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Yuk'exploration : Couper la poire en deux.

Nozomo Yukio
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
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Nozomo Yukio


Yuk'exploration


Vouper la poire en deux.



Les portes de mon village chéri se refermaient dans mon dos : Même avec un nouveau Kazekage à la tête de Suna, je restais l’explorateur attitré de l’état donc mon travail continuait. Tant mieux, non ? Shirokuma m’avait laissé à mon poste, sans doute par amitié ou par confiance dans mes capacités. Peut-être aussi que Hayato était intervenu dans le processus, mais je n’en avais aucune preuve. La finalité était là, alors pourquoi discuter les ordres ?  

Ma dernière mission avait été mouvementée : le vieux monsieur dans le temple, je l’avais laissé là, sans oublier de mentionner son existence à l’intendant et Senshi. Un tel maître du Raiton et du taijutsu pouvait être un atout. En tout cas, il n’était pas une menace vu où il créchait… Un technicien, un chercheur, sans doute qu’il pouvait être utile un jour, si on l’intéressait assez. « Est-ce que Shirokuma pouvait le vaincre, lui ? » Les premiers pas dans le désert, habituel avec mon statut, fut empreint de combats imaginaires entre le Nintaïjutsu Raiton et Fuuton… Une sacrée opposition. Toutefois, je ne parvins pas à sortir un vainqueur, sans doute par manque de donnée ou par envie de ne pas favoriser l’un des deux : J’avais apprécié mon temps avec l’ermite. Il était plein de sagesse, quoi qu’un peu brusque, en tout cas malgré mon arrivée fracassante, il m’avait laissé sortir sans encombre. Il savait, sans doute, que je n’étais pas un mauvais bougre. J’avais dû quand même signaler sa présence, en expliquant bien à Hayato qu’il était juste un papy un peu fort… Il ne m’avait pas cru, au départ, mais après une longue discussion et une explication de mon séjour, il avait compris, en tout cas j’espère. “Si une explosion surgit dans Suna, ce sera sans doute à cause de lui.” Ricanant dans ma barbe, je me laissais guider par les dunes et le vent qui faisait voleter les grains, parfois devant moi, parfois dans mon visage. Crachant de l’air pour enlever le sable qui s’était logé dans ma bouche avec la brise, je continuais d’avancer vers les abords du fleuve qui traversait le pays du vent.

L’eau, c'était la vie et en plein désert, c'était encore plus le cas !

Majoritairement en zone aride, la région était constituée presque exclusivement de cette grande litière. On y trouvait aussi quelques montagnes protégeant de trop rares sources d'eau. Suna, son village caché, se trouvait au creux d'une barrière rocheuse, au nord de ce fleuve. Celui-ci pénétrait dans nos terres au nord de la citadelle Hitotsubashi, peut-être que sa source se trouvait à Nanakita ou bien plus loin encore, dans les montagnes. En tout cas, l’eau serpentait largement entre les grains pour traverser jusqu’à la commune de Umora où, malicieuse, il se séparait pour couvrir plus d’espace : Un bras partait au nord, sans aucun doute pour renaître dans la mer de la Côte d’Omui alors qu’un autre se réfugiait dans les montagnes, à l’abri derrière la citadelle de Namida, pour le plus grand bonheur de la petite ville de Kami-Michibatsu. Pour un désert, il y avait en fait pas mal de réunion urbaine. “Suna en est un exemple.” Si l’espace était illustré par ces nomades, c’était aussi les sédentaires qui profitaient des ressources, certes rares, mais présentes !  Comme de par hasard, les villes fleurissaient proche de l’eau, sans doute, car les chances de survies étaient rares pour un groupe élevé de personnes dans un autre cadre : À part des oasis, vite asséchée si surexploitée, on ne trouvait pas d’autres endroits pour empêcher la soif ou cultiver les terres.

Ma mission du jour était d’aller voir dans les montagnes, où s’enfuyait le fleuve après la dernière commune à l’Est. C’était un projet grimpette, mais aussi une marche très longue rien que pour s’approcher de la terrible seigneurie où Hayato avait pris rendez-vous pour rameuter le général auprès de Suna. Je ne comptais pas pénétrer dans les lieux, quitte même à largement faire un détour pour éviter des discussions inutiles : Un ninja venu officiellement, c’était accepté… Un autre qui vagabondait, c’était une autre histoire. Au bout de quelques heures de randonnée, j’arrivai enfin sur les rives du petit miracle de mon pays. L’objectif, ensuite, était de longer cette entaille aqueuse pour aller vers ma destination : Pas trop dur, de plus j’avais toujours de l’eau à proximité. Le probléme était que c’était aussi un endroit apprécié d’un peu tout le monde : Marchands, dignitaires, nomades et surtout brigands. Les deux derniers n’étaient pas si éloignés, surtout en présence d’un homme seul qui représentait une cible facile…

Durant mon voyage de quatre jours suivant le courant, je fus opposé à quelques groupes, des adolescents rachitiques en quête d’un peu de riz à des bonhommes organisés comme des vautours. Plus les murs de mon village s’éloignaient, plus la présence hostile augmentait. L’autorité de Senshi et maintenant de Shirokuma était soumis à des limites géographiques… Bientôt, il faudrait fédérer et sécuriser tout ça ! Peu prompte à prendre la vie de jeunes hommes, j’en avais tailladé quelques-uns pour faire fuir le gros du groupe… Concernant les plus âgés, je n’avais pas fait de quartier. La pauvreté et le besoin pouvaient expliquer bien des horreurs, mais l’intelligence humaine ne pouvait pas permettre d’organiser des attaques comme ça sans conséquences. Ainsi, dans mon sillage, en arrivant dans les abords de la citadelle de Namida, j’avais désherbé en peu les mauvaises herbes. “Un bon point pour les ninjas de Suna, j’imagine.” Restant sur les rives de mon ami mouillé, je gardais les remparts en vue tout en continuant mon chemin en trottinant un peu : C’était suspect, mais c’était mieux que de demeurer plus longtemps à portée de flèche d’un potentiel garde zélé.

