« Vous avez entendu ? Le Kuautemoku arrive ce soir ! — Je te jure, à c’qu’il parait les bateaux de la Côte d’Omui ont des roues à aubes pour pouvoir naviguer sur le sable… — Est-ce qu’on pourra voir les nouveaux navires de la Ligue Somei cette année ? — Moi, quand je serai grand, je serai un pirate ! »
Pour quiconque se promenant dans les rues d’Uzushio, difficile de passer à côté de l’événement… Voilà quelques semaines déjà que l’Armada semblait être sur toutes les lèvres des habitants et touristes de la ville ; les uns s’émerveillant à chaque nouvelle arrivée dans le port, les autres planifiant assidûment leurs visites des ponts et des cales exotiques. Il ne fallait pas rater une miette du spectacle. De fait, l’événement était exceptionnel, tant par son ampleur que par sa fréquence. Tous les cinq ans seulement depuis la fondation du village caché, les plus beaux navires du Sekai se retrouvaient en un seul et même endroit pour quelques semaines de liesse et de folie. L’occasion pour le commun des mortels de visiter ces monuments des mers, mais également pour les compagnies maritimes ou autres équipages de se faire connaître du grand public. Cette année-là les bâtiments de la Ligue Somei – partenaire principal de l’événement depuis l’établissement de son quartier général à Uzushio – semblaient particulièrement attendus par la population.
Pour l’occasion, le port d’Uzushio avait été entièrement restructuré. Pêche, commerce, plaisance, tout avait été chamboulé, afin de laisser les monstres des océans s’amarrer au plus proche de la population. Et chaque jour, une foule toujours plus grande se pressait le long des quais pour admirer les pavillons des quatre coins du monde. Mais il ne fallait pas croire que seuls les bateaux les plus imposants ou les plus luxueux attiraient l’œil des passants ; il y en avait de toutes les tailles, de toutes les origines et pour tous les usages. La seule condition : accepter que le tout-venant s’invite à bord – et, bien sûr, avoir été validé par le fameux comité d’organisation. De nombreuses visites, libres ou guidées, avaient été organisées par les équipages en journée. Et puis, le soir tombant, la foule ne désenflait pas. Les tavernes habituellement peuplées de marins usés par le travail étaient envahies par la populace curieuse ; chants, musique, danse, tout le monde se mélangeait et célébrait on-ne-savait-quoi.
Junko avait suivi tout ce remue-ménage de loin, au début. Elle qui ne traînait que rarement près du port n’avait pas tout de suite mesuré l’ampleur de l’événement. Et puis, par curiosité ou par ennui, enfermée dans l’enceinte du village, elle avait fini par sortir de son antre et se rendre sur les lieux. Ainsi, une après-midi, elle avait suivi la foule qui semblait naturellement converger vers le même point. La musique battait son plein dans les rues bariolées, décorées de petits fanions tantôt aux couleurs de l’Armada tantôt à celles d’Uzushio, jusque dans le port. Une ambiance festive et bonne enfant qui eut pour effet d’améliorer l’humeur de la jûnin.
Mais, en cette heure de la journée, les quais étaient bondés et le passage difficile. Prenant un peu de hauteur, à l’instar d’autres shinobis du village qu’elle gratifia d’un hochement de tête au passage, la dame s’attarda un instant sur la vision aérienne des centaines de curieux. Vu de haut, l’on pouvait voir des files se former et avancer lentement, et tout autour des enfants ou des impatients courir dans tous les sens. En voyant tout ce beau monde, la dame comprit pourquoi la sécurité du village avait été tant renforcée ces derniers temps. Les entrées et sorties du village caché étaient bien plus pointilleuses, systématiquement accompagnées de contrôles d’identité et de fouilles ; de nombreux shinobis, encadrés par les fiers gardes du clan Miyamoto, étaient postés en divers endroits de la cité, qui pouvaient paraitre inhabituels pour les résidents. A la réflexion, parmi les quelques shinobis qui allaient et venaient sur les toits, la plupart étaient certainement de service. Une façon comme une autre de participer à l’événement.
