« Un marché est un marché, vous aviez promis Vieil Homme ! Vous ne pouvez pas vous rétracter comme ça ! »
Pour obtenir un bâtiment à Kobeshiki, Hitagi était prête à tout, quitte à lécher quelques paires de bottes et courber l’échine, même si c’était celle du maire de Kobeshiki. Kanamura Muraoki était un salaud de première aux yeux de la jeune cheffe Chinoike, prompt à baisser les yeux et accepter les pots de vins, si la somme était assez importante. C’était une crapule qui avait activement participé au règne de terreur de Heizaimon Ginjirô et cela, le Petit Dragon avait du mal à l’accepter. Sûrement qu’elle aurait aimé pouvoir l’exécuter en même temps que le premier, mais la crapule était encore utile, son influence à Kobeshiki était encore nécessaire, tant que le clan n’avait pas la mainmise sur tout le village et toute la région du lac gelée. Ainsi, Hitagi se faisait une raison, le maire resterait en vie et en place encore quelque temps, jusqu’à ce qu’elle ait le plaisir ultime de lui botter le cul et le faire condamner pour traîtrise et tous les autres crimes. Alors même qu’elle gueulait un coup, elle se fit la réflexion qu’avec son corps gras, il serait un mets de choix pour ces hyènes, elles seraient heureuses.
« Écoutez, les choses ne sont pas aussi simples, j’aurais aimé pouvoir accéder à votre requête, mais j’ai encore besoin d’un tout petit peu de vos services, rien de bien incroyable mais… »
La jeune cheffe leva les yeux en l’air, maugréant, lâchant un regard désespéré à Tsumi qui était à côté d’elle et qui tout comme sa cheffe s’était bouffé la tâche ingrate de virer une vingtaine de vilains avec des fourches qui revendiquaient le droit à gagner plus d’argent. Après tout, ils avaient donné presque trente ans de leurs vies en bons et loyaux services rendu au village et qui en l’absence de réponse s’étaient mis à attaquer les gardes de la ville et attaquer la maison du maire la nuit. Une révolte tout à fait compréhensible de croquants, révolte à laquelle Hitagi aurait rêvée de participer. Mais révolte qui dans les lèvres fines du maire était devenu un problème de brigandage et de dégradation. La jeune cheffe avait réglé le problème en emmenant les pauvres, complètement affamé et ruiner dans un autre village qui leur devaient une fière chandelle depuis que Toshiro et elle-même les avaient vengés et réglés un problème de brigandage, encore un.
« Abrégez, je n’ai pas tout votre temps ! Qu’attendez-vous du clan Chinoike ? »
Les sourcils froncés, la voix jappant, Hitagi dépassait le maire d’une bonne tête et avec ces yeux froids comme l’acier, elle créait en lui une peur panique, surtout qu’il savait très bien que c’était elle qui avait tué Ginjiro, de ses propres mains et que le blafard jeune homme qui l’accompagnait était tout aussi craint et respecter pour les mêmes raisons. Il déglutit, balbutiant, devant la terrifiante jeune femme qui en avait bien assez d’être baladée comme une conne à jouer les larbins pour un abruti qu’elle haïssait.
Mais le bâtiment en valait la peine, c’était une petite bâtisse sans étage, un peu décrépis qui appartenait au village, inutilisé depuis des années à part comme remise. La jeune cheffe espérant en faire une permanence pour son clan, un lieu de réunion avec les acteurs extérieurs au clan, ou le peuple serait capable de communiquer directement avec le clan et ses membres. C’était là, une possibilité de se mettre encore en avant et en lumière, tout en restant prudent et caché. Cette permanence était le premier vrai acte politique qu’entreprenait la jeune femme et elle comptait bien le mener à bien. Or, il était hors de question de s’emparer par la force, elle avait bien voulu, avant que Fuyu, bien plus réfléchis l’en avait dissuadée, il était nécessaire que le maire approuve complètement cette transaction. Il était hors de question de lui graisser la patte, alors, les Chinoike rendaient service pour s’établir un peu plus et poser une nouvelle main à Kobeshiki.
