Cela faisait quelques mois maintenant que le Kamiko avait échoué aux portes de l’intendance, une élection perdue platement, à son grand désarroi et à son incompréhension plus grande encore. Pas une seule justification de sa défaite, aussi honni ce mot fut-il pour le brillant esthète, ne paraissait le satisfaire : les programmes semblaient similaire mais le sien lui paraissait plus étoffé et plus profond avec une direction claire pour l’avenir de son village, Fumetsu surclassait l’Uchiha sur bien des domaines, si bien qu’il ne pouvait accepter le vote « démocrate » qui scella ses ambitions. D’ailleurs, par ce vote, il avait compris que l’humilité avancée par son adversaire en avait fait un candidat touchant mais aussi auréolé de la puissance du clan dont il reniait les bienfaits publiquement ; une magouille politique que le Kamiko fut forcé d’apprécier, l’Uchiha s’était acheté une vertu. Quoiqu’on en dise, les konohajins restaient cloîtrés dans leur obsession pour les clans fondateurs, allant même jusqu’à préférer un renégat d’un clan ancestral à ce qui leur paraissait être un parvenu, un de ces riches marchands qui n’offrait rien de bon, membre d’un clan certes riche mais attrayant que par le biais de son opulence manifeste. Tout ceci pour finalement rien. L’inaction et l’immobilisme du village frustrait l’Artiste et il s’amusait à penser que le nouveau souffle promis s’était déjà tari : le dragon de Konoha hibernait.
Malgré l’amertume de l’esthète, sa loyauté pour le village qui l’a vu grandir n’en pâtissait pas. Bien au contraire, le Kamiko semblait davantage motivé par une ambition plus grande encore. Il y avait un petit quelque chose en lui qui grouillait, avide, cupide, à l’affût et maintenant certain. C’est en ce sens que la dernière invitation s’échappait du domaine au nom de Akimichi Cho ; une fête se préparait, une fête il y aura et pour prétexte elle portait la célébration de son adversaire vainqueur. Mais le monde des Kamiko s’ouvrira aux yeux des invités afin qu’ils puissent comprendre, comprendre la grandeur et la magnificence du clan de l’Araignée, comprendre qui habitait dans ce temple à la richesse, comprendre qui était leur maître.
Le domaine, ouvert en une soirée d’été mirifique, laissait au monde l’honneur de contempler ses merveilles : statues, fontaines et jardins se pavanaient, auréolés de la gloire du clan qui les avait créés. Une gloire immarcescible, gloire confondue dans celle de Fumetsu, l’Immortel. Souriant, à côté de son fils adoptif, Shin, il dansait entre les mondanités et ses invités. Bien assez tôt, il eut salué personnellement les invités importants – et certains moins importants – et les enjoignit à rejoindre la serre où se déroulerait la soirée. La serre, joyau de l’esthète, avait été remaniée pour l’événement sans pour autant déranger la vie paisible des fleurs et des araignées qui s’y épanouissaient grâce aux soins paternels du Kamiko. Il fallait imaginer un théâtre floral d’une ampleur gargantuesque : au lieu des allées et contre-allées qui sillonnaient l’usuelle serre afin d’en faire autant un labyrinthe qu’un jardin secret, il n’y avait plus qu’une seule travée large, bordée par des îlots de fleurs rares et surplombée par un arc où plantes rampantes s’évertuaient à atteindre les invités, plus bas, en laissant pendre leurs longues mains verdâtres. Une légère estrade trônait au fond où un pupitre cerclé d’allium et de gloxinia attendait l’hôte qui ne tarda pas à le rejoindre. Au fond, une tapisserie florale sublimait le cadre déjà si majestueux.
« Chers adelphes, vous me voyez ravi, absolument ravi de vous voir ici réunis. Je vois évidemment les présents mais je note aussi les absents et mon cœur saigne de ne pas pouvoir les compter parmi nous. Je vous ai invité, ici, pour mettre à l’honneur notre cher intendant. Je commencerai ce discours, alors, par le féliciter. La politique de Konoha obligeait un profil nouveau, tout à fait novateur et courageux dans sa manière d’aborder des questions épineuses ; tout le monde, me semble-t-il, est au courant des troubles familials qui l’ont forcé à renier un clan fondateur et qui démontre un savoir-faire, un calcul nécessaire dans le théâtre des affres politiques qui le forceront à réitérer des positions aussi fortes et fermes. Au début, je n’étais guère convaincu du choix populaire mais qui suis-je si ce n’est un être partial, dans cette histoire ? Maintenant, je vois plus clairement. Uchiha Akira sera l’outil politique parfait pour présenter au monde un Konoha plus ferme mais tout autant bienveillant – politique en ligne directe de notre cher, si cher, Hokage Cho que nous avons forcé à sortir de sa retraite. Tout ceci, je le dois à ma paternité toute nouvelle, prenant sous mon aile un fils, Shin. Un être dont la candeur et l’imagination m’a forcé, me force et me forcera à évoluer au gré du monde. Alors, pour la gloire et la puissance de Konoha : Akira ! »
Il se taisait maintenant, levant devant ses invités un verre de cristal habité par un liquide rougeâtre de fine qualité, un sourire éclatant, présentant un visage qu’il avait tant travaillé sa vie durant. Le Kamiko ne tarderait pas, cette soirée, à coopter les puissants de Konoha afin de procéder à sa prochaine étape : être Kage.
Revêtue d’un yukata aux couleurs des Hyûga j’avançai aux côtés d’un membre important de la branche principale, le visage grave. Comme tous les Hyûga, l’art de s’amuser… n’était pas dans nos manières de vivre. Je le savais. Surtout dans une situation aussi diplomatique que cette élection de l’intendant. Nos votes pour Akira avaient fait pencher la balance. Mais l’ambiance était là. Je me tenais droite, bien droite, en tant que cheffe de la branche secondaire. Je sentais les autres Hyûga qui étaient servaient presque de garde du corps plus qu’autre chose. J’observais les relations qui se jouaient autour de nous, les Kamiko… Les changements… Je fronçai légèrement les sourcils avant de sentir deux doigts au creux de mon dos et j’effaçai toutes les émotions de mon visage en une fraction de seconde.
Porter un toast pour Akira ? Je tournai la tête pour le chercher du regard lui offrant un doux sourire avant de lever mon verre.
« À Akira ! »
Le domaine des Kamiko me mettait un peu mal à l’aise, mais soit. Et Fumetsu encore plus que les autres… J’avais l’impression d’avoir une araignée en face de moi. Sauf que je n’offris plus qu’un visage froid, dénué de sentiment. Le membre de la branche principal m’entraîna avec lui alors qu’il se dirigeait vers Kamiko, Ichigo derrière moi.
« Beau discours Fumetsu-san. »
Je ponctuai ma remarque avec un sourire de circonstance alors que mon supérieur direct commençait à parler avec lui.
« Voilà qui montre également la force des petits jeunes, je suis étonné que vous ne soyez pas à cette place. »
Je tournai la tête vers Chô-sama un instant, le bras autour du mien était serré, il ne voulait pas que je m’éloigne, soit, très bien. Je restais prêt de lui sans rien dire alors qu’il parlait de la place du Kage.
