« Beaucoup de paysage, être ninja c’est bouger partout, tout le temps, c’est voir du pays et c’est top pour dessiner. Après je fais quelques portraits, souvent d’enfant car ils sont amusés de pouvoir se promener avec une image d’eux. En fait je capture des souvenirs. » lui répondis-je dans il fut question d’en savoir plus sur ma passion. Et puis j’allais peut-être un peu trop loin en la touchant, même chastement et j’avais vite arrêté en la sentant autant tendue. J’avais sans doute dépassé les limites sans le vouloir et je m’en excusais, ce qui me fit m’enfoncer davantage encore jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole. Elle s’était retournée, elle avait même semblé choquée, ou perdue, je n’en savais rien au final. J’avais merdé, j’en étais sûr, seulement ses mots me prouvèrent le contraire. J’avais le droit de la toucher… Quoi ? Non, j’avais le droit de la masser si je le voulais. Elle, elle n’avait pas était contre ?
J’avoue être surpris, pris un peu de court, mais aussi surprenant cela puisse-t-être, ca signifiait beaucoup de chose, « Tes désirs sont des ordres » soufflais-je simplement avant de commencer à m’approcher. Je faisais en sorte qu’elle m’entende, qu’elle ne soit pas surprise jusqu’à ce que je pose une main sur son épaule. Rapidement imité par sa jumelle, je commençais simplement à détendre ses muscles avec je l’espère assez de dextérité pour que cela soit efficace. J’étais là pour elle aussi, car elle ne me repoussait pas et qu’elle ne me faisait pas me sentir bizarre, mais bien humain. Je n’étais pas qu’une ombre au tableau, j’étais une personne et pour ça je ne pourrais jamais assez la remercier. « C’est la première fois que quelqu’un prends le temps de s’occuper de toi ? » demandais-je alors que mes doigts remontaient un peu sur sa nuque pour en défaire les tensions, « Tu n’avais pas l’air très habitué aux contacts. » justifiais-je simplement, comme pour donner une raison à mes mots. J’aurais pu aussi me taire, laisser le silence, mais il y avait peut-être quelque chose de gênant à laisser mon esprit divaguer ainsi avec elle. Elle n’était pas personne contrairement à moi et je me devais d’être le plus honorable possible. Chose qui ne me ressemblait pas vraiment soyons honnêtes.
Elle me rendait réellement différent et c’était pour le moins perturbant, visiblement je n’étais pas le seul étant donné qu’elle en venait à bafouiller, mais j’avais peut-être fait des propositions un peu trop cavalière sans même le vouloir, alors je ne pouvais pas lui en vouloir. « T’es vraiment tendue… » repris-je alors face à l’évidence même. Elle était tendue, elle devait réellement prendre plus de temps pour elle, « Tu as vraiment bien fait de vouloir venir ici, ça ne va vraiment pas te faire de mal. » ajoutais-je comme une évidence de plus, mais je voulais sans doute qu’elle prenne conscience des limites silencieuses de son corps. Elle ne pouvait pas pousser éternellement.
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Il fallait à tout prix que je conserve mon sang-froid. Je ne pouvais pas légitimement me laisser défaillir pour si peu mais que je vive l'expérience présente comme une nouvelle leçon. Après tout, dans le monde dans lequel on vivait, bien souvent les femmes se devaient de faire face à ce genre de situation pour atteindre une cible. On acceptait l'inacceptable pour le bien d'une mission, pour parvenir à ses fins car on se devait d'être détaché de tout. Je me demandais si ma propre mère avait dû recourir à ces bassesses. J'avais des doutes. Dans mes souvenirs, elle me paraissait si froide, distante, avec un visage qui affichait bien souvent des sourires faux pour le reste du monde. C'était une femme trop fière. Je lui ressemblais peut-être.... mais pas trop à cet instant.
Je ne me laissais jamais approcher par qui que se soit. Cela m'avait toujours mis mal à l'aise. Après, j'en connaissais parfaitement la raison, je n'avais pas besoin de psychanalyse pour ça. Pour moi, ma vie ne m'appartenait pas vraiment. C'était comme ça que l'on avait éduqué: j'étais un instrument. A la fois comme une shinobi, mais aussi en tant que femme. J'étais destinée à être l'objet d'un mariage arrangé pour des alliances internes. Je n'oubliais pas que je pouvais toujours le devenir même aujourd'hui. Je pourrais même aller jusqu'à dire que ma condition était un atout pour les miens. Alors, si je laissais quelqu'un entrer dans mon cercle proche, si je laissais quelqu'un gratter la carapace qui me protégeait.... j'allais devenir inutile. C'était ce que l'on m'avait fait comprendre autrefois.
Toujours le visage empourpré, je sentis alors les mains de Tsume qui lentement s'occupait à détendre mes muscles raidis. Ma gêne augmentait et en toute honnêteté, je voulais fuir du bassin. Pas à cause de lui directement, à cause de cette attention. Puis quand il me posa ses questions, si quelqu'un avait déjà pris soin de moi.... je pensais à mon frère. Sans trop m'en rendre compte, ma tension redescendait un peu car mes pensées allaient vers une autre rive, une qui me rendait plus nostalgique qu'angoissée.
" Chez moi, nous ne prenons pas le temps pour ce genre de chose. Nous avons tout à construire, tout à créer. Et puis ce n'est pas aux autres de prendre soin de moi, mais moi qui doit prendre soin d'eux. C'est mon rôle. "
J'eus un petit soupir mais pas de lassitude.
" La seule personne que je pourrais dire qui s'est un peu occupé de moi était mon frère. Mais il est mort quand j'avais huit ans. Après.... je dirais que tout mon clan s'occupe de tout le monde. On se serre les coudes du mieux que l'on peut. Nous ne sommes pas individualistes. "
Cela ne signifiait pas que parmi mes camarades, certains ne se faisaient pas plaisir. Au contraire, je leur souhaitais - tant que cela ne mit pas en péril les nôtres. Mais moi, je n'arrivais pas à me considérer comme une personne lambda. Oh, cela pouvait paraître bien prétentieux de ma part - et peut-être que cela l'était - mais j'étais l'intendante. Je devais être la plus irréprochable, je devais pas être une Minami de seconde zone... Une Minami?
Cette pensée me heurta de plein fouet. J'avais peur d'être comme celle qui nous avait plongé dans ce chaos. Indirectement et à cause d'un homme. Une chef qui avait franchi la limite par ses sentiments, qui les avait aveuglés.
" Tsume... je peux te poser une question qui va te paraître un peu bizarre? "
Alors que jusque là je ne lui présentais que le haut de mes épaules et ses cicatrices, je me retournais pour lui faire face. Mon visage exprimait l'incompréhension ou plutôt la recherche de compréhension.
