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La guerre sans haine [PV Akihiko]

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Les enragés volontaires.
C'est comme ça qu'ils ont surnommé ceux qui partaient en mission de leur propre chef, se portant prêts à partir au devant de l'action pour ramener à eux le combat plutôt que sur les défenseurs. Si j'ai apporté mon soutient pour colmater quelques brèches, je guette anxieusement la prochaine escarmouche. Le front est fixe mais les unités se relaient pour tenir le choc, les portes et couloirs sont surnommés des entonnoirs de la mort pour une raison très simple ; une poignée d'hommes peuvent retenir une armée indéfiniment. Tassée à l'abri de la pluie, assise à côté d'un feu fébrile, mais suffisamment imposant pour réchauffer les carcasses amaigries et fatiguées de ninjas en pause, j'écris mes mémoires, alors qu'à l'extérieur l'orage fouette le dos de tout ceux qui se traînent à combattre ou à se terrer à l'écart. En allant à Baransu pour flâner, je n'imaginais pas que la situation dégénère autant, laissant alors dans le doute mon mari et ma fille sur mon devenir, s'ils ont eu vent que l'Empire ait attaqué la ville commerciale bien évidemment.
Assise par terre, délestée de mes bandoulières de shurikens et des bandes de tissus qui couvrent traditionnellement mon visage lors des combats, j'écris mes mémoires. Malgré la violence des combats à côté, je couche sur papier à l'aide d'un vieux pinceau qui a survécu à tout ça et d'une encre noire encore d'usage mes pensées. Parfois il faut savoir faire abstraction du monde autour de soi, et c'est au premier étage d'un bâtiment abandonné car juger trop près des murailles que j'ai jeté mon dévolu, un trou dans le mur permet de distinguer l'extérieur, voire même de s'y faufiler pour peu que l'on soit svelte.
La porte coulisse en silence.

-Votre excellence. Je courbe un peu plus le dos en fermant les yeux avant de me remettre à la tâche.

Une explosion à l'extérieur fait trembler la terre, arrachant au plafond quelques morceaux de plâtre qui s'écrasent au sol, le mobilier est encore en bon état, aussi j'enlève d'un revers de manche la poussière qui vient de tomber sur la table me servant d'écritoire. C'est à la lueur d'une orbe de chakra jaune que je m'éclaire, alors que le soleil perce difficilement à travers les nuages noirs à l'extérieur. L'endroit aurait presque été épargné si seulement les fenêtres n'avaient pas éclatés.

-J'écris mes mémoires, ma fille appréciera certainement cette intention, si un jour elle décide d'en apprendre plus sur moi que ce que je n'ai voulu lui dire, elle sera certainement heureuse que je lui laisse ceci. Il y a une traînée de chakra dans l'encre, même aveugle je lui devine une certaine sensibilité pour percevoir le chakra, et surtout sa forme. Ironique, la cécité incapable d'anéantir la capacité de lire d'une enfant, tout cela car elle a hérité d'un don de son père. Etant une femme d'honneur, je vous laisse recoller le dernier morceau du puzzle de ma vie, celui qui confirme sans aucun doute, chaque zone d'ombre qui aurait pu nimbé mon existence présente. Je m'interromps dans mon écriture, et papillonne des yeux un instant, détournant le regard vers la fenêtre, à l'opposée de la porte. Je ne veux pas qu'elle pense que je l'ai abandonné, encore moins parce quelle est aveugle. Je me retourne vers le haut conseiller. J'imagine que c'est cette même instabilité d'émotions, inhérente à beaucoup de femmes qui vous pousse à rejeter Hakaze pour ce qu'elle est. A raison. Le ton n'est pas accusateur.

Ni même condescendant, ou compassionnel et certainement pas approbateur, juste, froid. Un constat lucide que je partage. Avec un brin de mélancolie, notre heure est peut-être proche après tout.
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Nobushi & Akihiko


Ces derniers temps avaient été durs, très durs. Au début, tout un chacun semblait être excité, impatient de participer au fameux festival de Baransu, celui d’Ombre et de Lumière qui se déroulait une fois l’an. Comme à son accoutumée, ce dernier accueillait en son sein bon nombre de personnages. Qu ’ils fussent Genin ou Jûnin, espion ou grand politicien… Quiconque avait franchi ces grandes portes calfeutrées pouvait se sentir fier et honoré de faire partie intégrante du spectacle proposé. D’illustres personnes étaient également présentes. Des Kage, des grands pontes, des intendants…
En parlant de cela, celui de Suna s’était d’abord retrouvé seul, après avoir mené sa propre délégation dans leur au berge, taverne ? Profitant d’un tel moment, il s’était décidé à arpenter les rues intérieures puis s’était mis à crapahuter à travers les différentes jonctions du grand bazar qui faisait la renommée de cette cité. A force d’efforts, la soif et l’envie de se reposer s’étaient manifestées, aussi voulut-il se satisfaire lui-même et s’était rendu dans un bar.

A cet instant précis, il avait retrouvé une tête qu’il ne pensait pas forcément revoir en pareils lieux. Miyamoto Akrillo. Le hasard faisait bien les choses. Malheureusement, ce dernier étant issu d’une caste de bretteurs aux penchants prononcés pour l’art occulte de leurs confrères les Samouraï, autant dire qu’il ne passait pas forcément inaperçu. De bonne éducation et de bonnes mœurs, il n’allait certainement pas leur chercher des noises. En revanche, le contraire était loin d’être rose ou blanc. Provoqué, il s’était levé et, d’un calme olympien, avait répondu aux railleries dispensées par ce lourdaud, avant de quitter la salle en incitant Akihiko à le suivre. Ce dernier n’ayant pas été satisfait de ce qu’il venait de se passer, proposa que leur escapade touristique se terminât dans un autre bar. Son binôme acquiesça et ce fût à ce moment que le climat du changea du tout au tout.
Quand bien même la pluie qui tombait peu à peu n’était pas des plus agréables, elle n’était pas censée être annonciatrice de quelque funeste destin qui fût. Hélas, si. Des cris, des pleurs. Des flammes. Des sifflements métalliques. La cité était assiégée… Par Tetsu, ni plus ni moins. Après des années de sommeil, voilà que le volcan du Fer s’était réveillé…  