« Il semble que les jeunes aient malgré tout besoin d’être guidés… Chô est déjà parti une fois, alors une deuxième fois… »
Je fronçai légèrement les sourcils sans rien dire. Je n'aimais pas ce que j'entendais
Uchiha Akira
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Il y avait des choses auxquelles je ne m’attendais que très peu, comme cette invitation. Le Kamiko préparait-il quelque chose ? Il n’y avait que peu de doute. Je ne l’avais jamais connu sans une idée derrière la tête. Mais de là à s’ennuyer à ce point ? J’avouais être intrigué, quoique trop occupé pour y penser pour l’heure. L’Akimichi avait repris son post, mais pas nécessairement le travail que cela impliquait et depuis ma nomination, je croulais plus facilement sous le travail qu’autre chose.
On dût d’ailleurs venir me chercher pour me rappeler qu’il était l’heure et c’est avec un retard non négligeable que je finis par arriver dans ce lieu que je connaissais assez bien avec le recul. Une arrivée qui sembla me priver d’un début de discours, mais dont je saisis la fin. Il était vrai que l’homme avait pris sous son aile l’enfant que Yuriko avait accepté au village. Le jeune Shin. Quoi que cette enfant puisse être, avait-il réellement su transformer le Kamiko en un père ? Sans doute avais-je trop fréquenté certaines sphères du village pour en être entièrement convaincu. Finissant par sortir de l’ombre, je m’avançais rejoindre le Kamiko qui était en compagnie de Yume et un autre membre du clan Hyuga. M’inclina respectueusement à leur contact, je relevais un regard fatigué sur eux, trahissant la qualité de mes dernières nuits et du travail de ce poste que j’avais sans nul doute sous-estimé. Mais cela pouvait faire revenir Yuriko… Aucun sacrifice serait suffisant. Elle restait ce garde-fou dont je n’arrivais pas à me passer. Une destruction pour une autre. « Konoha est un village gouverné par des vieilles traditions, la jeunesse n’est pas nécessairement gage de nouveauté. » quoi que je puisse dire, je restais un Uchiha aux ambitions débordantes. Je voulais diriger mon clan, pour le faire plier à ma volonté. Je serais malhonnête en disant que ce n’était pas un comportement typique, le genre qu’on attendait d’un porteur du Sharingan.
« Notre Kage partira une seconde fois. Il a désiré se retirer, sa présence à notre tête ne signifie pas que les choses ont changé. », je le voyais suffisamment pour cela. « Le village connaîtra une nouvelle élection, lorsqu’il sera temps de le faire. », mais si Yuriko revenait…. Peut-être que… Avec un peu de chance… « Restes à savoir si un clan fondateur de Konoha en sera le vainqueur ou s'il y aura de nouveau une nouveauté. », les candidats ne courraient pas les rues, Yume pourrait-elle en être ? J’en doutais malheureusement, à force de voir l’élite de notre village agir, je doutais qu’elle soit encore prête, mais le Kamiko ? Etions ici pour cela ? Soupirant, j’essayais de ne pas penser à tout ce que ça pouvait être. Je n’étais pas là pour ça. « Je ne m’attendais pas à ce genre de festivité. » avouais-je toutefois. Du moins pas autant de temps après mon élection. « Dois-je en conclure que je ne suis pas si mauvais ? » ajoutais-je en voulant faire de l’humour qui ne passa sans doute pas. La fatigue était grande. « Je vous remercie pour cela. », bien que j’aurais préféré passer mon temps autrement. « Comment se porte Shin-Kun ? » demandais-je alors, conscient de ne pas avoir été très présent pour le garçon. J’avais manqué à mon devoir, mais comment tout gérer ?
Akimichi Chô aimait s'habiller, et en raison de cela il gardait une petite place spéciale pour le clan Kamiko dans son cœur. Hélas par contre, on pouvait dire que les habits, eux, ne l'aimaient guère. Malgré tout l'art et la science des meilleurs shinobi, malgré le bon goût de ses conseillers les plus sensible, le Hokage ressemblait toujours à une énorme outre festonnée. Bien évidemment, personne ne se serait permis à la moindre remarque face à l'imposant Akimichi et dirigeant suprême de Konoha. Cela d'ailleurs l'amusait beaucoup et c'est pourquoi Chô s’évertuait à s'afficher dans des tenues raffinées qui, au mieux ne lui allait pas du tout, au pire le transformait en bouffon ridicule. Le roi est nu... Ou dans notre cas, très et trop mal fagoté.
En tout cas, la réception de Fumetsu ne manquait pas de splendeur, illustrant à merveille l'opulence et le bon goût du clan Kamiko. Chô fit tourner son vin tout en écoutant poliment le discours du maître de cérémonie. Un cru local commandité pour célébrer l'accession au pouvoir de Tadake Yurikô... Un peu jeune et encore rustique, mais nul doute qu'il allait s'affiner avec les années, tout comme ses prochains millésimes. Chô se demanda un instant si quelqu'un oserait faire une "cuvée spéciale Sandaime Hokage" en l'honneur de son retour aux affaires. Probablement pas : l'imposant Akimichi avait insisté pour conserver son ancien titre de Shodaime. Mais pour son successeur, qui sait...
En tout cas, ce petit événement mondain était intéressant et Chô adorait les choses surprenantes. Une célébration en l'honneur du nouvel Intendant de Konoha, le jeune et brillant Uchiha Akira. Et ce, organisé par un de ses malheureux concurrents. Chô sourit en engloutissant (pour la nourriture et la boisson, c'était le seul terme possible quand un Akimichi était impliqué) son vin entre-coupé de quelques délicieux canapés. Jamais il n'aurait cru que Fumetsu soit bon perdant... Enfin, si, en public : il s'agissait quand même d'un jônin roué avec un sens politique plutôt affutés. Mais les Kamiko avait toujours eu un petit problème d'ego et un certain complexe de supériorité ET d'infériorité. Ils craignaient de passer pour de vulgaires parvenus, tout en tirant une (légitime) fierté de leurs talents de marchands. De fait, certain esprit un brin coincé des clan Hyûga et Uchiha par exemple ne pouvaient s'empêcher de juger d'un air hautain ces "ninjas boutiquiers".
Chô se demandait si cette somptueuse réception, visiblement organisé dans un but purement politique et promotionnel, n'allait pas desservir les ambitions du clan Kamiko. L'étalage de richesse et de raffinement risquaient de froisser les émissaires de clan moins fortunés, d'être jugé "vulgaire" par les Hyûga et "inutile" par les Uchiha. Les Akimichi, qui ne négligeaient ni le commerce, ni la bonne chaire se contenteraient de profiter de l'occasion. Et allait savoir ce que pensaient vraiment les Aburame... Quant aux autres clans et ninjas non-affiliés, cela dépendrait de chacun, mais bien souvent on a tendance à mépriser et/ou jalouser celui qui étale son luxe... Mais, qui sait, les gens penseraient peut être que les Kamiko mettaient vraiment les petits plats dans les grands pour célébrer le nouvel Intendant. Ou entrer dans ses bonnes graces. Ou au moins, se donner l'apparence de bon perdant.
