Depuis sa promotion au grade de chuunin, Sanada avait beaucoup plus de tâches qu'auparavant. La tranquillité qu'il croyait avoir gagnée à l'issue de l'examen n'avait été qu'un mirage. Le pays de la paresse était donc inatteignable pour un ninja. Depuis peu, on lui avait octroyé les cours de suiton pour les genins débutants à l'académie. Le soldat des Cinq s'était arrangé pour être en mission pour les deux premiers cours, mais cette fois-ci, il ne pouvait définitivement pas y échapper.
N'ayant aucune envie de traîner des optimists pour chercher un endroit tranquille pour l'entraînement, il avait trouvé une idée de génie en chemin.
C'est donc tout sourire qu'il entra dans l'académie, un sourire qui n'était malheureusement pas visible derrière le nuage de fumée qui stagnait au niveau de son visage en permanence.
-Sal..
- Combien de fois je vais devoir te le dire... On ne fume pas à l'intérieur de l'académie !
Sanada évita les lancers de craies de Saede, une ancienne camarade de classe maintenant professeure de shurikenjutsu et se dirigea vers la salle réservée à son cours.
Prenant bien soin de vérifier que la harpie avait disparu, il ralluma son calumet et ajusta sa capuche afin d'être bien camouflé des regards curieux qui allaient le mitrailler une fois la porte ouverte. Sans même lever les yeux, le soldat des Cinq se dirigea vers l'estrade et y déposa les notes qu'il avait prises.
- Bienvenue à tous, je me nomme Masamune Sanada et je vais vous enseigner le ninjutsu suiton cette année. Pardonnez mes absences, mais comme je n'ai eu aucun retour de vos premiers cours, je vais commencer par le commencement.
Le jeune homme tira une longue latte sur son calumet et se risqua à lever le regard une seconde. Quelques rares élèves, un éclairage défaillant et une des salles les plus miteuses de l'académie. Tout allait bien. En prenant bien soin de ne pas croiser un regard, il déroula le début de son parchemin et se mit à lire d'un ton monocorde et sans aucun entrain.
- Le ninjutsu est l'expression du chakra par le biais de la nature et de ses éléments. Contrairement au ninpo, qui provient de l'énergie humaine, le suiton comme le raiton ou le doton ne sont que les expressions d'une force plus grande encore, la nature. Bien que le protocole de l'académie m'empêche de faire du prosélytisme actif, je vais tenter, durant ce cours, de développer avec vous une vision plus naturaliste du ninjutsu.
La grande bataille des spécialistes se résume ainsi en deux positions opposées. Il est important de noter que je caricature pour mieux illustrer mon propos, mais que des nuances existent entre les deux mouvements. Il y a donc ceux qui pensent le ninjutsu comme une émanation de l'être usant des forces de la nature. Les autres, dont je fais partie, pensent au contraire que le chakra n'est qu'une prolongation de la force naturelle, un prêt de la nature. Il y a ceux qui pensent ordonner à la nature, et ceux qui la sculptent avec la reconnaissance nécessaire pour un élément qui se plie de son propre chef à votre volonté.
Il y a ceux qui prennent les éléments pour leurs esclaves, et ceux qui se sentent les esclaves de la nature. Les premiers affirment qu'un spécialiste du suiton peut créer un océan sur une terre aride, ce qui est vrai. Les seconds pensent que contraindre les flots est bien moins efficace que les convaincre de nous aider. Les premiers pensent que l'eau ne s'anime réellement que sous la volonté des ninjas, le reste étant des forces naturelles qui s'exercent sur elle. Les seconds affirment que les mouvements de l'eau ne sont que chakra, sans le besoin de l'intervention humaine.
Il passa ensuite entre les rangs pour distribuer à chacun un parchemin vierge de l'académie.
- Comme nous ne sommes pas là pour nous tourner les pouces, je vous ai préparé une évaluation. Et pas besoin de râler, aucune connaissance ne sera demandée dans la copie. Je vous demande simplement de répondre à cette question simple. Vous tous qui êtes manipulateur des rivières et des océans, dans quel camp êtes-vous ? Vous avez deux heures.
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
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Nous étions un mercredi et qui disait mercredi disait : Cours à l’académie… Lorsque mon diplôme m’avait été remis je pensais en avoir définitivement terminé avec ses histoires de cours. Mais visiblement le village souhaitait « offrir à tout un chacun des capacités basiques sur différents domaines du ninjutsu ». Connerie. Évidemment. Rien ne valait les bonnes vieilles missions pour se faire réellement la main ! J’étais donc résolu à ne pas participer à toute cette mascarade, mais comme si le kage lui-même avait répondu à mes espérances. Voilà que cette année les cours étaient devenus : OBLIGATOIRE.
Il fallait impérativement s’inscrire à minima pour un des différents cours d’initiation… Sans plus de conviction j’avais donc choisi celui traitant du ninjutsu suiton. Même si je doutais qu’on puisse m’apprendre quoi que ce soit sur mon élément préféré… Étant l’heureux détenteur d’un karma positif, la providence était intervenue en ma faveur. Deux semaines que les cours avaient commencé et pas le moindre professeur en vue ! Bon c’était un peu barbant de devoir patienter la durée du cours dans une salle vide. Mais bon…
Cette fois, j’avais pris les devants ! Pas questions que je passe mon cours à dessiner sur une feuille ou PIRE à devoir parler avec les autres minables de la classe. J’avais donc pris avec moi : Un livre, un coussin, de la nourriture, à boire et un jeu d’énigme. De qui passer une matinée des plus ludiques ! Chargé de mon barda je m’étais donc dirigé vers l’académie. Sur le chemin j’avais croisé Isasu, il m’avait regardé, je l’avais regardé et nous avions passé notre chemin. Même Isasu n’était pas parvenu à ruiner cette journée ! Un jour béni des dieux !
Arrivé dans la salle, je m’installais confortablement pour cette attente prolongée. Quid de mes camarades pour lesquels je n’eus pas le moindre regard. Bien qu’il me semblait avoir repéré une tignasse rousse que je commençais à voir trop souvent à mon goût. Là j’avais dressé une véritable cabane des plaisirs simple ! Un coussin sur la chaise, un autre pour chacun de mes coudes, devant moi un livre traitant d’un assassin, nommé Fitz Chevalerie. J’adorais cette fiction ! Le héros disposait de drôles de pouvoir, proche du genjutsu par endroits. Une paille à la bouche et différentes friandes éparpillées un peu partout. J’étais fin prêt quand…
"Bienvenue à tous…" OH BORDEL ! Cette voix, cette stature, cette nonchalance et surtout… cette fumée ! J’étais mal ! Très mal ! Mon sensei ici ? Mais pourquoi ?! Il me cherchait ? Il savait ?Il savait tout ? Mais je n’avais rien fait non ?! Après une seconde d’hésitation, j’agis comme tout être responsable : D’un mouvement brusque j’avais rejeté l’ensemble de mon installation sur le sol. Éclaboussant au passage les tables voisines de mon pourtant si précieux soda…
Heureusement, Sanada n’avait pas l’air de vouloir regarder dans notre direction, préférant nous débiter un interminable discours. Son laïus ne servait en réalité qu’à une chose : Nous donner un devoir écrit. Sérieusement ? Pas foutu d’être là aux deux premiers cours et il revenait comme une fleur pour nous donner un devoir ? Lorsqu’il passa à mon niveau pour donner mon parchemin, je ne pus plus me retenir…
"Merci sensei… Je peux avoir un brouillon ?"
Me voilà donc face à ma feuille écrivant le sujet en même temps qu’il nous le présentait…
En tant que manipulateur du suiton, dans quel camp suis-je ? Une question simple en apparence mais qui nous poussait à nous interroger sur notre rapport au chakra. Le sujet ne se cantonne pas qu’aux manipulateurs du suiton mais à l’ensemble des éléments. Étais-je plus esclave ou esclavagiste ? Chez les Naïbu, nous éprouvons un lien fort avec nos capacités. C’était dans notre « sang », genre littéralement… À bien y réfléchir, la question ne me semblait n’être qu’un immense piège. Les deux camps que Sanada avait présentés étaient des extrêmes, dans lesquels je ne me retrouvais pas… Prenant donc mon courage à deux mains et le transférant vers ma plume. Je commençais ma rédaction :
Par Naïbu Fubuki.
En tant qu’utilisateur du suiton mais également du futon et du hyôton, les éléments occupent une part importante de mon existence. En tant que shinobis, ils sont mes armes, mes atouts. J’ai donc été formé afin de faire plier les éléments à mon avantage, en devenant le maître et les contraignant à m’obéir. Pourtant, mon expérience de la manipulation élémentaire m’a rapidement dévoilé qu’il était bien plus efficace d’amplifier un phénomène existant que de créer ou imposer une dynamique. Avec suffisamment d’entraînement, je serais capable de créer un lac au cœur d’un désert. Mais il me sera toujours plus simple de drainer les énergies alentour dans une région plus humide. Lors de mes différents entrainements. J’ai appris à respecter les éléments, à m’y adapter afin d’agir en harmonie avec eux. Pour autant, je ne me sens pas l’esclave de ceux-ci. Les éléments sont tour à tour mes partenaires et mes obligés. À chaque problème sa solution et à chaque contexte une réponse différente. Un shinobi ne possède pas d’autres codes moraux que ceux imposé par son village. Le reste n’est que superflu et ne doit pas intervenir dans la résolution d’une mission.
Dans l'un des cas, je répond à un besoin urgent et engage mon chakra afin d'apporter la réponse. Sans prêter attention aux éléments alentours. Dans l'autre, je serais plus efficace, me reposant sur mon environnement. Aussi, je ne peux choisir entre un camp ou l’autre. Car ceux-ci seraient synonymes de restriction de mes capacités.
"Je suis Kaminari Isasu. Je fais du Ranton, la manipulation de l'orage qui réside dans la combinaison du suiton, l'eau, et du raiton, la foudre... Il est d'ailleurs étonnant que l'orage ne demande pas du fuuton, mais certaines voies du chakra reste impénétrable.
Je ne me sens pas esclave des éléments, puisque par le chakra, je peux modeler un nuage, pour autant, ma pleine puissance n'arrive que quand le ciel est déjà bien couvert... Ainsi, la nature serait mon esclave ?
Non plus.
D'après ce que je sais, un utilisateur du suiton peut modeler l'eau à sa guise. Une flaque peut être manipulée pour attaquer ou se défendre, pour autant, il serait possible de créer soi-même de l'eau par le souffle. Il existe une technique qui rend ce phénomène possible. Le chakra propose encore bien des mystères et la manipulation de ces techniques comme de simples outils nous empêche de vraiment observer le phénomène ou le développer.
Alors quoi ? Pas de réponse ? Aucun camp ? Peut-être pas.
Disposons, comme on le sait tous, que le chakra que l'on mobilise est la conjonction de l'énergie physique et spirituelle, que l'on concentre pour créer une énergie autre... Cette énergie, on l'utilise pour créer un élément ou manipuler cet élément déjà existant dans le cadre. Les deux sont possibles, ainsi un utilisateur de suiton est quasiment imbattable en pleine mer, mais peut toujours se débrouiller dans le pays du vent où le désert empêche l'eau à la surface. Cependant, un ninja assez expert pourrait sans doute capter les ressources dans le sol ou bien... Imaginons, l'eau dans l'air. Les perspectives sont donc quasiment illimitées, ce qui me fait me demander si vraiment il y a un rapport de force.
Nous pouvons nous passer de l'eau déjà présente en le créant nous-même : Je sais cracher de l'eau, donc je peux me passer de la mer ou d'un lac, mais il est plus facile de ne pas avoir à le faire. Certaines techniques ranton demandent des nuages, mais je sais en faire... Travailler avec la nature fait gagner du temps et des efforts, mais l'homme sait s'en passer.
Pourquoi ne pas se dire que nous faisons partie de la nature ? Et que donc... Nous travaillons avec celle-ci ?
