’équipe… Qu’est-ce que je devais faire ? Vivre, mais pour vivre il fallait un objectif, alors j’en aurais un, tirer mon clan, mon équipe vers le haut. Quitte à m’oublier, peut-être même était-ce le mieux, oublier qu’il y avait quelque chose derrière mon armure de papier et d’entraînement. Derrière la sueur et les courbatures… Derrière mon masque de Hyûga, est-ce que j’existais encore ? Est-ce que je pouvais exister encore ? Ne valait-il pas mieux de… rester juste cette coquille vide ? Se dire que ce n’était pas très grave de souffrir si les autres allaient bien ? Si les autres allaient bien alors ma mission aurait réussi, le reste… n’était que dérision. Je relevai les yeux vers lui, à moitié perdue dans mes pensées.

« Ils ont gardé des réflexes qui étaient bons d’avant le village… Aujourd’hui il est temps de s’intégrer et de prouver notre loyauté… mais tous ne l’acceptent pas, nous marchons toujours sur un fil. Pour certains l’évolution est la mort, pour d’autre c’est le carcan. Mais à cette heure où le monde a changé, il est l’heure nous aussi d’avancer. »

Je caressai doucement le bureau en fixant la tasse de thé comme-ci d’un battement de cils j’aurais pu la renverser, je restais fermée à toutes ses pensées à lui, les miennes tourbillonnaient comme des spectres au sein de mon esprit, hurlant leur mépris et leurs sombres projets, mon regard dériva dans le jardin recouvert de neige. Mort, mort… mort… Lui aussi, mais lui pourrait renaître au printemps. Bientôt une nouvelle génération de jeunes Hyûga et de jeunes ninjas partira affronter les bandits et les renégats… Ma sœur grandissait et bientôt cela serait son tour. L’entraînement était dur, mais nécessaire, il fallait qu’elle soit prête… qu’elle survive elle aussi. Peut-être m’étais-je déjà trop enfoncée dans la voie des ombres auquel Nori m’avait initié et mit en garde ? Peut-être, mais ce n’était pas à cause de lui, mais bien à cause des morts, si j’étais là. Je hochais vaguement la tête en l’écoutant.

« Soit, soit. Allez-y. »

Sensible ? Du moment qu’il ne parlait pas de ma mère ou de mon père. Je soupirai légèrement à sa remarque. Enfance ? Enfance ? C’était pas vraiment le mot que j’avais en tête. Qu’est-ce que je devais faire ? Enfin… dire surtout. Souvenirs ? Je soupirais en regardant par la fenêtre :

« Dure. Je me souviens surtout des entraînements avec mon père et ce n’était pas un homme facile à vivre et parfois d’autres plus facile avec ma mère. Mais les deux étaient des ninjas alors… ce n’était pas toujours facile à la maison. Je me souviens aussi de ma mère entrain de jardiner. Mais en soit, une enfance d’entraînement. C’était le début des villages les souvenirs des guerres claniques étaient très présents… la peur était encore là… les enfants sont des proies faciles. »

C’était les mots de mon père dans ma propre bouche, cela en était effrayant en réalité. Je fis tourner ma tasse entre mes doigts en fixant son contenu trouble, je devinai Yana entre les plantes entrain de prendre soin du jardin à ma place. Je bus une gorgée de liquide brûlant avant de reposer la tasse. J’observai l’homme à nouveau :

« Vous pensez que l’enfance définit tout ? »

J’étais curieuse de sa question, réponse et question… questions et réponse on avait le droit tous les deux d’en poser après tout il n’avait pas le monopole de l’interrogation. Retournons un peu les rôles à chaque fois. Il fallait bien continuer cette conversation, ne pas se laisser noyer sous ses questions à lui.
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Rétrospectivement, il était évident que la place de Yume n’était pas aussi solide que je l’aurais cru aux premiers abords. Elle l’avouait elle-même. Selon ses propres paroles, ses propres dire, nombreux étaient parmi les siens qui souhaitera sa place. Être cheffe de la secondaire n’était donc pas vraiment quelque chose d’enviable, sentir une telle épée de Damoclès au-dessus de tête en toute circonstance, que cela devait être désagréable… C’était donc à cela que je m’exposais si jamais je réussissais à devenir chef ? Quelle galère ! Avais-je même les épaules pour cela ? Rien n’était vraiment sûr, in fine, jusqu’au dernier instant, je ne saurais pas ce que l’avenir me réserve et si je saurai à la hauteur. Yume avait dû connaître cela : elle avait vécu beaucoup plus de chose que moi en politique. J’aurais tout intérêt à noter tous les troubles qu’elle a vécues, car mes ambitions me pousseraient finalement à embrasser ces mêmes troubles. Il serait peut-être même encore plus grand et plus compliqué. Je devais apprendre, pour être fin prêt le moment venu !

Ces pensées étaient issues de mon esprit en y réfléchissant. J’étais évidemment beaucoup plus concentré sur la personne de Yume pour prêter à cet instant, la valeur que je voyais après, à ses paroles. Disons que sur le moment, j’étais plus heureux qu’elle admette certaines choses, ce n’était peut-être pas d’énorme confession, mais cela prouvait au moins qu’elle me faisait confiance, au moins un peu. Humainement, cela comptait beaucoup pour moi, j’étais pétrie de doute sur qui j’étais et malgré quelques airs assurés, je n’en menais pas aussi large. Toute stratégie politiques s’envolait alors bien loin, pour ne plus qu’apprécier le moment et l’humanité. Yume n’était pas une mauvaise personne, cela ne faisait aucun doute et j’avais envie de croire en elle, c’était un pari pour l’avenir que l’homme qui avait tant perdu faisait. Finalement, seul l’avenir m’apprendra si je faisais bien.

Mais, chaque chose continuait d’aller dans ce sens. Yume n’était pas une personne très différente de n’importe qui, elle doutait, elle avait peur, elle voulait plus pour les siens, elle souffrait. Elle n’était qu’une jeune femme avec un lourd poids sur ses épaules et qui essayait de se tenir le plus droit possible avec fierté. C’était presque christique et je ne pouvais que remarquer que je serai du genre à vouloir faire pareil. Là où elle se démarquait, c’était qu’elle semblait y arriver. Tant de force dans un corps si juvénile, cela faisait réfléchir et relativiser. Cela me semblait presque viré au jeunisme, cela me faisait presque regretter de ne pas m’être donné les capacités de mes ambitions plus tôt. Je me rassurais en me disant que je n’aurai pas été prêt à l’époque, si tenté qu’un jour on puisse être réellement prêt pour les aventures et histoires de la vie. Tout cela était si compliqué, vivre demandait de grands efforts, pour quelque chose qu’on pourrait alors juger aisément comme peu sérieux. Beaucoup ne se prenaient pas la tête pour vivre, mais pouvait-on réellement appeler cela vivre ? Je n’avais de toute évidence pas de réponse, ni maintenant, ni après.

De toute évidence, faire des efforts, essayer de changer les choses, de se prendre la tête pour rendre la vie meilleure était dans le caractère de Yume. L’écouter parler des croulants qui nous assommaient sous la tradition et qui ne réfléchissait pas pour faire évoluer les choses étaient instructifs : elle n’acceptait pas cet immobilisme politique. Et comment lui en vouloir ? Plus d’une fois, j’en avais été malade. Je soutenais sa vision de changement, il me semblait même l’avoir fait remarquer précédemment dans la conversation. Mais, le changement pouvait prendre mille et une formes et chacun avait son utopie en tête, chacun avait son évolution idéale pour le clan… D’où la nécessité d’un pouvoir partager pour ne pas s’étouffer et étouffer les autres dans des chimères personnelles d’organisation. En tout cas, je partageais son idée de changement et j’avais alors hoché la tête pour bien le faire remarquer. Avec un cœur pur pour les siens, aucune idée ne pouvait être si atroce, non ?

Je ne m’imaginais pas posséder réellement un cœur pur, derrière toutes mes questions, je ne faisais qu’analyser ceux avec qui je parlais. Peut-être tout le monde faisait cela, mais mes arrières pensées étaient toutes très fortes et je ne pouvais pas m’en empêcher, j’analysais tout. Surtout que désormais que j’avais à disposition les récits de la jeunesse de la jeune Yume, je n’allais pas être capable de ne pas avoir tout en tête. Ma question n’avait pas été anodine, je voulais savoir les évènements traumatisants de son existence, car on n’évoluait jamais autant que dans le désespoir. L’enfance définissait souvent l’individu, bien qu’il y ait des exceptions. L’enfance de Yume fut en tout cas assez banale pour un membre de la secondaire. Elle avait aussi les souvenirs de la guerre, terribles affrontements que j’avais vécu en y perdant quelques plumes. En tout cas, le récit bref et classique de son enfance ne notait rien de particulier. Tout était si lisse et banal, s’en était presque effrayant, car la jeune femme devant moi n’avait rien de lisse et banale, elle avait en elle un certain panache.

Plongée dans ses pensées qui semblaient si profondes, sondant presque sa tasse de thé à la recherche de réponse sur sa propre enfance, elle finit par me demander si l’enfance définissait tout pour moi. C’était une question intéressante qui rebondissait même sur ma question, je pensais effectivement définissait beaucoup, mais c’était un propos très vaste et j’avais peur de m’y perdre, cependant, offrir mon point de vue et voir la réaction de la princesse de la seconde me permettrait de mieux l’appréhender.