Le Hokage applaudit poliment à la fin du discours de Fumetsu, un mince sourire aux lèvres. Pas si bon perdant que ça, le chef du clan Kamiko... Il avait littéralement qualifié, le coeur sur la main et des trémolo dans la voix, le jeune Uchiha d'outil. Le tout en rappelant à tous les frictions internes du clan Uchiha et de Konoha, en passant un peu de brosse à reluire sur son cher Hokage, avant de conclure par un coté plus personnel afin de s'humaniser d'avantage et de paraître soucieux de l'avenir. Et bien sûr, finir par appeler l'Intendant juste par son prénom, comme un collègue ou un égal et non un supérieur. Ou comme un enfant qui ne serait qu'un pion dans le jeu des grandes personnes. Joli, un beau 8/10.
Évidemment, Chô dû se fendre des habituels ronds de jambes et autre salamalecs d'usage en présence de moult dignitaires importants (et moins importants) de Konoha. Ah, s'il avait juste été un chuunin de garde, il aurait pu se ruer sur le buffet, comme cette petite Aburame en vert grenouille qui semblait bien décider à goûter à tout les plats proposés par les Kamiko (la chanceuse !). Du coin de l’œil, le puissant Akimichi vit arriver Akira, l'air épuisé (le travail d'Intendant était tuant et, Chô devait le confesser : tiré de sa paisible retraite, il avait encore moins le goût qu'avant pour la paperasserie). Dommage, le jeune Uchiha ne s'empara pas de l'estrade fleurit pour se lancer dans un discours de remerciement de son cru. Cela laisser ainsi Fumetsu comme seul maître de cérémonie. Néanmoins, il s'empressa d'aller discuter avec le chef des Kamiko. Sa coéquipière, la cheffe de la Bunke des Hyûga était là également, sans doute pour lui apporter son soutien et, de fait, celui de son clan si influant.
Chô hésita : devait-il se mêler de la conversation ? Il était connu pour son franc-parler et pour une certaine absence de manières et de tacts (quand ça l'arrangeait). Néanmoins, même s'il était une sorte d'invité d'honneur, le protocole voulait que l'on vienne à l'Hokage et non l'inverse. Il s'était contentait de salutations et remerciement polis envers Fumetsu et les Kamiko pour leur accueil, au début des festivités. Finalement, l'Akimichi décida de faire sa précieuse. Après un petit ravitaillement auprès d'un serveur, il se dirigeait vers un coin moins fréquenté de la magnifique serre. Tant d'endroit pour tendre des embuscades dans ce domaine si raffiné... Ses ANBU allaient s'amuser ! Chô sirota son vin, admirant de magnifique népenthès. Cireuses et dotées d'une outre imposante où se noyaient des insectes, ces plantes carnivores n'avaient guère la faveur des amateurs de belles fleurs. Mais le Hokage les trouvait plus intéressantes que de banales et flagorneuses roses... Il se demanda qui l'aborderait en premier : Uchiha Akira ou Kamiko Fumetsu ? Et à quel propos ?
Feat.
Shin
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Lorsque j’entendis mon nom, dans la bouche de Fumetsu, je crus m’évanouir. C’était comme si un millier d’yeux me fixaient tout à coup, alors même que je me pensais bien dissimulé, dans la foule de gens présents. Mon cœur se mit à battre furieusement et mes mains devinrent moites. J’avais chaud, terriblement chaud, dans mon costume d’apparat. Luttant pour ne pas vaciller, j’affichai mon plus beau sourire. Du moins, je l’espérais ; peut-être n’était-ce qu’une expression atrocement crispée, finalement. Je ne m’attendais pas à ce qu’il me mentionne, face à tous ces inconnus. Qu’avais-je fait pour mériter ça ?
Fort heureusement, la suite du discours du Kamiko détourna de nouveau l’attention. « Akira ! » s’exclamèrent presque simultanément les gens présents, levant leurs verres à l’unisson, avant d’applaudir. De mon côté, j’en profitai pour m’éclipser. Si j’avais passé la première partie de la soirée aux côtés de mon mentor, à accueillir nos invités – que je ne connaissais que vaguement de nom, pour la plupart –, il ne semblait plus avoir besoin de moi pour la suite des événements. Du coin de l’œil, j’apercevais déjà quelques personnes s’approcher de lui, dont le fameux intendant.
« Un fils », avait dit Fumetsu. Je me remémorai notre première mission ensemble, au cours de laquelle il avait mis son nom en jeu. Le considérais-je comme un père ? Kamiko Shin, fils de Kamiko Fumetsu… Je ne pouvais le nier, le chef du clan était quelqu’un de patient et prévenant. Il était, pour l’heure, ce qui s’apparentait le plus à une figure paternelle. Mais j’allais avoir besoin de temps pour apprécier ce fait à sa juste valeur. Le trou laissé par Jirō ne se comblerait pas si facilement.
Profitant de ma petite taille et du désintérêt pour ma personne, je me glissai sous la table la plus proche, avant de me faufiler entre les îlots de fleurs. J’espérais gagner un endroit bien plus tranquille, histoire de respirer un peu, avant que Fumetsu ne me rappelle à lui. Guère habitué aux soirées et aux mondanités, l’exercice m’épuisait. Ainsi, rampant sous le décor, je tâchai me souvenir du plan de la serre – après tout, j’avais aidé à monter tous ces ornements – et de me repérer sous les draps blancs.
Je réapparus finalement à l’autre extrémité, comme prévu. Ce que je n’avais pas anticipé, en revanche, c’était la paire de souliers qui semblaient m’attendre de l’autre côté. Relevant les yeux, alors que je sortais de derrière un pot surélevé, je découvris avec horreur le visage de celui qui les chaussait : Akimichi Chô. Je me redressai alors silencieusement, avant de m’épousseter. « Je… J’étais… » Pris de panique, mon esprit était bien incapable de songer à une excuse. De nouveau, la sueur trempait mes vêtements. Que faisait-il là, dans l’endroit le plus inintéressant et éloigné des festivités, de toute la serre ? Pourquoi n’était-il pas avec Fumetsu, ou bien l’intendant, ou même d’autres membres éminents des clans de Konoha ? Etait-il craint et fui ? Moi, je voulais fuir, c’était certain.
Mais, comme pour surmonter cet instant particulièrement gênant, je tentai de m’éclaircir la voix, toussant malgré moi. Le feu aux joues, je m’inclinai alors poliment, offrant une nuque raide aux yeux du Shodaime. Puis, me redressant, je décidai de briser le silence. « Bonsoir monsieur, je suis Shin. » Peut-être était-ce stupide de me présenter, car j’avais été dans l’ombre de Fumetsu alors que celui-ci l’avait accueilli, mais je ne doutais pas que le Shodaime Hokage avait eu à parler à nombre de gens au cours de la soirée. Lui rappeler qui était ce petit être insignifiant qui se tortillait à ses pieds n’était peut-être pas superflu.
Mais qu’avais-je à lui dire ? Rien. Du moins, rien qui ne méritât qu’on le dérange, vraiment. Seulement, j’étais là, de fait, et je me sentais un peu de trop. Il fallait combler ce vide silencieux et terriblement gênant qui s’installait entre nous. « Je… Je n’ai pas eu l’occasion de remercier proprement Dame Yurikô, mais je suis éternellement reconnaissant à Konoha pour m’avoir recueilli. J’espère me montrer digne de votre accueil. » Si mes paroles étaient sincères, mon regard, lui, fuyait en direction de l’estrade. Fumetsu me voyait-il, de là-bas ? Pouvait-il me venir en aide ?