Je ne me sens pas esclave de l'eau, comme je ne vois pas cet élément être dominé par mon chakra. Je suis donc, à mon échelle, une source de cette nature. Il n'y a que l'électricité, le raiton, que j'ai du mal à maitriser à l'état naturel et donc je dois le produire par mon énergie... Mais je peux imaginer un ninja plus expérimenté pouvoir manipuler la foudre d'un orage, sans passer par la manipulation du Ranton."
Laissant sa main dériver sur le papier, cherchant quelque chose qu'il avait oublié, Isasu accepta que son poignet puisse se reposer. Il en avait finis avec sa pensée archaïque : Faire partie de la nature ? Oui, c'était sans doute ce qu'il pensait. Avec son premier entrainement du Ranton, avec le professeur du jour, il avait pensé être le dominateur de cette nature, mais la question du fumeur l'avait fait réfléchir. Travailler avec les éléments, sans pour autant les dominer, lui paraissait la bonne réponse.
Transcender la pensée binaire : Esclave ou maitre ? Pourquoi pas associé ? En tout cas, cela lui paraissait bien.
Se creuser la tête était une bonne chose : Un ninja était un soldat et un soldat obéissait, sans se poser de questions. Enfin, c'était ce qu'il avait compris de la mission avec Miyamoto Nori. Pour autant, il y avait des choses qu'il fallait penser, analyser... Le ninjutsu, le chakra, cela paraissait simple, mais la finalité était incroyable ! Manipuler deux énergies étranges que l'on transportait à chaque instant pour en donner une nouvelle capable de faire des choses folles, tel que de la foudre ou de l'eau, c'était une perspective autant passionnante qu’effroyable.
Un manipulateur de Suiton assez puissant pouvait créer un raz de marée brutal qui serait capable de détruire Uzushio... Pareil à un utilisateur de Katon qui vomissait des torrents de flammes. L'innovation rendait tout possible, il fallait juste un type pour essayer et donner du temps à cette possibilité pour lui donner naissance...
Créer des techniques ? Définir les facteurs, les causes, les conséquences... Travailler là-dessus, la peaufiner jusqu'à en rêver la nuit et finalement la mettre au point. Un rêve, une folie. Du coin de l'œil, le blond regarda ses camarades : Pensaient-ils la même chose ? "La tête de glaçon doit encore parler de ses parents." L'excitation de se poser dans la grande échelle de l'univers, de chercher à créer, apprendre et devenir une source autant qu'un...
Non, il ne devait pas penser à ça.
Il n'y avait pas de rapport de force entre l'homme et la nature, avait-il dit dans sa copie, mais il pouvait y avoir entre les hommes... Celui-ci, faisant partie d'un tout, était bien obligé de se plier à une règle unanime. La chaîne alimentaire. On ne dominait pas la nature, mais on pouvait dominer les autres avec celle-ci... Le rapace, par les serres que la nature lui avait prodigué, pouvait attraper la proie plus faible.
Le chakra et les facultés propres à chacun pouvait être comparé à ça ?
En tout cas, Kaminari repoussa la feuille en jetant un œil à son senseï pour dire qu'il avait fini : "Je n'ai pas vraiment répondu à votre question, mais là voici cependant, ma réponse." Sanada était ici, dans cette métaphore naturaliste, le loup qui apprenait aux louveteaux à chasser. Pour autant, ses facultés par la manipulation du Ranton s'élevaient à une échelle quasiment régionale... Le genin n'avait pas vu toutes les compétences en suiton de son ainé, mais un ninja de Uzu qui modelaient l'eau était sans doute extrêmement puissant.
Sphinx. Yukio 021
Uzumaki Mitsuha
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Mais nope. Visiblement, le mercredi était une classe obligatoire pour les techniques affinitaires … Elle ignorait comment cela se passait pour les deux autres classes mais, pour les utilisateurs de Suiton, c’était une classe particulièrement … calme. Le professeur qui était assigné à cette matière ne s’était jamais présentée et visiblement, personne n’avait pensé à le remplacer. Donc c’était un créneau horaire où les jeunes gens se prélassaient, discutaient gaiement, lisaient et tout autre activité bien loin de l’apprentissage des techniques suiton. Pour Mitsuha, c’était salon potin et apprentissage des techniques de clan. Elle arrivait toujours avec un immense sourire et rejoignait quelques cousines et amies pour parler de leurs vies, de leurs missions … Se jalouser mutuellement sur l’achat du dernier kunaï. Et elle en profitait aussi, rouleau à la main, pour discuter de la manière la plus efficace pour arriver à tel ou tel résultat.
Vraiment, c’était une classe digne de Uzushio. Dans tous les sens du terme.
Elle arriva donc sur le fil, car de toute façon, il n’y avait pas d’enseignant pour disputer les élèves. Elle salua certains élèves de la main et vit Fubuki continuait la lecture de son ouvrage, soda à côté de lui. Elle lui fit un signe de la main avec un grand sourire. Un jour elle lui demandera ce qu’il était bien en train de lire … Puis elle rejoignit sa place attitrée, dans le fond. Les petits commérages de Kunoichi allaient commencer quand la porte s’ouvrit.
Et croyez le ou non, pour la première fois, il eut un silence total dans la salle de classe. Un enseignant. Ici. Pour ce cours. Oh mon dieu. Et celui-ci était accompagné d’un magnifique nuage de fumée.
« Bienvenue à tous, je me nomme Masamune Sanada et je vais vous enseigner le ninjutsu suiton cette année. Pardonnez mes absences, mais comme je n’ai eu aucun retour de vos premiers cours, je vais commencer par le commencement. »
Oh. Mon. Dieu. C’était Sanada. Le maitre de Fukubi et Isasu. La rousse manqua de s’esclaffer de rire en voyant la réaction de son comparse de mission mais se retint : si Fubuki craignait cet homme, c’était qu’il devait être redoutable. Et puis elle le connaissait quand même de réputation. Un peu. Mitsuha fit donc l’effort de sortir une feuille et un crayon et commença à prendre des notes, écoutant les explications sur le ninjutsu affinitaire. L’Uzumaki ne s’était jamais véritablement posé la question pour être tout à fait honnête … Toutes ces théories, les anciens du clan en avaient certainement parlé, mais elle n’en avait eu guère cure. Bon par contre, niveau enthousiasme et intérêt du cours, c’était pas ouf. Sa voix était tellement monotone que Mitsuha faillit piquer du nez.
« Comme nous ne sommes pas là pour nous tourner les pouces, je vous ai préparé une évaluation. » Ah ouais, il était comme ça lui … absent les deux premiers cours et bam, évaluation dans ta face no jutsu. Il ne manquait pas de toupet, le bougre. « Et pas besoin de râler, aucune connaissance ne sera demandée dans la copie. Je vous demande simplement de répondre à cette question simple. Vous tous qui êtes des manipulateurs des rivières et des océans, dans quel camp êtes vous ? Vous avez deux heures. »
La rousse grimaça quand le parchemin vierge arriva à son niveau, le blanc du papier la perturbant plus que tout. Dans quel camp était Mitsuha ? En tant que Uzumaki, son rapport au chakra était tout particulier. Chaque individu de son clan possédait une réserve de chakra supérieure de la normale. De plus, ils avaient les capacités de modeler ce chakra pour former des chaines et les user comme armes … Grand Papy Rokuro aimait dire qu’il s’agissait là de la représentation de la volonté inébranlable des Uzumaki : des liens, forts, indestructibles qui se pliaient à leur volonté pour servir leur cause personnelle. Mais Mitsuha ? Elle ne savait encore comment voir cette utilisation de chakra. Elle n’avait pas encore de technique magnant ces chaines si ce n’était pour partager du chakra … Alors la notion de chakra, lié au Suiton ?
Les minutes s’écoulèrent pendant que la rousse fixait le plafond, réfléchissant et cherchant les réponses à ses questions.
Une heure passa. Puis encore une demi-heure.
Puis elle se mit à suer violemment en voyant le temps s’écouler. Et puis, elle inspira, profondément et regarda sa main droite. Les chaines étaient une partie intégrante de sa personne … Le suiton, non. Quoique. Le corps était composé d’eau non ? Peut-être avait-elle sa réponse ? Alors, enfin, Mitsuha attrapa un crayon et commença à écrire.
Par Mitsuha Uzumaki.
Je suis l’eau et l’eau est moi. Le suiton est une prolongation de mon chakra et donc de ma force. Je ne peux pas soumettre la nature comme je ne peux pas me soumettre à moi-même, je ne peux que travailler, emprunter, amplifier, transformer ce qui existe déjà. Le chakra existe partout, les mudra nous permettent de nous rattacher à une forme de chakra qui diffère du notre comme les maillons d’une chaine. Il ne peut pas y avoir de domination et de soumissions, juste un flux constant qui se transforme.
Myōshin Junko
Uzushio no Jonin
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Il y eut un léger grincement, couvert par la voix du Chûnin qui donnait le cours, puis un enfant se glissa discrètement à l’intérieur de la pièce, par la porte entrebâillée. Se faufilant entre les tables et les chaises, rampant presque pour ne pas se faire repérer, il regagna une place libre et s’assit en silence.
Le cours avait déjà commencé, mais l’on ne pouvait pas vraiment dire qu’il était en retard. A vrai dire, cet enfant n’aurait pas dû se retrouver là. Mais personne ne semblait vraiment faire attention à lui ; ni le professeur qui paraissait totalement absorbé par sa lecture, ni les étudiants tantôt assommés par le discours monotone, tantôt occupés par on ne savait quelle activité bien plus intéressante.
Alors, balançant légèrement ses jambes sous sa chaise, l’enfant ouvrit grand ses yeux et son visage sembla se figer tout à fait. Ce fut comme s’il ne respirait plus, comme s’il ne cillait plus, toute la durée du discours de Sanada. Il fixait l’encapuchonné, buvant silencieusement ses paroles.
Puis vint finalement le moment de l’interrogation, et il sembla reprendre vie un bref instant. Fronçant tout d’abord le nez devant la copie blanche, il glissa ses mains sous ses cuisses et continua de balancer doucement ses jambes. Deux heures pour répondre à sa question ? Soit. Il attendit donc.
Ce ne fut qu’une fois le temps presque écoulé qu’il se décida à prendre son pinceau, sa pierre et son bâtonnet à encre, et à écrire. Il avait de toutes petites mains, mais ses gestes étaient nets et précis, et son écriture très fluide, comme s’il avait toujours manié la plume.
“Pour toute réponse, je vous offre ce Kōan :
Deux bonzes sont devant l’entrée du monastère où se trouve une bannière en train de flotter au vent. L’un dit : « Regarde cette bannière comme elle flotte. » Et l’autre répond : « Mais ce n’est pas la bannière qui flotte, c’est le vent. » Et ils commencent à discuter pour savoir qui a raison. Et le maître, qui n’était pas très loin, entend ces deux bonzes converser et il leur dit : « Ce n’est pas le vent, ce n’est pas la bannière, c’est votre esprit qui flotte. »
Je pensais trouver un maître dans cette classe. Dommage que vous ne soyez véritablement qu’un bonze.”
« Voici ma réponse. » dit-il simplement d’une voix fluette, lorsqu’il fallut rendre les copies. Et il se rassit, tout naturellement, attendant patiemment la suite.
Masamune Sanada
Uzushio no Chunin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'Or Ryos: 855 Expérience: (2671/1200)
Bien enfoncé dans la chaise pourtant pas très confortable, la capuche rabattue sur le regard et le calumet à la bouche, Sanada dormait presque paisiblement. Par habitude des cours interminables de l'académie, il avait acquis le réflexe de bouger de temps en temps, et même de fumer dans l'inconscience d'un demi-sommeil peu réparateur mais diablement satisfaisant. Son esprit voguait en toute quiétude quand il sentit un courant d'air balayer la fumée opaque qui lui caressait le visage.
Toujours terré au fond du tissu, il entrouvrit les yeux pour voir une jeune Fuma poser sa copie sur son bureau. Tentant de paraître le plus naturel possible, le soldat des Cinq attrapa la feuille avant de demander à la jeune fille de ramasser les copies de ses camarades. Pendant ce temps, le jeune homme tenta de reprendre ses esprits tandis que l'écriture grossière de la fayotte lui semblait encore floue.