Amusé par ma situation, juunin d’un village qui devait se conduire comme un contrebandier, je finissais ma journée les pieds dans l’eau en délassant mon paquetage. Bien que les voyages étaient amusants, celui-ci était assez rude d’un point de vue du sommeil, car je ne pouvais dormir que d’un œil, au cas où des voyous avaient la mauvaise idée de m’attaquer pendant la nuit. Sans doute que la proximité de l’enceinte militaire découragée les plus vifs, mais je ne voulais pas prendre le risque de mourir pleins d’illusions. Alors, je faisais pas mal de pause le jour venu, car le manque d’heures le cerveau reposé commençait à se faire sentir. “Faut y aller mollo.”

Ce soir-là, le ciel était magnifique.

L’humidité dans l’air donnait un beau filtre au ciel, comme un flou artistique. Je ne connaissais que peu de choses à l’art, et je pouvais encore moins apprécier dignement une belle toile, mais le spectacle de la nature, je pouvais sans aucun doute l’aimer. Le charme venait des défauts, des problèmes, des imperfections comme le passage d’un oiseau devant une étoile ou bien de quelques nuages qui troublaient le décor. Tout sonnait vrai, tout sonnait mieux, tout sonnait beau à mes yeux.  Les yeux fermés, mais les sens en éveil, notamment mon ouïe, je m’endormais à moitié en espérant que le goût du sang n’allait pas me réveiller.

Deux jours plus tard, je voyais de l’autre côté du fleuve des caravanes qui s’adressaient à la commune de l’extrême est : On touchait à la fin de la zone connue. J’allais devoir changer mon cadre désertique pour de la montagne. L’exploration commençait vraiment, seulement il me fallait des ressources. Combien de temps j’allais passer là-haut ? Si je savais ce qu’il y avait de l’autre côté de la chaîne rocheuse, la cote d’Omui, je ne savais pas ce qui m’attendait dans cet espace inconnu. Le sac un peu vide, vu que j’avais déjà vu le bout de mes réserves, je me décidais ainsi à faire un saut à Kami-Michibatsu pour prendre des provisions et peut-être quelques informations. Niché dans un contre fort du désert, dont l’entrée était jalousement protégée par une petite armée plus à l’ouest, la commune était donc douce et paisible. Un vrai foyer pour les marchands et leurs produits. C’était un peu étonnant, vu que les flux commerciaux étaient plutôt dans le centre du pays du vent, mais il fallait avouer que la position sécurisée de la petite ville permettait d’avoir un endroit de choix pour les contrats d’échanges et les rencontres de possibles confédérations…

“On a une confédération commerciale, non ?” Shirokuma, adepte du commerce grâce à son éducation clanique, devait plancher dessus. Sans doute, même. Bien vite, je réussis à trouver un bateau contre quelques ryos pour me faire passer sur la rive sud du fleuve… C’était cher payé pour quelques minutes de trajet, mais utiliser la marche sur l’eau pouvait alerter les soldats de la citadelle par le bouche-à-oreille et je ne voulais pas créer de problèmes. En tout cas, entrer et acheter de quoi bèqueter pendant quelques jours ne fut pas un souci, les gens étaient ravis d’échanger avec moi surtout que je m’étais équipé de mon plus beau sourire. Cependant, au sujet des territoires plus à l’est, on ne put rien me dire. Les gens se pressaient autour de l’ouverture vers le monde, pas dans les endroits isolés où rien ne passait. Malgré tout, en achetant de la viande séchée, je fus récompensé de mon insistance par le boucher qui m’expliqua en quelques mots qu’il y avait un petit village plus à l’est, à l’écart du commerce. Ils vivaient isolés, au pied d’une montagne, dans une vallée l’écartant du courant fluvial. Là-bas, j’allais avoir plus de chances de trouver des pistes ou des sentiers pour monter et observer les paysages.

“Je viens pour la vue ou pour connaître le terrain ?” Un peu des deux sans doute.

Reprenant mon voyage, le sac un peu plus lourd, j’entrepris de partir vers l’est en suivant toujours la ligne d’eau, mais je savais qu’au bout de quelques heures j’allais devoir repartir à l'aveuglette avec comme seul indice de la position de ce fameux village, la crête des montagnes et les quelques arbres qui survivaient en hauteur. La recherche fut infructueuse et pendant deux jours je fus obligé de faire des aller-retour entre différents vallons pour trouver des pistes, des voies carrossables, ou quoi que ce soit… Mais rien, soit c’était vraiment isolé et introuvable, soit cette commune n’existait pas. Le matin du troisième jour, je m’obligeais à définir que c’était mon dernier jour de recherche avant de commencer une ascension vers les sommets. Bougon, je renfilais mes affaires en grommelant quelques insultes envers le boucher qui m’avait mené sur une possible fausse piste… Le bon point, cependant, c’était que si loin de la civilisation je pouvais mieux dormir, sans crainte de me faire agresser. La matinée fut aussi vide que les autres jours, mais en début d’après-midi, alors que je montais un petit afflux rocheux, c’est le village qui vint à moi.

- Qui es-tu, étranger ? Si loin de l’urbain, une tronche que l’on ne connaissait pas pouvait faire peur… Surtout quand celle-ci possédait un sabre et une condition physique largement observable sous mes vêtements pleins de poussières et de sueurs.

Mon interlocuteur, que je découvris en levant la tête, fut un vieil homme tenant sur ses épaules une longue barre avec, aux deux extrêmes, des seaux d’eau.

Il se tenait en amont en de ma position, sur le début d’un sentier camouflé par quelques broussailles : Sans un œil acéré, ou l’expérience du terrain, on ne pouvait pas le voir. La présence de ce monsieur me permit, assez vite, de voir où il avait mis les pieds en remontant sa piste. Pour l’instant, pas question de le rejoindre, je devais répondre et bien car sa mine patibulaire n’acceptait aucunes conneries.

- Yukio, Yukio Imin. Je suis un voyageur et je voulais un peu mieux connaitre le creux de la vallée de Kami-Michibatsu. À cette mention, le vieillard cracha par terre de dégout. Il n’était clairement pas dans le même état que le monsieur que j’avais laissé dans le temple : Ce n’était pas un combattant, ni un technicien ninja. Un paysan, tout au plus, taillé pour les travaux des champs ou des rizières. Le dos vouté par sa charge, il n’en menait pas large.
- Ce n’est pas la vallée de cette bande de brigands ! C’est la vallée “Tōi kami”. Levant un sourcil, je ne pus contenir mon scepticisme devant cette affirmation.
- La vallée des dieux lointains ? Cela sonne bien, en fait… Je ne vois pas ce que les dieux iraient faire dans ce coin paumé. Un sourire, non communicatif avec la tronche du vieux qui me sermonnait du regard, en haut de sa piste.
- Langage ! C’est très important de nommer les choses ! C’est un sens précis. Nous sommes oubliés, absents, isolés. Bénis par d’autres secrets que le commerce dans le pays du vent.
- Quels secrets ? Sans répondre, il repartit dans sa marche. Je n’étais pas un danger pour lui, juste un demeuré au vu de sa réponse.