Je me raclai alors la gorge et plissait les yeux avant de me reculer un peu et de planter mes yeux sur le plafond. Ma voix chantante résonna alors :

« C’est une question très intéressante et je vais essayer de ne pas me perdre. Je pense qu’effectivement l’enfance joue un rôle majeur dans le développement de l’adulte. Mais, pour une raison autre que simplement les premières années de vie. Pour moi, l’enfance, c’est le moment où on comprend que les adultes peuvent faire plus de choses et qu’on décide quel genre d’adulte on voudrait devenir, cela fait presque office de rêve. Médecin, combattant, artiste. L’enfant évolue probablement pour être capable de réaliser ce rêve. Mais, ce rêve ne fait qu’évoluer constamment. Je pense que ce qui fait évoluer le plus un être humain, c’est les traumatismes, les sentiments négatifs : la peur, la haine, la colère. Je mentirais si je disais que je m’étais construit sur des sentiments positifs, la peur, la haine et la tristesse on fait celui que j’étais, changeant radicalement le destin d’un petit garçon banal et sans rêve. »

Je fis une pause et pris une gorgée de thé et les yeux toujours dans l’infini, repris, scandant presque :

« Bien heureusement, il est aussi possible de se construire sur des sentiments positifs, je l’ai moi-même appris en prenant une femme et en aimant un être plus que moi-même et en participant au grand tout de la vie. Mais, nous sommes des guerriers, notre destin, notre existence ne peut malheureusement pas être rose, nous finirons tous par souffrir, par avoir des regrets, à vouloir nous venger : vivre une vie dangereuse, c’est prendre le risque d’évoluer sur des sentiments négatifs. Enfin, plusieurs choses peuvent en sortir, sans s’en lamenter. Si je devais prendre un exemple, je prendrais le mien. Enfant, je n’avais pas de rêve et rien ne m’intéressait, je n’avais pas de modèle, rien. Si j’avais alors dû choisir un rêve, alors j’aurais probablement pris la profession de mon père, celle d’un simple paysan trop faible pour se battre qui avait rejeté toute violence et c’était muré avec la seule femme qu’il avait pu épouser. Ce n’était pas une vie pour un enfant que de ne vivre qu’en souhaitant de devenir comme son père, enfermé. Partir pour me faire éduquer par mon grand-père fut probablement la meilleure chose qui m’arriva, malgré la guerre que je vécus et les blessures. »

A la simple pensée de la guerre qui m’avait tant prise, je passais ma main sur mon cœur et le serra en déglutissant. Toutes personnes que j’avais aimé ou presque était mort, il ne restait presque plus que moi.

« Je pense être du coup un contre-exemple a l’idée que l’enfance définit tout, moi elle ne m’a rien donné. Une fois l’entraînement pour le clan commencer, probablement plus tard que toi, j’étais presque déjà un adolescent, ce n’était plus la même chose. Ce n’était plus la paisible existence où rien ne se passait, c’était autre chose. Finalement, même si mon adolescence fut ensanglantée et m’a fait souffrir tellement au point que j’aurais pu en mourir, c’est cette adolescence qui m’a amené à devenir celui que je suis et je ne regrette aucun de mes choix. »

Je mentais avec une grande facilité, je regrettai plusieurs choses sans les regretter. Je regrettais la mort de mon grand-père, de mon petit frère que je n’ai pas pu protéger. Je regrettais la mort de ma mère et de ma sœur qui était inoffensive. Je regrettais la mort de mon père qui avait trouvé le plus de courage dans sa fin, pour laver mon honneur qui n’avait même pas été entaché. Je regrettais d’avoir rencontré Michiru, car j’avais alors causé sa mort. Tous ces regrets s’empilaient en moi, telle une pile de cadavre que je surplombais. Tous ces regrets ne pouvaient coexister par l’existence de Ringo, elle rendait ma souffrance acceptable. Pour passer une seconde de plus avec elle dans ce monde lorsque mon heure sera venue, je serai prêt à tuer des innocents sans vergogne.

« La haine et la colère m’ont fait passer du statut d’enfant à adulte, peut-être trop tôt, mais sans cela, je n’aurais jamais pu connaître le bonheur. En y réfléchissant bien, c’est ma vie de jeune adulte qui m’a le plus définit par rapport à une enfance ennuyeuse. »

Je papillonnai des yeux, je m’étais laissé aller dans mon monologue et je me redressai alors en me pliant en deux :

« Excuse-moi, je me suis laissé aller à des souvenirs et des considérations psychologiques. J’espère que cela t’aura au moins permis de mieux connaître ma vision des choses ! »

Y réfléchir moi-même était intéressant, cela me permettait de mettre de l’ordre dans mes pensées. Il était parfois nécessaire de revenir sur ce qu’on ressentait comme je venais de le faire. Je m’étais confié à la jeune femme, car elle s’était confiée à moi et que je voulais entretenir les flammes de la confiance en nous. Au pire, mon histoire n’avait rien à cacher à l’exception d’une seule chose. Elle pouvait bien me poser mille et une questions, j’y répondrai sans problèmes. Laisser faire des sentiments de peur et de défiance serait ridicule, nous étions tous dans le même bateau, alors autant collaborer sans conditions.


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Hyûga Yume
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Hyûga Yume
Puisqu’il voulait mieux me connaître… J’allais lui rendre la pareile, je n’avais pas envie d’être la seule à parler. Je bus une gorgée. Pourquoi cet intérêt pour une gamine de seize ans ? J’étais plus une veuve noire qu’autre chose. Un premier mariage annulé avant de le célébrer, et la mort d’un mari sans même qu’il soit consommé. Voilà qui était triste. Je détournais légèrement les yeux en buvant une gorgée de thé. Parler du clan me faisait presque sourire. Pourquoi ? Parce qu’ici, en politique, les plus hypocrites, étaient les rois. Soyez plus lisses possible pour que votre adversaire se reflète dans vos yeux, que vous puissiez le copier et détourner sa propre image… Nous n’étions que les pantins les uns les autres. Quoi dire d’autres ? Si certains étaient sincèrement ravis que je sois cheffe de branche, mais combien d’autres auraient préféré avoir ma place ? Je savais que la plupart des jeunes de mon âge, qui avaient grandi dans le village étaient comme moi : épris de changement ! Mais malheureusement, les vieux et les traditions étaient accrochés au cœur du clan et il était très compliqué de tout faire changer.

Il me posait des questions sur mon enfance. Mon enfance… Je me souvenais de ma mère qui était très présente, ses propres entraînements à elle, sa douceur… Elle me souriait souvent, elle me peignait les cheveux… C’était très agréable, les entraînements auprès d’elle, son sourire, sa manière de m’encourager. Ma mère était entièrement l’opposée de mon père, je n’aurais jamais pus dire s’il l’aimait vraiment ou non. Et pourtant, ma mère avait toujours été forte ! Je savais qu’elle partait en mission avec d’autres, c’était des cousins qui nous gardaient… Mais elle avait été si présente, j’avais de beaux souvenirs avec elle, dans le jardin que nous entretenions toutes les deux. Mais ce qui m’avait marqué le plus c’était bien la dureté de mon père. Il était marqué de la guerre, de sa propre vie dans le clan avant le village. Je voulais bien l’entendre, mais j’en avais souffert. Cet homme dur, sans aucune pitié qui n’écoutait rien ni personne quand il s’agissait de m’entraîner. J’avais eu plus souvent le goût du sang dans ma bouche que d’autre… Mais surtout de sa dureté aussi envers ma mère quand il m’interdisait et lui interdisait de m’aider ou de me consoler. C’était dur, c’était long, et j’avais appris à avoir peur de mon père. Puis ma sœur était arrivée, j’avais espéré que sa naissance apaiserait mon père… Cela n’avait rien changé du tout, il n’avait rien changé et ma mère, avec le bébé, avait plus laissé mon père s’occuper de moi. Je n’en voulais à personne, cela m’avait forgé, bien sûr, même si j’aurais préféré une enfance plus comme Hako… Mais chacun avait sa vie, et oui… J’avais aussi été élevé par les Hyûga et leur rigidité, leur codes et leurs lois, cela offrait une construction particulière.

Je retournais ma question à l’homme en plongeant mes lèvres dans le thé. Ne pas se perdre… On se perdait tous à un moment ou un autre. Dans des souvenirs, dans son passé… dans les ombres des morts… Rester éternellement sur la route du bien, surtout quand on était un ninja, était impossible. Enfin, son enfance à lui. L’enfance c’était le choix de ses modèles, se les trouver et les suivre. Tenter de les rendre fiers. Voulais-je rendre fier mon père ? Je ne savais pas. Est-ce que vraiment j’en avais envie ? De le rendre fier de moi ? Ou voulais-je au moins réussir à être fier de moi ? Peut-être que c’était ça aussi, l’enfance ? Savoir qu’on avait pas besoin de modèle et que le seul qu’on pouvait avoir ? La seule personne sur qui on pouvait compter ? Peut-être… Quoi que… Je savais très bien que je pouvais compter sur des gens, mais je n’avais… pas vraiment des gens à suivre, à me motiver pour… La seule personne qui me poussait à progresser c’était moi. Se construire sur les sentiments négatifs ? Le positif aussi était très important, c’était pour ça qu’on ne sombrait pas réellement pas la folie. Le positif… Ma mère, ma sœur, Hako… la Team 2, Sora-Sensei, quand bien même il était parfois bougon… Il y en avait beaucoup d’autres à qui je me raccrochais et chaque perte était un crève-cœur. Je l’écoutais sans rien dire, il disait beaucoup de chose. L’adolescence… La construction. La période où j’avais perdu ma mère. La pire… celle où j’avais perdu beaucoup de chose. Je reposais ma tasse sans rien dire.

« Il faut s’exprimer, c’est ce qu’il y a de mieux. C’était intéressant, j’en conviens. »

Même si je n’étais pas sûre de tout saisir… J’avais un bon paysage de son mental, de sa vie… De ses pensées. Enfin, ça c’était s’il ne mentait pas pour me faire tomber dans ses pièges ? Quels pièges ? Je ne savais pas. Je bougeais légèrement en buvant une nouvelle gorgée de thé.

« Vous avez une manière de présenter tout cela qui est… fascinant. »

Quand bien même je ne comprenais pas ses questions sur l’enfance. Après tout… nous nous connaissions pas vraiment. Et j’avais… retenu quand même des choses. Lui aussi, j’en étais sûre. J’avalais une gorgée à nouveau :

« Dites-moi, qu’est-ce qui pour vous… a besoin d’être changé dans le clan ? »

Il avait envie de parler ? J’allais le faire parler et extirper ses connaissances et ses idées une par une. Il faudrait par contre que je pense à me les noter pour m’assurer de tout ce que je pouvais lui demander ou non. Je posais mon menton sur la paume de ma main.

