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Du cœur à l'ouvrage [solo]

Kamiko Fumetsu
Kamiko Fumetsu
Konoha no Jonin
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Kamiko Fumetsu
Extraction I

Le Kamiko attablé, assis sur un petit coussin, lisait un long parchemin parcourut de sinogrammes anciens, des schémas absconds et d’autres petites inscriptions que seul l’œil expert pouvait reconnaître, peut-être comprendre mais jamais percer ses secrets. Pourtant, l’Artiste s’évertuait à parcourir les notes de ses yeux fatigués, concentrés. Parfois, de sa dextre, il esquissait dans le vide quelques opérations complexes, terrifiantes de sens, puis se ravisait, comme gêné par une donnée manquante. Il soupirait. Se pinçant la base du nez, il réfléchissait profondément, son visage contracté entièrement. Il lui manquait manifestement un je-ne-sais-quoi qui lui échappait.

Parcourant les étagères de sa bibliothèque personnelle, il trouva un ouvrage ancien qui concernait les techniques médicales aux effets irréversibles : transmutation de l’âme, métempsychose, métensomatose… Autant de techniques qui resteraient dans le champ autant de l’impossible théorique, du moins, c’était sans considérer la folie humaine et sa recherche insatiable des pratiques les plus étroites et les plus vicieuses pour son bien personnel. Et, Fumetsu était un de ces hommes. Ce qu’il cherchait se trouvait précisément là, dans la théorie folle que des esprits furieux de théoriciens malades avaient enfantée. S’il aimait s’imaginer un artiste de la médecine, force fut de constater que malgré ses talents manifestes, il lui manquait un esprit – non pas créatif – mais profondément inhumain. Etrangement, son Art le tirait plus près de l’humanité puisqu’il cherchait à se débarrasser de la morale régissant le monde. Ce faisant, il s’y rapprochait parfois trop, oubliant de puiser dans son âme pourrie le véhicule de son dédain. Son intelligence servait son Art, son intelligence servait son Hubris. Son voyage sur l’île de l’Arachné l’avait transformé définitivement, lui permettant d’atteindre des sommets dans son activité artistique. Les jardins Kamiko se paraient maintenant de quelques statues florales d’une précision mirifique, d’une beauté fantastique presque hors du temps, hors des conceptions matérielles. Une statue, aussi, trônait au centre d’une fontaine y représentant Arachné tissant sa toile. Fumetsu, gloire du clan, transformait le monde des Kamiko radicalement : il ne tarderait pas à modifier irrémédiablement ses compères afin d’en faire ses ouvrières.

Mais, fort de ces considérations, il lui restait une chose primordiale. Il le fallait, lui qui fut mort et qui fut ressuscité, baptisé dans le sang une seconde fois. Lui, Fumetsu, l’Immortel. Il lui fallait le devenir réellement. Et, il savait comment. Il allait abattre la dernière frontière qui le retenait du précipice atroce de l’abandon psychique. L’esthète offrirait un cœur à sa gémellité haïe. Lui, son Art, tué par son Artiste recevrait un cœur en offrande. Ainsi, jumeaux réunis, le Kamiko vivra éternellement l’Art fusionnant avec l’Artiste.

C’est sur l’île qu’il avait compris entièrement les raisons de son mal-être, de son envie obsessionnelle et de sa jalousie pullulante : séparé de son âme-sœur, par son propre meurtre, il ne pouvait prétendre être complet. Il avait jalousé, envié, alors, les yeux laiteux des Hyûga, les yeux vermeils des Uchiha, pépites de plénitude clanique. Mais, aujourd’hui, il savait que tout ceci ne valait plus rien car son monde basculait vers ce qui l’animait réellement. Son frère. Son âme. Son Art. Il lui offrirait un cœur. Il le ferait vivre pour toujours.

