Le soleil. Oui, le soleil. Quoi d'autre ? Du sable ? Oui, pourquoi ne pas s'attarder sur le sable aussi ? Après tout n'étais-je pas dans le village caché de cet élément ? Sable et soleil, quelle belle plage que voilà ! Cependant, il ne s'agissait pas non plus d'une plage car l'eau manquait. Je n'étais pas déshydratée, loin de là, mais en ce qui concernait l'or bleu, je ne pouvais pas prétendre que mon village et moi baignions dans l'opulence. Des tunnels avaient été creusés en profondeur de quelques sources à certaines places de notre agglomération. Nos ingénieurs avaient consolidés les trous par de solides murs souterrains afin qu'ils ne s'effondrassent point et que le liquide nous parvînt propre. On avait construit des puits, mais tout cela ne suffisait pas à développer une réelle agriculture : notre localité était vouée à stagner. Nos ressources allaient rester limitées si la situation restait la même. Ou alors il nous fallait développer notre commerce. Ces deux objectifs ne faisait que confirmer ce que pensaient notre dirigeant, son proche allié Shirogane Ibushi, notre intendant ainsi que plusieurs membres du conseil de Suna : le pays du vent devait s'étendre. Cette réflexion, je l'avais eue une dizaine de fois au moins si ce n'était plus et la conclusion restait la même.
Cependant, si nous voulions nous lancer dans une conquête, plusieurs points restaient problématiques et le haut-conseiller Kayaba Akihiko était actuellement occupé avec Serika Senshi à préparer le festival qui allait se dérouler à Baransu. Une tension avait fait surface et la paix entre les nations shinobi étaient menacée. Allions-nous trahir Churitsu Sei et provoquer les autres villages cachés avant de risquer d'être nous-mêmes des victimes. La manifestation qui avait lieu chez lui réunissait le monde ninja chaque année et aucun incident majeur n'était jamais survenu, mais le propre d'une attaque en traitre n'était pas d'être prévue par la victime. Nous ne savions pas avec certitude qui pouvait nous attaquer. Du moins, nous étions nombreux au village à craindre que le Hikatokage no Saiten ne fût pas aussi calme qu'à l'accoutumée. Dans l'immédiat, se lancer dans une opération de conquête était une mauvaise idée avec deux de nos plus importantes têtes pensantes penchées sur les préparatifs d'un événement important. Toutefois, le conseil n'avait en rien abandonné, ne fût-ce que pour un instant, son désir d'invasion. Le haut-conseiller avait même formé une petite équipe, un duo, afin de sonder le pays. J'allais, en compagnie de Takeshi, devoir observer notre cher Pays du vent et nous allions devoir faire un rapport quant à la pertinence d'opérations en côte d'Omui, la région que nous lorgnions, et déterminer si une solution immédiate se présentait pour procéder à des missions. Toutefois, le désert était en proie à une longue tempête qui risquait de durer toute la matinée. J'avais invité mon collègue à me rejoindre au Délice des dunes, l'échoppe de mes parents.
Ouverture du four. Invasion de la salle par une enivrante odeur qui pénétrait les narines et venait s'insérer dans le moindre espace proche. La chaleur de la cuisson touchait jusqu'à mon ventre, atteint par une haute température mêlée à une senteur charmante. Le désert émanait du four, mais pas un désert aride et pesant : un désert chaud et calme, un désert baigné d'une claire lumière prodiguée par de doux rayons solaires, dont les vents caressaient la peau afin de l'apaiser. Les épices vinrent me chatouiller le nez et raviver le souvenir du premier gâteau que maman m'avait préparé. C'était à l'occasion de mon premier anniversaire, elle s'était démenée pour trouver les ingrédients nécessaires à la confection d'une pâtisserie sucrée dont la croute dure avait craqué sous mes dents, libérant une fumée blanche qui s'était élevée dans le ciel et avait révélé un coeur aux figues incroyablement tendres et délicieuses. Un régal pour les papilles.
Je sortis le plat et le posai sur la cuisinière. L'un des clients les plus proches avait senti ma pâtisserie et se retourna, l'oeil envieux. Ce n'était pas sa commande, aussi lui fis-je un sourire désolé auquel il répondit par un regard larmoyant. Il m'avait surprise, mais je secouai la tête et il haussa les épaules avant de se retourner vers ses amis et reprendre sa discussion. À l'échoppe du Délice des dunes, qui n'était plus une échoppe ambulante depuis plusieurs années, j'oeuvrais mes jours de congé, congé que je prenais justement pour aider mes parents à leur restaurant, car malgré le désir de papa d'appeler l'établissement un "yatai statique", il s'agissait d'un restaurant ou au minimum d'un bistrot. Un bistrot dans laquelle la nourriture était de la vraie gastronomie, car mes parents étaient de fins cuistots et j'avais appris d'eux. Je tenais d'ailleurs à garder la main. Il était temps de servir cette tarte et d'aller préparer la pâte, découper du pain ou des légumes, mais en tout cas pas commencer quelque chose qui allait demander un important temps de préparation. Takeshi n'allait surement pas tarder à arriver.
Du sable, partout. C'est ce que je craignais, la tempête de sable n'a pas l'air décidé à se calmer alors que je marche dans les rues de Suna, obnubilé par ma conversation silencieuse avec Iguane, posé sur mon épaule sous la forme d'un cobra à lunette. Le vent granuleux m'oblige à garder mon keffieh enroulé autour de mon visage alors que je fais partie des rares à m'aventurer hors des bâtiments, obligé par le temps à sortir dans les avenues de la cité des cauchemars. Certains appellent Suna le village caché du vent, moi je lui préfère le nom aussi irréel que plausible de cité des cauchemars : les shinobis de Suna sont peu nombreux, mais ils sont entraînés, se battent avec hargne, résistent aux coups comme ils résistent au vent, les ninjas de mon village sont presque féraux. Quant au climat, il est aussi violent qu'il est désagréable, c'est en partie pour ça que je garde près de moi les souvenirs de mon enfance, quand nous n'étions pas encore ici, parce qu'ils s'agissaient de ces fois ou je voyais ma sœur et ma mère sortir sans un voile noué autour du visage. C'est sans doutes ce qui intimide les étrangers à Suna ; les faces bandées pour se prémunir du sable, les capuches rabattues et les couvres chefs portés au plus bas. Si j'ai l'habitude des tempêtes de sable, principalement parce que lorsqu'on part en reconnaissance dans le désert avec pour seul outil de navigation une boussole et les étoiles lorsqu'on a de la chance, il faut bien savoir progresser en toutes circonstances. Maintenant que j'y pense, c'est sans doutes pour ça qu'on m'a assigné la mission périlleuse qui est de recueillir des informations sur notre pays. Le genre de mission plus emmerdante que réellement dangereuse, mais l'on est jamais à l'abri d'un imprévu du destin. Comme pour me faire une faveur, une autre était sur le coup, Sahara Denya, je me souviens d'elle parce, si Suna est un petit village en comparaison des autres, les gradés se croisent souvent entre eux. Le fait que la police pose souvent des questions sur moi et mes frasques aide à se souvenir des têtes familières, surtout qu'elle m'a déjà poser les menottes, pour une vague affaire d'honneur je crois. Comme quoi je n'avais pas le droit de me battre avec un collègue à cause d'une conduite indécente envers mon assistante. Ou alors c'était Hengsha Ramano qui m'avait balancé au trou ce jour là... En fait, je vais arrêter d'y penser, le simple fait que j'ai de telles anecdotes en dit trop sur mon comportement. De toute façon je suis arrivé. J'enlève mon keffieh, découvrant mon visage alors que j'époussette mon cache visage dehors avant d'entrer. Je fais un signe discret à Denya depuis l'entrée pour lui signaler que je suis là, elle finit ce qu'elle a à faire, puis me rejoint après avoir dit au revoir à ses parents. Iguane s'enfonce dans ma capuche puisque je ne l'utilise pas, préférant éviter le contact avec elle. Une fois à l'extérieur, je salue comme l'exige la fonction ma collègue, avec toutefois une certaine désinvolture qui trahit notre connaissance de l'autre.
