"Ma réputation de brillant instructeur avait fait le tour du village, autant pour le kenjutsu que pour... Ouais, j'étais surtout connu pour être un bretteur incroyable. Le reste était bien caché, privilège du ninja ! Seulement, mes compétences mystérieuses pouvaient servir à mes pairs et c'est le Kazekage en personne qui m'avait convoqué pour mettre à profit mes nombreux, nombreux, nombreux talents.
Je peux vous la faire courte, mais je préfère expliquer en détail comment Shirokuma Akayuki, vainqueur de son duel contre Senshi Serika, m'avait demandé poliment dans son bureau, en haut de la tour de Suna, pour me prier très fort... ET à genoux ! De devenir le professeur attitré du village, un genre de gourou pour la nouvelle génération. La force du vent devait être apportée par un esprit clair et une poigne certaine. Seul moi, Yukio, pouvais remplir cette mission de Rang S ! Hayato était intendant, vu comme un dirigeant de l'ombre derrière la lumière du grand combattant au Nintaïjutsu, mais c'était réellement moi la tête pensante de l'état...
Et oui, ça vous en bouche un coin, hein ?"
Le dos contre un arbre, je rêvassais en imaginant combien j'étais important pour le commun des mortels...
Mes nouvelles fonctions ainsi que les derniers événements avaient gonflé mon orgueil. Une demande officielle, par lettre, de mon cher ami et compétiteur, aujourd'hui Kazekage, avait encore plus accentué cette impression. Il voulait, reconnaissant ma maitrise du ninjutsu fuuton, former des shinobis à quelques techniques que j'avais maitrisées durant mon parcours... Des trucs basiques, rien de bien difficile, mais qui pouvait dépanner en cas de pépin. J'avais mis le paquet alors, comme pour mon cours chez les Nozomo : Des affiches, avec des dessins de ma tête (très ressemblant !) associé à des grandes lettres capitales signalant que j'allais entrainer une poignée de personne. Définissant ceux-ci comme une élite de la nation... C'était le genre de truc qui faisait venir les gens. "Non ?"
Tout excité, j'étais arrivé en avance pour préparer le terrain d'entraînement privatisé... Enfin, non, j'avais surtout fait dégager les gens de bon matin en leur disant d'aller se plaindre au Kazekage s'ils n'étaient pas contents ! "Et toc !" Quelques cibles, disposaient à bonne distance d'une ligne précautionneusement tracée dans le sable et j'avais attendu... Le cours devait commencer en fin de matinée et j'étais arrivé aux aurores. L'aménagement n'avait duré que dix minutes, j'avais plusieurs heures à tuer alors j'avais fait un somme... Le soleil tapait un peu trop, donc je m'étais abrité sous les feuilles d'un arbre.
Triste, hein ?
En entendant des pas sur le sable, je me relevais subitement pour montrer le visage le plus lumineux et digne possible, encore un peu endormis et chargé de cet honneur sacré d'être le Kazekage de l'ombre... Soupirant, je reconnus les premiers visages. Peu de gens étaient venus, surtout des proches.
- Les affiches n'étaient pas assez bien ? Penaud, les épaules basses, je quittais l'ombre tendre de mon abri pour me placer vers la ligne, disposé malgré tout à faire cours. Pourtant j'avais demandé à un graphiste, en lui promettant de la visibilité... Mais je crois qu'il s'est un peu foutu de moi. J'ai pas de si grands yeux, si ? C'est vrai aussi que les lettres en rouge vif, ça ne donne pas envie de venir... Tapant du pied, frustré de ce retournement de situation, attendu, j'attendais que le reste du public arrive. Une poignée d'élite, oui, mais quand même ! "Ma réputation aurait dû faire venir plus de personne !"
"Je savais que j'aurai dû mettre en plus gros que j'étais missionné par le Kazekage !"
Sphinx. Yukio 021
Shirogane Honoka
Suna no Chunin
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Il s'en était passé des choses ces dernières semaines, assez pour dire que j'étais encore en pleine rééducation et que je reprenais le service doucement. Si on m'avait retapé comme une marionnette, je restais tout de même prudente. Il paraissait que ça servait à rien de précipiter les choses et puisque c'était carrément une de mes philosophies de vie - par pour tout cependant - j'avais profité de mes "congés" forcés. Mais on n'allait pas se mentir, je me faisais chier.