« Bon, en fait, il se trouve que je crois que ma femme me trompe… toutes les semaines, elle part, prétextant, d’aller voir sa cousine le village d’a côté, j’ai retrouvé des mots dans ses affaires, je veux que vous retrouviez le salaud qui couche avec ma femme. »
Hitagi garda son regard sur le petit homme rondouillet, avant de claquer la langue, puis sortis un parchemin de sa poche, puis une plume, avant de le donner au maire qui ne comprit pas, alors qu’un sourire carnassier et méprisant du Petit Dragon se dessine sur ses lèvres.
« Rien de bien méchant, le clan Chinoike ne travaille pas gratuitement, cette-fois ci, je veux que vous signiez un contrat, si vous refusez de nous céder le bâtiment après notre mission, nous viendrons récupérer quelque chose d’une valeur équivalente à notre travail chez vous, nous verrons en temps voulu ! »
Blême, le maire signa le document à contrecœur, avant de disparaître, encore plus blanc que les Chinoike qui patientèrent quelques secondes. Le coup du contrat avait été suggéré par le conseil, qui ne voulait pas que le clan se fasse rouler une nouvelle fois. La petite menace était un petit plus, le maire de toute façon n’allait rien faire, vu que le clan avait bien passé pour le faire tomber de son poste et le faire disparaître. Il était important pour la jeune femme qu’il se sente en danger et sache qu’une épée de Damoclès pendait au-dessus de sa tête et qu’il ne pouvait pas tout faire. Il n’avait pour lui que sa notoriété et sa dignité, en dehors de cela, il serait aussi inutile que n’importe quel autre bourgeois de la ville, destinée à disparaître tant qu’Hitagi serait à la tête du clan ! le Petit Dragon se tourna vers son ami, puis la mâchoire crispée, grogna :
« J’ai cru que j’allais le crever cet incapable avec ces missions de merde. On est des shinobi toi et moi et on nous envoie pour des affaires d’adultères ? C’est n’importe quoi ! Vivement qu’on se passe de lui ! »
Elle s’étira, craqua ses doigts, puis repris, dardant ses prunelles bleues océans sur son subalterne. Elle ne savait pas trop comment se comporter avec lui depuis qu’elle était devenue cheffe et depuis que lui avait mis Etsu enceinte, ce qui l’avait propulsée elle au poste de cheffe. Elle ne lui en avait jamais parlé, consciente que la vie privée de son ancienne cheffe et désormais intendante ne la regardait pas, même si elle mourrait d’une curiosité malsaine qui la dévorait de l’intérieur. Pour elle, il était toujours comme un frère pour elle et sûrement son meilleur ami et son rival, c’était une relation complexe qui comme le bon vin, évoluait en mieux plus le temps passait. Beaucoup plus douce et bien moins véhémente et directive, qu’avec le maire, parlant à quelqu’un qu’elle considérait comme son égale, le Petit Dragon repris :
« Une fois la permanence installée ici, les choses s’amélioreront, il est temps d’avancer nos pions de l’ombre pour prendre le contrôle de cette région et la faire nôtre ! Peu m’importe si je dois torcher des culs si à la fin c’est moi qui dirige cet endroit, si cela améliore nos vies, je suis prête à le faire ! Allons y mon frère, occupons-nous de sa dame qui le trompe ! »
Il était temps de se salir un peu les mains pour les deux Chinoike, mais Hitagi se rendait bien compte qu’elle n’avait pas le choix et que ce n’était pas non plus trop cher payer, même si elle avait l’impression qu’on se foutait un peu de sa gueule, mais montrer qu’elle donnait d’elle-même pour le clan et qu’elle était digne d’être cheffe et diriger, cela lui plaisait, parce qu’elle voulait que les siens voient ce qu’elle était prête à faire pour eux, aller jusqu’au bout du monde !
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Chinoike Tsumi
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Voilà combien de temps que le Borgne s'évertuait à agir pour le Clan ? Les mois passaient, mais rien ne changeait vraiment. Dans son cœur, résidait toujours le même désir d'aller de l'avant et ce, toujours pour la même raison : Elle. Cette lumière qui l'avait guidé dans les ténèbres les plus profondes, celle qui l'avait accueillit en son sein, avant de le bénir d'une attention toute particulière. De simples amis, ils s'étaient retrouvés amants et bientôt la paternité viendrait mettre un point à ce chapitre pour en débuter un autre. Pour autant, tout n'était pas si simple dans l'Isthme. Car si l'espoir d'une nouvelle naissance éveillé une flamme chaleureuse au sein des Chinoike, il n'en demeurait pas moins que leurs situations n'étaient pas des plus glorieuses.