" Tu as déjà aimé quelqu'un? Je veux dire amoureusement. "
Moi la réponse était facile : non. Je ne me l'étais jamais permis. Mais cette femme sur qui je jetais une bonne partie de la responsabilité de notre exil avait été amoureuse. Je voulais comprendre. Mais ce n'était pas certain que cela eut été le meilleur des lieux pour parler de ça.
Ses réponses m’avaient plongé dans un profond sentiment de tristesse. Elle ne se permettait réellement rien et au final je me demandais qui de nous deux avaient réellement vécu en cage. Elle vivait pour son clan, pour ce qu’elle avait à lui apporter et au final, personne ne prenait vraiment garde à elle. Perdu dans mes pensées, je retrouvais un peu mes esprits lorsqu’elle me demanda si elle pouvait me poser une question pouvant paraître bizarre et sans vraiment réfléchir, je lui accordais, naturellement, car il n’y aurait jamais de question bizarre venant d’elle. Se retournant alors, elle me prit un peu de cours si bien que dans un léger moment de panique, je posais mes mains sur ses bras comme si j’avais été incapable de les retirer. Sa question, aussi peu étrange soit-elle réussit tout de même à me surprendre, avais-je déjà aimé quelqu’un, mais pas comme un frère, ni comme un ami… Ce n’était définitivement pas étrange, juste… Terriblement intime. Glissant mes mains le long de ses bras, elles retombaient dans l’eau sans pour autant me faire reculer, toujours prêt d’elle, toujours capable de sentir son souffle, « J’ai eu le droit de sortir il y a un peu plus d’un an seulement… J’ai tellement cherché à rattrapper la liberté que je n’avais jamais eu qu’au final… J’ai jamais aimé personne. » avouais-je même si cette pensée m’était étrange à présent que je l’avais sous les yeux.
Relevant une main, je posais le revers de mes doigts sur sa joue pour en caresser la douceur, « Je sais simplement ce que l’on dit dans les livres. » commençais-je sans détacher mon regard d’elle, « Trouver une beauté absolue à son cœur, perdre ses pensées à son regard, être incapable de s’en éloigner... », beaucoup de chose qui semblaient converger vers elle. Elle était la plus belle de toutes les créatures que j’avais croisé, elle me faisait sans doute perdre la tête et je n’avais de cesse de trouver des excuses pour la faire rester, pour la faire revenir… Mais je n’étais pas ce genre d’homme pas vrai ? Je vivais pour une forme de violence qui m’épanouissait et qui pourtant n’avait rien de sain. Je n’étais qu’une expérience vivante n’ayant de cesse de vouloir devenir autre chose, mais je n’étais pas ça. Alors je lui souris, plus franchement, quoi que faussement, mon coeur en proie à des tourments inconnus, « Mais c’est quelque chose qui ne m’arrivera sans doute jamais… Personne ne veut aimer la bête. » ajoutais-je en libérant son visage de mes doigts.
Reculant alors d’un pas, j’essayais d’être un peu plus présent, moins perdu, mais c’était compliqué, alors à la place, je m’excusais, « Désolé, juste… L’amour est quelque chose de compliqué pour moi, même fraternel… J’ai pas de clan, j’ai une famille un peu étrange et qui m’a adopté pour m’enfermer et même si j’aime mère, c’est… Pas normal dans la tête de beaucoup de personne. » vraiment pas , « Alors j’ai aucune réponse je crois, si ce n’est peut-être d’accepter son existence car si ça crée des guerres, c’est bien que ca doit être important et puissant non ? », me grattant alors l’arrière de la tête, j’étais vraiment loin d’être à l’aise, j’étais paniqué même, car quelque chose d’étrange était là, quelque chose d’inconnus que je ne voulais pas repousser, mais que j’avais besoin d’aborder. Cette question n’était définitivement pas sans conséquences.
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Je me rendais compte à cet instant le poids de ma question. Bien que cela pouvait me paraitre étrange que l'on cacha ce genre de chose - ce n'était pas parce que je me l'interdisais que j'avais un soucis à ce que les autres le soient - mais puisqu'il m'avait indiqué qu'il était le genre d'homme à avoir eu beaucoup de conquête, je m'attendais à ce qu'il me répondit par l'affirmative. C'était naïf, je le savais. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me répondit qu'il avait aimé tout ceux qui étaient passé dans son lit mais qu'il y aurait au moins eu une personne qui se soit démarquée. Mais à voir l'expression de son visage, cela semblait le troubler. Je n'avais même pas relevé qu'il avait encore les mains sur moi.
" Ha bon? A t'écouter, je pensais que tu en avais déjà fait l'expérience. Comme tu as dit que tu avais beaucoup... enfin tu voies. Je pensais que parmi toutes tes rencontres, il devait y en avoir une qui a compté plus que les autres. "
Inutile de me faire un cours sur le sujet. Je n'étais pas complètement neuneu et n'ignorais pas tout le tralala que l'on faisait au sujet du désir physique et autres joyeusetés. Je n'étais pas assez stupide non plus pour croire qu'il était nécessaire de mêler les sentiments à ce genre de pratique. Je faisais simplement appel à ma raison et des probabilités. Plus tu rencontres des individus, plus tu as de la chance que cela finisse par arriver.
Puis là, il se passa quelque chose de bizarre. L'instant l'était en tout cas quand il passa sa main sur ma joue. Mon premier réflexe aurait été de tout simplement la balayer d'un revers sec. Mais il me fixait de ses grands yeux bleus avec une expression qui ne m'était pas hostile, presque tendre même, tout en me récitant des phrases toutes faites qu'il avait pu lire dans un livre. J'aurais dû trouver cela ridicule mais j'en rougis. Encore. Quel enfer! Heureusement pour moi, il "cassa" un peu l'ambiance en affichant un grand sourire et expliquant que cela ne lui arriverait jamais.
J'arquais d'un sourcil face à cette affirmation. Il était même désolé de ne pas pouvoir me répondre plus clairement. Ce n'était pas comme si c'était quelque chose de grave. Mais je n'aimais - curieusement - pas l'idée qu'il se montra si sûr de lui quand à l'incapacité des autres à l'aimer lui.
" Pourquoi? Pourquoi on ne pourrait pas tomber amoureux de toi? Ce n'est pas plutôt que tu ne le souhaites pas? C'est pas comme si on pouvait s'assurer que cela n'arrive jamais. Si tu avais bien lu tes bouquins, tu aurais pu noter qu'il te raconte toujours la même chose en disant qu'il y a toujours quelqu'un quelque part. La question n'est pas de ce dire que ça n'arrivera jamais mais plutôt quand. "
Je croisais les bras en réfléchissant. Mais c'était un peu le comble que je me mis à défendre ce point de vue là. J'étais la pire. J'étais celle qui fuyait tous ces arguments pour elle-même. J'étais celle qui avait cruellement assez de lucidité pour se dire que oui, ça pourrait m'arriver.... mais je ne le voulais pas.