Kamiko Fumetsu
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Réjouissance et opulence, deux mots qui riment et qui agissent souvent de concert, surtout lorsque l’esthète fait appel à eux. Cette fête mondaine ne dérogeait nullement à la règle. Le Kamiko n’avait pas lésiné sur les moyens autant pour offrir à ses concitoyens un moment hors du temps et des considérations usuelles qui les affligeaient tant – et cela, il le comprenait lui-même, nul besoin de faire semblant – que de laisser un divin impact de sa présence dans les rétines, les oreilles et les cœurs de ses invités. Tout bien considéré, cette stratégie comportait en elle-même un risque, certes mineur mais risque tout de même. D’aucuns verraient cette réception comme le témoignage d’un engagement pur et dur du chef des Kamiko envers l’intelligentsia de Konoha, d’autres réprouveront le matérialisme – voire le factice – évident d’une famille, et de sa tête, connue pour son sens du commerce. Peut-être allait-il paraître moins humble qu’il le souhaitait mais cette perspective ne le chagrinait guère. Après tout, il incarnait si bien l’orgueil alors pourquoi s’en priverait-il ? Surtout alors qu’il en a les moyens, contrairement aux arrogants et aux narcissiques.
Accosté par les Hyûga, clan dont il enviait autrefois les capacités et les yeux laiteux, reflets d’une beauté éthérée, presque irréelle, l’esthète s’inclinait légèrement, d’égal à égal quoique légèrement révérencieux. Sans calcul, confiant dans son entregent naturel, il se livrait alors dans une danse adéquate au bal social.
« Vos mots vous honorent, Ichigo. Il est vrai que la nouvelle génération semble faire de Konoha un nouvel havre depuis lequel l’innovation, le talent et un brillant futur se lanceront. J’ai beaucoup d’espoir quant à notre nouvelle direction, bien plus qu’auparavant, il est vrai. Mais vous savez autant que moi que le changement malavisé ou trop hâtif peut conduire à un capharnaüm sans nom. Alors il faudra choisir scrupuleusement le prochain Kage. Quelqu’un ayant déjà des responsabilités, évidemment, et quelqu’un ayant fait ses preuves : échecs ou réussites, d’ailleurs. Oh, voici le héros du jour ! »
L’artiste accueillait ainsi l’intendant d’un geste grandiloquent et d’un sourire éclatant, presque sincère, les yeux plissés de contentement. Il nageait en plein dans son élément et frétillait de bonheur. L’honoré invité jouait les corbeaux de malheur, le regard fatigué et les manières oubliées, il personnifiait bien l’abattement d’un jeune homme propulsé dans les affres de l’administratif sans jamais avoir su s’y débattre. A son insu, il faisait office de preuve irréfutable au discours du Kamiko.
« S’il y a bien une chose que ce village m’a appris, c’est que la nouveauté concurrence à part égale l’enracinement de la tradition. Un alliage des deux serait bénéfique, vous ne pensez-pas ? Enfin… Shin ? Il se porte comme un charme malgré sa timidité maladive. D’ailleurs, où est-il ? Je voulais que vous le rencontriez. »
Cherchant son fils adoptif des yeux, il croisa son regard apeuré, si caractéristique. Soupirant avec une affection nullement feinte, l’esthète s’excusa auprès de son entourage et s’éclipsa. Après tout, Shin venait de lui faire un cadeau de rêve. Voilà que le bien-aimé Hokage buvait seul, accompagné évidemment d’un compagnon d’infortune. Il s’agissait là d’une opportunité de rêve pour le Kamiko de discuter avec celui qui tenait les rênes du village, apprendre à son contact, se vendre, peut-être. Il lui fallait encore sonder l’énorme shinobi afin de savoir à qui il avait à faire. Après tout, il ne l’avait que peu connu.
« Cher Hokage, je vois que vous avez autant rencontré mon petit Shin que mes fleurs. Cette serre est une grande fierté pour moi, elle m’a tout appris, à vrai dire. Elle a du cœur. J’espère que vous la trouverez aussi divertissante, si ce n’est plus, que cette soirée. Après tout, chacun mérite de laisser les considérations de la vie de côté le temps d’une nuit. Les défections de Yuriko et de ma cousine, l’élection d’Akira, autant d’événements qui ont pu nuire au village… et à votre retraite ! J’espère que vous avez su vous reposer suffisamment pour reprendre votre ancien poste. »
Il riait une nouvelle fois, d’un rire chantant et clair, accompagné d’un beau sourire et d’un regard plein de joliesse. Glissant sa senestre sur l’épaule de Shin, comme un geste affectueux, il savourait.
Alors qu'il vidait le plateau d'un diligent serveur et la cave du clan Kamiko, Chô eut la surprise (pas vraiment, le bruissement et l'agitation des tentures décorative avaient déjà averti un ninja du rang du Hokage de Konoha) de voir débouler en rampant un jeune genin à la coupe au bol. Visiblement gêné de s'être glissé sous les décorations pour s'écraser contre les chausses (imposante) du dirigeant suprême de Konoha. Amusé et appréciant tout ce qui sortait de la routine de ces réceptions pompeuses, Chô lui dédia un grand (voire pantagruélique sourire). Faisant (un peu à retardement, mais c'était compréhensible) honneur à la célèbre Volonté du Feu du village, le gamin réussit à se présenter presque sans bafouiller.
"Bonsoir, Shin. Je vois que je ne suis pas le seul à espérer échapper à des mondanités trop oiseuses." plaisanta amicalement le corpulent Hokage. "Ou alors, c'est une étrange tentative d'assassinat, au succès douteux..." Il lui fit un clin d’œil pour l'assurer qu'il blaguait. "Hélas, je crains que mon imposante personne soit le phare qui guide Konoha et les demandeurs de faveurs : nul doute que bientôt quelques intriguants ou émissaires de divers clans viennent nous déranger dans ce petit havre de paix..."
D'un geste d'une main qui faisait la taille de la tête de Shin, il fit signe que le jeune homme ne le dérangeait pas et qu'il acceptait sa reconnaissance envers Konoha. "Le Village Caché de la Feuille s'enorgueillit d'attirer les plus grands talents. Mais pour briller et prospérer, le talent ne suffit pas : il faut se donner du mal. Transforme ta reconnaissance en travail acharné, d'étranger passe à camarade sur lequel on peut compter. Ainsi, tu deviendras un grand ninja, mon garçon. Et nul doute que Konoha sera là pour t'épauler dans cette tâche, que ce soit moi, Yurikô, ton senseï ou tes nouveaux amis."
Chô nota que malgré ses beaux discours, le gamin restait un brin mal à l'aise et semblait chercher de l'aide du regard. Il faut dire qu'il était plutôt intimidant, malgré sa bonhomie affichée. Suivant son regard, le Hokage examina le restant de l'assemblée. Hyûga Yume, avec des représentants de son clan. Les Hyûga semblaient toujours aussi à l'aise dans ces célébrations solennelle. Ils pouvaient largement en remontrer aux Kamiko niveau classe et diplomatie feutrée. Hélas, ils avaient toujours cet air un peu pincé derrière leur façade si poli, comme quelques divinités condescendant exceptionnellement à se mêler aux banal mortels... Par chance, Hyûga Yume était de la Bunke et donc conserver un peu plus les pieds sur terre et s'avérait plus simple à approcher. Il la salua à distance d'un sourire et d'un hochement de tête poli.