Détachant le regard de la masse de gens, la dame reporta son attention sur les navires accostés. Bien qu’incapable de discerner correctement un type de bateau d’un autre et loin de se douter des particularités de ceux qu’elle avait sous les yeux, Junko passa néanmoins un certain temps à les observer – ou plutôt, à chercher certains emplacements bien précis sur les différents pontons. A l’emplacement habituel de l’Atarashi, le fameux bateau que Sanada avait obtenu pour sa promotion, se tenait un navire typique des archipels brumeux. La jûnin eut un petit sourire, bien malgré elle. Après tout, une telle absence n’était pas étonnante. Qui aurait souhaité, dans le comité d’organisation dont faisait naturellement partie les hautes instances d’Uzushio, laisser à la vue de tous un monocoque militaire non règlementaire ? Personne. De fait, normalement assigné à la surveillance des côtes et des frontières, l’Atarashi avait été modifié par son navigateur. Le laisser là, c’était prendre le risque de donner des idées à la prochaine génération de shinobis… Poursuivant son observation, la dame s’intéressa alors au sort du Densetsu. Elle n’imaginait pas un instant que cette saleté de capitaine pirate qui leur servait d’intendant ne soit pas présent – quitte à braver une interdiction, le cas échéant. Bien qu’ayant déjà été à son bord, et ne souhaitant donc pas plus que ça le visiter, Junko se sentait d’humeur à aller saluer le blondinet. Mais où était-il ?
Omura Hana
Uzushio no Genin
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La grande fête autour de l'Armada d'Uzushio a lieu, une première pour Hana qui n'a jamais eu l'occassion d'y participer, avec l'espérance de pouvoir croiser des visages connus...
feat les uzujins
Hana courrait en tous sens dans ces appartements. Le vieux Mao, lui, demeurait aussi silencieux que stoïque en observant le jeu de sa jeune maîtresse, bien trop habituée à la voir ainsi quand elle était trop exaltée. La demoiselle enchainait les allées et les venues entre son armoire et son miroir, cherchant la meilleure tenue à avoir pour sa soirée. Maintenant qu'elle ne vivait plus dans l'antre familiaile, elle n'était plus obligée de demeurer enfermée pour cette sortie : celle de la présentation de l'Armada d'Uzushio. Cela ne se produisait que tous les cinq ans, et même si Hana en eut toujours entendu parler, sa mère lui avait toujours interdit de s'y rendre... alors qu'elle y allait en compagnie de son père. C'était donc sa première fois et il fallait qu'elle rende ce souvenir exceptionnel.
Par contre, l'Omura n'était pas seule ce jour-là. Sa tante était venue lui rendre visite avec une fort mauvaise nouvelle. Elle se tenait assise sur le lit de sa nièce, la regardant défiler. Quand elle avait un doute, même devant sa glace, elle s'arrêtait devant Tamika en lui présentant une robe, muette. Quand sa tante ne trouvait la tenue peu appropriée, elle agitait simplement sa tête à la négative. Quand elle hésitait, et bien Hana jetait sa robe par terre... et Mao la ramassait silencieusement. Tout cela pendant que sa tante expliquait son problème.
" Haaaaa... ma petite Hana... je voulais tellement t'accompagner... Je n'aurais jamais imaginé devoir partir aujourd'hui accomplir cette mission !! Sérieusement ? Tout Uzushio sait que l'Armada est là mais non... j'ai bien de la vaine... Haaaa... est-ce que tu m'écoutes, Hana ?
Elle courrait toujours, sans s'arrêter.
" Oui, oui, ma tante. Je vous entends bien. Il est vrai que j'aurais préféré avoir votre compagnie pour cette sortie. Mais vous avez la chance d'y être déjà allée et... j'espère que vous ne m'en voulez pas d'y aller sans vous ? "
Tamika se mit à rire aux éclats, alors que Hana faisait la moue devant un élégant kimono noire et mauve.