" Si tu penses vraiment que personne ne peut t'aimer, j'ai envie de dire que c'est une belle bêtise. J'ai vu des femmes et des hommes tomber amoureux des pires idiots de la terre et qui, permet-moi de te le dire, n'avaient pas grand chose pour eux d'apparence. Toi, tu es gentil, visiblement bienveillant, passionné et plutôt bel... bel homme. "
Je me raclais la gorge. Je n'allais pas m'étendre sur le sujet.
" Certes, ce n'est pas forcément suffisant pour aimer quelqu'un mais généralement, cela arrive quand même. Toujours à des moments improbables et pour des personnes qui le sont tout autant. Pourquoi pas toi? Tu es comme tout monde, Tsume. Ni pire, ni meilleur. "
Je me reculais un peu et m'adossa à nouveau contre les rochers.
" Et puis... tu n'as pas à être désolé parce que tu ne connais pas la réponse. Je demandais juste comme ça. "
Je trouvais qu'il n'y avait rien de plus égoïste que d'aimer. D'autant plus si cela devait déclencher une guerre, j'en savais quelque chose.
« Non, je me suis limité à l’acte, j’ai jamais vraiment réfléchi au reste, juste… C’est arrivé un jour et après j’ai continué, sans penser à ce que ça pouvait engager. » avouais-je avant de me laisser aller à des mots peut-être plus intimes qui me faisaient prendre lentement conscience de ce qu’elle pouvait-être. Elle n’était pas une étrangère, elle était totalement autre chose et c’était effrayant. Alors, après cet instant hors du temps, je me reculais, assurant que je n’aurais de toute façon pas à y penser car je doutais pouvoir tomber amoureux, enfin du moins avoir l’honneur d’une réciprocité. Elle n’était alors pas d’accord, elle pensait qu’il existait une personne pour tout le monde. Je ne l’aurais pas cru capable d’un tel plaidoyer, pas plus que j’aurais cru un jour entendre ça, des compliments, aussi bien sur ma personnalité que sur mon physique. Sur ce point, je ne pus nier très longtemps le sourire qui traversa mon visage. Qu’elle me juge bel homme était un réel compliment, surtout de la part d’une déesse comme elle. « Je ne t’aurais pas cru capable d’une telle plaidoirie. » soufflais-je simplement avant de m’adosser moi aussi sur les rochers. Ca faisait sans doute réfléchir, mais elle n’avait qu’une vision biaisait de moi, elle n’était pas en mesure de vraiment bien me juger.
Je n’étais pas quelqu’un de bien, sinon l’on ne me fuirait pas autant. J’étais instable, je n’étais pas constant et je pouvais être violent. « C’est gentil de penser que je suis comme ça, mais j’ai trop d’absences, trop d’excès de violence en mission… Je me fiche de blesser des gens du village, j’ai même brûler les mains d’un médecin car il voulait soigner une de mes plaies et moi non… C’est juste que toi… Je sais pas pourquoi, mais j’ai pas envie d’être ce monstre avec toi, tu es… Différente des autres. », je n’arrivais pas à exprimer la vérité, j’étais simplement là, en train d’essayer vainement de trouver quelque chose, un argument, une réalité. Quelque chose qui ne soit pas aussi incertain. « Mais personne veut de quelqu’un comme moi. Les sujets d’expériences, ne restent que des expériences, j’ai pas vocation à trouver l’amour, juste à servir la science. » et ça ne me dérangeait pas plus que ça, j’avais été élevé comme ça, certes, il y avait des fois ou je prenais conscience de ça, du fait que je n’aurais jamais du penser ainsi, mais c’était tellement éphémère que je cessais rapidement de m’interroger. Je n’étais qu’une coquille vide destinée à la progression de la science et c’était bien ainsi. C’était ma vie, mon existence.
M’approchant simplement d’elle, je lui adressais un sourire bienveillant avant de m’accroupir pour ne laisser dépasser que ma tête, « Tu es la plus belle rencontre que j’ai pu faire depuis…. Toujours en fait. Merci de me voir ainsi. » déclarais-je simplement, mon regard, toujours, plongeait dans la contemplation de son visage, « J’ai l’impression d’être bien plus humain avec toi qu’avec n’importe qui d’autre… C’est peut-être juste Uzu le problème ! » ajoutais-je dans un rire avant de me redresser et donner un coup dans l’eau pour l’éclabousser, « Arrêtes de faire ta tête de cochon ! Je ne sais pas pourquoi t’as l’air en colère, mais ça te vas pas ! T’es plus sexy avec ton air autoritaire qu’avec celui-là ! », je connaissais la porter de mes mots, mais ils étaient pensés. Elle était sexy.
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Lorsqu'il me fit remarquer qu'il était surprenant pour moi de faire un tel réquisitoire sur le sujet, j'étais incapable de le contredire. Cela ne me ressemblait clairement pas. Pourtant quand je le voyais avec ce visage souriant, j'avais bien du mal à imaginer... les horreurs qui laissaient entendre être responsables. Une bête, un monstre. Lui? Cependant, j'étais une shinobi. Je savais pertinemment que le monde était fait de vermines qui pouvaient arborer des visages angéliques tout en commettant des atrocités de leurs mains.
Quand il me spécifia que je semblais - par chance - être une exception, j'aurais dû en être dégoûtée. J'aurais dû être déçue parce que finalement, il me donnait l'impression d'avoir tout à fait conscience des horreurs qu'ils pouvaient commettre et de son indifférence face à cela, sans essayer de comprendre pourquoi. Généralement, je n'avais pas de respect pour ce genre d'individu... mais il ne se cherchait pas d'excuse non plus.
" A t'écouter, on dirait que tu fais toutes ces choses sans raison. Que c'est mécanique. Tu n'as aucune considération pour toi-même? "
Le regard que je lui lançais était tout à fait sérieux. Je n'étais pas dans l'agression, ni dans le jugement. Je constatais.
" La science? Un sujet d'expérience? C'est comme ça que tu te définis? "
Je croisais les bras. Je ne savais pas trop pourquoi ça m'agaçait. Considérer le genre humain comme de simples animaux d'abattoir avec en arrière goût cette philosophie du un de plus ou un de moins, je ne le supportais pas. Chaque vie avait son importance et un rôle. Un être pensant, fier, capable, ne pouvait résolument pas n'être qu'un objet. Chaque individu comptait à son échelle.