- Vous pouvez prendre une courte pause. Nous commencerons par le clone aqueux ensuite.
Sanada prit le temps de survoler toutes les dissertations, malgré sa fainéantise, il était toujours curieux de découvrir ce que les autres ninjas pensaient. Il ne fut pas déçu.
Maintenant qu'il était bien réveillé, il se leva du bureau et redonna les devoirs sans aucune annotation. S'arrêtant devant chaque élève, il commentait légèrement la copie, en tentant de ne pas être trop cassant malgré son agacement.
Dans sa chorégraphie entre les tables, il s'arrêta devant Uzumaki Mitsuha, une genin haute en couleur qui avait déjà attiré l'attention du corps enseignant lors de sa scolarité. Celle-ci avait une qualité qu'appréciait grandement le jeune homme, l'audace.
- Pas mal, il y a des éléments intéressants. Un point de vue plutôt original mais compréhensible pour une ninja du clan Uzumaki. De par vos arts, vous êtes effectivement amené à être vous-même des sources de chakra pour les autres.
Il passa ensuite à Isasu, jetant la copie sur la table du garçon avec bien moins de considérations.
- Une copie qui se rapproche de celle de Mitsuha, pas mal donc. Tu aurais pu évoquer les auteurs que tu connais, si tu en connais, pour justifier ta théorie du juste-milieu.
À côté, Fubuki, le deuxième membre de son équipe, reçut sa copie sans un regard direct.
- Pareil, c'est passable. Vous avez tous les trois choisis la facilité. Pourtant, si vous voulez un ninjutsu qui se fait tout seul après avoir fait des mudras, vous êtes dans la mauvaise salle.
Enfin, Sanada se plaça devant le pupitre qui accueillait cet étrange enfant qu'il n'avait jamais vu. S'il ne connaissait pas le gamin, le style et le ton de sa copie ne laissait aucun doute dans son esprit. Devant lui, un des deux femmes qu'il respectait le plus dans le village, l'arpenteur et illusionniste la plus crainte des mers du Sud pour sa puissance comme son savoir, Myōshin Junko était assise, balançant ses petits pieds d'un air innocent qui aurait trompé Sanada toute la journée si elle s'était empechée d'écrire une réponse aussi corrosive pour le mystique osmiétiste. Peut-être avait-elle fait cela à dessein.
L'idée était amusante.
Il connaissait ses lacunes en ninjutsu pour lui avoir enseigné la vague du chaos plusieurs mois auparavant. Avec un statut comme le sien, elle ne pouvait se présenter dans un cours destiné aux jeunes pousses d'Uzushiuigakure. Il posa la copie de la femme sans dire un mot, puis revint à son bureau.
- Dans l'océan de parchemins aussi tièdes que nos mers en plein été, j'ai lu vos réflexions personnelles et votre point de vue qui était parfois fort intéressant, parfois désuet. Cependant, aucun de vous n'a répondu à ma question. Ne pas choisir entre deux camps est possible, mais ici, je vous ai justement demandé le contraire.
Sanada se tut un moment, laissant le silence balayé la salle. Il n'y prenait aucun plaisir, n'y voyait aucune satisfaction, c'était simplement la méthode la plus directe et la plus efficace pour appréhender le suiton de la bonne manière selon lui.
- Plus vous avancerez dans l'art du suiton, plus vous verrez qu'elle est assez différente des autres affinités. Le milieu dans lequel vous lancez la technique est la première chose à prendre en compte. La manipulation de l'eau requiert une quantité de chakra assez colossale et rapidement, les techniques épuiseront vos réserves en un rien de temps. Croire que vous pouvez user du suiton dans le désert est une folie. SI vous combattez contre un homme de bois, peut-être. Contre un ninja aguerri, vous êtes déjà morts. D'autant plus que l'homme s'adapte à son milieu. Nous sommes ici des insulaires, le suiton paraît naturelle. Mais dans le désert, que pensez-vous que les ninjas de Suna apprennent ? Ils manipulent ce qui est autour d'eux. Le célèbre clan Serika en est la preuve encore vivante. Est-ce qu'un Serika prétendrait qu'il n'a pas besoin du désert ? Il peut. Mais sur l'océan, je ne donne pas cher de sa peau malgré la relative supériorité du doton sur le suiton.
Sanada attrapa sa besace et sa cape et ouvrit la porte en grand.
- Allez, on va dehors. Je veux pas me retrouver avec la direction aux fesses parce que j'ai inondé la salle. Toi là, dit-il en désignant de son calumet le petit garçon qu'était Junko, tu vas faire une démonstration de clonage une fois dehors, pour bien montrer le principe avant de commencer les choses sérieuses.
Avec un sourire, il mena la joyeuse troupe vers les exercices pratiques. Loin d'avoir l'envie d'embarasser Junko, il résidait entre eux un respect teinté d'une certaine confrontation d'idée qui était née de leur première rencontre, il voulait tout simplement expérimenter. Il n'avait en effet jamais pensé à l'éventualité de se cloner alors qu'il usait du henge. Dans ce cas, les clones prenaient-ils l'apparence du ninja d'origine ou de son subterfuge ? C'est ce qu'il allait découvrir incessamment sous peu.
Au pire, la dame allait les faire plonger dans une de ses illusions. Pourquoi changer le corps quand on pouvait altérer l'esprit ?
Une bonne question. Mais pour un autre cours sans doute.
Naïbu Fubuki
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Fiche du Ninja Grade & Rang: GENIN - RANG C Ryos: 27 Expérience: (285/500)
Le test était terminé et une camarade avait ramassé nos copies. Je n’étais pas inquiet, la question était sommaire, le genre de conneries philosophique à la mords-moi le nœud. En bref, un vrai devoir d’académie… Dire que c’était mon sensei qui imposait ça à toute la classe. Je voulais bien qu’il ait des délires mystiques chelou, mais il pouvait garder la décence de pas en faire profiter les autres. Bon… Au moins il avait accordé une courte pause le temps de consulter nos copies. J’en avais profité pour récupérer discrètement les objets que j’avais malencontreusement fait tomber un peu plus tôt. Pas l’oreiller ni la couette bien entendue. Seulement mon livre et mes friandises. J’étais trop jeune pour mourir et Sanada trop bizarre pour rigoler face à mon antre.
Timidement j’avais même pris le temps de rouvrir mon livre après avoir patienté plusieurs loooooooongues minutes. "Courte pause" hein ? Il lisait pas si vite que ça l’envoyé des dieux. Il a bien dû prendre 4 heures quoi ! Mais bien entendu : C’était quand j’étais au cœur d’une intrigue passionnante. Genre, Fitz était le fils caché d’un prince ! Que monsieur tête dans les nuages s’était décidé à rendre les copies. Passant devant les bureaux un à un et allant de son petit commentaire. J’écoutai distraitement, je savais déjà à quoi m’attendre. "Bravo Fubuki, tu as parfaitement compris le sujet." Comme d’habitude quoi.
S'était au tour de Mitsuha, et je l'avais dévisagé en entendant les félicitation de mon sensei. Depuis quand elle comprenait les choses elle ? Bon c’était cool pour elle, mais c’était étonnant… Ouais, bizarre. Puis le tour d’Isasu, j’avais carrément pouffé. Cheh la tête d’éclair ! Pas mal ouais c’était parfait pour lui ! Juste moyen, lambda, typique d'un enfant trop sûr de lui. Pile ce qu'il fallait pour le faire retourner dans le vrai monde. Puis vint mon tour.
"Passable".
[…] […] [...]
Le moment tellement attendu était venu ! Fini les interros à la con ou j’écopais comme d'habitude d’un A+. Retour dans le monde des shinobis ! La technique du jour ? Le clone aqueux ! Une technique redoutable comme toutes les déclinaisons du Bushin. Il en existait pour quasiment tous les éléments… À part peut-être pour le fûton ? Je devrais peut-être m’y pencher… Ouais ça pouvait devenir ma technique signature ou un truc comme ça. M’enfin pour l’heure… C’était au tour d’un gamin chétif et minuscule de nous "montrer l’exemple"… Bon après… Il avait l’air bizarre, même si je ne me souvenais plus trop pourquoi… Il n’avait pas dit des trucs chelous ? Genre une sorte d’Isasu en plus chiant et plus petit ? Qu’importait. Si un nain comme lui était capable de maitriser la technique, j’allais en faire qu’une bouchée.
Lorgnant sur la feuille jetée nonchalamment par son senseï, il apprécia le demi compliment même si cela voulait dire se rapprocher de la production d'une empaffée comme Mitsuha... Pour autant, sur la question des auteurs, le blond tiqua un peu.
- "Aucune connaissance ne sera demandée dans la copie", mais en fait si ? Je pensais qu'il fallait donner nos impressions, enfin... J'aurai pu utiliser quels auteurs, Sanada-senseï ? Récupérant la feuille, il relut ses mots sans pour autant vraiment les lire... À vrai dire, Isasu était un peu agacé.
"La consigne n’était pas claire..." L'injustice, pour le fils de l'orage, était la pire chose au monde puisque ce n'était, par définition, pas juste. Il avait fait de son mieux, en deux heures, pour produire quelque chose de concret qui amenait sa réflexion, mais le manque de connaissances théoriques et littéraires, non demandé à la base, avait floué la lecture de son professeur du jour.
La tête basse, les joues remplies d'air dans une dynamique boudeuse, le genin rangea son papier pour suivre le cours. Écoutant à peine la réaction à Fubuki, il s'en foutait pas mal... Cette fois, il n'allait pas se comparer.
"Des auteurs, des auteurs..." Nerveusement, il chercha dans ses souvenirs quelques noms et théories. Les théoriciens du ninjutsu avaient pensé, en premier temps, à la nature comme un tout, englobant l'ensemble de ce qui existe... Le ninjutsu, comme l'environnement, renvoyaient à l'idée d'un milieu, à la fois cadre de vie et ressource vitale. La nature impliquait alors une totalité, un rapport de contenant à contenu...
"Le cosmos ?"
Avec le chakra, on pouvait entrer en résonance avec une partie de ce tout... Attraper l'essence de l'eau et en faire ce qu'on voulait. Pour autant, l'homme n'était pas une part, également, de ce tout ? Les Stoïciens, avec Marcu Aurélu, avaient insisté sur une différenciation Distinguer les tendances naturelles des hommes et des tendances non naturelles. Ainsi, manger pour se nourrir est naturel, faisant partie d'un tout dans la chaîne alimentaire, alors que manger par gourmandise revient à trahir cette idée de cercle. Alors, lier le chakra aux besoins naturels et pas aux autres tendances de l'homme ?
"La guerre, c'est naturel ?"
A contrario, un auteur tel que Platonu avait proposé dans un bouquin, Gorgiasu, que le ciel, la terre, les dieux et les hommes formaient un ensemble, une communauté, lié par l'amitié, l'amour de l'ordre, le respect de la tempérance et le sens de la justice... C'était le cosmos, l'ordre du monde. Le ninjutsu était un lien de plus...
"J'aurai pu le dire si on m'avait dit de mettre des auteurs."
Kaminari lisait depuis tout petit, des récits sur l'ermite, mais aussi des auteurs plus classiques... Il lisait comme on buvait de l'eau, un besoin naturel alors ? Sa lecture écourtait ses journées mornes, il trouvait un réconfort dans ces hommes d'un autre temps, mais aussi une force que les autres n'avaient pas.
L'intelligence, un début de sagesse.
Vaguement, il entendit les explications de Sanada : Ne pas choisir était possible, mais pas ici... On nous demandait de réfléchir, mais pas de sortir des pistes tracées par d'autres. Alors, c'était ça l'école ? D'un coup, le jeune homme compris enfin... L'éducation de Uzushio faisait peut-être en sorte de former des petits moutons et pas des esprits éclairés. Observant le visage de ses camarades, le blond vit certains regards éclairés par la réponse du fumeur. Ils ne comprenaient pas le traquenard de cette formation municipale au petit soldat... Soupirant, il se gratta le front avant de suivre la troupe hors d'ici pour apprendre un clone fait avec du Suiton.