-Adjudante Sahara Denya, on nous attend à la tour du Kazekage, à la salle des cartes pour préparer un rapport à propos de la situation militaire du pays du vent. Je jette un très rapide coup d’œil autour de nous, aucun militaire pour venir rapporter les ragots. Je me détends. Comment ça va sinon? La tempête n'influe pas trop sur la clientèle? On a un bout de chemin à faire jusqu'à la tour, j'aimerais bien qu'on ne reste pas bloquer sur une conversation strictement militaire le temps que ça se fasse.
J'ai en horreur les dialogues figés.
Sahara Denya
Suna no Jonin
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Il était arrivé au Délice des dunes dans sa tenue et m'avait appelée. À son appel, je m'étais dépêchée de remplir un sac en tissu de cinq madeleines aux graines de caroube et l'avais approché. Busujima Takeshi.
Un soldat fidèle au village, un ninja précieux qui n'avait pas toujours été aussi discipliné qu'actuellement. Un homme qui avait échappé aux griffes de la mort car quelqu'un avait pris sa place. La personne à la quelle je pensais était sa compagne. Elle n'était plus. Lui, était. Elle avait donné sa vie pour un être cher et j'avais longtemps vu en cela une injustice révoltante. Takeshi, voleur de vie. Raclure. Le médecin qu'il était n'était en rien coupable, je le savais, mais pourquoi accepter un sacrifice alors que le bouc-émissaire était tout désigné ?
Le deuil avait été difficile. Accepter la mort de Saeko et l'innocence de Takeshi. Mon amie avait fait ce choix délibérément.
Adjudante Sahara Denya, on nous attend à la tour du Kazekage, à la salle des cartes pour préparer un rapport à propos de la situation militaire du pays du vent. Comment ça va sinon? La tempête n'influe pas trop sur la clientèle?
Le deuil n'était pas terminé, non. Je mis ma main gauche sur la hanche et considérai son air sympathique. Il avait bien changé Saeko eût surement été contente de le voir se comporter ainsi en public. Un regard à mes parents, mais ils étaient déjà affairés.
Ça va ; et toi ?
J'avais décidé de le laisser répondre par "oui" ou "non", mais avant de savoir s'il allait développer, je repris la parole en commençant à marcher en direction de la tour.
Désolée si tu voulais développer, mais je dois déjà répondre à ta question. La tempête a carrément influé sur la clientèle. Le restaurant est plein à cause du mauvais temps. Tu connais la tribu Nagahariiki ? Ils passaient pas si loin et le village était le meilleur endroit où s'abriter. Du coup, on les accueille comme il se doit et ce n'est pas le kazekage que ça va fâcher.
Le kazekage avait en effet comme désir de rallier les forces vives du Pays du vent sous une bannière, celle de notre belle nation et j'étais plutôt contente que les Nahahariiki fussent venus dans le restaurant de mes parents. J'avais lu la satisfaction sur certains visages et espérais, sans trop y croire, qu'ils allaient revenir. Ils avaient certes été un peu forcés de se réfugier entre nos murs, mais ils avaient choisi Le délice des dunes pour se restaurer et cette décision comptait pour mon père, qui s'était un instant vu comme porte-étendard du ralliement de la tribu au village. Rien que cela. Il avait fallu le rappeler à la modestie, ce qui ne lui avait pas fait de mal.
Je me tus alors. Je n'avais plus rien à dire. Takeshi n'était pas le ninja avec lequel j'avais le plus d'atomes crochus et s'il ne me répondait pas, je ne trouvais rien à ajouter à la conversation. Il n'y avait jamais eu d'obligation de trouver un sujet autour duquel discuter en présence de quelqu'un d'autre. Cette convention était compréhensible tant le silence pouvait s'avérer ennuyeux mais se forcer à parler n'était pas une décision qui me plaisait. J'étais d'un naturel bavard mais parfois, je n'avais rien à dire et là, je ne voulais pas me forcer. Takeshi allait le remarquer. Il allait aussi remarquer mon mutisme, mais s'il voulait parler, il était libre de le faire. Moi, j'avais du mal à lancer une conversation avec lui. Lui répondre et continuer une discussion n'était pas un souci, mais commencer, non. Je faisais un blocage, simplement. Cependant, afin de ne pas sembler trop froide, je sortis de mon sac une madeleine et la-lui tendis.
Tiens. C'est une nouvelle recette que j'ai préparée à base de graines de caroube.
J'avais envie d'avoir son avis, car je m'attendais à ce qu'il fût franc. J'appréciais le gout chocolaté de ma nouvelle pâtisserie je me demandais si mes concitoyens allaient aimer. La pâte était confectionnée à l'aide de farine de blé, peu habituelle dans le désert. La farine d'orge était plus répandue et je voulais savoir si ma nouveauté allait faire mouche sur le toubib.
Les nouvelles sont plutôt bonnes de son côté, j'hoche la tête en apprenant que le restaurant familial tourne à plein régime grâce à la tempête de sable. Une bonne chose alors que je remonte mon keffieh pour couvrir mon nez et ma bouche de toute la poussière qui menace, je rabats ma capuche sur ma tête et continue la conversation alors que la visibilité risque de bientôt baisser tant la tempête risque de s'inviter à Suna. Denya n'est pas du genre causante et c'est moi qui doit ouvrir le dialogue, ce qui me dérange un petit peu mais n'en laisse rien paraître ; après tout chacun son tempérament, et puis elle n'est pas dans l'agression ou au contraire le jugement comme le peuvent-êtres d'autres jûnin. Les moins gradés que moi évitent généralement de me provoquer, tant ils savent que je suis en mesure de les faire ramasser en toute légalité. Puis comme pour éviter un blanc gênant, Denya sort une madeleine qu'elle me tend, politesse oblige je retire ma capuche et mon cache-nez pour y goutter. J'ai un sourire en constatant que c'est de la farine de blé et pas de la farine d'orge, moins fine. Je sais que l'orge fait partie des aliments de base de tout citoyen de Suna qui n'a pas les moyens de se payer du blé, principalement parce que l'orge est presque une mauvaise herbe tant elle est capable de pousser par des conditions infernales, là où d'autres plantes seraient déjà crevées depuis longtemps.