J'affichais toujours une moue boudeuse quand il s'avança vers moi, quand bien même il me complimenta à nouveau. Mon visage ne se défroissa pas, même quand il m'éclaboussa. Au contraire, le fait qu'il traitait cela avec tant de légèreté m'irritait encore plus.
" Tsume! "
Brusquement, je posais mes deux mains sur ces joues, dans un bruit de deux petites claques, plongeant mes yeux "autoritaires" dans les siens, et l'obligeant à me regarder droit devant.
" Tu n'es pas qu'un sujet d'expérience. Tu es un être humain. Pas un esclave. Que tu souhaites honorer ta mère, je le conçois. Mais tu n'es pas une poupée. Tu as une conscience, tu respires, tu as le droit d'avoir des envies ou même du dégoût. Tu as le droit de dire non. Tu n'es pas une chose. Tu as le droit de défendre une cause à toi, qui ne tient qu'à toi. Ton sang est rouge comme le mien. Si tu ne peux estimer ta propre vie, alors la mienne ne vaut pas mieux. "
Emportée, je ne m'arrêta pas là. Moi qui avait l'habitude de conserver mon sang-froid, les vapeurs des bains publics me transformaient. Finalement, je comprenais un peu mieux moi-même pourquoi je demeurais toujours tendue.
" Si tu avais été un Chinoike, je t'aurais botté le derrière pour avoir eu ne serait-ce que la moitié de ces pensées. Et si la seule chose qui te laisse imaginer ces horreurs n'est que l'idée que personne ne veut de toi, alors faisons simple. "
Mes mains quittèrent son visage et je me redressais d'un bond. Tout en ne le quittant pas des yeux, je me frappais d'un coup à la poitrine.
" Moi, Chinoike Etsu, je suis prête à te considérer tel que tu es, toi, Kudo Tsume, sans jugement et à ne pas te fuir. Je te prouverais que tu es plus humain que quiconque. Et ceci est non négociable. Je ne veux plus t'entendre te dire que n'est qu'un objet. "
Pourquoi je prenais ça tellement à cœur? Je supposais que cela faisait un peu échos à mes souvenirs. Quand les miens s'étaient massacrés, on nous avait laisser entendre que nous n'étions rien et le regard de mon bourreau était pour moi le pire. Je n'étais même pas une enfant dans ces yeux. Juste un animal sans valeur. J'étais prêtre à concéder que lorsque l'on faisait notre métier, il fallait être assez puissant pour nous montrer sans aucune pitié. Mais l'absence de pitié ne signifiait pas ne pas avoir de l'honneur et du respect pour son adversaire.
Alors que je m'étais un peu - beaucoup - auto-gargarisée et que j'avais dit ce que j'avais à dire, voilà que le poids de l'eau et de la gravité eut raison de ma serviette de bain. Le ton avait été sérieux, la situation beaucoup moins quand je me retrouva.... toute nue.
L’ambiance venait de brutalement changé entre nous, nous étions passé d’une discussion animée à une froideur évidente malgré les sources chaudes dans lesquelles nous étions. Silencieux, j’écoutais ses mouvements pour savoir quand elle serait de nouveau visible et le moins que l’on puisse dire c’était qu’elle avait prit du temps avant de véritablement bouger et s’enfoncer dans l’eau. Du moins c’était ce que j’avais cru deviner. Elle brisa alors le silence en affirmant que ça serait un accident et qu’on pouvait oublier. Mais… C’était un accident non ? Elle n’avait pas voulu que sa serviette tombe et j’aurais préféré avoir un meilleur contrôle de mon corps face aux choses me plaisant. Me retournant finalement, je la trouvais presque entièrement sous l’eau, la moitié du visage dépassant seulement. Elle se cachait ? Elle avait aussi honte de ce qui venait de se passer ? Soupirant alors, je l’imitais en parti pour m’accroupir dans l’eau et m’assurer que rien ne pourrait-être à nouveau vu sans le vouloir. « Tu as honte de ton corps ou tu es gênée que je puisse t’avoir vu ? » demandais-je bien malgré moi, conscient aussi que ça allait à l’encontre de ce que je venais de dire, à l’encontre de ce que l’on avait décidé. J’en parlais, car elle semblait… Vouloir disparaître dans l’eau.
« T’as pas voulu te montrer, c’est gênant, c’est sûr, mais je t’assure qu’être complètement incapable d’être un gars sachant contrôler son corps c’est pire. », ou pas, moi je m’en fichais un peu en temps normal d’être comme ça, mais là, avec elle, je ne voulais pas être ce genre de mec, je voulais être mieux. C’était… Terriblement étrange, déstabilisant, mais j’aimais la nouveauté, j’aimais cette nouveauté qu’elle représentait. « Et t’as pas l’air d’une fille facile, ni de peu de vertus, je dirais même que tu n’as jamais usé de tes charmes pour obtenir quelque chose, un accident, car c’est un accident, ça arrive et tu devrais plutôt me gifler pour avoir osé profiter du spectacle, me hurler dessus à la rigueur, mais pas te cacher comme si ton corps représentait quelque chose de mal. », elle devrait être en colère qu’un homme ai pu manquer de respect à sa féminité, mais pas autre chose.
« Pardon, je sais qu’on va oublier, mais.. Pardon. », je ne savais pas comment faire pour sauver tout ça et quelque chose me disait que si je partais maintenant, elle n’irait pas mieux, bien au contraire. Je ne devais pas fuir, je devais rester là jusqu’à ce qu’elle me demande le contraire, jusqu’à ce qu’elle ne veuille plus de moi. J’aurais sans doute mieux du réagir, j’aurais sans doute dû me retourner tout de suite et pas me laisser fasciner par son corps marqué par les cicatrices de son sang. Je n’aurais pas dû, mais je me retenais déjà suffisamment avec elle, je restais un homme et elle restait magnifiquement désirable. Je n’avais pu rester de marbre, pas face à une déesse comme elle.
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J'avais chaud, mais l'ambiance n'était clairement pas en adéquation avec cette température. C'était sans doute bête à dire mais je supposais qu'on se mettait une sorte de pression mutuelle alors qu'on apprenait à peine à se connaître. Pire, il m'avait accompagné ici alors que je cherchais à me détendre et je me sentais plus tendue qu'à l'arriver. Alors que j'avais la moitié de ma tête dans l'eau, il me posa une double question. Je me redressa lentement et je réussis au prix de beaucoup d'effort de le regarder dans les yeux, alors que je devais sans doute rougir encore de l'image que j'avais à l'esprit.