La mort ne cessait d’être présente autour du blond. Du sang, de la pourriture, des larmes… Ne connaissait-il que cela, finalement ? D’abord ses « copains » de cellule, alors qu’il n’avait que six ans. Puis son premier meurtre… Ses premières missions… Ses premiers assassinats politiques, prolifiques. Et enfin, le pire de tous… Aika. Fuwa Aika. Celle à qui il était fiancé en toute discrétion, l’unique Kunoichi pour laquelle il pouvait prétendre n’avoir d’yeux. Celle qui le forçait à toujours aller de l’avant, à toujours se battre, se donner à fond. Celle qui, indirectement, l’avait propulsé au plus haut de la hiérarchie de Suna. Celle pour qui son coeur palpitait, celle pour qui il vivait… Celle pour qui il continuerait de vivre, quand bien même cette même vie n’avait plus aucune saveur, plus aucun goût. Au final, la mort ne l’effrayait plus ; il la considérait comme une vieille amie.  Encapuchonnée, drapée de ses guenilles sombres et de fortune, l’Ombre pestilentielle semblait veiller sur lui, s’abattant sur quiconque s’approchait de lui ou souhaitait plus que passer du temps avec lui. Un fardeau aussi lourd que transcendant à porter…

Pourrait-il s’en remettre un jour ? Habitué, certes, mais roué ? Rôdé ? Dépendant ? Cela pouvait se défendre, encore fallait-il pouvoir le prouver. Du haut de sa tour et de ses bureaux, lui-même avait un pouvoir similaire. Remplaçant de son cher Kazekage, il était le seul et unique arbitre au sein de cette nation ; les droits absolus ainsi conférés, il pouvait très bien organiser une exécution en place publique, sans sommation, si cela lui plaisait, si cela pouvait le divertir. Bien sûr, Akihiko n’était pas un monstre. Bien loin de là. D’apparence, il pouvait paraître condescendant, abrupte, vile, manipulateur, calculateur, sombre cruel. Mais cela n’était qu’un masque, un masque qu’il se refusait d’enlever afin de ne trahir aucune de ses faiblesses, aucune de ces bagatelles propres à l’être humain. IL n’en avait cure de passer pour ce qu’il n’était pas. Au final, il s’en délectait. Il n’avait de cesse de se rire de l’opinion d’autrui et en était arrivé à un point où il s’adaptait à son audience, à son auditoire. Vocable, allure, niveau de langage, posture… Rien n’était laissé au hasard. Tout entrait en corrélation, tout convergeait vers la cible ainsi convoitée, dans le seul et unique but de servir ses intérêts. Non… Les intérêts de Suna, Mère et Sainte Patrie.
Dans l’absolu, la population n’était-elle pas faite pour être servile et asservie ? Sinon, à quoi bon pouvaient bien être utiles tous ces titres aussi honorifiques et flatteurs fussent-ils ? A quoi pouvait bien rimer un engagement, une implication politique ? A quoi pourrait bien servir tout ce par quoi il était passé et qu’est-ce qui pourrait au moins dégager l’odeur de sang qu’il traînait en permanence, cette même odeur qu’il ne pourrait jamais oublier ?

Finalement, l’onde bleutée des Dunes s’était joint – de gré ou de force, personne ne saurait le dire – à une escouade commanditée par Churitsu Sei, seigneur de la cite assiégée. Escouade destinée à… une infiltration. Hélas, le Kayaba était plutôt connu pour les attaques de zone, le spectacle, l’art… si tant pouvait être ainsi considéré. Sa réputation pouvait même le précéder. Il avait, à de bien nombreuses reprises, été interpellé pour savoir si « c’était bien lui le Shinobi qui avait détruit plusieurs centres de profits de Dame Okiko » dans les plaines fertiles… Le grand patron de ce fief, Gekitsu Kyôshi, avait même réussi à le retrouver alors qu’il se trouvait être aux abords du pays du Feu… Notoirement reconnu, c’était indéniable. Mais… Il savait se complaire dans tout ce cinéma et en tirait un profond avantage.
Une fois cette mission finalement terminée et entre deux interludes, avant de repartir au front tel l’enragé volontaire qu’il était, le Haut Conseiller avait décidé de s’octroyer une pause d’une nuit, si tant était qu’il pouvait y parvenir. Pour l’heure, la citadelle était bien protégée, les forces Shinobi et Samouraï ne faisant qu’un pour tenir tête à ces chiens du Fer. Son regard, à l’instar de son dévolu, se jeta sur un bâtiment abandonné, désaffecté car jugé « trop à proximité de l’ennemi ». Au moins, personne ne saurait venir quémander son aide et sa personne en pareils lieux.

Sensorialité active, il se concentra une fois qu’il eut mis un pied à l’intérieur. Quelle ne fut pas sa surprise de repérer le chakra d’une collègue, employée… Amie ? Sans réellement se presser mais sans se montrer lent ou paresseux non plus, le blond emprunta les escaliers d’une noirceur indéfinie et les gravit, un à un, le bois craquelant sous ses pas pourtant légers. Le couloir à l’intérieur duquel il venait d’entrer n’aurait su laisser plus d’un homme à la fois. C’était donc une très mauvaise idée, s’il lui fallait fuir in extremis. Au pire, il se jetterait par la fenêtre et userait de use, talent et autres stratagèmes pour atterrir en toute sécurité. Pour l’heure, là n’était pas la question.
A peine eût-il le temps de franchir le pas de cette pièce timidement éclairée que Kisho Nobushi, Kunoichi indépendante de l’Enclave, se courbait face à lui, fermant les yeux. Bien sûr, cela ne dura que peu de temps avant qu’une position normale, moins cérémoniale, ne fût reprise par cette dernière.

