Petite question, pas de soucis !

Uchiha Masaru, 26 ans, est l'un des Cavaliers de Konoha. C'est le plus jeune groupe malgré son apparence qui laisserait penser le contraire. C'est également un bourreau du Bureau d'Information et d'Investigation. Aujourd'hui est un jour sombre pour l'homme qui, a reçu un certain nombre de lettre de ses associés. Ce sont pour la plupart des demandes d'investigation. Il y a jeté un rapide coup d'oeil avant d'en jeter plus de la moitié, persuadé que des recherches dessus ne mèneraient à rien. Dans la petite pièce désordonnée et sale qui lui sert de chambre, des documents sont placardés aux murs. Il y a des notes inscrites en rouge par l'homme ainsi que des flèches, des fils, une carte du village, du pays et du monde. Il y a des papier empilés sur le sol. De la vaisselle sale. Du linge mis en vrac. Et, dans un coin de la pièce, un pauvre oreiller.

L'homme se gratte la tête en observant les murs de sa chambre. Il y a pas mal de points noirs, d'événements étranges. Des changements s'opèrent au sein du village, certains dans l'ombre, d'autres à la lumière. Mais, l'enquêteur perçoit une sorte de danger. Il craint de voir le village se fracturer, petit à petit, avant de se déchirer. Il est fatigué mais ne veut pas se reposer. Il y a trop de choses dans son esprit qui l'empêchent d'être serein et le poussent à enquêter sans relâche, bien que cela puisse ressembler à un passe-temps et, il est bien vrai de dire que l'homme passe du bon temps en fouinant un peu partout, en dépit de la fatigue croissante.

Alors qu'il sort de son appartement par une fenêtre, il aperçoit un visage familier. S'il ne s'abuse, il s'agit de la toute nouvelle chef de la Bunke Hyûga, Hyûga Yume. C'est également une partenaire du petit Uchiha qui refuse de rentrer chez lui, suite à cet incident avec son père, bien que Masaru doute qu'il s'agisse réellement d'un incident. En tous cas, la demoiselle qui semble être une cible intéressante, semble se diriger vers les bains mixtes. C'est parfait, songe l'homme en se disant qu'il pourrait ainsi joindre l'utile à l'agréable bien qui se soit habitué, avec le temps, à la puanteur et à l'absence de confort.

Entrant dans l'établissement, il passe se déshabiller dans les vestiaires avant de prendre une courte douche -froide évidemment- afin de se débarrasser de la crasse qui recouvrait son corps. Puis, serviette autour de la taille, cheveux attachés en chignon -un peu à l'arrache mais attachés quand même-, il entre dans l'eau des bains, juste à côté de l'enfant.

"Aaaaaaah" lâche-t-il en sentant la douce chaleur de l'eau aux effets relaxants. "On peut dire que ça fait du bien !" Posant ses coudes sur le rebord des bains, il observe la fille au Byakugan en souriant. "Hum... Je comprends pourquoi le petit Akira a l'air de se sentir bien dans cette équipe, une jolie demoiselle comme partenaire, ça ne se refuse pas !" Masaru attrape la main de Yume : "Et à la peau douce, en plus !" Il se met à rire haut et fort tandis qu'il lâche la demoiselle. Il n'aurait pas envie de pousser la blague trop loin et de se faire enfermer pour harcèlement sexuel, quand même.

"Ah, je ne me suis pas présenté, Uchiha Masaru, second de Kagami, blablabla, Cavalier de Konoha, enchanté, Yume-chan."

« Enchanté Masaru-san. Je vois que vous me connaissez déjà. C’est pour moi un honneur de rencontrer un coéquipier de Kokei-san. »

Masaru est quelque peu déçu, il imaginait que cette demoiselle était bien différente des autres membres du clan Hyuga étant donné sa situation quelque peu spéciale et l'apparente ambiance agréable de l'équipe dont elle fait partie qui accueille le jeune Akira et une Aburame bâtarde. Mais la demoiselle semble un peu coincée. Il espère que ce n'est qu'une facette cachant sa timidité ou quelques secrets sordides d'ailleurs, ce dernier point pourrait peut être expliquer sa position de chef de la Bunke bien qu'elle semble véritablement forte pour une demoiselle de son âge. Il se remémore quelque chose qu'il a entendu, une histoire de mariage entre Senju et Hyûga avec la mort subite du pauvre homme.