" Et bien.... un peu des deux. "
Je baissais brusquement mon regard. Je sortais lentement mes mains de l'eau et distingua clairement certaines de mes cicatrices pâles qui se confondaient avec ma peau. Je les retrouvais également sur mes avant-bras, mais plus profondes. Certaines avaient été faites par mes ennemis alors que je me protégeais, d'autres étaient volontaires. J'étais capable de les reconnaître. Toutes.
" Je suppose que pour quelqu'un qui aime les corps marqués, cela doit te sembler étrange mais... même si je suis fière d'être ce que je suis, une Chinoike et du patrimoine qui est mien, ce que m'a légué mon père et ma mère, j'ai l'impression d'être... difforme. "
Je levais à nouveau la tête vers lui, plantant mes yeux dans les siens. Si je ne regardais pas ailleurs, ça me gênait moins.
" Je sais que c'est ridicule mais je n'aime pas les regards que l'on me renvoie. Lorsque l'on voit une femme belle, à la peau parfaite ou digne d'une estampe, on la regarde avec envie et admiration. Moi, la première fois que l'on me voit, je n'ai que des œillades de pitié ou d'interrogation. Des regards qui disent "la pauvre fille, qui lui a fait ça?" ou bien "elle a pas de chance, si jeune et si abîmée". Quant je n'ai pas droit à du simple dégoût. "
Je redissimulais mes bras sous l'eau et quelque chose dans mes yeux devaient exprimer une forme de lassitude.
" Je trouve ça pénible. A devoir se justifier ou à faire comme si on ne voyais rien. Et même si j'essaye constamment de me convaincre de n'avoir rien à faire du regard des autres, il y a des jours où cela ne me glisse pas dessus comme je le voudrais. "
On ne peut pas être une femme forte à toute heure. J'aurais aimé pourtant. J'aurais aimé me forger une carapace plus dure que cela.
" La nudité en soit n'est pas un problème... bien que je dois reconnaître que je n'y sois pas souvent confrontée. Ce n'est pas tellement dans les habitudes locales de l'isthme de gel. "
J'essayais de sourire à nouveau.
" Et... je ne confirme en effet que je n'ai jamais... utilisé mes charmes comme tu dis. On ne m'a jamais touché. Du tout. J'ai... zéro expérience. "
Je fils le chiffre avec mes doigts.
" Cela ne m'a jamais été nécessaire et j'aime à me dire que tant mieux. Même si j'ai un ami qui n'arrête pas de me bassiner sur le sujet. "
Abruti de Buntaro. Puis à cet instant, je me permis d'éclabousser Tsume.
" Ne dis pas pardon si tu n'as rien à te faire pardonner. Sinon je vais finir par croire que ce n'était pas un accident. "
J'espérais avoir réussi à faire retomber la tension.
Son discours ne m’allait pas, il était trop négatif, trop mauvais par rapport à ce qu’elle était. Pour moi, seul des idiots pouvaient la juger ainsi, seuls des idiots pouvaient la penser ainsi. On était dans un monde de ninja, les irrégularités étaient des beautés. Alors je la laissais parler, vider son sac, exprimer ses doutes face à tout ça. J’avais eu raison en pensant qu’elle était vierge de toute expérience charnelle, mais je ne pensais pas que cela soit une nécessité. Peut-être ne plus en avoir peur, oui, mais il n’y avait aucune obligation à céder sa chasteté, à s’abandonner. Souriant donc à son geste plus enfantin, je haussai un sourire à sa remarque avant de souffler, « A car tu m’avais vraiment cru ? Règle numéro 1, ne jamais croire un homme quand il est question d’une fille ! » me concentrant donc pour faire bouger mes tatouages, je les envoyais dans mon dos pour m’assurer qu’elle ne rentre pas involontairement en contact avec eux avant d’avancer vers elle. Mes cicatrices apparaissant alors sur une peau devenue blanche je m’enfonçais un peu dans l’eau pour lui saisir les bras et la décoller du bord, je l’attirais à moi, jusqu’à la plonger un instant dans l’eau pour jouer de façon bonne enfant avec elle. Il fallait qu’elle arrête d’y penser, il fallait qu’elle se calme et si ca devait passer par jouer comme des enfants, alors je le ferais. Envoyant donc de l’eau régulièrement, je finis à moitié essoufflé à jouer à ce jeu, en grande partie car il faisait chaud et que je n’avais plus beaucoup de chakra. Gardant une main sur son bras, je restais près d’elle à reprendre mon souffle.
J’avais aucune idée de ce que je faisais, aucune idée de pourquoi je m’acharnais autant. Je savais juste qu’il fallait que je le fasse, que je continue à me battre pour elle, pour une raison qui m’échappait complètement. Elle m’avait retourné l’esprit, complètement. Posant une main sur sa joue, je caressais sa peau, redécouvrant la douceur de cette dernière. Me penchant alors, j’embrassais son front, bien que l’envie de dépasser une limite était présente, je savais à présent que son corps n’avait jamais été souillé et que je n’avais donc aucun droit à le faire d’avantage. Il y avait alors d’autre façon de communiquer certaines choses, certaines émotions étranges. Libérant son front, je finis par la prendre dans mes bras, sans trop savoir pourquoi, « Ton ami est un crétin, même si je suis le pire des pervers je pense que personne ne devrait se forcer, alors restes toi-même. ». la lâchant alors, je reculais un peu plus épuisé encore jusqu’à m’éloigner pour m’appuyer sur le rebord de ces bains, « Déplacer mes tatouages pour pas te brûler est épuisant, tu le sais ?! » demandais-je dans un sourire.
C’était ridicule de faire autant d’effort, mais j’avais une intuition, une bonne intuition. « À partir d’aujourd’hui et pour le chakra que j’ai dépensé pour essayer de te draguer, on va dire que tous les autres salauds ne comptaient pas et qu’il n’y a que mon avis qui restera important. Pas la peine de négocier, je suis super compliqué à faire changer d’avis. », lui faisant un clin d’œil, j’espérais vraiment qu’un jour, elle sera vraiment entièrement fière d’elle.
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Je ne savais pas trop comment gérer cette situation. Non pas que je n'étais pas habituée à converser avec n'importe qui, mais plutôt que je ne le faisais généralement pas dans un tel endroit. Pire, je continuais à me dévoiler, comme ça, comme une pie bavarde. Et je n'ignorais pas que Tsume ne semblait pas... tout à fait satisfait de mes propos. Comment je le savais? A sa manière de me regarder. Il me souriait certes, mais quelque chose dans ces yeux paraissaient peiner. Je n'aimais pas que l'on me regardait ainsi, j'aurais dû m'énerver, m'agacer de cela. Mais il me souriait... et cela me troubla en une façon. Ou bien, la vapeur des bains était toujours responsable de mon état second.