A cette pensée, ses lèvres s’étirèrent dans un sourire aussi beau que doux bien que sinistre. Ses traits arachnéens s’illuminaient d’une joie incomparable, l’ouvrage et le parchemin se complétaient parfaitement, livrant au Kamiko ses secrets honnis. Une fresque onirique s’ouvrait alors dans l’esprit de l’esthète, il imaginait comment faire fonctionner un cœur hors de son environnement endogène. Il l’avait sous les yeux, des théories odieuses concernant cet organe inconnu des mortels. Fasciné, il observait les différents composants organiques du cœur : aortes, ventricules, artères, atriums, autant de choses qu’il devrait apprendre. Naissait une idée, alors, au fond de lui. Ses fils connecteront les différents éléments à l’environnement requis pour chacun d’eux. Il devra créer un environnement forçant l’adaptation de l’organe afin d’en éviter le rejet. Il n’avait pas le droit à l’erreur. Il le devait pour son frère. Pour son Art.

Dans la nuit étoilée, la lune se détournait de ce dont elle était témoin malgré elle, horrifiée des pensées que seul Fumetsu comprenait comme belle…

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Extraction II

Maintenant que l’esthète savait ce qu’il voulait, et c’est ce qu’il y avait de mieux, forcément, pour son Art, il ne lui restait qu’à s’atteler à la lourde tâche de l’étude médicinale afin d’obtenir les meilleurs résultats immédiats. Evidemment, un domaine comme celui de l’anatomie recelait une myriade de problématiques différentes, entre la connectique propre aux nerfs, aux veines, aux artères et les rejets potentiels, le travail s’annonçait lourd. Mais, le Kamiko, expert ès médecine, n’en tenait guère compte, plongé, pour le second jour de suite, dans ses parchemins aux écritures minuscules et absconds. La scabrosité de l’art médical n’effrayait pas l’esprit aigu de l’Artiste qui se contentait de jubiler au détour de quelques papiers qui se révélait précieux de renseignement. Parfois, ses mains tremblaient d’excitation, anticipant les gestes, les sensations que l’extraction du cœur pourrait lui fournir. Plus encore, il s’imaginait déjà emmagasiner en lui le cœur, organe palpitant, spongieux mais véhicule de vie. En lui, remuait ses fils organiques qui pressentaient leur prochaine utilité.

La bougie qui l’éclairait s’éteignit alors, plongeant Fumetsu dans le noir le laissant à ses pensées plus éclectiques les unes des autres, s’enchevêtrant, se superposant, composant le capharnaüm presque symphonique, étrangement, du quotidien psychique de l’esthète. Le don, ou la malédiction, de la créativité artistique composait naturellement avec les conceptions morales et éthiques du monde : on se devait de les transgresser pour établir les hiérarchies qui convenaient. Et, pour le tisserand, l’Arachné, l’Araignée de Konoha passait avant le commun. Il dominait avec désinvolture son prochain alors pourquoi se soucier des conventions ? Il ferait fléchir le monde des idées selon sa volonté et plus il avançait, plus il sentait les fines esquisses de l’éthique se brouiller. Après tout, tout Art possédait son prix et le sien, il le faisait payer de la vie. Pour le sublimer, alors, il ferait battre le cœur de l’innocent ou du coupable en lui, deux battements pour un Art. Puis, pourquoi pas trois ?, ou quatre ? Il connaissait intimement son envie maladive, obsessionnelle. Il créerait l’arme lui permettant de se compléter à jamais, jusqu’à sa limite – si tant est qu’elle existe.

Rallumant la bougie et chassant l’emboîtement étroit de ses songes, il posa ses yeux entrouverts sur la page qu’il consultait. Un schéma, de belle facture – celui qui le dessina semblait être doté d’une main précise et délicate – du cœur. Les annotations présentes sur le dessin, quant à elles, provenaient de Fumetsu. Il encochait d’un fusain fin les zones susceptibles d’être stimulées par des fils qu’il creuserait afin d’en faire des pompes artificielles où, par un jeu de substitution, il enverrait du sang dans l’organe. Ainsi, il lui faudrait préparer, en lui, une batterie filaire permettant d’accueillir le cœur, mais, au-delà de cette première nécessité, il lui fallait aménager, en lui, toujours, un espace protégé et dédié à l’allocation de l’organe ; des modifications irrémédiables étaient à prévoir. Il sourit alors. Se modifier, il n’en était pas à son premier essai mais il se devait d’être précis, sans quoi il le payerait cher.

