Il y avait dans chacun de ses pas, une précision méthodique. Il parcourait la rue avec une grande liberté, comme porté par le léger courant d'air qui l'accompagnait. Son ample kimono dessinait sa silhouette fine mais musclée, d'une couleur sombre comme la nuit mais bordé d'or, symbole de la grandeur des siens. Ajusté d'une touche de pourpre, sa tenue avait tout l'air d'être de qualité exceptionnelle, témoignant d'une richesse à en faire pâlir ceux qui, aux alentours, reconnaissaient l'homme pour sa fonction. Naoshige faisait parti d’un clan co-fondateur du village et bien que l’on témoignait d’une certaine décadence depuis quelques temps, leur présence demeurait toujours constante, dans les hautes sphères du village. L’attitude du chef ne pouvait qu’en témoigner : certes humble dans ses sourires avenants, il avait la grâce et la prestance d’un guerrier qui, aujourd’hui, jouait sur un tout autre registre. La politique. Cela, Naoshige en avait conscience : sa prochaine action serait importante pour son avenir. Les discussions au sein du clan Senju, entre ses hauts dignitaires - dont les anciens ! - et ceux qui, dans la jeunesse, avaient su monter les échelons, avaient été rudes. Ce choix avait été murement réfléchi, car le sujet avait été rapidement amené sur la table. Le chef Senju devait prendre épouse, c’était nécessaire, surtout depuis que son prédécesseur était mort, rompant le plus simplement du monde une alliance qui aurait pu apporter un allié fidèle au village. On ourdissait cette mort qui avait, lentement, vu la perte du pouvoir Senju dans la politique du village. Le clan se liait, de part et d’autre, amoncelant les alliances. Cette fois, Naoshige visait haut, bien que ce n'était pas suffisant selon d’autres personnes proches de lui. La petite n’était pas la dernière en terme de talent, peut-être même que l’homme pourrait assumer ne jamais avoir eu son talent, au même âge. Il avait du persévérer plus que quiconque, il s’était battu pour en arriver à la tête de la gestion du clan… Et devenir plus fort. On l’avait moqué, on l’avait ridiculisé, autrefois, parlant sur son dos et celui de son père, arguant qu’il n’avait aucun avenir. Aujourd’hui, amusé, il aimait les voir tous à genoux. Quel homme ne pourrait pas apprécier d’être à la place du dominant, dans des rapports de force avec des personnes qui vous avaient dénigré ?
En réalité, Naoshige n’avait jamais abusé de ses prérogatives. À dire vrai, il avait une mentalité certes légèrement différente de celle d’autres membres - à mi-chemin entre celle des aînés et celle des jeunes pousses - et même en sachant ce que certains avaient pu dire de lui, il faisait fi de cela. C’était ce qu’il enseignait à sa petite-soeur, désormais, cherchant à ce qu’elle est de l’avenir. Pour l’heure, la jeune fille n’avait pas développé le talent inhérent à leur clan et au vu de son âge, son frère aîné doutait qu’elle n’y parvienne. Il faisait en sorte de la motiver à se surpasser, considérant qu’un ninja n’avait nullement besoin d’avoir un quelconque don particulier pour atteindre la grandeur. Cependant, la femme que son conseil et lui avaient choisi pour devenir sa future femme, elle, avait une particularité. Si chez elle, elle n’était personne - pas même membre de la Soke -, à l’extérieur, elle avait bien une importance : elle était membre du précieux - et arrogant ! - clan Hyûga qui, jouissant d’une longue histoire, savait se faire remarquer dans ce village. Pourtant, il le faisait sans faire quoique ce soit de particulier. Même en respirant, on ressentait le trait hautain des membres affublés de ce nom. À ce jeu, Naoshige n’était pas en reste. Fier du patronyme qu’il portait, il avait appris, de lui-même, à montrer la grandeur de son nom. En devenant la tête des siens, il ne pouvait pas être n’importe qui et même s’il se montrait volontiers plaisantin, appréciant s’amuser, il se devait d’être particulièrement sérieux lorsque l’on parlait d’une question de politique. Oui, Hyûga Yume avait un nom prestigieux, mais elle était membre de la bunke. Beaucoup de conseillers détestaient cette idée que cela soit une seconde née qui ne viennent se tenir aux côtés de leur chef. Mais, d’un long discours idéologique, le chef avait su ramener ses ouailles au sein des clôtures entourant le gigantesque pâturage de sa vie. Le sourire qui était sur les lèvres de l’homme était joueur, un brin provocateur, lorsqu'il arriva face à la porte du domaine Hyûga.
« Senju-Sama, c’est un honneur de vous voir ici. Le maître n’est pas présent, mais m’a confié la mission de vous conduire auprès de votre promise, si tant est que vous acceptiez cette alliance après l’avoir vu. » prononça le garde à l’entrée, doté des pupilles opalines prestigieuses de son clan. Un léger rire s’échappa des lèvres de Naoshige, qui inspira légèrement. « Soit, soit. Menez moi à elle. » ordonna simplement le chef Senju, avant de suivre d’un pas lent son guide. Il observait l'endroit, les bâtiments autours, les regards sur lui. Il connaissait déjà cela, le poids d’un regard. Les hyènes étaient de sorties. Observateur, l’homme n’hésitait pas à poser son regard sur les personnes qui passaient près de lui. Il n’avait jamais hésité à soutenir un regard. Bien qu’il aurait aimé la présence du chef Hyûga, cela ne le dérangeait nullement, conscient des contraintes de telles positions. Après tout, les négociations avaient déjà été faites, il ne manquait plus que l’homme n’accepte sa promise, qu’elle lui convienne. C’était à ce moment que tout allait se jouer, que cela soi pour lui ou pour elle, alors qu’il pénétrait dans le patio. Traversant l'arche qui séparait cette petite cour de la cour principale, son regard se posa aussitôt sur la Hyûga qui se trouvait à l’autre bout de la pièce. « Le maître vous accorde une heure, pas plus, afin que vous puissiez faire connaissance. Vous avez le droit de sortir, si vous préférez. » reprit le garde, avant de partir pour laisser le loisir aux deux individus de faire connaissance. C’est là que, subitement, Naoshige décida de se rapprocher et de détendre l’atmosphère tendue - et il contribuait, par son attitude, à cela. « Ce mariage a pour but l’union de nos de clans, non pas une vassalité de mon clan envers le vôtre. Personne ne me donne la permission de quoique ce soit. » dit-il abruptement, face au fait qu’on lui donnait la permission de sortir, chose tout à fait irrespectueuse. « Et vous, qu’elle est vôtre opinion sur cela, Yume-san ? » reprit-il sur un ton plus doux et réconfortant, conscient que la position dans laquelle se trouvait la femme ne devait pas être simple et il ne voulait nullement la brusquer, ce n’était pas son but.
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Hyûga Yume
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J’enfilais sagement le kimono d’un beau rose pale brodé de rose à peine plus foncé avec une ceinture rouge. J’observais mon reflet dans la glace avec anxiété. On venait de m’annoncer à nouveau des fiançailles. Fiancée. Je l’avais été à quatorze ans et maintenant à nouveau à quinze ans. Je fermais les yeux avant d’inspirer à nouveau et de rajuster la pique à cheveux que j’avais dans le chignon complexe qui m’avait été fait sur le crâne. La pique était en bois de rose, avec des fleurs en nacre. J’étais également légèrement maquillé… Et j’étais très angoissée par cette rencontre. Je me laissais guider jusqu’au patio de rencontre et m’installais près de la fenêtre pour observer le paysage.
Le jardin était très beau, vraiment, malgré l’automne qui arrivait… Je fermais les yeux en sentant mon cœur frapper avec violence contre ma poitrine. Je pressais mes mains l’une contre l’autre, elles tremblaient. Je ne savais rien de mon nouveau fiancé, j’avais juste entendu que c’était le chef du clan Senju et qu’il avait presque dix ans de plus que moi. J’observais les feuilles tomber lentement au gré du vent… Avant de fermer à nouveau les yeux. J’avais peur… Vraiment peur… À quoi allait-il ressembler ? Serait-il mauvais avec moi ? Je n’en savais rien… Je me retiens de me mordre l’ongle du pouce, pas question de paraître négligée… Aucune idée si on serait surveillé ou non… Mais quand même.
Des bruits de pas. Je sursautais et pivotais vers la porte en constituant un visage calme et paisible. Tout allait bien… Tout allait bien… Respire Yume, je pris une profonde inspiration et fis un sourire très doux. C’était comme lors d’une mission… Composer un visage calme, agréable… Je portais le regard un instant sur Hiro qui était accompagné d’un jeune homme un kimono aux cheveux longs. Je retiens une grimace à sa manière de parler. Je soutiens malgré tout son regard. Mon opinion sur l’alliance ? Sérieusement ? Il me demandait cela au sein de l’enceinte du clan ? Il… Il devait bien se douter que je n’étais pas libre de répondre ! Je me retiens de mâcher mes lèvres. Je soutiens toujours le regard de l’homme. Naoshige. Je connaissais son prénom, il connaissait le mien…
« L’union fait la force du village Naoshige-sama. Alors, c’est positif la force du village nous assure la paix et la prospérité. »
Je l’observais avec attention. J’avais presque l’impression d’être… un espèce d’animal en cage devant un homme qui voulait l’apprivoiser. Même s’il semblait gentil… Je fis un léger pas en arrière pour éviter qu’il ne s’approche trop près. Je n’aimais pas ça… Je ne voulais pas ça… Puisqu’il fallait le faire…Je m’inclinais devant lui avec respect.