« Nobushi… Souffla Akihiko pour la saluer à son tour. Je ne pensais pas te trouver en ces lieux. »

Il voulut lui demander la raison de sa présence ici mais elle le devança. Puis, une explosion. Le sol se mit à trembler. Les fondations aussi. La guerre était réelle, cette fois, pas une simple escarmouche comme il avait u entendre parler par le passé… Ah, Aika, peut-être loupais-tu un truc, pensait-il. A vivre une idylle secrète, on en oubliait parfois des sentiments classiques et les réactions reptiliennes qui se devaient de les accompagner. Comment auraient-ils pu réagir mutuellement à l’idée de voir et l’un et l’autre risquer sa vie, se blesser ou peut-être même mourir pour un camp qui n’était pas réellement le leur ? Voilà qui risquait fortement de le questionner…
Ecrire les mémoires de sa personne… Voilà qui était loin d’être bête. Akihiko pourrait aussi le faire, mais… Pour qui ? Pourquoi ? Pour quoi, même ? Hakaze, probablement. Mais cela n’avait pas le même impact sur le Sunajin. Elle était importante pour lui, très importante, mais jamais elle ne pourrait remplacer Aika. Pas pour tout de suite, quand bien même il ignorait tout de ce que pouvait lui réserver le futur, l’avenir… Akihiko était un homme qui revenait de loin et dont un morceau de l’âme y était toujours ancré. Hanté par ce fragment, jamais il ne pourrait espérer vivre dans le présent et penser à l’avenir. Jamais.

« Tes mémoires pour ta fille… Un sourire lui fut arraché. Voilà une initiative ô combien louable, Nobushi. Il s’assit aux côtés de la jeune femme et sort son paquet de cigarettes. Il s’en alluma une et lui fit comprendre que si elle le souhaitait, elle n’avait qu’à se servir. Il faut croire qu’en de telles circonstances, nous sommes tous à mêmes de nous ouvrir au terme. Il tira sur dessus, le bout rouge de cette sucette brillant intensément dans la quasi pénombre offerte par cette pièce, si l’on exceptait les flammes au dehors. Ainsi voilà ce qu’il me manquait pour parfaire ce que je sais de toi. Kisho Nobushi, membre d’un clan à la neutralité sans faille, te voilà mariée et enfantée par un fils du Fer, un soldat de Tetsu… Bah, je ne vais pas te mentir, je me doutais au plus profond de mon être qu’une telle histoire devait sillonner ton parcours, même si je ne m’attendais pas à de telles révélations. Il s’arrêta et sortit une gourde ainsi que deux récipients. Il ouvrit cette dernière et déversa son contenu dans les deux soucoupes puis en offrit une à l’intéressée. Il ne s’agissait là que d’eau, mais c’était plus pour le geste que par la réelle nécessité de s’hydrater. Puis, pour répondre à Nobushi sans qu’elle ne put l’entendre : Je ne veux pas qu’elle croit que je ne penserai plus à elle, songea-t-il alors, le regard comme perdu dans ses pensées. Rejeter Hakaze pour ce qu’elle est… répéta-t-il dans un murmure. Il cligna des yeux et assimila l’information. Une femme ô combien aimante et protectrice, ô combien dévouée à son clan, sa patrie et ceux qu’elle aime… Un caractère un peu possessif, envahissant mais… Je pense que c’est ce qui peut faire son charme ; une femme forte et puissante, une coquille protégeant la sensibilité et la pureté. Il redressa son dos arque-bouté. Ce ne sont guère d’émotions plus instables que les miennes, Nobushi. Je ne la rejette pas. Cette histoire est complexe, tordue… En somme, je ne peux accepter ses sentiments. Du moins, mon esprit le peut, mais mon coeur en est incapable. Jamais il ne me viendrait à l’esprit de la blesser, aussi je m’efforce de la rendre heureuse à ma manière, quand bien même je ne sois à même de lui offrir ce qui lui importe tant. Non… Je ne peux définitivement l’accepter... »

(c) AMIANTE

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Il ne comprend pas.
En attrapant une cigarette, l'allumant d'un claquement de doigt je songe à tout ce que cela implique, de se marier. Je le laisse à ses pensées à voix haute, débattant sur le bon parti que ferait Hakaze la ou je pense le contraire, je tire sur la tige avant de songer à mes expériences passées. Observer les gens est une composant essentiel du cycle de l'apprentissage, au fil du temps on en parvient à déduire des choses, des schémas de penser, des faiblesses d'esprits, des comportements qui ne laissent envisager aucun doute sur la nature d'une personne. Mon regard fait un aller retour éclair entre le haut conseiller et mes mémoires, je pose mon pinceau avant d'étirer mon dos courbaturé par le fil des événements. J'ai vu Hakaze, une fois, j'y aie vu bien plus qu'un caractère légèrement possessif : plutôt un instinct territorial, à m'empêcher d'avoir toute embryon de discussion avec le haut-conseiller, son ambition amoureuse de toujours alors même que je n'étais pas à mon avantage et que je n'avais eu aucune parole déplacée à ce sujet. Parfois il faut savoir lâcher prise, et même si elle est protectrice et aimante, même si elle est dévouée à son clan, ce n'est pas tout pour faire une bonne épouse. Comment réagira-t-elle lorsqu'il devrait annoncer une décision pragmatique, dans la zone grise pour le bien de tous? Va-t-elle l'invectiver parce qu'il n'a pas fait le choix qui était moralement acceptable, le juger pour des actions qu'il était obliger d'entreprendre pour la sécurité du village? Les gens oublient qu'il faut parfois oublier certaines choses pour la pérennité d'une relation, faire l'impasse sur des actes.
Je ferme les yeux, prenant une longue inspiration avec la cigarette toujours entre les lèvres, l'arrière goût de tabac qui envahit le fond de ma gorge avant de réchauffer ma poitrine s'accentue un instant. Je souffle un nuage de fumée haut au dessus de nous. Amusant de voir à quel point une autre cause peut mener à la même conséquence.
Je pense que c’est ce qui peut faire son charme
Amusante manière de dire qu'elle n'est pas à son goût.

-Hakaze n'a jamais été dans vos priorités non? D'un point de vue purement sentimental. Je glisse un petit coup de coude à son excellence. D'ailleurs, ne vous jugez pas trop durement ; cela va faire trois ans que je viens vous faire des rapports réguliers sur l'Empire, que nous nous croisons à intervalle régulier pour le pire et le meilleur. Je n'ai jamais desceller une quelconque forme d'instabilité en vous ; ne confondez pas les réminiscences du passé et... La névrose? Non, le terme n'est pas assez diplomate. Les troubles de l'esprit. Je pense que sa fanatique n'a que lui comme raison de vivre, ça justifierait un tel acharnement à se le garder pour lui. Sans doutes que ses relations avec son clan ne sont pas aussi lisse qu'elle aimerait, et qu'elle doit être une kunoichi pathétique. Qu'est-ce qui me fait dire ça? Le fait qu'elle soit restée pantoise lors de l'escarmouche à l'oasis, il y a trois ans. Il y a eu quelqu'un d'autre, avant elle. Je constate.

