Finir le Dai Henge

Terrain d’entraînement de Suna

L’entraînement précédent visant à enseigner à mes confrères shinobi la technique du Dai Henge avait été un fiasco complet ; le Haut-Conseiller ayant perturbé l’effort de tous ceux présents, nous n’avions pu nous concentrer efficacement. L’échec n’était pas permis et la mention tamponnée de rouge sur le parchemin me mettait dans une rogne surhumaine : mon coéquipier et moi-même n’avions pas été accrédités d’une réussite. De bon matin, le vent charriant le sable fin de l’arène, je m’étais entraîné sans relâche ; mudra, visualisation, transformation. Loin d’être parfait, je continuais jusqu’à obtenir un niveau suffisant. Aidé par la volonté de ne pas essuyer un énième échec, je m’épuisais à me changer en animaux, en humains aux mille visages, en objet, en fine fleur. Tout y passait. La frustration aussi. L’imperfection était constante, je ne savais pourquoi, il m’avait semblé l’avoir maîtriser plus jeune et l’avoir réussi lors du précédent entraînement. Accusant le coup, je m’asseyais, réfléchissant à vive allure afin de comprendre les erreurs gangrénant l’entraînement. Peut-être que l’enseignement vieillot sur lequel je me basais était erroné, les souvenirs n’étant plus autant vivace qu’auparavant. Attristé par une telle pensée, je décidais de retenter, cette fois-ci, avec plus grande patience. Soigneusement décortiquant le processus de transformation, je vidais mon esprit. Une paix intérieure se glissait petit à petit en moi. Poussant un léger soupir de contentement, j’appréciais les bienfaits de la méditation. Je sentais mon chakra se malaxer sous ma pression, modelant avec soin la quantité nécessaire, pas assez, puis trop peu et enfin, assez. Puis, lentement mais sûrement, je répétais les mudras nécessaire. Chien. Sanglier. Mouton. Les lèvres pincées sous la concentration, je sentais le chakra irrigué mon corps au fur et à mesure de la transformation. J’avais, comme auparavant, visualisé un gorille à dos argenté ; une bête que j’affectionnais particulièrement, intelligente, puissante et roi des forêts tropicales. Je me sentais rapetisser, m’étoffant d’une fourrure fournie, de longs poils argentés couvrant mon corps dans tous ses recoins. Les muscles de mes bras s’allongeaient grandement, devenaient de plus en plus puissant. Au fond de moi, je savais que je n’avais nullement acquis la puissance d’une de ses bêtes mais la sensation était tout de même grisante. Des crocs terrifiants poussaient hors de ma mâchoire se restructurant au fur et à mesure. La transformation était quasiment immédiate mais la sensation, elle, était entièrement différente. Je trônais, là, au centre de l’arène d’entraînement, en gorille. J’avais réussi.