« Je vous remercie de vouloir vous lier au travers moi au clan Hyûga. C’est un honneur pour moi. »
Dieux… Faîte qu’il fasse qu’il refuse cette alliance… Quoi que… Cela pourrait aussi être ma faute et je serais punie… Je me redressais doucement avant d’observer le jardin. Dehors cela serait plus agréable.
« Voulez-vous sortir un peu ? Dehors cela serait plus agréable. »
Dans cette pièce j’avais l’impression d’étouffer. Il n’y avait pas de quoi faire du thé… C’était pour l’instant réservé pour avec le chef du clan. Et je craignais cette entrevue encore plus. Je tournais très légèrement la tête vers le jardin. Au moins dehors il ferait un peu plus frais.
La situation n’était, de toute évidence, pas simple. La jeune fille était âgée de dix ans de moins que celui qu’on lui présentait pour devenir, peut-être, son mari dans un futur plus ou moins proche. Elle était douce et avenante, de ce qu’elle présentait d’elle en cet instant et Naoshige, lui, la dépassait largement en taille tout en carrure. Même s’il essayait de décontracter les muscles de son visage, il y avait toujours un air sérieux, presque sévère durant quelques instants qu’il ne pouvait pas réellement réfréner, se montrant dubitatif. C’était là tout l’intérêt de leur rencontre : se jauger voire sincèrement, se juger. En réalité, ce moment était d’une importance capitale pour les deux clans, car la jeune fille demeurait, de ce qu’il avait entendu, quelqu’un de douée. Elle était belle et radieuse, bien que très maigrelette aux yeux du Senju. Ses cheveux noirs, raides comme des baguettes, ne trompaient nullement son appartenance à son clan. Elle avait une timidité qu’elle ne parvenait que difficilement à cacher, ce qui ne déplaisait nullement à l’homme, conscient qu’elle n’était pas dans une position d’aisance. Un léger sourire s’afficha, mais plus ample, sur ses lèvres alors que son regard se tournait vers les alentours. Le patio, - une petite cour intérieure attenante à la principale - était de toute évidence d’une grande beauté. Les plantes étaient radieuses malgré l’automne qui arrivait petit à petit, les arbres laissaient tomber lentement quelques feuilles aux teintes légèrement ambrées. Il y avait même un banc au-dessus d’un resplendissant sakura aux fleurs rosâtres. Mais l’endroit, bien que sublime et à l’air agréable, ne parvenait pas à calmer le protocole de la situation. Pour Naoshige, c’était étouffant d’être ici, entouré d’yeux laiteux, en sachant que certains devaient user de leurs dons pour observer ce qu’il se passait entre les deux inconnus qui seraient peut-être amenés à être plus que cela. « Oui, bien-sûr que les unions font la force de notre village. Il faut une véritable entente entre chacun de ses clans, une cohésion à toute épreuve et une volonté de protection mutuelle pour que chacun se donne véritablement corps et âme dans ses missions. Mais cela, c’est votre avis biaisé, sans nul doute. Je n’ai jamais vu une réponse aussi superficielle… » répondit le Senju sur un ton qui, bien que très agréable, s’avérait tout aussi cassant à dire vrai, mais sans pensée arrière véritablement méchante. « N’y voyez aucune méchanceté de ma part, mais je considère que vous devez être sincère avec moi. Sur tout ce que vous pensez. Je suis peut-être le chef du clan Senju, mais ne croyez pas que j’ai libre choix de toutes mes décisions. » reprit-il sur un ton volontairement plus doux. Il ne voulait pas frustrer la jeune femme mais il était d’une façon, il avait un caractère et il ne comptait pas lui présenter une autre personne que lui-même. S’ils devaient se supporter toute la vie, alors qu’il en soit ainsi, mais avec sincérité. « Je pourrais bien-sûr faire tout ce que je désire, mais cela ferait de moi un tyran aux yeux des miens. Or, le clan Senju ne fonctionne pas ainsi. Chaque maillon compte dans la chaîne de notre existence. » dit-il calmement. « Vous, vous semblez enchaînée alors que votre maillon n’a pas encore rejoins la chaîne que mon clan représente. » répliqua-t-il pour illustrer ses propos, en faisant un geste de la main qui accompagnait ses paroles.
Naoshige inspira légèrement face aux remerciements de la jeune femme. Il se demandait cependant si c’était vraiment un honneur à ses yeux. Son attitude ne montrait nullement que c’était le cas. « Nous faisons, chacun à nôtre manière, bien des choses pour notre clan. Moi, j’ai décidé de donner une chance au clan Hyûga pour se voir lié à notre clan. Sauf que c’est sur vous que nous avons jeté notre dévolu, pourquoi me direz-vous… » confia-t-il en réfléchissant quelques instants, avant de sourire, dents sorties. « J’ai entendu parler de vous et vous ne semblez pas être une simple Hyûga. Vous êtes bien perçue, parmi les vôtres. Nous nous forgeons tous notre premier avis sur ce qu'on entend des gens et vous n'avez pas toute l'arrogance de votre clan, cela se ressent, que vous avez un vécu différent de... de la branche principale. » avoua-t-il aussi simplement que cela. Naoshige, comme beaucoup de personnes, avait conscience que le clan à la pupille blanchâtre était divisé en deux branches. Il ne connaissait pas les tenants et les aboutissants de cela, mais c'était déjà suffisant pour avoir un aperçu des Hyûga. Le chef hocha simplement la tête face à la proposition de la jeune femme, venant se mettre à ses côtés pour que lentement, ils ne prennent la route vers la rue principale du village. Son regard détaillait le domaine du clan, il ne l’avait visité que très peu de fois et ici, dans ce village, chaque domaine avait un aspect particulier, singulier, comme chacun des clans composants le village caché de la feuille. Le son des pas du chef, fracassant le sol, résonnait à mesure qu’ils avançaient et quittaient l’enceinte du clan. « Sachez, Yume-san, que je suis bien bien conscient de ce que vous pouvez éprouver. Cela est arrivé si vite, si subitement… Je peux aisément comprendre que vous ne savez pas gérer une telle chose. » lui avoua-t-il, sur le ton le plus compréhensif qu’il pouvait prendre. Naoshige savait qu’on attendait de lui bien des choses, dont la réussite de cette alliance. Être chef de clan ne voulait pas dire qu’on pouvait tout se permettre, au contraire. Et Naoshige, bien que détenant tous les pouvoirs au sein des siens, considérait malgré tout qu’il devait recourir à l’avis de ses semblables. C’était cela, la cohésion, à ses yeux. « Je dois vous admettre que j’avais d’autres attentes, à votre sujet. Plus d’assurance, plus de sureté… Si vous veniez à devenir ma femme, Yume-San, vous auriez une position centrale au sein de mon clan. Il me faut pouvoir compter sur la personne qui partagera ma vie. Vous devez être prête à vous battre pour le nom Senju, mais cela ne veut pas dire renier votre appartenance originelle. » proclama Naoshige en parlant d’une voix calme mais claire. Il se racla la gorge discrètement. « Bien-sûr, en qualité de votre époux, en toute épreuve, je serai présent pour vous. Je vous soutiendrai dans vos entreprises, vous aiderez dans vos objectifs. On dit que deux époux vaillants peuvent soulever des montagnes, si la cohésion règne entre eux. C’est cela que je désire. Je ne sais si le fil rouge du destin nous lie, mais au moins, il faut toujours donner une chance à l’autre. N’est-ce pas que ce que mon aïeul, Hashirama Senju, a fait envers les membres du clan Uchiha ? Leur donner une chance pour fonder la paix et ce village. » clotura-t-il en laissant s’échapper un bref soupire. Naoshige parlait peut-être beaucoup, mais c’est aussi car il avait beaucoup à dire à la jeune femme, se voulant totalement transparent avec elle.
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Hyûga Yume
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J’avais l’impression que cette conversation allait être… plus qu’épineuse pour moi. Le Senju était libre de parler… Moi je sentais l’épée de Damoclès au-dessus de ma tête… Mais aussi celle de ma petite sœur ou de mon père. Je devais absolument faire réussir cette alliance… Je n’osais pas imaginer ce qu’il pouvait se passer… si je déplaisais au Senju et qu’il reniait l’alliance… Si encore il en trouvait une autre… ce n’était pas… trop grave, même cela m’arrangerait… Mais à nouveau… c’était à moi de courber l’échine. Je suivais des yeux le Senju, tendue. Je préférais le suivre à l’extérieur avant de détourner le regard pour observer l’endroit, cherchant à déceler une oreille indiscrète… un regard d’un de mes cousins… Mais visiblement nous étions seuls… Avec un Byakugan, pas besoin d’être collé pour espionner. Trois quatre mètres… Je levais les yeux vers l’homme quand il évoqua une réponse superficielle. Que voulait-il que je dise ? Que j’aimais une fille ? Et que je ne voulais pas me marier ? Si je disais cela, je finirais ma vie en hurlant de douleur… Je détournais à nouveau le regard pour qu’il ne lise pas une étincelle de colère dans mon regard. Je pris une inspiration profonde pour me calmer et gardais la tête bien droite. Sincère… Je lui jetais un regard froid… Comment pouvais-je être sincère ?! Et lui ? Croyait-il vraiment que je sois libre de mes décisions ? Je plissais très légèrement les yeux avant de souffler suffisamment bas pour que, avec un peu de chance, il ne soit le seul à l’entendre.