« Dites-moi, à quel point faîte vous confiance au clan ? Je voudrais savoir, à quel point vous pourriez vous sacrifier pour lui. Seriez-vous prêt à accepter un mariage arrangé… pour le bien du clan ? Offrir à votre fille une autre mère ? »

Et oui je n’étais pas idiote, je voulais voir si lui, était capable de sacrifices ainsi. Ce que moi j’avais été capable de faire. Et lui ?
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Il était clair que je laissais un avis tranché chez les gens. Soit on m’appréciait, soit on me détestait, l’entre-deux était assez rare. J’espérais laisser une bonne impression à la jeune femme. Déjà, elle avait jugé mes paroles intéressantes, c’était tout du moins que je ne laissais pas une impression vide. C’était une bonne chose. Je me voyais toujours comme un grand original au sein du clan, laisser des avis intéressants était donc la meilleure chose que je pouvais attendre de moi-même. Cela démontrait surtout mon incapacité à rentrer dans les cases et donc à ne pas être quelqu’un de figer dans sa pensée ou quelqu’un d’enchaîné à des principes que tout le monde partageait. Si cela me permettait de charmer les foules et les personnes, s’en était que meilleur pour moi. J’avais probablement cette aura qui me différenciait des autres, cette aura paternelle avec tout le monde, cette douceur et cette chaleur peu importais le Hyuga avec qui je parlais. Tout cela était naturel pour moi et l’objectif était que les gens, les membres du clan puissent avoir confiance en moi.

Si je cherchais la confiance de tous par mon attitude, ce n’était pas par ambition personnelle, mais pour le bien de tous. J’espérais, je priais même pour qu’on ait confiance en moi et qu’on m’aide à réformer le clan pour en faire un endroit meilleur et plus digne de notre sang. J’avais des rêves, des objectifs pour nous tous, qui étaient à la hauteur de notre grandeur passée. Je ne pouvais pas mésestimer les problèmes qui régnaient entre nous tous, il fallait quelqu’un pour les régler et qui de mieux qu’un être médiateur comme moi, issus et de la secondaire et de la principale ? Je cherchais à me vendre pour le bien de tous, pour une existence meilleure et commune.

Pour obtenir la confiance des miens, j’étais obligé de faire des sacrifices, ou plutôt modifié ma méthode d’approche en fonction de la personne avec qui je parlais. J’étais souvent dans une démarche un peu enquêtrice, mais de toute évidence, pour que Yume puisse s’ouvrir à moi, elle voulait d’abord en savoir plus sur moi. J’étais donc passé au rang de celui qui répondait aux questions, tandis que la jeune femme me les posait. Cela n’avait que guère d’importance, je n’avais rien à cacher, enfin, tout du moins, je n’avais rien à cacher aux miens. Faire des cachotteries serait absurde pour moi, en sachant que je souhaitais connaître chaque membre et qu’on puisse me faire confiance. Je me laissais donc porter par l’exercice, restant passif devant la jeune femme. Avec les miens, il était courant qu’avec leurs caractères à tous, ils soient tous sur leurs gardes et se méfie de tous. Que c’était peu élégant pour finir, cette défiance généralisée. Je n’en disais rien, je n’en montrais rien, mais j’étais au fond de moi, un peu blessé.

Je décidais tout de même d’ignorer cela, pour me concentrer sur autre chose, de bonne grâce, j’allais continuer à répondre sincèrement aux réponses de la jeune femme, car après tout, selon son ton, ses réponses, ses questions, ses réactions, je serais capable d’en apprendre un peu plus sur elle. Je n’étais pas non plus complètement naïf et stupide, je voyais bien que la jeune femme cherchait à me connaître à voir ce que je cherchais dans le clan. J’étais regardé, étudié de toute part par la jeune femme, qui cherchait à voir à l’intérieur de moi, à voir ce que je cachais. Mais dommage pour elle, je n’avais rien à cacher, je ne traînais pas dans les mensonges et les faux semblants, je voulais avoir confiance dans l’honnêteté et ma démarche. J’allais donc répondre à toutes ses questions, parce que se déchirer entre nous serait dommage.

Je ne lui en voulais pas de cette position, le coupable de tout cela, c’était le clan, qui nous forçais à une méfiance exagérée, qui cultivait la crainte et la domination. Il n’y avait rien de sain dedans. C’était pour cela que je voulais changer les choses, parce que tout cela m’était insupportable, m’imaginer un instant que ma fille puisse grandir dans cet environnement était comme un coup de couteau. C’était pour cela que j’étais déterminé à faire tout mon possible pour empêcher la décadence plus longtemps et que tout le monde se reprenne en main.

En plus, je cherchais moi aussi à découvrir qui était Yume, je serais bien mal placé pour lui lancer la première pierre, surtout qu’elle était dans une situation beaucoup plus délicate en tant que membre de la secondaire. Dans ma démarche paternaliste, je comprenais ses doutes, ses craintes, malgré la douleur que cela me faisait ressentir. Mon attitude était christique, peut-être même suicidaire comme pourrais le targuer d’autres, mais j’étais tout bonnement persuadé que c’était nécessaire. Il fallait que quelqu’un se sacrifie et tente le tout pour le tout. Si cette personne devait être moi, alors qu’il en soit ainsi, j’accepterai ce sort avec plaisir et joie, quel plus grand honneur que d’offrir son existence pour la cause supérieure de la communauté ?

Tout cela pour dire, que j’étais dans une bienveillance absolue avec la jeune femme, je ne voulais ni qu’elle me craigne, ni qu’elle me méprise. Mes questions, ma volonté à la connaître, tout cela servait un objectif. Mon objectif n’était pas de la plongée dans la tourmente ou de l’embêter, mais simplement la connaître, car le clan devait s’unir à mes yeux contre l’ennemi commun : le monde.

Il fallait que quelqu’un fasse un pas en avant, fasse plus d’effort que les autres pour surmonter le statu quo qui finira in fine par s’effondrer. Avant que cela n’arrive, j’avais un long chemin à surmonter et la première étape était de fédérer le clan et cela passait encore par une sous étape, de m’assurer au moins de la non-hostilité de Yume, qu’elle me trouve étrange ou ne m’apprécie pas serait ensuite accessoire, tant que je savais qu’elle n’était pas contre moi.

Je ne me considérais pas comme supérieur au sein de clan, plutôt comme quelqu’un qui avait accepté l’inévitable de l’existence et mettait toutes ses forces pour changer les choses, peu en importait le résultat.

Qu’on trouve ce que je disais fascinant et intéressant n’était encore une fois qu’accessoire, bien que témoignant probablement d’un grand intérêt, ou tout du moins d’un intérêt de la jeune femme pour moi. Ce n’était pas si mal, au moins la princesse de la secondaire s’intéressait à moi, c’était bien mieux qu’elle m’ignore complètement ou s’en fiche de moi. Elle essayait de me percer à jour, mais il n’y avait rien à percer à jour chez moi, je répondais de bonne foi à chaque chose qu’on me demandait.

Même si désormais, les questions n’étaient plus autant anodines, que ma question assez gentille sur son enfance. On arrivait dans la réelle conversation, celle qui parlait de politique, de changement. Je haïssais le politique qui n’apparaissais à mes yeux que comme une longue succession de personne promettant des choses, mais restant au pouvoir par simple appât du gain et amour du pouvoir. J’aimais me considérer comme différent et me dire que mes ambitions suivaient une voie altruiste. Enfin, je ne savais pas quel effet aurait le pouvoir sur mon être, qui sait, peut-être serais-je de la même engeance maudite de ceux qui une fois ayant goûté le pouvoir avec ivresse, ne le lâchait. Que les dieux m’en préservent.

Yume passait à la vitesse supérieure et cela apparaissait presque comme effrayant. Qu’est-ce qui justifiait une telle vitesse, rapidité ? Quelle impatience ! Dans un contexte aussi tendu, j’étais incapable de rester aussi imperméable à tout. Mon regard se refroidit légèrement, la prudence était de mise et le terrain était risqué, j’allais y aller à tâtons et vérifier la zone. Même si je n’avais rien à cacher, cette ambiance me déplaisait. Enfin, que pouvais-je bien y faire ? Rien, je le craignais, j’étais donc contraint de continuer ce petit jeu qu’on m’avait volé.

Je plaçais mes mains en arrière et me racla la gorge, plissant les yeux comme pour voir plus clair dans mon esprit. Je cherchais encore mes mots, amusé:

« Eh bien, c’est une question bien compliquée que voilà ! »

Je relevais le visage un instant pour montrer mon regard confiant à la jeune femme. Puis, déjà, rejetant la tête en arrière, je recommençais un de mes longs monologue :

« Ce qui devrait être changé dans le clan ? J’ai bien peur qu’il y ait beaucoup de chose et je doute de pouvoir tout énumérer. Enfin, je vais tâcher de me concentrer sur l’essentiel. »

J’attrapai la tasse et but une lampée de thé doucement :

« J’ai tendance à penser, que forcer la moitié du clan à obéir sous la contrainte n’est pas vraiment une bonne idée. En soi, l’idée de préserver les secrets du glorieux Byakugan me touche, car c’est très important, mais le droit de vie ou de mort d’un simple mudra me parait excessif. Si je devais changer une seule chose, se serait le sceau. Je tâcherai d’en faire concevoir un nouveau qui ne permettent pas un tel danger pour la secondaire. Cela représente un pouvoir bien trop grand entre les mains d’un être humain. L’erreur est humaine et les risques affreusement grand… »