" T'en vouloir ? Quelle drôle d'idée ! Certainement pas ! Je t'en aurais voulu si tu n'y étais pas allée. Je voudrais même que tu t'amuses pour moi. D'ailleurs, ce kimono me semble bien. Ce sont des couleurs. Tu seras ravissante. "
Le sourire de la jeune femme s'étira de plus belle, le choix avait été fait. C'était à cet instant que Mao quitta la pièce et ferma la porte, parce qu'immédiatement la genin se changea sans réfléchir comme si le temps comptait.
" Oh! J'espère que le capitaine sera présent ! "
" Ton bandit, là ? Mouais... Mais même s'il n'est pas là, je veux que tu t'amuses, Hana. C'est cela le plus important. "
" Ma tante... ce n'est pas un bandit, c'est un grand marin. Haha! "
Même si la tante voulait protéger sa nièce, c'était un peu peine perdue. Elle avait tôt fait de comprendre que la genin était entièrement dévouée à cet homme dont elle ne connaissait que la terrible réputation, chose qui n'était pas sans l'inquiéter. Toutefois, si la douce Hana avait trouvé quelques qualités chez lui, c'était qu'il ne pouvait être totalement mauvaise. Tamika préférait donc se fier à l'opinion de sa nièce que le reste du monde. À tort ou à raison.
Après que Hana eut fini de se préparer et qu'elle eut dit au revoir à sa tante qui, faute de travail, ne pouvait l'accompagner comme prévu, l'Omura ne fut en rien réfrénée par ses ardeurs joyeuses, bien trop excitée à l'idée de pouvoir visiter de grands navires. Son préféré serait toujours le Densetsu, car à ses yeux, ce n'était pas simplement un navire, c'était un peu sa famille d'adoption. Toutefois, pouvait-elle s'empêcher d'être curieuse ? Non. Tout son dilemme serait de savoir par où commencer...
Les moustaches frémissantes et le regard luisant d'un éclat scintillant, le membre le plus honorable de l'équipage du Densetsu regardait paisiblement l'allée et venue de la population du haut de son toit. Mais comment Pan-pan, le lapin le plus mignon des mers du Sud était arrivé là ? Il existait des rumeurs étranges sur l'animal, selon lesquels il aurait été entraîné par Hid' aux arts secrets shinobi et serait capable de rivaliser avec son homonymes humains en ce qui concerne sa force ! Qu'on se le dise, le lapin albinos était un être des plus curieux, dont la toisant aussi douce que du coton, cachait sans nul doute de sombres secrets.
Mais pour l'heure, il se contentait de regarder les gens aller et venir. C'était impressionnant de voir autant d'humains au mètre carré. Tous étaient venus des quatre coins des sept mers pour contempler les plus beaux navires du Sekai. Et qui de mieux qu'Uzushio pour servir d'hôte à cet événement si exceptionnel ? Bien entendu, la sécurité avait été augmenté pour l'occasion. Il était hors de question qu'un incident vienne entacher les réjouissances ou qu'un trouble-fête vienne à tout gâcher. Aussi, sous le couvert des toits du Village, les Uzujins qui n'étaient pas en missions servaient de sécurité, prêt à agir au moindre problème. Pourtant, même s'il y avait un caractère officiel à tout ceci, l'Intendant et le Kage avait mit un point d'honneur à ce que les hommes et femmes en services puissent participer à l’événement.
Ce fût après avoir ressenti une brise au parfum de rose que le Lapin tressaillit en percevant la présence d'une femme au charisme des plus angoissants. Dame Junko se dressait là, juste à côté de lui. L'avait-elle vu ? Sans doute que non. Pan-pan était passé maître dans l'art de la furtivité, et puis, qui se soucierai vraiment d'un petit lapin tout mignon comme lui ? Faisant frémir son museau, il profita de l'attention détournée de la Kunoichi pour déposer quelques petits cadeaux à ses pieds avant de disparaître dans un bond.