« Parfois, en ces lieux la sincérité mène à la mort. »
Je le laissais continuer son laïus sur le fait qu’il n’était pas un tyran en regardant devant moi à nouveau. Enchaînée. Mon ventre se serra… et malgré moi je portais mes doigts à mon front pour rajuster ma mèche, qu’elle couvre bien le sceau. Précaution inutile, je savais qu’elle la cachait parfaitement… Mais j’avais trop l’habitude de porter en permanence un bandeau frontal ou d’être seule avec des membres de ma branche… pour pouvoir me détendre à ce sujet. Surtout quand c’était un étranger à mon clan qui parlait d’être enchaîné… Que savait-il vraiment des chaînes ? Je pinçais les lèvres avant de tenter d’éloigner la remarque d’un petit haussement d’épaule. Je ne voulais pas parler de la cage de la branche secondaire. Nous n’en avions pas le droit…
Pourquoi oui… C’était bien la question que je me posais… Il y avait plus de filles intéressantes que moi ici. Est-ce… Daiki-sensei ?! Est-ce qu’il… est-ce qu’il aurait osé dire mon nom à ce sujet ?! Non. Non. Non. Il n’aurait pas osé. Pas Daiki-sensei. Pas une simple Hyûga ? Je soutiens son regard.
« Voir mourir sa mère devant ses yeux aide à forger un vécu. Je suppose… que vous avez entendu parler du surnom stupide que certains de mes cousins et amis me donnent. « La princesse de la Branche Secondaire. ». Être… juste un bouclier pour la Branche Principale, aide à être humble. »
S’il savait… S’il savait tout… Je serrais les poings avant de glisser mes mains dans mes manches pour qu’il ne le vît pas. Je pris une inspiration pour calmer les très légers tremblements que je sentais au bout de mes doigts. Calme-toi Yume… Il ignore trop de facteur… Et toi, tu n’as pas intérêt à en parler. Comprendre ? Je sentis une colère froide se glisser en moi. Je l’écoutais en silence, les poings serrés, les ongles plantaient dans ma paume. Je finis par m’arrêter net et pivoter net vers lui avant de siffler d’une voix basse.
« Vous ne savez rien Naoshige-san ! Vous ne savez pas ce que c’est d’être à nouveau fiancée à un homme dont je ne savais rien. De devoir s’imaginer laisse ma petite sœur et mon père, aveugle, seuls dans une maison. Alors peut-être que je ne vous semble pas sûre, pas ferme ou je ne sais quoi… »
Je repartis d’un pas vif sans l’attendre, contrariée. Je repris ma promenade dans le jardin sans l’attendre.
Il y avait toujours eu certaines rumeurs sur les principes du clan Hyûga, sur leurs actions et sur leur attitude. Personne n’avait jamais remarqué à quel point le chef du clan pouvait se montrer arrogant, des pieds à la tête, son attitude était tout bonnement hautaine. À dire vrai, certains membres de ce clan se considéraient meilleurs qu’autrui et cela pouvait se remarquer notamment au sein de la jeune génération. Il était vrai qu’ils détenaient un précieux don, aux pouvoirs singuliers et qu’ils prétendaient pouvoir rivaliser avec le clan à la pupille écarlate. Simplement présomptueux ou réelle affirmation, les prochaines générations pourraient peut-être voir cela à l’oeuvre dans les divers examens qui se préparaient et allaient voir s’affronter de nombreux ninjas, qui auraient la chance de tester leurs capacités en situation presque et ainsi savoir s’ils étaient dans la norme, en dessous ou au-dessus, en terme de talent. Certainement que les clans aux pupilles auraient, l’un comme l’autre, un avantage indéniable. Ils donnaient naissances à une majorité de prodiges, à des personnes qui avaient le combat dans le sang alors que d’autres, comme les membres du clan Senju, travaillaient durement pour en arriver où ils étaient. La phrase que prononça Yume fut un choc dans l’esprit de Naoshige, qui ne concevait pas - même en sachant les quelques rumeurs qui persistaient - qu’on puisse se considérer si peu libre de parole au sein du village de Konoha. En sortant de l’enceinte de son clan, il espérait bien que la langue de la jeune fille se dénoue un peu, auquel cas, il serait très difficile pour eux de faire connaissance dans de telles conditions. La liberté était un principe cher au coeur du Senju, c’était pour cela que c’était battu son aïeul : la liberté de vivre. Après quelques minutes à marcher, l’homme se décida de nouveau à prendre la parole, surtout après de telles paroles si mystérieuses. « Au sein de mon clan, la sincérité ne mène pas à la mort. Désormais, nous sommes loin des vôtres. Usez de votre don si nécessaire pour savoir si nous sommes observés, mais je tiens à une franche discussion et malheureusement, si je venais à apprendre que nous étions surveillés… » commença-t-il, sa voix diminuant drastiquement à la fin de sa phrase. « Je ne serai pas miséricordieux envers cette alliance. » dit-il brutalement, voyant bien que la jeune femme regardait autour d’eux. Elle transpirait un sentiment que lui-même avait connu plus jeune, à un âge proche de Hyûga : la peur. C’était tel qu’il avait l’impression de se revoir en elle. Cela rendait intéressante la jeune fille, Naoshige ayant davantage envie d’apprendre à la connaitre en sachant qu’elle était retenue par quelque chose, qu’elle ne se sentait pas totalement libérée. Lui avait connu cela avec son père, qui se montrait extrêmement violent dans ce qu’il appelait, selon sa façon de penser, des entraînements et il avait du se forger de lui-même, en secret. Ses techniques, il s’était entraîné seul pour les apprendre. En réalité, son père n’avait rien à lui apprendre - Naoshige maîtrisait le précieux Mokuton, alors que son père était un moins-que-rien.
Leur marche les conduisit lentement à se rendre dans la rue principale, où nombreuses boutiques prospéraient pour ceux qui choisissaient une carrière différente de celle de ninja - bien que certains étaient des ninjas, tout en étant des commerçants ou des restaurateurs, l’un pouvant aller avec l’autre. Naoshige conduisait naturellement la marche et se dirigea d’un pas lent vers une petite échoppe dont une sublime odeur de menthe s’échappait. En s’approchant, il afficha un large sourire à la femme qui travaillait derrière le comptoir. « Deux thés, Akemi-San ! » demanda-t-il poliment à la femme âgée qui tenait l’endroit et qu’il connaissait depuis très jeune. Cette dernière, usant d’une louche en bambou, servit deux thés dans deux gobelets de bambou distincts. L’homme sortit des ryôs de sa poche et les donna d’un geste gracieux à la femme, avant qu’elle ne lui offre les deux thés avec un sourire agréable. Le Senju salua la femme avant de donner l’un des récipients à sa promise. Il lui offrit un sourire agréable et sympathique, avant qu’ils ne reprennent leur marche quasiment aussitôt. Il écouta la jeune femme parler avec attention, prenant compte de tout ce qu’elle disait. Lorsqu’elle parla de la mort de sa mère, Naoshige comprit ce qu’elle avait pu vivre. Mais la question n’était pas le vécu, mais comment on réagissait face à cela. « Je sais ce que c’est, Yume-san. La mort, on s’habitue à la côtoyer dans nos vies. J’ai vu mon père mourir face à moi, d’une expérimentation au terrain d’entraînement. J’avais dix cela… le village de Konoha venait de naître. Mon père n’était pas doux, d’ailleurs, il aimait être violent. Soit-disant pour me forger, pour m’aider à me développer, mais en réalité, il ne m’apprenait rien. » expliqua-t-il, profitant de ce moment, de cette ouverture, pour lui montrer qu’il se dévoilait à elle. Il écoutait réellement attentivement, avant de porter lentement son verre jusqu’à ses lèvres et d’en déguster une gorgée. « La princesse de la branche secondaire ? » répéta-t-il, interloqué, en souriant. « Cela vous va bien, Yume-San, vous avez tout d’une princesse. Et je dois dire que… De ce que j’ai entendu d’autre, vous valez ce surnom. » avoua-t-il sur un ton simple en regardant la jeune femme. Elle était charmante, assurément. Bien que maigrelette, elle avait une beauté renversante et ses yeux, si singuliers, renvoyaient un douceur extrême - il se doutait qu’en combat, ça n’était sûrement pas le cas. « Vous êtes peut-être un bouclier, aujourd’hui, Yume-san. Mais demain, à mon bras, que serez-vous ? Quelle ambition avez-vous ? Je ne vous demande pas le détail, cela serait irrespectueux de ma part alors que nous ne sommes pas mariés. » la questionna-t-il, véritablement intéressé par la réponse qu’elle pourrait lui donner à ces deux questions. Soudainement, la jeune femme explosa. Elle laissa sortir des paroles de sa bouche que le Senju attendait, qu’elle se confie à lui. Elle ne s’attendait pas forcément à ce que cela sorte d’une telle sorte. Naoshige s’était déjà renseigné sur l’histoire de la jeune fille, il avait entendu parler de la cécité qui touchait son père. Cela représentait une très grande charge de travail. Il pressa le pas pour la rejoindre, se mettre de nouveau à sa distance. « Non, je ne le sais pas. Je n’ai jamais été fiancé et on ne m’a jamais parlé de cela, pas à mon sujet. Car je n’étais personne, car personne ne croyait en moi. Cela est arrivé car je suis le chef du clan Senju. » déclara-il en se confiant un peu plus, pour montrer qu’il pouvait comprendre ce qu’elle ressentait. Il devait profiter de cette ouverture pour la pousser à se confier davantage. « J’ai aussi une petite-soeur, elle a seize ans, presque votre âge, Yume-san. Et le domaine du clan Senju est grand. Une fois marié l’un à l’autre, votre père et votre soeur pourraient venir avec vous. Ils ne seront pas seuls. Je peux négocier cela avec le chef de votre clan, je ne doute pas que cela sera une bien maigre consolation si cela veut dire la sureté que cette alliance réussira. » lui proposa Naoshige sur un ton calme, espérant qu’elle remarque les efforts qu’il faisait.