-Honnêtement j'aime bien. D'habitude j'ai horreur des caroubes parce que c'est à peu près l'unique fruit qu'on peut cueillir dans le désert quand on est en reconnaissance pour plusieurs jours, et que ça finit vite par déprimé tout le groupe d'avoir uniquement des caroubes à grignoter pendant la semaine. Explication qui ne fait pas passer les sections d'éclaireurs pour des victimes ; les caroubes ça finit par rendre malade. La farine de blé donne aussi beaucoup de goût, mes félicitations pour ta trouvaille Denya, c'est du travail d'artiste. Surtout le chocolat.
Le reste du trajet se déroule sans encombre, à parler de pâtisserie sans vraiment chercher à creuser le sujet et à obtenir une discussion réellement enrichissante, j'apprends deux ou trois choses avant que nous arrivions à la tour du Kazekage. Les deux gardes à l'entrée s'écartent, nous laissant entrer sans que nous n'ayons dire un mot, nous arrivons très vite à la salle des cartes ; une grande pièce en pierre taillée, remplie de livres, d'almanachs et de parchemins contenant des planisphères ainsi que quelques découpes en relief du continent. Plusieurs cartes du territoire du vent sont en accès libre à consulter sur place, mais les contenus les plus sensibles sont protégés par le libraire, un marionnettiste qu'il ne vaut pas mieux énervé selon la légende. Denya et moi nous séparons un instant, chacun connaissant sa place et les consignes implicites ; je vais chercher une carte et des encyclopédies sur le territoire, la policière de quoi écrire et mettre en couleur la carte vierge que je rapporte. Seul le tracé des différents territoires et de quelques villes sont indiqués.
-Reconnaissance de la côte d'Omui, traitement du problème Kaigan et ensuite consolidation de nos acquis territoriaux et militaires, c'est ça le programme du jour non?
Sahara Denya
Suna no Jonin
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Un stylo-feutre noir. Et puis non, rouge, le noir n'étant la couleur la plus évidente à remarquer sur une carte en noir et blanc. Mais le plan avec lequel allait revenir mon coéquipier n'allait-il pas lui-même être coloré ? J'espérais qu'il allait revenir avec plusieurs plans, car je sortis d'un tiroirs quelques pense-bêtes qui allaient rendre nos notes plus lisibles. J'optai finalement pour les deux stylos, leur poids n'étant un problème pour personne. Après tout, la tour n'était pas pauvre en fournitures au point de souffrir du manque d'un stylo-feutre. Je pris un bloc-note, un crayon dont je taillai la mine, une gomme, un autre crayon et un joli stylographe. Un fennec ! C'était un fennec qui était gravé sur le manche de l'outil que je tenais dans les mains, un de ces canidés si mignons aux grandes oreilles. Ça me rappelait la légende de Nakiri du désert, sauveur de ces petits canidés qui l'avaient ensuite aidé à leur tour. Une de mes légendes préférées contées par maman, je la lui demandais souvent avant de dormir. Un vrai retour en enfance ! Mais à me souvenir du passé, j'allais en oublier le présent. Takeshi m'attendait.
J'étais de retour et nous pûmes commencer. Il avait apporté un bel ouvrage relié concernant le nord de notre Pays. Le passage reliant le Pays du vent était-il important au point de vouloir absolument consulter un livre d'une telle qualité ? Quoiqu'il me semblait que certains sujets bénéficiaient uniquement de beaux documents comme celui-ci. Un luxe agréable aux yeux mais peut-être pas nécessaire, il s'agissait surtout de trouver des informations et non pas de s'extasier devant la présentation d'un bouquin. Toutefois, j'avais hâte de feuilleter ce livre à la reliure cousue de plusieurs couches de tissu. Mes bras posèrent les fournitures à côté de mon sac aux madeleines, dont j'étais fières et que Takeshi avait eu le bon gout d'apprécier. Voilà un médecin qui savait ce qui était bon. En effet, la farine faisait la différence, j'en étais certaine. Cependant, le désert ne nous permettait pas une telle culture, aussi je comptais pour cela sur l'importation venue de l'est.
Mon collègue déplia la carte que nous allions étudier:
Tiens, sur cette carte figurait une erreur, comme rarement sur nos documents officiels. Il s'agissait de "Tesio", non pas de "Tesion".
Reconnaissance de la côte d'Omui, traitement du problème Kaigan et ensuite consolidation de nos acquis territoriaux et militaires, c'est ça le programme du jour, non?
Non, on doit rester dans le Pays du vent et justement l'analyser pour voir si on peut lancer un assaut sur la côte d'Omui. Pour voir si les poches de Kaigan infiltrées dans la nation et si les tribus ne sont pas un danger. Il serait bête qu'on se fasse attaquer par eux pendant que Senshi lance les ninjas à l'assaut. Pour le reste, je suis d'accord. On peut commencer par dresser une petite liste des endroits où les Kaigan pourraient se cacher. C'est une proposition.
Voyons le plan. Un plan sommaire, peu chargé, sur lequel ne figuraient que quelques localités, mais pas des moindres et qui risquait de nous être bien utile si nous partions en expédition à la recherche des Kaigan. D'ailleurs, nous avions peu d'informations sur l'emplacement de leurs cachettes. Perdues au beau milieu du désert, imaginais-je. Je posai le doigt de manière hasardeuse sur la carte. J'imaginais mal ce clan de malheur avoir une planque située près de la citadelle Hitotsubashi, ni près de Suna. Proche du clan Kusaribe ? Trop proche de Suna, non, les agglomérations devaient surement être à éviter pour eux. Tesio ? Mouais. La forteresse de Namida ? Surement pas. Mais je m'arrêtai sur la forteresse. Je fus prise d'une envie délirante de chanter. Takeshi allait-il apprécier ? Surement pas et je pouvais résister à la tentation, mais c'était hors de question. Aussi, au risque de déranger l'éclaireur, je me mis à pousser la chansonnette.
Nananamida Nananamida Oh oh oh oh
Dingue dingue dingue Dingue dingue dingue de toi Nami.. Namida Je suis folle de toi Nami.. Namida J'navais pas vraiment prévu ça Nami.. Namida Mais c'est plus fort que moi Nami.. Namida Dingue dingue dingue de toi Nami.. Namida Je suis folle de toi Nami.. Namida J'm'attendais vraiment pas à ca Nami.. Namida
T'as trop de sable pour moi Nami.. Namida Dingue dingue dingue de toi
Tout a commencé au Pays du vent, On avait nos billets direction Omui, Quand j'ai maté ces murs qui valaient de l'or Easy easy j'ai compris que toi toi seule serais de taille.
A à peine arrivée à destination, J'aimais déjà tes murailles et ton blason... ville J'me dis ce contrefort qui fait protection... Armée comme un canon, t'es ma pôle destination.
City, tu vois je fais le premier pas Besoin de toi, je te prends vers Suna Pourvu qu'on s'enjaille - jaille jaille jaille jaille - Et qu'on se fasse un bail - bail bail bail bail -
City, crois-moi tu n'auras pas le choix Besoin de ça, rejoins-nous au combat Pourvu qu'on s'enjaille - jaille jaille jaille jaille - Et qu'on se fasse un bail - bail bail bail bail -
Dingue dingue dingue Dingue dingue dingue de toi Nami.. Namida Je suis folle de toi Nami.. Namida J'navais pas vraiment prévu ça Nami.. Namida Mais c'est plus fort que moi Nami.. Namida Dingue dingue dingue de toi Nami.. Namida Je suis folle de toi Nami.. Namida J'm'attendais vraiment pas à ça Nami.. Namida T'as trop de sable pour moi Nami.. Namida Dingue dingue dingue de toi.