Tranquillement, je repris la marche pour le suivre : Le sentier était à moi, maintenant, je n’allais pas me perdre et mon ascension allait être plus facile. Avec un guide involontaire, j’allais vite déboucher sur le village. Celui-ci apparu après plusieurs minutes de poursuite tranquille. Le paysan m’ignorait alors que je n’avais d’yeux que pour sa marche et sa vitesse. Sa charge était importante mais je peinais à le rattraper malgré mon âge, mon entraînement et ma vivacité. Il était peut-être aussi rapide que Hayato ou bien il connaissait tellement la voie que cela avantageait ? Qui savait ? En tout cas, nous débouchâmes rapidement sur les premières bâtisses. La commune faisait un peu peine à voir : Des vieilles pierres mises ensemble, parfois du bois pour les plus techniques… Mais les toitures montraient clairement le temps qui avait passé depuis leur construction. C’était un vieux village, très vieux et la population semblait affligée par le temps et les soucis. Pas d’eau proche d’eux, juste la hauteur et la rudesse du cadre.

Le problème était là.

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Nozomo Yukio
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Yuk'exploration


Vouper la poire en deux.



Le dénivelé était leur sécurité, contre qui ? Contre quoi ?

Le monde.

Croyant dans la pauvreté bénie, les premiers habitants avaient conclu que s’isoler du reste du pays du vent était la bonne chose à faire : Fuir le progrès pour vivre une vie plus vraie. Cette vallée semblait être l’endroit parfait puisque le commerce s'arrêtait à l'entrée de celle-ci. L’eau coulait, seul lien entre eux et les autres et chaque matin les agriculteurs descendaient sur les rives pour récolter de l’eau pour asperger des cultures poussives de riz… Pas de bétail, faute d’eau. Leur nutrition passait donc pas le riz et les tubercules. Les repas n’étaient pas fameux et ils n’avaient rien à m'offrir à mon arrivée… En fait, ils étaient assez hostiles. Tout voyageur portait le progrès, donc le danger pour leur vision du monde… Sauf que, sur la petite place du village, quand je sortis finalement ma viande et mes denrées, les plus jeunes me regardaient avec envie : Ils n’avaient connu que peu de fois le goût de la chair des animaux. Embrigadés par les anciens, ils n’avaient que cette voie à suivre pour continuer leur vie…

Des générations et des générations à porter un flambeau maudit. La fuite du progrès, la fuite de la vie. Leur mode de vie était dépassé et ils ne s’en plaignaient pas : Ils étaient plus proches des conditions de vie des premiers habitants, comme si c’était une bénédiction. “Ils ne connaissent rien d’autres.”

Devant cette opportunité, certains adultes vinrent s’approcher de moi pour demander… Un peu de tout. Une bouchée, des nouvelles du monde. Je parlais de l’actualité du village de Suna, sans rentrer dans les détails, mais ils furent surpris de découvrir qu’il y avait un village ninja… Surtout, car ils ignoraient ce qu’était un shinobi.

- Vous avez vécu dans une grot… Ah. Évidemment, coupé du monde, ils ne pouvaient pas savoir. Très vite, les soucis d’irrigation et le peu de nourriture vinrent sur la table. Ils fuyaient le progrès, mais le développement humain restait toujours en place : Il y avait de plus en plus d’habitants par les naissances et c’était progressivement compliqué de pouvoir nourrir tout le monde.

Mes interlocuteurs avaient déjà proposé des canaux ou des tunnels pour rapprocher l’eau des cultures, plus bas dans la commune… Le problème était que le conseil des anciens refusaient, au nom d’un mode de vie antique et apprécié. Il était alors hors de question de délocaliser ou développer le village vers l’eau puisque cela remettait en question également cette vision de la vie. Ils étaient bloqués, obligés de suivre la majorité toxique pour ne pas partir du village et filer vers l’inconnu… Puisque la solution était de partir tout simplement vers la ville marchande, mais des générations de mise sur le côté avait rendu les habitants effrayés et un peu illettrés. Le principal obstacle était, plus que la commune, une colline qui rendait les déplacements longs et chiants…

Sans cet édifice géologique, tout pouvait être plus simple sans devenir vraiment un progrès comme l'entendaient les vieux. Soupirant, je mordais dans ma tranche de viande. Écouter ces gens me rendait un peu triste, ils étaient bloqués dans une époque ancienne… Suna avait été dans ce cas-là. Senshi avait une politique et tel un roc, il ne bougeait pas, malgré le retard et les problèmes. “Shirokuma serait le progrès ?” Probablement. Sans prévenir, avalant ma bouchée, je fis une petite erreur :

- Je peux peut-être me débrouiller pour vous aider… J’ai quelques capacités pour rendre l'impossible possible. Montrez-moi où est votre colline, là. Me relevant, j’empoignais le fourreau de mon katana. En tête, j’avais cette scène dans l’Isthme de gel où j’avais découpé un rocher en deux… “Une colline, c’est juste un gros rocher non ?”

J’étais donc devant la hauteur, le sabre au clair, respirant à grand poumon pour entrer dans cet état de tranquillité d’esprit qui m’avait permis de couper la terre… Les rizières encadraient ma silhouette alors que quelques paysans tardifs me regardaient mal. Je marchai dans la flotte, je marchai dans leur riz. J’étais un étranger et je venais bouleverser leur quotidien. J’étais un problème, mais mon katana leur montrait que venir me brutaliser n’était pas une situation d’avenir. Il restait alors les regards noirs.

Il y avait des éléments plus faciles que d’autres à couper, le bois par exemple, mais en appliquant uniquement de la force brute ou une technicité extrême, on ne faisait que fendre l’adversaire… Couper, c’était défaire les liens, et donc comprendre le lien. Musubi, Il fallait agir comme si on lisait en l'adversaire. On était lié à lui, on devinait ses désirs comme si on était à sa place. Il fallait faire le vide en soi et les intentions de l'opposant devaient résonner en nous. La température était différente, entre mon corps et cette pierre devant moi. Je pensais qu’elle était plus froide, mais en fait elle rayonnait d’une vitalité minérale dont j’étais privé par les battements de mon cœur. Sur ce fait, je respirai une nouvelle fois, seulement l’air me parut plus froid, plus clair, comme si je n’avais jamais respiré avant…

L’état était là.