Tombant littéralement sur l'arrière-train d'une monture, le mignon petit albinos se laissa balader au grès du cavalier qui peinait à se frayer un chemin dans la foule amassée sur les quais. Car durant cet événement, l'attraction principale était bien évidemment les différents navires présents. Le Lapin pouvait en reconnaître plusieurs déjà. Il y avait le Carrack du Capitaine Bumbu, nommé le Himan avec son équipage de gros matelots. La Goélette du Seigneur Gibusonu, le Ginuto. Le Xebec de l'infâme Ekibo, le Shunbun. Ou encore le Windjammer de... HEIN ?!
Les yeux du Lapin s'ouvrir de manière exponentielle devant cette nouvelle. Dame Baishunpu était à Uzushio ?! Le capitaine était-il seulement au courant ? La gravité de la situation n'avait d'égale que l'urgence de prévenir l'Intendant, dans l'espoir que ce dernier soit bel et bien déjà au fait de la présence de la plus dangereuse des femmes des mers du Sekai et de son équipage de concubine sanglante ! Comment Rinkusu avait-il pu laisser faire pareille chose ? C'était à n'y rien comprendre ! Si bien que l'animale, d'un bond, se retrouva à nouveau sur les toits, courant à toute vitesses d'habitations en habitations en direction de la dernière position connu du Densetsu. Ce ne fût qu'au bout d'une bonne vingtaine de minutes qu'il pu percevoir la chevelure blanchâtre de la jeune mousse de l'équipage. Lui sautant littéralement sur la tête, la jeune femme qui était accompagné d'un étrange monsieur borgne se mit à crier, attirant l'attention de tout le monde, tandis que son camarade ne trouva rien de mieux à faire que de mettre une claque à la pauvre bête qui alla s'écraser sur le sol.
Eruza, voyant qu'il s'agissait de son compagnon de voyage, se rua sur lui pour le prendre dans ses bras. S'il s'était fait écrasé par la foule, nul doute que Hid' lui en aurait voulu et à raison ! Laissant le petit être reprendre ses esprits, la jeune femme expliqua à son invité étrange qu'il s'agissait d'un membre de l'équipage de Rinkusu. La simple énonciation du nom du Capitaine rappela l'animale à la raison qui ne tarda pas à se redresser, gesticulant ses mignonnes petites pattoune dans tous les sens.
« Doucement ! J'y comprends rien quand tu bouges comme ça ! »
Agacé de voir que la nouvelle recrue pouvait être aussi débile que le Capitaine, il finit par brandir son bras en direction de la tour Blanche.
« La Tour ? AH ! Tu cherches le Capitaine ? Pas vu depuis hier. Pourquoi qu'est-ce qu'il se passe ? »
Sachant que la pauvrette ne comprendrais rien à rien, le Lapin bondit au sol et parti à tout rompre en direction de la Tour Blanche, laissant dans son sillage le duo qui resta un instant pantois avant de reprendre leur marche. L'heure était grave, et le Capitaine introuvable. Mais rien n'empêcherait Pan-pan de le retrouver pour l'avertir.
- Non, je te dis que c’est le tirant-d’eau qui lui donne cette capacité à fendre les vagues.
- Tu racontes n’importe quoi, c’est le gouvernail du Windjammer qui fait toute la différence.
Celle qui servait de guide au petit groupe s’interrompit, alors que le hibou perché sur son épaule s’envola pour donner quelques légers coups de bec aux bavards.
- Reprenons. Dit-elle en couvrant les cris des deux hommes attaqués par le rapace. Les cales du bateau ont été refaites récemment avec du bois de la Forêt Nara. En tout, le navire peut abriter jusqu'à 60 membres d'équipage, mais il est rare que nous soyons autant. Bon nombre d'entre nous travaillent autant sur terre qu’en mer…dit-elle avec un sourire prononcé.
Le reste de la visite fut peu intéressant pour Sanada. Voir les lits et les latrines ne l’intéressait pas. Lui était venu pour découvrir les nouveautés et les avancées technologiques en matière maritime.