Le lendemain, reposé et frais, il se rendait à la serre innocemment, comme à son habitude, prêt à s’occuper de ses fleurs dont la beauté raffermissante embaumait son cœur et son esprit. Véritablement, il respirait la joie presqu’enfantine. Creusant la terre par-ci, par-là, il s’occupait de ses filles avec tendresse. Toute la journée, ainsi, il s’évertuait à faire de la serre un temple merveilleux et onirique où les senteurs culminaient autant que sa joliesse mirifique. Et, il fallait l’avouer, la serre du Kamiko n’était autre que l’avatar de la magnificence florale. Mais, à la nuit tombée, de nouveau, il creusa plus profondément, un sourire vite évanescent, les yeux entrouverts, concentrés : il extirpa de la terre un cœur, vite caché dans son shihakusho blanc, immaculé de soupçons, immaculé de péché.

Retourné à son bureau, le cœur sur la table, il l’examina sous toutes les coutures, le comparant au schéma, préparant les encoches nécessaires au pompage et à l’acheminement de sang afin d’en raviver la flamme vivace et pleine de vie. Prêt, il ne tarda pas à s’essayer une première fois, faisant glisser des fils – ils ne les avaient pas encore creusés – dans les encoches prévues, influant du chakra progressivement dans le cœur. Celui-ci ne répondait pas. Première hypothèse confirmée : il lui fallait bel bien modifier une partie de ses fils afin d’y glisser du sang, liquide vivifiant. Fort de cet apprentissage technique, le Kamiko sourit encore, étirant ses traits d’araignée, heureux.

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Kamiko Fumetsu
Extraction III

Je me souviens d’une clarté extrême, d’une magnifique vue très troublante, une sorte de soleil miniature illuminant la pièce où je me trouvai, là, couché sur une surface lisse et horriblement froide, le torse dénudé et luisant d’une sueur poisseuse accompagné de quelques ruissellements d’un sang qui ne fut guère le mien, j’en fus, même à l’époque, persuadé. Encore haletant à cause d’une douleur atroce et d’une sensation étrangère, comme celle que l’on peut ressentir lors d’une possession démoniaque, je tentai de me redresser mais mes membres ne répondirent pas, ou plus, comme happés par le vide. Etranger dans mon propre corps, je m’acharnai contre cette force irrésistible qui m’empêcha de me mouvoir comme si je fus enchaîné par des liens fantomatiques, et, au fur et à mesure que je luttai, je sombrai vers des ténèbres plus épais encore ; mon esprit semblait incapable de comprendre ce qui se déroulait autour de moi, ni même en moi alors que, intimement, je sus. Ce fut peut-être cette lueur de compréhension, pernicieux espoir, qui me maintinrent en vie alors que je souffrais un atroce martyre, une torture ignoble et ignominieuse dont le but m’échappa alors – mon esprit encore embrumé par l’horrible tiraillement physique ne put mettre les mots sur la finalité du procédé malgré une intuition morbide qui me le répéta sans cesse, telle une litanie affreuse. D’innombrables nouvelles douleurs s’ajoutèrent alors que la clarté diminuait, des milliers de fourmillements le long de la colonne vertébrale remontèrent dans un arc incongru, incompréhensible, comme si mon ossature elle-même fut altérée. Poussant des gémissements misérables, je restai, là, incapable de faire quoi que ce soit. Mes narines s’ouvraient et se fermaient lamentablement, humant un air putrescent, nauséabond, une odeur de charnier épouvantable et de soufre incandescent, à en vous retourner le cœur. La panique m’agrippait fermement, me condamnant à l’inaction et aux vains efforts tandis que j’affrontai, dans des efforts virulents et extrêmes, mon propre corps. Prisonnier de l’esprit, enfermé dans un carcan odieux, je n’osai rouvrir les yeux lorsque la lumière illuminant la pièce s’éteignit de peur que la noirceur environnante m’engloutisse en son sein, finissant de me traîner dans un monde aveugle et immobile. Jusqu’alors silencieux, seulement brisé par quelques sanglots étouffés par ce qui me resta d’orgueil, je commençai à gémir, non pas de douleur, mais de peur, une peur tout aussi nauséabonde que cette odeur poisseuse qui empestait dans toute la salle. Seul au monde, sans aide, j’avais été imprudent : dans une paranoïa suprême, je m’étais caché loin des regards tel un reclus minable prétextant une maladie inconnue, un mal-être contracté dans ce pays lointain, cette île aussi magnifique et mirifique qu’absolument horrifique. Je ne sus combien de temps je restai là, allongé, me tortillant comme un ver de terre, nu, le regard obstinément fixé vers le vide, mais cela me parut une éternité, une éternité terrifiante où l’abysse me fixait en retour, que trop réjouie de mon sort. Bientôt, des râles d’une grossièreté affreuse fuitaient de ma bouche étirée dans une grimace atroce, emplissant ma prison d’un écho angoissant, reflet d’une agonie que je m’infligeai. Mais, c’est grâce à ces borborygmes que je parvins à garder un semblant de sanité car je m’efforçai de parler intelligiblement malgré les relents intempestifs qui me saisissaient à cause de mon œsophage compressé par un je-ne-sais-quoi oppressant. De temps à autre, alors que je prononçai enfin un mot, certes simple et dans un souffle lamentable de faiblesse, j’écarquillai les yeux d’une joie libératrice mais bientôt le désespoir revenait plus violemment que la fois précédente alors que je retournai dans un état larvaire et diminuant. Nul sursaut d’orgueil ne vint me sauver, nul esthétisme factice, il n’y avait rien d’autre que mon corps impuissant et mon esprit tourmenté, en proie à diverses hallucinations, qui pouvaient me libérer de cette prison de l’âme. Je sombrai alors, une nouvelle fois.