Ma voix se fit hésitante, montant d’une octave, sous le coup de l’émotion que cela me procurait. Derrière mes prunelles, se rejouait une scène qui m’avait traumatisé et plongé dans une période compliquée. La mort de ma mère et de ma sœur membres de la secondaire causé par un membre de la principale les suspectant de trahison. C’était là, une pensée douloureuse et je n’aimais pas en parler. Ressasser ce souvenir était comme une dose de poison que je m’infligeais à moi-même. Cependant, en signe de ma bonne foi, je me décidais d’en faire part à la jeune femme, espérant qu’elle comprenne l’effort que cela représentait. Ma voix se fit d’un coup glacial, tranchant diamétralement avec le côté chaleureux que j’avais arboré depuis. Je me redressais, mes prunelles étaient elles aussi remplies d’une émotion nouvelle, une haine encore jamais éteinte, une colère infinie, une tristesse abyssale. Je plongeais mon regard dans celui de la jeune femme et commença :

« Je vais utiliser mon exemple, car c’est ce qui me parle me plus. Ma mère était membre de la secondaire et ne maîtrisais que très peu le Byakugan, ma sœur aussi dans la secondaire ne le maîtrisait pas et n’était qu’une fillette. Un jour, en rentrant de mission, j’ai découvert que ma mère et ma sœur était morte, parce que quelqu’un pensait que c’étaient des traitresses, le sceau a été utilisé sur elles jusqu’à ce qu’elles meurent. Bien évident, c’était une erreur, mais comment puis-je accepter cela ? Cette personne vit toujours et n’en a jamais été inquiétée. Tout le monde s’est excusé, mais cela ne retire rien à ma douleur. Ma mère et ma sœur sont mortes pour rien et pour laver son honneur, mon père s’est donné la mort à la suite. Lui aussi est mort pour rien. Cela témoigne bien de l’absurdité de ce sceau, qui n’amène que tristesse et défiance dans le clan. Ce sceau qui m’a pris toute ma famille ! Je déteste ce sceau de tout mon être, il n’y a aucun bienfait à part la protection de nos secrets… A la réflexion, j’aurais préféré qu’on me retire les yeux qu’on me retire ma famille »

Je me rendis compte que mes poings étaient serrés à telle point que mes jointures étaient blanches. Mes jambes vibraient à moitié et mes yeux commençaient à rougir : tout mon corps secrétait la haine. J’en avais toujours gros sur le cœur quand je parlais de cela. Ma fureur était insurmontable et ne quittera jamais mon être, c’était bien la seule part de moi qui aimais cette manière de penser. Je détournais le regard de celui de la jeune femme et vidant mes poumons, repris avec plus de douceur, décidant d’abandonner derrière moi, cette rage insatiable, changeant encore diamétralement d’attitude pour passer cette fois à quelque chose de résigné et plus sérieux :

« Mais, personne dans la principale n’accepterait jamais cela. Enfin, pas pour l’instant. Il faut procéder par étape. Il serait logique de tout d’abord limité l’utilisation de sceau par les seules personnes du conseil, qui deviendraient uniques juges des actes de la secondaire. Instaurer dans la coutume, l’utilisation du sceau est répréhensible. À mes yeux, ce serait déjà une grande avancée, qu’en penses-tu ? »


Je laissais un peu derrière moi, la chaleur, pour être beaucoup plus intense, en espérant toucher la jeune femme. J’espérais qu’elle me comprendrait, cela devrait se faire normalement sans trop de problème. Il serait logique qu’une jeune personne comme elle et encore plus, cheffe et membre de la secondaire soit contre le sceau. Je montrais ici mon envie d’être son allié, ou plutôt lui montrer que je n’étais pas contre elle. C’était là, l’objectif premier, le reste pouvait être autre, cela n’avait pas d’importance.

Mais, je n’avais pas encore répondu à toutes les questions de la jeune femme, surtout que cela portait désormais sur mon intimité où presque. J’avais encore beaucoup de chose à dire. On pouvait dire que j’avais le monopole de la parole, mais pas du sens de la discussion. C’était un sacrifice nécessaire. Surtout qu’il me semblait percevoir quelque chose derrière. La jeune femme serait-elle intéressée pour se marier avec moi ? Dans sa manière de vouloir savoir les sacrifices que je serais capable à faire, comportant un remariage politique, j’avais l’impression qu’elle tâtait le terrain. Cela m’amusait, une jeune femme si entreprenante était le rêve de tout homme. Il était plutôt aisé de voir les bénéfices qu’elle tirerait à se marier avec moi : avoir un pied dans la politique de la principale. Pouvais-je tirer moi aussi quelque chose d’une union de ce genre ? Le fait de se réveiller chaque matin à côté d’une jolie jeune femme était déjà assez suffisant pour l’homme aux allures épicuriennes que j’étais. Mais, je savais très bien que je saurais moi aussi tirer avantage d’une situation de ce genre. Mais, je me trompais sûrement, elle sortait d’un deuil, elle ne songerait pas à se marier si rapidement et encore moins avec un homme qui pourrait être son père et qu’elle venait de rencontrer. Peut-être était-elle juste curieuse, non ?

Enfin, tout cela pour dire que je continuais d’accepter de répondre aux questions de la jeune femme, non sans finir ma tasse de thé. A force de parler, ma gorge commençait à devenir sèche, Yume était impitoyable avec moi, je n’avais plus le contrôle, j’étais presque à sa merci. Yume n’était pas une jeune femme candide, c’était désormais une certitude, elle avait été corrompue par les travers du clan, c’était là, bien dommage.

Je me raclai alors la gorge et commença, toujours sérieux :

« Comme tu dois t’en douter, vu ce que je viens de te raconter, il est impossible où presque que je possède une confiance aveugle dans le clan… Cependant, je fais le choix d’avoir confiance dans les nôtres, peu m’importe qu’ils soient des inconnus de la secondaire, des personnes bien connus de la principale. Je fais le choix d’avoir confiance en tous le monde. Cela explique aussi ma présence ici, parce que j’ai décidé d’avoir confiance en toi, même si nous ne nous connaissons pas ! »

Je laissais un demi-sourire paternel et bienveillant se dessiner sur mon visage. Je ne mentais pas, je pensais chaque mot de ce que je disais. Et ce n’était encore que le début :

« Si ma mort permettait de régler tous les problèmes du clan, ou simplement un quart, je pense que je me donnerai la mort sans problème. Je suis prêt à sacrifier ma vie pour le bien de tous. Lorsqu’on a vu la mort en face de si nombreuse fois, elle ne fait plus peur, surtout lorsqu’on sait que la raison de la fin de la vie est pleine de sens : pour le bien du clan. Si demain, je devais m’interposer pour sauver quelqu’un du clan et en mourir, quitte à laisser la fille seule, je pense que je le ferai aussi. Je serais bien hypocrite d’espérer avoir la confiance du clan si je n’étais pas prêt à mettre ma modeste existence dans la balance. On ne peut pas espérer sans changements drastiques sans mise drastique. »

Mes yeux étaient plongés dans le vague, regardant quelque derrière le monde terrestre : l’au-delà. Mon plus grand rêve serait de mourir, d’en finir avec ma vie et de laisser derrière moi, un clan pacifier, sur le droit chemin. La mort en tant que fin de tout serait appréciable, car je pourrais enfin me reposer, abandonner le fardeau de l’existence et passer le flambeau. Mais, la mort c’était encore trop tôt, je pouvais aller bien plus loin, faire plus, c’était pour cela que je restais debout et continuais de marcher malgré la douleur de l’existence. Ma quête n’était pas terminée.

« Sachant que je suis prêt à mourir pour le clan, un mariage politique ne m’est pas non plus horrible. Mon premier mariage était une union de raison, alors un mariage politique ne change pas grand-chose à mes yeux. Je pense que l’amour peut naître partout, on apprend à connaître la personne avec qui on vit au quotidien, on apprend ses défauts, ses qualités, on apprend à aimer n’importe quelle Hyuga. Je me sais capable d’apprendre à aimer n’importe qui, l’affection initiale est bien le dernier de mes soucis. J’aimerai cependant quand même connaître un minimum l’heureuse élue et voir en elle, quelque chose de spéciale, pour que le titre d’épouse de Hyuga Kenzo soit spécial lui aussi, enfin, se sont bien là des considérations bien secondaires. Alors pour répondre clairement à la mission, je suis prêt à prendre une nouvelle épouse et offrir à ma fille une nouvelle mère sans aucun problème. Concevoir aucun sacrifice serait pathétique de ma part ! »

J’étais resté assez neutre dans ma voix, factuel, comme si cela n’avait pas d’importance, car cela n’en avait pas. J’étais capable de reprendre une femme comme je prenais une nouvelle veste, j’apprendrais à l’aimer, à l’apprécier. La question d’offrir une nouvelle mère pour Ringo était évidemment un peu plus nuancé, car je désapprouvais le fait que ma fille appelle une autre femme « Maman », que Michiru. Officiellement, je n’avais aucun problème avec cela, officieusement, j’avais bien d’autres envies, si je prenais une nouvelle femme, je continuerais de m’occuper de ma fille avec ma cousine. Enfin, je disais cela, mais encore fallait-il qu’une femme veuille se marier avec moi et j’aurais bien tout le temps d’y réfléchir d’ici là et de voir ce que l’heureuse élue vaudrait comme mère.

En y réfléchissait, je me trouvais prêt à de nombreux sacrifices que certains n’oseraient pas faire. Cela me faisait encore passer pour un original, pour quelqu’un de remarquable et notable. Tant mieux, encore une fois.

Mais, je ne comptais pas rester éternellement à répondre aux questions de la jeune femme bien docilement, sans lui demander la pareille. Je voulais aussi savoir si elle était capable de sacrifice, c’était quelque chose d’important et elle l’avait mis sur le tapis, elle ne pourrait pas se défiler. Elle m’offrait les armes pour la découvrir elle aussi et je comptais bien en profiter le plus possible, c’était central pour connaître la jeune femme. Moi qui étais venus avec la décision de ne rien brusquer, tout cela prenait une tournure extrêmement rapide, peut-être un peu trop à mon goût, mais l’occasion faisait que, je ne voulais pas laisser passer cela :

« Mais, je pense que je peux te retourner toutes ces questions, n’est-ce pas ? Qu’en est-il pour toi ? À quel point arrives-tu à faire confiance au clan ? Quels sacrifices serais-tu prête à concevoir pour lui ? »

Je ne disais pas un seul mot du remariage, mais je le sous-entendais, cependant, j’avais encore assez de tact pour ne pas lui demander en sachant que feu son époux était mort il n’y avait pas si longtemps. J’allais probablement connaître les motivations profondes de la jeune femme, si tout du moins, elle jouait aussi franc jeu avec moi, que moi avec elle. J’avais mis toutes les chances de mon côté pour qu’elle ne se méfie pas de moi et laisse de la confiance se développer pour moi…

Il ne restait plus qu’à voir si elle était digne de la confiance que j’avais placée en elle et si tout ce que j’avais fait, tous ces efforts, n’avais pas été vain.