"Oh ? Yume-chan connaît Kokei ? Aaaaaaah... Cela fait un moment que je ne l'ai pas vu, sans doute est-il très occupé. A moins qu'il ne soit en train de se morfondre dans son coin parce qu'il n'a pas été élu Nidaime Hokage." Il marque une courte pause avant de reprendre : "Mais peut-être que Yume-chan aurait quelques nouvelles de Kokei."

L'Uchiha n'en a que faire des manières ou convenances. Tout ce qui l'intéresse sont les informations qu'il pourrait obtenir en discutant avec la demoiselle. Qu'il s'agisse d'une piste menant à une nouvelle enquête ou d'une piste complétant certaines de ses recherches, il sera heureux. Tant qu'il aura quelques mystères et sombres secrets à remuer, l'enquêteur pourra passer le temps. Et, s'il peut taquiner quelques personnes au passage, ce n'est que mieux.

"Sinon, comment se passe ta carrière ? Tu te sens bien, dans ton équipe ? C'est important de pouvoir compter sur ses coéquipiers, de les apprécier et de communiquer aisément avec eux."

D'une certaine façon, c'est assez ironique que ce soit lui qui dise ça à la jeune kunoichi. Masaru a toujours été quelque peu fatigué par Meito. Daiki est un peu la cinquième roue, même s'il a des secrets intéressants. Eru, il l'aimerait bien morte bien qu'il éprouve une certaine attraction envers elle. Et puis, Kokei, lui c'est son petit préféré bien qu'il s'en méfie quelque peu. Au final, l'Uchiha n'a pas vraiment la sensation que leur équipe soit très fonctionnelle même s'ils n'en restent pas moins terrifiants lorsqu'ils sont sérieux.

"Enfin, tant qu'aucun de vous n'en est à demander l'exécution d'un des votre, je suppose que ça va."

S'il dit ça, il ne regrette pas d'avoir demandé l'exécution d'Eru. Il est même déçu que sa demande aie été refusée, jugeant la femme bien trop dangereuse pour le village mais surtout pour lui-même.

« Kokei-san va bien, il est très occupé, il est l’intendant du clan, mais il va bien, je le vois régulièrement. Si vous avez un message à lui faire passer je m’en chargerais. »

Oh ? Masaru voit sa curiosité piquée puis, il pouffe de rire. Son visage se retrouve quelques instants déformé par la noirceur de son âme, laissant notamment place à un sourire peu rassurant, tandis qu'il prend une voix suintante pour commenter ce que vient de dire son interlocutrice : "Si j'étais une femme, je me méfierais de lui." Bien qu'il n'ait pas trouvé de vice apparent chez Kokei, ce dernier a quand même réussi à mettre au lit pas mal de femmes au cours de mission, pour le travail selon ses dires. Il n'a aucun mal à imaginer qu'une demoiselle de seize ans puisse tomber ainsi dans ses bras.

En vérité, l'homme se demande si son équipier à la faible constitution ne cacherait pas quelque chose. Personne ne peut être si blanc que cela et c'est pourquoi il ne peut pas lui faire entièrement confiance et se demande si ce rapprochement avec la chef de la Bunke ne serait pas intéressé. "Vous vous connaissez depuis longtemps ?" Il laisse la demoiselle répondre, puis décide de conclure ce petit échange sur le Hyûga : "J'aimerais bien qu'il sache que Masa-chan aura toujours un peu de temps à lui consacrer entre deux enquêtes pour un petit repas ou une discussion." Oui, il s'appelle lui-même Masa-chan sans ressentir la moindre honte. La dignité ? Il l'a jetée aux orties il y a des années de cela.