L’intérieur de son corps le brûlait intensément, luisant d’un pus odieux et noirâtre ; signe d’un rejet partiel mais minime, finalement. Il avait réussi. Il souriait alors, douloureusement, exsangue et fiévreux. Attablé face à son bureau, accroupi devant les papiers anatomiques, il tremblait d’excitation alors que chaque tressautement lui causait des douleurs infâmes. Mais, tout ceci, il en tirait une grande fierté, un orgueil immense ; sa deuxième modification se soldait par une autre réussite, bien qu’elle le laissait affaibli. Les justifications plurielles qu’il donnait aux membres du clan avaient fait mouche, évidemment, son voyage sur l’île n’était pas un secret et tout un chacun savait qu’ils devaient éviter de l’approcher. Après tout, n’était-il pas malade ?

En lui, s’était constitué un réceptacle, un trou, pour ainsi dire, lancinant, affres d’une envie obsessionnelle qui faisait battre son cœur perpétuellement. Et, comme dans un réflexe, faisait écouler ses fils depuis son thorax, pour les mesurer, pour en avoir le cœur net. Progressivement, une gerbe atroce et puante sortait de ses côtes et de son plexus, ouvrant son corps à la vue de tous. Les fils de son torse, creusés, se tortillaient, canalisés de chakra : il y faisait passer du sang, son sang vermeil et vivifiant. Jubilatoire découverte, le Kamiko se ressaisit alors, cachant des yeux du monde sa merveille de médecine. Il lui faudra se brancher, maintenant. Il lui fallait un cœur et il savait pertinemment où il les entreposait.



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Extraction IV

La matinée radieuse embaumait le cœur du Kamiko qui, assit sur un banc du domaine, se reposait. Encore fiévreux et exsangue de sa prouesse médicale, il respirait difficilement, les yeux perdus dans le vide contemplant une esquisse invisible, une esquisse vivide pourtant. Les choses qu’il voyait se perdait aussitôt tant sa fatigue le rattrapait par à-coups léthargiques. S’il ne faisait pas attention, l’esthète pouvait s’endormir ainsi, sans jamais se réveiller. Parfois, il pleurait involontairement, soubresaut émotionnel de quelques fragments résilients qui s’accrochaient aux lointains confins de sa pensée jusqu’à s’écouler en larmes salées.