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Hyûga Yume
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Je regrettais chaque mot que je pourrais prononcer contre mon clan… J’allais me faire tuer… Ou faire tuer des gens à qui je tenais. J’étais une idiote… Une idiote… Je ne pensais qu’à moi. Je restais surprise de sa remarque et l’observais avec attention. Il ne plaisantait nullement. J’hésitais à lui obéir… Est-ce que je le faisais ? Rien que pour me rassurer… Rien que pour cela. Je fermais un instant les yeux pour les rouvrir et balayer le secteur autour de nous. Non. Visiblement nous étions seuls. C’était sans doute mieux. Je sentis une pression se relâcher au creux de mes épaules et soupirais le soulagement… Personne ne pourrait m’entendre parler un peu librement. Pour combien de temps ? Aucune idée, mais je devais faire attention malgré tout. L’alliance… Je n’avais pas le droit de la faire échouer. Je ne préférais rien dire au Senju. Pas la peine d’en rajouter ou non. Qu’importe en réalité… Nous verrions bien où cette conversation aller mener. Je continuais d’observer devant moi.
« Dans mon clan… quand on est de ma branche… savoir tenir sa langue est une manière de vivre vieux… »
J’eus un frisson en pensant parfois aux hurlements de douleur que j’avais déjà entendu de ceux de la branche secondaire ayant faillit… ou soupçonnés de comploter contre la branche principale… Je repensais au langage codé qu’on avait mit au point entre jeunes… pour communiquer et se protéger… Pour combien de temps avant que la branche principale ne le découvre et ne le décode… Combien de temps… J’observais l’endroit où me menait Naoshige avec attention. Salon de thé. Des lieux publics. Il faisait attention à sa réputation. C’était… bien… j’imaginais… Je ne voulais pas repenser à mon premier fiancé que je n’avais vu que deux fois. C’était sans doute pour le mieux… Je tendis la main pour payer… Mais il fut plus rapide que moi. Je le remerciais d’un hochement de tête avant de parler, un peu. J’eus un vague sourire à sa remarque et repris d’une voix calme :
« Mon père… est pareil… Et c’est encore pire depuis qu’il est aveugle… Ma mère était très douce avec moi. Avec tout le monde en réalité. On s’habitue à la mort… c’est vrai… »
Mais jamais je n’avais pu avoir le temps de faire un deuil avec ma mère… Jamais… J’observais mon thé sans rien dire avant d’avoir un rictus. Une princesse… N’importe quoi… C’était faux. Je n’avais rien d’une princesse. Entendre parler de moi. Je braquais mon regard lavande sur lui, légèrement… inquisiteur.
« Qui vous a parlé ? Daiki-sensei ? Et d’habitude… le surnom de princesse revient à l’héritière du clan. Pas à une simple genin de la branche secondaire. »
Pour l’amour des dieux… Que ce ne soit pas mon sensei… Je lui faisais une confiance aveugle. Une confiance que je n’avais même pas en mon propre père… pour tout dire. Ce que je serais à son bras… Je n’en savais rien… Une femme. Simplement. Sûrement ce qu’on me demandait d’être. Les ambitions ? Je regardais à nouveau mon thé. Je ne pouvais pas réellement en parler… Je préférais… taire en partie la vérité.
« À vous de me dire ce que je serais… Je veux… juste une disparition des deux branches de mon clan… Qu’il n’y en ait plus qu’une seule et unique. »
Et faire payer à la branche principale ? Nan. La vengeance ne me mènerait à rien. Je m’éloignais, laissant la colère prendre le pas. Je n’aimais pas me plaindre. Mais il pensait vraiment me comprendre ? Qu’il passe une journée dans ma vie, on en reparlerait. J’adorais ma petite sœur. Vraiment. C’était une crème, un amour… Mais elle pouvait faire de violentes colères et était trop petite pour bien des tâches. Alors c’était moi qui faisais un peu tout… Et mon père avait toujours son sale caractère quoi que je fasse. Je fronçais les sourcils avant de rétorquer :
« Je ne suis rien pour mon clan ! Juste un pion qu’on déplace et qu’on peut sacrifier au besoin ! Quelque chose de remplaçable. Je ne suis pas la plus jolie, la plus intelligente, la plus serviable, la plus forte. Loin de là. On me prend, on me jette. Quelle importance ? Ils trouveront dix remplaçantes dans la branche secondaire. »
Je l’écoutais sans rien dire. C’était gentil de sa part… Vraiment. Mais je n’étais pas stupide. On ne me laisserait pas partir… sans… une garantie que je tienne ma langue, que malgré le mariage je reste lié au clan Hyûga. Ses paroles me calmèrent un peu… J’eus un sourire triste.
« Le clan ne laisserait pas des membres aller dans un autre domaine de clan… autrement que par le mariage. Moi je pourrais venir vivre avec vous, mais pas eux. »
Une sorte de garantie… Que je me taise, que je continue d’obéir… Mais je ne dirais rien au sujet des Senjus. Il ne fallait pas plaisanter. Je bus enfin une gorgée de thé. Il était bon.
« Le thé est délicieux. »
J’observais le soleil pour déterminer si nous avions du temps. Oui, encore beaucoup. Avant de devoir rentrer.
Il n’y avait pas pire chose que d’entendre quelqu’un vous révélait un détail, aussi infime soit-il, mais de ne dire que la moitié de l’information. Surtout lorsque ces paroles étaient si énigmatiques. Mais certains tournures de phrase, même pour des phrases petites et glissées rapidement au milieu d’une conversation, révélaient énormément sur les enjeux. Songeur face à ce que la jeune femme disait, Naoshige inspira tout en fermant à peine cinq secondes les yeux et en portant son thé chaud jusqu’à ses lèvres. Il en but une gorgée rapide, avant de tourner son regard vers la Hyûga et de lui afficher un large sourire. « Si tu rejoins le clan Senju par mariage, je peux te promettre que tu vivras vieille. Que ton avenir ne sera pas en danger, que si quelqu’un venait à interférer, je le réduirai en miettes. » lui dit-il poliment en souriant, cependant, son sourire - couplé à ses paroles - était loin d’être le plus sympathique au monde : il y avait derrière, un sérieux froid et calme, qui trahissait la sincérité de ce qu’il disait. Il ne mentait pas en disant cela, très protecteur envers ceux qui étaient liés à lui. Il pouvait mettre sa propre vie en danger pour sauver celle d’autrui, par amour ou amitié, quand cela était nécessaire. Yume était d’une douceur qu’il se sentait déjà obligé de la réconforter et de la protéger, car même s’il n’osait pas poser de questions pour avoir davantage de détails sur ce qu’elle disait, elle semblait apeurée. Toute sa gestuelle reflétait cela : elle avait le regard observateur, regardait les alentours et était à l’affût, même à l’écoute. Cela montrait tout ce qu’elle ressentait. « Tu peux parler, avec moi. Pour une raison simple. Si tu venais à mourir, dans les jours ou semaines qui suivraient cet entretien, alors cela signerait la fin de l’alliance entre le clan Senju et le clan Hyûga. » dit-il brusquement. Il était conscient que si cela arrivait, c’était qu’il y avait une raison cachée, ce ne serait pas un pur hasard. Lorsqu’elle parlait de sa mère, Naoshige eut le réflexe de ravaler - peut-être un peu trop bruyamment - sa salive. Il ressentait la tristesse au travers de sa voix, tout ce qu’elle pouvait ressentir, son attachement envers la femme qu’elle fut, malgré le trépas. « Les pères sont souvent durs comme le roc et les mères douces comme la soie. C’est ainsi que le monde a décidé de les former, après tout, mais on aime malgré tout ce qu’il peut se passer ces personnes et le deuil ne peut jamais être fait totalement. Oui, l’habitude finit par s’installer. Mais nous ne sommes pas obligés de l’accepter, tu sais ? Il faut cesser d’accepter cela, les villages cachés sont là pour faire en sorte que nos familles et nos amis ne meurent. Alors… Ce ne sera pas un clan qui commettra ton meurtre. Lorsque tu rentreras à ton domaine, je viendrai. Et je terminerai les négociations, enfin… Si à la fin de cette heure, je ne t’ai pas répugné à tel point que tu en viennes à refuser cette alliance, Yume-San ! » lança-t-il avec beaucoup plus de douceur, sur un ton légèrement enjoué pour décontracter l’atmosphère. « Ce n’est pas ton maître qui m’a parlé de toi. Le village n’est pas grand, tu sais, tout le monde parle de tout le monde. Et au sein de mon clan, lorsqu’il fut question de mes fiançailles, tu te doutes bien que tous les noms possibles ont été envisagés. » dit-il, se voulant rassurant. Elle semblait véritablement avoir peur que ce soit son sensei qui ait parlé d’elle. « Au diable l’héritière de la branche principale, aujourd’hui, on parle de toi. Tu vaux sûrement plus qu’elle. L’arrogance doit suinter de tout son corps alors que son clan n’est même pas le principal instigateur de la fondation de ce village, c’est une honte sans nom. » ajouta-t-il sur le ton de l’humour. Le Senju pouvait se montrer arrogant, mais sur cela, ce n’était pas le cas : tous les clans valaient quelque chose, à ses yeux. Même le plus petit et infime clan.