Assurément, j'avais envie de continuer, de bouger mon corps et de danser au rythme de la musique qui se jouait à l'intérieur de ma tête, mais je devais rejoindre mon collège dans la réalité. Aussi, je tournai la tête en sa direction, satisfaite, yeux clos, souriante.
Denya se met à chanter, et je n'ai même pas besoin d'entendre Iguane pour savoir qu'il est en train de bouillir, il quitte ma capuche pour venir enserrer mon cou, se prenant pour un serpent constricteur en maugréant toutes sortes d'injures à l'égard de ma camarade. Je glisse un doigt au niveau de ma gorge pour éviter à mon clone d'ombre de réellement m'asphyxier tandis que la chanson de la fliquette commence doucement à me vriller les tympans. Toutefois, je fais semblant de rien, si ce n'est un léger mouvement de lèvre par moment qui trahit la torture auditive que je subis avant de finalement être libéré de ce calvaire. Ma collègue sourit, et j'en fais autant, ne souhaitant pas foutre une mauvaise ambiance sous prétexte qu'elle s'est offerte un petit plaisir musical.
-J'imagine que le jeu de mot s'imposait à un moment ou un autre. -Je me demande combien de taulards ont signé des aveux à cause de cette chanson. Je fais disparaître mon clone d'un claquement de doigt.
Je n'ai pas que ça à foutre que d'entendre ses sarcasmes qui pourraient bien nuire à mes relations de travail. Je me penche sur la carte et me saisit de quoi annoter la carte pour commencer à donner mon avis sur la région. Elle veut que l'on vérifie les planques Kaigan en priorité et qu'on dresse une liste des endroits où ils passent, pour ma part j'imagine que c'est un bon début.
Map:
-Les Kaigans doivent se planquer dans les montagnes ; beaucoup de petits sentiers pour s'y infiltrer, beaucoup de grottes pour s'y cacher. Personne n'aurait en tête de vouloir faire passer une armée entière dedans à cause toutes les possibilités d'embuscade, et impossible de faire passer du matériel lourd. S'ils doivent avoir des tanières, c'est bien dans ces zones gribouillées en rouge. Sans compter que les falaises juste à côté de Namida et Kami-Michibatsu sont la source d'une des quelques rivières qui passent dans le désert. J'ai presque envie de dire qu'on pourrait mesurer les distances dans ce désert en litres d'eau plus qu'en kilomètres. D'expérience, les Kaigans doivent avoir des campement aussi à proximité des routes de commerce et des oasis. Honnêtement, je ne pense pas qu'on puisse les buter facilement si c'est l'arrière pensée de celui qui nous a donné les consignes du jour ; c'est un coup à perdre beaucoup de temps et de moyen. Nettoyer chaque grotte, chaque campement prendrait un temps monstre, à supposer qu'on trouve toutes leurs cachettes et qu'on réussisse à ratiboiser tout le clan sans exception. Je m'éclaircis la gorge. Quant aux autres clans du désert, il faudrait réussir à les pacifier au bout d'un moment ,c'est vrai.
Sahara Denya
Suna no Jonin
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Je n'étais absolument pas désolée de mon écart, n'en déplût au clone qui disparut d'un mouvement de main de son créateur. Oui, le jeu de mot s'imposait, Il me trainait sur le bout de la langue depuis un mois et je n'avais jamais eu l'occasion de le proposer à qui que ce fût pour des raisons tant contextuelles que relationnelles, mais Takeshi avait cette part conciliante qui jouait en ma faveur. De toute manière, je savais mon excentricité peu appréciée tant au niveau des blagues que de mes lubies, dont celle de chanter ainsi dans la tour du kazekage. L'endroit s'y prêtait certes peu mais personne ne m'avait interrompue dans mon envolée mélodique, aucun des Shirogane qui ne m'appréciaient pas pour mes bras de pantins, aucun des membres du conseil qui me considéraient comme faible en raison de mes bras de pantin, aucun chef de bureau ni membre du personnel, ces gens qui avaient besoin de calme, personne. Une surprise, en fait.
Seconde surprise, les endroits désignés par l'éclaireur. L'analyse tenait la route mais ne gênait sur un point.
Je comprends ton analyse, mais j'ai du mal à penser que les Kaigan pourraient espérer pénétrer aussi loin dans nos frontières jusqu'à se cacher dans les montagnes derrière la citadelle. Qu'ils passent nos frontières, c'est imaginable, qu'ils choisissent les montagnes aussi. Par contre, traverser plusieurs kilomètres dans le désert sans être vus, ça m'étonnerait. La citadelle doit être aussi bien protégée que Suna. Par contre, approcher par la côte d'Omui et se cacher vers Kami-Michibetsu, c'est à explorer. Et je suis partante pour aller jeter un coup d'oeil. Il s'agit de voir si on a besoin d'espions dans les montagnes. L'armée de Suna ne va pas forcément faire ça, par contre, j'ai lu dans quelques rapports que le daimyo est en relation avec un noble qui a un réseau d'espions et ça, ce serait parfait.
Je marquai une pause et fixai mon collègue.
Mais je pense que si nous pouvons éviter de devoir passer par des intermédiaires pour avoir nos informations, ce serait tant mieux.
L'éclaireur avait parlé des autres clans. En effet, là n'était pas nécessairement le plus difficile, encore que tout n'était pas joué d'avance. De nombreux chefs étaient réticents et tenaient à leur indépendance, ce que je comprenais tout à fait. Senshi souhaitant forcer la main et certains voyaient notre daimyo comme un tyran sans vision. Cependant, on tentait d'éclipser des débats la véritable ambition d'Hitotsubashi Isami : unifier le monde ninja. Le souhait de conquête qu'avait Senshi lui plaisait, ce dernier voulant subvenir aux besoins du village caché et de toutes les localités de notre pays.
Se joindre au désir d'unité du maitre Serika me semblait capital pour le bien-être de Suna, mais je ne voyais pas nécessaire de forcer les nomades à être sédentaires. Il n'avait jamais été question de cela, mais très certainement le mot courait que le mode de vie de Suna devait absolument être adopté et en cela, Senshi n'allait y gagner.