Puis il me comprit assez vite, il comprit que je voulais ne pas réfléchir à mes complexes et eut une petite boutade qui lui valut un de mes regards un peu inquisiteur mais néanmoins amusé.
" Dans ce cas, je retiendrais cette leçon. "
Ce fut à cet instant que j'assistai à la manoeuvre de ses capacités claniques. Je pus voir ces tatouages se mouvoir et disparaitre le long de son dos comme des serpents qui glissaient sur lui. C'était vraiment très étrange à voir et quelque part fascinant aussi. Cela donnait envie de toucher mais... je m'abstiendrais. Il m'avait déjà prévenu. Toutefois, son attention n'était pas dénuée d'innocence puisqu'il s'approcha de moi. Mais ce n'était que pour mieux nous amuser comme des enfants, à nous éclabousser l'un et l'autre jusqu'à perdre notre souffle.
Ce qui était assez ironique était qu'au travers de nos histoires pourtant si différentes, nous n'avions pas eu réellement d'enfance. Lui avait connu une jeunesse tourmentée par la science des autres et la privation de ses libertés, et moi mon enfance avait été volé par les Uchiha et la nécessité de grandir plus vite pour survivre. C'était un peu comme rattraper le temps, en une façon.
Alors que l'éclat de rire que je n'avais pas réussi à retenir lors de nos jeux m'échappa, ce dernier s'évanouit brusquement quand je sentis Tsume me baiser le front. J'avais baissé ma garde, je m'étais faite surprendre et je me sentais... étrange. J'avais cru un instant que mon cœur s'était arrêté de battre dans ma poitrine, se suspendant dans le temps et me ramena pendant quelques secondes des années en arrière. Et je me souvins de ce geste, je me souvins qu'enfant, Riamu avait eu une attitude de ce genre et que j'avais rougi bêtement, comme à cet instant.
Cependant, Tsume se montra bien plus effronté et me prit dans ses bras. Je me tétanisai quand je sentis sa poitrine contre la mienne, arrivant même à ressentir les vibrations des palpitations de son cœur. Le bien battait à tout rompre parce que je n'étais pas habituée à ce genre d'attention. Je les refusais. Je ne voulais pas me ramollir à cause du moindre sentiment. Mais là... c'était comme si toutes mes résolutions étaient honteusement aspirées.
Puis il recula bien vite en m'expliquant qu'il était épuisé à cause de la manipulation de sa technique. Je fronçais les sourcils.
" Alors pourquoi? Pourquoi l'avoir fait? Je veux dire... de me... de me serrer dans tes bras et prendre le risque de te mettre en danger? "
Bizarrement, je faisais l'impasse sur la réalité de la proximité de ce geste sur lequel je refusais de m'attarder parce que je ne voulais pas savoir. Je renversais la situation pour le placer lui au devant de la scène. Puis je finis par croiser les bras quand il estima que je devais n'écouter que lui.
" Je rêve. Je te ferais remarquer que je ne t'ai rien demandé. Ton chakra, tu l'as dépensé tout seul avec inconscience. En plus, je croyais que tu avais dit que tu n'essayais pas de me draguer? "
A ces paroles, je reculais pour m'appuyer contre les rochers et pencher ma tête en arrière. Je fermais les yeux car le soleil était encore éblouissant avant de soupirer.
" Tu es vraiment un drôle de garçon Tsume. J'ai pas souvenir d'avoir rencontrer un autre homme dans ton genre si... imprévisible. "
Pourquoi l’avoir pris dans mes bras si cela risquait de me mettre en danger ? L’étais-je seulement ? En danger ? Au pire je serais tombé dans les pommes, mais je n’étais pas certain de réellement mourir ici. Au pire, je risquerais de boire la tasse, mais c’était tout. C’était simplement agréable de penser que dans tout ce qui venait de se passer, la seule chose qu’elle retenait était que j’aurais pu être en danger, non pas que je venais de dépasser des limites. Ne serais-je pas le seul à être déstabilisé par l’autre ? Souriant donc à ses mots, à ce que j’avais pu faire seul et à ce que j’avais pu dire, je soufflais, « Règles numéro une, ne jamais faire confiance à un homme quand il est question d’une fille. », me reposant à mon tour contre un muret, je profitais de ses révélations, de ce moment de calme ou je pouvais être autre chose qu’un objet. Ça ne me dérangeait pas en temps normal, mais il était vrai qu’en sa présence, j’aimais à penser que j’étais une personne. Une personne imprévisible certes, mais une personne capable d’être une individualité. Elle me rendait différent, elle me rendait peut-être meilleur. Je devais la garder, c’était une certitude, c’était une évidence. Je devais la revoir, me confronter plus souvent à elle pour avancer, pour être quelqu’un de bien.
« Je crois que c’est impossible de pas chercher à te draguer… T’es beaucoup trop parfaite pour que je me retienne bien longtemps. Et puis t’es magnifique quand tu souris. », souriant à mon tour, je lui fis un clin d’oeil avant de reprendre, « Je vais arrêter, sinon tu vas me noyer. » soufflais-je avant de rire franchement. Elle n’était pas à l’aise avec l’image qu’elle renvoyait, ce n’était pas mon cas, j’aimais tellement ce qu’elle était que je ne pouvais pas mentir à ce sujet. Mais je savais aussi qu’elle était trop mal à l’aise à l’idée que je le répète, alors j’allais apprendre à me taire. « Tu vas revenir quand dans le coin ? » soufflais-je un peu plus sérieusement. Avec ce que je venais de dire, mes intentions pouvaient sembler incertaines, mais soyons honnête, elle avait éveillé une part de moi qui était resté depuis trop longtemps endormi, j’avais besoin de confirmer ce que je penser ou au contraire de l’étouffer. « Enfin si le fait que je te drague n’est pas éliminatoire dans ta vie. », ce qui pouvait arriver avec une femme comme elle. Je ne lui en porterais d’ailleurs pas rigueur.
Je pensais juste qu’à cet instant, j’avais besoin de savoir ce qu’il pourrait advenir d’elle, de son retour ici et de mes chances de pouvoir prolongé le moment. Il était sans doute encore question de se revoir, de si elle le voulait encore, mais j’avais tellement l’impression de me lancer à l’aveugle avec elle que je devais, c’était obligatoire même, m’assurer que je n’allais pas trop loin. Ces sentiments étaient étranges, incertains même, mais ils étaient présents dans mon cœur et je ne pouvais pas les rejeter éternellement. Je devais encore appréhender ces nouveautés.
