Gift Thief [Tracking - Part I]

Les informations que Datenshi avait recueillies dans le Bingo Book du Sekai l’avait ramené, sans surprise, au village de Konoha pour une enquête préliminaire. Le déserteur recherché avait un lien avec le village. Visiblement, Konoha n’osait pas agir plus directement pour éviter qu’on blâme cette puissance mondiale pour son incapacité à gérer ses problèmes internes dans la discrétion attendue d’un village shinobi, d’où la raison de son implication à titre d’Ombre de la Feuille.

Les informations disponibles à l’ensemble du Sekai à l’égard de ce nouveau monstre en liberté aiguillait effectivement trop directement vers le village caché de la feuille. Le déserteur s’en aurait pris à un membre d’un clan imminent de Konoha et aurait été capable de lui voler un Kekkei Genkai. Le genre de publicité qu’aucun village shinobi ne désirait avoir.

L’Ange déchu s’était donc rendu en premier lieu dans les quartiers réservés au Clan Hyuga. L’apparence austère du quartier lui rappelait vaguement les maisons spartiates de son propre clan, à la différence prêt que le style traditionnel était enjoliver de fioritures délicates. La noblesse du clan aux yeux de lune légendaire parmi le Sekai retranscrite dans la finesse de l’architecture des lieux.

Le masque peint de rouge bien connu des hauts clans du village lui avait permis d’obtenir rapidement une audition auprès de l’Intendant du Clan. L’autorité de l’Anbu n’était plus à faire…et quelques shinobi avaient eu vent du caractère incisif et dangereux de celui qui se faisait appeler Datenshi.

“Merci pour votre temps, Intendant. Je ne passerai pas par quatre chemins. Un dénommé Renji, un déserteur recherché dans le Sekai aurait récemment commis l’impensable et aurait dérobé le bien le plus précieux d’un Hyuga. Ses yeux. Auriez-vous des informations à ce sujet.”

Le noble se braqua d’emblée sous l’affront. Il n’y avait pas plus grand déshonneur pour un clan Ninja que d’avoir laissé un étranger mettre la main sur les secrets génétiques de leur lignée. Le shinobi masqué ne se ferait aucun allié en rappelant ce fait que les Hyuga tentait d’occulter.

“Une enquête a déjà été menée par notre Clan, Anbu.”

Les mots avaient été crachés au visage du concerné, Hyuga Kyogo dénigrant par le fait même le statut du shinobi sans nom et sans visage avec toute la hargne dévolue de sa prestance hautaine.

“Et l’individu n’a pas été retrouvé, d’où ma présence.”

Le ton état sec et la réponse tranchante. Le rappel de l’échec de leurs propres entreprises en l’instance. L’Anbu savait pertinemment que la réponse de son interlocuteur révélait une blessure à l’orgueil qu’il devait poussé. Après tout, l’Intendant lui avait déjà révélé qu’une enquête avait été commencée.

“Comment osez-vous! Le Clan Hyuga n’a rien…”
“La perte d’un Dojutsu est une erreur importante entraînant des conséquences politiques pour Konoha. Le Clan Hyuga n’a pas réussi à corriger cette faute, mais Konoha doit agir pour maintenir son statut de puissance militaire respectable dans le Sekai.”

L’Intendant coupé dans son élan se retint de protester. Il savait pertinemment que le shinobi à la posture spartiate avait raison et que son aide était nécessaire pour réparer les torts causés. Visiblement, les hautes instances du village n’avait pas décidé de laisser mourir cette histoire et elles n’entendaient pas que le statu quo soit plus longtemps conservé.

“Malgré votre culot, je ne peux pas m’opposer à l’autorité de l’Anbu je suppose…Hyuga Sanjiro a été attaqué lors de la défense de Baransu et il semblerait qu’on visait directement son Byakugan. Il nous a cependant assuré qu’il avait su endommager son Dojutsu pour éviter que son assaillant ne puisse en faire usage.”
“Hmm hmm.”
“Les assaillants auraient été au nombre de deux et auraient opérés par surprise. Le plus jeune avait des cheveux mi-longs aux teintes bleuté, un regard hagard, et des vêtements simples populaires chez les natifs de la Cité. Il semblait bien connaître les lieux, car il s’est fait attaquer dans une ruelle du quartier populaire de Yukaku à Baransu pour être mené dans un piège conçu dans un cul-de-sac. Une attaque sournoise, digne d’un résident de la plèbe de ce patelin si vous voulez mon avis.”
“Rien d’autre? Et le second assaillant?”

Le membre de l’Anbu n’était pas dupe et il avait bien noté que l’Intendant tentait d’occulter le rôle du deuxième intervenant. Même si la description du premier assaillant ressemblait à celle de sa cible, il avait besoin d’en connaître plus sur les motifs de cette attaque pour évaluer le cours de leurs actions subséquentes.