Le massacre de la famille Heizaimon avait permit d'installer une paix plus ou moins durable au sein du village de Kobeshiki. Mais l'ombre de la corruption était bien trop ancrée en ces lieux pour que tout s'arrange du jour au lendemain. Si bien que le Conseil avait jugé bon de laisser le Maire du village à ses fonctions. Pour autant, au plus le Borgne le regardait de son œil restant, au plus le mépris se lisait sur son visage. La diplomatie était une maîtresse bien cruelle, qui pouvait tout aussi bien être très douce, comme la pire des garces. Et ça, Hitagi et Tsumi s'en rendaient compte de plus en plus en ayant à faire à ce pourceau juste bon pour la potence. Il avait bel et bien compris la position des deux shinobis et n'avait pas hésité à en abuser pour sauver sa peau. Des manières qui laissaient le cœur du loup solitaire plein de rage et de colère. Et bien que son titre d'ambassadeur lui fût donner pour toute la patience et la réflexion qui lui était propre, jamais il n'avait autant espérer que son amie et rivale perde son sang-froid une bonne fois pour toute.
« Tu m'étonnes que sa femme préfère se faire tringler ailleurs... »
Son regard se porta alors sur son amie qui commença à offrir ses motivations. Sans vraiment se controler, le regard du Borgne se teinta de tendresse alors qu'un fin sourire se dessina sur son visage. Il n'y avait pas à dire, la bretteuse avait fait du chemin depuis leur première rencontre. Et ce fût avec une certaine joie que Tsumi croisa les bras et se mit à siffler.
« Hey bah ! Quelle cheffe nous avons là ! C'est à se demander où est passer la jeune fille à qui j'ai fais prendre un bain glacée. » lui dit-elle tout en lui faisant un clin d'oeil.
S'avançant vers la jeune femme bien plus grande que lui, il s'aventura à poser une main chaleureuse sur son épaule. Bien entendu, le Chinoike avait bien compris les tenants et aboutissants de cette requête des plus puériles. Mais dans son esprit, s'était entremêlé quelques idées digne de leurs conditions de shinobi. Il n'était clairement pas question pour lui que le duo s'évertua à perdre du temps avec ces inepties. À la place, il avança sa main pour se saisir du contrat et le lu à haute-voix.
« Je soussigné blablabla, maire de blablabla tout ça on s'en fou... Ah ! Demande par le présent contrat l'exécution de la requête suivante : Que le Clan Chinoike s'engage à faire la lumière sur cette présomption d'adultère et a retrouver l'homme avec lequel ma femme Kanamura Ino me trompe... Bien, voilà une mission qui va être des plus simples ! »
L'incompréhension se lisait sur le visage de sa rivale, ce qui ne manqua pas de faire sourire le borgne. L'espièglerie sur son visage pouvait parfois être frustrante, pour autant, nulle doute qu'Hitagi savait qu'un plan des plus machiavéliques était entrain de germer dans l'esprit de l'ancien renégat. Pointant du doigt la ligne la plus importante de la missive, il commença à s'expliquer.
« Le contrat stipule que l'on doit retrouver l'homme avec qui la pauvrette s'adonne à de meilleures soirées, mais rien n'indique que l'on doit donner son nom, son adresse, ou même le ramener au Maire... Tu me suis ? » Le sourire du Borgne se dessina d'avantage. « Puis à vrai dire... Rien ne nous dit qu'il doit forcément y avoir quelqu'un. Il suffit juste de trouver une preuve que son épouse va en effet voir sa cousine et le problème est réglé... De cette manière, on a ce qu'on veut, la pauvre Ino continue à passer de belles nuits et l'autre va bien aller se faire foutre... T'en penses quoi ? Après y'a toujours l'option de trouver une preuve de l'adultère mais bon... T'en as vraiment envie?»
Chinoike Hitagi
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Le Petit Dragon ricana comme une hyène lorsque son cousin ironisa sur le fait que la femme du maire, Kanamura Ino aille voir ailleurs. Hitagi n’en pensait pas moins, tant l’homme était détestable et que vu son égo, devait être un bien piètre amant n’ayant pas vraiment de considération pour le plaisir féminin. Encore quelque chose qu’Hitagi méprisait du plus profond de son être et qui la poussait à détester à chaque instant un peu plus le maire.