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Hyûga Yume
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Je savais que ma question pouvait être polémique. Et sans doute que c’était le but. Ou pas. Mais peut-être en avais-je assez de tourner autour du pot ? Sans doute ! Peut-être était-ce cela aussi ? J’en avais assez des discussions utile et j’avais besoin d’avancer. Autant bien dans ma vie personnelle, quoi que… ma vie personnelle était aussi vivante que… elle n’était pas vivante. Ma vie professionnelle était beaucoup plus active. Et j’en oubliais ma vie personnelle. C’était sans doute pour le mieux. Chacun avait ses propres problèmes, bien sûr. Mais je me disais que c’était sans doute bien de prendre du temps… Mais j’en avais peut-être marre aussi ? Je ne savais pas. C’était la première fois que j’étais dans cette situation, et peut-être étais-je trop directe avec un membre de la branche principale ? Je ne savais pas du tout ! Mais je soutiens son regard, je savais que je l’avais surpris, peut-être brusqué. Mais sans doute cela l’obligerait à être honnête ? Prit de court cela lui obligerait à être plus honnête.

Une question compliquée ? Je haussais les sourcils en buvant une gorgée de thé sans rien dire. Je le laissais prendre le temps de répondre. Si je le brusquai trop il se fermerait. Alors je restais très calme en reposant une gorgée de thé sans rien dire. Je le laissais parler. J’eus un petit sourire à sa remarque. La liste était effectivement très longue, il faudrait faire une longue liste de tout ce qui n’allait pas. Je bus une nouvelle gorgée de thé en le regardant droit dans les yeux, attendant simplement qu’il parle, qu’il explique son point de vue et ses idées.

J’eus un sourire à sa remarque. Ça, je ne pouvais qu’être d’accord avec lui. Le sceau, dans sa manière d’être était une aberration. Une protection pour le byakugan, oui, c’était vrai et essentiel ! Mais s’en servir pour contrôler une moitié du clan ? Et encore, c’était plus les trois quarts qu’autre chose en réalité. J’avais beau être cheffe de la branche secondaire, s’ils décidaient que je devais mourir… le quartier pourrait subir mes hurlements de douleurs jusqu’à ce que mort s’ensuit. Mais à voir, c’était eux qui décidait. Je hochais la tête, sans rien dire, pour l’instant tout à fait d’accord avec ce qu’il disait.

J’inclinai doucement la tête sans rien dire, comprenant sa peine et sa douleur. Et je pouvais clairement le comprendre. La peine… et le malheur venaient déjà bien assez de notre métier. Pourquoi faire de notre maison un lieu de peur, d’angoisse… Comment expliquer que bien des nôtres préféraient travailler en dehors du clan… que d’y retourner ? Je devais avouer me sentir mieux dans ma propre équipe, la meilleure, la grande, l’iconique, Team 2, que dans mon propre quartier. Mais je savais aussi que je tuerais la première personne qui ferait du mal à ma petite sœur. Mon père… J’avais toujours plus de mal. Peut-être parce que même si je l’aimais, il était parfois si infect avec moi… que c’était moindre ? Je ne savais pas.

J’inclinais la tête. Étape par étape. C’était bien ce que j’étais en train de faire. Encourager les jeunes à développer le Byakugan autrement, mêler d’autres arts du ninja à notre propre art… Qu’est-ce que je pouvais bien faire d’autres ? Il fallait y aller petit à petit ! Les traditions étaient plus ancrées que les moules et les huîtres sur leurs rochers… Alors je devais y aller touche par touche, étape par étape, comme il disait. Le sceau était quelque chose de particulièrement complexe à aborder… Et très dur à changer. Tous convenaient qu’il fallait défendre le byakugan, que cette fonction du sceau était normale. Pas celle de détruire les cerveaux et tuer. Alors je marquais mon accord d’un simple signe de tête. Il prêchait une convaincue après tout.

Une confiance aveugle ? Non, personne ne pouvait véritablement en avoir à tous. Je ne pouvais même pas faire confiance à certains membres de ma branche à cause de la jalousie de ma place… C’était malheureux cette propre défiance au sein d’un clan quand même. Il avait confiance en moi ? Bien… Pouvais-je avoir confiance à tous ? Je devais pouvoir leur faire confiance… Moi aussi… j’aimerais réussir à me forcer à leur faire confiance ! Mais non… Je n’y arrivais pas forcément. Pas aussi bien que je le voulais du moins. J’eus un sourire quand il affirma me faire confiance. Était-ce pour ça qu’il acceptait de s’ouvrir ? Sans doute. Je bus à nouveau une gorgée de thé.

Se donner la mort ? Et laisser sa fille seule ? Le clan veillerait sur elle… Mais la mort ne réglerait pas tout après tout. Parfois oui, parfois non. Mais il était assez courageux pour mettre sa vie en jeux, je hochais la tête, impressionnée par ses mots. Peu auraient pu l’affirmer sans frémir. Je plantais mes yeux dans les siens. S’obliger à faire confiance… Peut-être le faisais-je après tout ? J’étais moi-même prête à donner ma vie pour chaque membre de mon clan… qu’importe si je l’aimais ou non… je ne voulais pas que d’autres subissent les douleurs que moi-même j’avais suivis avec la mort de ma mère ou de Naoshige. Était-ce naïf ? Sans aucun doute. Était-ce bien ? Peut-être. Ou peut-être pas. Ce n’était pas à moi de décider cela.

Je fronçais les sourcils en l’écoutant parler de mariage. Le mariage politique ? Ne savait-il pas que j’étais veuve d’un mariage politique après tout ? L’amour pouvait naître… Je détournais les yeux, regardant pour une fois le vide. Naoshige, avais-je commencé à t’aimer ? À t’apprécier ? Sans doute. Mais lui, me proposait-il vraiment ce genre de mariage ? Alors que je n’étais pas veuve depuis si longtemps que cela ? Une nouvelle mère pour sa fille ? Je fronçais les sourcils sans rien dire, un maigre sacrifice. Et il retournait les questions. Je bus une gorgée de thé sans rien répondre pour l’instant, l’observant par-dessus ma tasse presque pensive.

« Je crois… que je ne peux faire totalement confiance au clan. Et pourtant, je me sais prête à mourir pour chacun de ses membres, pour qu’ils puissent tous revenir auprès de leur famille. Alors, peut-être ai-je plus confiance en lui que ce que je ne veux bien penser… Ou que je crois moi-même. Peut-être y a-t-il puis de gens qui me font confiance que ce que je ne veux bien le croire ? »

J’inclinai la tête sur le côté en regardant le fond de thé qu’il restait dans ma tasse. Je soupirais longuement en regardant par la fenêtre.

« Je suis… capable de bien des choses pour le clan… Comme vous… je veux le changer. Comme vous je suis consciente qu’il faut le faire étape par étape, j’encourage toujours les jeunes du clan à aller trouver de nouvelles techniques de faire évoluer le byakugan, et le juken. Quant au sceau… »

J’eus un profond soupir, un peu découragé, avant de passer une main dans mes mèches ébène.

« Je suis… d’accord avec vous. Protéger le Byakugan est bon. Dominer les autres non. C’est un grand pouvoir dans des mains humaines. Nous affaiblissons le clan en le divisant ainsi. J’ai eu… la chance ? Si on peut dire, de ne pas avoir à subir une perte tragique à cause du sceau. Mais j’ai encore mon père et ma sœur cadette porteur de ce sceau. Sans me compter. Comme vous, je préférais devenir aveugle que de les voir mourir à cause du sceau. Concernant le mariage… »

Je me raclais un peu la gorge avant de plonger mes yeux dans les siens.

« J’ai été fiancée une fois avec un membre de la branche principale, mariée au défunt chef des Senju… Je connais bien plus les mariages politiques et de raisons que d’autre je pense. Pour la pérennité du clan, si c’était à faire je le referais. Mais pour le changer, je ne suis pas le meilleur des choix. »

Je l’observais avec attention, cherchant sa réaction en buvant le fond de son thé.

« Comprenez la difficulté que j’ai d’imaginer l’avantage que vous auriez à m’épouser. Votre choix devrait plus se porter sur Chiro, non ? Fille de chef de clan, ou à peu de chose près… elle serait bien plus intéressante pour faire changer les choses. »

J’attendais de voir sa réaction sans rien dire de plus en croquant un nouveau biscuit.
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Senatus Populusque Hyugarumft. HYUGA Yume


Il était évident que sa confiance dans le clan ne pouvait être aveugle. Lorsqu’on avait reçu comme nous le don du Byakugan, manqué de clairvoyance serait ridicule. Il fallait être capable de faire la part des choses entre espoir et réalité. Aucun de nous deux n’était donc dupe, ni naïf et c’était donc pour cela qu’il n’était pas étonnant qu’elle n’ait pas une confiance absolue dans le clan. Sur ce point-ci, nous nous ressemblions, prêt à sacrifier notre vie pour les autres, mais pas stupide au point d’ignorer la noirceur rampante dans nos familles, nos cousins. Il était étonnant de voir comment avec deux vies différentes, presque opposés même, nous en étions arrivés aux mêmes conclusions, au même dévouement. La vie faisait son chemin et tout paraissait si faible, volatile et évanescent, aucun de nous n’était irremplaçable et nous n’étions que des gouttes d’eau sur la surface du monde, que de fugace ombre qui voulaient tous laisser une trace.