Isasu n'avait pas beaucoup développé le suiton... Même très peu, il avait préféré le Ranton et le Raiton plus lumineux. L'eau paraissait trop plate pour lui, qui voulait s'activer. C'était une chance, aujourd'hui, de développer des compétences et de devenir plus équilibré dans son style ! Toujours un peu frustré, révolté même, le fils de l'orage regarda d'un œil furibond le petit garçon qui était chargé de montrer la voie.
"Un petit soldat de plus..."
Sphinx. Yukio 021
Uzumaki Mitsuha
Uzushio no Genin
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Est-ce que Mitsuha était sûre de sa réponse ? Nope. Absolument pas. C’était peut-être même l’inverse.
Pour être honnête, la rousse s’attendait à être rabroué pour avoir ramené un cours sur le suiton à son clan … Il lui était compliqué de faire autrement, mais cela avait toujours été problématique à l’académie. Ah. Elle se souvient encore des vieilles carnes qui lui hurlaient dessus dès qu’elle comparait l’apprentissage de l’académie avec ce qui était dit par les vieillards du clan. Peurdon môdame de donner plus d’intérêt aux apprentissages du vieux Rokuro, chef de clan, qu’à la vieille chouette de chunin qu’elle était. Mais c’était une autre histoire. Tout cela était derrière elle maintenant. Sanada leur accorda une « courte » pause, le temps qu’il lise la réponse de ses élèves d’une journée.
Courte. Ouais. Ils n’avaient définitivement pas les mêmes définitions des mots. Mais bon. Tout valait le coup. Ils allaient apprendre les clones aqueux. Mitsuha s’était presque jetée sur ses amies d’excitation. Des. Clones. Aqueux. Si avec ça, ils n’allaient pas avoir la super classe ? Les bavardages reprirent légèrement … Et mon dieu, la rousse était persuadée d’avoir vu une de ses amies jeter des regards timides à Isasu. Par le grand Sage, elle n’en pinçait tout de même pas pour Isasu ? La rousse frissonna à cette idée. Quelle idée saugrenue que l’amour. Les bavardages cessèrent nettes quand Sanada commença à rendre les copies, avec une forme de nonchalance qui lui semblait propre. Et pire. Il les commentait. A l’oral. Mitsuha crut voir sa vie défiler devant ses yeux quand il s’approcha d’elle. Elle retint sa respiration.
« Pas mal, il y a des éléments intéressants. Un point de vue plutôt original mais compréhensible pour une ninja du clan Uzumaki. De par vos arts, vous êtes effectivement amené à être vous-même des sources de chakra pour les autres. »
Oh. Oh ? Elle cligna des yeux. Sanada venait de devenir un de ses enseignants préférés. Alors quand Sanada décrivit les copies de Fubuki et Isasu comme passable … Ah ce fut l’un des plus beaux jours de sa vie. Elle dut se mordre le poing pour ne pas éclater de rire en les pointant du doigt. Sanada était définitivement génial. Elle remerciait les dieux de l’avoir laissé vivre assez longtemps pour voir le visage de Fubuki et Isasu à cet instant, ils étaient trop bons. Elle brulerait de l’encens pour eux ce soir en rentrant. Même si dans l’ensemble, la classe semble avoir répondu à côté, Mitsuha se prit d’intérêt pour le cours. Beaucoup plus que durant la première demi-heure du moins.
Et fut l’heure. Celle d’apprendre la technique. L’Uzumaki sauta presque par-dessus sa table pour se diriger vers la porte, les yeux pétillants. Il était l’heure d’étoffer sa bibliothèque de techniques.
Myōshin Junko
Uzushio no Jonin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG A - Arpenteur des Six Chemins du Cercle d'Argent Ryos: 1704 Expérience: (2166/2000)
Pas une remarque, juste un regard et sa copie posée sur le bureau. Tandis que le professeur regagnait son pupitre, l’enfant ne put s’empêcher de sourire. Sa réponse était bien trop présomptueuse pour qu’un instructeur quelconque l’ignorât… A moins d’avoir l’intelligence d’une huître et de ne pas voir où était l’affront, bien entendu – mais ça n’était pas le cas de Sanada, dont il avait déjà pu éprouver l’esprit, par le passé. Aux yeux du petit garçon, le silence du chûnin le trahissait : il savait. Son sourire s’agrandit encore et il se remit à se balancer doucement, comme si de rien n’était. Le cours reprenait.
Promenant son regard sur les élèves présents, il s’étonna cependant que personne ne réagisse au discours que leur servait le Masamune par la suite – il y avait bien un blondinet qui semblait ruminer dans son coin, mais difficile de dire si c’était lié aux propos du professeur, à sa copie médiocre, ou à sa seule présence dans cette salle.
Tous avaient visiblement esquivé le choix que leur imposait l’énoncé, à leur manière. L’enfant n’y voyait aucun mal, bien au contraire, ayant lui-même refusé de se plier à cet exercice absurde. Mais Sanada leur ôtait cette possibilité, assénant quelques lieux communs comme s’il détenait la Vérité. Bien sûr, ces étudiants ne pouvaient pas savoir qu’il existait un homme, un Sunajin, qui maîtrisait le Suiton comme personne, faisant fi de son environnement… Mais ils pouvaient au moins s’insurger, défendre leur point de vue, faire preuve d’un peu de libre arbitre. Son regard se posa sur la petite rousse qui paraissait absorbée par le cours et son nez se fronça dans une grimace de mécontentement.
Lui qui avait été si calme pendant l’introduction, s’agitait sur son siège à présent. C’était comme s’il allait lever la main, à tout moment, et crier haut et fort qu’il n’était pas d’accord. Mais il ne pouvait pas se le permettre, malheureusement ligoté par le rôle qu’il s’était donné, aussi se ravisait-il au dernier instant. S’il avait voulu se faire remarquer, il ne se serait pas introduit discrètement dans la salle, il n’aurait pas pris la peine de modifier son apparence, et il n’aurait pas donné son avis par écrit mais l’aurait plutôt déclamé fièrement.
Tandis que le sermon du professeur touchait à sa fin, il se laissa glisser de sa chaise et se remit à ramper entre les rangs jusqu’à la petite rousse qu’il avait remarquée. Se redressant, tout sourire, yeux grands ouverts, il posa une main sur sa feuille d’examen. « Je peux ? » dit-il d’une voix chantante avant de s’en emparer, sans attendre de réponse.
« Toi là… » Il allait s’échapper avec la feuille de Mitsuha lorsque la voix de Sanada s’était de nouveau élevée. Levant des yeux curieux, il vit sa longue pipe pointée sur lui, et son sourire se figea tout à fait. Une démonstration ? L’enfant secoua la tête subrepticement, mais il était trop tard. Tout ce petit monde s’en allait déjà gaiement.
Le chûnin avait-il fait exprès pour mettre au jour son déguisement ? Avait-il conscience que le Bunshin, et même le Kage Bunshin, ne conservaient pas l’apparence modifiée de l’utilisateur ? Trottant à l’arrière du groupe, les yeux du petit garçon étaient posés sur la copie de l’Uzumaki – une mine d’information pour leurs prochains entraînements. Il paraissait étrangement calme et souriant, pour quelqu’un qui risquait de perdre sa couverture. A l’évidence, s’il était ennuyé de se retrouver sous le feu des projecteurs, il savait comment se tirer de cette situation délicate. Après tout, sous ses airs de petit garçon souriant, il restait un jûnin d’Uzushio.
Se balançant d’un pied sur l’autre, face à ses camarades, il attendit qu’on lui donne le feu vert. Puis, dégourdissant ses tout petits doigts, il leur offrit son plus beau sourire et s’exécuta. Apparurent alors, aux yeux de tous, une myriade de petits enfants, tous à son image, qui s’empressèrent de former un arc de cercle derrière lui. Il ne savait pas vraiment si Sanada connaissait le clonage d’ombre, mais s’il y avait bien une personne qui pourrait voir la supercherie, ce serait lui. De fait, les mudras qu’avait formés l’enfant n’avaient rien de comparable à ceux du Kage Bunshin. Quelle était la nature véritable de ces clones, alors ?
Lançant un regard malicieux au professeur, il haussa les épaules.
Masamune Sanada
Uzushio no Chunin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'Or Ryos: 855 Expérience: (2671/1200)
Le soldat des Cinq entraîna le petit groupe sur un terrain d'entraînement. Petit et en général désert, il jouxtait un des nombreux cours d'eau de l'île principale qui se jetaient dans la mer. Le professeur du jour laissa les élèves prendre leurs aises tandis que lui-même retirait sa cape et sa besace, puis attendit que Junko le petit garçon fasse sa démonstration.
À l'observer, on pouvait croire qu'il s'agissait d'un être joyeux, tout à fait innocent, et pourtant. Sanada avait toujours eu une relation particulière avec celle qu'il appelait respectueusement "la Dame". Si elle était sans conteste la personne à qui il faisait le plus confiance en dehors de la Sorcière et de la défunte Perle, il n'avait pourtant que rarement passé des moments en sa compagnie. Le jeune homme attribuait cela aux nœuds que Jashin tissait sur les fils du destin des mortels. C'est lui qui sculptait le lien métaphysique qui les reliait.
En regardant ce petit bonhomme, Sanada se remémora le dernier souvenir qu'il avait d'elle.
Ayant eu vent de son retour de mission, il avait cru bon d'aller la voir, un bouquet de fleurs de son jardin suspendu à la main. Mais, devant la porte, la vue de Myoshin Junko l'avait paralysé. La kunoichi qu'il avait alors eu en face des yeux n'avait rien à voir avec la femme charismatique qu'il connaissait depuis des années. Elle semblait prostrée, regardant par la fenêtre comme si elle cherchait une échappatoire aux £egoks qui rongeaient son esprit. Elle, qui régnait sur l'âme des hommes, ne semblait plus supporter la sienne. Cette vision avait miné le soldat des Cinq. C'était donc cela le pouvoir de ces bêtes légendaires ? ll ne connaissait pas les détails de sa mission, simplement que Minato avait disparu et qu'elle avait été terrassée par un monstre semblable à celui qui avait tué Haruka. Une raison de plus pour haïr ces choses qu'on prenait pour des dieux, insultant par la même la véritable nature des divins. Pourtant, plus que la haine, Sanada avait eu peur. Une peur viscérale qui avait paralysé son corps plusieurs minutes. Si ces choses pouvaient détruire Junko et Haruka, il n'avait aucune chance contre le seigneur des Mers. Devant le petit carreau de la porte, il s'était contenté de la regarder, concentrant la rage tenace qui bouillait en lui depuis la mort de Mahina. Il voulait graver cette image dans sa tête. Comme il avait scarifié son essence avec les traits cadavériques de la Miyamoto, de la Perle et de Shun. Autant de sillons où la haine pouvait couler avec aise. Mais malgré tout cela. Elle était là. Désirant apprendre une nouvelle technique. Elle n'avait donc pas abandonné. Le chuunin la regarda faire avec amusement et une admiration sans borne pour celle qui, comme le Pirate, avait survécu à l'enfer.
Pourtant, quand elle déploya une technique inconnue qui eut pour effet de faire apparaître une multitude de clones, il ne put s'empêcher d'être un brin craintif. Durant les premières secondes, il fut totalement dupé, s'interrogeant sur l'origine d'une telle technique. Puis, il commença à comprendre. Après tout, elle était la plus grande illusionniste à des kilomètres à la ronde. Mais, malgré cette constatation, il ne pouvait empêcher ses sens d'être trompé. Une prouesse qu'il aurait aimé accomplir si cela n'avait pas été contraire à ses préceptes religieux.