Celui qui l'avait bien compris, c'était mon vieux. Déjà, il faisait la gueule, comme d'habitude vous me direz, de pas avoir été prévenu lorsque l'on m'avait rapatrié en presque pièces détachées. J'avais refusé de lui dire ce qui s'était passé pour des tas de raisons évidentes. Est-ce qu'il aurait traqué le type ? Carrément, même contre mon avis. Du coup, jouer les muettes m'arrangeait bien. J'avais fait mine que je me rappelais que dalle, même s'il était assez certain qu'il avait capté que je lui mentais. Et depuis, il revenait constamment à la charge m'interroger chez moi pour tenter de me sortir les doigts du nez, m'engueuler, me dire de me soigner, et de reprendre le boulot. Rien de bien nouveau sous le soleil... sauf ce jour-là.
" HONOKA ! J'espère que t'es debout fille ingrate ! "
Mon vieux tambourinait et beuglait comme un âne à la porte de chez moi. Vous vous doutez bien que j'eus ouvert la porte avec un grand sourire, hein ? En tant normal, j'aurais envoyé Itori, mais je devais encore la réparer depuis mon précédent affrontement. Il n'y avait en soi pas grand-chose à retoucher, mais mon côté maniaque m'avait poussé à la laisser dans mon atelier pour l'améliorer un peu. Mon père le savait.
Alors qu'il rentra chez moi avec un drôle de papier dans les mains, je remarquais que l'une de ses marionnettes le suivait, « Akai heishi ». La grande asperge au masque rouge faillit même se cogner sur le linteau. Arquant un sourcil face à cette venue impromptue, je le regardais en lui quémandant des explications. Ce fut à ce moment-là qu'il déposa violemment une affiche sur la table.
" Rends-toi sur le terrain d'entrainement et va t'entraîner avec ce clown. Cela te fera du bien et te fera réviser les bases. "
Clown était sans doute le mot qu'il fallait pour décrire le portrait bizarre sur l'affiche. Il me fallut quand même quelques minutes pour comprendre qu'il s'agissait de Yukio. Je ne pus m'empêcher d'afficher une petite moue d'incompréhension.
" Tu peux pas reprendre en bloc. T'AS MÊME PAS RÉPARÉ TA MARIONNETTE !! Alors va t'entraîner avec ce type bizarre. Il y a des affiches partout de cet énergumène et ça serait une demande du Kazekage. Alors BOUGE-TOI LES MICHES ! "
Je ne pus m'empêcher de soupirer, tout en regardant à nouveau l'affiche de... mon amant ? J'avouais qu'en la regardant, ça faisait pas envie des masses. Il faisait même flipper. C'était quoi ces yeux bizarres ? M'enfin, sur le principe, je savais que le cadet des Nozomo était un bon enseignant, et l'idée de mon père était pas si mauvaise... bien que j'allais certainement pas le lui dire.
" OK. Mais pourquoi t'as emmené ta marionnette ? "
Le temps de faire quelques signes et de désigner du doigt le pantin, il me fixa lourdement en croisant les bras.
" Je te la prête. Le temps que tu répares Itori et pour t'entraîner. Je lui ai donné l'ordre de te suivre et de suivre tes ordres, sauf celui de le renvoyer. "
Vieux singe. Il me laissa pas le temps de râler que déjà il était parti en me laissant avec Akai. Cela me valut un nouveau soupir au moment où je cherchais mes clopes. Je m'en allumais une avant de saisir l'affichette et directement le terrain d'entrainement à l'heure prévue.
Lorsque j'arrivais - avec mon gardien de bois - on pouvait pas dire qu'il y avait foule et quand je vis la gueule déçue de Yukio, je secouais la tête négativement. Là, je ressortais son affiche et la déplia alors que je signais de l'autre main.
" Tu diras à ton graphiste qu'il devrait changer de métier. Parce que si ça c'est ta tronche, moi je suis une princesse. "
Je rangeais le document dans ma poche alors que je pris une bouffée de ma cigarette. Posant mes yeux sur mon "professeur", je pus m'empêcher de rire intérieurement parce que mon père avait pas capté que c'était lui... et qu'il savait pas que je fricotais avec ce dernier. Le jour où il apprendrait, il ferait une syncope. M'enfin, je lui rappellerais que c'était lui qui avait insisté pour que je m'entraînasse.