Depuis le lever du soleil, il parcourait le port sans relâche, avide de visiter les bateaux les plus réputés du Sekaï. S’il avait toujours entendu parler de l’Armada, c'était la première fois qu’il y participait.
Alors que les visiteurs rejoignaient le quai pour visiter un autre bateau, Sanada resta sur le pont afin d’observer les pièces de ce navire légendaire. Chaque poulie, chaque cordage était impeccables, témoignant du savoir-faire des navigatrices à bord de ce bateau.
- C’est un beau cordage ! N’est-ce pas ?
Sanada se retourna pour voir la guide derrière lui.
- Oui, mais pourquoi autant de poulies pour maintenir deux voiles ?
- Pour la maniabilité et l'accélération. Malgré sa taille, le Windjammer est le plus véloce des navires sur les mers. Tu es un ninja ?
- Oui, mais je suis là en tant qu’amateur de voiliers.
- Tu navigues ?
- C’est difficile de ne pas naviguer quand on vit ici. Je sais donc à peu près survivre en mer.
La guide éclata d’un rire bruyant et s’éloigna. Alors qu’elle allait rentrer à l’intérieur du vaisseau, elle se retourna furtivement.
- Ne sous-estime pas l’équipage du Windjammer. Et surtout, ne sous-estime pas le savoir de Dame Baishunpu, Masamune Sanada, fils de l’orage. L’Atarashi n’est pas à quai d’ailleurs. C’est dommage. J'aurais aimé voir ce bateau qui navigue au cœur de l’orage.
- Il ne faut pas croire toutes les légendes qu’on raconte. Répondit Sanada avec un sourire.
La guide éclata de rire, et après un sourire complice, s’enfonça vers le cœur de ce navire légendaire.
Si le Windjammer était surnommé la bibliothèque des secrets, ce n’était pas simplement pour le folklore. Le navire de Dame Baishunpu avait la réputation d’être un véritable centre d'informations au sein du Sekai. On disait que le plus puissant de Daimyo ne pouvait cacher son plus sombre secret à Dame Baishunpu. Son réseau d'informations s'étendait partout dans les terres, remontant les rivières et les fleuves pour se jeter dans la mer et finir sur un rouleau scellé dans une des nombreuses caches de la capitaine sur les îles ou sur le continent.
Sanada n’était donc qu’à moitié surpris que cette pirate connaisse son identité. Après tout, lui aussi parcourait les mers du pays de Tourbillon depuis des années. Il était coutume de dire que seul ce qui se passait sous l'océan échappait à la vigilance du Windjammer. La guide venait de le prouver.
Admiratif du travail d'orfèvre sur chaque pièce du navire, Sanada resta un moment sur le pont, accompagné de sa pipe et de son imagination qui errait au rythme des adaptations possibles de l’Atarashi.
Soudain, son attention fut retenue par la démarche d’une Dame qui fendait la foule. Cela faisait déjà plusieurs semaines que Sanada n’avait pas vu Dame Junko et les festivités étaient aussi une occasion pour les ninjas du village de se retrouver. Au-delà de vouloir tisser des liens, Meyo lui avait une fois dit à Sanada que ce genre de festivités avait une fonction militaire aussi. Des soldats qui s’aiment entre eux combattent toujours plus farouchement que des mercenaires. En regardant la Dame, Sanada repensa à cette phrase du Senkage.
- Bonsoir ! Dit-il d’une voix assez forte pour se faire entendre. Je ne sais pas si vous avez visité ce bateau, le Windjammer ? Cela vaut le coup d’œil, je peux vous l’assurer ! Dit Sanada en invitant Dame Junko à monter pour découvrir la bibliothèque des secrets.
À quelques mètres à peine, la capitaine du bateau elle, se dirigeait aussi vers son navire. Dame Junko et Masamune Sanada sur le pont du Windjammer, elle ne pouvait en aucun cas laisser passer cela.