Au fond, il comprenait bien que la Dame ne voulait pas griller sa couverture. Et après son petit défi, sa pirouette était de bonne guerre. Pour couper court à l'illusion tout en conservant l'anonymat de Junko, le jeune homme jeta une boule lumineuse au milieu de l'arc de cercle qui s'était formé. Pendant que le flash faisait son effet, il lança un kai déterminé pour effacer l'influence de la kunoichi dans son esprit.
- Bon allez ! Fin de la récréation. Je pense que vous savez tous faire un clone. Le principe du clone affinitaire est peu ou prou le même. La seule différence réside dans la nature du chakra. Bien entendu, maîtriser le chakra dans sa version primitive, qu'on appelle l'art du ninpo, est bien plus facile concernant les techniques abordables. La difficulté ici sera bel et bien d'allier ce qui fait l'essence du clone avec une maîtrise parfaite du suiton. Je n'ai pas choisi cet endroit par hasard. L'eau qui coule est votre meilleur allié. Usez de son énergie et de la vôtre pour créer vos avatars aqueux.
Sans autre forme d'explication, il composa des mudras. L'eau du cours d'eau sembla comme attiré aux côtés du soldat des Cinq et forma trois cones parfaitement semblables au jeune androgyne. Fumant les calumets caractéristiques de l'île de Shimma Bizzo, ils semblaient attendre d'un air attendri les prouesses des élèves. Pour Sanada, ils étaient juste niais et de loin les clones qu'il supportait le moins. Aussi coulants que le cours d'eau qui les avaient vu naître, les clones se mirent à encourager les élèves en chantant et dansant en rythme.
- Certains clones, les miens en l'occurrence, ont tendance à avoir un caractère différent selon la nature de l'élément convoqué. Isasu pourra lui-même vous en parler si vous avez des questions sur le sujet. Allez, au travail ! Personne ne partira avant d'avoir fait un clone aqueux qui tient la route. Uzu n'accepte que l'excellence, une piqûre de rappel de temps en temps ne fait jamais de mal.
Technique à enseigner:
SUITON : MIZU BUNSHIN 【CLONE AQUEUX】
DOMAINE :
Ninjutsu Affinitaire
RANG :
C
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Moyen
DESCRIPTION :
Cette est similaire au Bunshin à la différence près que les clones produits sont solides et constitués d'eau. Tout comme les clones solides, les clones aqueux peuvent être utilisés pour effectuer des tâches en soutien ou en remplacement de l'utilisateur. Le champ d'action de ces clones est cependant limitées, puisqu'ils ne peuvent s'aventurer trop loin de l'original au risque de se retrouver hors de son contrôle. Comme pour les autres techniques de clonage, si les clones aqueux subissent trop de dégâts, ils se retransforment en eau. Ils sont cependant plus résistants que les Kage Bunshin, une technique (peu importe le rang) étant nécessaire pour les détruire. Ces clones peuvent se battre, mais ne peuvent pas utiliser de techniques à part celles de Suiton de rang inférieur ou égal à celui de l'utilisateur. Les techniques qu'ils utilisent comptent dans le nombre limite de techniques que l'utilisateur peut effectuer par tour. Le chakra consommé est pris dans la réserve de l'utilisateur. Les clones peuvent parler mais ne transmettent pas d'informations à leurs créateur. Le nombre de clones dépend du rang de l'utilisateur: Rang D : 1 clone Rang C : 2 clones Rang B : 3 clones Rang A : 4 clones Rang S : 6 clones
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG B :
Si de l'eau est présente à proximité, les clones aqueux détruit peuvent se reformer en un tour complet, sans consommation de chakra supplémentaire. Une attaque de rang B (rang C pour le Dôton) les détruira de manière définitive. Ces clones ont les même caractéristiques que ceux de la version rang C
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG A :
Les clones aqueux peuvent désormais utiliser toutes les techniques Suiton connue de l'utilisateur (cela compte toujours comme une technique pour celui-ci). De plus, ils peuvent se reformer même en milieu sec, utilisant leur propre eau sans perte.Ces clones ont les même caractéristiques que ceux de la version rang C. Alternativement, il est possible de forme un et une seul clone ayant des caractéristiques égales à celle de l'utilisateur (jusqu'au rang A maximum).
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Très forte
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: GENIN - RANG C Ryos: 27 Expérience: (285/500)
J’avais bien du mal à croire que le petit enfant chétif et timide qui se trouvait devant nous, put être capable d’une telle technique. Je veux dire… c’était qui lui déjà ? Je ne l’avais encore jamais croisé à l’académie et je refusais d’imaginer qu’il fut diplômé avant moi… Toujours était-il qu’il avait parfaitement réussi son multi-clonage et c’était maintenant tout un groupe de morveux qui se dandinaient d’un pied sur l’autre. Du coin de l’œil je vis que Sanada-sensei s’activait et je m’attendais à ce qu’il prenne la parole pour commenter la technique. MAIS QUE NENNIE ! Sans aucune raison apparente, il balança une bombe lumineuse. Je l’avais intuitivement suivi du regard jusqu’au flash qui manqua de m’arracher les rétines ! Portant les deux mains à mon visage, je frottai énergiquement en priant secrètement de pouvoir un jour, revoir convenablement. C’était douloureux ! Et une grosse tâche obstruait le centre de ma vision.
"Mais vous êtes complétement taré ?!" Les mots m’avaient échappé, mais il fallait le dire, je ne regrettai pas d’avoir exposé ouvertement cette vérité ! Déjà il avait une queue, c’était bizarre. En plus, c’était un junkie qui fumait en permanence. On pouvait ajouter à ça son côté sadique, qui prenait plaisir à mettre ses élèves dans des situations impossibles. Mais là il dépassait encore un nouveau stade ! En s’en prenant directement à nous ! Et c’était lui mon sensei ? Lui qui avait osé critiquer mes réflexions poussées sur l’art shinobi ? La blague ! J’allais pour m’insurger, rager, pester et pleins d’autres trucs en "-er". Quand celui-ci, avec une nonchalance impardonnable, éluda l’affaire pour nous parler de la technique. Genre… Il comptait sincèrement ne donner aucune explication ?
Eh bien oui… visiblement. S’ensuivit un long laïus sur le ninpo, les éléments et tout le toutim. Je me frottai encore péniblement les yeux quand il en eut fini. J’étais prêt à crier contre l’injure qu’il venait de faire subir à tous, mais la scène qui se déroulait alors coupa court à ma colère. D’abord, je vis (bien que l’image m’apparut floue) un premier Sanada, il me regardait avec une sorte de… d’intérêt ? Il me couvait littéralement des yeux comme pouvait le faire ma mère, c’était aussi perturbant que gênant… Encore plus incroyable, les autres Sanada s’affairaient à danser tout en chantant des mots encourageants.
Au milieu des drôles de types, celui que je jugeai être l’original fumait encore tranquillement sa pipe tout en apportant des informations complémentaires. Ainsi les clones seraient influencés par l’élément le composant ? Je n’avais encore jamais entendu cette théorie… À mon humble avis c’était bien plus le résultat de la drogue consommé par leur créateur qui entrainait des attitudes déviantes chez ses copies… M’enfin, tout ça pour qu’au final nous demandait d’essayer à notre tour. Il se foutait de la gueule de qui ? Non mais je veux dire… Moi je voulais bien apprendre et prouver que je faisais bien partie de l’élite, là n’était pas la question… Mais avec sa superbe intervention lumineuse je n’avais pas pu voir le moindre signe incantatoire !
Du calme Fubuki… L’égo du personnage n’avait d’égal que sa stupidité, crier ou lui cracher au visage toute l’idiotie de la situation aurait été contreproductif. Non, il fallait la jouer fine. J’étais un élève et lui un professeur… Faussement piteux, j’avais donc demandé à pouvoir re-observer les mudras. Je fus passablement surpris d’apprendre qu’un seul signe suffisait à la création de la technique. Il fallait simplement joindre les deux mains, index et majeur tendu les uns contre les autres. La difficulté ne viendrait donc pas de la technicité mais bien du contrôle à exercer sur le chakra. La précieuse connaissance enfin en tête, je m’étais intuitivement dirigé dans l’eau. Une habitude prise dès mon plus jeune âge, alors que ma mère m’apprenait les bases du suiton. En communion avec mon élément, mes pouvoirs étaient comme décuplés et il était beaucoup plus simple de réaliser des essais.
Trempé jusqu’à la taille, je restais immobile, mes mains en position du tigre. J’essayai de visualiser la forme que devrait prendre mon clone. Rien de bien difficile pour cette étape, je n’avais qu’à m’inspirer du clonage immatériel. En revanche… J’arrivais même à esquisser le comment employer mon suiton, mais je demeurai totalement incapable de comprendre la manière dont le tout allait tenir… La gravité allait nécessairement attirer le liquide vers le sol non ? Dans le cas de mon chakra pur, c’était une énergie volage, donc il était facile de la maintenir en lévitation pour donner forme à mon clone… Mais là.
Jugeant finalement qu’un essai valait bien des heures de réflexion, je m’étais finalement lancé. Comme je m’y attendis, je réussis sans trop de difficulté à faire d’animer l’eau. Émergeant de la surface plane, un corps relativement semblable au mien se figea l’instant de quelques secondes avant de s’écouler d’ère chef. Il me manquait un truc… mais quoi ?
Technique en apprentissage:
SUITON : MIZU BUNSHIN 【CLONE AQUEUX】
DOMAINE :
Ninjutsu Affinitaire
RANG :
C
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Moyen
DESCRIPTION :
Cette est similaire au Bunshin à la différence près que les clones produits sont solides et constitués d'eau. Tout comme les clones solides, les clones aqueux peuvent être utilisés pour effectuer des tâches en soutien ou en remplacement de l'utilisateur. Le champ d'action de ces clones est cependant limitées, puisqu'ils ne peuvent s'aventurer trop loin de l'original au risque de se retrouver hors de son contrôle. Comme pour les autres techniques de clonage, si les clones aqueux subissent trop de dégâts, ils se retransforment en eau. Ils sont cependant plus résistants que les Kage Bunshin, une technique (peu importe le rang) étant nécessaire pour les détruire. Ces clones peuvent se battre, mais ne peuvent pas utiliser de techniques à part celles de Suiton de rang inférieur ou égal à celui de l'utilisateur. Les techniques qu'ils utilisent comptent dans le nombre limite de techniques que l'utilisateur peut effectuer par tour. Le chakra consommé est pris dans la réserve de l'utilisateur. Les clones peuvent parler mais ne transmettent pas d'informations à leurs créateur. Le nombre de clones dépend du rang de l'utilisateur: Rang D : 1 clone Rang C : 2 clones Rang B : 3 clones Rang A : 4 clones Rang S : 6 clones
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG B :
Si de l'eau est présente à proximité, les clones aqueux détruit peuvent se reformer en un tour complet, sans consommation de chakra supplémentaire. Une attaque de rang B (rang C pour le Dôton) les détruira de manière définitive. Ces clones ont les même caractéristiques que ceux de la version rang C
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG A :
Les clones aqueux peuvent désormais utiliser toutes les techniques Suiton connue de l'utilisateur (cela compte toujours comme une technique pour celui-ci). De plus, ils peuvent se reformer même en milieu sec, utilisant leur propre eau sans perte.Ces clones ont les même caractéristiques que ceux de la version rang C. Alternativement, il est possible de forme un et une seul clone ayant des caractéristiques égales à celle de l'utilisateur (jusqu'au rang A maximum).
Ce cours était officiellement le plus étrange que la jeune Uzumaki avait pu assister jusqu’à maintenant. Tout d’abord sa copie : soyons bien clair, la rousse était fière et comptait bien tout raconter à ses parents le soir-même, comme tout adolescente de treize ans … C’était sans compter ce garçon, qu’elle n’avait jamais vu qui lui avait subtilisé le papier où était marqué sa réponse. La rousse avait alors manqué de bondir de sa place pour arracher les yeux de ce petit morveux qui- non. Non non. Mitsuha devait apprendre la patience … Elle se contenta de grogner dans sa barbe sous le regard amusé de ses comparses avant de se diriger bougonne vers le lieu de l’entrainement. Et tiens donc ! N’était-ce donc pas ce fameux garçon sorti-de-nulle-part qui se devait de faire une démonstration ? Fort bien ! La rousse posa ses mains sur ses hanches et afficha une mine qui se voulait sévère. Mature. Les mots clés étant bien évidement « se voulait ». Sauf que ce môme que personne ne semblait connaître était particulièrement adroit ?