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Je supposais que j'aurais dû m'agacer une nouvelle fois quand il me déclara qu'il ne pouvait s'empêcher de m'asticoter avec son numéro de beau parleur, mais au lieu de cela, je ne sus qu'afficher un petit sourire en coin en secouant légèrement la tête. Il me disait des choses auxquelles je ne croyais pas. Parfaite? Je ne l'étais clairement pas en de nombreux points de vue mais il s'obstinait à s'en tenir à sa vision. Le fait que je ne répliquais pas était ma manière de capituler face à son entêtement.
Puis il me parla de nous revoir... et j'étais habitée par un curieux sentiments que je ne m'expliquais pas. Je repliais mes jambes vers moi, les entourant de mes bras avant de poser ma tête sur mes genoux. Il me fallait réfléchir et je ne lui répondis pas de suite. Est-ce que c'était une bonne idée? De base, je dirais que non et que ce n'était que pure folie. Il pouvait après tout m'écarter du chemin que je m'étais fixée et il était relativement déraisonnable comme garçon. Toutefois, à côté, il y avait quelque chose chez lui qui me faisait me sentir... étrange. Plus légère? Ce n'était peut-être pas le terme mais je n'étais clairement pas disposée à me montrer trop rigide. Peut-être que j'étais victime de sa bonne humeur.
" Quand? Mmmm... "
Je ne savais pas trop quoi dire. Ma notion de temps dépendait du travail de mes attributions. Est-ce que je pouvais légitimement me dégager quelques jours pour revenir dans les environs? Je supposais que oui.
" J'aimerais bien voir les plages dont tu m'as parlé. Ou les criques. "
Je ne répondais pas vraiment à la question mais je réfléchissais toujours la tête posée sur les genoux.
" Je dois pouvoir me dégager quelques jours... si les miens n'ont pas besoin de moi. Mais toi? Tu aurais du temps libre pour me faire visiter les environs de Uzu? "
C'était bien joli de me demander à moi, mais il devait lui aussi avoir des obligations malgré tout ce qu'il me racontait. Il appartenait à un village, il avait un devoir et des comptes à rendre. Je redressais enfin un peu la tête dans sa direction avec un air sans doute plein de questions. Il fallait dire que Tsume était une énigme à lui tout seul.
" Par contre, je ne sais pas trop à partir de quand. Je peux exceptionnellement te donner une adresse à laquelle tu pourrais m'envoyer une missive pour que l'on s'accorde sur le jour ainsi que le point de rendez-vous. "
C'était sans doute bien plus simple que d'essayer de prévoir quoique se soit maintenant. Il fallait également que je m'arrangeais de ne pas atteindre le plein hiver. L'Isthme devenait horrible en cette période et sa météo plus que capricieuse du coup, si je devais réellement le revoir pour.... pourquoi? Simplement visiter la région de mes voisins? Pour étudier une alliance potentielle? M'enquérir de ce qu'ils possédaient dans les parages? Ou bien accepterais-je de reconnaître que peut-être la raison était plus futile que ça, que je voulais simplement en savoir plus et que j'étais... curieuse?
En plus, si je plaçais de la distance avec lui, je pourrais peut-être mieux comprendre. Si mon trouble passait alors c'était que ce n'était pas grand chose. Mais le cas échéant? J'aurais tôt fait de me faire une raison en le voyant une seconde fois. Du moins, c'était ce que je supposais... mais Tsume ne faisait rien comme tout le monde. Entrer dans son monde devait forcément conduire à des situations bizarres et moi j'y mettais les pieds en plein dedans.
Quand se revoir… Quand ? C’était fou comme j’attendais cette réponse, que j’espérais même qu’il y ait une réponse simple, mais au lieu de ça, elle commença à parler des plages, des criques que j’avais pu lui parler. Ce n’était pas vraiment une réponse entre nous, mais c’était un début. Elle avait aimé l’idée de visiter ça, elle pourrait se laisser tenter. C’était déjà mieux que rien non ? Et puis il y eu une raison un peu plus claire, quelques jours sans qu’ils n’aient besoin d’elle. Quelques jours ? Avec la route peut-être que cela ne serait pas plus qu’une journée, mais c’était déjà ça non ? Elle me retourna alors la question, à savoir si moi j’aurais du temps pour lui faire visiter Uzu. Bon, je n’aurais peut-être pas dû être si catégorique dans ma réponse, mais entre nous qui viendrait me chercher pour me demander de retourner travailler ? Personne ne voulait vraiment s’opposer à moi, tout le monde avait peur de tomber sur un aspect moins agréable. Bon, il y en avait qui ne s’inquiétait pas de ça, mais globalement, on me laissait tranquille, « Ca sera pas un problème pour moi. » déclarais-je donc, bien trop excité à l’idée de pouvoir la revoir. Elle avait quelque chose d’attractif, elle avait quelque chose qui m’attirait inexorablement à elle. Je ne pouvais pas envisager de ne jamais la revoir.
Et puis il y eut un point négatif, celui de quand. Elle me proposa donc de me donner une adresse à laquelle je pourrais la contacter pour qu’on s’accorde sur un jour et un endroit, ce qui était clairement intéressant à mes yeux, d’autant que vraiment, vu le temps que j’allais devoir attendre, sa présence risquait fort de me manquer. Que m’arrivait-il sérieusement ?! « Tu crois vraiment que je vais te dire non ? » demandais-je après un clin d’oeil. J’étais incapable de lui refuser quoi que ce soit, incapable même d’imaginer avancer sans elle pour le moment. Sa beauté, son histoire, tout m’avait plu chez elle. Elle était parfaite.
M’avançant donc à son niveau je m’appuyais contre le muret à côté d’elle, ajoutant, « Je crois que je vais devoir partir moi… Ca fait des jours que je devrais être rentré. » avouais-je. J’avais peut-être toute la liberté du monde, mais si je voulais abuser de son temps à l’avenir, peut-être que je devais cesser de disparaître des jours durant pour des petites missions. « Manquerait plus que mon Kage fasse du zèle et me prive de sortie à cause d’aujourd’hui. », j’en doutais très sérieusement, j’étais juste un Chuunin, mais dans le doute… Je ne voulais pas perdre l’occasion de la retrouver.
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Si je me contentais simplement d'écouter Tsume, rien en semblait être un problème pour lui, comme s'il était capable de tout contourner. Je n'avais pas cette liberté d'esprit et en une façon, je l'enviais. Ma vie était organisée comme du papier à musique, je n'étais que rarement spontanée ou tout du moins, je faisais en sorte de ne pas m'y abandonner. Certains diraient que je mettais beaucoup de pression pour rien, mais cela était pourtant à la hauteur de mes ambitions. On ne dirigeait pas un clan en se laissant prendre par les sentiments. Pourtant, je ne pouvais pas dire que je ne le faisais pas en me laissant embarquer dans cette histoire avec un Uzujin. Un rendez-vous volontaire, hors de mes prérogatives normales. Cela ne me ressemblait définitivement pas.