Myōshin Junko
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Lorsque ses yeux se posèrent sur la myriade de petits cadeaux déposés par Pan-pan – et qui avaient manqué de lui faire perdre l’équilibre, glissant sous son pied droit alors qu’elle reprenait sa route –, une aura meurtrière sembla émaner brusquement de la dame. Elle se ravisa bien vite cependant, devant le regard perçant d’un shinobi en service qui avait été immédiatement alerté par l’imperceptible ondoiement de l’air. De toute évidence, l’animal responsable était déjà loin et la foule omniprésente ne permettrait pas à la jûnin de le traquer, maître senseur ou non. Levant une main pour signifier au garde que tout allait bien, elle se laissa alors choir jusqu’au sol, non sans un soupir d’exaspération. Qui pouvait être irresponsable au point de laisser vagabonder son animal domestique sur les toits de la ville par une journée pareille ? C’était un coup à ce qu’il finisse en civet.
Tâchant de conserver sa bonne humeur en dépit de l’incident, la dame se mit à parcourir les quais à un rythme soutenu, fendant la foule comme si elle n’existait pas. Et pourtant, son regard ne cessait de passer de gauche à droite, à la recherche d’un visage familier. Une fête n’avait jamais grand intérêt en solitaire… Son salut vint finalement d’une voix, un appel lancé par-dessus bord à son attention. Levant les yeux, son regard tomba sur un voile de fumée fraîchement exhalé. Elle eut un léger sourire, gratifiant d’un hochement de tête l’éternel encapuchonné qui tirait sur sa pipe. Coupant alors à travers le groupe de visiteurs qui descendait du navire, la dame remonta la passerelle d’accès à contre-sens jusqu’au jeune homme, ignorant les protestations d’une membre de l’équipage qui devait gérer les flux de personnes.
« Sanada ! » lui lança-t-elle en guise de salutations, une fois arrivée à sa hauteur. Il était clair que ce n’était pas l’éloge du Windjammer qui avait convaincu la dame de monter à bord, sinon la présence du Masamune. Junko avait l’œil pour bien des choses, mais que peu de sensibilité lorsqu’il s’agissait de navigation, malheureusement. C’était peut-être ce qui la trahissait aux yeux des Uzujins d’origine, ce qui la rendait si étrangère en dépit des années passées dans ce Village. Il ne faisait aucun doute qu’elle était une enfant du continent, alors que la jeunesse du pays semblait si naturellement prendre la mer. Elle suivit un moment des yeux les cordages qui couraient jusqu’aux espars, puis leva le regard sur les voiles, se demandant vaguement ce qui pouvait susciter l’enthousiasme des connaisseurs. Peut-être que le jeune homme pouvait éclairer sa lanterne à ce sujet. Après tout, n’avait-il pas l’air de dire qu’il s’agissait d’une merveille ?
Elle orienta néanmoins la conversation dans une toute autre direction : « Je n’ai pas vu l’Atarashi à quai. J’imagine que tu n’as pas eu l’autorisation de le présenter à l’événement… Ou tu n’en avais peut-être pas l’envie ? » Baissant alors de nouveau le regard par-dessus le bastingage, elle s’intéressa davantage aux passants qui se pressaient toujours autant sur les quais pour visiter les bateaux, plutôt qu’au gréement dont la finesse et la technicité lui échappait. « J’imaginais que Rinkusu serait là avec le Densetsu, mais je ne l’ai pas vu non plus… Je me demande bien ce qu’il fabrique. »
Mais d’ailleurs, en parlant de l’Intendant, n’était-ce pas sa douce élève qui passait là-bas, telle une fleur immarcescible parmi les mortels ? « Tiens, elle en saura peut-être plus que nous… Hana ! » s’écria la dame, levant un bras pour attirer l’attention de la jeune femme. Sourire aux lèvres, elle lui fit alors signe de les rejoindre sur le pont, tout comme Sanada l'avait fait pour elle un peu plus tôt. Amusant comme le destin pouvait jouer avec les êtres vivants parfois, alors qu’il les rassemblait tous les trois sous les yeux de Dame Baishunpu…
Omura Hana
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La grande fête autour de l'Armada d'Uzushio a lieu, une première pour Hana qui n'a jamais eu l'occassion d'y participer, avec l'espérance de pouvoir croiser des visages connus...