Non loin, Uchiha Akira discourait et remerciait les présents. La fête était après tout en l'honneur de son nouvel Intendant. Souriant toujours, Chô se demanda si le jeune Uchiha avait noté les quelques piques de Fumetsu. Bah, le jeune était plus roué qu'il ne le montrait (il avait après tout réussit à gagner la confiance de Konoha pour se faire élire), avec un clan puissant derrière lui...Bon gré mal gré, c'était des Uchiha après tout. De plus, il avait été proche de Yurikô et avait dû se former à ses cotés. Penchant la tête sur le coté, le dodu Akimichi s'amusa un instant de ces jeunes shinobis : la Hyûga dirigeait maintenant la Bunke de son clan, tandis que l'Uchiha se lançait dans la politique de haute volée. Et il était dans la même équipe de shinobi. De fait, il formait un véritable pilier des nouvelles forces de Konoha. Le troisième éléments restait plus... mystérieux ? Non, pas vraiment... Différent ? Imprévisible ?
Le jeune Shin avait fini par croiser le regard de celui qu'il cherchait : Fumetsu. Le Kamiko s'avança pour venir saluer son Hokage, tirant l'Akimichi de ses amusantes réflexions. Chô arbora son éternel sourire qui, il le savait, le faisait parfois passer pour un gros et gentil benêt, écoutant avec soin les propos de Fumetsu. Comme à son habitude, le roué jônin mêlait la chèvre et le choux, le miel et le venin. Et où était passé le serveur avec les canapés, il se faisait faim.
"Cette serre est en effet mirifique, une fierté pour votre clan." répondit avec amusement le Hokage en désignant de son verre les alentours. "Certains aigris pourraient y voir un gaspillage de ressource ou l'exposition prétentieuse de la richesse des votres..." Les Kamiko se trimballaient sans nul doute un petit complexe d'infériorité, vu l'origine ouvrière et marchande de leur clan. Ainsi que leur allégeance plutôt tardive à Konoha (et essentiellement pour bénéficier de la protection et des réseaux du Village Caché de la Feuille pour asseoir leur commerce). "Bien évidemment, étant moi-même un homme de goût, je sais apprécié cette beauté et ce travail d'esthète. Et j'apprécie certain exotisme de vos serres. La nouveauté est toujours quelque chose de fascinant." En disant ça, il engloba d'un hochement de son triple menton à la fois la serre mais aussi Fumetsu, Shin et Akira.
"J'ai en effet eut le plaisir de croiser le jeune Shin et j'espère que sous votre houlette ainsi que celles de ses professeurs, il deviendra un ninja honorable voire brillant, pour la plus grande gloire de Konoha. Quoi de mieux pour honorer la confiance en lui qu'ont eut Yurikô-dono et même tout de tout le village ? Bien que je sache déjà qu'il l'a mérité." Chô termina goulûment son verre d'un claquement de langue appréciateur mais un brin vulgaire, avant de darder ses petits yeux rieurs sur le Kamiko. "J'avoue avoir été étonné : j'ignorai que vous eussiez la fibre paternelle, surtout auprès d'un orphelin né hors de votre clan. Un agréable surprise et vous savez comme j'aime ça..." En réalité, l'Akimichi se demandait bien ce que cela cachait, qu'elles étaient les véritables raison du jônin pour s'être enticher du gamin à la coupe au bol. Fumetsu cherchait-il à se racheter une conscience ? A laisser sa trace dans l'histoire du monde ninja sous la forme d'un élève et d'un enseignement ? Cela arrivait à certain ninja, notamment quand il échappait de peu à la mort.
"Et je n'irais pas jusqu'à qualifier de défection la retraite de Yurikô-dono. Savoir où et quand se retirer ou passer le relai sont des talent vitaux pour un shinobi, même pour les plus puissants. Il faut savoir embrasser le changement, car qui sait ce que le Destin nous réserve le lendemain. Et un ninja doit aussi toujours répondra à l'appel du devoir : me tirer de ma retraite était la chose logique à faire. Je suis en peine forme et en plus, cela m'empêchera de m’encroûter et de faire du lard !" Le corpulent Akimichi tapota gaillardement son impressionnante bedaine, une faute de goût et un comportement trivial voire beauf qu'il aimait affecter pour déstabiliser autant ses alliés que ses adversaires. Cela raidissait de manière tellement amusante les Hyûga par exemple ! Et cela adoucissait un peu les rebuffades du Hokage, qui n'avait pas manqué le persiflage fielleux du Kamiko. "De plus, je suis désormais secondé par un jeune et sémillant Uchiha. Son poste si près de celui au joli chapeau plaira au clan à l'éventail, qui a toujours lorgné vers la direction de Konoha en plus de leur tâche de police. Je crois qu'ils sous-estiment le degré de paperasserie et de politique du boulot, leur sharingan éblouie par le prestige scintillant du titre ! Mais Akira-san semble avoir les pieds sur terre et j'attends beaucoup de sa collaboration... Et celles de mes autres ninjas. Nul doute que les plus méritant progresseront encore, jusqu'à accéder à des postes prestigieux, comme le jeune Shin et vous-même."
Chô n'avait rien contre une petite rivalité entre ses ninjas. C'était bon pour Konoha : les plus efficace, les plus fourbes, les plus dangereux et les plus doués sauraient se hisser au sommet. Néanmoins, il serait là pour éviter tout dérapage : le Village Caché de la Feuille était né d'une collaboration de clans aux idées et ambitions disparates qu'il fallait canaliser pour éviter toute implosion. Chose que n'avaient malheureusement pas sût Uchiha Madara et Hashirama Senju. La puissance ou la rouerie ne suffisait pas à diriger Konoha : il fallait être capable de tendre la main, de mettre son ego de coté et d'accepter de travailler avec des autres parfois effroyablement différents. Et à les respecter.
Chô était presque sûr que malgré son ascendances et ses yeux carmins, Uchiha Akira, disciple de Tadake Yurikô, comprenait plus ou moins cet état de fait, de par sa formation dans une équipe à la fois hétéroclite et représentant des clan majeurs de Konoha. Il en était moins certain pour Fumetsu, mais peut-être que s'occuper de Shin pousserait le Kamiko dans la bonne direction. En tout cas, tout ça promettait d'être follement amusant et rien que ça valait le coup de sortir de sa retraite !
Feat.
Uchiha Nikkou
Konoha no Chunin
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Date d'inscription : 17/01/2018
Fiche du Ninja Grade & Rang: Chuunin - Rang B Ryos: 1174 Expérience: (1947/1200)
Les yeux écartillés par les merveilles du clan Kamiko, Nikkou s’avançait gêné dans les jardins luxuriants. Le regard du simple soldat désillusionné de ses propres rêves d’artiste, était happé à droite et à gauche par le clinquant et le sublime.
La beauté fraiche du domaine Kamiko clashait avec l’austérité du quartier spartiate de son clan. À se promener dans ce théâtre floral, le Uchiha aurait pu presque oublier sa vocation shinobi pour se plaire de l’idylle noblesse du clan marchand.
Les yeux noisettes étincelant désormais de ravissement se portèrent enfin sur l’hôte de l’événement. Le shinobi aux allures d’aristocrate était inconnu du maître des ours, mais ce dernier admirait la dignité dont il avait su faire preuve suite à sa course pour l’intendance. Peu de shinobi aurait su mettre de côté leur orgueil blessé et applaudir leur ancien rival.