Vient ensuite l'échange sur l'équipe numéro deux qui serait apparemment une "dream team" si l'on en croit les propos de Yume. L'adulte a un peu de mal à croire cela, les choses ne peuvent pas être aussi parfaites. Il songe alors que l'harmonie et la bonne entente ne sont qu'une facette, cachant les manipulations des uns et des autres, tous doivent se servir de leurs partenaires comme de vulgaires outils dans la joie et la bonne humeur. Il serait prêt à sortir du village pour les observer de loin et découvrir la noirceur de leurs âmes à moins que ce ne soit pour les teinter...

« C’est comme une petite famille. »

"J'en verserais presque une larme" dit-il d'une voix sarcastique, le visage exprimant une sorte d'ennui. Puis, il se pare une nouvelle fois d'un sourire amical avant de reprendre la parole : "Vous êtes supervisés par Inuwashi Sora, c'est ça ? Que penses-tu de lui ? Aurais-tu pu l'imaginer comme Nidaime ?" Une fois que la Hyûga lui aura répondu, il poursuivra sur une dernière question : "Au fait, vous avez été fiancée à Senju Naoshige qui est décédé... Comment pouvez-vous garder ainsi le sourire ?"

Sans laisser le temps à la jeune kunoichi de répondre quoi que ce soit, il lui propose de lui poser des questions afin qu'ils puissent procéder à un échange équivalent. Evidemment, cette dernière question n'était qu'une petite pique pour tester la coéquipière d'Uchiha Akira, pour tenter d'entre-apercevoir ses vraies couleurs. C'est donc avec une certaine excitation qu'il attend qu'elle reprenne la parole.

« Tout le monde se connaît depuis toujours dans le clan Hyûga. »

L'homme ne fait pas le moindre commentaire bien que ce n'est pas l'envie qui lui manque, mais il n'a pas envie que la demoiselle se fâche pour quelque chose de ce genre. En effet, il trouve cela bien hypocrite de dire que tout le monde se connait depuis tout le temps au sein du clan Hyûga, comme s'ils formaient la famille la plus parfaite alors même qu'il est persuadé qu'il y en a qui ne doivent connaître que les noms des têtes des deux branches et encore... C'est exactement cela qu'il n'aime pas avec la plupart des détenteurs du Byakugan, ils font comme s'ils étaient tous vertueux et que tout se passait pour le mieux dans le meilleur des mondes, ils se parent d'un masque amical alors qu'ils ne le sont pas vraiment.

« Il a assez d’autorité pour canaliser Hako-chan, c’est toujours appréciable. Il est dur, mais il fait en sorte de nous motiver à donner le meilleur. C’est… compliqué à expliquer. Ce n’est pas quelqu’un que tous peuvent aimer, il est dur, mais pas mauvais. Je pense qu’il aurait pu. »

L'Uchiha hoche la tête tandis qu'il veille à mémoriser les paroles de la demoiselle. Lui-même a trouvé les idées de l'Inuwashi assez originales lors de son petit speech bien qu'il n'aurait surement pas voté pour lui ayant décidé dès l'annonce de l'élection qu'il ne donnerait sa voix à personne, considérant que son seul maître ne pouvait être que le Shodaime, bien qu'il ait toujours quelques craintes. Les autres participants ont été plus qu'ennuyeux ou prévisibles même si l'homme a tout de même été admiratif de l’éloquence de son équipier.

"Il me semble être quelqu'un d'assez unique en son genre."

Surement devrait-il discuter avec cet homme, un jour ou l'autre, par rapport à Akira et peut-être même par rapport au village puisqu'il semble lui attribuer une grande valeur. Apparemment, la question suivante que pose l'Uchiha touche la demoiselle et pas qu'un peu. Elle s'énerve, corrige les propos et ouvre son coeur -indirectement et à reculons- à son interlocuteur qui s'avère relativement content bien qu'il se prenne quelques réflexions épineuses.