feat les uzujins
La foule était venue particulièrement nombreuses, et c'était à perdre la tête. La petite mine de la douce Hana essayait de percer de sa hauteur la cohue afin de s'assurer de partir dans la bonne direction, mais plus elle faisait de pas, plus elle était emportée dans le sens opposé de sa marche. Tandis qu'elle s'était demandée par quoi commencer sa visite, l'Omura avait décidé qu'il serait de bon ton d'aller rendre visite à ses camarades du Densetsu, et qui savait, peut-être aurait-elle pu croiser le Capitaine ! Elle espérait aussi trouver quelques conseils auprès de ses derniers, car même si elle cherchait à mieux connaître les rudiments de la marine, elle n'en restait pas moins une néophyte. Seulement... voilà que c'était chose ratée.
Même si elle s'était éloignée de son navire préféré, il n'en restait pas moins d'autres navigations dès plus remarquables qu'elle pouvait toujours observer. Un nom revenait sans cesse au cœur de la foule : le Windjammer. Visiblement, il était extrêmement rare de le voir à quai dans la baie d'Uzushio, chose qui ne pouvait qu'attirer la curiosité de la jeune femme. Un beau navire, rare et... tenue par une femme ? Elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle devait être d'une impressionnante personnalité. Il n'était jamais facile de diriger un navire, ou tout du moins, c'était ce que la demoiselle pensait. Si seulement elle savait, elle était bien en dessous de la réalité.
Luttant tant bien que mal, sa chance était que tout le monde se pressait pour essayer d'apercevoir le fameux navire. Il ne lui en fallut pas plus pour arriver non loin du Windjammer et subitement entendre une voix familière.
" Oh ? Junko-senseï ? "
Hana tendit l'oreille, cherchant à savoir d'où l'honorable kunoichi l'appelait avant de l'apercevoir sur le bateau. Un très large sourire se profila alors sur le visage de la belle, agitant le bras avec enthousiasme pour montrer qu'elle l'avait entendu.
" Junko-senseï !! J'arrive !! "
Se faufilant comme une anguille entre les badots, Hana se fit sa propre place, non sans s'excuser dès qu'elle bousculait malencontreusement quelqu'un, expliquant qu'elle était attendue. Ce fut un peu essoufflée, les joues rouges mais le cœur toujours aussi grand qu'elle vint s'enquérir de ses aînés, parce que Sanada était aussi présent.
" Sanada-senseï !! Vous êtes là aussi ? Je suis heureuse de vous voir tous les deux. J'avais peur de ne croiser aucun visage connu. Vous êtes venue visiter ce superbe navire ? Tous ceux que j'ai croisés ne cessait de dire qu'il fallait profiter de l'occasion pour venir voir ce bateau. J'ai cru comprendre qu'il ne venait que rarement ici. "
Hana afficha une tête ingénue, avant de regarder un peu partout autour d'elle. Le navire était étonnamment grand et il y avait beaucoup de visiteurs.
" Il y a tant à visiter ! Je suis toute excitée ! Haha ! C'est la première fois que je peux participer à un tel festival. Étiez-vous déjà venus auparavant ? Y avait-il aussi autant de monde ? "
Les yeux améthyste de la demoiselle brillaient d'une joie sincère, alors qu'elle se penchait un peu avant du bastingage.
" Tout ce monde ! C'est fou ! "
Furetant en essayant de percevoir le moindre visage connu, elle finit par s'en retourner vers ses camarades. Tout sourire, bien entendu.
Quand Dame Baishunpu fendit la foule, celle-ci s’écarta naturellement, jurant avec la course d’obstacles qu’avait subie Hana pour arriver jusqu’à eux.