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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Localisation : Suna
Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG A - Intendant de Suna Ryos: 1895 Expérience: (1913/2000)
Le hasard pouvait parfois entraîner des réactions surprenantes. Qui aurait pu imaginer qu’une simple conversation, menée au pied levé dans un bar à la tombée de la nuit allait aboutir quelques jours plus tard ? À la faveur de cette nuit de beuverie, Hayato avait fait une confidence à son Kazekage, il avait en outre expliqué de manière voilée les tumultes agitant le domaine Nozomo. Le changement amorcé à la tête du village allait très prochainement se propager jusque dans les hautes sphères de l’antique clan. Il avait donc confié, sur le ton de la plaisanterie le plaisir qu’avait lui et son frère d’enseigner aux jeunes pousses Nozomo. À dire vrai, le plaisir était une réalité pour un seul des deux frères, pour l’autre il revêtait plutôt l’apparence d’un mal nécessaire.
Puis voilà que seulement quelques jours plus tard, alors qu’Hayato arpentait les ruelles sunajins, il tomba nez à nez avec des affiches. Beaucoup d’affiches. Trop d’affiches. Puis c’était quoi cette tête au juste ?! Il avait profité d’un cours au domaine pour confier la tâche de reproduire ses traits aux enfants ? Pas de petite économie sans doute…
En tout cas d’après l’écriteau, Yukio allait très prochainement dispenser un enseignement officiel au nom du Kazekage ! Un sourire aux lèvres, l’ainé de la fratrie ne put qu’en ressentir une grande satisfaction. Jour après jour, son cadet prenait en main son propre destin. Il avait depuis déjà près d’un an, tout fait pour se décoller de l’ombre fraternelle que pouvait représenter Hayato. Des missions en solo, des responsabilités lui étant propre, ses intérêts et même une femme avec qui partager ses expériences…
"Les choses changent pour le mieux."
Sourire incrusté au visage, l’intendant avança le pas léger vers le terrain d’entraînement. Hors de question qu’il rate le triomphe de son frère, puis s’était aussi l’occasion pour lui d’étrenner un peu ses sens. Voilà déjà plusieurs mois qu’il avait repris de manière concrète ses entrainements et il ne rechignait plus devant l’effort. Cet entrainement tombé du ciel avait donc tout de la bénédiction ! Arrivé sur place, une première déception vint cependant tacher le tableau idyllique.
Peut nombreux seraient les participants, qui resteraient des visages connus. Deuxième point noir, Yukio était absent. D’un geste, Hayato salua sa camarade Shirogane. Il était peu étonnant de la croiser ici. D’un part car l’entrainement était gratuit, mais aussi du au lien qu’entretenait la femme taciturne avec son flamboyant cadet.
"Il aurait mieux fait d’appeler ça entraînement officiel de l'équipe Tanuki…"
La petite pique avait été balancée tout en scrutant l’immensité vide de monde. Au moins ne seraient-ils pas gênés dans leurs mouvements !
"Comme un air de déjà vu ! La soif, la faim et les jambes lourdes en moins."
Plongeant un instant dans ses souvenirs, Hayato se rappela la rudesse de cette longue expédition. Difficile, lourde, mais aussi productive. Le grand voyage vers l’Ouest, fruit des notes précautionneusement recueilli par Honoka ne tarderait pas à paraitre chez tous les meilleurs libraires de Suna. Soit dans une seule et unique librairie. Celle de la place centrale. Semblant sortir de nulle part, un Yukio à la tête ensommeillée vint couper court à la conversation badine. Malgré sa nonchalance, Hayato reconnut bien vite la déception qui voilait son regard. Il s’attendait sans doute à une assistance plus importante… Dans toute la majesté de sa compréhension, Honoka enfonça le clou en se moquant ouvertement de cette reproduction… artistique, du visage de Yukio. Tiraillé entre l’envie de défendre son cadet et l’amusement, Hayato se contenta de rajouter.
"C’est les enfants du domaine qui ont dessiné pour toi ? "
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