Oh. Zut. C’était le niveau demandé ?
Mitsuha aurait bien pris quelques minutes pour paniquer mentalement mais malheureusement – heureusement (?) – Sanada en avait décidé autrement. Ce fou furieux à la queue de serpent, balança comme ça, tranquillement, une bombe lumineuse dans l’assemblée, faisant pousser un petit cri à la rousse qui vit une immense lumière blanche ! Quelle idée aussi de suivre du regard la trajectoire de cette bombe comme si c’était une balle ! La rousse se frotta les yeux longuement en pestant et tapant du pied alors que des tâches blanches semblaient briller, même dans l’obscurité.
«Non mais c’est quoi ce prooooof » souffla-t-elle en plissant les yeux, tentant de revoir le monde extérieur correctement.
Non. Vraiment. C’était courant pour ce ninja de balancer des bombes lumineuses ? Est-ce que c’était un entrainement quotidien pour Isasu et Fubuki ? Ils ne risquaient pas de finir aveugles ? Mitsuha revint légèrement sur son avis sur l’enseignant de l’art suiton … Finalement, il avait sa place dans l’environnement d’Uzushio. La petite Uzumaki en vint à remercier les cieux d’avoir la kunoichi au teint pâle comme maître, ignorant si elle aurait survécu bien longtemps sous la coupe de Sanada. Quoique, les garçons semblaient encore intacts et ne manquaient aucun membre : peut-être se faisait-elle des idées ? Toujours il était que le bougre décida de continuer comme si rien n’était … Vraiment, ces hommes, à Uzu …
Des clones aqueux. Très bien. Des clones qui se mirent à chanter et encourager les élèves en rythme. Très bien. Très étranges. Mitsuha en frissonna.
Le mudra semblait simple : un seul et unique. La complexité relevait donc de mêler son chakra avec l’eau pour former une créature aqueuse. Ok. Bien sûr. Pas de souci. Pas d’autres explications avec cela ? Non ? La rousse prit une mine outrée alors qu’un Sanada semblait lui offrir une ribambelle d’encouragement. Charmant, oui, merci. Elle rit nerveusement avant de s’asseoir sur le sol et de se tenir la tête entre ses index : créer un clone était basique, quelque chose que l’on apprenait à l’académie. Créer un clone élémentaire ne figurait pas sur le programme, de ce fait, il était logique de supposer que cela demandait plus de discipline et surtout de maitrise. Le clonage était une forme d’illusion alors que ces clones-ci semblait bien tangible.
Ce n’était pas une illusion d’eau mais bel et bien un être liquide. Elle se voyait mal donc partir sur la même base d’énergie que le clonage classique. Et puis c’était étrange tout de même : le mudra du tigre. Les ancêtres du clan lui avait toujours dit que le tigre était lié au katon plutôt qu’au suiton … Est-ce que cela signifiait qu’elle devait plutôt penser ça comme une technique katon ?
Mais elle y connaissait rien en katon elle … A part ce qu’on lui balance dans la tronche chez les Uzumaki …
Bon. Première étape : l’eau.
La rousse s’approcha de l’eau et s’accroupit devant avant d’y plonger les mains. Les maitres de suiton devaient certainement tous être en accord, la sensation de l’eau était incroyable. Une fluidité qui permettrait mille et une possibilité, formes, arabesques, dangereuses ou défensives. L’eau si calme qui pouvait être si traitre. Inspirer. Respirer. La patience était ce qui lui faisait souvent défaut, elle devait prendre le temps d’observer, de comprendre. Se glissant doucement dans l’eau jusqu’à la taille, elle joignit ses mains pour former le mudra du tigre, malaxant, mélangeant … Il était étrange que le bunshin demande plus de mudra que le clonage aqueux. Mais elle comprenait : le signe du tigre était puissant, imposait et malaxait dans les formes.
Elle relacha la pression, lançant la technique : elle vit l’eau palpiter devant elle, s’élever doucement, commençant à prendre forme avant que tout retombe. La rousse grimaça.
« C’est pas vrai … J’dois donner plus de forme à tout ça. » elle se gratta le menton, longuement. « Mais même si je donne forme, comment je lui permets d’être matériel ... ? »
Technique en apprentissage:
SUITON : MIZU BUNSHIN 【CLONE AQUEUX】
DOMAINE :
Ninjutsu Affinitaire
RANG :
C
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Moyen
DESCRIPTION :
Cette est similaire au Bunshin à la différence près que les clones produits sont solides et constitués d'eau. Tout comme les clones solides, les clones aqueux peuvent être utilisés pour effectuer des tâches en soutien ou en remplacement de l'utilisateur. Le champ d'action de ces clones est cependant limitées, puisqu'ils ne peuvent s'aventurer trop loin de l'original au risque de se retrouver hors de son contrôle. Comme pour les autres techniques de clonage, si les clones aqueux subissent trop de dégâts, ils se retransforment en eau. Ils sont cependant plus résistants que les Kage Bunshin, une technique (peu importe le rang) étant nécessaire pour les détruire. Ces clones peuvent se battre, mais ne peuvent pas utiliser de techniques à part celles de Suiton de rang inférieur ou égal à celui de l'utilisateur. Les techniques qu'ils utilisent comptent dans le nombre limite de techniques que l'utilisateur peut effectuer par tour. Le chakra consommé est pris dans la réserve de l'utilisateur. Les clones peuvent parler mais ne transmettent pas d'informations à leurs créateur. Le nombre de clones dépend du rang de l'utilisateur: Rang D : 1 clone Rang C : 2 clones Rang B : 3 clones Rang A : 4 clones Rang S : 6 clones
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG B :
Si de l'eau est présente à proximité, les clones aqueux détruit peuvent se reformer en un tour complet, sans consommation de chakra supplémentaire. Une attaque de rang B (rang C pour le Dôton) les détruira de manière définitive. Ces clones ont les même caractéristiques que ceux de la version rang C
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG A :
Les clones aqueux peuvent désormais utiliser toutes les techniques Suiton connue de l'utilisateur (cela compte toujours comme une technique pour celui-ci). De plus, ils peuvent se reformer même en milieu sec, utilisant leur propre eau sans perte.Ces clones ont les même caractéristiques que ceux de la version rang C. Alternativement, il est possible de forme un et une seul clone ayant des caractéristiques égales à celle de l'utilisateur (jusqu'au rang A maximum).
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Très forte
Kaminari Isasu
Uzushio no Genin
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Date d'inscription : 01/03/2021
Fiche du Ninja Grade & Rang: GENIN - RANG C Ryos: 270 Expérience: (566/500)
Pour Isasu, c'était presque cruel... Lui qui peinait à engager autant d'avatar Raiton ou Ranton, voir ainsi une troupe entière de petits clones Suiton lui fit l'effet d'une gifle. Il était un raté ? Il n'apprenait pas assez vite ou pas assez bien ? Stupéfait, il avança son bras pour toucher l'une des reproductions du petit garçon avant qu'un flash ne lui coupa toute vision. Grognant, de douleur pour ses pauvres globes oculaires, mais aussi de frustration... Le genin recula, les autres sens attentifs à un quelconque danger. Sanada était le genre de professeur à taper dans le dur pour enseigner... Un combat était à attendre, mais finalement, ce fut uniquement la voix du fumeur qui retentit.
Un clone Suiton, fruit d'un Bunshin croisé avec une nature aqueuse... Bien que cela fût compréhensible, un juron de Fubuki retentit, sans doute réagissant au flash et à la voix calme du mentor du jour qui ne prenait pas acte de l'événement...
"Étrange".
Pas forcément l'acte, enfin si, mais que Isasu s'en foutait bien... Il était vidé de toute énergie, l'échec de la mission l'avait mis au fond autant personnellement que familialement. Ses parents ne le regardaient plus et la gifle de sa mère retentissait encore dans sa tête, comme sur sa peau encore un peu rougie. Le plus douloureux n'était pas d'échouer ou de décevoir ses supérieurs, mais c'était le regard défaitiste de sa proche génitrice.
Blasé, il regarda faire le senseï de son équipe et ne pipa mot devant les encouragements et les danses des similis-Sanada : Le jeune homme était une référence pour le caractère des clones ? Tournant le dos à l'assemblée, il choisit de se placer au milieu d'une étendue d'eau pour mieux se concentrer : S'écarter de la foule et interagir avec le milieu, c'était le mieux à faire. C'était même logique. Pour le coup, l'insolent était presque content que personne ne s'occupe de lui avec des questions, il pouvait gentiment travailler cette technique.
Le chakra sous ses pieds, il avança au sec avant de s'arrêter et de fermer les yeux : Les nerfs encore un peu douloureux, il essayait d'interrompre le moindre fil sensoriel, ne conservant que le fin flux de chakra qui le tenait au-dessus de la profondeur calme et bleue. Respirant lentement, il essaya de concentrer son chakra dans la plante de ses pieds, à l'endroit du contact avec l'eau : Joignant les mains, il s'essaya au simple signe incantatoire de l'eau.
Le Chien.
Fermant la paume droite, il posa à plat la main gauche comme pour recouvrir de bienveillance sa voisine. "De la bienveillance, putain..." Un filet de colère s'échappa de la carapace comme pour troubler la surface faussement calme de son onde.
"On se fout de notre gueule constamment ? On nous demande d'être adulte alors qu'on est clairement pas prêt... On manipule des forces, des outils et on est même pas capable encore de porter notre propre poids. C'est incohérent, illogique."
Aucun sens... Un système "bienveillant", mais en fait pas du tout. Un abattoir organisé, arrachant des enfances et créant des monstres... Il en était un, en vérité. Trop de pouvoir, sans une once de maturité. "Et on m'en veut quand j'en fais preuve… " Croquant dans sa lèvre pour calmer ses ardeurs, Isasu se reconcentra pour retrouver une respiratoire placide.
Ses mains en contact l'une avec l'autre, le genin chercha à transformer son énergie en eau... Il savait en créer, à partir du médium de sa bouche, quand l'élément n'était pas à proximité. Il pouvait le modeler en des shurikens tranchants, mais ses compétences s'arrêtaient là. Il fallait partir de loin.
Un clone, c'était une forme... Déjà, il pouvait le faire, mais c'était l'être qui manquait. Les éléments et les tempéraments avaient un rapport et donc, un élément aussi possédait une sorte de personnalité. Pour créer un clone élémentaire pur qui respectait l'élément, il fallait garder une partie de ce caractère naturel. Dans l'oreille du paumé, il entendait encore les chants des Sanada-Aqueux.
"Jamais comme eux."
Il voulait, cette fois, avoir un outil... Pas le temps à consacrer à un nouveau fardeau : L'arrogance du Ranton ou l'énergie du Raiton. Le fils de l'orage désirait un clone fonctionnel, juste un objet... "Un ninja, quoi." Projetant son flux dans la masse aquatique sous lui, le fils de Sanaë et Hiro se consacra à l'exercice de sculpture : Il connaissait par cœur cette étape, car il avait déjà deux clones à son actif.
Un bruit d'eau qui bougeait, ouvrant vivement ses yeux il essaya de capter un mouvement... Mais rien, juste son imagination. Un peu frustré, Isasu garda ses mirettes bien ouvertes tout le long de ses trois autres tentatives, sans aucune réalisation probante... même pas un simple geste.
"Je suis vraiment un mauvais ninja..." Une technique qui paraissait simple, il n'y arrivait pas. Au fond de lui, peut-être qu'il y avait un truc cassé... Peut-être qu'il ne savait plus comment apprendre, la déprime le prenait parfois, mais en sortant de chez lui il était toujours heureux de découvrir. Aujourd'hui, il était las... Il voulait juste que ça se finisse, vite et bien.
