Source d'inspiration, vraiment ?

Mission:

"C'est ça, c'est ça..."
Ces paroles prononcées par le Kazekage me gênaient... Et moi qui me disait qu'il allait m'insulter, se moquer de moi ou autre, j'étais vachement déçu... De l'indifférence... Je détestais ça, c'était insupportable... Cela signifiait que l'on était tellement insignifiant qu'on en devenait invisible. Mais, au moins, la mission que l'on m'avait confié allait me permettre de briller un peu, comme un cristal. Oui, exactement, j'était une pierre précieuse, il fallait que l'on me polisse, mais j'avais quand même une certaine valeur. Cette Shirogane Rikka allait avoir une belle dette envers moi, ce n'était pas tous les jours qu'un Serika détenteur du fameux Kekkei Genkai du sable acceptait de prêter son corps à la première femme venue.

J'entrais de l'atelier de la marionnettiste en frissonnant, cela ravivait quelques souvenirs peu agréables de ma chasse aux pantins. Je n'aimais pas vraiment ces poupées, mais pour ne pas décevoir le dirigeant de Suna et parce que j'avais besoin de reconnaissance -il fallait bien alimenter mon égo-, je devais vaincre ces pensées que j'avais envers les pantins. Avec un peu de chance, j'allais trouver mon moi marionnette assez, intéressant... Je serrai la main de mon employeuse avant de lui adresser la parole, un grand sourire aux lèvres.

- Mais dites-moi, vous êtes ravissante ! Quel est votre secret ?

Evidemment, je ne pensais absolument pas ce que je disais, elle avait des cernes énormes, les cheveux en pétard, les ongles sales et elle ne sentait certainement pas la rose. Ainsi, je m'essuyais furtivement la main après avoir lâché la sienne.

- Ahah ! C'est gentil, mais je ne suis pas très présentable... Désolée...

Ça, je l'avais remarqué ! Enfin, le pire était sans doute qu'elle avait pas l'air très maline ou du moins, si je devais la noter, je lui aurais mis un zéro en sociabilité et compréhension de sous-entendus.

- Que puis-je pour vous ?

Question rhétorique, bien sûr... Je savais parfaitement ce pourquoi j'étais là, mais il fallait bien qu'elle se sente importante et comme j'étais gentil, j'avais décidé de lui offrir cette opportunité ainsi que celle d'admirer mon corps, qui était sans aucun doute la plus belle opportunité de sa vie.

- Et bien... Il faudrait que tu... Que tu te déshabilles pour qu'il soit possible d'étudier ton... Anatomie...

Il lui avait fallu trois plombe pour me dire ça... C'était vraiment pas une flèche, cette fille ! J'aurais eu le temps de m'endormir trois fois pendant son discours. Et puis, c'était quoi ça ?! Je me souvenais pas avoir élevé les serpents avec elle ! Non mais oh ! Pour qui elle se prenait cette... Cette... Cette plébéienne à l'odeur de chien mort ! Enfin bon, je pris une grande inspiration avant de me dévêtir et m'installer, nu comme un ver, sur une des tables présentes dans la pièce, les jambes croisés. La fille, embarrassée, se retourna. A ce moment même, une seconde jeune fille, un peu plus âgée, pénétra dans la pièce, elle par contre, elle était pas moche.

- Ah !  Rikka-san, vous êtes enfin là.

- Désolée pour le retard, je suppose que vous êtes le shinobi ayant accepté ma demande... Au fait, tu peux disposer Rem.

Ah... Donc, la fille devant laquelle je m'étais dévêtu n'étais pas la cliente, génial... Mais, dans un sens, c'était mieux comme ça. Je hochais la tête en guise d’acquiescement tandis que la fausse marionnettiste sortit de la pièce, me laissant seul avec la vraie. Elle était à mon goût et ne semblait pas facile à déstabiliser vu l'absence de réaction en voyant un jeune homme, nu, assis les jambes croisées sur une table de son atelier. J'aimais ça, cela sonnait presque comme un défi. Alors j'écartais mes membres inférieurs en souriant, appuyant mes mains sur la table, entre mes cuisses, et me penchant en avant.

- Si vous voulez, vous pouvez tâter, Milady~

- Navrée, mais je ne suis pas de ce bord-là.

Ah... Je ne m'y attendais clairement pas... Et puis, elle aurait pu dire ça différemment... D'une façon un peu moins brusque et froide, peut être... Maintenant, j'étais perturbé... Comment pouvait-elle me résister ? C'était un mystère que je devais absolument éclaircir, c'était une question de vie ou de mort !

- Est-ce que vous savez que je suis un Serika.

- Non. Je n'en ai rien à faire.

Ah... C'était... Pas très très gentil... C'était la seconde fois que mon visage se décomposait en une minute, si elle continuait comme ça, elle allait battre tous les records. Et puis, son visage inexpressif me faisait l'effet d'une tempête de neige, elle était pire que le Kazekage et c'était clairement pas un compliment ! Mon petit coeur était en train de souffrir... Je compris qu'il valait mieux pour ma santé mentale et physique que je cesse de lui parler alors je me contentais de lui obéir, en silence. Posant nu pour lui permettre de faire des plans pour sa marionnette et l'autorisant parfois à me toucher pour qu'elle puisse faire quelques "vérifications", puis je retournai auprès du dirigeant suprême de Suna pour lui faire mon compte rendu.