En parcourant le village et sa rue principale, le regard de Naoshige se posa sur l’immense montagne qui surplombait la demeure du Hokage. Au-dessus se dressait une vigoureuse et imposante forêt qui s’étendait à perte de vue - et que l’on ne voyait pas d’ici. « Je ne peux pas définir qui tu seras dans le futur… Même si tu devenais mon épouse, ce sera à toi de forger ta personne. Tu ne te résumeras pas que par ma personne, pas que en tant que mon épouse. Tu seras toujours Hyûga Yume. Tu seras, certes l’épouse de Senju Naoshige… Mais tu seras toujours toi, une shinobi du village caché de Konoha. Tu ne perdras pas ta liberté pour autant. » expliqua le chef du clan Senju, lentement, se voulant consolateur. « Ton objectif est noble, Yume-San. Et si nous nous marions, nous serons une équipe. Une équipe plus lié que tout autre, d’ailleurs. Ton objectif deviendra le mien mais à ce moment, il me faudra connaître les tenants et les aboutissants de cela. » reprit-il calmement. Il ne pouvait faire quoique ce soit sans avoir tous les éléments en tête. « Qu’ils te remplacent au sein de ton clan, cela m’indiffère. Qu’ils te remplacent, car si tu deviens ma femme, ta vie ne tournera pas qu’autour d’eux et il leur faudra le comprendre. Si tu veux te libérer, ce mariage sera le moyen adéquat, car en devenant mon épouse… Tu ne seras plus sous leur autorité. Crois-tu vraiment que le clan Senju accepterait que la femme de leur chef soit le pantin de son clan d’origine ? » lui demanda-t-il sincèrement en fronçant légèrement les sourcils, attendant une véritable réponse à cela. « Il faudra des garanties, assurément. Mais lorsqu’on négocie pour un mariage, le contrat qui s’accompagne contient des clauses. Je prends une Hyûga de la branche secondaire pour épouse, sa soeur et son père seront sous ma garde et en prime, votre glorieuse princesse de la branche principale pourra toujours épouser un parti intéressant, elle demeura libre de tout engagement. En compensation pour le fait que j’épouse une seconde née, je demanderai sa soeur comme compensation et vu que ton père est aveugle, nul doute qu'il est davantage un poids pour votre clan que tout autre chose. » dit-il pour expliquer son idée à ce sujet. En réalité, au vu du nombre d’individus au sein du clan Hyûga, la soeur de Yume représentait un bien maigre tribu par rapport au fait que le chef du clan Senju allait épouser une fille de la branche secondaire. « Oui, ce thé est l’un des meilleurs. Akemi-san travaillait pour mon clan, autrefois ; elle m’offrait souvent du nātto, au grand déplaisir de ma mère qui pensait que j’allais finir gros. » avoua-t-il, se confiant un peu plus. Se confier, c’était un moyen de mettre en confiance la jeune femme pour qu’à son tour, elle se libère et parle sans peur. Naoshige se décala légèrement de la jeune femme, se posant près d’une légère ruelle où il s’abaissa, exécutant un mudra rapide avant de poser sa main sur le sol. Au travers d’une fissure, une fleur de lys commença à pousser, aidée par le chakra qu’il transmettait dans la terre. Le chef du clan Senju tendit sa main pour arracher la fleur qui - grâce à lui - avait poussé dans l’endroit le plus incongru qui soit, dans une faille à-même le sol et recouverte d’ombre. Aussitôt, il revint vers la Hyûga et lui tendit la fleur qui se trouvait toujours accrochée à sa tige. « L’exceptionnel peut se trouver n’importe où, même dans les choses où on s’y attendait le moins. Il suffit d’un peu d’aide. Même ce mariage pourrait apporter son lot de surprises. » dit-il avec un grand sourire aux lèvres.
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Hyûga Yume
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« Qu’importe le clan, je reste une ninja Naoshige-san. Et la vie de ninja comporte des risques. »
Je n’avais pas réellement besoin de protection… Je n’étais pas la plus forte, mais pas la plus faible non plus. La vie de ninja c’était une vie de risque, de dangers… de mort. Alors il pouvait dire ce qu’il souhaitait… Que ce soit par mon clan ou par mon métier, je pouvais rapidement être blessé ou tué… Sans qu’il ne puisse rien faire. C’était ainsi. Les ninjas étaient sacrifiables pour le bien, pour la paix… pour montrer leur puissance… C’était ainsi… Il pouvait me jurer devant tous les dieux qu’il souhaitait de tuer et détruire tous ceux qui me feraient du mal… Il n’avait pas fini, car il ne m’accompagnerait pas toujours en mission. Puis… ces promesses… Peut-être était-ce des promesses d’avant le mariage ! Comme il aurait pu me promettre de faire la vaisselle, le repas et de nettoyer ses sous-vêtements seul… Qui disait qu’il allait le faire une fois entravé par des liens sacrés du mariage ? Seuls les dieux savent. Et… Ne venait-il pas… de menacer légèrement la rupture diplomatique de relation entre Senju et Hyûga. Oups… c’était pas spécialement ce que j’aurais aimé entendre… Mais soit.
Je l’entendis ravaler bruyamment sa salive quand je me mis à parler de ma mère. Et malgré ces villages, ceux qu’on aimait du plus profond de notre être mourrait. Comme quoi… l’amour comme bouclier était une belle connerie… L’accepter peut-être pas… mais… Nous étions dans un monde de violence, de guerre… Alors savoir que la mort pouvait frapper… Cela pouvait permettre de savourer les moments avec les gens qu’on aimait au lieu de chérir des souvenirs. Après tout, dans la mort disparaissait toute rancune et seul l’amour orphelin restait en nous, car il ne savait plus vers qui allait pour trouver refuge. Alors… parfois il nous dévorait de l’intérieur. Sérieusement ? Croyait-il que j’avais quelconque pouvoir sur ma vie ou cette décision ? Je le rassurais tout de même.
« Non, je n’ai pour l’instant aucune intention de refuser. »
Je sentis le nœud de mon estomac se détendre. Daïki-sensei ne m’avait pas trahi. Il était toujours là de mon côté… Tous les noms… Mais c’était sur moi que c’était tombé. Clairement, je risquais pas de finir vieille fille avec les Hyûga. Mariages arrangés et compagnie était légion dans mon clan. Pureté du sang et parfois alliance… Tout était bon pour cela. Sa réplique sur l’héritière du clan me fit rire et je cachais cela derrière ma main. Mais cela faisait du bien d’entendre quelqu’un dire tout haut ce que beau nombre de la branche secondaire pensait tout bas. Il valait mieux si on ne voulait pas finir le cerveau sortant des oreilles.
Je marchais toujours près de lui en buvant parfois une gorgée de thé en silence. Au moins il ne voulait pas que je devienne une petite épouse bien sage à l’attendre. J’étais ninja surtout… Ninja de Konoha… Pas autre chose avant tout. C’était pour ça que j’étais née, une arme avant d’être une mère… Pas perdre sa liberté…
« Faudrait-il que j’en ai eu une un jour… »
Entre les entraînements de mon père et la pression du clan… J’avais l’impression de ne pas avoir eu le droit à une enfance. Je ne me souvenais pas de partie de cache-cache avec mes cousins… Sauf quelques fragments de quelques minutes volées au nez et à la barbe des adultes. Je ne voulais pas ça… je ne voulais pas ça pour les plus jeunes de mon clan… Et pourtant… Moi-même j’entraînais les gamins avec les autres de mon clan… Une rigueur de cours juste après l’académie… J’essayais de leur laisser du temps après pour jouer, mais en soi… est-ce que j’étais meilleure que mon père ? Je n’en savais rien. Les tenants et les aboutissants…
« Je ne peux pas en parler. Et non. »
Pas pour l’instant. C’était trop dangereux. Pour lui, pour moi. Surtout pour moi. Nous verrons plus tard… Après notre nuit de noce sans doute… J’observais l’homme sans rien dire une seconde. Pantin… c’était ce que j’étais. Un pantin articulé qu’on faisait bouger comme on le voulait pour une sinistre comédie dont je ne connaissais pas l’histoire. Je grimaçais un peu quand il parla de ma sœur comme compensation.
« Ma petite sœur de huit ans comme compensation… Dis par une autre personne dans un autre contexte… Cela pourrait être… mal interprété. »
Le premier qui touchait à ma sœur… j’allais le tuer de mes propres mains. Je restais surprise à nouveau quand il me confirma aimer le Natto. Si moi j’aimais cela malgré son aspect répugnant, un goût de haricot et de café, je ne connaissais pas beaucoup d’hommes l’aimant. Et gros ?
« J’imagine qu’elle doit être rassurée maintenant ? C’est rare que je vois des hommes aimant le natto… D’habitude… c’est surtout les filles… »
Je l’observais s’éloigner un instant ainsi que ses mudras pour le voir faire jaillir d’une fissure de pierre une fleur de Lys. Que ? Je restais surprise qu’il m’offre la fleur et la pris doucement entre deux doigts. Elle était jolie, pure, simple… Après une petite hésitation, je la glissais dans mes cheveux pour agrémenter ma coiffure. J’eus un petit sourire à sa phrase. Je ne préférais ne rien affirmer. Je bottais en touche.