Elle ricana aussi lorsque le Borgne remarqua tout le chemin qu’elle avait parcouru, dans la hiérarchie du clan, mais aussi entre eux, leurs débuts tumultueux, leurs combats, leurs rivalités, tout cela, l’avait mené à devenir celle qu’elle était et donc aussi cheffe du clan Chinoike. Avec un sourire doux, elle souffla :
« T’es con, j’ai toujours eu c’qui fallait pour être cheffe, avant de boire la tasse comme après ! »
Elle rigolait, se sentant à sa place avec Tsumi, tout était simple avec lui, tant chacun connaissait chaque recoin de l’autre et sa manière de penser, chacun était pour l’autre une mélodie familière qui avait de quoi réconforter. Et la main qu’il posa sur son épaule à elle fut bien accueilli, la rassurant dans ces prérogatives de cheffe. Ce contact n’était pas désagréable, différemment de l’amour que se portait deux amants, les deux Chinoike portaient l’un pour l’autre une amitié aussi complexe que puissante. Puis la jeune cheffe avait été la première des deux à être physiquement affectueuse pour l’autre, le retour de cette familiarité et de ces marques d’affection démontrait la puissance de leurs liens, chose qu’elle aimait.
La jeune femme, en confiance aveugle et absolue pour le Borgne alla même jusqu’à lui confier le parchemin qui venait d’être signé, parchemin que le Borgne s’empressa de lire dans les grandes lignes. Ce n’était là pour le Petit Dragon que du jargon qu’Etsu et Fuyu maniait pour elle pour lui permettre de faire ce qu’elle voulait faire, comme un cadre pour limiter les actions que les autres pourraient encourir contre elle. Ce qu’elle appréciait, tant les coups dans le dos et les trahisons l’exaspérait et la faisait enrager très profondément.
Ce fut peu de temps après la fin de lecture du parchemin et l’exclamation que cela allait être facile en plus d’un sourire qui se dessina sur le visage de Tsumi qui fit que le Petit Dragon compris que le Borgne avait autre chose en tête que simplement retrouver l’amant et le cogner pour lui donner la leçon. Cela lui plaisir, car plus que tout, elle refusait de jouer la bonne chienne du maire et d’agir comme lui le voulait, cela serait trop insupportable pour elle, cela lui donnera l’impression qu’il avait gagné, qu’il pouvait faire du clan ce qu’il voulait : c’était intolérable pour le Petit Dragon, épris de liberté et d’indépendance comme elle était. Elle haussa un sourcil, l’air curieuse, attendant de voir quel plan tortueux allait sortir de l’esprit du Borgne.
Tsumi commença à s’expliquer. Le contrat avait une faiblesse évidente qui mettait les Chinoike en position de force, rien ne les obligeait à donner le nom, l’apparence ou d’attenter la moindre chose contre l’amant, de manière stricte, ils ne devaient que le retrouver et c’était tout. Hitagi commença à sourire, un énorme sourire qui allait de l’oreille droite jusqu’à l’oreille gauche, laissant apercevoir ces dents trop pointues, tant cela lui plaisait de pouvoir contourner les règles pour pouvoir emmerder le maire et ne pas les obliger à se soumettre à lui. Puis fondamentalement, Tsumi avait effectivement raison, il se pouvait qu’il n’y ait personne d’autre aussi et que ce n’était là qu’une lubie paranoïaque du maire. Le Petit Dragon n’avait pas réfléchi jusque-là et aux autres possibilités qui existaient et que la réalité était sûrement différente que le prisme que le Maire voulait imposer aux deux shinobi. Tsumi acheva son monologue, puis demanda l’avis d’Hitagi, mais pour elle c’était déjà tout cuit et lorsqu’elle prit la parole, cela se ressentit :
« Il est hors de question que je lèche les pompes du Maire une fois de plus dans ma vie, ni que je condamne quelqu’un ! On va faire le minimum, trouver une preuve qu’elle ne le trompe pas et c’est tout ! Connaissant le Maire, il risque de se venger sur sa femme si elle le trompe et si on lui amène personne et je ne veux pas qu’elle ait à souffrir de cette histoire ! »
Hitagi était satisfaite d’elle et de son choix, désormais, elle était celle qui devait prendre les choix pour le clan au vu de sa dignité et c’était une sacrée responsabilité pour elle, mais elle était fière de ce qu’elle avait décidé de faire : c’était pour elle, la chose à faire et la bonne décision. Il était hors de question qu’une femme souffre inutilement, déjà que leurs mariages devaient être de raison, qu’elle avait dû subir ce qui n’était pour la jeune cheffe qu’un gros porc, qu’elle avait dû se soumettre au devoir conjugal pour offrir des héritiers à son époux, Kanamura Ino avait déjà assez donnée aux yeux du Petit Dragon qui en avait plus qu’assez de cette société et de tout ce qu’elle faisait peser sur le dos des femmes. Si avant, elle avait méprisé toutes ces mégères soumises au système qui différemment d’elle ne se battaient pas pour un monde meilleur, Hitagi avait changé d’avis et souhaitait se battre à l’émancipation de toutes ces femmes dans l’isthme.