Jusqu’au soir, il resta là, assit, contemplatif de l’Art régissant ce monde. Alors, quand le monde s’éteignit tout autour de lui, il se levait, épousseta son habit blanc de ses mains fines et graciles et rejoint sa serre. Eclairé d’un petit brasero en fer forgé, il fit d’abord un tour de ses êtres aimés, faune et flore, puis, s’installait sur sa petite table d’artisan fleuriste. Y étalant les parchemins médicaux, il analysait une nouvelle fois les intrications médicinales qui se jouerait dans l’exercice. Il fallait un doigté certain, les points d’ancrages ne devaient pas dévier, les fils devaient se greffer parfaitement au réceptacle organique, sinon le honni se passerait : le rejet. Et, cela, il ne pouvait le permettre. Son état de fatigue actuel combiné à un rejet aussi important pourrait très bien le tuer. L’heure n’était plus aux rires, aux sourires et aux facéties plurielles du Kamiko.

Il se dénudait le torse, laissant apparaitre à la lune ses cicatrices immondes, auparavant soigneusement dissimulées sous ses habits blanchâtres. Fumetsu s’assura une dernière fois de son entière solitude puis plongea sa main profondément dans la terre meuble d’un de ses bacs à terreau, y ressortissant l’organe convoité, froid, spongieux, horriblement inerte. Contemplant de ses yeux l’objet de sa passion, l’Artiste respirait doucement puis laissa son corps s’ouvrir comme une trappe. Le thorax se séparait sous l’action de ses fils nouvellement modifiés, laissant ces mêmes fils, câbles ignominieux, poisseux de sang, sortir tels des serpents. Le Kamiko les guidait jusqu’au cœur vers les encoches marquées au préalable. Puis, alors qu’il s’était assuré de la parfaite précision de l’ensemble, il fit plonger lentement chacun de ses connecteurs dans l’organe mou. Calculateur, il impulsait du chakra par à-coups, libérant de légère quantité de sang progressivement afin de réveiller le cœur mort. A bout de quelques minutes, il souleva le cœur à l’aide de ses fils, bien ancrés en lui, puis le ramena dans son corps, dans l’enclave prévue à cet effet. L’assimilation pouvait commencer.

Mais il ne battait pas. Le cœur ne se réveillait pas, ne pompait pas de sang. Ce cœur n’était autre qu’un organe mort sans valeur trônant au milieu de la vie chaude et pulsante du Kamiko. Gémissant furieusement, se concentrant de toutes ses forces pour ne pas vomir sa haine, pour ne pas hurler de désespoir face à la sensation froide de la mort pénétrant la vie, l’Artiste se cramponnait à la table. Haletant d’horreur, de furie, il s’extirpa rageusement le cœur de la poitrine, le laissant retomber dans un bruit spongieux sur la table. Il lui fallait un cœur vivant, chaud, issu de la poitrine encore battante d’un Homme.

« Je t’apporterai un cœur, mon Art… »

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Kamiko Fumetsu
Extraction V

L’Homme avait sa limite physique, intellectuelle et morale surtout, sauf pour l’esthète de Konoha qui s’amusait à transgresser les vérités universelles selon son bon vouloir. Il sautillait au-delà des limites de l’entendement humain, il dansait au gré de ses envies impérieuses et de ce qu’il appelait son Art. Ce n’était évidemment qu’une excuse schizophrénique pour justifier ses actes odieux et répréhensibles en tout point. Tout cela, disait-il, la vie, la mort, les villages et les conceptions humaines, ne composait qu’un théâtre dans lequel il jouait le rôle principal : un comique au sourire placide mais sournois. Il évoluait dans ce monde tissé comme une araignée divine de beauté, exquise de charme et de charisme, délicate d’intelligence mais effroyable de violence. Après des jours entiers à répéter minutieusement les gestes, à parfaire son Art, il se sentait prêt. La nuit tombée, une araignée se faufilait en dehors de sa toile, s’esquivant avec grande discrétion, loin. Elle caracolait avec une furieuse faim, une sensation atroce qui lui tordait les entrailles, sensation provoquée autant par l’anticipation d’un festin copieux que par l’adrénaline jubilant et se propageant dans son corps tout entier. L’araignée avait rendez-vous avec la mort, pondant ses œufs d’une délicieuse soie dans les rêves du monde…