« Deux grands clans qui s’unissent. Le mélange des gènes sera fort intéressant. »
Un léger rire s’échappa de nouveau des lèvres de l’homme, qui souriait, amusé par la phrase de la jeune femme. Elle était pleine de sens, elle révélait une grande partie de sa personnalité. Naoshige faisait attention à tous ces détails qui se trouvaient être révélateurs d’une personne. Elle semblait être combattante, une grande qualité car à ses yeux, même si les villages formaient une agréable protection pour pouvoir vivre une vie à semi-paisible, ce n’était pas total pour autant. Il ne fallait pas se leurrer, les conflits à venir n’en seraient que plus meurtriers car la puissance que dégagerait un village serait supérieure à celle qu’autrefois, dégageait un clan. Il y avait une grande différence entre une dizaine voire une vingtaine d’individus combattants côte à côte et une centaine, qui quant à eux, feraient fi de toute considération et s’affronteraient sans vergogne pour l’idéal que prônait leur village. Il était évident que la jeune femme semblait tout à fait apte à se défendre par elle-même, mais il voulait malgré tout lui faire comprendre qu’elle n’aurait pu à se reposer uniquement sur elle-même et ses propres facultés. Elle devait concevoir ce que cela engageait de l’épouser, d’avoir un allié fidèle. « Bien-sûr que la vie de shinobi comporte de nombreux risques ! Vous êtes une shinobi et j’en ai tout à fait conscience, tout comme j’en suis un autant que vous. Mais ce que je veux que vous compreniez, Yume-san, c’est qu’une fois mariés… Vous n’affronterez pas le monde seule. Oui, de toute évidence, je ne pourrais être présent lors de vos missions, mais en dehors de cela… Ma protection, vous l’aurez. Même envers votre clan d’origine, bien que je ne doute pas, qu’à l’avenir, si vous m’épousez… » dit-il en marquant légèrement un tant de poses, se penchant d’un mouvement flexible vers la jeune femme jusqu’à son oreille. « Nous parviendrons, sur le long terme, à mettre en place votre but et… Hyûga Yume sera une figure respectée des siens. » prononça l’homme, d’un ton bas mais parfaitement audible cependant pour la jeune femme. Tout en se replaçant parfaitement droit, le regard rivé vers le bout de la rue principale qui donnait sur le manoir du Hokage, il souriait. Il ne pensait pas qu’elle serait aussi douce et gentille. « Bien, dans ce cas. Cela veut dire que nos clans auront un événement à célébrer dans les prochains temps, afin de parachever cette alliance importante. » appuya-t-il à la fin de la phrase de la jeune. Il effectua un mouvement du doigt, pointant le ciel, tout en s’arrêtant brusquement. Il y avait une odeur dans l’air, une odeur délicieuse et agréable, une odeur qu’il connaissait particulièrement : celle de la nourriture. À dire vrai, le mélange de toutes ces saveurs était incroyablement enchanteur. « Je pense que nous devrions en profiter pour prendre une petite pause, nous marchons depuis un certain temps. Ce restaurant est excellent, ils y font de ravissants mochis. Ils sont tendre à l’extérieur comme à l’intérieur, d’une apparence singulière parmi le lot qu’ils représentent mais à l’intérieur, ils sont plein de surprises. » expliqua le chef du clan Senju avec le plus de sérieux possible, avant de regarder la jeune femme, amusé. « Comme vous, Yume-san. Pleine de surprises, oui, c’est ça. Je ne m’attendais pas à une femme aussi charmante, à dire vrai. » avoua-t-il avec le plus de sincérité qui soit. Lorsqu’on entendait toutes les rumeurs sur le clan à la pupille ivoirine, on ne pouvait décemment pas penser qu’ils recelaient d’une telle perle. Au fond, Naoshige espérait que cette alliance réussirait, au-delà du contexte politique : c’était bien la première fois qu’il devait faire une telle chose et ça n’avait pas été une partie de plaisir.
Invitant la jeune femme à le suivre, il prit la direction du restaurant. Il salua les deux personnes qui s’occupaient des liens avant de s’installer à une table, face à la chaise sur laquelle allait s’asseoir la jeune femme. Il était souriant, agréable. Il acquiesça de la tête face aux paroles de la Hyûga. « Soit, je comprends que vous ne puissiez pas parler de cela. Mais je suis ravi que vous compreniez qu’on ne toléra pas que vous soyez à la botte du clan Hyûga, une fois mariés. » laissa-t-il s’échapper avant de tourner la tête vers l’homme qui venait prendre leur commande. « Quatre mochis, deux à la fraise, un à la poire et un à la pâte de haricot rouge, je vous prie ! » dit-il, enjoué. Il avait un véritable attrait pour la nourriture, c’était un véritable plaisir gustatif. Il avait posé son gobelet en bambou dans lequel il avait terminé son thé précédemment sur la table et après la commande de Yume, l’homme partit pour aller chercher ce qu’ils avaient demandés. « Il est vrai que cela peut sonner très étrange, mais après tout, c’est une bonne façon de dire la chose à votre chef pour qu’il croit que c’est nécessaire à l’alliance ! » reprit-il en espérant que cela plaisait à la jeune femme de pouvoir garder sa soeur auprès de soi. Il ferait en tout cas tout pour que ça soit possible, c’était certain. « Oui, évidemment… Mais quand votre père n’a aucuns talents et que votre mère n’a qu’une seule particularité qu’elle n’a pas poussé loin, il était évident de se questionner sur mon avenir. Par chance, j’ai fais le choix d’en avoir un, contrairement à mon père. » glissa le chef du clan Senju sur un ton léger. Il n’était pas dérangé par le fait de parler de son père, même si son existence n’avait pas été une partie de plaisir. « Le nattō est un met qu’il faut prendre le temps d’apprécier : bien des hommes ne le prenne pas. Je vous assure qu’à chaque fois, je prends bien le temps de l’apprécier ! » rigola-t-il sereinement, pour détendre de nouveau l’atmosphère. À dire vrai, à chaque fois qu’ils parlaient d’un sujet compliqué, l’ambiance devenait de nouveau rude, même quand ensuite, ils enchaînaient sur un ton plus léger - comme en parlant de nourriture. L’homme qui s’occupait des commandes revint, déposant un plateau en bambou dans lequel se trouvait ce qu’on avait commandé. Sur le plateau, de chaque côté, des baguettes étaient disposées, conçues dans le même matériau. « Oui, un mélange fort intéressant. Alors célébrons cela par ce splendide plateau. » dit-il en empoignant les baguettes, lançant un regard sympathique envers la jeune femme qu’il espérait avoir réconforté sur l’union à venir. « Itadakimasu ! » lança-t-il en s’emparant, du bout de ses baguettes, de son premier mochi : celui à la poire. En réalité, ce n’était pas le fruit qu’il appréciait le plus et il voulait en profiter pour goûter une nouvelle fois. Cependant, son visage se décomposa après la première bouchée, avant qu’il ne mâche plutôt rapidement pour ensuite terminer ce qu’il avait en bouche. « Ne le dites à personne, mais je n’apprécie guère la poire. Je voulais seulement essayer une nouvelle fois pour voir si mes goûts avaient changé. C’est une déception. » clotura-t-il, semblait légèrement déçu de cela.
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Je restais surprise quand il se mit à rire. Je crois… que je ne comprenais pas en quoi ce que je venais de dire était si drôle… Mais pourquoi pas… J’observais les quelques rides qu’il avait au coin des yeux quand il riait en plissant légèrement des yeux. Non, là, j’avais besoin de comprendre en quoi cela était si amusant pour lui… Je n’en savais rien… Et j’avais l’impression qu’il se moquait du fait que j’avais dis être une ninja… Je savais très bien que je n’en avais pas l’air ! J’avais l’air plus d’une poupée ou d’une noble que véritablement une ninja, je le savais… Mais quand même ! Ce n’était pas aimable de sa part de se moquer de moi sur ce point. On avait déjà du mal à parfois me prendre au sérieux pour ça… Alors s’il en rajoutait lui-même, je n’étais pas sortie d’affaire. Ah… non, c’était autre chose qui le faisait rire… bien, soit. On affrontait le monde seul. Chaque expérience, on la recevait soi-même, on la vivait d’une manière unique. La vie, c’était un face à face solitaire avec le monde, avec des soutiens bien sûr. Mais les évènements de la vie… On avait une manière unique de chacun les vivres. Alors… non, on affrontait chacun sa vie… seul. Je me pétrifiais quand il s’approcha brusquement de moi et la rougeur monta jusqu’à la pointe de mes oreilles. Je ne réussis qu’à prononcer une phrase au sujet du mariage. Qui visiblement pour lui était déjà prêt. Dans quelle galère m’étais-je fait fourré encore… ?
J’observais le ciel quand il leva le doigt vers en s’arrêtant. Je suivis le mouvement sans comprendre. Avant de l’observer. Une pause ? Des mochis ? Pourquoi pas. J’aimais bien, c’était bon, doux, sucrés… Et je n’en mangeais pas souvent. Ma sœur était trop rapide pour moi quand j’en laissais traîner. Il décrivait bien les mochis. Je tournais le regard vers lui, les joues à nouveau brûlantes. Mais… Allait-il arrêter ? Je préférais botter en touche pour essayer de cacher ma gêne.
« C’est la première fois qu’on me compare à un Mochi. C’est original. »
Première fois que j’entendais cela. Je le suivis et saluais les autres clients avant de m’asseoir en face de l’homme. Allait-il arrêter de parler du mariage ?! Pour moi… c’était quelque chose d’horriblement stressant… Mais en même temps c’était logique de parler de ça. Ah ? C’était à moi de commander ? Je souris et observais le menu d’un coup d’œil.
« Je prendrais un à la fraise, deux à la mangue et un au litchi s’il vous plaît. »
Pour une fois que je pouvais en profiter. Je finis mon thé et le posais la tasse sur la table en silence avant de relever le visage vers l’homme. Je hochais la tête. Oui, il fallait parler ainsi à mon chef… nous n’avions pas trop le choix… Enfin…
« C’est vous qui allez parler à mon chef. Je vous souhaite… bonne chance. »
Il avait plus qu’un sale caractère… Enfin, j’observais le plateau avec appétit et attrapais mes baguettes avec un sourire. Le mélange… si on pouvait éviter de se mélanger physiquement trop vite tous les deux… Je prenais l’option… Je souris.
« Itadakimasu. »
Je pris le mochi à la fraise et arrêtais mon geste en voyant la tête de Naoshige. Sa grimace me fit rire et je couvrais à nouveau de ma main en riant sans pouvoir attraper mon mochi. Je secouais la tête, amusée.