Je pense que les tribus et clans à l'intérieur des frontières nous rejoindront. Les plus faibles peuvent être convaincues par un partage des ressources mais honnêtement, je pense que réunir sous une même bannière un maximum de tribus nécessite plus que la simple force. Je pense qu'il faut écrire un texte de loi. Une loi à laquelle serait soumise chaque habitant du Pays du vent. Dont le kazekage serait la garant à Suna, le seigneur Tetsunori à Namida, les chefs de tribu au milieu des leurs. Une loi qui garantirait à chacun d'avoir le minimum vital mais qui obligerait chacun à participer à l'effort commun de la nation. Sur le long terme, c'est le plus efficace, mais je divague. Pour les tribus puissantes, il faudra les convaincre une par une, elles sont indépendantes. Par contre, certaines ont plus d'influence que d'autres. Les plus puissantes commencent à gagner de l'importance dans le désert, sauf une : la tribu Chiguru. Elle est dirigée par Eita, un chef vieux dont la fille est belle et a la main convoitée par plusieurs personnes. Il y a peu, on m'a confié comme mission la capture de sa fille, Birei, qui est en prison. Elle bénéficie d'un excellent traitement et ressortira sans séquelle physique. Mais comme son père l'a perdue, j'imagine qu'il commence aussi à perdre du pouvoir ou alors qu'il a perdu la raison. Il faudra jouer finement, par contre, mais nous avons un otage. En revanche, on ne pourra pas simplement lui rendre Birei, il faudra aussi lui permettre de faciliter son mariage et lui offrir une contrepartie financière. Ou alors nous commençons par pacifier les autres tribus et Eita n'aura que l'embarras du choix pour marier sa fille. Par contre, convaincre les autres tribus ne sera pas facile non plus.
Denya avoue son scepticisme à propos d'une présence Kaigan si près de Suna. Evidemment, je n'imagine pas tout le clan passer au nez et à la barbe du village caché du vent, non, j'imaginais plutôt quelques membres en balade pour d'autres raisons. Il ne faut pas oublier que le clan Kaigan n'est pas une entité unie qui se déplace de façon groupée ; certains refusent le banditisme et vivent en nomades sans chercher les problèmes. Tout comme il n'y a ni marqué Sahara ou Busujima sur nos fronts, il n'y a pas Kaigan inscrit au rouge sur tout les claniques du groupe en question. Passer sous le guetteur est bien plus simple qu'on ne peut le penser ; c'est juste une question de chance et de savoir-faire. Je pense d'ailleurs que nous sommes relativement bien placés pour le dire vu nos différentes professions. Pour ce qui est des clans, il est vrai qu'un texte de loi pourrait être utile ; réunir les petites bandes en faisant proclamer des mesures est la solution la plus économique, et permettrait de garder un point de pression constant sur les différentes têtes du désert. Dans des négociations, c'est celui qui a le plus à perdre qui est en position de faiblesse, et c'est exactement ce dont nous avons besoin pour asseoir l'influence de Suna sur les autres factions de la région. Pour les forces majeures, il va en effet falloir faire du cas par cas. Denya mentionne d'ailleurs le kidnapping de la fille Eita, aux dernières nouvelles les sections d'éclaireurs étaient déçues de ne pas avoir obtenu la mission, mais... A la longue je ne sais pas si ça sera un bon point ou pas ; c'est une fille, et même si c'est la fille d'un chef, Birei reste une femme. Le désert ayant une culture assez machiste sur les bords, j'ai du mal à voir la pression que nous pourrions dégagé de cet enlèvement.
-Je peux m'en charger pour ce qui est des réseaux de grottes et de tunnels montagnards. Juste le temps de préparer mon paquetage et je serai sur la route. Toutefois, obtenir des faveurs chez des intermédiaires et des réseaux d'espions pourrait aussi être utile ; pour citer un stratège, les coïncidences sont des mouvements du destin que l'on ne comprend pas. Plus nous aurons de renseignements, plus nous pourrons comprendre ce qui se passe exactement dans le désert. C'est d'ailleurs quelque chose qui m'inquiète à propos de la fille que tu as... Extrait sans son consentement ; sauf si le mariage est matrilinéaire, l'unique point de pression que nous pourrions obtenir est la coopération de son père. Mais c'est déjà un bon début. Après, il faut aussi que les tribus du déserts craignent Suna, sinon elles essaieront de ne prendre de haut durant les négociations ; faisons un exemple des Chiguru. Non pas en assassinant leur fille ou autre, juste en rendant publique le fait que nous ayons enlevé la fille du chef, puis que nous l'avons restitué. Ce serait une démonstration de force qui rappellerait aux autres clans des sables que Suna n'est pas un facteur que l'on peut négliger lorsqu'elles planifient leur prochain mouvement. Ensuite, comme tu le suggérais faire passer une loi permettrait de grignoter les tribus les plus faibles et d'assimiler progressivement des clans de plus en plus gros. Le reste devrait suivre naturellement si on sait alterner à la bonne cadence entre le bâton et la carotte.
Je consulte la carte de la côte d'Omui, songeant à une autre façon de faire.
-Un autre plan, plus politiquement correct, pourrait être de faire comme tu l'as suggéré, et s'approprier en vitesse la côte pour sécuriser l'approvisionnement en poisson. Qui est à la base du régime alimentaire de beaucoup de gens ; ensuite le levier de la faim devrait être suffisamment effrayant ou alléchant pour rallier beaucoup de gens à notre cause. Offrir la possibilité aux tribus d'avoir un toit et l'estomac plein, si elle n'attire pas les chefs, ralliera bien des gens à notre cause. J'observe les montagnes sur la carte, il reste toujours l'autre gros morceau ; les Kaigans. Tu penses sincèrement qu'il y aurait un moyen quelconque de rallier les Kaigans à Suna plutôt que de les exterminer ; j'ai passé des années à faire de la contre insurrection dans ces grottes, c'est un coup à dilapider bêtement les réserves militaires de Suna, sans même être certains que cela marche.
Sahara Denya
Suna no Jonin
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Quoi ? Rallier les Kaigan ? Quand je pense que des gens critiquent mes blagues, tu m'en fais une nouvelle qui me laisse pantoise. Tu es conscient qu'on parle de notre pire ennemi actuel ? Je sais que Suna a aussi une haine viscérale envers Konoha et que l'Empire Tetsu fait bien plus que nus contrarier avec sa superbe réputation qui ternit l'image du monde ninja, mais les Kaigan, c'est la pire engeance du désert. D'ailleurs, si on conquiert un jour le désert, je serai d'avis de nous lancer à la conquête de l'Empire, ça calmerait ces seigneurs et ces daimyo qui ne nous font pas confiance, tant qu'à planifier l'avenir. Tiens, le Pays du vent n'est pas uni et est-ce que nous savons pourquoi ? Certes, les tribus nomades veulent garder leur indépendance, mais... Mais je m'égare et on ne va pas s'y retrouver si je pars dans tous les sens.
Je me pencha sur le plan. Je ne cessais de penser que les zones en rouge étaient trop avancées chez nous, mais je n'avais aucune idée précise de l'endroit où une armée pouvait se terrer. Je n'étais que peu sortie de l'enceinte-même de notre magnifique village durant toutes ces années, pas même pour le festival d'Ombre et lumière qui approchait. Par chance, cette année, j'allais rejoindre le haut-conseiller afin de l'escorter sur le chemin du retour. Le haut-conseiller, en voici un qui avait perdu un être proche et dont je m'étais rapprochée pour cette raison, à l'inverse de Takeshi, avec qui j'avais déjà une relation tendue auparavant, relation qui ne s'était guère améliorée par ma propre faute. Une erreur que je tentais lentement de rattraper. Jamais je n'avais auparavant chanté de la sorte en sa présence, mais voilà que j'avais fait part de mon délire sans retenue aucune.