Le ninjutsu, c’était expulsé de l’énergie par le corps, mais je n’avais jamais reçu une énergie ainsi… Une compréhension plus approfondie de ce qui m’entourait. Pour autant, comme pour la pierre, je ne touchais que la surface. Un monde, derrière le monde, m’entourait. Je comprenais la pierre, dont la matière touchait le sol, allant jusqu’aux montagnes. Reculant, je portai un coup vertical devant moi en avançant la jambe droite : C’était le coup qui éclairait la voie, bien vite l’acier découpa difficilement le rocher, mais la résonance dans mon bras me stipula quelques effets dans l’ensemble de la structure. Sortant vivement mon arme, je restai sur mes positions en avançant ma jambe gauche de sorte que mes pieds encadrent mon corps pour solidifier complètement mon action. Instantanément, je lançai un coup latéral qui afficha dans l’obstacle une large croix. Sortant rapidement, je sentais que tout se précisait : La force du coup ainsi que la réponse de la cible. Je me projetai sur le côté pour frapper en diagonale dans ma dynamique. Le temps d’atterrir sur mes deux jambes que je multipliais les impacts coupants sur la surface de la pierre : Chaque fois, ma lame entrait et sortait jusqu’à atteindre une forme d’habitude. Les entailles se faisaient plus profondes tout en devenant plus fine… La vitesse augmentant, elles apparurent après-coups, en même temps que les fêlures fragilisant le tout.

Je devenais plus fort alors que l’ennemi s’affaiblissait. Peu à peu, je sentais que la pierre cédait : D’un coup final, je coupai la roche en deux…

Non.

Les entailles étaient là, mais la colline rocheuse n’était pas une simple pierre dans le lit d’une rivière… C’était fort, trop fort pour moi et mon échec retentit autant dans les sourires des spectateurs, jeunes ou vieux, que dans mon propre esprit. “Je me prends pour qui.”

Le sabre seul ne suffisait pas à vaincre un tel élément… le sol, la roche, la montagne. Une épine restait forte, car liée à la terre qui nous portait. Frappé dans mon égo, peut-être un peu trop gros, je me remettais en garde pour réfléchir. Ma seule maîtrise du kenjutsu, même avancée, ne pouvait me permettre un tel exploit… On parlait de couper une colline en deux et cet état de compréhension du monde me renvoyait une information simple, après cet échec.

“Cela ne va pas être facile, mon pote.” Râlant dans mon esprit, j’essayais de récupérer un peu de contenance. Fragiliser progressivement n’était pas possible, alors peut-être fallait-il frapper d’un coup fort pour outrepasser les défenses ? La roche immense, citadelle bien plus terrible que n’importe quelle construction humaine, rejeta mon sabre quand j’essayais une nouvelle fois. Les vibrations dans mon bras m'apportèrent assez vite une vérité simple : Pas taper.

- Vous savez, ce n’est pas grave, on n’y a jamais vraiment cru… Couper une montagne en deux… C’est irréel. Un villageois, empathique, tenté de me rassurer alors que ma fierté de ninja était mise en branle par un truc aussi pathétique que la… Nature !

Sans répondre, je reculai… Si le kenjutsu ne suffisait pas, peut-être que le ninjutsu pouvait.

Tech B 1/4:

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Vouper la poire en deux.



L’un des seuls jutsus du clan Nozomo était le flux de chakra, celle-ci ajoutait du chakra d’un élément à la lame pour lui donner des propriétés supérieures. La nature Katon du chakra des Nozomo permettait aux combattants du clan de faire chauffer à blanc leurs lames pour couper et brûler en même temps, mais aussi pour un usage de cautérisation des plaies si leurs épaisses armures ne suffisaient pas. « Cinq éléments, chaque individu à une nature native… Définis par la génétique ». J’étais de nature Katon, Hayato était de nature fuuton. La plupart des habitants du désert étaient associés au fuuton. Mon clan, qui ne faisait jamais comme les autres, était majoritairement Katon.

Ma solution, pour couper la montagne, était de passer par le ninjutsu pour doper mon arme : Un flux puissant de chakra venteux pouvait améliorer la pénétration de la lame. La technique employée pour cela était une variante du flux de chakra, ici fuuton, pour cracher sur un objet une couche de cette énergie unique et… Se battre. La blancheur de la lame formée contrastée avec le cadre beige de la rizière. Les spectateurs reculèrent, conscient qu’un truc clochait et les vieux qui s’amusaient de l’arrogance des jeunes firent tomber leurs truelles. Ce n’était pas normal pour eux… “Le progrès passe par le ninjutsu, papy.” Je pivotai prestement mon poignet pour apprécier l’aspect et les possibilités d’attaque de cette nouvelle arme créée. Je connaissais mon jutsu, mais c’était toujours quelque chose de voir ce grand nodachi dans ma main sans en percevoir le poids. “Je n’aimerai pas être un type en armure face à cette technique.” Quoi que, une armure était sans doute plus solide. Par contre, la chair nue… J’eus un petit frisson en imaginant les dégâts sur un corps humain. J’avais eu un avant-goût avec ma main, entaillée lors de mon entraînement pour maîtriser cette compétence. Une coupe nette par un outil plus long serait tragique pour mon vis-à-vis. En tout cas, içi, le but était de découper de la pierre… Je n’avais jamais employé la lame de vent contre un matériau plus solide qu’un tronc de palmier, mais je sentais bien que j’étais sur la bonne piste !

Je préparai un coup vertical. Projetant ma lame contre le mur devant moi, déjà bien entamé. Celui-ci vit entrer l’acier et l’énergie dans le minéral, comme dans du beurre. C’était la bonne ? Non, car la lame avait une limite, une fin, et à part une profonde entaille dans la roche, je n’avais pas vraiment avancé… "Évidemment." Je manquais de longueur, d’amplitude et ça se sentait. Pour autant, j’avais appris que le fuuton coupait très bien la pierre et cette information pouvait m’être utile dans le futur, et maintenant… Il fallait uniquement gagner de la distance.