Fronçant les sourcils, il se retourna pour voir si les autres avançaient et...
- Merde, ce n'est pas le bon signe.
Sphinx. Yukio 021
Myōshin Junko
Uzushio no Jonin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG A - Arpenteur des Six Chemins du Cercle d'Argent Ryos: 1704 Expérience: (2166/2000)
Pourquoi l’enfant s’était-il glissé dans un cours qui n’était pas le sien ? Pourquoi avait-il senti le désir irrépressible de voir le jeune homme dont il entendait seulement la voix dans le couloir ?
Il fixait le professeur de ses grands yeux noirs, un sourire intact sur le visage, tandis que celui-ci s’était lancé dans un exposé sur les clones aqueux, faisant fi des grognements des élèves. Comme il s’y était attendu, Sanada avait rapidement compris la supercherie et s’en était débarrassé tout aussi promptement, éblouissant l’assistance. L’enfant n’avait eu d’autre choix que de souffrir avec les autres, aveuglé un instant. Puis tout était redevenu normal : le balancement innocent, le sourire immuable. Seules quelques larmes au creux des yeux témoignaient encore de la douleur provoquée par le flash lumineux. Il n’avait dit mot sur ce qui venait de se passer, gardant pour lui une énième espièglerie.
Après de courtes explications, chacun sembla vaquer à son entraînement, sous les encouragements incessants des doubles de Sanada. Plusieurs élèves s’approchèrent naturellement des points d’eau, et certains allèrent même jusqu’à se tremper la moitié du corps dans la petite rivière, comme si le contact avec leur élément allait faciliter l’exercice. De son côté, l’enfant n’avait pas bougé, et il chercha un instant quelqu’un du regard : Isasu, que Sanada avait mentionné comme référence sur le caractère des clones. Il était intrigué, naturellement, curieux de savoir si cet enfant n’avait pas déjà la maîtrise de clones élémentaires – d’un autre élément, à l’évidence. Mais ce dernier s’était isolé, tournant ostensiblement le dos à ses camarades. Haussant les épaules, l’enfant s’en détourna.
Il continua d’observer les élèves quelques instants, depuis sa position. Devait-il se lancer lui aussi dans l’exercice ? N’était-il pas temps pour lui de repartir comme il était venu ? Il considéra un instant Sanada, dans sa version originale, et il eut une hésitation. C’était comme s’il voulait lui dire quelque chose, et son balancement se fit un peu plus nerveux. Puis, il sembla renoncer et s’écarta dans un coin, à l’instar des autres élèves. Tant pis, il ferait l’entraînement comme les autres.
L’enfant s’était rapproché inconsciemment de Mitsuha, seule figure amicale qui ne soit pas Sanada, mais il était resté à bonne distance, pour ne pas la déranger – ou pour ne pas se mouiller, contrairement aux autres.
Avoir la maitrise du Kage Bunshin, ou de toute autre forme solide du clonage, était un avantage indéniable dans l’apprentissage du Mizu Bunshin. Du moins, c’était son intime conviction, au regard des efforts qu’il lui avait fallu faire pour passer d’un clone intangible, tel qu’on l’apprend à l’Académie, à un être doté d’un corps et d’une personnalité. Il n’aurait finalement qu’à se préoccuper de l’aspect aqueux et la difficulté viendrait de la maîtrise de l’élément Suiton pour remplacer, en quelque sorte, le chakra pur utilisé dans le Kage Bunshin.
Il observa la jeune Uzumaki, dans l’eau jusqu’à la taille. Sa première tentative fut infructueuse, mais l’inverse l’aurait surpris. Le clonage n’était pas une technique évidente. « Pense à tout ce qui fait que tu es toi-même, tout ce qui fait que tu es unique. Pas seulement physiquement, ta personnalité aussi. Beaucoup dissocient le corps et l’esprit, et essaient de produire une forme avant de songer au reste… Mais un clone, comme un être humain, c’est les deux. Pourquoi vouloir faire le corps sans penser à l’esprit ? » Il lui sourit malicieusement. Il n’était pas certain que sa remarque soit d’un réel secours, mais sa tentative était sincère, au moins.
Revenant à ses affaires, il considéra l’eau qui les entourait. Sa relation avec cet élément était étrange. Il lui avait été imposé, comme son affinité primaire, mais il n’avait jamais éprouvé le moindre intérêt pour lui. Avec le recul, il n’y avait guère que Sanada qui n’ait jamais réussi à lui faire apprendre quoi que ce soit en relation avec le Suiton. Alors, il joignit les mains, forma le signe du Tigre et malaxa son chakra, selon le même principe que le Kage Bunshin, exception faite qu’il ne cherchait pas à utiliser une énergie brute, sinon celle provenant spécifiquement de l’eau.
Il y eut un mouvement caractéristique dans l’onde proche, et l’enfant redoubla d’effort et de concentration, fermant les yeux. Quelque chose prenait bel et bien naissance ; l’eau s’étirait vers le ciel, encore et encore, dépassant la taille de l’enfant, le surplombant finalement. Et dans cette masse informe, quelques traits commencèrent à se sculpter. Des traits physiques, mais aussi psychiques, comme il l’avait expliqué à Mitsuha quelques minutes auparavant. Et, soudainement, il lui sembla qu’une voix féminine s’élevait de cette masse encore difforme. « Courage, Jun… »
Tout retomba instantanément, alors qu’il rompait la technique. Mais il était trop tard, le mal était fait.
Lorsque l’enfant ouvrit les yeux, il sut qu’il n’en était déjà plus un. Le visage enjoué et rebondi de l’enfance avait cédé la place aux traits tirés d’une femme qui en a peut-être déjà trop vu. Elle n’avait pas réussi à maintenir sa concentration et, avec elle, la technique qui lui servait de couverture. Elle savait que ce moment arriverait, tôt ou tard, mais elle avait tout de même essayé.
Alors, pourquoi être venu, finalement ? Parce qu’il est des blessures qui ne guérissent jamais vraiment qu’au contact de ceux qui nous sont chers.
Masamune Sanada
Uzushio no Chunin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: Chuunin - Rang B - Arpendeur des Six Chemin du Cercle d'Or Ryos: 855 Expérience: (2671/1200)
La joyeuse classe faisait des progrès à vue d'œil. Sanada chapeautait la scène pour le moins pittoresque du regard.
D’un côté, certains élèves avaient choisi de procéder par étapes et sculptaient des formes humaines qui avaient un membre ou une partie du corps manquante. Du trou béant, l’eau s’écoulait, comme si la fine pellicule de chakra qui ciselait l'élément était encore trop perméable.
D’autres parvenaient à créer un clone pendant quelques secondes. Celui-ci semblait prendre conscience de son monde avant de se liquéfier littéralement, donnant une fois encore des formes aussi cocasses que monstrueuses aux tentatives de clones qui finissaient immuablement par disparaître complètement.
Les clones aqueux du jeune homme semblaient avoir choisi leur champion. L’un était aux côtés de Fubuki, lui prodiguant des conseils sans quitter son sourire niais.
- Ton clone possède une forme presque complète, mais tu n’arrives pas à le maintenir. Parce que tu cèdes. L’eau est un élément mouvant par nature. Tu vois ce sourire ? Dit-il en plaçant son doigt contre son menton. C’est notre façon de gérer notre nature. Le silence de la mer n’est qu’une apparence. Dans ses profondeurs, un combat millénaire fait rage depuis toujours. L’eau peut caresser la peau, mais elle peut aussi la déchirer.
Sans un mot de plus, le clone envoya alors un coup de pied de toutes ses forces dans la poitrine du jeune homme. Enfin, comme si de rien n’était, il reprit ses conseils, ce sourire presque malsain tant il était immobile toujours gravé sur son visage.
- Toute forme complexe de clone doit être maintenue, sculptée, contenue en permanence par son créateur. C’est d’autant plus le cas avec un élément comme l’eau. Sans doute, la nature plus stable de notre sœur la glace te permettra de faire un clone gelé plus stable. Mais ce mouvement perpétuel possède un avantage. Un avantage que tu verras très bientôt.
Un autre clone avait jeté son dévolu sur Mitsuha, la jeune Uzumaki pleine d’entrain. Pourtant, la méthode d’entraînement restait la même. Sanada avait été éduqué par la Sorcière. Et cela laissait forcément des traces, même chez des clones aussi bienveillants d’apparence.
Devant la jeune fille, le clone de Sanada observait ses tentatives avec attention. Quand elle parvint à former un simili clone, la création aqueuse se mit à applaudir frénétiquement avant d’entonner un “oh” théâtrale en admirant la chute de ce premier prototype.
- C’est pas vrai … J’dois donner plus de forme à tout ça. Mais même si je donne forme, comment je lui permets d’être matériel ... ?
- Utilises tes dons claniques. Répondit le clone. Tu as la chance de posséder une réserve de chakra plus imposante que les autres, et le chakra, c’est justement ce qui permet de former l’eau. Mais il faut en plus la compresser. Tu as déjà remarqué qu’en plongeant, l’eau se fait plus dense, plus lourde contre ton corps ? Et bien, c’est ce que tu dois faire pour transformer de l’eau en une matière solide. En somme, il faut mettre un maximum d’eau dans un minimum d’espace. C’est là tout le challenge. Enfermer une partie de cet élément et l'empêcher de s'échapper. Et si tu laisses ne serait-ce qu’un trou suffisant pour un moucheron, l’eau s'échappera. La moindre faille, le moindre espace, et ton clone est mort. Allez, recommence et ne lésine pas sur le chakra ! Dit le clone en posant une main amicale sur l'épaule de la genin qui fut trempé presque instantanément.
Le dernier clone semblait rester aux côtés d’Isasu, l’autre maître de l’orage. À chaque tentative, le Sanada aqueux riait toujours plus fort. Des torrents de larmes lui couvraient le visage. Une véritable cascade qui aurait nécessité la consultation en urgence chez un Omura si le clone n'était pas entièrement composé d’eau
- Je suis en train de mourir en me vidant. Dit-il avec difficulté, tant les rires l'empêchaient de parler. C’est une bonne façon d’éliminer un clone aqueux et je ne la connaissais pas. Tu fais avancer la science Isasu….
Enfin, au bout de sa troisième tentative, le jeune homme se rendit compte qu’il ne faisait pas les bons mudras. Devant sa tête déconfite, les rires du clone redoublèrent, tant et si bien qu’il se liquéfia et disparu.
Excédé par ce spectacle, le véritable soldat des Cinq se dirigea avec hâte vers son élève et accessoirement membre de son équipe. Et, alors qu’il allait lui remonter les bretelles pour son manque d'observation, mais surtout, pour masquer le pathétique de son propre clone, c’est le petit garçon qui décida d’attirer l’attention de tout le groupe.
Si Sanada se doutait qu’un henge pouvait difficilement être conciliable avec l’apprentissage d’une technique de clonage, il en avait maintenant la preuve formelle. Devant le regard ébahi des élèves, le jeune inconnu qui ne payait pas de mine venait de se changer en Myōshin Junko.
Véritable légende vivante du village, Junko faisait partie de ces personnes si imposantes qu’elles ne semblaient pas vraiment faire partie du même monde que les mortels. À l’image du Senkage, son charisme, ces faits-d’armes et son comportement mystérieux et solitaire en faisait la source d’au moins la moitié des rumeurs du village, l'autre étant occupée par Omura Mifuyu.
Pour le soldat des Cinq, elle faisait partie des rares personnes en qui il avait une confiance aveugle. Une confiance qui n’avait pourtant rien de rationnel. Une seule rencontre avait en effet suffi à le convaincre que le destin de cette femme était intimement lié au sien.
- Allez, tout le monde se concentre ! Cria Sanada, pour ne pas que cette découverte ne gâche la dynamique du groupe. Surtout toi Mitsuha ! Oui, il s’agit bien de ton sensei ! Et maintenant, au travail, je suis certain que tu veux pouvoir maîtriser le clone avant elle.