« Je noterais de ne pas vous faire des beignets à la poire. Personnellement, j’aime bien, mais partageons. »
Je pris la fin du mochi à la poire et je mangeais pour lui éviter de s’infliger à nouveau son calvaire. Il pouvait goûter dans les miens… Mais je notais que si je voulais lui faire comprendre que je n’étais pas contente ou quoi, je lui ferais de la poire pendant une semaine. Mais j’adorais véritablement la mangue. C’était mon fruit favori.
« Si vous n’aimez pas la poire Naoshige-san, sachez que j’adore la mangue. Et les prunes. »
J’aimais beaucoup les fruits, mais je préférais les prunes tout juste cueillit de l’arbre. Je plissais très légèrement les yeux, pensive.
« Même si je préfère nettement les prunes tout juste cueillit de l’arbre. »
C’était autre chose. J’attrapais un mochi à la mangue et le savourais en silence pendant un instant en fermant les yeux de plaisir. Ça faisait du bien, c’était tellement bon. Je l’observais un instant sans rien dire avant de regarder à nouveau le plateau de mochis en silence.
Depuis le début de notre entrevue, le sujet tournait autour du mariage, de ce qu’elle attendait de cet événement et de ce que je pouvais bien attendre à mon tour. À dire vrai, les attentes du Senju s’étaient avérées bien peu nombreuses, car il était conscient que ce n’était nullement un mariage d’amour, cela n’avait pas été la priorité de son clan dans la recherche d’une femme pour leur chef. Il fallait assurer la lignée Senju, celle de leur chef qui possédait le mokuton et c’était ainsi qu’ils avaient pensé. Naoshige avait rapidement accepté cet état de fait : il savait son don rare et récessif, il ne voulait pas voir son clan disparaître, perdre toute influence et comptait bien lutter pour la survie des siens. Il n’avait pas la même pensée que tout ses aïeuls, il était pour le surpassement de soi dans un but de survie, alors qu’il semblait que lentement, les aînés du clan acceptaient la déchéance qu’ils subissaient. Lui, pas. Il était du même clan que le cofondateur du village de Konoha, ce village coulait dans ses veines comme dans celles de chacun des habitants et il comptait bien faire en sorte qu’il ne prospère, avec les Senju, les Uchiha, les Hyûga, les Akimichi… Tous ces clans qui composaient l’essence même du village, cela représentait ses racines au fond. Chacun, à son échelle, représentait un pilier du village. Le clan Senju, qui avait aidé à bâtir cet endroit, avait pourtant vu son importance décliner lentement : en dehors des zones de conflits et alors que les membres du clan avaient toujours eu besoin de davantage travailler pour atteindre les sommets, il n’y avait pu eu de raisons réelles pour qu’ils ne se surpassent. C’était ce que représentait la naissance du village pour leur clan, c’était la raison de leur déchéance, à ses yeux. Pourtant, il ne voyait pas cela comme mauvais, pas totalement : il faudrait juste redresser la barre pour faire comprendre aux jeunes de son clan qu’ils n’avaient rien sans efforts, contrairement aux Uchiha et Hyûga. Chez eux, la volonté était la chose la plus importante : on ne parlait pas de volonté du feu pour rien.
Pourtant, leur rencontre changea soudainement de chemin. Au lieu de rester centrés sur le mariage et ce qu’il allait amener, cela prit la direction de la nourriture. Ce n’était guère étonnant, car il venait de l’emmener dans un restaurant de mochis tout en la comparant à cela, sans paraître offensant, cependant. « J’espère que vous n’avez pas mal pris cette comparaison, Yume-san. Si c’est le cas, pardonnez-moi pour cela. » s’excusa-t-il face à ce qu’il venait de dire, il ne voulait pas se montrer irrespectueux et en réalité, dans sa tête, cela paraissait bien plus mignon qu’une fois prononcé. Il pouvait parfois se montrer quelques peu maladroit, sans le vouloir. Il afficha un léger sourire, en voyant ce que commandait la jeune femme qui n’hésitait pas à prendre ce qu’elle désirait sans se gêner. Elle avait des goûts différents de lui. « Bien, bien. Parlez-moi un peu de votre soeur. De ce que j’ai compris, vous êtes extrêmement proche d’elle… Quel âge a-t-elle ? » lui demanda-t-il poliment, il était temps de faire réellement connaissance, bien que le temps filait à très grande vitesse. « Merci, j’espère que cela sera rapide. Surtout que je suis quelqu’un de têtu. » avoua le Senju sans aucune gêne, avant de manger son mochi à la poire et de tirer une tête déçue, dégoutée. Cela amusa vraisemblablement la jeune Hyûga, qui prit la fin du mochi. Naoshige laissa un sourire apparaître sur ses lèvres, avant d’user de ses baguettes pour couper le mochi à la mangue en deux : il n’avait tout simplement jamais goûté cela. Il prit une moitié qu’il engloutit rapidement, toujours ses yeux rivés sur la jeune femme. « À dire vrai, à la mangue, c’est… » commença-t-il en avalant ce qu’il avait en bouche. Il n’était pas habitué à la mangue qui avait quand même un goût très caractéristique. « C’est particulier ! Mais très bon. Je suis ravi de vous avoir piqué cette moitié, Yume-san. Nous avons toujours des choses à apprendre. » dit-il, souriant, en affichant un grand sourire. Il acquiesça de la tête à sa remarque sur les beignets à la poire, tout en dégustant le reste de ce qu’il avait commandé. « Je note cela, dans ce cas. Et je note que vous aimez le nattō, surtout ! » laissa-t-il s’échapper, l’air enjoué, lorsqu’elle expliquait qu’elle adorait la mangue et les prunes, mais surtout ces dernières. « Nous allons devoir y aller, je vais venir avec vous pour discuter avec votre chef. » exprima le Senju tout en se levant, se dirigeant rapidement vers le comptoir où il sortit quelques ryôs qu’il offrit aux gérants. Il ne voulait pas que la Hyûga ne paye ce repas, c’était lui qui l’avait invité à aller ici. Lorsqu’elle l’eut rejoins, il se mit en marche de façon lente, vers le domaine du clan Hyûga. « Avez-vous apprécié ce moment, Yume-san ? J’espère… ne pas vous décevoir. Je ne veux pas que vous soyez enfermée dans votre malheur. Je comprends la difficulté de la situation. » reprit-il alors qu’ils avançaient et que le chef Senju pensait déjà à ce qu’il allait pouvoir dire à celui qui gérait le clan aux pupilles blanchâtres. Il allait devoir user d’arguments adéquats pour faire en sorte que la soeur de sa future épouse ne puisse venir avec elle, au sein du domaine Senju. « Si quelque chose vous a déplu, s’il s’avérait qu’une chose se soit mal passé ou que j’ai effectué un geste déplacé… Vous pouvez le dire, je n’en prendrais pas ombrage. Je veux de la transparence entre nous, comme je vous ai dis, Yume-san. » termina-t-il en portant son regard sur elle, alors que le domaine du clan Hyûga se faisait visible au loin. Il employait toujours la politesse quand il parlait à la jeune femme, ne voulant pas aller trop vite et la froisser.
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Hyûga Yume
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Je pensais à Hako… J’allais devoir lui annoncer tout cela… Je savais très bien… Nous savions très bien que nous ne pourrions rester ensemble pour l’éternité. Je savais que j’allais finir mariée un jour ou l’autre. Nous le savions. La prochaine fois cela avait duré quelques mois et… j’avais refusé de lâcher Hako, tendue dès que mon fiancé était dans le coin. Avec Naoshige, cela semblait être mieux. Peut-être qu’elle pourrait même l’apprécier un peu ? Je n’en savais rien, je n’étais pas dans sa tête. Mais si elle me voyait moins tendue… elle serait moins triste ? J’espérais vraiment que tout irait bien avec elle… Surtout aussi entre elle et Naoshige. Je ne voulais pas lui faire de peine… Jamais, vraiment… Je tenais à elle. Elle trouverait quelqu’un pour me remplacer.
Je secouais la tête. La comparaison avec le Mochi était étrange, mais pas méchante ou quoi. Juste surprenante. C’était bien de le voir imaginatif ainsi. Je souris pour le rassurer.
« Non, non, ne vous inquiétez pas Naoshige-San. C’était juste surprenant, c’est la première fois qu’on me compare à un Mochi. »
C’était… étrange qu’il se préoccupe autant que cela de ce que je pouvais penser. Je n’étais techniquement… d’ici quelque temps qu’un ventre pour ses héritiers. Mais ce n’était pas désagréable de voir que quelqu’un… semblait vraiment penser à ce qu’on pouvait ressentir. J’avais l’habitude de tout garder pour moi. Même avec Hako, je faisais toujours tout pour la rassurer et faire comme-ci tout allait bien. Cela devait être une caractéristique des Senju de s’occuper des autres. Ils n’étaient pas fondateurs du village pour rien ainsi… Parler de ma sœur ? Oh…
« Nyuuwa-chan est une petite fille, elle a huit ans, du coup elle va à l’académie tous les jours… Elle est… énergique et un peu capricieuse. Mais elle reste adorable. »
Sauf vraiment quand elle me piquait d’horrible caprices que rien ne pouvait arrêter. Sauf une grande claque de mon père… mais souvent je cédais avant pour pouvoir aller me reposer un peu avant de tomber de fatigue. Têtue… J’espérais vraiment qu’il ait quelques réserves de patience avec le vieux bouc qui servait de chef au clan. Je hochais la tête sans rien dire. J’allais éviter de trop médire sur mon propre chef. Cela pourrait être très suspect… Déjà que je l’étais assez. Je le laissais goûter mon mochi à la mangue et souris en voyant qu’il aimait. Je souris.