Oublie cette idée. Il y a des Kaigan pacifiques, je pense, mais les membres les plus notables sont surement les plus virulents. Suna peut rallier quelques membres, peut-être, j'imagine qu'on peut trouver des membres récalcitrants, mais j'ai l'impression qu'il sont soudés. En plus, les Serika et eux se détestent, les Shirogane aussi, donc les épargner sera mission impossible. Au mieux, nous sauverons quelques familles, mais les possibilités sont très limitées. De plus, ce n'est pas la peine d'en parler, le kazekage a surement déjà des plans les concernant et je ne pense pas que nous lui ferons changer d'avis d'un claquement de doigts.
Sur ce, je sortis de son sac une madeleine dans laquelle je mordis. Ah, qu'elle était bonne, je ne m'étais pas trompée en adaptant la recette. Cette farine était une merveille, il nous en fallait plus. Je rêvais de pouvoir cuisiner de l'onctueux plus souvent et l'agriculture de Suna ne me donnait pas tort, une région proche des eaux ne pouvait que nous assurer plus de prospérité. Cependant, même si mon collègue et moi étions d'accord sur ce point, quelque chose me chiffonnait dans son discours. Côte d'Omui, ô toi notre objectif ! Certes, oui, je ne pouvais qu'en convenir, mais il semblait que nous n'allions pas tus les deux dans le même sens.
Je ne propose pas une prise rapide de la côte, car à terme, Suna va la prendre. Par contre, justement, il faut qu'on dise à Akihiko si nous pouvons ou pas envoyer notre armée là-bas maintenant. Si nous ne risquons rien à lancer une invasion et utiliser la force. Si justement nous ne risquons pas un soulèvement des Kaigan ou des tribus. Mais ça, de toute manière, nous ne le saurons pas en restant ici. Il faut aller voir sur place et c'est bien ce qu'on a prévu une fois que la tempête sera finie. Par contre, on peut commencer par les tribus.
Je tirai le plan de notre désert vers moi et commençai à le colorer. J'utilisai le rouge pour les grosses tribus dont nous savions clairement qu'elles étaient là et le noir pour des tribus plus petites. je m'appliquai afin de proposer une délimitation du territoire parcouru par leurs chameaux au sein du Pays du vent. Je me limitai aux informations connues à coup sûr.
Je bouchai les stylos et remis la carte entre Takeshi et moi:
Autour de l'oasis Umore, tu dois savoir qu'il y a des chefs de tribus qui commencent à se réunir. C'est trop dangereux par là-bas, par contre un peu plus au sud, il y a une plus petite tribu. On pourrait aller l'espionner pour savoir comment avance le projet d'alliance entre les trois rois et s'ils projettent de s'en prendre à Suna ou à Nami-Namida ????. À l'ouest, plus proche de Suna, il y a la tribu Chiguru. Elle est peut-être affaiblie, mais nous l'ignorons, nous pouvons tenter de nous y introduire. J'avais réussi sans trop de difficulté. Toi qui es éclaireur, tu devrais pouvoir connaitre l'état actuel d'Eita et de ses hommes. J'aime ton idée de libérer Birei et de le faire savoir.
Je ralentis alors mon débit de parole brusquement.
J'aime bien...
Le pays du vent était la nation que je chérissais, ma terre natale. J'avais foulé son sable dès mes premiers pas et arpenté son climat lourd et mortel. Suna m'avait sauvée et avait garanti ma survie. C'était grâce à mon beau village, que je chérissait tout autant que mon pays, que j'étais en sécurité et pouvais mener une vie heureuse, loin des soucis dans lesquels ma jeunesse avait été baignée. Le village caché du sable m'avait sauvé du mirage de la mort et apporté la salvation dans ces étendues. Suna, village ninja, je te devais tant. Songeant à cela, je me tenais figée, mains sur la table, doigts écartés. Toute difficile qu'elle eût été, mon enfance était un bon souvenir dont la pensée me faisait trembler et des larmes perlèrent, venant mouiller la table. Ce désert dur était mon pays et je souhaitais qu'il fût la nation de toute personne y résidant, sous la domination du sable, cette entité garante de la cohésion nationale. J'avais l'impression que nous approchions doucement mais surement du but, que la volonté du vent allait rayonner bientôt. Mais je me ressaisis et alors que je m'apprêtais à reprendre le parole, je me figeai à nouveau durant deux secondes et tendis l'oreille. J'eus un gros doute qui me réjouit alors, mais pour m'assurer que j'avais raison, je me rendis à la fenêtre et l'ouvris. Je croyais bien avoir raison. Un bond et j'étais dehors et l'ambiance que me rapportaient les ondes semblait aller en mon sens. Je bondis alors de toit en toit, sans me soucier de mon collègue. S'il le voulait, il n'avait qu'à me suivre. Le souffle était calme, point de grosse bourrasque. Je sautai vers l'une des portes de Suna afin de voir cela de mes propres yeux, mais je ne me trompais pas. Auquel cas contraire, elle eût été audible. Vint l'ascension des hauts murs du village, en hauteur. Elle avait été rude, oui. À l'entrée, je me posai aux côtés des gardiens qui fixaient l'horizon. L'un d'un avait un sourire en coin, mais tous manifestaient un soulagement clair. Ce n'était pas Kodomo, non, mais presque. Elle eût sans doute été tout aussi mortelle.
On va pouvoir partir. Il semblerait que la tempête soit finie.
Je rejoins Denya assez vite, comprenant que l'heure n'est plus à dialoguer autour d'une carte mais à partir en reconnaissance, je la poursuis sans me presser, n'étant pas d'humeur aussi spontanée qu'elle. Une autre raison de ne pas me presser même si je pourrais faire usage de ma vitesse à pleine puissance est aussi que je ne suis pas échauffé, et que je n'ai pas envie de me faire un claquage sous prétexte qu'il faut aller vite. C'est con, mais être ninja ne nous dispense pas de faire attention, enfin, ça c'est l'excuse que je lui sortirai si elle me reproche de ne pas être assez réactif, en réalité je ne comprends pas cette notion d'échauffement. Quelqu'un ici a déjà vu un loup faire ses étirements avant de courser une biche? Moi non, quand j'invoque Iguane pour mettre la figure de quelqu'un en lambeau il ne prend pas le temps de faire des assouplissements et encore moins de faire un exercice ou deux pour se mettre en congestion. Après, je peux comprendre tant d'empressement, mais bon. Ca se voit qu'elle n'est pas éclaireuse Denya. Parce que c'est très romantique de se dire qu'on est payé à se balader dans le désert et consigner ce qu'on a vu dans le rapport, c'est aussi se cacher comme une victime dans le sable parce qu'on est seul et qu'il y a une patrouille Kaigan qui traverse notre secteur, ne rien faire quand on est témoins de crimes horribles parce que la mission est de faire un compte rendu pour le raid d'assaut qui viendra dans cinq heures... Quelques uns me diront que c'est encore assez spectaculaire et riche en action quelque part. Puis il y a aussi les missions de surveillance, quand on est doué pour ne pas se faire voir en déplacement, on est aussi doué pour ne pas se faire voir au repos non? Evidemment, quand il faut espionner quelqu'un pendant cinq jours c'est nous qui sommes appelés, pour faire quoi? Creuser un trou, se cacher dedans avec une plaque de camouflage sur le sommet du crâne et espionner. Evidemment on ne peut sortir de ce putain de trou qu'à la nuit tombée pour se dégourdir les jambes et se soulager. On apprend à dormir dans toutes les positions possibles et imaginables aussi.