La vie était courte, mais il fallait savoir en cueillir les fruits et ne pas trop douter, la confiance permettait de retirer la peur de la traîtrise, dormir sur ses deux oreilles était un luxe dans cette existence, mais pas impossible. Une fois débarrassé de ses peurs, on dormait mieux… À moins que le deuil nous étreigne le cœur et l’âme. Yume doutait, après tout, comment ne pas douter, comment savoir ce qu’on avait au fin fond de soi ? C’était une tâche ardue et même moi je ne pensais pas connaître parfaitement tout ce qui se passait dans mon être et dans mon cœur, alors une fois sortis de l’adolescence, je n’imaginais même pas la difficulté. Ou plutôt, j’avais connu ses difficultés, que j’avais noyé en me comportant comme un adulte et en noyant mon être pour ne pas ressentir la douleur. Sans savoir que la douleur était saine et que la vie était la douleur…

Même si mes ambitions, ne m’emmenaient nulle part, alors j’essaierai probablement au mieux de guider les plus jeunes pour créer en eux, les germes de la confiance, de la bienveillance. Après tout, c’était probablement le moyen d’accéder au bonheur Via la confiance commune, on se débarrassait de la peur de l’autre et l’existence devenait plus paisible. Après tant d’année, je ne craignais rien ni personne et encore moins la mort… C’était même une vieille amie qui était le moindre de mes soucis. Ne s’affranchir de cela, c’était accepté la peur. La peur était chose effroyable autant pour le cœur que pour l’âme, s’en affranchir permettait assurément de passer à un autre niveau d’existence. Je n’étais certes pas de ceux qui pensaient que bonheur rimait avec ataraxie, ni dans les vers, ni dans la philosophie. À mes yeux, le bonheur et douleur était intrinsèquement lié. Je souffrais pour arriver au bonheur. Ne pas ressentir de douleur n’était pas bonheur, c’était le chemin obligé pour évoluer et devenir quelqu’un, via les sacrifices, c’était ça, la douleur, le chemin obligé avant le bonheur.

Enfin, c’étaient des conceptions philosophiques qui étaient éloignés de notre sujet. Je me forçais à me reconcentrer et plissant légèrement mes yeux, scrutait le regard de la princesse de la secondaire derrière sa tasse. Écouter ce que me racontait Yume me donnait en tout cas confiance dans l’avenir et semblait être une belle promesse de lendemain. Si une jeune femme de la secondaire à aussi haute responsabilité était capable de ce discours alors, c’était qu’il y avait encore de l’espoir. Un proverbe disait volontiers que l’espoir faisait vivre, moi je voulais y croire et me nourrir d’espoir.

Oh, les réponses étaient comme je les attendais d’une femme de la secondaire. Elle ne pouvait pas se convaincre que le statu quo était accessible et se serait ridicule, se serait abandonné tout espoir de changer les choses. Se lamenter dans sa situation était la pire des choses à faire et me faisait ressentir probablement une dose de mépris. J’avais du mal à accepter qu’autour de moi, les membres du clan ne soit pas capable d’un tel dévouement absolu. Mais, je n’avais donc pas à avoir peur pour Yume, elle était de celles qui voulaient être artisanes du changement, moteur de l’évolution. C’était une vertu que je ne pouvais que saluer.

Yume était même probablement encore plus artisane du changement que moi. Je le voyais bien et le remarquais. Nos deux manières de faire étaient différentes. J’essayais de changer les choses et de réguler les choses par le haut, avec autorité en convainquant du bien fondé de ma démarche, de mes rêves. Yume, elle, en poussant les membres de sa branche à se dépasser et faire évoluer nos techniques héréditaires permettait aux autres d’accéder à l’idée même d’émancipation, que le changement était possible et pas une vaste chimère. Les deux méthodes n’étaient pas contradictoires et étaient probablement chacune la mieux placée pour changer les choses de manière respective. La secondaire en leur faisant goûter à la liberté dont ils avaient été privés, la principale en les contraignant un peu.
Je ne pus alors qu’hocher la tête, convaincu : 

« C’est une démarche tout à fait nécessaire pour faire comprendre à tous que rien n’est gravé dans le marbre »

Je ne pouvais que remarquer que comme les traditions n’étaient pas éternelles, il en était de même pour les hommes et les femmes qui foulaient cette terre de leurs pieds. Rien n’était éternelle et il faudrait profiter de l’existence tant qu’on le pouvait à de grands-cris de carpe diem !

Mes inquiétudes refluaient, aux vues de la position portée par Yume, la main que je lui avais tendue était partiellement attrapée. Mon pari de la bienveillance n’était donc pas un échec et apparaissait à mes yeux de manière éclatante, comme la preuve finale et incroyable que je n’étais pas dans le faux et que j’avais approché quelque chose ! Je me félicitais intérieurement d’être si clairvoyant ! Je me sentais transcender les limites qui avaient toujours été imposés aux membres du clan. Je me sentais presque comme possédant une mission divine de réunifier les nôtres ! C’était là des pensées si exaltantes et il était possible que je perde quelques instants, tant l’ivresse de voir ce rêve de bâtir et de changer le monde semblait être à portée de main ! Une alliance avec la jeune femme était possible c’était là mon objectif premier en venant ici !

Il me fallait cependant être patient et ne pas céder ridiculement et rapidement à une ivresse. La patience devait rester de mise. Cela ne me ressemblait guère de m’émouvoir si facilement. Mais, c’était qu’il me semblait approcher du but et moi qui suivais comme but de modifier les choses depuis si longtemps, j’avais presque du mal à croire que c’était réel. Mais, ça l’était, car la voix de Yume me ramena à la réalité alors qu’elle tripotait ses mèches de cheveux, répondant alors à tout ce que j’avais proclamé sur la nécessité évidente et écrasante de protéger nos dons.

Maintenant que j’y prêtais réellement attention, lancé par la vue de ses mèches couleur geai, je remarquai que la jeune femme était plutôt belle. Derrière ces longs cheveux, je remarquai des traits fins et ce n’étaient pas la seule qualité physique de la jeune femme. Sous son kimono, on devinait une grande taille, de belles hanches. Elle avait tout pour plaire et si j’étais son père, je serais fier de pouvoir voir ma fille grandir pour deven… Oh… j’avais oublié que son géniteur était aveugle. Je me fis fugacement la remarque que si jamais je devais perdre la vue, je serai fort triste de ne plus voir Ringo ressembler de plus en plus à sa mère.

Pour revenir à la princesse de la secondaire, j’avais déjà remarqué que quant à l’élégance, je faisais bien pâle figure, j’en pensais bien autant quant à la beauté. J’étais beaucoup moins beau qu’elle. Après il était clair que je ne faisais pas beaucoup d’effort pour l’être. Au moins, on n’avait pas à s’inquiéter de ce qu’il y avait derrière mes apparences, car je n’avais pas d’apparence. On ne pouvait que le juger sur ce que j’étais et non sur ce que je semblais être. Je ressemblais à un serpent et il était courant de dire que le serpent était fourbe, encore une raison qui pourrait pousser les gens à se défier de moi ! Mais, on ne choisissait pas un dirigeant pour sa beauté, mais pour son talent… Quoique, un leader faisant office d’oriflamme, un être appréciable visuellement était peut-être mieux… Peut-être devrais-je être moins négligée ? Mais, après tout, je ne pensais que guère me tromper en estimant que la beauté était chose piégeuse, un être aussi lugubre que moi était plein de bonnes attentions, une femme sublime était dangereuse pour bien des raisons. Ne disait-on pas « un beau diable » ? La beauté avait quelque chose de fascinant qu’en tant que personne laide je ne pouvais comprendre. J’avais quelques choses pour moi, ma mâchoire carrée en faisait partie, mais l’inventaire de mes grâces physiques étaient malheureusement bien vides. Enfin, s’il y avait bien quelque chose dont j’étais presque sûr où presque, c’était que je n’avais rien à craindre de ce qu’il y avait derrière les apparences de Yume. C’était un pressentiment, entre personne de la même nature, on ressentait probablement ce genre de chose. Mais, en tant que belle jeune femme, il était évident que la jeune femme n’ait pas des hordes de prétendants à ces pieds.

Tout cela pour dire que Yume était une belle femme, probablement le genre de personne parfaite comme étendard pour le clan. Mais, ces pensées bien fugaces au fin fond de mon esprit semblaient être la seule chose auxquels j’avais pensé : c’était faux ! Car, j’avais été plus attentif à ce qu’elle avait dit, que ce à quoi elle ressemblait.

Plus le temps passait ainsi et plus les mots s’échappaient de sa bouche, plus je me rendais compte que la jeune femme partageait mon point de vue sur de nombreux points. Cela arrivait alors à me tirer un demi-sourire. Tout ce que j’entendais me confortait dans mon choix de collaborer avec Yume pour raffermir la force du clan. Surtout qu’elle semblait être en plus capable d’empathie à ma douleur. Oui, elle pouvait appeler chance le fait de n’avoir perdu personne à cause du sceau, car la douleur que cela produisait et le ressentiment que cela pouvait créer n’était pas souhaitable même à son pire ennemi. J’avais murmuré à voix basse :

« Ne perdre personne à cause du sceau est effectivement une chance… » 

Vu comment la princesse reprenait mes expressions, j’en déduisais qu’elle était sensible à mes idées et c’était une pierre de plus qui me poussait à avoir confiance en elle, malgré son penchant à parler de trop de politique et du doute qu’elle portait en elle. Tout se passait très bien, peut-être même trop bien, si j’avais été un paranoïaque gangrené par la peur, alors le doute m’aurait assailli, mais je ne doutais plus. J’avais lancé des dés et je récoltais une mise supérieure à ce que je m’attendais.