- Augmenter la longueur de la lame ? Marmonnant, je sentis les oreilles des spectateurs se tendre pour saisir mes paroles. C’était compliqué, puisqu’il me faudrait une dimension de plusieurs mètres de long… De quoi m’épuiser rapidement. Avais-je assez de chakra pour tenter juste l’expérience ? Il faut prendre le risque.

Des mudras, du chakra et je crachais sur le fer de mon arme un long filet d’énergie blanchâtre qui s'agglutinaient sur l’objet pour grandir, grandir et grandir… Les petits clapotis, autour de moi, signalaient une forme de tension parmi mes accompagnateurs qui reculaient les pieds dans l’eau. Par peur ? Sans doute, ils n’avaient jamais vu ça. Le nodachi prit la taille d’une lance et grandit encore. Difficile de garder l’aspect coupant avec toute cette énergie, mais je faisais le maximum. Trop de chakra, trop dur… Dans un râle, je lâchais la technique sans réussir à faire un mouvement.

“Impossible.” A l’obstacle de la nature s’ajoutait les limites de mes propres réserves de chakra et ma maitrise du ninjutsu.

- Merde… Tombant à genoux dans la gadoue, je laissais mon sabre choir dans l’eau. Vaincu ? Oui, pour le coup. Pas de montagne coupée en deux pour aujourd’hui. J’avais lâché avant d’être complètement vidé de mon énergie, le chakra était une maîtresse rude et mes multiples entraînements m’avaient montré le pouvoir de l’épuisement.

Durant notre séjour dans l’ouest du désert, nous nous étions bien trop exercés avec Honoka et Hayato : Les canaux chakratique irrités, le corps rompu, l'esprit en difficulté… On était revenu sur les rotules. Le défi était trop grand ? En une après-midi, je ne pus le constater. Alors que je me relevais, je dévisageais mes accompagnants : Ils étaient contents de ne pas avoir à me ramasser à la petite cuillère et exprimaient une forme d’admiration pour mes capacités, cependant il y avait de la déception dans leur regard. Était-ce le reflet de l’eau ou bien un peu de tristesse dans leurs yeux ?  

- Désolé. Un sourire aux lèvres, faux à cause de l’épuisement et de mon propre échec, je pris quelques pas pour comprendre que mes jambes étaient épuisées, elles aussi : La marche depuis des jours et l’épreuve m’avaient considérablement affaibli. “C’est pour ça alors ?”

Plus facile de mettre la faute sur les circonstances plutôt que sur sa propre faiblesse. Réussissant à me tirer vers un caillou où je laissais reposer mes fesses, je conclus à un peu de repos. L’un des plus jeunes me proposa de me loger pour la nuit :

- Vous avez essayé, monsieur, on ne peut pas vous en vouloir pour ça… Vous êtes allé plus loin que nous ! Trentenaire, à peine barbue, l’homme paraissait aimable et droit. C’était le seul à m’offrir le gite, alors j’acceptais, presque obligé sinon j’allais devoir encore dormir dehors et vu la dégaine de mes détracteurs, tenant leurs outils comme des armes en ma présence, il n’était pas très sûr de rester dans la pampa.

N’allant pas jusqu’à m’offrir une épaule secourable, je dus me traîner tout seul jusqu’à son logis. Là-bas, sa femme m’accueillit avec un sourire suspect, tout aussi faux que le mien quand je m’étais excusé. Certains étaient plus embrigadés que d’autres et la maîtresse de maison n’appréciait pas les étrangers, comme les anciens, j’imaginais.

- Je suis désolé, je peux partir si vous voulez. Une manière diplomatique de ne pas me recevoir une fourchette dans l’œil ou me faire empoisonner, voire pire, mais le mari insista et je pus découvrir assez vite la marmaille du couple se jeter dans mes jambes pour me poser mille questions.

D’où je venais ? Qui j'étais ? Ce que j’avais vu durant mon voyage ? Ils ignoraient tout de l’extérieur de leurs collines et ne connaissaient que la grisaille de la roche dans leur paysage… Comme une force mauvaise, le conseil les empêchait de voir l’horizon de la vallée. Tout était dénivelé, cailloux et souffrance. Bien vite, je repérais la vraie raison de l’animosité de la donzelle : Il n’y avait pas assez de nourriture pour la famille, alors si l’on ajoutait une autre bouche… Notre troupe se partageait piteusement du riz et des légumes rabougris. N’aillant pas cœur de faire subir à mes hôtes la déception de l’organisme qui devait être nourris, je pris dans mon sac un peu de viande pour l’offrir. Un don aux allures de paiement pour le futur couché, mais les sourires et les grands regards amicaux qui naissaient dans les yeux des enfants et surtout de leur mère amena une toute nouvelle ambiance. La fête, la joie… L’étranger apportait de la bonne nourriture, de nouvelles saveurs pour les tout petits.

- Vous allez faire quoi ensuite ? Après quoi ? La question en retour resta derrière mes lèvres, j’avais un projet et je le disais clairement.
- Demain je retenterai de vous ouvrir une voie… Je n’ai pas encore dit mon dernier mot. Un regard réprobateur, comme si j'étais fou. Couper la montagne en deux ? Qui le pouvait ? "Peut-être même pas moi.” Je suis sur une piste. J’avais besoin de me défendre, comme si je devais quelque chose à ces paysans qui ne m’avaient, en fait, rien demandé…

Le complexe du sauveur

On connaissait tous une personne qu’on qualifiait volontiers de « sauveur » : d’une gentillesse et d’un altruisme extrême, on pouvait souvent se demander ce que cachaient ces qualités, quand elles étaient trop prononcées. Pourquoi vouloir aider, dans une sorte d’abnégation, les autres ? Un problème d’égo ? J’avais besoin d’aider pour prouver ma valeur ? Ou bien, il me fallait sentir que les gens avaient une dette envers moi ? “Nana n’a pas l’air d’avoir gagné à recevoir mon aide.” Morne, je partis me coucher avec la mort dans l’âme. “Je ne suis pas un héros.”

Pourtant, j’essayais de l’être.  

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Vouper la poire en deux.



Deuxième jour, meilleur jour ? C’était ce qu’on allait voir !