Seule une autre femme pourrait broyer le cœur d'un homme à ce point, au grand regret de sa soupirante du clan Kusaribe. Je repense aux raisons qui m'ont poussé à prendre pour époux mon mari, je ne regrette rien, pas même la compétition futile entre moi et les autres épouses de samouraïs. Mais lui, malgré la très faible différence d'âge entre nous n'a toujours pas fondé un foyer, j'imagine que la blessure dans son cœur doit encore être très profonde pour... Justifier de tant traîner.
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Nobushi & Akihiko


Hakaze n’a jamais été dans vos priorités.
Cette phrase n’avait de cesse de résonner dans sa tête, dans son esprit. Cette idée d’un nouvel amour lacérait son âme en peine, son cœur meurtri, ses sentiments en lambeaux. Akihiko n’avait cessé de se remémorer Aika, de penser à elle, de l’aimer. Oui. Quand bien même celle-ci n’était malheureusement plus, le blond l’aimait toujours autant, à son plus grand désespoir. Il lui arrivait, parfois, de se dire qu’il souhaitait tourner la page, passer à une autre étape de sa vie. Une autre étape… Oui, il le voulait. Lui qui avait gravi tous les échelons, lui qui était à présent au sommet de l’échelle sociale, lui qui était probablement l’un des plus forts de sa patrie… Par Amaterasu, pourquoi paraissait-il si faible sentimentalement, émotionnellement ? Un génie incapable de faire preuve de quotient émotionnel ? Il n’y croyait pas.
En quoi croyait-il, de toute façon ? Plus en rien. Il ne croyait plus en ses pairs, ne croyait plus en la confiance qu’on pouvait prétendre avoir à son égard, ne croyait plus en l’amour, ne croyait plus en l’amitié… Mais surtout, il ne croyait plus en ses propres sentiments. Non content d’avoir perdu la seule à l’avoir jamais aimé, cette ineffable propension de toujours porter un masque et de vivre avec des filtres avait partiellement effacé ce qui pouvait faire de lui un être humain à part entière. Il n’avait absolument aucune idée pour changer cet aspect de lui, pour enfin pouvoir vivre normalement. Parfois il se surprenait à découvrir de nouvelles facettes, de « nouveaux sentiments » lorsqu’il se trouvait avec Hakaze ; il se sentait bien, en confiance et usait de beaucoup moins de filtres… Mais cela ne durait jamais longtemps et c’était sûrement ce qui le fracassait le plus intérieurement.

Ne pas se juger si durement semblait être la clé, à en croire Nobushi. Oui, cela faisait trois ans qu’ils se rencontraient régulièrement, qu’ils échangeait par courriers ou de vive voix… Mais justement. Cela ne faisait QUE trois ans qu’ils étaient en contact. Elle ne l’avait jamais connu auparavant – à leur plus grand bonheur, d’ailleurs – et, de fait, ne connaissait que le Haut-Conseiller imbu de sa personne, condescendant au possible et qui était capable de tout pour arriver à ses fins, aux fins de Suna. Calculateur, tout ce qu’il faisait ; la moindre parole échangée, le moindre geste effectué, le moindre plan en tête ; était destiné à une machinerie de bien plus grande ampleur. Il ne laissait rien au hasard. Du moins, CE MASQUE ne laissait rien au hasard, quand bien même s’agissait-il là du plus proche de la véritable psyché d’Akihiko.
Cet homme était fataliste au possible et la notion de destin était une pré-cursive de son existence même. L’essence de ce pourquoi il existait. Pour lui, chaque chose avait un but, une signification. Tout comme il agissait, rien n’était là au hasard. Ce fatalisme finirait par lui nuire, c’était indéniable, mais il en était pleinement conscient et n’en démordait pas pour autant. Si cela devait arriver, c’est que cela devait arriver.
Tout comme la mort d’Aika. Quand bien même cet événement l’avait détruit, avait désintégré la moindre once d’espoir qu’il pût porter, il s’était résigné et savait pertinemment que ce n’était là que le maillon d’une chaîne, le rouage d’un mécanisme au -delà des limites de l’entendement. Mais il n’était pas obscurci et ne se complaisait pas du tout dans l’ignorance. Homme de bonne caste et avare de connaissances, il ne pouvait s’arrêter sans avoir pu satisfaire cette appétence inhérente à sa personne. C’est pourquoi douze ans après ce matin fatidique, il ne renonçait toujours pas à découvrir la sainte vérité et percer ce brumeux voile d’ignorance et de mystère qui planait encore et toujours sur la mort de sa feu fiancée.

Il y a eu quelqu’un d’autre avant elle.
L’indépendante ne se doutait probablement pas de l’ampleur des mots prononcés, de l’impact que cela pouvait avoir sur Akihiko. Bien sûr qu’il y en avait eu une autre, et quand bien même ce fût le cas, là n’était pas ce qui l’empêchait de s’épanouir à nouveau, de pouvoir enfin jouir d’un certain bonheur réciproque. Mais tout cela n’était plus possible. Le moindre sentiment qu’il semblait émettre ou ressentir était faux et n’avait créé que pour contenter, satisfaire la personne avec qui il se trouvait, avec qui il échangeait.
Ses yeux étaient devenus humides au fur et à mesure de la conversation. Mais cette phrase prononcée par Nobushi eut pour effet d’accentuer la peine du Haut-Conseiller qui était incapable de se retenir davantage. Il cligna des yeux, ses paupières se rabattant et se rouvrant pour laisser les larmes perler doucement sur ses joues, sur son visage, pour ensuite mourir à la commissure de ses lèvres. Akihiko pleurait. Intérieurement, il hurlait. Il crachait son désespoir et sa haine, son amour et sa frustration sans piper mot. IL en semblait incapable. Il ne voulait se laisser aller dans pareilles émotions. Il ne voulait pas craquer devant Nobushi, celle qui le considérait avec une estime inégalable, infaillible. Il ne voulait pas paraître faible face à elle. Mais c’était dur. TROP dur. Il semblait incapable de se rétracter, d’empêcher ses démons d’émaner de lui…

Il hurla tout son chagrin, toute sa colère, toute sa mélancolie alors que les larmes continuaient de glisser sur ses joues avant de s’éclater à même le sol poussiéreux.