Et alors que je secouais la tête la tête, les yeux plissés, approuvant ce qu’elle me racontait, racontant alors son histoire quant à ces mariages fiancés deux fois, marié une fois, veuve. Comme moi, si elle devait se remarier, elle le ferait, mais cela se voyait qu’elle ne souhaitait pas se remarier ou en tout cas, ne pas se marier de nouveau politiquement. Telle une petite lumière dans mon esprit, je me félicitais alors de n’avoir rien dit sur le mariage, je m’étais trompé, elle ne souhaitait pas m’épouser et c’était bien évident. Un petit quiproquo. Elle n’avait pas eu une vie facile et pourtant elle se tenait là-devant moi, plus forte que jamais. J’étais profondément admiratif de sa force, cela forçait le respect. Nul doute qu’une fois adulte, elle serait une personne tout à fait exceptionnelle.

Cependant une phrase me fit tilter alors que je prenais une gorgée du thé désormais froid. Que voulait-elle dire en disant qu’elle n’était pas le meilleur choix ? Je ne notifiais pas, peut-être n’avais-je juste pas compris une nuance de notre discussion.

Mais, je ne tardai guère à avoir la réponse qui m’arracha une quinte de toux de surprise. Moi, épouser Yume ? Il ne me semblait pas avoir fait la moindre référence à cela… Surtout que j’étais juste venue pour mieux la connaître et espérer entamer une collaboration avec elle… rien de plus… Je posais ma tasse sur la table, les yeux écarquillés et une mine étonnée sur le visage. Je ne savais pas ce que j’avais bien pu dire, mais il était clair que la princesse de la secondaire avait pris cela comme une demande en mariage. Et elle me parla alors un peu de Chiyo, comme quoi elle serait un bien meilleur parti pour moi.

Je restais muet quelques instants, les sourcils froncés, faisant le tri dans mes pensées et finit par lâcher un petit rire. C’était si inattendu que je n’avais pas pus m’y préparer. Cela acheva de faire baisser la pression qui s’était accumulé lors de la discussion sur la politique. Cela m’avait alors paru si impromptue et improbable car jamais cette idée ne m’avait traversé l’esprit. Mais, cela m’apparaissait surtout comme amusant. Un léger rictus narquois se dessina sur mon visage alors que je répondis en fixant la jeune femme :

« Il ne me semble pas avoir parlé du moindre mariage entre nos deux personnes ! »

Je soufflais du nez. Dans quelle situation m’étais-je encore fourrée ? Je faisais face à la jeune femme qui assise en croquant un de mes fabuleux biscuit, semblait me défier. J’avais l’impression d’avoir été manipulé pour être amené jusqu’à ce point, comme si depuis le début, elle cherchait à me demander de l’épouser sans que j’en ait dit le moindre mot. C’était si improbable pour l’homme mûr que j’étais de se retrouver dans ce genre de situation. J’avais beau prévoir bien des situations, je n’avais pas vu celle-là venir.

Mais, bien entendu, rien de tout cela était vrai et seule mon imagination me jouait des tours. Je repris alors la parole pour clarifier ma position et dissoudre ce quiproquo :

« Mon objectif en venant te voir n’était pas non plus de te demander ta main, je n’en avais nullement l’intention. Tu es deuil depuis trop peu de temps, je n’aurais jamais osé.»

Mon débit de parole était lent et témoignait que je réfléchissais à la situation. Parce que cela témoignait de bien des choses et maintenant que l’idée d’un mariage venait au détour de la conversation, mon esprit travaillait à toute vitesse pour tout analyser et répondre au mieux à la situation. Je ne pouvais pas ignorer simplement cela. Car un mariage n’était pas une chose anodine et vu que l’occasion se présentait, je me devais de regarder le calcul coût-bénéfice que j’en tirerai. Peut-être était-ce là une occasion unique en son genre. Mais tel un chat, j’allais retomber sur mes pattes et triompher de cette épreuve. :

« Cependant, maintenant que l’idée est présente dans mon esprit, j’y vois bien des avantages, plus que la main de n’importe quelle fille de n’importe quel membre du conseil. Vois-tu… Hum, par où commencer ? Tout d’abord lorsque je disais : changer les choses, n’ayons pas peur des mots, je voulais dire que la place de chef m’intéressait. De plus, lorsque j’évoquais être prêt à me remarier, c’était avant tout sous couvert de nécessité. Or, je ne souhaite pas réaliser mes ambitions simplement parce que je me suis mariée à quelqu’un. Devenir chef parce que je me serai marié avec Chiyo me déplairait sûrement et me donnerait l’impression de n’être qu’un pion. Je ne pense pas que me marier avec une fille de la principale pour devenir chef soit une nécessité. Il me faut charmer et convaincre la principale du bien fondé de mes pensées et idées par mes idées et non la convaincre par le nom et l’ascendance de qui partage ma couche ! »

J’avais beau être habitué à parler, j’avais bien du mal à mettre en ordres pensés et sentiment. Ordonner des raisonnements que je n’avais prévu de sortir me mettait en dehors de ma zone de confort : peu m’importait, il me fallait triompher.

Je me raclai la gorge et les yeux, une nouvelle fois lançai mon regard dans le vague, lisant mes pensées :

« De plus, outre cela, un grand obstacle se place entre un mariage avec une membre de la principale et moi : Ringo. Ma caste et race est bien trop sensible à son honneur et à la pureté de son sang pour qu’une fille de bonne famille accepte de prendre pour époux un veuf lui-même à moitié issus de la secondaire, mais aussi de devenir la mère d’une fille qui n’est pas d’elle et en plus, avait la mère issue de la secondaire elle aussi. Me prendre pour époux, c’est me prendre moi et ma fille et je ne tolérerai aucune autre fin ! »

J’avais terminé de manière sévère, parce que je le pensais, je créais un monde nouveau, je faisais progresser l’existence de mon peuple pour elle, la laisser sur le côté dans l’entreprise ferait de moi la pire merde au monde ! J’avais beau ne pas être tout à fait porté complètement honneur, il n’en restait pas moins capital pour moi de préserver celui de ma fille et le mien. Elle était le joyau de mon existence, jamais rien ne lui arrivera tant que je serai là ! Elle était ma raison de vivre.

Je me redressais alors, puis cessa de plisser les yeux et repris en regardant la jeune femme :

« Seule une femme de la secondaire et probablement une veuve pourrait comprendre ce que je ressens et pour feu ma femme et pour ma fille. Ceux qui n’ont jamais connu cette douleur ne peuvent pas comprendre l’immensité de la souffrance qu’on peut ressentir. Si c’est pour me marier et voir ma fille être mise de côté et mon amour pour ma femme mis en cause, alors je crois que je préférai finir ma vie seule et aigri ! »

Il était bien clair qu’à première vue, j’aurais bien plus d’avantages à me marier avec une femme comme Yume qu’une femme de la secondaire. Bien, que ce n’était toujours pas le propos :

« Tu vois, j’ai bien plus d’avantages à me marier avec toi et ce n’est même pas finit. Imaginons un instant que je me marie avec toi. Être marié à la cheffe de la secondaire me donnerait assurément du crédit au sein de la principale quant à son contrôle. Ce que la principale craint le plus, c’est d’une trahison de la Bunke, avec un membre de la principale dans le circuit, il est clair que la Soke se sentira plus à l’aise, moins en danger et plus apte à me laisser monter à la tête du clan et mettre en place les réformes et changements que nous deux souhaitons mettre en place petit peu à petit peu ! »

Il me semblait avoir fait le tour de la question, j’avais bien plus d’avantage à me marier avec la jeune femme. Cependant, quelque chose me bloquait encore. On ne pouvait pas choisir une épouse pour un simple calcul rapide de coût conséquence. On ne pouvait pas demander à une femme de l’épouser lorsqu’on la connaissait depuis si peu longtemps ! Il me fallait clarifier tout cela :

« Mais, malgré tout cela, tous ses avantages que j’y trouve, je refuse de te demander ta main pour le moment ! Tout cela va si rapidement, trop rapidement pour moi, nous nous connaissons depuis trop peu de temps pour que je puisse oser te demander ta main. De plus, tout cela est né d’un quiproquo. Tu es veuve depuis trop peu de temps aussi. Laissons-nous le temps d’apprendre à nous connaître puis, reparlons-en, voyons si chacun de nous est prêt à reprendre quelqu’un dans sa vie, si cela vaut vraiment le coût ! Soyons patients, rien ne presse… »

Ma voix avait toujours été calme et tranquille tout du long, emprunte d’une douceur paternelle et d’une patience infinie, car comme je l’avais si bien dit, tout cela allait trop rapidement, baisser d’un temps serait profitable à la brune comme moi. Se dépêcher était la pire des idées, le calme était la clé pour tout. Et puis, elle était encore jeune et moi aussi, rien ne pressait, le clan ne s’envolera pas. Malgré le caractère furtif et bref de la vie, j’avais conscience dans la prise de recul sur la situation. Je ne voulais rien forcer, rien précipiter.

Mais, parler de mariage alors que cela n’était pas prévu avait rappelé et ramener en moi bien des souvenirs et une vague de mélancolie me frappa de plein fouet. Encore une fois, je ne m’y attendais pas et cela m’avait fait tout drôle et m’avait forcé à parler avec mon cœur. Je ne m’y étais pas préparé, mais c’était peut-être toujours pour le mieux.

Un regard dehors m’apprit qu’il allait bientôt être l’heure de rencontrer. Écoutons donc, la réponse de la jeune femme, avant de regagner mes pénates. Après tout, c'était presque une invitation à se fiancé in fine. Peu importait, j'avais dis ce qu'il m'avait semblé être juste. Mais, la réponse serait importante. Cela semblait avoir été un pas de géant, une grande progression, à voir désormais comment cela évoluera. Mais, après ma vague de nostalgie, ma fille me manquait et je voulais la prendre dans mes bras, la soulever, la porter, jouer avec elle. Je l’aimais et je ferais tout pour elle !