Les éloges candides à l’adresse de son cousin emplirent Nikkou d’une douce chaleur. Un sentiment de confort et de paix intérieur devant la promesse qui se dessinait d’un monde moins sordide et violent. Il ne put réprimer le sourire éclatant qui rbisa son stoïsme habituel alors qu’il se joint d’un cri du cœur et d’applaudissements enhardis à la foule.
Le jeune Uchiha ne pouvait être plus fier de son cousin. Ils avaient eu certes un léger froid suite à leur dernier entraînement, mais il avait reconnu en Akira dans ses discours pour l’intendance ce petit frère au cœur sur la main et aux idées révolutionnaires plein la tête. Une nouvelle ère se lèverait peut-être sur Konoha et, inévitablement, sur le clan à l’éventail. Il faisait bon au moins d’y rêver…
Peu habitué à de tels événements mondains, le Chuunin resta un moment en retrait. Indécis sur la suite de l’événement ou du comportement à adopter, il se dirigea vers le buffet pour picorer quelques douceurs. Mieux valait sembler occupé pour dissimuler sa gêne et faire croire qu’il était ici à sa place.
Une brochette à la main à titre de bouclier, Nikkou parcourut l’événement à la recherche d’un visage familier. Brièvement, son regard croisa celui de membres du Conseil du Clan Uchiha, qu’il évita tout aussi rapidement.
Les Anciens, titre dont ils aimaient être affublés, dénotaient avec l’endroit par leur stature martiale et leur mine rabougrie. Il lui semblait même qu’il avait pu déceler un regard de réprobation à son endroit…visiblement se servir dans le buffet n’était pas digne d’un Uchiha.
Sans la moindre considération, Nikkou détourna donc le regard et se refusa de leur accorder trop d’attention en ce jour où justement il avait espoir de voir ces simagrées prendre fin. Ce jour était après tout destiné à saluer un temps nouveau. Et son instigateur et principal acteur était Akira. Un Uchiha qui se caractérisait justement par le refus des politiques ancestrales du clan.
Si Nikkou n’était aucunement versé en politique, c’était après maintes tergiversions qu’il avait décidé de venir supporter l’ascension de son cousin. Il demeurait cependant cette petite tension entre les deux Uchiha atypiques. Heurté dans son amour propre et dans son confiance envers son cousin suite à leur entraînement, Nikkou avait tourné le dos à ce dernier en remontant les barricades de son trouble d’attachement.
Depuis, ils s’étaient sans véritable querelle écartés l’un de l’autre…une erreur fondée sur une mauvaise interprétation qui n’avait plus lieu d’être. Toutefois, il était toujours dur de reconstruire là ou quelques fissures demeuraient…mais fallait-il au moins voir ce qu’il y avait à reconstruire plutôt que de s’en délasser.
Aussi, prit-il son courage à deux mains et décida-t-il de traverser la foule en direction de la vedette de la soirée. Il était bien déterminé à féliciter son cousin, même si cela nécessitait de s’introduire dans les rangs de la noblesse de Konoha, la princesse du clan Hyuga aux côtés de son intendant et du jeune Akira.
“Akira-kun, toutes mes félicitations. Je me souviens d’un jeune Genin qui voulait changer le monde et te voilà maintenant…c’est inspirant.”
Le ténébreux offrit à son cousin aux cheveux d’argent un sourire chaleureux et confiant envers les prouesses dont ce dernier serait capable à titre d’intendant. Inspiré par le moemnt, il n’hésita également pas à briser les conventions stériles des corps shinobis et s’avança pour offrir une acolade fraternelle à son comparse, le serrant un peu trop fort incapable de retenir la fierté qu’il avait pour un membre de son clan aussi atypique que lui.
“Si un vent de changement peut souffler sur Konoha, je sais que tu sauras le porter...et ce, même jusqu’à notre clan.”
Les mots avaient été prononcés. Une trahison à demi-mot qui, espérons-le, n’avait pas été entendue par quelques oreilles indiscrètes.
Kamiko Fumetsu
Konoha no Jonin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG A - Pak Tse Sin de Long Shè Ryos: 480 Expérience: (1086/2000)
Naturellement, le Kamiko ne se troubla pas de la bonhomie du ventripotent Hokage. En effet, il aurait été néfaste de considérer que derrière les graisseux replets de son corps gargantuesque se cachait une imbécilité profonde. Bien au contraire, aux antipodes de son physique, l’ancien retraité exhibait une gnose, un savoir-faire politique et une acuité sans pareille. Il fallait une intelligence pour gouverner et un doigté particulier afin de museler les velléités grandissantes des clans fondateurs : blanc et rouge ne tarderait pas à se mêler dans le vermeil des intrigues. Propre à sa manifeste habitude, l’Akimichi ne tarda pas à pointer du doigt les maladresses de l’esthète qui devait les accepter avec grâce et retenue. Loin d’être muselé par l’événement et la haute stature de celui-ci, l’Hokage s’amusait à briser les conventions par son comportement, prouvant par la même que son statut et son pouvoir lui permettait bien des choses et gare à celui qui s’essayerait à le rouspéter. Mais, à vrai dire, l’Artiste se moquait bien des us et coutumes de ses invités ; la politesse n’est autre qu’un art-outil et certains prouvaient par leur complexion (physique et morale) qu’ils n’avaient guère le prérequis fabuleux pour s’en emparer. En cela, Fumetsu considérait déjà le frustre de certains – sans pour autant leur en vouloir : c’est qu’ils n’y pouvaient rien, les pauvres…
« N’y voyez pas de lucre : cette fête se devait d’être à la hauteur de notre village et si notre contribution doit se faire par notre réel pouvoir, ainsi soit-il. Il n’y a aucun gaspillage ici : c’est donner une opportunité aux rivaux de s’entendre, aux amis de s’emmouracher et aux inconnus de fraterniser. Toujours est-il que je suis ravi d’apprendre votre amour de la beauté ; ma fierté se trouve bien là bien qu’il me semble en avoir trouvé une nouvelle… » Il détachait son regard mi-clos de l’Akimichi pour regarder un instant l’enfant. « Je doute en avoir une ; de fibre paternelle, j’entends. Passer mes journées à observer, étudier, dompter parfois, aimer surtout, mes tisseuses m’ont fait comprendre que la paternité avait ce quelque chose du Sublime. Alors si l’Art réside chez un enfant, pourquoi ne pas l’ériger en ce qu’il est intrinsèquement ? Vous savez autant que moi, cher Hokage, que l’Art est ce quelque chose, chez moi, de suprême. Peut-être serait-ce égoïste que de considérer que son éducation et son élévation soit ma plus belle œuvre d’art ? » Il mentait. Il mentait avec un sourire magnifique, un regard des plus ensorcelants et une beauté éclatante mais il mentait tout de même. Son Art ne saurait s’abaisser à l’éducation d’un adolescent orphelin. Son chef d’œuvre viendrait. « Oui. Il viendra. Il viendra… »
« Veuillez m’excuser du choix des mots. Le retrait de Yurikô fut surtout un choc pour moi. Je me souviens de nos discussions, de nos plans pour Konoha et son départ me plonge dans une angoisse fasse à l’incertitude de ces idéaux non-réalisés. Vous comprendrez alors que je puisse alors considérer cela comme une défection mais vous avez raison : elle a dû faire preuve d’un grand courage que peu aurait eu. Toujours est-il que votre retour, éphémère ou non, vous honore. Epaulé ou non, il s’agit d’une preuve d’en engagement envers le village que je vous envie. J’aurai souhaité rendre au village ce qu’il a donné à mon clan. Il est grand temps d’abandonner les servitudes du commerce pour s’engager dans une nouvelle voie. Malheureusement, bien que j’en sois le chef, les réticences sont nombreuses : rien que pour l’adoption de Shin, les administratifs et les chefs de branche me font barrage bravement puisqu’il n’est pas né. Heureusement que j’aime la diplomatie ! » Et il riait.