« Je… Il sanglotait. Oui, il… Y en a eu une autre. Il essuya ses yeux humides. Pardonne-moi, Nobushi. Un tel comportement n’est pas digne de ce que je suis supposé être, de l’image que je suis censé avoir… Il ne cessait de pleurer, de faire s’évacuer toutes les larmes de son corps, ces mêmes larmes qu’il n’avait vues depuis plus de trois ans. Mais oui… Il y en eu une autre, répéta-t-il en admirant les larmes qui perlaient sans discontinuer. Il cligna des yeux et tenta de tirer une latte sur sa tige de tabac. Comme je l’ai dit, c’est une histoire tordue, complexe et ô combien sombre, avoua- t-il à demi-mots, d'un souffle presque faible, pas encore totalement décidé à avouer toute la vérité à son interlocutrice qui, pourtant, le méritait bien. »

(c) AMIANTE

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Le silence qui s'en suit est assourdissant, du moins, au début. Puis, alors que je m'attendais à toute sorte de réaction, que ça soit une profonde lassitude à une rage incontrôlable qui m'aurait forcé à faire usage de mes talents contre mon propre employeur, je discerne quelque chose que je n'aurais jamais pensé voir. Ses yeux se mettent à papillonner alors que son regard devient plus fuyant, je consulte mes mains en attendant d'obtenir une évolution de la situation, autant par pudeur que par anticipation de ce que je vais faire ; j'ai les mains propres. Les gens en diront ce qu'ils voudront, ni moi ni le haut conseiller ne ressemblons plus à rien, si la pluie à l'extérieure fait office de douche constante, les éclats, la poussière, la fatigue, le stress et l'incapacité à dormir paisiblement rend les choses extrêmement difficiles. Mais bon, si je dois faire ce qui doit être fait, autant pour le blond devant moi que je n'ai pas l'air sortie d'un marécage.
J'appréhende, parce que je n'ai dû assisté à ça que deux fois dans ma vie chez un homme. Et j'en étais responsable puisque j'avais refusé les avances des deux, et j'étais partie le sourire aux lèvres, flattée d'avoir autant d'attention. Mais là...
Puis l'univers s'effondre, et il fond en larmes. Je lève les yeux au ciel l'espace d'un battement de cil, avant de grimacer, je dois avouer être écœurée par la vue d'un homme qui pleure mais... C'est aussi un ami, et un bienfaiteur qui n'était pas obligé de faire tout ce qu'il a fait envers moi, je me rapproche et vient me poser à côté de lui. Il n'arrive même pas à tirer sur sa cigarette, j'ai le cœur qui saigne au simple fait de le voir si mal. J'ai honte de le dire, à peu près autant que la situation me gène tant je ne sais pas comment y réagir, mais je plaque sur la situation la réponse que j'avais pour les crises d'angoisse de ma fille.
Un câlin ne peut pas aggraver la situation, hein?

-Je... Si j'ai réussi à réussir ma vie jusqu'ici, je peux bien continuer de savamment improviser non? Nous avons tous le droit à un moment de vérité. Au diable les manières, pour une fois. Akihiko, je ne vais pas te juger pour cet instant, tu es un homme d'honneur et de dévotion, j'imagine sans peine la pression que tu peux ressentir. Être l'une des rares à avoir un chakra explosif est parfois pesant. Si tu ne veux pas en parler je comprendrais. J'ai déjà l'impression de tout faire de travers... Je ne voulais pas... Provoquer une telle réaction, je suis navrée.
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Tsuioku Mezameru

Tamashii



Nobushi & Akihiko


Alors que tout semblait être fini, perdu et sans espoir, le Haut Conseiller de Suna ne pouvait même plus ne serait-ce que regarder son reflet dans la flaque présente à même le seule. Alors regarder Nobushi ? Même pas en rêve. Trop honteux d’avoir craqué de la sorte, trop honteux d’avoir trahi Aika, trop honteux de ne pas encore avoir découvert l’horrible secret de sa mort, trop honteux de ne pas avoir réservé pareil moment à Hakaze… Femme à laquelle il avait promis toujours lui dire en cas de coup de mou ou de moral qui pouvait flancher. Trop, c’est trop, pensait-il. Il ne pouvait blâmer son alliée d’avoir prononcé ces mêmes mots qui le firent fondre en larmes ; elle ne pouvait pas savoir. Elle n’avait vu l’ébène qu’une fois depuis qu’ils se connaissaient et qu’elle avait été embauchée, aussi était-il justifié, si ce ‘était légitime, d’avoir de telles interrogations en tête. De plus, elle avait vu juste. A quoi bon lui en vouloir ? Peut-être les masques d’Akihiko étaient devenus désuets, caduques, et qu’il devait de nouveau s’y mettre. Les mettre à jour, les renforcer ou que savait-il… Tout mettre en œuvre pour que plus personne ne put mettre le doigt sur une vérité telle que celle susmentionnée.
Il était trop tard à présent. Trop tard pour changer les choses, trop tard pour revenir en arrière. Ce qui avait été fait, avait été fait. Faire une croix dessus était bien sûr impossible pour le concerné qui ne pouvait encore sceller sa mémoire. Et s’il le pouvait, l’aurait-il vraiment voulu ? Aurait-il été en mesure de supporter le vide, le trou ainsi creusé, de gré ou de force, dans sa sempiternelle mémoire ? Lui-même ne savait le dire. Bien sûr, il n’était pas seulement question d’Aika, ni seulement de Nobushi. C’était un mixte des deux, déjà, mais aussi de toutes les actions qui eurent pu été commises par le passé. Akihiko n’était certes pas un démon, mais il était tout de même loin d’être saint. En ce monde, qui pouvait se targuer de l’être, de toute manière ?  