Réveillé aux aurores, je sortais de la maison sans faire de bruit… Ils n’avaient pas à me suivre, surtout que j’allais essayer beaucoup pour peu de résultats. Si la réussite n’était pas dans le kenjutsu, ni dans le ninjutsu fuuton… Il fallait regarder où ? Évidemment, pas dans le katon qui n’allait donner absolument rien, mais il était intéressant de regarder dans tout mon répertoire de technique des équivalents ou une base de travail. Je devais aller plus loin : Couper la terre n’était qu’un début, il fallait développer ma puissance pour réussir.

Alors quoi ? Revenir sur des attaques simples de sabre ? Non, pas du tout. En réfléchissant dans le lit de paille que l’on m’avait laissé, dans le fond d’une réserve, j’avais trouvé une piste dans la conjugaison de mes domaines : Sentir le point faible de la roche pour frapper très fort dedans et surtout sur une distance assez grande pour traverser et séparer la colline en deux. Beaucoup d’étapes qui n’allaient pas être réussies en un jour… Mais la finalité était là, je devais combiner la force de ma maitrise du katana avec un ninjutsu avancé fuuton.

La matinée était fraîche, à cause de la hauteur. Les gens se réveillaient à peine et les plus rapides sortaient également pour dériver vers leurs champs ou commencer les voyages vers le fleuve dans l’objectif de ramener de l’eau. Je pus revoir le monsieur qui m’avait conduit, indirectement, vers le village. Il était toujours avec sa barre de portage, mais il avait l’air plus réactif, peut-être car c’était le matin et qu’il commençait à peine sa journée. Tournant la tête, il m'aperçut et fronça les sourcils. Un autre paysan passa par là et il lui attrapa le bras pour lui souffler quelques mots en me dévisageant. Je n’étais pas le bienvenue et ma présence était de plus en plus mal vue avec le temps qui passait… Un voyageur de passage, c’était supportable, mais s’il restait c’était de mauvaise augure. La nouvelle de mes essais commençaient déja à circuler, les vieux rentraient pour se plaindre de ce type qui faisait des grands sons et lumiéres dans leur champs alors que les plus jeunes partageaient à leur femme l’histoire de ce monsieur qui couper la pierre comme du beurre… En fin de compte, le village entier devait déjà être au courant, cela ne passait pas inaperçu.

“Quelle aubaine !” Je me voyais déjà poursuivis par une foule en colère, armée de fourches… Allant vers le champ de la veille, je ne vis que les truelles qui servaient à remuer la surface de la terre pour planter du riz. A cette saison, les paysans n’avaient pas encore les faucilles pour récolter, ainsi je n’étais en présence que d’outils pour planter et leurs mains nues attrapant les semences. Ils pouvaient aussi essayer de me chopper avec l’une des chaînes servant à garder la plante droite, mais c’était un peu abusé. Mon katana suffisait à les faire reculer, en tout cas c’était ce que je me disais. En tout cas, je finis devant la pierre que j’avais méchamment entaillée… Il était temps de finir le travail.

Je savais porter du chakra par la lame : Le fameux croissant de chakra que j’avais accordé au katon, mais il y avait une autre technique qui me permettait d’émettre. Shinkuken, un coup d'épée chargé de chakra qui formait une onde de choc repoussant les petits projectiles. Une compétence basique mais qui, liée au fuuton, pouvait augmenter l’effet et donc la protection. Je devais prendre cette base et la développer : Rendre la défense coupante, et donc en faire une attaque sur une longue distance. Plus facile à dire qu'à faire. Sans transition, je cherchais à contrôler mon chakra sur le fil de la lame puis à agiter celle-ci devant moi pour affiner la technique. Cela demandait peu de chakra, mais beaucoup de concentration.

Sans la formation d’un chakra purement fuuton, je perdais beaucoup en capacité perforante… Le tout devait être confiné au mouvement et le trajet de mon arme dans le vide. C’était dur et je vis bien vite les limites de mes possibilités… Il fallait peut-être charger l’arme de chakra, avant de frapper. Après une heure, c’était la conclusion que j’eus. Les hommes se mettaient en marche, dans mon dos j’entendais le bruit des efforts sous la forme du cliquetis du fer contre la terre et de grognements. Dans le cadre d’un combat, je devais absolument être rapide et fluide : Pas plusieurs, seulement un ! Celui du Coq, lié depuis toujours au vent.

Heureusement, j’avais appris à faire des signes incantatoires avec une seule main, ce qui avançait grandement ma situation. Sans cette capacité, je devais lâcher mon katana pour faire du ninjutsu. Ma main non-armée vint naturellement se positionner devant mon torse : Musculairement, le mudra du coq était facilement réalisable avec deux mains, mais à une seule la posture était étrange... Les doigts n'avaient pas de guide et tout prenait du grotesque. L'annulaire et l'auriculaire tendu, le majeur et l'index pliaient dans le vide comme asséché par un mal inconnu. De son côté, le pouce était tendu vers le bas, comme voulant s'échapper de l'empire de la main qui les liaient tous. J'avais l'habitude, les signes incantatoires devenaient bien moins stylés une fois réalisés avec un membre en moi, je ne me formalisais pas.  

Par les pores de ma main, l’énergie se diffusa dans la garde, puis l’acier du sabre de combat. Ce n’était pas aussi pur que la lame de vent sortant de ma bouche, mais cela prenait forme, lentement mais sûrement. Je n'étais jamais parvenu à mobiliser un réel flux de chakra comme celui que je sortais naturellement avec le feu… Seulement, ici, j’avais l’impression de m’approcher d’un semblant de concentration énergétique. L’expérience parlait, mais il fallait de la pratique pour conserver cette puissance. L’arme était légère, ce que je constatais assez vite vu l’habitude que j’avais dans son maniement. Pour les dégâts, il fallait tester sur une surface, sauf que ce n’était pas le but. Je devais émettre, donc laisser le flux se dégager après mon mouvement. Sans attendre, je me lançais dans des mouvements lents pour appréhender cette nouvelle charge, ce n’est pas avec ces petits mouvements que j’allais réussir quelque chose, mais il fallait d’abord être avoir de l’aisance avant de partir sur du plus gros travail !