« Est-ce que vous êtes toujours si mal appris et si grossier envers les personnes que vous rencontrez ? Est-ce qu’il vous arrive de penser au mal que vous pouvez faire en parlant ? Ou alors vous êtes comme beaucoup d’Uchiha : totalement insensible et prenant de haut tous ceux qui ne sont pas de votre clan ?! »

Au moins, avec ceci, le Jônin a la preuve que cette fille n'est pas qu'une snob parmi tant s'autres. A vrai dire, il n'aurait pas imaginé qu'elle puisse réagir de la sorte. Lorsqu'il la voit se lever avec la ferme intention de s'éloigner de lui, il se lève à son tour et lui saisit le poignet pour la retenir.

"Navré, c'était juste un petit test." Après une courte pause, il reprend en posant une main sur la tête de la demoiselle, li caressant les cheveux : "Je suis peut être allé un peu trop loin, mais je voulais voir tes vraies couleurs. Il semblerait qu'elles soient plutôt claires." Il lâche un soupire, en même temps qu'il abandonne sa prise sur Yume, puis il dit : "Ce n'est que le début. La vie est teintée d'obscurité, elle est faite de rencontres mais aussi de disparitions. Il faudra apprendre à s'endurcir."

Un nouvel imprévu survient. L'Uchiha reçoit une somptueuse baffe, ce à quoi il réagit par une phrase dont il aurait certainement pu se passer s'il avait été quelqu'un de sensé : ''Joli mouvement du poignet" . D'une certaine façon, il sait qu'il est allé un peu trop loin sinon, il ne se serait pas excusé. Il est conscient qu'il a mérité ce coup et surement même un ou deux autres et c'est pourquoi il se laisse repousser sans sourcilier.

« Avant de parler des pertes, d’obscurité ou tout cela, renseignez-vous sur la personne que vous avez en face Masaru-San. Vous ignorez trop de chose pour prétendre pouvoir affirmer ce que ça fait de perdre des gens. Ou même que je doive m’endurcir. Gardez pour vous vos belles affirmations. »

La demoiselle est tellement énervée par ce que lui a dit Masaru qu'elle ne semble pas véritablement comprendre le sens qu'il a voulu mettre dans ses mots, mais qu'importe. Il n'a jamais prétendu connaître la vie de Yume, il a simplement exposé sa vision de la vie basée sur son expérience personnelle. Puis il a jugé, tout à fait subjectivement, qu'il valait mieux se défaire d'émotions telles que la peine ou la colère et de sentiments semblables à l'amour. C'est cela qu'il a voulu dire lorsqu'il a parlé de s'endurcir. Et, jugeant qu'il s'agit de quelque chose d'essentiel, il prononce de nouveaux mots à l'intention de la chef de la Bunke : "Vous feriez mieux d'abandonner ce sentimentalisme inutile et répugnant, Hyûga-sama."

L'enquêteur ne compte pas présenter de nouvelles excuses, au même titre qu'il n'a et n'avait pas envie de paraître particulièrement agréable. Moins il y a de personnes entrant dans son petit monde et plus il se sent en sécurité, plus il se sent à l'aise. Masaru n'éprouve ni l'envie ni le besoin de former de nouvelles amitiés. Il ne souhaite pas s'attacher à qui que ce soit. Il ne veut perdre personne. Il préfère chasser les vices, traquer les traîtres, torturer quelques erreurs de la nature.

Le Cavalier de Konoha ne fait rien pour arrêter l'équipière d'Uchiha Akira, il la laisse partir et se réinstalle dans l'eau comme si de rien n'était. "Et bien, qui pourrais-je maintenant aller voir ?" Il songe qu'il devrait passer à la forge du coin pour voir s'il ne pourrait pas obtenir un nouveau pack de kunai puis, il faudra qu'il aille manger et qu'il fasse un détour au Bureau d'Information et d'Investigation avant de s'entretenir avec Kagami. Il ne restera ensuite plus beaucoup de temps avant que la nuit ne tombe. Peut-être pourrait-il tenter de ranger un peu ce qui lui sert de chambre... Et, peut être serait-il temps qu'il s'intéresse au cas de la Nidaime...