Les deux Chinoike se mirent en routes pour le village de Sapoporo, où habitait la cousine de Kanamura Ino. Mais, le chemin n’étant pas spécifiquement rapide à pied, les deux shinobi durent s’arrêter pour camper durant la nuit. Une petite tente fut montée dans la poudreuse au milieu des sapins et de leurs longues ombres inquiétantes et au pied du feu, là ou deux bûches avaient été placés, les deux Chinoike purent s’asseoir et faire une petite halte, manger quelques bouts de viandes salés et grillés. Devant le feu, entre plusieurs discussions sans trop d’intérêt et quelques blagues, le Petit Dragon se lança, formulant ce que sa curiosité lui avait hurlé de demander depuis des mois, mais qu’elle n’avait jamais osé faire :
« Au fait Tsumi, je… je tenais à te dire Félicitation pour Etsu et toi. J’espère que cet enfant vous rendra heureux tous les deux. Même si j’avoue que cette nouvelle m’a un peu secouée, je ne m’y attendais pas, Etsu et toi, bientôt parent, ça parait si irréel. Surtout que c’est aussi pour ça que je suis devenue cheffe, c’est fou les changements que ça a produit ! »
Cela lui faisait bizarre de verbaliser tout cela, d’en parler avec Tsumi. Évidemment elle en avait longuement parlé avec Etsu, mais elle souhaitait avoir une petite discussion avec le Borgne pour avoir son avis et son ressenti sur tout ce qui s’était passé depuis quelques mois qui l’avait propulsé à la tête du clan.
La conversation ne s’étala cependant pas trop dans la soirée, car les deux shinobi décidèrent d’aller se coucher pour pouvoir rejoindre Sapoporo dans la matinée prochaine, après une courte nuit. Sapoporo était une petite ville de mineurs coincé contre une falaise et une large forêt de conifère, isolant le village et seul un petit port sur la rivière d’où partaient des péniches permettait à la ville de communiquer avec l’extérieur. C’était un endroit où les grottes étaient exploitées depuis des centaines d’années, ou minerais et le charbon avait extrait des mines, ce qui en faisait un lieu intéressant et important dans l’isthme. Ce n’était pas la première fois qu’Hitagi venait à Sapoporo et elle était heureuse de revenir ici, tant elle commençait à réfléchir à la politique et géographie de l’isthme qui allait lui être utile pour contrôler le territoire.
Émergeant de la forêt sombre, peu après l’aube, laissant peu à peu les rayons du soleil frappé la poudreuse de l’hiver de l’isthme, Hitagi se tourna vers Tsumi, puis déclara, l’air sûre d’elle, tentant de se souvenir ce qui était écris sur le parchemin :
« Bon, nous devons trouver la maison de Michidate Hataïna, c’est la cousine de Konamura Ino elle est sensée habitée du côté du Puits de mine Sekitan n°3. Elle est mariée à un mineur depuis plus de trente ans ! Allons espionner leurs maisons pour voir ce qui s’y cache et guettons si Ino se montrera ! »
Sans un mot de plus, laissant un masque s’installer sur son visage, le Petit Dragon s’élança dans la ville, à la recherche du Puits Sekitan n°3, il était temps de régler cette histoire pour enfin prendre contrôle du bâtiment de Kobeshiki et ainsi continuer la longue offensive de la prise de contrôle de la région du lac gelée qui allait finir par être sienne, elle le savait. Elle avait désespérément besoin de cette permanence et c’était sa première pierre à elle en tant que cheffe pour rendre l’isthme un peu plus vivable.