La matinée passa avec des katas de kenjutsu, non pas que j’étais en rééducation comme avec mon séjour dans l’Isthme de gel, mais la technique que je visais demandait une parfaite cohésion entre l’art de la lame et l’art du vent. Le temps passant, je sentis les possibilités et j’étais prêt à balancer la sauce ! Un repas rapide, sous l'œil avide des paysans qui s’étaient habitués, malgré eux, à ma présence dans leur parterre. Quelques légumes tirés de mon repas d'hier et je repris ma tâche. L’objectif de l'après-midi fut clair : Réussir à lancer une onde coupante.

Pour la puissance ou la taille, l’on verrait plus tard !

Sous le soleil radieux qui réchauffait le sol et ma peau, je me lançais dans des coups verticaux simple pour chercher à sortir le chakra de l’arme sous une forme intéressante. Avec la roche comme victime de mes essais, je compris vite que l'entraînement allait être ardu car l’énergie venteuse dans sa forme simple peinait à prendre une forme plus que défensive. Le Shinkuken, même développé, restait pour l’instant une technique de protection… Grognant, je passais les premières heures du zénith dans des essais infructueux. Je ne voyais pas le bout et ça m’agaçait, les vieux m’ignoraient tout en gardant à l'œil mes jets de chakra : Ils ne connaissaient pas et cela les effrayaient un peu, derrière le vernis de la méfiance. Le problème était un manque de pratique ou bien c’était tout simplement impossible ?
“Je perds mon temps ?”

Il me fallait être plus incisif, avec des coups moins large et plus sec. On ne brassait pas du vent comme pour la compétence de base, on cherchait à couper ! Ajustant mon poignet, transpirant par la trop longue durée de ma session, je fis le choix de ne porter que des coups de quelques centimètres pour trouver le bon équilibre entre déplacer l’air et le rendre agressif. Dans le kenjutsu simple, même des coups aussi petits en envergure pouvaient être mortels puisque le danger était la précision plutôt que la puissance. Une frappe vive et ciblée pouvait faire plus de ravage que de grands moulinets avec le bras : Le ninjutsu fuuton me dispensait de faire ces mouvements, je pouvais me concentrer sur une autre facette. Respirant un grand coup, je me focalisais sur la pointe de mon sabre, cherchant à la faire bouger le moins possible lors de mes attaques.

La première tentative fut un échec, naturellement, car le geste n’était pas encore bien compris. Le second, par contre, obtint un résultat intéressant puisque la roche fut légèrement érodée… Effet de trop nombreux coups de vent ? Je me persuadais que non.  

- Qu’est ce que vous cherchez, à gesticuler devant une colline ? Un paysan, souriant, cherchait à taper la conversation… Comme si j’avais le temps, comme s’il en avait l’envie. Du coin de l’oeil, je le voyais, mais je restais en position de combat pour montrer que je n’avais pas tout son temps.
- Un peu comme tout le monde, avancer. On sait jamais tout, on doit toujours s’améliorer.
- Et ça vous avance à quoi ? Question honnête, même si son visage perdait peu à peu son côté amical.
- J’sais pas, a avoir un sens à ma vie peut-être ? Qu’est-ce que je pourrais faire d’autres ? Non pas que je remettais en question mon mode de pensée, mais il fallait avouer qu’à part avancer on pouvait pas faire grand chose dans notre existence.
- Un sens pour avoir un sens, il n’y a pas de vraie raison. Fronçant les sourcils, je rompais ma garde pour me tourner entièrement vers le monsieur.
- Vous avez un sens à votre vie, vous ?
- Non, justement. On vit, on survit, c’est tout ce que je vois.
- C’est plutôt triste, ce que vous me racontez : Votre vie n’a aucun objectif alors, vous travaillez pour manger et pour recommencer le lendemain. Où est la final…
- Et s’il n'y en avait pas ? Réfléchissez-y, vos efforts vous les faites peut-être pour rien : On vit, on meurt. Qu’est ce qui reste ?
- Si vous pensez comme ça, pas grand chose. J’ose espérer qu’il restera quelque chose de moi après mon départ.
- Espérer, c’est tout ce que vous pouvez faire. Qu’est ce qu’il cherchait ? A me décourager ? Me tournant le dos, il repartit dans son travail, en me laissant des questions déprimantes.

C’était le mode de pensée du village ? Ne pas avancer pour ne pas trop espérer ? Juste survivre, comme des animaux, juste en se reproduisant pour perpétuer ce modèle ?

- Désespérant. Un murmure, avant de repartir dans mes ébats avec la roche.

Dans le désert, l'espoir c'était déja beaucoup.

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Vouper la poire en deux.



Deux jours.

Deux jours que je cherchais à couper encore et encore à distance cette foutue colline… Allais-je y arriver ? Je prenais du temps, trop de temps et mes réserves s’amenuisaient comme la bonne humeur de mes hôtes. Sans doute que moins j’avais de viande, moins j’étais le bienvenu ? “Avide.” Je n’étais qu’une réserve de viande, pour eux. La journée je les laissais tranquilles et le soir je leur donnais un peu plus de nourriture… Tout bénef’ pour eux.

“Pas de bénef’ pour moi.”

Un peu bougon, je me dirigeais encore vers ce foutu mur… Les vieux commençaient à s’habituer, ils ne me regardaient plus et de toute façon je n’avançais pas tant que ça ! J’avais réussi à obtenir un format coupant, mais je manquais de puissance. J'entamais à peine la roche alors que j’avais passé tellement de temps à développer cette attaque… Par dépit, j’avais passé la moitié de la matinée à répéter tout ça avant de me rendre à l’évidence de la chose : Je ne pouvais plus progresser sur ce chemin-là. Si j’étais bloqué, il fallait changer quelque chose. Il fallait donc des mudras pour exécuter des techniques, en tout cas d'un niveau certain : Le contrôle, c'est la clé, pour autant ce que je cherchais à faire ne nécessitait par une complexité forte... La solution était peut-être dans la simplicité ?

Le ninjutsu était une façon de s'exprimer soi-même, mais au fond tout était bon pour mettre de soi... L'énergie était propre à la personne, puisque la signature était exceptionnelle. Les mudras étaient alors une manière de s'exprimer, un langage ? Et un langage, il pouvait évoluer ! Il n'y avait donc pas vraiment de mudras obligatoires, c'était plus symbolique qu'autres choses... Si le Coq semblait trop faible, je pouvais peut-être changer pour un signe plus puissant. Le dragon, par exemple. Celui-ci était mobilisé pour accroître l’explosivité, le problème était qu’en remplaçant je partais de zéro puisque je perdais la faveur du fuuton. Soupirant, j’essayais quand même : “On a rien à perdre à se renouveler.”