Assis sur une pierre, le Kamiko regardait un homme qui pendait les bras tendus par des chaînes solidement ancrées dans les murs de pierre d’un donjon naturel, une grotte loin des tracas citadins et enfouies dans les forêts du territoire du feu. Un lieu paisible mais haut-lieu des affaires de contrebande de certains contractuels de l’esthète qui, aujourd’hui et pour les années à venir, avaient pris congés. L’homme possédait une morphologie similaire à celle de l’esthète : mince, élancé et dont les muscles trahissaient l’activité physique journalière. L’un crasseux, l’autre immaculé, ils composaient à eux deux l’avers et le revers d’une même médaille : l’un était honnête travailleur, l’autre son tortionnaire. « Mais le vice remporte la bataille. »

S’époussetant en se levant, l’immortel Artiste vint à la rencontre de son alter-ego, bien que plus vilain de visage, et le dévisagea. Il prit son visage de la dextre, le caressa, lui embrassa le front puis de sa main tremblante fit un tracé jusqu’au cœur : il le sentait battre, vigoureusement, plein d’adrénaline, juteux comme une mangue mûre. Fumetsu tremblait d’impatience mais ne pouvait s’empêcher d’être pétri de peur, d’appréhension, à cause de son précédent échec. Il se sentait malade, nauséeux ; le trou béant qu’il avait dans sa poitrine appelait à la vie avec virulence. Comme tout artiste, il succombait à l’impérial art, une transcendance suprahumaine, supranaturelle qui rendait les hommes fous. Comme personne, lui, l’Artiste succombait à son Art qui hurlait, famélique, alors qu’une bouche lui avait été offerte pour remplacer celle qui ne parla jamais. Il fallait la nourrir. « Tu auras un cœur, mon Art. Tu l’as devant toi. Prends-le. Il est à toi. »

Le torse dénudé, les yeux fermés, le corps presque au contact de sa victime, la chair effleurant la chair, le Kamiko laissait les rênes à son Art. Ses fils se glissaient hors de son anatomie avec une lenteur calculé, calculatrice, muent d’une volonté propre, avides de pénétrer l’âme et de lui extirper sa substance. Ils se faufilaient autour du cou pour couper l’air afin de faire battre plus vite encore l’organe, plongeaient dans la gorge pour bâillonner la proie de l’intérieur afin qu’aucun cri ne résonne plus dans le thorax de cet homme. Puis, quelques têtes se relevaient, fils évidés mais pourtant remplis d’une haute fonction parmi les siens, elles pointaient vers l’objet de leur convoitise. Ouvrant les yeux, Fumetsu souriait en contemplant son œuvre. « VIS ! » Les câbles noirâtres et spongieux se plantèrent avec force et vigueur dans le torse du prisonnier, farfouillèrent avec autant de puissance afin d’en extirper le cœur battant et chaud, comblèrent les artères sectionnées en s’y greffant, ramenèrent l’organe devant l’Artiste qui, alors qu’il jubilait, ouvrait la voie pour l’accueillir. Son propre torse s’ouvrait comme un coffre précieux et les fils y déposèrent l’objet de sa convoitise.

Un battement. Deux battements. Un contretemps. Deux contretemps. A l’intérieur de lui se composait une symphonie à la vie éternelle : jamais plus il ne mourra, jamais plus. Fumetsu, essoufflé, vidé de sa puissance, se traînait dans la caverne en gémissant à mi-voix dans un murmure glaçant le sang.

« Mon Artiste, tu as mon amour éternel. Moi qui fus mort toujours attaché à ton ventre, je vis maintenant en toi. Art et Artiste. Artiste et Art. Frères jumeaux.

- Mon frère, mon Art et tu vis maintenant ! Alors nous sommes enfin Fumetsu ! »


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