Devant le grincement de dents et le regard mécontent de Hyuga Kyogo, il avait visiblement fait mouche.

“Renjiro a reconnu le deuxième assaillant. Yamato Shin, un Eisei-Nin de Konoha qui a profité de la bataille de Baransu pour déserter.”
“Il le connaissait? Il y a beaucoup d’Eisei-Nin, alors pourquoi celui-ci avait-il retenu son attention.”
“Yamato Shin était un Eisei-Nin qui s’est proposé à de nombreuses reprises de venir prodiguer ses services directement à nos quartiers. Il devait se considérer chanceux de pouvoir effectuer son travail dans nos installations plutôt que dans l’hôpital de Konoha avec le reste de la population générale.”

La haute estime de l’Intendant envers son clan était tout à fait à propos pour un Hyuga et l’Anbu mis aussitôt fin à l’interrogatoire pour éviter de faire de ce dernier un antagoniste à ses recherches. Il en savait suffisamment sur le contexte et quitta les lieux d’un remerciement évasif.

Il n’y avait rien d’étonnant à ce qu’un clan comme celui des Hyuga préfèrent recevoir leurs services à domicile plutôt que de se déplacer comme le commun des mortels. Les services généreusement offerts par Yamato Shin avaient donc semblé une belle opportunité. Jamais il n’aurait questionné la raison d’une telle offre, puisque après tout servir l’une des castes dirigeantes de Konoha devait être perçue comme un honneur pour le commun des Eisei-Nin

Leur arrogance avait donc permis au loup d’entrer dans la bergerie. Jamais il ne leur serait venue à l’idée que Yamato Shin pouvait avoir agi par pur opportuniste. Il avait eu accès à l’étude d’un Kekkei Genkai célébré dans tout le Sekai en toute légalité. Et le déserteur Renji en avait certainement bénéficié.

“Mais faites attention Anbu…il y a une raison pourquoi l’enquête a été avortée. Renji n’agissait pas seul. Et je ne parle pas seulement du Eisei-Nin. Nos hommes ont rencontrés des ninjas dangereux du Sekai sur sa piste…”

Datenshi hocha de la tête en signe de remerciement pour cette information, son masque dissimulant la confusion du shinobi devant cet avertissement. Les missions avaient leur lot de danger et il était curieux qu’un estimé membre des forces ninja le mette ainsi en garde contre l’évident. Peut-être y avait-il d’autres forces en présence dans cette histoire…

Cible:

La piste de sa cible était donc entremêlée à un autre déserteur dont les origines étaient cependant directement liées à Konoha. L’Ange déchu ne put réprimer une inflexion de contentement devant cette découverte. Il comprenait finalement plus amplement la raison de son affectation à cette traque sous l’autorité de Konoha. Le village ne pouvait laisser autrui en apprendre davantage sur les origines de la désertion du dénommé Renji.

La désertion d’un shinobi était toujours une situation peu reluisante pour un village shinobi, mais que ce dernier ait converti d’autres shinobi dans une rébellion contre l’ordre mondial aggravait d’autant plus la situation. Éliminer Renji était un impératif afin de limiter la responsabilité de Konoha en lien avec le déserteur Yamato Shin.

La description de Renji relatée par les Hyuga ne laissait pas deviner celle d’un terroriste menaçant la sécurité du Sekai. Il donnait en fait plutôt l’impression d’un simple civil embarqué dans les affres de la guerre. L’inscription de Renji au Bingo Book devait donc être justifié par un moment déclencheur ou plutôt en l’instance à une personne particulière.

Le shinobi de l’ombre s’était donc déplacé de toits en toits en direction de l’hôpital de Konoha. À défaut d’avoir plus de renseignements sur Renji, il pourrait glaner quelques informations sur le compte de Yamato Shin. L’instinct du ninja lui dictait que plus il en apprenait sur le Eisei-nin, plus il pourrait comprendre sur les motivations de sa cible.

Le masque emblématique de l’Anbu suffit pour que les responsables de l’hôpital lui accorde l’attention nécessaire pour outrepasser le rang des patients venus quérir le soutien des Eisei-Nin. Le corps secret de Konoha ne se déplaçait pas pour rien et tout Konoha-Jin qui se respectait

À sa demande, on référa Datenshi à une jeune Eisei-Nin à la tunique défraichie et à la mine fatiguée. Tadake Himiko était une kunoichi dévouée à l’art médical et ayant à cœur ses patients, leur offrant un soutien au-delà de celui réservé à un simple patient. Selon les informations récoltées par l’Anbu, elle avait servi près du quartier de Yukaku lors de l’attaque de Baransu.