Me voilà alors à faire d’une seule main cette incantation gestuelle : Encore une stupide position où mon auriculaire et mon pouce étaient tendu pour s’écarter le plus possible tandis que les trois doigts du milieu de la main étaient pliées, comme pour serrer une main imaginaire. Cherchant à créer du fuuton, je sentais l’énergie circuler dans ma main et ma lame. C’était moins sensible qu’avec le Coq, mais la puissance était indéniable ! Là où j’avais pu me passer d’un mouvement large avec le ninjutsu, j’allais me passer d’un signe précis pour le vent avec le dragon et le katana. Il restait à garder l’aspect tranchant dans cette nouvelle configuration. Les premiers essais furent terrifiants : Le vent érafla le sol de sa puissance, mais pas une coupure, non… Une explosion de roche comme si un marteau s’était écrasé sur la surface.

Un silence.

J’avais retrouvé l’attention de mes spectateurs, notamment par les débris qui fusaient autour de moi et finissaient, impitoyablement, à mes pieds. Seulement, j’avais fait un pas pour reculer de deux… À part si je voulais creuser au lieu de couper. De plus, avec le dragon, la consommation de chakra était tout autre et je le sentais dans mon bras qui s’affaiblissait après chaque coup. Il était obtenu par le mélange de deux énergies opposées, produites respectivement par le corps et l'esprit. Ainsi, j’usais mes muscles et mon esprit à trop tenter. “Ma limite.” La concentration dans mon attaque, mais également de l’énergie dans ma lame : La majorité sur le fil de la lame pour que le chakra soit déjà dans une bonne disposition. Les dents serrées, je répétais encore et encore le même mouvement pour arriver à maîtriser cette nouvelle technique !

Finalement, en début d'après-midi, je réussis à atteindre une forme acceptable. Il restait à ajouter la précision dans la cible : Cette transe qui m’avait permis de découper le rocher dans l’Isthme de gel et qui me permettait de sentir la faiblesse dans la roche devant moi… Le secret pour couper la montagne était dedans. Le ninjutsu et le kenjutsu ensemble. Rengainant pour l'occasion, je fermais les yeux pour réorienter tous mes sens vers l’objectif : La montagne, la roche, le sol. Très vite, par l’habitude, je me mis sur le rythme des pulsations de la terre. Mon cœur, ses battements, s’accorda. Lentement, je sortis la lame pour incorporer ensuite mon mudra du Dragon. C’était dur de conserver cet état tout en me concentrant sur mon chakra… Il fallut un temps certain pour additionner les deux.

Dans mon dos, les paysans arrêtaient pour observer : Ils y croyaient ? Rien n’était sûr. Des chuchotements, inconsciemment j’essayais de saisir leurs paroles, mais il ne fallait pas… Cela troublait mon avancement. Fermé, dans une bulle, je ne visais qu’une seule chose : Couper la montagne. “Je dois le faire.” L’arme perdit en poids, le fuuton était en place. Il ne restait que le mouvement.

Lentement, je posais la garde du katana et mon poignet contre ma joue. Je voyais déjà la frappe : De haut en bas, aidé par la gravité et le chakra. Une longue respiration pour oxygéner les muscles et je me lançai dans la technique. La fatigue, la tension, la concentration… Tout était à son paroxysme et le regard des paysans réchauffaient mon dos. “Ils doivent me casser du sucre dessus.” Prêt, je baissais la lame.

L’onde s’échappa, forte et coupante. L’air laissa passer le chakra, vulnérable face au fuuton qui donnait corps à une attaque destructrice. Le véritable test était au contact de la roche qui vint bien assez vite… Comme pour la lame du vent, la pierre se fit éventrer comme si de rien n’était. Un bruit cataclysmique apparut à nos oreilles, le chakra courant encore et encore dans la roche comme de l’eau circulant dans son lit. Un temps presque infini à écouter, laissant mon “enfant” faire son chemin dans l’élément belliqueux. La technique me rendit fier, avant de…

Disparaître.

J’avais échoué. Mon attaque avait manqué de distance et je m’écroulais dans l’eau, fatigué et vulnérable de mes trop nombreux essais. “Merde…” Couper une montagne était, en fin de compte, au-delà de mes capacités. Il me fallait augmenter la taille et la densité de ma technique, mais comme la lame de vent, je sentais bien que cette avancée allait me demander trop de chakra. Une main calleuse tapota mon épaule :

- Vous devez partir. Le même paysan, mais cette fois beaucoup plus hostile. Vous n'êtes pas le bienvenu ici, surtout si vous essayez de détériorer nos montagnes. Levant la tête pour discerner son visage, je pus sentir sa peur et sa rage. En tant qu'homme, il ne voulait pas avoir affaire à moi, mais en tant que villageois, il se sentait agressé par ma recherche... Quoi que, il était obligé. Je le lisais, ou je désirais le lire.  
- Je… Oui, d’accord. Dans mon état, je ne pouvais pas résister, surtout que le monsieur était encadré de plusieurs autres qui s’étaient armé de leur truelle. “Pas de fourche, mais c’est tout comme.” Dans le dos de cette foule, des vieux en robes.

Le conseil.

J'avais un peu trop poussé ma chance dans ce village : Les penseurs de la troupe avaient organisé et réuni leurs troupes pendant que je m’occupais à faire mumuse avec mon sabre. “Putain.” Me relevant péniblement, je rengainais mon sabre avant de lever les mains en signe d’innocence et de docilité.

- D’accord, d’accord. Je ne voulais pas troubler l’ordre de votre petite congrégation ! Pas de rire, même pas de réactions. Ils souhaitaient juste que je parte.

Une allée se forma pour quitter les champs, j’empruntais celle-ci encadré par des gros bras qui me surveillaient comme le lait sur le feu. Sur le retour, car ils m'emmenaient clairement vers la sortie du village, je pus voir la famille qui m’avait accueilli : Pas de réactions, l’homme paraissait un peu triste, mais c’était surtout moi qui me faisais des idées. La femme fit rentrer ses enfants dans la maison. C’était fini.

“J’ai échoué.”
Avancer était une chose, mais s’ils ne voulaient pas de moi, de mes compétences et de mes projets… Je ne pouvais pas les forcer. L'espoir, doit être réclamé.  

“Adieu.”

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