En tout cas, il ne sembla pas farouche sur la manière dont je lui présentais les choses, il n'émit aucune objection, ni ne tenta de négocier quoique se soit. Cela m'arrangeait. Cela signifiait en quelque sorte que je pouvais plus aisément faire les choses comme cela me convenait et quelque part, il me semblait qu'il avait compris que c'était plus simple moi. Alors qu'il me fit un clin d’œil - encore - je me sentis encore un peu rougir. Il semblait aller si facilement dans mon sens, que je m'étonnais encore de ces premiers propos quand il me disait que les autres l'évitaient.
D'ailleurs, je ne bougeais pas d'un centimètre quand il vint à côté de moi et qu'il expliqua simplement qu'il était temps pour lui de partir. Curieusement, j'en étais presque un peu déçue. Je m'étais faite à sa présence. Avais-je peur de... m'ennuyer? J'étais pourtant une jeune femme qui aimait la solitude et il ne fallait pas que j'oubliais que j'étais ici pour me détendre et relaxer avant de repartir pour l'Isthme.
" Ah. Je comprends. Alors tu devrais te dépêcher. Je ne voudrais pas te retenir et être la cause de tes ennuis. "
Je me redressais de mon muret et je glissais dans l'eau pour me mettre en face de lui. Je supposais facilement que j'avais toujours mon petit air sérieux.
" Je vais chercher un bout de papier auprès des propriétaires où te noter l'endroit où me faire envoyer une éventuelle missive. Tu n'auras qu'à m'écrire et m'indiquer dans ton message comment te contacter en retour. "
Je me redressai et sortis du bain, ruisselante comme on pouvait s'en douter. Je me serais naturellement diriger vers mes affaires mais je savais que je n'avais rien pris pour noter. En passant une tête par les vestiaires, je réussis néanmoins à attirer l'attention d'une des patronnes pour ma singulière demande. Puis je revins dans les bains, avant que Tsume ne s'en aille définitivement quelques secondes plus tard.
" Tsume, j'ai laissé la note auprès de l'accueil. Il te suffira la prendre avant ton départ des bains. "
Puis c'était l'heure du départ comme on disait... et je ne savais bizarrement pas trop comment m'y prendre. Généralement, je saluais les personnes et je tournais simplement les talons sans me retourner. Le seul réflexe qui fut le mien, c'était de lui tendre la main pour la lui serrer, le regardant droit dans les yeux.
" Je suppose que l'on peut dire que l'on se sépare ici. Un.... simple au revoir. "
Je devais avoir l'air bien stupide dans ma serviette mouillée, le bras tendu. Mais nous n'étions que tous les deux alors ce n'était pas bien grave. Par contre, j'étais toujours aussi formelle. On ne se refaisait pas en un jour, n'est-ce pas?
Me causer des soucis ? Les seuls soucis qu’elle me causait ne pourraient pas être réglés par un départ à l’heure. En réalité elle était beaucoup trop dans ma tête pour mon propre bien, mais il était évident que je n’étais pas le plus sain. Après il y avait quelque chose de terriblement attirant chez elle, quelque chose aussi de plus stable que dans mon esprit. Dans le fond, prendre un risque avec elle ne serait pas une bonne chose ? « Si je suis en retard je serai le seul à être la cause de mes ennuis. », déclarais-je donc en la regardant se décoller du muret pour me faire face. Elle allait chercher du papier pour m’écrire l’adresse où la contacter, quant à où la faire me répondre, je supposais que le clan Omura serait sans doute l’endroit le plus sûr. J’étais certes pas un membre du clan et j’y avais vécu caché, le temps de mener des expériences, mais maintenant j’y vivais plus tranquillement, comme le fils adopté de la mère d’Hatsumomo. On ne pouvait pas retirer aux gens les quelques doutes qui subsistaient quant à ce que j’étais vraiment, mais mon amour pour la femme suffisait peut-être à raisonner les esprits les plus malades. Comment un sujet d’expérience pouvait à ce point aimer son bourreau ? C’était inconcevable dans l’esprit des gens. Hochant donc simplement la tête, je la regardais sortir des bains, l’eau coulant sur son corps m’offrant une vision des plus agréable tandis qu’elle s’éloignait. Il n’y avait pas à dire, il y avait des beautés qu’on ne pouvait ignorer et elle en faisait partie.
Fixant l’endroit par où elle avait disparu, je la vis revenir peu de temps après avec l’information qu’elle avait laissé une note à l’accueil que je n’aurais qu’à prendre en sortant. Revenant alors vers moi, elle tendit la main, ce qui me fit sourire, elle n’était pas à l’aise, elle était formelle et tout ce qui était comme ça me provoquer qu’une seule réaction… La défiance. Me redressant, je serrais sa main avant de l’attirer à moi d’un coup. Évitant qu’elle ne rentre en contact avec moi, je me contentais de glisser une main sur sa joue avant d’embrasser son front dans une intention clair de la secouer un peu. « A bientôt. » murmurais-je donc avant de la lâcher et de sortir de l’eau à mon tour. Pour me diriger vers la partie réservée aux hommes. Clairement, c’était la première fois qu’une femme aussi belle qu’elle s’en sortirait sans que l’on ne soit pas des connaissances intimes. Il y avait une progression non ?
Repassant simplement mon pantalon, je prenais le reste de mes armes avant de sortir de là pour prendre ce qu’elle m’avait laissé à l’accueil. Allais-je prendre mon temps pour lui écrire ? Certainement pas, mais j’allais tout de même devoir attendre, car elle ne serait pas libre avant un moment et qu’il ne fallait pas trop abuser non plus. Si je voulais la revoir il ne fallait pas que je passe pour un mec louche non ?
Accueil 
« Beaucoup de paysage, être ninja c’est bouger partout, tout le temps, c’est voir du pays et c’est top pour dessiner. Après je fais quelques portraits, souvent d’enfant car ils sont amusés de pouvoir se promener avec une image d’eux. En fait je capture des souvenirs. » lui répondis-je dans il fut question d’en savoir plus sur ma passion. Et puis j’allais peut-être un peu trop loin en la touchant, même chastement et j’avais vite arrêté en la sentant autant tendue. J’avais sans doute dépassé les limites sans le vouloir et je m’en excusais, ce qui me fit m’enfoncer davantage encore jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole. Elle s’était retournée, elle avait même semblé choquée, ou perdue, je n’en savais rien au final. J’avais merdé, j’en étais sûr, seulement ses mots me prouvèrent le contraire. J’avais le droit de la toucher… Quoi ? Non, j’avais le droit de la masser si je le voulais. Elle, elle n’avait pas était contre ?
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