Sa démarche avait quelque chose d’hypnotique, alors que le bruit du talon de ses bottes de cuir marquait chaque déhanché qui la faisait avancer. Son pantalon avait de larges rayures, semblables à de multiples rivières remontant vers le centre de la terre. Celui-ci paraissait avoir été taillé par un Kamiko en personne tant il épousait chaque courbe à la perfection. Une large ceinture fermée par une boucle d’or était le barrage qui retenait une voile rouge accrochée à la taille volant au gré des brises marines et soulignant encore plus la taille de sirène de cet océan de beauté. Une magnifique veste de bronze avec des épaulettes en métal encadrait un corset qui offrait une vue abyssale sur deux vagues parfaitement symétriques et galbées. Au milieu, un horizon vertical semblait attirer tous les regards qui s’y perdaient, comme abandonner au milieu de la mer. Les rouleaux parfaits que formaient ces vagues étaient suspendus dans le temps, légèrement ballottés de haut en bas au rythme des pas, comme si les lois des dieux étaient différentes pour ces îlots aux trésors. Un petit nez rond surplombait une bouche pulpeuse et un sourire narquois. Alors qu’elle s’approchait, Sanada pouvait maintenant voir les yeux en forme de pirogue de la magnifique femme, d’un bleu profond qui rappelait l’océan à l’aurore. Enfin, une longue tresse rouge et brillante était posée sur son épaule, éclairant son visage aux couleurs du légendaire lac rose du Delta d’Ofusecho.
Arrivée à leur hauteur, elle retira son magnifique chapeau orné d’une plume géante d’un oiseau inconnu à Sanada et s’inclina très légèrement.
- Dame Junko, je suis honorée de vous rencontrer enfin. J’ai lu plusieurs de vos ouvrages concernant le fuinjutsu, et je dois dire que j’admire votre prose et vos théories.
Si son sourire semblait sincère, ses yeux fixaient Junko avec un air inquiétant, comme si elle cherchait à creuser dans l’esprit de la kunoichi pour y découvrir ce qu’il s’y cachait. Dans un mouvement aussi gracieux que théâtrale, elle se tourna vers le soldat des Cinq, qui semblait toujours perdu dans l'horizon de la capitaine.
- Masamune Sanada ! Le fils de l’orage en personne. Ton mentor n’est pas avec toi ? Dit-elle en regardant autour du jeune homme comme si elle voulait y trouver un enfant d’à peine un mètre de haut. Allons mon grand. Reprit-elle en le prenant délicatement par le menton afin de faire remonter son regard vers ses yeux bleus en amande. Tu as vu des choses plus impressionnantes que cela. Reprends-toi. Sa voix douce et ses mouvements suggestifs semblaient, encore une fois, en total contradiction avec ses paroles. Ce qui eut pour effet de paralyser plus puissamment encore le jeune homme.
Enfin, elle se tourna vers Hana, en la toisant du regard de haut en bas. Attrapant une mèche de cheveux de l’Omura, elle la renifla lentement, devant le regard médusé et circonspect des femmes, les hommes alentour étant perdus dans la tempête rousse.
- Une odeur de fleur de cerisier de la Côte Verdoyante des Sources Chaudes et de vanille de l’île des Trois Soeurs. Dit-elle en laissant la douce mèche de la divine Omura retomber. Une beauté parfaite, presque surnaturelle. Dit-elle en appuyant bien sur le dernier mot. Un corps aussi fin que gracieux avec les firmes appropriées. Tu pourrais parfaitement t’intégrer sur mon bateau jeune femme.
Elle se détourna enfin des trois Uzujins pour diriger son regard vers le quai vide réservé au Densetsu.
- Il y en aura bien un de vous pour me dire où se trouve le Densetsu et son incapable de capitaine ? Je n’ai jamais eu l’occasion de lui rendre ceci ! Dit-il en levant l’annulaire de la main gauche sur lequel trônait une magnifique alliance de mariage.