Un morceau de la vérité fut crachée. Puis, plus rien. Le néant. Pour seuls fond sonore le explosions au-dehors de cette pauvre bâtisse, la pluie qui ne cessait de ravager les palissades, force fuites présentes en ces murs et…  c’est tout. Il n’y avait rien d’autre. Comme si le monde s’était arrêté au moment même où l’intendant avait commencer à perdre pieds. Même si, techniquement, pour lui le monde s’était arrêté à l’instant où il découvrit le corps inerte d’Aika, sur cette chaise en bois aux barreaux tout aussi boisés, aussi droits que pouvait l’être son esprit et son idéologie de la Justice.
Baignant dans son sang, vêtue d’une robe blanche jusqu’alors immaculée… Elle semblait même plus sereine qu’elle ne l’eut été toute sa courte vie… Qu’avait-il mal fait, Aika ? Qu’est-ce qui l’a empêché de voir ce qui n’allait pas ? Pourquoi n’as-tu rien dit ? La police avait pensé au suicide mais ce dernier l’avait vite balayée… Eut-il raison d’agir de la sorte ? Fûwa Aika… Seule toi connaissait la véritable raison de ta mort. A présent, seules les essences de ton esprit et les quelques bribes de ton âme pouvaient guider ce pauvre homme à découvrir la vérité… Serais-tu en mesure de l’aider, Aika ? Probablement. A condition qu’il fût accompagné des bonnes personnes… Au moins d’une bonne personne. Elle qui était aussi intelligente qu’Akihiko semblait avoir déjà tout planifié… Il verrait le moment venu.

En contrepartie, quand bien même avait-il du mal à reprendre son calme, son souffle et replacer ses idées ainsi que ses filtres, il ne pensait pas créer pareil choc auprès de Nobushi. Cette dernière s’était promptement rapprochée de sa personne avant de poser une main puis, après un léger tremblement, une légère hésitation elle lui fit… un câlin ?
Les yeux du blond se fermèrent puis s’écarquillèrent aussitôt, prêts à sortir de leur orbite. Il n’en croyait pas ses yeux, ni même son corps en fait. Interloqué, sa bouche s’ouvrit, à deux doigts (deux dents?) de se déboîter la mâchoire. Un flot d’innombrables souvenirs vint le frapper en plein dans l’esprit et lui pourfendit à nouveau le coeur. La plaie était déjà difficilement cautérisée, voilà que le poignard s’amusait insidieusement à la rouvrir, point par point, sans pour autant réellement en finir. Il était là, gigotant menu, faisant sauter le moindre point de suture qui osait se refermer. Mais dans ces souvenirs, feu sa fiancée n’était pas la seule présente. Bien au contraire… Hakaze, aussi. Il était la première personne face à qui il avait été à même de laisser s’écouler, se déverser son chagrin, sa colère et ses larmes. En trois ans, cela ne s’était plus jamais reproduit. Pourquoi là ? Pourquoi en de pareilles circonstances ? Pourquoi avec Nobushi et pas avec Hakaze ? Tant de questions… Qui lui arrachèrent un hurlement supplémentaire. Un hurlement de chagrin, de colère, d’envie… Il était tiraillé par un bien trop grand nombre d’émotions pour ne serait-ce qu’oser comprendre la provenance de cette douleur.

« Nobushi, non ! S’exclama-t-il en essayant de ravaler ses larmes, en vain. Ce qui lui valut d’ailleurs de s’étouffer. Il fit des efforts surhumains mais parvint finalement à tirer sur sa cigarette. La chaleur éprouvée au fond de sa poitrine et de son larynx le réconforta pour quelques infimes secondes avant de repartir de plus belle. Ne t’excuse pas pour si peu. Il resserra l’étreinte, plus par automatisme et réflexe reptilien que par réelle envie ou véritable désir. Tu n’y es pour rien. Il marqua une courte pause et une de ses mains rejoignit son visage pour essuyer les larmes qui ne cessaient de perler. Je pense te devoir la vérité… Aussi embrouillée puisse-t-elle être. Il y a de cela douze ans, j’ai perdu ma fiancée. Ou plutôt… Son frère, mon meilleur ami, l’a retrouvée inerte, sur une chaise dans sa chambre, baignant, gisant dans son sang… Douze ans que je ne sais pas ce qui a pu lui arriver. Douze ans que je cherche encore et toujours une quelconque raison à un tel acte… DOUZE ANS PENDANT LESQUELS JE N’AI PAS RÉUSSI A RÉCOLTER LE MOINDRE INDICE ! Explosa-t-il, toute sa colère, son hostilité et son désarroi dirigé vers lui, et lui seul. »

(c) AMIANTE

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La déferlante de larmes, rajoutée aux aveux qu'il vient de me faire achèvent les derniers doutes que j'avais en tête, sur ce qui avait pu lui arriver avant tout cela. Je me sens sotte alors que le blondin est en train de mouiller mon épaulière plus que la pluie ne l'a déjà fait, et me raconte ce que probablement très peu de gens ont eu vent depuis tout ce temps. J'ai un élan de compassion à son égard, et presque ironiquement, je garde les mains dans son dos, autant gênée par cet instant que dévorée de pitié pour un homme qui a dû subir une très longue solitude. Sans compter la cruelle sensation d'injustice éprouvée par un enchaînement aussi absurdes des événements, une moitié de vie rongée par un mélange de culpabilité et d'impuissance face à la mort de l'être aimé. Même moi ait du mal à envisager pareil cas de figure, et pourtant... Régulièrement le doute m'assaille sur la raison pour laquelle mon clan tombe en ruines, si j'ai bien faits de rester loin de ses activités, privilégiant une vie d'indépendante presque fantomatique.
Je laisse passer un moment, le temps qu'il... pleure toute sa misère? En l'absence de formulation plus adapté du moins. Inutile d'essayer de raisonner un homme en plein moment irrationnel, ce qui me laisse aussi le temps de trouver mes mots, du moins, j'essaie.