-Partons à l'aventure pour Suna alors. Prochaine destination chef? Je n'ai pas envie de jouer le chef d'équipe pour l'instant, et Denya semble beaucoup plus motivée que moi. Alors autant voir la suite des événements. L'oasis d'Umore est relativement sûre pour des rangs B et plus, les trois tributs y rôdent mais elles ne sont pas assez téméraires pour nous tenir tête militairement parlant. Surtout que l'alliance est fragile et que les choses doivent aller lentement pour eux, sans non plus les provoquer je pense que nous pourrons nous approcher d'assez près pour prendre la température. Qu'importe, il faut être attentif à la suite ; ils seraient bien foutus de nous attaquer pour un rien ces cons.
Sahara Denya
Suna no Jonin
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Est ? Ouest ? Où allions-nous partir ? Mon collègue shinobi avait-il une préférence quant à notre destination ? Espion, il connaissait bien les choses de l'observation et de l'exploration, quand mien même je n'étais pas étrangère à cela. Discret à souhait, utilisateur d'un ninjutsu à la portée de tous, ce ninja accompli tardait. Je voulais véritablement savoir ce que notre discussion lui avait inspiré et comment il pensait aborder la suite des opérations, car maintenant, tout était paisible devant les murs. Finie la folie météorologique, voici le retour de la tranquillité. Les crotales devaient sortir de terre, les fennecs pointer leur museau hors des terriers et des gerbilles n'allaient sans doute pas tarder à de nouveau gambader.
Ça a beau être habituel, ça me flanque une claque à chaque fois.
Shina balayait le paysage du regard tandis que le grand Burashi clignait régulièrement des yeux, des yeux qui tremblaient et la fascination que je devinais était générale. Là où, il y avait un instant, les murs du village étaient fracassés et où la menace de l'extérieur présentait un danger bien plus grand que n'importe quelle guerre, un désastre qui ravageait tout sur son passage sans distinction, capable de décimer des populations entières en quelques minutes, à cet endroit même : le calme plat. On y voyait. On s'entendait, partout. Plus besoin de se couvrir le visage. Le décor avait certes changé, certaines dunes avaient grandi et l'on pouvait noter la curieuse apparition d'une nouvelle barkhane. Par dessus tout, nous avions le loisir d'apprécier le spectacle. Une poésie morne à la suite d'une symphonie apocalyptique. Et l'astre du jour rappela sa présence et sa force. L'épée de damoclès du temps reprenait le pas sur la tourmente et bon sang, que c'était rassurant ! Loin de moi l'idée d'apprécier et vanter les bienfaits de l'aridité, mais même si je n'aimais pas le climat de mon pays, ça non, j'avais pris l'habitude de vivre avec lui. La retombée du souffle laissait le champ libre aux départs qui reprenaient. Des shinobi quittaient à présent Suna. Quid de Takeshi et moi ? Kaigan ou tribus ? Ces saletés qui se terraient, selon lui, dans les montagnes ou les insoumis du désert ?
À penser, j'avais laissé au médecin le temps de me rejoindre et il voulait que je décidasse où partir. Je réfléchis encore deux minutes sans piper mot, bras droite tendu vers lui, main droite écartée lui faisant signe d'être à l'arrêt, me grattant le cuir chevelu de l'autre main, pupilles pointant vers le ciel.
À l'est. Le tribus sont les plus urgentes à surveiller, elles peuvent se réunir plus rapidement que les Kaigan, qui sont plus éloignées de leur chef de clan.
Je voulais prendre mon harmonica, mais pour une telle aventure, j'allais réprimer mes ardeurs.
Prépare tes affaires. Rendez-vous ici dans une demie-heure.
Surveiller les tribus de l'Est? Un choix acceptable, de toute façon je lui ai laissé le choix je n'ai pas à émettre de commentaires dessus vu que j'ai refusé cette responsabilité.
-On se revoit vite. Je disparais en vitesse.
Une demi heure c'est peu pour préparer un paquetage ; je file chez moi, récupère une cape plus adaptée au désert et aux tempêtes de poussière, attrape mon sac et bourre le minimum vital pour survivre dans le désert. De l'eau, quelques rations, de quoi prendre note et quelques compresses. Ça semble idiot, mais on est jamais à l'abri des blessures, dans le désert ça pardonne beaucoup moins que dans d'autres environnements ; ce que j'ai sur le dos est probablement la seule chose que j'aurais pour me dépêtrer des ennuis. Alors je tiens à être paré, sans être trop lourd non plus d'ailleurs. Mais au fil du temps et des années, j'ai très vite appris à savoir ce qui était utile en expédition et ce qui ne l'était pas, le matériel de navigation dans le désert est indispensable. Une boussole vaut de l'or pour s'orienter dans les steppes sablonneuses du pays du vent. Une fois mon barda prêt, je reviens au point de rendez-vous un peu en avance et attend Denya avant de lui demander une dernière chose.
-Je connais bien l'Est ; soit on passe par les chemins des caravanes et on tombe directement sur leur oasis, soit on peut contourner par les hauteurs rocheuses ; c'est un peu plus long mais on ne risque pas de tomber sur des gens et nous aurons un beau panorama sur leur campement. A toi de voir ce que tu veux récolter comme infos Denya/
Sahara Denya
Suna no Jonin
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La destination était toute trouvée. Le plus dur restait à faire : l'expédition en elle-même. C'était un beau voyage qui s'annonçait. J'allais peut-être apprendre à mieux apprécier ce médecin dont l'existence avait longtemps tendu à m'être insupportable, comme s'il ne méritait pas la vie. Certes, il ne la méritait pas, comme chacun, car qui pouvait prétendre à une récompense avant de venir au monde ? Personne, la naissance était un cadeau. Tout comme le sacrifice était un cadeau et une femme avait offert la sienne pour sauver le médecin. J'avais pleuré le décès de mon amie mais aussi haï celui en qui elle avait transféré ses forces pour qu'il survécût, qu'il revînt mais sans elle. Que je l'avais haï. Et maintenant encore, je ne l'appréciais pas. Je reconnaissais ses qualités, il m'avait entrainée et disposait d'excellentes compétences, chaque fois que je me rappelais ce qui avait été nécessaire à sa présence à Suna durant cette décennie m'était désagréable. J'avais beau tourner la chose dans mon esprit, la même réflexion venait, il ne méritait pas mon dégout. Il avait fait montre d'une grande générosité en m'enseignant le clonage, mais je fais preuve d'une mauvaise foi folle que j'espérais combattre en étant à ses côtés. Je ne pouvais oublier la mort de Saeko mais je voulais m'y habituer. Faire une vrai deuil.
Je revins et écrivis un petit mot à Shinsei. Akihiko avait trouvé quelqu'un pour prendre soin de lui en mon absence. C'était généreux de sa part et je n'avais donc pas à me faire de soucis pour mon pupille, je le savais entre de bonnes mains désormais. Cependant, poser quelques phrases sur le papier pour lui dire que je l'aimais ne pouvait pas lui faire de mal.