Akimichi Chô se reservit amplement un verre de vin de prix, si plein qu'il fallait des talents de ninja pour ne point souiller sa tenue en le dégustant. Il savourait autant le délicat nectar qu'il l'engloutissait comme le plus soiffard des marins. Une dualité voulue, cultivée. En société, on avait du mal à savoir sur quel pied dansé avec le gargantuesque Hokage. En discutant avec l'artiste Kamiko hôte de ces lieux cossus, Chô luttait secrètement contre l'envie puérile de se montrer le plus vulgaire possible, rien que pour voir si quelqu'un oserait émettre une remarque sur les manières du dirigeant suprême de Konoha. A Suna, la question ne se poserait pas : un mot de travers face au Kazekage et le sable boirait du sang... A Uzushio, personne ne dirait probablement rien en public, avant de se déchaîner dans des salons privée. D'un coté, la barbarie, de l'autre la préciosité hypocrite...
"Vos gens se sont tout de même surpassés. Mes compliments à votre sommelier... Et vous savez comment il est difficile d'impressionner un Akimichi question bonne chère !" gloussa le ventripotent Hokage en engloutissant une nouvelle lampée de breuvage couleur sang sombre. "Les apparences, les démonstrations de pouvoir... Parfois nécessaires, mais un terrain glissant, parsemée des pièges de l'autosatisfaction et de l'ego." Chô afficha un grand sourire, ce qui rendait hideux son visage trop adipeux. "Tout comme les grands principes et nobles intentions. Quand on se pare du manteau de la Vertu, il faut que ce soit pour guider et agir, non pour le faire admirer et s'y tenir au chaud dans le doux confort de le bien-pensance..."
Le puissant Hokage darda un instant ses petits yeux porcins sur l'accolade entre Nikkou et Akira. De part son poste (et aussi ses ANBU), il avait des... dossiers sur bon nombre de ses ninjas. Contenant parfois des informations que leur clan n'aimerait guère voir paraître en public. Les deux Uchiha étaient atypique, chacun à leur manière mais partagé l'un des plus puissant atouts de leur clan : le Sharingan à trois tomoe. Qui paraissait, quand on lisait entre les lignes de l'histoire la plus secrète, autant être une arme qu'un fardeau voire une malédiction. Mais ces deux là plaisait à Chô, de par leurs singularités qui le mettait un brin à part dans leur clan si fermé et traditionaliste. Un albinos maîtrisant la foudre et un dompteur d'ours capable de convoquer le vent...
"Comparé l'éducation et un enfant à une oeuvre d'art est intéressant..." reprit le bedonnant Akimichi en retournant son attention vers Fumetsu. "Mais aussi un brin... égoïste. J'ai toujours pensé que la création d'un chef d’œuvre, que ce fut une peinture ou un plat raffiné était quelque-chose d’éminemment personnel. Oh, bien sûr, il y a de merveilleux projets collaboratifs... Mais un enfant est encore autre chose, bien moins prévisible, bien moins contrôlable. Mais c'est justement ces surprises qui les rendent à la fois si fascinant et intéressant. Je suis sûr que le petit Shin vous comblera de joie... Et vous plongera dans la plus noire des angoisses, vous mettra dans la plus terrible des colère, vous mortifiera de honte avant de vous illuminer de fierté. Et là, vous comprendrez pleinement les joies de la paternité..."
Il soupira, ce qui faisait étrangement trembloter le gras de son immense carcasse. Nul doute que l'Akimichi en rajoutait un peu. "Mais il ne faut pas oublier que nous sommes des shinobi." poursuivit le Premier-ou-Troisième Hokage d'une voix grave,à la fois un peu voilée de tristesse et dure comme le roc. "Nous sommes de mauvais parents, qui envoyons par devoir nos enfants combattre, certes dans l'espoir d'un monde meilleur. Bien évidemment, nous voulons les armer du mieux possible, les former avec nos meilleures connaissances et les protéger jusqu'à ce qu'ils soient prêt. Mais à un moment, il faut prendre la ferme et cruelle décision de les envoyer risquer leur vie pour Konoha. Il faut être conscient de ce péché. C'est ce qui fait des nous des hommes et femmes civilisés et pas des barbares ou des fanatiques..."
Avisant une minuscule silhouette vert-pomme qui sautillait partout et faisait visiblement (presque) autant que lui honneur au buffet des Kamiko, le visage de l'Akimichi s'éclaira et son redevint plus bonhomme. "Mais vous savez sans doute déjà cela. Votre non-fibre paternelle doit déjà vous titiller d'angoisse à propos de Shin quand on l’envoi en mission. D'ailleurs, vous avez parlé de vos tisseuses. Voilà qui est intriguant, je dois l'avouer et votre... expédition a suscité certains... commentaires au Conseil. Avez-vous cherché à vous rapprocher des Aburame à ce propos ? Certes, les araignées ne sont apparemment pas des insectes mais ça s'en rapproche." Le grassouillet Hokage se caressa le menton, l'air pensif et... curieusement gourmand. "D'ailleurs, à bien y réfléchir, ne ressemblent-elles pas un peu aux crabes ou aux écrevisses ? Durs...Pleins de pattes... Délicieux à l'intérieur."
Allez savoir s'il plaisantait... En tout cas, l'idée lui avait donné faim et il manda un serveur pour glaner quelques (tous ceux du plateau) petits fours. "Nous sommes des shinobi. Nous endurons. Nous nous adaptons." poursuivit Chô quand la retraite de Yuriko fut évoqué. "Et à Konoha, nous avons la Volonté du Feu. Nous n'abandonnons jamais ! Chassez vos doutes : la relève est là, quel proviennent de nos jeunes pousses ou des vieilles badernes comme moi.... Le Village Caché de la Feuille est soudé et bourré de talents. Et ne voyez pas la main tendu à votre clan comme une dette à s'acquitter. Hmmm... Vous êtes d'origine marchande... Voyez ça plutôt comme un investissement, un paris sur le futur. Vous ne devez pas rembourser quoi que ce soit... Mais j'espère que les vôtres auront en revanche milles et une choses palpitantes à offrir aux générations futures de konohajin ! Que ce soit en cultivant la voie du commerce de vos ancêtres ou tout autre chose... "
Chô fit une petite pause avant de poursuivre, se resservant du vin et saluant ça et là des konohajin plus ou moins influent (et curieusement chaque serveur, presque comme s'il pensait qu'un mesquin pourrait lui couper les vivres). "Quant à la diplomatie et les querelles de chapelle... Tous les clans ont leur lot, même les Akimichi. Ma femme est à la tête du petite mais redoutable faction de Chô ne redevient pas Hokage, tu en as assez fait et tu t'exposes inutilement et tu es jamais là.... Et les instances supérieures de Konoha ne valent pas mieux, les discussions du Conseil ressemblent à des guerres feutrées livrées à coup de sarcasmes et de jolis mots, mais je ne vous apprend rien, vous y assistez... C'est un peu pareil à la cours du Daimyo, qui s'en pleind en privé autant que moi, et sans doute dans chaque entité du Sekai rassemblant plus de deux personnes. Je préférerai une brutale franchise, mais la diplomatie est un mal nécessaire. Attention cependant là encore au péché d'orgueil : un beau parleur ou un diplomate charismatique peut parfois se prendre pour un maître manipulateur capable de décider seul du destin des nations... Une chimère : le Sekai regorge de surprise. C'est ça qui le rend si intéressant..."