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Hyûga Yume
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Rien n’était gravé dans le marbre ? Oh si… certaines choses étaient et seraient encore après un millier de couchés de soleil et levés de lune. La vie et la mort était immuable, un cycle qu’on ne pouvait pas briser, qu’on avait pas le droit de briser. Et cela même si l’Homme n’était plus là pour le voir. Mais… On pouvait le dire… les sociétés, les cultures et les traditions passent… ils passeront comma la pluie sur les montagnes, comme un vent dans les prairies. Nous les verrons s’élever et s’effondrer dans un fracas ou alors dans le plus grand des silences sans qu’on ne puisse rien y faire malgré nos efforts. Nos corps nourriront la terre, qu’importe ce que nous pourrions y dire, ce que nous pourrons tenter… Alors, je ne voulais peut-être même pas marquer l’histoire, je faisais ce que je croyais être juste et nécessaire pour les autres. Nous nous battions contre le temps, tout ce que nous voulions c’était essayer de ne pas mourir à l’instant où notre cœur cesserait de battre. Peut-être étais-je trop dans le futur… trop loin… Je le vis être surpris de ma remarque sur le mariage. Un faible sourire étira mes lèvres alors que je le fixais.

Lui, non. Il n’en avait pas parlé. D’autres le feraient… Moi ? Peut-être. Sans doute. Parce que je savais que même si je n’étais que cheffe de la Branche secondaire, j’étais aussi une marchandise pour le clan… Je hochais la tête, avais-je moi envie, qu’un jour, ce deuil prenne fin pour devoir assister à la cours de bien des paons… Peut-être que non. Je restais silencieuse, toujours, l’invitant à dérouler sa pensée à m’expliquer ce qu’il voulait, ou non. Être à ce poste de part un nom et pas par ses compétences. Pensait-il vraiment que nous n’étions pas que des pions ? Nous n’étions que des pions, animé par des mains trop grandes pour que nous puissions les distinguer. Un destin… Nous étions tous liés au destin qu’on avait dessiné et brodés pour nous. Se battre contre était peut-être utile ou non. Je ne savais pas, en tout cas… nous marchions et nous n’étions que des pions dans un jeu d’échecs trop grand pour être perçu.

« Intéressant points de vue. »

Fis-je simplement en continuant de le regarder. Pourrait-il vraiment résister à la voie de la simplicité ? Se battre contre des moulins en les prenant pour les géants pouvaient être si fatiguant, se battre contre tout à la fois… Parfois, accepter la facilité pour avancer… Était-ce si mauvais ? Sans aucun doute. Mais combien d’entre nous le feraient ? Accepter… partir… Résister… Je ne savais pas. Un obstacle ? Il voyait comment les autres pouvaient percevoir sa fille… Un enfant… un obstacle. Je secouais la tête, débitée parce qu’il affirmait. La secondaire ressemblait vraiment à une solution de secours pour tous. Je ne dis rien, soutenant son regard presque aussi pâle que le mien. Oui, il avait bien plus à gagner avec moi, sûrement. Dire que tout cela était partit d’un quiproquo, j’eus un sourire, simple, léger, presque un fantôme de ce que j’aurais pus lui faire avant.

« Et cela est tout à votre honneur. De ne pas vouloir se presser. Veuillez m’excuser… j’ai tendance à penser peut-être trop au futur et trop loin. Cela peut sans doute mettre mal à l’aise. »

Je détournais les yeux pour regarder le petit jardin. De mon côté, avais-je quelque chose à gagner de ce mariage ? Un pas dans la branche principale ? Sans doute. Mais je pouvais faire autrement. Je fis tourner ma tasse dans mes mains.

« Vous avez raison, faire notre connaissance mutuelle et voir s’il y a besoin de cette union ou si nous pouvons travailler ensemble sans passer par cette case. »

J’allais rouvrir la bouche pour parler, mais on frappa à la porte et une ninja entra avec un papier pour me le tendre. Du travail à nouveau. Je le pris avant de sourire.

« Je crains Kenzo-san, que cette entrevue touche à la fin. Je vous remercie d’avoir pris le temps. Et si vous souhaitez revenir discuter, la porte vous est ouverte. Mais le devoir m’appelle. »

Je me levais pour le raccompagner jusqu’à la porte avec un sourire.
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Senatus Populusque Hyugarumft. HYUGA Yume


Yume ne semblait pas non plus si opposée que cela à l’union d’une union entre nous deux. Cela m’étonna un peu quand même, car comme je l’avais déjà pensée, j’avais côtoyé les femmes vers l’époque où elle était née, ainsi j’étais clairement en âge d’être son père. Mais, selon mes souvenirs, Naoshige était simplement un petit plus jeune que moi. Il fallait croire que la différence d’âge ne la gênait pas outre mesure. Peut-être que l’adage qui disait qu’un homme était plus désirable lorsqu’il avait de l’expérience était vrai et que tel le vin, je devenais quelqu’un de plus appréciable avec le temps ? À l’inverse, l’adage disait aussi qu’une femme était désirable lorsqu’elle était jeune et belle. À bien choisir, je préférais me réveiller à côté d’une belle femme que d’un laideron.

Elle s’excusa cependant de se projeter trop, admettant elle-même que cela pouvait mettre mal à l’aise. Cette quête de l’avenir était symbolique de plusieurs choses, la peur du présent généralement. J’hochai la tête gravement, plus remplis de sérieux :

« Ce n’est pas un mal de se projeter, je n’ai pas été mal à l’aise, juste un peu surpris. Mais, à trop se projeter, on oublie volontiers qu’on est dans le présent. »

J’étais légèrement philosophe sur ce coup-là et hypocrite. Pour quelqu’un de piégé dans son propre deuil, faire la morale était un peu mauvais de ma part et fourbe. Ou alors était-ce ma bienveillance naturelle qui m’obligeait à conseiller la jeune femme pour qu’elle ne s’égare jamais comme je m’étais égaré dans ma vie. Tout au fond de moi, je savais que c’était un peu des deux.

En tout cas, j’étais heureux de voir que nous étions sur la même longueur d’onde quant à ce possible mariage. Elle avait compris où je voulais en venir et même si la possible union restait à voir si utile où non, une alliance tacite venait de s’écrire dans cette pièce, comme la promesse de créer à deux un monde meilleur. Nous allions collaborer, nous en savions bien assez l’un sur l’autre pour savoir que nos intérêts étaient aux mêmes endroits et qu’une alliance était la meilleure chose à faire. Peu importait in fine qu’elle devienne ma femme, mon objectif avait été atteint, je savais que je pouvais compter sur Yume en tant qu’alliée.

Je me pliais alors légèrement et psalmodiais :

« Je suis content de voir que nous sommes sur la même longueur d’onde ! »

L’amour était mort à cet instant précis, c’était une alliance intéressée, bien que basée sur ma bienveillance. Nul amour derrière, juste le besoin et la notion qu’une alliance pourrait être acceptable et bienvenue. Il n’y avait derrière bien d’autres sentiments, plus de l’amour pour nos familles respectives que l’un pour l’autre. Cependant, je savais que pour ma part, un profond respect était né en moi. Je saurais conseiller Yume si elle le souhaitait, si je lui avais fait aussi bonne impression qu’elle me l’avait fait, alors une collaboration ne tarderait pas à voir le jour. J’avais beaucoup de respect pour cette jeune femme qui, sur ses graciles épaules, portait le poids de la branche secondaire et s’épuisait à faire au mieux pour les siens.

Ce fut plongé dans ces pensées que finalement, quelqu’un acheva notre rencontre, Yume devait repartir travailler et moi aussi, ma famille m’attendait. La brune s’excusa alors que notre entrevu se termine ici, elle me remercia d’avoir pris le temps de venir la voir et j’hochai sobrement de la tête alors qu’elle m’indiquait que je pouvais revenir la voir. Je souriais alors et répondis :

« Sans aucun problème, je me disais justement que j’allais partir, ma fille doit m’attendre à la maison et je n’aime pas la faire attendre. Je te renvoie la proposition, si jamais tu souhaites quelques conseils, ma modeste demeure t’es ouverte. »

Je me relevais avec agilité et jetant mon imperméable sur mes épaules, m’inclina avant de partir sans un mot, me jetant dans le froid automnal. Je remplis mes poumons d’air froid, puis les vida. Ma vie de famille m’appelait, Ringo m’appelait. Soufflant du nez en rependant un instant aux évènements impromptus de la journée, je me mis en route d’un pas léger, tandis que mes talons battaient la mesure.
J’avance Michiru, j’essaye d’avancer au moins. Ce n’est pas facile tous les jours, tu me manques chaque instant de ma vie et encore plus quand il est question de mariage. Mais, souviens-toi que je t’ai aimé de tout mon être, que je t’aime de tout mon cœur, que je t’aimerai pour l’éternité. Même si je me marie ou courtise des femmes, tu seras la seule dans mon cœur. Je le jure.

Une fois de retour chez moi, des petits pas sur le tatami m’apprirent que quelqu’un courait vers moi et un instant plus tard, Ringo se jeta à ma taille en hurlant :

« PAPA ! JE T’AIME ! »

Je me baissais et la prenais dans mes bras et lui murmurant et en déposant un baiser sur le front :

« Moi aussi je t’aime ma princesse ! »

Je souriais comme un imbécile heureux, parce que je l’étais, elle arrivait toujours à dissiper mes peurs, mes doutes, mes craintes. Quand je posais mes pupilles blafardes sur elle, il ne faisait plus aucun doute sur mes ambitions ou sur les sacrifices que j’étais capable de faire. Je sentis dans ma poitrine, mon cœur se refroidit alors que sa petite tête blottit dans ma nuque m’harcelait de mots confus sur ce qu’elle avait fait avec Nô le temps que je n’étais pas là. Si je devais tuer tout le village pour rendre sa vie meilleure, je le ferais. Un sourire froid et impitoyable commença à orner mon visage. Mon être était prêt à tout, même aux pires crimes pour elle !

Coûte que coûte, je réussirai pour toi Ringo, le clan va changer, tu verras ! Tu pourras être fier de ton Papa ! Il aura tout fait pour toi et jusqu’à ce que la moindre étincelle de vie quitte mon corps, je n’aurais de cesse de me démener pour fonder une existence meilleure ! Jusque-là ! Alea Jacta Est !


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