« Oui ! Les mochi à la mangue sont bons… mais je préfère les mangues fraîches. »
Ce qui était normal. Mais c’était autre chose. Je souris légèrement. Oui, il pouvait noter que j’aimais le natto. Ce n’était pas grand-chose sur moi, mais pourquoi pas. Je finis mes mochis avant de me lever pour le suivre. Et à nouveau il paya. Mmh… D’accord… Je notais cela sans rien dire. Je hochais la tête. Je le mènerais à mon chef sans rien dire. Je l’observais et hochais la tête.
« Oui, j’ai bien aimé, c’était très agréable. Je vous remercie de ce moment. »
Je le suivis en silence sans rien dire à nouveau et l’observais à nouveau. Je secouais la tête en silence.
« Non Naoshige-san, tout c’est très bien passé. Je vous remercie. »
Je m’inclinais devant lui avant de le mener à la salle principale où attendait le chef du clan. Je m’inclinais devant lui et il porta son regard pale sur moi avant de me chasser sans douceur. Je remerciais Naoshige avant de quitter rapidement l’endroit pour retourner dans mon quartier sans rien dire de plus.
La rencontre se passait sous les meilleurs hospices, bien que la jeune femme s’était montrée quelques peu intimidée et peu sûre d’elle, cela avait changé au fil de leur longue discussion et des innombrables sujets qu’ils avaient évoqué. Naoshige s’était permis une légère comparaison avec un met qu’il appréciait énormément et si cela avait surpris son interlocutrice, ce n’était pas pour autant qu’elle s’en était offusquée. Quand elle lui avait répondu, ce n’était qu’un maigre sourire qui était apparu sur ses lèvres. Elle avait tout simplement été amusée lorsqu’il avait fait la mou, après avoir croqué dans le mochi à la pomme et cela avait été une preuve qu’ils pouvaient, autant que possible, bien s’entendre. Elle lui évoqua sa jeune soeur et à cet instant, un sourire s’imprégna sur les lèvres du Senju : lui-même avait une jeune soeur, de seize ans - presque l'âge de sa future femme, de fait - et il savait ce qu’on pouvait ressentir envers ses cadets, l’envie de les protéger de ce qu’on pourrait ressentir de mal dans ce monde. L’homme était véritablement que son père soit mort alors que sa petite soeur n’avait qu’un an, car elle n’avait pas eu à subir les mêmes traitements que lui. « Votre petite-soeur a l’air très gentille. Je suis persuadée qu’elle s’en sort merveilleusement bien à l’académie et qu’elle aura un brillant avenir. » dit-il gentiment en souriant. Après lui avoir piqué une bouchée de mochi à la mangue, la discussion vira à ce sujet. Il savait désormais que la jeune femme était une férue de mangue, semblait-il ; à dire vrai, de fruits de manière générale, pouvait-il comprendre. Ils se levèrent - lui avant elle pour payer - et prirent ensuite la route pour retourner au domaine du clan de la jeune femme. Bien qu’ils discutèrent encore un peu, l’homme s’assura principalement que la jeune femme ait passé un bon moment et que nul problème n’était survenu. « Je vous remercie tout autant, Yume-san, j’ai passé un excellent moment en votre compagnie. » lui confia-t-il en lui lançant un rapide regard, alors qu’ils arrivaient à l’entrée du domaine. Elle le remercia à nouveau et cette fois-ci, il exécuta un rapide mouvement de la tête avec un sourire sur les lèvres, tandis qu’elle le conduisait à la salle principale où l’attendait le chef. Arrivés là-bas, il constata le manque de douceur lorsque le chef invita la femme à quitter les lieux. Il fronça les yeux, serrant les deux, mais ne répliqua absolument rien.
D’égal à égal, Naoshige s’avança du chef du clan Hyûga, réduisant la distance avec lui. Ce dernier fit un rapide geste de la main, le regard jugeant clairement le Senju. Il y avait une grande pression dans la pièce, tant l’ambiance était lourde : c’était presque un duel de regard, de politique, entre les deux hommes. « Naoshige-san, j’espère que la gamine vous a plu. » lâcha brutalement le chef du clan Hyûga, qui parlait d’un ton hautain, sans considération réelle envers celle qui avait été choisi pour honorer cette alliance. C’était certain qu’il ne s’intéressait que peu à l’avenir de la jeune fille. « Hiromo-san, cette "gamine" comme vous l’appelez, m’a fort plu. Yume est une femme agréable, belle et en plus, talentueuse. Je ne doute pas qu’elle fera une excellente épouse et en prime, qu’elle sera un élément indispensable à l’avenir. » argua le Senju, sur un ton qui semblait à la fois arrogant, provocateur mais très égal envers le Hyûga. Il savait excellemment jouer sur le même terrain que ceux à qui il parlait. « Ce n’est pas plus mal, mais elle n’est clairement pas au même niveau que ma jeune fille, sa cousine de la branche principale et héritière de notre clan ! C’est un monde qui sépare les deux jeunes filles, vous n’auriez aucun mal à voir leur différence de niveau. » vanta Hiromo au sujet de sa propre progéniture, en vantant sa jeune fille. Naoshige, par réflexe, arqua un sourcil. Il y avait un air surpris sur son visage. « Je ne doute pas que votre fille soit… Compétente, mais ce n’est pas juste la puissance à la naissance qui compte. Cela, vous ne l’avez pas encore appris, il semblerait ! La volonté est plus puissante que tout, vous pourriez être étonné de ce que vous pourriez apercevoir, à l’avenir. » répondit Naoshige, prenant une posture détendue. Bien des gens auraient pu être impressionnés par l’attitude du chef Hyûga, qui avait une posture droite et une tenue noble, mais arrogante, comme beaucoup considéraient. Ce n’était pas une vulgaire rumeur. « Je ne sais ce que vous- » tenta de dire Hiromo, mais cela fit aussitôt réagir Naoshige qui fit un brusque geste de la main. « Je ne suis pas venu ici pour comparer laquelle de vos protégées ont le meilleur avenir devant elle, elles s’illustreront sans nul doute chacun à leur façon. » coupa net le chef du clan Senju, alors que le regard du Hyûga devenait plus noir, de haine, presque, si contrarié. Mais cela ne dérangeait nullement Naoshige. « Je suis ici pour l’alliance, mes excuses mais je crains que nous nous égarions. L’alliance peut-être actée entre nos deux clans, Yume est une femme qui me convient. Je ne veux nulle autre Hyûga. » commença tout d’abord par dire l’homme, afin de bien spécifier qu’il ne valait mieux pas qu’il n’arrive quelque chose à sa fiancée. « Cependant, elle… elle est de la branche secondaire de votre clan. Comme vous le dites, son potentiel n’est pas inné, contrairement à votre fille. Il me faut compensation, pour cela. » exprima le chef du clan Senju, sur un ton serein, en souriant. « De quel droit ! » lâcha expressément Hiromo. « Vous pensez pouvoir arriver ici et requérir une telle chose, subitement ? » questionna-t-il, aussi sèchement qu’avant. « Oui, je n'hésite pas à le faire. Cette alliance doit rapprocher nos deux clans mais elle se doit d’être équitable. Je requiers donc la présence de sa jeune soeur auprès du clan Senju, comme compensation. » sollicita Naoshige, sur un ton plutôt neutre, mais qui ne laissait pas place à être contredit. « Nous ne pouvons nous permettre une telle chose, nos enfants doivent être formés par le clan et non pas autrui, cela… Est intolérable. Je me dois de refuser. » répliqua, une nouvelle fois, Hiromo. Un soupire s’échappa des lèvres du Senju. « Les deux filles sont de la branche secondaire. Ne prenez-vous pas en compte les principes du village ? L’apprentissage se fait, avant tout, à l’académie et non chez vous. La jeune fille aura tout le loisir de venir régulièrement s’entraîner auprès de formateurs Hyûga, mais cela me permettra de compenser un mariage qui, s’il est intéressant, n’est pas égal à ce que mériterait le chef du clan Senju. » argumenta Naoshige tout en gardant son regard fixé sur le Hyûga, qui semblait pris dans une position délicate : il devait assurer l’alliance, qui demeurait très importante pour eux. Se lier aux Senju, c’était recevoir l’appui d’un nouveau clan et de faire davantage un pas dans l’appréciation globale, en se liant à l’un des deux clans fondateurs. « Soit, soit… Mais le clan Hyûga ne dépensera, à compter de ce moment, plus rien pour l’éducation et les entraînements de Yume et de sa soeur, c’est non-négociable. » fit Hiromo qui, aussitôt, se mit en route pour quitter la pièce. « Et prenez leur père ! Il nous fait perdre plus de ressource qu’on en gagne, on pourrait vendre chaque organe de ses gosses qu’on serait encore dans le négatif concernant leur entretien ! » hurla presque le chef du clan Hyûga, le plus dénigrant possible, en quittant la pièce brutalement. Il y eut un sourire satisfait sur les lèvres du Senju, qui avait fait passer cela pour de la nécessité afin de préserver l’alliance. En réalité, il ne voulait que le bien de sa jeune promise, afin qu’elle se sente sereine et qu’elle n’ait pas l’impression d’abandonner sa soeur. Il rentra bien vite au domaine du clan Senju, annonçant la bonne nouvelles aux anciens et autres personnes qui conseillaient le chef. Cela fut fêté et bien vite, la nouvelle des fiançailles se répandit. On parlait déjà d’une date de mariage : dès la fin de l’examen chuunin qui allait avoir lieu, au retour à Konoha, l’union serait célébrée.
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