Entrainement à Suna. [Libre futon]

Se remettre dans le bain était une véritable plaie, d'autant que je n'avais aucune autre option à ma portée. C'était ça où me faire jeter autant par mon vieux que mes supérieurs. Je supposais que je devais déjà les considérer comme assez généreux pour m'avoir permis de prendre du temps pour me remettre sur pied, bien qu'on allait pas se mentir, j'avais tout fait pour repousser l'échéance. Pourquoi ? Parce que je n'avais plus le goût de rien. Il n'y avait que pour rejoindre mon atelier de marionnettes que je ne trainais pas autant des pieds. Mais je restais une chienne de l'armée, j'avais un devoir et je leur devais ironiquement ma vie. Enfin... la troisième... ou la quatrième... J'avais déjà brûlé pas mal de mes cartes.

Ce fut non sans enthousiasme que je débarquais sur le terrain d'entrainement, la clope au bec, comme à mon habitude. J'avais mal partout et mes os craquaient comme du métal rouillé. Je n'étais pas arrivée à l'heure, et donc pas écouter la présentation de la gamine qui nous faisait cours. Notons cependant que je me montrasse aussi discrètement que possible... à ceci près que la fumée de ma cigarette suivait mon sillage. Manque de respect ? Non. C'était pas ce que je visais. J'étais juste blasée.

Quoiqu'il en fût, j'avais été convoquée comme la grande majorité des gugus déjà là, tous au garde à vous devant... une fille qui me parut bien jeune. Je n'avais pas la moindre idée de qui elle était, et j'étais à peu près certaine que j'avais pas encore bossé avec elle. L'ironie ? C'était qu'elle faisait partie de ma nouvelle équipe. Mais j'étais encore à la bourre en matière d'infos et potins. En attendant, elle prouva qu'on devait pas se fier à son joli minois quand elle se mit à cracher des boules de futon qui explosèrent littéralement les mannequins d'entrainements. Par contre, on allait pas se mentir... j'avais pas vu ce qu'elle avait fait. La tête dans le guidon, j'étais en train de me lasser les godasses pile poile au moment de sa démonstration. C'était bien ma vaine.

Quand je me redressais enfin, je me mis à soupirer lascivement, me grattant la tête, clairement emmerdée par la situation. Un peu paumée, je jetais un œil autour de moi, observant les autres en train de s'exécuter. Ils commencèrent à faire des mudras, certains meilleurs que d'autres. Il me fallut une bonne dizaine de minutes pour identifier leur signe et comme j'allais pas perdre mon temps à demander... Fallait-il rappeler que j'étais muette comme une carpe ? J'avais pas envie de me faire chier à expliquer une énième fois ma situation.

Rat, lapin, chien. C'était ce que je parvins à identifier chez mes camarades. Me mordant l'intérieur de la joue, agacée, je finis néanmoins par tirer une bonne latte de ma clope pour la finir et écraser le mégot par terre avec nonchalance. Je m'attachais les cheveux et me motivais enfin à essayer de me lancer.

Donc. Rat, lapin, chien. Je m'échauffais les doigts en essayant d'enchainer les mudras convenablement avant d'y injecter le moindre chakra. Je désirais à ce que mon doigté fut excellant, ou du moins, m'approcher un peu de cette volonté avant de faire quoique se soit. Cependant, je ressentais encore quelques raideurs dans les poignets depuis que l'Inuzuka me les avait pétés. Cela avait beau faire plusieurs mois, que j'avais été soigné par un manipulateur d'iroujutsu, la douleur d'avoir eu les mains pétées me revenaient. Je me rappelais tout. Cette fois, je me rappelais tout.

Je n'en demeurais pas moins une femme manuelle et surtout une utilisatrice de ninjutsu fuuton. Sur le principe, la maîtrise des mudras n'était pas compliqué, c'était juste mes mains qui faisaient des siennes. Cependant, je parvins à enchainer comme je le désirais et il était temps de faire fonctionner la tuyauterie comme j'aimais appelais ça.

Par pure précaution, je me tournais vers un mannequin, même si je n'ambitionnais pas de l'atteindre immédiatement. L'ambition c'était pas ma tasse de thé. Je fis donc mes mudras, je suivais l'exemple de mes camarades à côté et pris une bonne inspiration - c'était ce que j'avais cru comprendre de la leçon - et concentra mon chakra dans mes tripes pour le malaxer. Il me fallait mêler mon énergie à mon souffle, mais je le sentis comme me brûler les poumons. Je me tentais néanmoins, non sans me moquer de ma santé, d'inspirer assez profondément pour lancer une masse de vent mais...

... mes lèvres laissèrent échapper ce qui semblait être une sphère de fuuton, bien trop peu condensé pour tenir. Le souffle s'évopra aussi pour me laisser tousser grassement. J'étais complètement encrassée. Cela faisait une éternité que je n'avais pas usée de ninjutsu. Cela allait être vâchement pénible.

Technique à apprendre: