Voilà bientôt huit jours que l’intendant du village caché de Suna n’avait pas pu lever le pied. De récents évènements inquiétants avaient poussé le jeune homme à multiplier les nuits blanches, en course avec une panière de document qui s’emplissait sans discontinuer. Une recrudescence de l’activité kaigan dans la région de Nanakita, avait contraint l’intervention masquée du village. Une poignée d’hommes devaient maintenant s’occuper d’identifier et de mettre terme aux éventuelles prétentions du clan belliqueux. Un travail de longue haleine, qu’Hayato avait pu suivre au jour le jour, un faucon messager après l’autre. Ce ne fut qu’après le septième jour de surveillance active et l’intervention d’une escouade d’élite, que la "menace kaigan" révéla son véritable visage. Des bandits. Non pas de ce capable d’user de ninjutsu non. Simplement des coupes jarrets qui se recouvraient méticuleusement de sable afin de rependre la terreur dans le cœur de leurs victimes. Ils étaient parvenus à mettre la main sur un magot impressionnant que Suna avait récupéré pour son compte. Faute bien entendue de pouvoir le restituer à leurs propriétaires légitimes. Ainsi donc cette mission exceptionnelle et cette situation de crise s’était avéré être une fausse alerte.
Concluant cette parenthèse pathétique, Hayato s’affairait en la rédaction de son ultime rapport. Il avait trié, calculé et soustrait toutes les dépenses engendrées par cette intervention. Le "trésor" récupéré sur les cadavres serait tout juste suffisant pour couvrir les deux tiers de l’opération, pour le reste, l’intendant allait devoir diminuer les revenus attribués à certains organes du village. Ce serait sans doute le domaine de l’exploration qui pâtirait le plus de cette récession, Suna n’avait pour l’heure que peu de nouvelles prétentions territoriales et les explorateurs se cantonnaient pour la plupart à des circuits connus. De plus, il était toujours plus simple pour l’intendant de s’adresser à son frère plutôt qu’à de parfait inconnus.
Il oserait quand même pas s’en prendre à son grand frère pour une diminution de budget ?
Toujours était-il que clôturant enfin son dossier, l’archer s’en allât retrouver ses quartiers. Sortant du bâtiment, il fut ébloui par le soleil harassant de sa terre natale. Il n’avait pas vu la nuit passée, qui à l’image des précédentes s’était avéré blanchi à la lumière d’une bougie. S’étirant lassement, il traina la patte plus qu’il n’avança jusqu’au domaine Nozomo. Sur la route il avait bien croisé Mamie Maté, mais avait pris grand soin de l’ignorer. Depuis combien de temps n’avait-il pas pu prendre le temps de rendre visite à la vieille acariâtre ? Un nouveau regret à sa liste de choses infaisable, qu’il rangeait néanmoins dans cette poubelle géante des "à faire plus tard" de son esprit.
Le domaine Nozomo était déjà en pleine effervescence. Sur le terrain central, les plus jeunes répétés avec minutie leurs mouvements, alors que Borunzu passaient sans discontinuer entre les rangs. Ouvrant les larges portes, l’intendant pénétra plus avant dans le domaine et ses pas le menèrent naturellement jusque dans les cuisines. Il s’y arrêta pour un encas bien mérité tout en divaguant un semblant de conversation avec son nouvel "ami", le pauvre et insipide Gorumo. En temps normal, il prenait toujours un immense plaisir de s’afficher ainsi camarade avec le fils bien né du principal opposant de son frère. Mais ici, la fatigue gommait totalement son triomphe. Son lit, une sieste… NON ! Une nuit complète ! Ou plutôt une journée à en juger l’heure matinale. Finissant sans envie son repas, il quitta donc le réfectoire et retrouva son logement.
Le petit appartement avait bien changé depuis son aménagement. De son ancien domicile, il avait partagé avec Yukio les différents meubles et avait recouru à l’aide d’Honoka pour en bâtir les primordiaux manquants. Pièce maitresse de cet ilot de paix, le canapé rembourré qui avait déjà connu maintes bitures et cette petite table basse qui tenait vaillamment malgré l’amoncellement de bouteille de verre et autres bols. Quittant la pièce principale sans un regard pour sa petite cuisine, il s’étala tête en avant sur son futon et quelques secondes plus tard, flottait déjà dans le monde merveilleux des rêves.
Autour de lui il découvrit une forêt à la futaie épaisse. La mélodie entrainante d’un cours d’eau s’harmonisait à la perfection avec le chant des oiseaux et le cliquetis de quelques insectes. Curieux, l’Hayato plus léger qu’une plume avait lévité jusque derrière un buisson. Là, devant lui et parfaitement nue se trouvait sa belle. Les bras tendus en avant il se laissa porter par la force de ses sentiments, il allait l’atteindre, elle n’était plus qu’à un souffle de lui quand dans un souffle, l’image merveilleuse disparut pour laisser place à la dure réalité d’un réveil précoce. Quelqu’un s’amusait à tambouriner avec insistance à la porte de ses quartiers. Ouvrant péniblement un œil, l’intendant se servit de son coussin pour étouffer le son horripilant, mais comme en réponse l’intrus accentua la cadence de ses coups. Vaincu, Hayato quitta donc le confort encore trop vif dans sa mémoire de son matelas et alla à la rencontre du mystérieux visiteur.
Tout juste eut-il ouvert la porte, qu’il comprit que cela ne valait rien qui vaille. Un messager, pas n’importe lequel d’ailleurs. Un messager de la tour. Seul Shirokuma, Hayato et quelques autres rares employés pouvaient recourir à leurs services. Autrement dit, la missive venait d’en haut. Essayant donc tant bien que mal de chasser toute animosité de son expression l’intendant encouragea le messager à délivrer son message sans tarder.
Quel ne fut pas la surprise du Nozomo qu’en guise de message, c’était plutôt un gros colis qui lui était remis. Celui-ci devait en effet faire environ un mètre soixante-dix et peser dans les soixante kilos. Son revêtement aux dominances d’un marron coupé de blanc, était ponctué au sommet d’une tache grise et de deux points rouges. Quelle étrange trouvaille que celle-ci. Comble de la surprise, la chose en question s’était mise à bouger, sans doute un peu gêné d’être l’objet d’une telle attention meurtrière.
"Sieur Nozomo, c’est le Kazekage qui m’envoi, il a dû quitter précipitamment le village pour des raisons impérieuses et il n’avait plus personne pour… s’occuper de son fils. "
Le regard incrédule qu’avait porté Hayato sur le messager l’avait contraint au silence. Plusieurs choses se bousculaient dans l’esprit encore embrumé de l’archer. En premier lieu une question très simple : Shirokuma avait un fils ? Ensuite, plus terre à terre encore : Suis-je devenu un baby-sitter ? Toujours était-il et que flairant sans doute l’énervement prochain de l’intendant, le messager s’était volatilisé à la vitesse de l’éclair. Venait-il vraiment d’user du Sunshin pour fuir une gueulante ? Peut-être bien. Le temps parut se figer alors qu’Hayato continuait de planter avec insistance ses deux pupilles rendues noires, sur l’intrus à la touffe blanche. Soupirant finalement, il l’ignora copieusement et le contourna pour s’avancer vers une autre porte du domaine, à quelques pas de là. Sans hésitation, Hayato se mit alors à tambouriner avec fermeté et ne s’arrêta que lorsqu’enfin la tête de son fraternel vint dépasser l’encadrement de porte.
"J’ai reçu un colis bizarre, mais je crois qu’ils se sont trompés d’adresse. J'imagine que c'est à toi. Fais attention la prochaine fois."
Se retournant, il désigna de la main le jeune homme qui ne ressemblait pas tant qu’il l’aurait dû à son supposé père. Laissant planer le doute quelques secondes encore, il finit néanmoins par dévoiler la vérité à son fraternel.
"Figure toi que ce jeune homme serait le fils de notre Kazekage… Tu savais qu’il avait un fils toi ?"
L’intendant n’avait pris aucun soin de masquer son irritation. Lui qui pensait être un proche de son Kazekage, il découvrait un beau jour son fils et comme si cette simple trahison ne suffisait pas, il fallait en plus que celui-ci joue les nounous.
"Bon.. tu as toujours été plus à l’aise que moi avec les…"
Lorgnant un coup vers la petite tête, il enchaina avec réticence.
"…pré-adolescent ? Bref, j’ai des bières et de quoi bouffer chez moi. Tu viens ?"
Attendant la réponse, enfin l’archer daigna tourner son attention vers le jeune garçon.
"Enchanté en tout cas. Même si je dois bien reconnaitre que j’aurais préféré te connaitre plus tôt. Je suis Nozomo Hayato et lui c’est mon jeune frère Yukio. Allez… Suis-nous."
D’un geste il entrouvrit sa porte et laissa ses deux compagnons du jour pénétrer son antre. Refermant derrière eux, sur ce qui s’annonçait être une journée improvisée entre homme… ou presque.
Akayuki Haneki
Suna no Genin
Messages : 11
Date d'inscription : 20/03/2022
Fiche du Ninja Grade & Rang: Genin - rang C Ryos: 0 Expérience: (0/500)
Une nuit bien trop courte, encore bien courbaturé par l'entraînement intensif de la veille. Malgré une légère fatigue physique, il n'avait pas le temps de se plaindre. Réveillé à l'aube, il n'avait qu'une seule chose en tête : pouvoir s'entraîner avec son père. Son sauveur, mais également l'homme le plus fort du village, qui portait avec fierté le titre de Kazekage. Difficile pour le miraculé de masquer son envie de poursuivre son entraînement, lui qui descendait à présent les escaliers à grande vitesse, ne se souciant que très peu des risques qu'il pouvait encourir. Un comportement qui ne lui ressemblait guère, mais l'appel de l'entraînement semblait plus fort que celui de la raison.
(Keiichi) « Tu as l'air pressé Haneki! »
Fixant l'homme derrière cette parole, alors qu'il était en train de sauter les quelques marches restantes, il semblait quelque peu gêné d'avoir été pris en flagrant délit. Même si son acte n'avait rien de répréhensible, il allait très certainement recevoir une petite leçon de morale de la part de cet homme qu'il connaissait si bien et qui s'occupait beaucoup des jeunes du clan Akayuki.
(Haneki) « Désolé Keiichi, je ne voulais pas vous importuner, j'étais peut-être un peu trop enthousiaste à l'idée de m'entraîner avec père et à ce sujet... l'avez vous vu croisé ce matin ? »
Le visage de l'homme devenait alors légèrement tendu devant les paroles de son cadet.
(Keiichi) « Oh ne t'inquiètes pas, je ne suis nullement importuné par ce que je pourrais considérer comme étant des cascades, je voulais d''ailleurs venir te voir. Je... suis désolé, mais ton père est surchargé de travail et il n'a pas le temps de t'entraîner comme cela devait être le cas. Ne le prend pas mal, tu sais qu'il est très pris par sa fonction et qu'il fait de son mieux pour que notre clan, ainsi que notre village puisse prospérer. En revanche, il aimerait que tu te rendes au domaine des Nozomo et que tu rencontres son intendant. Il est certain que cela pourrait t'être bénéfique. Oh et... Shizô t'accompagnera, il a la tâche de t'escorter jusqu'à destination en un seul morceau. »
Une déception vite effacé par la fierté qu'il ressentait envers son sauveur. Bien sûr, ne pas pouvoir s'entraîner à ses côtés, l'embêtait, mais il avait conscience de sa position et de toutes les tâches qu'il avait à accomplir. L'entraînement tombait peut-être à l'eau, mais il devait après tout se rendre chez l'intendant du village. La véritable raison ? Il l'ignorait, mais il n'avait aucune envie de discuter un ordre du Kazekage. Un tel affront pourrait le mettre dans une position délicate, ce qu'il ne souhaitait absolument pas. Loin d'être découragé par cette nouvelle, il n'avait alors qu'une obsession : se rendre dans le quartier du clan Nozomo au plus vite, ne voulant pas faire attendre son hôte. Sans savoir si l'intendant était lui aussi au courant de cette information, il se dirigeait alors d'un pas assuré vers sa destination, quittant peu à peu le domaine familial. Accompagné par un proche du clan, afin qu'il ne risque rien sur le trajet. Profitant alors de la chaleur qui sévissait dans les rues de la ville, il s'imprégnait alors de chaque odeur, de chaque chose qu'il voyait et qu'il appréciait. Il aimait ce village et se sentait bien parmi les villageois, il trouvait sa place au fur et à mesure que le temps passait et cela ne pouvait que l'enchanter.
Arrivant alors au cœur du domaine, Haneki remarquait alors que l'activité était au beau fixe et qu'il y avait énormément de passage et de vie dans cette partie réservée du village. Respectueux et silencieux, il restait alors à sa place, suivant alors son guide, impatient de pouvoir rencontrer ce fameux intendant. Ils arrivèrent tous deux vers ce qui semblait être une habitation, un quartier privé. Toquant alors à la porte, l'homme qui lui servait de garde se présentait alors à l'homme qui semblait être le fameux intendant, mais au lieu de recevoir un accueil chaleureux, l'homme en question semblait plutôt fuyant et froid. Seconde déception de la journée, mais Haneki n'était pas du genre à juger une personne à la toute première rencontre, préférant se faire une idée avec le temps. Il avait conscience de se tenir en face d'un homme important et lui devait le respect. S'inclinant respectueusement, il ne pipait mot, ne souhaitant pas déranger son hôte outre mesure. Remerciant son guide, il suivait à présent l'intendant qui ne tarda pas à s'arrêter brusquement à une autre porte, située à quelques pas seulement de la précédente. Visiblement, il ne semblait pas au courant de son existence, ce qui l'intriguait. Il se demandait alors ce qui pouvait être la véritable raison de sa venue ici et ce que son père avait en tête pour qu'il se retrouve dans un endroit certes charmant, mais en compagnie d'une personne qui ne semblait pas ravi de sa présence. Patient et silencieux, il attendait patiemment que les deux interlocuteurs finissent leur discussion, tout en étant un peu mal à l'aise.
Malgré une première impression mitigée voir légèrement négative sur l'intendant, il était agréablement surpris de voir qu'à la fin de la discussion dont il n'était que spectateur, son hôte semblait plus propice à la discussion et surtout bien plus ouvert et accueillant. Un comportement qui rassurait quelque peu le garçon et le mettait un peu plus en confiance.
(Haneki) « Je suis enchanté de vous connaître, j'espère que ma venue ne vous tracasse pas trop. En tout cas, je suis honoré de pouvoir partager un moment en votre compagnie. »
Nul besoin d'en faire trop, mais ses paroles transpiraient la sincérité. Il allait pouvoir partager un petit moment en compagnie de cet homme ainsi que de son frère, ce qu'il considérait comme une réelle chance. Le miraculé prenait tout ce qu'on lui donnait, sans faire le difficile. Heureux d'avoir pu hérité d'une seconde chance, il était persuadé que chaque rencontre pouvait l'aider dans sa quête et lui permettre d'avancer plus aisément sur la voie qu'il suivait depuis un an.
Couché sur mon lit, je somnolais tranquillement, fier de mes prouesses contre mes opposants durant un entrainement acharné... Enfin, si on omettait que ceux qui avaient croisé le bokken rituel en bois avec moi n'étaient que des jeunes pousses et que j'avais passé plus de temps à leur mettre des coups de pieds au cul pour qu'ils se concentrent plutôt qu'à vraiment frapper avec mon arme. Sous le regard, parfois charmeur, parfois agressif de Suzu, j'avais pris en charge une classe entière de jeunes Nozomo pour le plus grand plaisir de leur petit fion rabougris que j'avais instantanément rougis de la semelle épaisse de mes chaussures. En bref, j'avais joué les petits tyrans contre des enfants et j'en étais assez fier ! La supériorité du sang n'était pas corrélée à la supériorité de l'âge et on commençait à modeler les esprits en montrant qu'un instructeur, même adopté et méprisé par toute la marre conservatrice, pouvait se révéler aussi stricte qu'un "vrai" héritier du Roi Pourpre.
Pourquoi aucun marmot n'avait mouffeté ? Car j'étais compétent et qu'après chaque journée de rude exercice, je leur donnais un peu de sucrerie et du maté... Sponsorisé par Mamie, il fallait bien que je marque mon empreinte dans leur quotidien, mais aussi dans leur petit cœur qui pulsait intensément après m'avoir vu. "Certains pourraient associer ça à de l'amour ?" Ricanant dans la divine obscurité qui m'apparaissait comme salvatrice après un si grand boulot... Supporter des enfants, même avec le défouloir de leur taper dessus, c'était quelque chose !
Plus qu'un travail physique, c'était un travail mental. Un show permanent qu'il fallait nourrir d'une voix épaisse et de quelques blagues bien placé pour réveiller celui du fond, si un coup sur la tronche ne suffisait pas. Je n'étais pas un méchant professeur, j'étais même, selon moi-même, l'un des plus sympa du coin. La technique pédagogique Nozomo incluait des trucs bien plus limite... Quelques frappes de bokken et des grands chassés dans le torse, ce n'était pas grand-chose en comparaison des heures d'exercices répétitif avec des frictions violentes sur les avants bras pour chopper le bon geste et la bonne démarche dans une attaque. Repensant à ces souvenirs lointains, d'une vie d'avant, je m'endormis dans l'horaire presque nocturne...
"C'est moi Yukio C'est moi le Roi Du royaume animal..."
Chantant, sur le damier blanc du domaine, je dansais au milieu de la foule qui s'entrainait comme si de rien n'était...
"C'est la première fois qu'on voit un Roi avec si peu de poils..." Caressant mes cheveux, je fronçais les sourcils. Être le chef du clan n'incluait pourtant pas une notion capillaire, sinon j'étais vraiment le premier en lice...
"Je vais faire dans la cour des grands, une entrée triomphale. En poussant très royalement, un rugissement bestial..." Trottinant entre les brutes occupées à se taper dessus, je passais parfois entre deux attaques et mon rêve m'amenait dans une vue à la troisième personne où le personnage, moi, passait d'une manière un peu trop comique la tête entre les jambes des combattants pour faire de grands clins d'œil ! Rapidement, une silhouette arriva près de moi...
"Majesté, tu ne te mouches pas du coude." Hayato, me suivait ainsi dans mes songes pour toujours mettre un frein à mes velléités... Comme si j'étais trop ambitieux, trop furieux, trop direct. Sur ces mots, je lui répondais :
"Je voudrais déjà être Roi !"
"Tu as encore un long chemin à faire... Votre altesse ! Déjà, je m'enfuyais pour ne pas écouter ce vieil emmerdeur. "Restez ici ! Ce flocon a une tête de mule ! Fier de ses jambes athlétiques, il me courrait après. "Il est grand temps votre grandeur qu'on parle de cœur à cœur"
"Le Roi n'a que faire des conseils d'une vieille corneille !" Je continuais, poussant et percutant tout sur mon passage joyeusement comme si j'étais le maitre à bord ! De quelques pirouettes, j'atterrissais toujours sur mes pieds.
"Si tu confonds la monarchie avec la tyrannie, vive la République ! Adieu la trique ! Je ferme la boutique". "Quoi ?" Nul temps de réfléchir aux paroles de ce gros dégueulasse, puisque les gens se prosternaient devant moi !
"Je voudrais déjà être Roi !"
Des percussions qui me déséquilibrait, je perdais pied et les gens tressautaient à chaque bruit qui ponctuait les sursauts. BOOM BOOM BOOM.
On frappait à la porte...
- Hmmmmm ! Un oreiller vola contre un mur, maigre vengeance pour le réveil. La porte était loin et cela ne me soulageait pas. Grognant, ainsi, je me levais pour aller ouvrir et râler contre celui qui osait me réveiller ! Putain, mais tu es toujours là toi...
Hayato, encore et toujours, comme si ma vie tournait autour de lui... Comme... Comme... Je ne savais pas, au réveil, mais cela me gonflait. Pour ponctuer la scène, je pus percevoir derrière mon grand dadais une autre forme, un adolescent, qui attendait patiemment alors que l'intendant expliquait qu'un colis avait été amené par erreur chez lui...
- J'ai commandé du maté ? Je crois pas... Le type était trop intelligent, il posait une question réthorique pour répondre tout de suite après. "Il est trop malin... Ou il ne vient pas de se lever, lui." Par un geste, il désigna l'inopiné personnage pour expliquer que ce jeune garçon inconnu au bataillon était le fils de notre Kazekage et ami. Un instant, mon cerveau enregistra l'information. Un gros temps, même, puisque ma main vint se figer devant mes paupières pour les masser vigoureusement. No... Non. Je savais pas. Pourquoi il l'a jamais dis ?
Beaucoup de secret à Suna.
Tout de suite, Hayato avait pensé à me refiler le béb... le garçon, car j'avais la réputation d'être plus à l'aise avec les jeunes hommes. "Alors qu'entre nous deux, celui qui fait le plus éphèbe, c'est lui..." J'allais refuser pour retourner me coucher, quand il proposa, dans un élan d'une rare clarté, des bières et à manger. Une brève seconde, je pensais à ce que j'avais dans l'armoire, avant de me jeter de l'autre côté de la porte pour la fermer.
- Bon bah allez ! Plus proche du nouveau venu, je pus le décrire un peu mieux et avec moins la mauvaise humeur du réveillé en sursaut. Un petit mec bien bâti, du bel ouvrage Akayuki, si on excluait la coiffure un peu rebelle... La couleur n'apparentait pas au premier coup d'œil, le petit avec son divin paternel. "Rouge..." Un instant, je scrutai ses prunelles d'une couleur intéressante, même un peu trop.
Le type du clan Akuma que j'avais tué à la fête foraine de Tadake avait des yeux comme ça... Le souvenir revint, avant que je ne le noie dans une autre pensée. "J'ai faim." Avant même de bouger, cependant, l'intendant fit enfin les présentations et je pus froncer les sourcils devant l'idée qu'il avait amené l'adolescent devant moi sans mettre un nom sur sa tronche. Sur ces belles paroles, la tête blanche se mit en branle pour s'enchanter de nous rencontrer... Des paroles polies. "Comme papa, un vrai diplomate."
- Donc, je suis Yukio, ouais. J'ai eu l'honneur de me faire péter la gueule par ton père, une fois, c'est un homme d'une force immense... Tu as hérité aussi de ce genre de trait ? L'esprit un peu plus acéré, je souris d'un air carnassier à mon vis-à-vis. Je veux dire, à part savoir bien parler ! Il nous faudrait ton nom, jeune homme, à part si tu veux qu'on t'appelle toute la journée "le fils de Shirokuma." ou bien "le prince de Suna" !
"Lui aussi, il rêve d'être roi ?"
Déjà, Hayato bondissait dans son appartement et sortait, au milieu des débris, quelques survivants d'une ancienne soirée. Attrapant une bière fraiche, dans le bac à glaçon, je la lançais sans réfléchir, comme je le faisais d'habitude avec Hayato, à ce colis improvisé.
- Tu as quel âge ? Tu as l'âge de boire ? Ricanant, je jetais nonchalamment à mon frère un petit regard : "Et si on saoulait le fils du patron ?"
Une belle journée s'annonçait !
