Demandes et Rapports de missions - Chinoike Ryuku

Au boulot les feignants 

 Hitagi n’aimait pas particulièrement sa condition de mercenaire, être obligée de vendre ces services aux plus offrants à ceux qui pouvaient les rincer d’argent la déplaisait : elle avait l’impression d’être une arme entre les mains de nobliaux avides et ambitieux. Mais elle n’avait guère le choix de sa destinée ni de celle des siens pour l’instant, ce qui la poussait à réaliser le travail qu’on lui mendiait envoyant ce qu’elle considérait être ses meilleurs éléments et ceux les plus à même de remplir les missions. Cependant, elle rêvait qu’un jour, elle pourra agir pour le bien des siens et les envoyer faire quelque chose qui les arrangerait eux et pas des nobles qu’elle méprisait. Elle se rassurait qu’avec un peu de chances, quelques nobliaux allaient mourir dans l’entreprise qu’elle transmettait à son sang.

Pour une mission qui nécessitait la recherche d'un scientifique de génie de Tetsu qu'il fallait ostensiblement faire taire, il n'était pas à exclure que d'autres le recherche et qu'il faille soit le tuer lui et tout ceux qui le cherchaient, soit le faire taire et surement tuer ceux qui se trouvaient sur le chemin, la jeune cheffe du clan Chinoike s’était décidée à laisser la mission à deux individus qu’elle respectait énormément et qu’elle savait compétent. La mission serait dirigée par Etsu qui grâce à ces dons de furtivité serait sûrement très forte et la personne de confiance la plus à même de réussir par son sérieux à s'approcher du scientifique. Cependant, le Petit Dragon se trouvait embêter d’envoyer une femme enceinte, même si cela ne trahissait pas encore sous sa silhouette et que tous n’étaient pas au courant, seule et c’est pour ça qu’elle se résigna à choisir, à la fois le plus imprévisible, mais aussi peut-être un des plus puissants Chinoike qu’elle avait à disposition : Ryuku. Bien que comme chiens et chats, Etsu et Ryuku avaient déjà travaillé ensemble plusieurs fois et elle savait que Ryuku serait capable de donner sa vie pour protéger Etsu et serait aussi à même d'anéantir ceux qui chercheraient à mettre la main sur l'arme du scientifique.

C’était ainsi qu’elle l’avait fait mandé, espérant qu’elle ne faisait pas une énorme erreur. Fuyu l’avait rassurée, promettant de mettre une fessée au chauve si jamais il s’avisait de faire n’importe quoi, convaincue par cette punition de celle qui était une grand-mère pour tout le clan, Hitagi se laissa emportée par cette idée. Elle prévint déjà Etsu pour avoir son aval sur la situation et la mission, la persuadant aussi que Ryuku serait à la hauteur, et elle n’eut qu’à peine le temps de se reposer après avoir convaincu son amie, avant que le chauve n’entre de manière fracassante dans le bureau, faisant sursauter la jeune cheffe.

Le chauve était fidèle à lui-même et Hitagi se racla la gorge, prenant la parole :

« Ouais, c’est ça j’ai du travail pour toi. Tu vas aller dans la vallée des nuages, vous devez retrouver un scientifique de Tetsu qui possède une arme nouvelle et dangereuse, il faut retrouver le scientifique, détruire l'arme et probablement tuer tout ceux qui veulent lui mettre la main dessus. Tu iras avec Etsu et je compte sur toi pour la protéger et réussir la mission. Le clan a bien besoin de reconnaissance en ce moment !»

La jeune femme se releva, tendant le rouleau de missions au Chauve. Puis elle reprit :

« Il s'agit de le retrouver le plus rapidement possible, rejoins Etsu, vous partez dès cet après-midi pour ne pas perdre de temps ! Bon courage Ryuku et surtout, pas de bêtise ! »

Hitagi le laissa partir, sans trop savoir s’il allait se tenir à carreaux, on ne pouvait jamais savoir avec Ryuku, c’était avant tout son charme comme son plus grand défaut. Mais il était compétent et la jeune cheffe se rassurait en se disant que de toute façon, même si tout dégénérait, la réputation violente du clan ne pourrait pas souffrir plus et qu’ils devaient s’accommoder des montagnes de cadavres qu’ils laissaient sur leurs chemins. Hitagi était comme Ryuku, partout ou elle allait, les gens mourraient, il s’agissait maintenant de ne pas tuer de civil et d’éviter les accidents regrettables.