Le regard de l'imposant Akimichi se posa derechef sur son nouvel Intendant du clan à l'éventail. "Je me demande comment le jeune Akira s'en sortira dans ces eaux troubles... Car je compte bien le lancer dans le grand bain, peut-être même avec un ou deux boulets aux pieds et le pressurait à fond !" ricana Chô avec un amusement non feint. "Voyez l'efficacité de la cabale de ma femme, qui me pousse à déléguer un maximum de mes tâches à ce jeune homme prometteur... Mais vu son équipe bigarrée et ce qu'il a déjà traversé, j'imagine qu'il aura les épaules assez solides... Ah, quel joie de vivre des temps si intéressant ! De voir de nouveau brasiers illuminé la Feuille ! "
Feat.
Kamiko Fumetsu
Konoha no Jonin
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Date d'inscription : 17/08/2019
Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG A - Pak Tse Sin de Long Shè Ryos: 480 Expérience: (1086/2000)
L’Akimichi ne semblait guère convaincu de l’honnêteté du Kamiko, chose effectivement malaisé pour quiconque s’interrogeait sur sa nature. Entre esthète aux goûts particuliers et héritier d’un clan aux marchandages peu scrupuleux, il y avait de quoi s’inquiéter sur les velléités politiques de son chef. Nul doute que personne à cette occasion n’était dupe quant aux ambitions de l’Artiste et certainement pas l’Hokage en personne. Aussi ventripotent qu’intelligent, aucun subterfuge pourrait faire pencher la balance en faveur du Pak Tse Sin tant et si bien qu’il prit la résolution de parler sans détours, aucun. Personne ne savait ce qui se cachait au cœur (ou aux cœurs ?) du jeune homme drapé de blanc comme de sa vertu. Riant et souriant aux diverses remarques de son allocutaire, Fumetsu s’amusait sincèrement à écouter et à discuter avec celui qu’il considérait autrefois comme un politicien affable – un de ceux qu’il s’évertuait à berner à la moindre occasion. Découvrir ce personnage lui donnait presque l’envie de se repentir, si toutefois un tel sentiment existait au creux de son âme fragilisée. Le Kamiko plongeait son regard dans l’adipeux Akimichi et essayait d’y découvrir les rouages inhérents à sa personnalité. Il sentait bien que celui-ci usait de la rhétorique à bon escient. Les années au sommet de la politique l’avait transcendé à ce niveau-là.
« Cher Hokage, les apparences sont parfois trompeuses, vous le savez aussi bien que moi. Mon clan s’est paré, comme vous dites, de son opulence pour mieux s’ériger comme un clan respectable par le biais de ses shinobis. Aujourd’hui, notre clan s’articule comme l’est un village : commerce, armée, science… J’estime le ressentiment que pourrait faire naître notre clan comme autant le témoignage de notre réussite qu’un fardeau. Il me faut briser cet a priori négatif sur notre manière de faire, bien sûr. Puis, ce sera à nous d’évoluer afin de mieux servir les intérêts du village. Qui sait, peut-être que l’un permettra l’autre, ou inversement… » Fumetsu s’empara d’une coupe de vin qu’il porta à ses lèvres afin d’en goûter le contenu. Effectivement, les sommeliers firent le bon choix – un choix onéreux mais néanmoins parfait. « Mais l’éducation est un Art. Un des plus hauts arts que l’on puisse imaginer : il modifie la personnalité impressionnable des enfants. C’est ainsi que nous modelons la société vers la paix, et que diriez-vous de la paix ? N’est-elle pas une divinité capricieuse et éternelle ? Tout ce qui est éternel est Art. Shin n’est qu’un fil sur une immense toile et c’est grâce à l’ensemble des fils qui la compose que cette toile résiste au vent et aux cataclysmes naturels. Attention ! Je ne parle pas d’écraser la volonté et les différences dans un système oppressif, loin de là : je préfère recourir à la liberté créatrice, une liberté ô combien salvatrice mais ô combien importante pour cimenter le village dans un socle commun, celui de la paix. »
S’interrompant quelques secondes, l’esthète époussetait son vêtement d’une poussière imaginaire tandis qu’il réfléchissait, déversant son cœur dans celui de l’Hokage. A vrai dire, il se sentait libéré de pouvoir partager ses convictions sans craintes ; c’est en cela que Yuriko lui manquait sincèrement. « L’expédition… Une expérience des plus étranges. » Rare phénomène, l’Artiste ne souriait pas en prononçant ces paroles. Au contraire, son regard se fit froid, happé en son for intérieur par une nuée d’araignées cliquetantes.
« Je vous parlerai sans artifices, aucun. Je ne suis pas étranger aux discussions de cour, aux tractations politiques et autres machineries diplomatiques ; tout ceci ne me fait pas peur. C’est en ce sens que je nourris l’ambition de devenir Kage de notre village. Peu me chaud l’ambition personnelle ici – même s’il ne faut pas se voiler la face, elle existe – plutôt qu’une ambition collective. Je souhaite offrir à ce village la paix. Une paix telle que je la connais et conçois. C’est bien sûr dans cette optique que je suis venu vous parler. Alors je souhaite vous poser la question : seriez-vous capable d’accepter ma candidature dans l’optique de votre départ ? »
Le sérieux habitait maintenant les traits de Fumetsu. Les yeux entrouverts, les lèvres scellées, les bras croisés dans son manteau blanchâtre, rien ne trahissait plus qu’à cet instant l’ambition du jeune homme. Il souhaitait à tout prix transmettre au monde son projet ultime. Son Art vivra dans le monde comme le parachèvement d’une humanité transcendé par le Sublime de l’éternité. Il avait réussi à conjuguer le fléau gémellaire, celui-là même qui autrefois coupa son âme en deux. Il avait réussi à dompter la cruauté arachnéenne qui l’habitait. Son avenir, maintenant, reposait sur les épaules du colossal Hokage. Plus de diplomatie, plus de ronds-de-jambes, il lui fallait une réponse. « Le monde connaîtra mon Art quoi qu’il arrive et quel qu’en soit le coût… »
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Il y avait des choses auxquelles je ne m’attendais que très peu, comme cette invitation. Le Kamiko préparait-il quelque chose ? Il n’y avait que peu de doute. Je ne l’avais jamais connu sans une idée derrière la tête. Mais de là à s’ennuyer à ce point ? J’avouais être intrigué, quoique trop occupé pour y penser pour l’heure. L’Akimichi avait repris son post, mais pas nécessairement le travail que cela impliquait et depuis ma nomination, je croulais plus facilement sous le travail qu’autre chose. 