Il était temps de penser à faire mes bagages. Pour commencer, j'allais mettre ma cape et me munir d'un foulard avec capuche pour prévenir une levée du vent. Dans notre pays, c'était à prévoir et si la tempête n'était pas meurtrière, les habits pouvaient sauver la vie. Bien sûr, si Kodomo, le désastre des sables, venait à balayer la région, nous étions fichus, mais j'étais confiante. Et puis, j'étais envoyée par le haut-conseiller qui ne me demandait pas mon avis, c'était un ordre auquel j'allais obéir, telle était ma tâche de kunoichi. De quoi manger et boire, évidemment, puis la carte, mais aussi une carte plus détaillée de l'est car Takeshi était peut-être espion, nous pouvions tout de même nous perdre. Une boussole, bien entendu, puis des couvertures pour la nuit. Un bol pour recueillir l'eau des cactus, que mon collègue pouvait ouvrir au moyen de scalpels de chakra. Je ne pensais pas que j'allais songer à un tel usage pour cette technique un jour, mais qui pouvait s'attendre à une telle dépense aussi futile ? Enfin, non, notre médecin avait des kunai, aucun souci à se faire. Point d'explosifs cette fois, c'était une mission discrète, aussi laissais-je à la maison toute bombe, bien cachée afin que personne n'y touchât. Puis je reposai la boussole, car mon espion de collègue devait bien en avoir pris une. Puis je la remis dans mes affaires, elle pouvait servir, Takeshi allait peut-être oublier la sienne.
J'étais prête et courus au lieu de rendez-vous pour être à l'heure. Enfin, j'avais le temps. Le médecin avait aussi eu le temps car il était déjà là.
Je connais bien l'Est ; soit on passe par les chemins des caravanes et on tombe directement sur leur oasis, soit on peut contourner par les hauteurs rocheuses ; c'est un peu plus long mais on ne risque pas de tomber sur des gens et nous aurons un beau panorama sur leur campement. A toi de voir ce que tu veux récolter comme infos, Denya.
J'approuvai de la tête et l'aventure nous ouvrait les bras. ! Nous allions nous jeter à corps perdu dans une folle épopée au service de notre village, dans un décor immense vers des tribus hostiles ! Nous allions être les éléments d'une fresque qui allait marquer les esprits !
Busujima Takeshi et Sahara Denya.
Une femme en bandana était apparue qui portait la veste renforcée locale.
Le haut-conseiller fait annuler votre mission et vous demande à son bureau dans vingt-cinq minutes pour Busujima Takeshi, dans trente pour Sahara Denya..
Puis elle disparut comme elle était venue, nous laissant là, comme des sots, affaires désormais inutiles. Je râlai intérieurement, pris l'air ennuyé et regardai le blond.
Bon. On remet l'aventure à plus tard. Dommage.
Comme il était démoralisant de s'investir pour devoir cesser net son activité et passer à autre chose. Gonflant les joue, je soufflai, puis soufflai encore.
Par contre, on peut toujours passer du temps ensemble. Vu que j'arrive à t'apprécier comme professeur, j'aimerais apprendre de toi ce que tu sais. Parce que s'il y a bien un domaine dans lequel tu es excellent, c'est le ninjutsu. Le ninjutsu médical, mais aussi le ninjutsu ordinaire, le ninpo, ça fait de toi un allié précieux et je reconnais que comme ninja, tu es excellent. Est-ce que tu accepterais de m'enseigner le Dai Henge, s'il te plait ? Je sais que c'est un truc qui me manque et qui peut être bien pratique. Et tu l'as, je crois. Non ?
Denya met un certains temps à arriver, ce que je trouve un peu étrange tant c'est elle qui avait suggéré l'idée de partir en mission de reconnaissance. Je ne dis rien toutefois et me contente d'approuver le top départ d'un signe de tête. Enfin, ça, c'était avant qu'un messager de l'administration ne vienne nous quérir, crevé par l'effort, pour nous informer que nous étions attendu chez le haut conseiller dans la demi heure. Ce qui, à vrai dire est assez compréhensible ; partir en mission comme ça à l'arrache c'était un peu à coup à crever dans le désert comme des cons. Très probablement pour ça que je fus aussi facile à convaincre.
-Minute papillon.
Dans vingt-cinq minutes? AAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH. Est en train de hurler Iguane en moi. A raison, c'est quand même très peu de temps pour me préparer putain ; je suis censé défaire mon paquetage, changé de tenue pour être clean et avoir l'uniforme parfaitement réglementaire et les grolles cirées et reluisantes dans moins d'une demi-heure. Sans compter que je dois mettre le bon uniforme et pas simplement le poncho léger des éclaireurs sous des fringues militaires. J'enfouis mon visage entre mes mains avant que Denya ne me suggère de lui apprendre la métamorphose avancée, je secoue la tête, sceptique.
-Plus tard Denya, je vais avoir à peine le temps de me préparer et de me présenter là. On fera ça un autre jour. Conscient que les rapports sont quand même assez nébuleux entre nous, je lui claque l'habituel salut militaire avant de m'évaporer d'un shunshin. A un autre jour, brigadier.
Le temps de me changer et de débouler chez le haut conseiller de façon propre, vingt minutes ne seront pas de trop.
Sahara Denya
Suna no Jonin
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Je vis alors l'éclaireur s'éloigner et me retrouvai seule face au silence intérieur et aux senteurs du désert. Seule à me faire caresser es joues par le vent, élément de notre nation. Puis je réalisai moi aussi qu'il ne me restait que peu de temps. Dans trente minutes ! Un peu plus et nous devions compter une part du chemin de retour dans le court délai imparti. Dans trente minutes ! Je n'allais pas me présenter dans ma tenue actuelle, non, je devais me changer. Sans faire un brin de toilette ? Hors de question, je m'étais vêtue pour partir dans le désert et avais déjà, ne fût-ce qu'un peu, sué. Non, je voulais être fraiche devant la hiérarchie. Pimpante, même. J'allais me couvrir de mes plus beaux apparents et me montrer étincelante devant le gratin du village, quitte à laisser qui que ce fût bouche bée, capable de n'articuler qu'une voyelle. Sérieusement, j'étais contente d'avoir fait le point avec Takeshi sur la situation, mais j'étais déçue. Ce devait être l'occasion de mieux apprécier l'homme, de faire l'impasse sur les événements antérieurs, de mieux connaitre Iguane car quand bien même je savais comment il avait été créé, je n'avais jamais pris le temps de mieux le considérer. Il m'avait servi d'entraineur, fait suer de douleur, fait ressentir une morsure de mes tripes, mais rien sur le long terme. Busujima Takeshi, j'avais l'occasion de le côtoyer et d'enfin briser la barrière mentale qui faisait que je ne le voyais que dans le cadre d'entrainements, occasion qui s'envolait. J'allais devoir faire ce chemin moi-même. Au lieu d'attendre l'invitation, passivement, au lieu de patienter, de vouloir profiter du moment opportun, j'allais devoir faire le pas et commencer par demander pardon et ça me tétanisais. Un frisson me parcourut à cette simple idée. J'allais de voir avouer mon tort. Une erreur que d'avoir déversé de la colère sur un concitoyen si injustement. Je n'étais pas encore prête.