-Elle t'attends au Nirvana. Je le crois assez bon pour ne pas avoir à se réincarner. Je te sais assez juste pour y avoir droit. Un jour tu trouveras les réponses à tes questions, si tu as un jour besoin de moi pour... Chercher quelque chose, je t'aiderai. Je me mords les lèvres, j'hésite sur chaque parole à venir. Moi aussi, j'en ai voulu au monde entier quand j'ai comprise que j'étais stérile.

Pourquoi serais-je en train de parcourir le monde si j'avais une fille qui m'attendait à la maison? A laisser une enfant se débrouiller, partant égoïstement visiter le monde et guerroyer tandis que mon mari remplirait ses devoirs auprès de son seigneur. Aurais-je seulement une raison de renoncer au rôle le plus important d'une femme, celui d'assurer une relève saine pour m'adonner à un sport comme la guerre? On ne laisse à sa mort qu'un héritage et une réputation, le reste s'efface avec le vent aussi vite que tout le reste, il serait inutile d'aspirer à avoir plus que ces deux choses en ordre. A défaut d'avoir un héritage à transmettre, j'aurais un nom.
Au moins, si l'histoire ne me laisse pas le droit d'avoir une descendance, elle m'accordera de force une place au panthéon des hommes et femmes qui auront changer le monde. Je l'espère.

Un jour. Je reprends, pleine d'amertume. Tu seras en paix.
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Seigi no Chikara



Nobushi & Akihiko


Si les larmes n’étaient encore qu’à sens unique, il n’y avait qu’un pas pour que son amie ne se joignît à lui. Mais il ne comprenait pas. Comment avait-il pu craquer de la sorte, aussi facilement ? Était-ce le flot de souvenirs qu’il ne pouvait arrêter, ou au moins suspendre ? Était-ce l’ambiance, l’atmosphère ô combien morbide, sinistre et dont le baume n’avait de cesse de lui rappeler la mort, chose qui se répercutait inéluctablement sur Aika ? Aucun doute possible : ce cumul était bien trop insoutenable. S’il avait réussi à toujours tout enfermer en son for intérieur, il ne le pouvait le faire indéfiniment. Preuve en était.
Finalement, Nobushi le laissa pleurer sa misère. Non… Elle le laissa pleurer sa vie. Cet état, qui était tout sauf naturel pour quiconque l’ayant côtoyé sans pour autant être proche de lui, ne se produisait que trop rarement. Aucun être humain n’avait à souffrir d’une telle intériorisation, d’un tel cantonnement de sentiments et d’émotions. Voilà ce qui pouvait vous détruire un homme. Ou plutôt, voilà ce qui vous l’immolait, ce qui était à même de vous l’occire, de le faire imploser et qui pouvait le ronger jusqu’à la moelle, ne laissant plus qu’un masque aussi insipide…

A présent que la moindre larme fut coulée et écrasée sur l’épaule de la Kunoichi, le Sunajin se mit souffler. Lentement. Fortement. Lourdement. Il tentait de se calmer, de se canaliser. Il ne voulait pas qu’elle en vînt à s’apitoyer sur son sort, sur son passé. Lui-même ne le faisait pas, alors pourquoi devoir infliger pareil châtiment à ses proches ? D’un geste de la main, ses larmes se virent balayées d’un revers de sa manche. Il était grand temps de se ressaisir. Quand bien même un moment de relâchement ne pouvait qu’être appréciable et apprécié ; un tel zèle l’était un peu moins.

A présent calmé, il pouvait écouter Nobushi et faire preuve d’un réel discernement sans se faire happer par des réactions irrationnelles provoquées par le tumulte de ce qu’il pouvait ressentir sur l’instant. Cette dernière lui fit part de ses ressentis, ou du moins de sa manière de voir les choses. Aika l’attendrait donc au Nirvana… Il avait un peu du mal à y croire, en toute honnêteté. Quand bien même n’était-il pas un monstre, il n’en était pas pour autant un saint, bis. Lui-même avait commis des actes dont il espérait n’avoir jamais à y répondre. Quelque honteuses fussent ces mêmes actions, il se targuait néanmoins d’avoir agi en conséquence pour une seule et unique chose, chose qu’il chérissait plus que tout au monde, après feu sa fiancée : la fierté, la volonté et l’image de Suna. L'originaire de l'Enclave persistait à le trouver suffisamment bon pour pouvoir y prétendre… Mais elle ne doutait pas qu’un jour il finirait pas trouver les réponses qu’il convoitait tant.

« Nobushi… Un jour, ta bonté te perdra. Il finit par se défaire quelque peu de l’étreinte qui le rendrait PRESQUE mal à l’aise. Je saurai me souvenir de tes mots et n’hésiterai pas, si telle est ta volonté. Il s’écarta et tira de nouveau sur sa cigarette. Je… Je ne sais pas quoi dire, si ce n’est que je suis navré d’apprendre une telle nouvelle. Pas autant que tu pus l’être, bien évidemment… Je ne saurais probablement jamais ce que cela fait d’apprendre une telle infamie. Il se pencha un peu, en guise de respect. Si tu éprouves le besoin de te confier comme j’ai pu le faire, alors n’hésite pas. Toi aussi, tu seras en paix le moment venu. Ta fille reconnaîtra que sa mère aura fait tout ce qui fut en son pouvoir pour l’élever convenablement et faire d’elle une femme forte. J’en suis sûr, conclut-il d’une voix douce. »

(c) AMIANTE

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Je secoue la tête, cela fait longtemps que j'ai trouvé la paix avec tout cela, même si l'amertume qui revient à chaque fois que le sujet est mis sur la table peut faire penser le contraire. Il faut bien accepter ce que la vie nous envoie, même si l'incapacité profonde dont je souffre me laisse inapte à atteindre l'un des deux objectifs que j'avais dans ma vie. Dommage pour moi. Les paroles d'Akihiko se heurtent à un mur de froideur triste, c'est avec un certain dégoût que je tire sur ma pipe, l'espoir est la composante essentielle de l'esprit humain. Régulièrement le doute m'assaille à ce sujet, et j'en viens à me demander si je devrais abandonner toute espérance et me concentrer sur autre chose, la haine est le meilleur anesthésiant qui puisse exister, et même si on en finit souvent par en mourir, je me demande jusqu'où elle pourrait me porter. Ça plutôt que ma tendance a toujours faire preuve de bonté comme il le dit, ou plutôt de respect à l'égard de tout un chacun, quitte à leur trancher la gorge en les vouvoyant quelques instants plus tard.