Le jeune homme se dirigea vers le Jonin et parla moins fort, afin qu’elle seule puisse l’entendre.
- Bon, maintenant que vous êtes vraiment là, autant terminer ce que vous avez commencé non ? Sans devoir maintenir le henge, cela devrait être plus facile. Dit-il avec un sourire sincère qui jurait avec les rictus figés de ces deux clones restants.
Technique à enseigner:
SUITON : MIZU BUNSHIN 【CLONE AQUEUX】
DOMAINE :
Ninjutsu Affinitaire
RANG :
C
PORTÉE :
Faible
CHAMP D'ACTION :
Moyen
DESCRIPTION :
Cette est similaire au Bunshin à la différence près que les clones produits sont solides et constitués d'eau. Tout comme les clones solides, les clones aqueux peuvent être utilisés pour effectuer des tâches en soutien ou en remplacement de l'utilisateur. Le champ d'action de ces clones est cependant limitées, puisqu'ils ne peuvent s'aventurer trop loin de l'original au risque de se retrouver hors de son contrôle. Comme pour les autres techniques de clonage, si les clones aqueux subissent trop de dégâts, ils se retransforment en eau. Ils sont cependant plus résistants que les Kage Bunshin, une technique (peu importe le rang) étant nécessaire pour les détruire. Ces clones peuvent se battre, mais ne peuvent pas utiliser de techniques à part celles de Suiton de rang inférieur ou égal à celui de l'utilisateur. Les techniques qu'ils utilisent comptent dans le nombre limite de techniques que l'utilisateur peut effectuer par tour. Le chakra consommé est pris dans la réserve de l'utilisateur. Les clones peuvent parler mais ne transmettent pas d'informations à leurs créateur. Le nombre de clones dépend du rang de l'utilisateur: Rang D : 1 clone Rang C : 2 clones Rang B : 3 clones Rang A : 4 clones Rang S : 6 clones
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG B :
Si de l'eau est présente à proximité, les clones aqueux détruit peuvent se reformer en un tour complet, sans consommation de chakra supplémentaire. Une attaque de rang B (rang C pour le Dôton) les détruira de manière définitive. Ces clones ont les même caractéristiques que ceux de la version rang C
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Forte
EVOLUTION DE LA TECHNIQUE
- RANG A :
Les clones aqueux peuvent désormais utiliser toutes les techniques Suiton connue de l'utilisateur (cela compte toujours comme une technique pour celui-ci). De plus, ils peuvent se reformer même en milieu sec, utilisant leur propre eau sans perte.Ces clones ont les même caractéristiques que ceux de la version rang C. Alternativement, il est possible de forme un et une seul clone ayant des caractéristiques égales à celle de l'utilisateur (jusqu'au rang A maximum).
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Très forte
Naïbu Fubuki
Uzushio no Genin
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Age : 27
Localisation : France
Fiche du Ninja Grade & Rang: GENIN - RANG C Ryos: 27 Expérience: (285/500)
Les mains bloquées en position, je malaxai mon chakra pour faire poindre de l’eau un double de ma personne. Mes premiers essais n’avaient clairement pas été couronnés de succès. J’arrivais certes à sculpter de manière convaincante l’élément, mais pour ce qui était de la faire se mouvoir… À côté de moi et alors que j’avais encore la moitié de corps immergé, un des clones de Sanada m’observait, sourire niais ancrer sur son visage, il me prodiguait quelques conseils tout en m’encourageant. L’eau à l’inverse de la glace était un élément mouvant par nature. L’espace d’un instant je crus entrevoir le début d’une réponse. Les mots mielleusement prodigués de mon enseignant clone avait en effet trouvé un écho en moi.
Ces derniers temps, j’avais axé mon entrainement sur la maîtrise de mon godai. Je dormais glace, vivais glace et pensais glace… Cette manière de m’immerger dans mon élément de prédilection m’avait permis de faire miennes des techniques avancées cependant…
Mon souffle se coupa précipitamment et je fis un joli bond avant de ricocher par deux fois dans l’eau. Savez-vous quel est le premier reflèxe d’un homme qui venait de prendre un grand coup dans le plexus ? Chercher de l’air. Savez-vous ce qui est parfaitement absent sous l’eau ? L’AIR ! J’avais avalé à grosse goulée l’équivalent d’une bouteille d’eau. Me projetant la tête hors de l’eau j’avais alors commencé la longue vidange de mes poumons en de puissant jet d’eau, particulièrement douloureux. Mais bordel il avait quoi le clone ?! L’instant d’avant il était tout gentil et d’un coup il m’avait attaqué ?! C’était sans doute son côté Sanada qui était ressorti. Satané sadique.
Proche de moi et alors que je continuais inexorablement à recracher le surplus d’eau depuis toutes mes extrémités. J’entendis le clone qui continuait calmement à me prodiguer ses conseils. Je n’avais qu’une seule envie. Mettre fin à mon entrainement pour en finir définitivement avec cette espèce de sadique souriant. Pourtant et aussi vite qu’il avait su écarter ma prémices d’idée, ses mots firent ressurgir mes réflexions. Mouvant. L’eau était mouvante. L’enfermer et chercher à en faire une espèce de statue à l’identique de ma personne revenait à vouloir transformer la nature même de l’élément. Me revenais alors en tête le petit examen écrit imposé par notre sensei. Quel était notre rapport à l’élément ? En étais-je le maitre qui pouvait à sa guise y imposer sa volonté. Ou bien le dépositaire, qui utilisait sans contrôle l’énergie ? Ni l’un, ni l’autre avais-je répondu. Alors pourquoi essayais-je de la contrôler parfaitement ?!
Relevant la tête, découvrant ainsi aux curieux qui auraient tourné le visage en ma direction, que de larges larmes coulaient abondamment de mes joues, j’avais souri en direction du clone. Si dans ma tête l’idée paraissait particulièrement cool. Je m’étais vite rendu compte de mon erreur quand le gout salé de mes larmes mélangé à la morve qui s’écoulait sans contrôle de mon nez, vint rejoindre ma bouche. Recrachant le liquide infâme. J’avais de nouveau composé la mudra nécessaire.
Je devais composer avec l’élément. Je devais négocier avec lui pour qu’il accepte de me confier ses forces le temps d’une technique. En échange, il serait le dépositaire de mon chakra. Je ne devais pas imposer ma volonté, mais l’ajuster en fonction de l’élément. L’eau serait mouvante, alors je n’avais qu’à lui offrir un bocal dans lequel elle pourrait se mouvoir librement ! Surgissant de l’étendue aqueuse, j’assistai à la formation de mon double.
Contrariant les lois élémentaires de la physique, le liquide commença à tourbillonner pour prendre forme humaine. Un instant la forme resta ainsi, gorgé d’eau et translucide. Par l’action de mon chakra je parvins à faire prendre consistance à la copie et à y placarder mes traits. Devant moi se trouvait alors un Fubuki souriant, la tête en arrière, ses deux bras s’ouvrèrent en un signe rassurant.
"J’ai réussi !"
Semblant partager mon triomphe, le sourire de mon clone se fit tonitruant.
"Oui tu as réussi ! Félicitation !"
Me quittant des yeux mon double aqueux décida visiblement de faire face à mon clone sensei et c’était d’une voix plus forte et emprunt de colère qu’il avait alors reprit tout en pointant un doigt inquisiteur vers mon agresseur.
"Toi. Tu devrais pourtant savoir qu’il est dangereux d’énerver l’eau qui dort !"
L’instant d’avant calme et sereins, mon clone s’élança à toute vitesse en direction du Sanada qui m’avait quelques secondes plus tôt, administré un coup royal. Véritable furie, le Fubuki bis s’abatis avec violence contre le corps fluet de mon enseignant du jour. Ainsi donc était-ce là le caractère immuable de l’eau ? Changeant ?
L’attention que l’on portait subitement à ce petit garçon devenu femme ne l’intéressait pas – voire même l’agaçait légèrement. Elle n’était pas venue pour ça. Plongeant son regard dans celui de sa plus jeune disciple, qui découvrait avec horreur la présence de son sensei, la dame ne dit mot alors que Sanada tentait de maintenir l’ordre dans son cours. Elle n’avait pas songé aux répercussions qu’auraient la révélation de son identité et elle se surprit à espérer que le chûnin ne lui en tiendrait pas rigueur. Enseigner était déjà suffisamment pénible.
Que Mitsuha maitrise le clonage avant elle ? Elle eut un sourire en coin, qui disparut aussitôt qu’il était apparu. Elle comprenait bien cela comme une tentative de Sanada de remotiver les troupes, mais cela paraissait peu probable. Ce n’était certainement pas l’envie qui allait manquer à la jeune Uzumaki, mais la concentration. « Ta copie était… intéressante ? Nous en discuterons plus tard. » dit-elle d’un air dégagé, avant de se détourner de son élève. Pas un sourire bienveillant, pas un regard amical. Elle enfonçait le clou sans vergogne. Mais Junko ne voyait pas la mesquinerie de son acte, elle ne voyait que la finalité. Elle voulait pousser cet enfant, l’amener bien plus loin, bien plus haut qu’elle-même n’irait jamais. Elle se disait : si malgré tout Mitsuha est capable de faire un clone, elle aura été plus loin que n’importe lequel de ces enfants choyés et encouragés par les doubles de Sanada, elle aura plus de mérite et plus de maîtrise d’elle-même encore. C’était sa façon d’aimer.
« Oh, même sans henge… Le Suiton et moi sommes fâchés. » Elle rendit son sourire au Masamune, tout aussi sincère. Pouvoir lui parler, sans être contrainte par un déguisement, avait un quelque chose d’apaisant et de plaisant. Elle avait l’impression que cela faisait une éternité qu’ils n’avaient pas discuté ainsi. Peu lui importait l’entraînement… « Mais il ne faudrait pas que je perde la face devant mon élève. » ajouta-t-elle finalement. C’était de sa faute ; il avait créé une compétition malgré lui. Avec un dernier sourire, elle prit donc un peu de distance.
Kage Bunshin, Mizu Bunshin… Elle s’était rendue compte plus tôt que peu importait l’appellation, les variations dans l’exécution étaient minimes et seule la source changeait véritablement. Forte de son expérience en la matière et libérée du joug du henge, elle pouvait pleinement se concentrer sur l’exécution de la technique. Alors, ce ne fut pas un, mais quatre clones qui apparurent aux côtés de la jûnin. Si Mitsuha espérait encore être plus rapide que sa sensei dans sa maîtrise du clonage, voilà qui achèverait de convaincre les témoins du match que l’aînée avait une maîtrise bien plus fine de son chakra. Elle pouvait manipuler les mêmes quantités et multiplier les copies, sans avoir à relancer encore et encore le jutsu.
Testant brièvement les limites de ses clones, Junko se rendait compte que l’élément Suiton leur conférait des propriétés différentes des clones classiques. Plus résistants, mais incapables d’utiliser la moindre technique – peut-être parce qu’elle n’essayait pas de lancer de jutsu Suiton, d’ailleurs. Puis l’un d’entre eux s’approcha discrètement de Mitsuha et la jûnin rompit instantanément la technique. Inutile de prendre de risque ; elle ne voulait pas que ses clones ne se montrent trop amicaux ou compatissants avec le tourbillon roux. C’était d’ailleurs précisément ce que Junko n’aimait pas dans le clonage : on ne maîtrisait jamais totalement leur personnalité. Certains disaient qu’ils puisaient dans les traits psychiques de leur créateur, mais elle n’y croyait pas vraiment. Néanmoins, cet événement acheva de la convaincre qu’il était temps pour elle de se retirer.
« Je vais en rester là… J’ai déjà bien trop perturbé ton cours. » dit-elle à l'attention de Sanada. Elle eut un sourire empreint de tristesse. Cette petite parenthèse avait été bénéfique, mais il était temps de retourner à sa vie mouvementée. « Promets-moi de passer prendre le thé, quand tu auras le temps. » Tant de choses à dire, mais si peu de mots. Elle quitta le terrain d’entraînement sans se retourner.
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