Sphinx. Yukio 021
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG A - Intendant de Suna Ryos: 1895 Expérience: (1913/2000)
Un jeune homme parfaitement propre sur lui qui ne manquait donc pas de faire resurgir dans l’esprit d’Hayato l’image de son Kazekage. Shirokuma lui aussi était apparu tout aussi sobrement lors de leur première rencontre. Le gendre idéal en armure et cheval blanc, qui prônait sa pureté aux yeux d’un monde vicié. Laissant le pauvre garçon s’installer comme il le souhaitait… ou pouvait, au milieu du joyeux désordre de la pièce., Hayato s’enquit de mettre la main sur quelques boissons et autres denrées alimentaires. Bien vite il jeta son dévolu sur des bières et du riz soufflé aux épices. Un menu somme toute classique mais diablement efficace pour une soirée arrosée, mais quelle heure était-il exactement ? Tout en continuant à farfouiller dans le bar, l’ainé Nozomo demanda à la cantonade.
"Dire que je pensais pouvoir me reposer aujourd’hui. Il est quelle heure enfaite ? Quand j’ai quitté le bureau le soleil venait tout juste de se lever. "
Doux rappel de sa nuit blanche pour justifier son attitude peu enjointe à l’égard du fils de son supérieur. Cependant il ne fallait pas y voir ici une intention malveillante, si ce n’était peut-être, le jeu puéril que pouvait proposer son cadet. Faire boire le gamin ? Et pourquoi pas ? Il avait quel âge au juste le marmot… et puis, c’était quoi son nom au juste ? Yukio devança cependant son ainé en posant de front les deux questions. Attendant que le jeune garçon daigne enfin décliner son identité, Hayato rejoint la table, les bras suffisamment armés pour saouler un régiment.
"Le bel âge. Les premiers amours, les premières cuites, les premières missions à risque, les premiers morts…"
La dernière réflexion avait susurré plus qu’affirmé, le son devant se montrer tout juste suffisant pour parvenir jusqu’aux oreilles de son cadet. Posant son trésor sur la table basse, il décapsula l’une des bouteilles à son intention et but une première gorgée dans le même mouvement. Reportant son regard sur le petit ange, il l’observa bière en main et leva sa bouteille en sa direction.
"Santé petit prince !"
Levant haut le cul de sa bouteille, l’intendant fit un sort peut enviable au pauvre liquide qui en un instant disparut au fond de son estomac. Le réveil avait été soudain et Hayato entendait s’offrir une récompense bien méritée en buvant de tout son saoul. De toute manière, Yukio prendrait garde à ce que le garçon ne se blesse pas… non ?
"Shirokuma… un gamin…"
Parlant seul et à lui-même, l’intendant avait visiblement bien du mal à avaler cette pilule. Pourquoi diable le chef du village n’avait-il pas jugé bon de partager l’existence du garçon avec lui ? Pour les mêmes raisons qui avaient poussées Hayato à ne pas mentionner sa relation avec l’Hokage peut-être ? Réalisant le ridicule de sa position, Hayato relâcha son souffle tout en jetant son résolut sur une seconde bouteille. De toute évidence, la filiation des deux personnages n’avait rien de génétique et Hayato savait pertinemment que l’adoption était monnaie courante dans le clan marchand. Peut-être Shirokuma n’avait-il que récemment pris le jeune homme sous son aile ? Curieux mais toujours un peu chafouin, l’intendant explora sa réflexion avec une certaine prudence.
"Je ne crois pas t’avoir déjà croisé jusqu’ici… Shirokuma est-il du genre à enfermer ses enfants dans son domaine ? "
Un sourire taquin accompagna la petite pique, cherchant ainsi à écarter tout quiproquos quant à la boutade de l’archer. Après un bref moment de flottement et réalisant sa tenue, l’ainé Nozomo se décida à quitter ses invités le temps d’un brin de toilette, non sans manquer de signifier, avec une certaine grâce, l’impérieuse nécessité d’un rafraîchissement.
"J’sens le fennec, j’ai pas eu le temps de me laver depuis hier… Je reviens. Yukio, garde un œil sur lui hein ? Et toi Haneki… Garde un œil sur Yukio. Il a interdiction de toucher à son Katana. Ordre de ton père !"
Tournant les talons, cachant par la même son sourire emplit de fierté, résultat de sa blague au combien délicieuse. Hayato s’enferma le temps de quelques minutes dans sa chambre en laissant ses deux compères en tête à tête.
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