-Dans le fond, même si les causes sont différentes c'est une infamie qui touchent bon nombres de femmes qui auront pu choisir une carrière de ninja. Sacrifier sa carrière à sa vie de famille, regretter quand l'on constate que le corps ne peut pas offrir le second choix plus tard, quand l'on est vieille. Je suis en paix avec cela depuis longtemps, qu'importe ce que je peux laisser paraître, je me suis habituée à mon destin. Je tire sur ma pipe, je n'ai aucun regrets, puisque je n'ai même pas eu l'occasion de faire ce que je voulais faire. Ma fille comprend déjà et m'aime... J'hausse les épaules, lassée de mon propre instant de faiblesse. Quitte à être condamnée à être la fin la d'une branche de ma famille, autant aider les autres autours de moi à continuer de vivre. Comme le dit l'adage, le pauvre n'a que son pays après tout.

En l'absence d'une nation à défendre, j'ai une famille à honorer, et un contrat à respecter. Le tabac de ma pipe rougeoie une fois de plus, je la garde entre les dents avant de clore cet instant émotion, abattue par la tournure de la conversation. Toutefois je me force à sourire, même si mes yeux préféreraient pleurer je m'interdis cela, ce serait signe que je déteste ma vie, et comment vivre une existence que l'on haït?

-Je préfère que ce soit ma bonté qui me perde plutôt que ma haine.
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Charle no Kokuhaku



Nobushi & Akihiko


Nobushi semblait parfaitement en paix avec elle, à peu de choses près. Mais Akihiko, était-il seulement capable d’y parvenir ? De l’effleurer du bout des doigts ? Ce n’était là qu’une douce chimère, à son propre niveau. Plus le temps passait, moins les indices concernant Aika pouvaient être trouvés et plus il se disait que son idéal, son semblant de paix et de stabilité s’éloignaient.
En un sens, il n’avait pas spécialement tort. Comment pouvait-il avoir l’esprit libéré, délivré, qu’il ne mentirait plus jamais, s’il n’était pas même capable d’accepter la perte de sa fiancée, même douze ans plus tard ? Il ne le pouvait. Clairement pas. En vérité, Kayaba Akihiko était mitigé, tiraillé. D’un côté, il voulait enfin avancer et vivre (inconsciemment, du moins) sans avoir à se préoccuper du passé. Tourner la page sans pour autant oublier. Mais de l’autre, il n’arrivait pas à que sa chère et tendre pût disparaître de la sorte, sans crier gare et sans que quiconque ne pût trouver n’aurait-ce été qu’un simple indice. Un grain parmi les dunes ensablées qui conquéraient Suna de toute leur grandeur.
Mais non. Rien de tout cela ne semblait à sa portée. Alors pouvoir embrasser le droit au bonheur et à une vie normale, sans filtres ? Il n’en était certainement pas question. Parfois, le blond en venait à penser qu’il s’agissait là d’un châtiment du Destin dans le seul et unique but de lui faire comprendre qu’il n’était pas parvenu à la protéger envers et contre tout, contrairement à ce qu’il avait bien pu lui dire à de trop nombreuses reprises.

Un martyre ; voilà ce qu’il était. Le cas échéant, qu’était Nobushi ? Cette femme à qui ce même Destin avait retiré son droit le plus fondamental, à savoir celui de donner vie et de perpétuer son arbre généalogique ? Une femme forte. Ni plus, ni moins. Bien plus forte que ce que l’intendant pouvait laisser paraître. Ses pouvoirs émotionnels latents étant encore bien trop enfouis et masqués par son chagrin et sa haine, eux-mêmes dans l’ombre de toutes les émotions fictives qu’il pouvait arborer… Comment vivre s’il ne pouvait pas se montrer au monde tel qu’il était vraiment ? Akihiko était mort intérieurement. Une carapace solide, mais vite. Solide, c’était le mot. Impénétrable, incassable, même. Voilà ce qui était sa prétendue force qui ne pouvait qu’envier celle qui ne parvenait pas encore à montrer, à déployer.
L’écoutant se confier à son sujet, le blondinet tira sur sa cigarette, le bout embrasé ne cessant en rien de rougeoyer. Le fatalisme de son interlocutrice le désarçonna. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas suivi un tel cheminement de pensées et jamais il n’avait pensé avoir à entendre ça de la bouche d’une autre qu’Aika ; ou lui-même. Sans pour autant laisser paraître son choc éphémère, il ne décrocha en rien, fût-ce auditif ou visuel. Des images se formèrent au bout de ses lèvres, constituées uniquement de sa fumée. Comme par un mécanisme, les différents polygones qui ainsi naquirent auraient presque pu vouloir conter une histoire. Mais la quelle… Seul son subconscient en avait le secret.

« Le pauvre n’a que son pays, dis-tu…[/color] Il tira une nouvelle fois sur sa clope. Quel est ton pays, finalement ? Toi qui n’as de cesse de voguer de bourgade en bourgade, à la recherche du contrat le plus offrant et avantageux pour tes affaires. D’ailleurs, retournes-tu seulement voir ta fille de temps à autre ? Et ton mari, ne se pose-t-il pas de questions lorsque tu disparais trop longtemps ? Non pas que je veuille m’immiscer dans ta vie privée, Nobushi, bien loin de là, mais je ne peux empêcher ma curiosité d’être ainsi piquée à vif. Il marqua une courte pause et attendit que l’indépendante prît de nouveau la parole. Le plus important en pareille situation reste d’avoir quelqu’un qui puisse nous comprendre, dit-il à mi-voix, comme s’il se parlait plus à lui-même qu’à son employée. Finalement, voilà qu’il prit une dernière latte et envoya son rouleau de tabac au loin, par la fenêtre. La pluie se chargerait de l’éteindre pour lui. En attendant, nous devrions y aller. Il s’épousseta de long en large, proposa son aide à la Kisho pour la remettre (littéralement) sur pieds et tourna les talons. Face à la porte, il ajouta : Nous avons une mission à terminer, après tout. »   

(c) AMIANTE

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