“Bonjour Himiko-san. Je voulais vous poser quelques questions au sujet de Yamato Shin.”
“Bonjour Anbu-sama…ah je vois…j’ai déjà dit tout ce que savais sur Yamato Shin lors de la dernière enquête. Je le connaissais peu…il était…”
“En fait, je suis plus intéressé par les événements ayant eu lieu à Baransu…et plus particulièrement concernant un certain Renji.”

La Eisei-Nin surprise émis un bref hoquet aigu. Visiblement, elle ne s’attendait pas à une telle question, mais elle était aux faits de quelque chose. Il ne restait à savoir de quoi s’agissait-il…

“Renji-san…oui…pauvre lui.”

La jeune Tadake s’effondra en larme un court moment, laissant surpris à son tour le membre de l’Anbu d’une telle situation. Il se serait attendu à une confession. Peut-être même la découverte d’un réseau de criminels aidant à la désertion d’autres shinobi, mais certainement pas à une madeleine en pleurs.

“Je suis désolée Anbu-sama. Il s’agit d’une tellement triste histoire. Je ne connaissais que peu Yamato Shin, mais je suis au courant de ses penchant sadiques et des rumeurs concernant certaines expériences en lien avec les Kekkei Genkai et Hidden des clans…mais je peux vous dire qu’il demeurait un Eisei-Nin ayant à cœur l’intérêt de ses patients, tout comme moi.”

Le membre des corps armés en doutait fortement évidemment. La comparaison entre la jeune femme émotive et le maniaque réputé pour sa méfiance et sa ruse qui lui avait permis d’échapper à divers corps policiers était bien évidemment difficile à imaginer. Peut-être cependant que la perception non biaisée de la jeune femme lui serait de quelque utilité.

Aussi l’encourage-t-il donc de paroles douces et patientes pour l’amener à se délivrer complètement de ces souvenirs visiblement lourds.

“Merci…merci de votre patience. Le pauvre Renji était un shinobi de Baransu dont la famille était des civils opérant une boutique d’armes dans le marché dans l’ouest de la ville. Le marché a été complètement détruit par l’arrivée de l’armée et…et…pardon, c’était atroce.”

Le ninja sous couvert de son déguisement officiel évacua le souvenir du même marché où il avait dérobé quelques parchemins et armes pour soutenir la défense de la ville. Son alter égo, sa personne, avait vu les horreurs y ayant court, sans avoir pu y intervenir comme il aurait pu. Peut-être avait-il même dérobé les parchemins dans le lieu de l’incident rapporté.

”Oui…pardon…Renji s’est donc rendu au marché pendant l’attaque pour aider sa famille, mais il n’a pas fait le poids et il a assisté à la mort de sa famille. Lui-même est revenu très amoché, mais il a survécu aux assauts grâce à son entraînement. C’est psychologiquement que ça n’allait pas.”
“Et c’est vous qui l’avez soignée?”
“Non, c’est justement Yamato Shin. Plus que le soigner, il l’a soutenu dans l’épreuve. On les voyait souvent ensemble près du camp de soin. Curieusement, ils traînaient souvent proche des aqueducs, c’était leur lieu de rencontre. Il l’aidait à passer au travers de sa peine et ils devaient être devenus amis…avant qu’il ne déserte.”

D’une simple inflexion approbatrice, Datenshi remercia la Eisei-Nin pour sa coopération, comprenant que la naïveté de cette dernière ne pourrait lui donner plus d’information pertinente. Il comprenait suffisamment le contexte.

La perte de ses proches devait avoir brisé Renji et l’avoir amené à se retrancher dans les plus sombres pensées. Yamato Shin devait être apparu à ce moment précis comme un sauveur. Le vil serpent avait sûrement gangrénée l’esprit défait du jeune shinobi après l’événement traumatisant. Il devait lui avoir promis quelque chose pour oublier cette peine. Et Datenshi avait ses suspicions sur ce dont il s’agissait. Le pouvoir.

Cible:

Il n’y avait évidemment d’autre entrée pour le héros de guerre que la Porte de l’Est. Devant lui, la Porte de fer forgée se dressait désormais accompagnée de statues représentant les différents héros de la Guerre de Baransu. L’entrée de la cité était un lieu symbolique où le destin de Baransu avait été scellée. La dernière porte qui avait tenue sous l’assaut de Tetsu, du fruit de ses propres efforts et de ceux ses défunts coéquipiers. Le coût avait été immense, mais il aimait croire qu’il avait au moins vallu la peine.

Plus prédominante que d’autre, la statue du Gardien d’Inari trônait aux abords de la Porte. Un héros et coéquipier dont le shinobi ne pouvait que saluer la force et pour lequel il s’arrêta un instant pour lui rendre hommage. Le membre de l’Anbu s’était permis de retirer son masque pour reprendre les traits de sa propre personne. Un hommage à un épisode marquant du Sekai et de sa propre histoire.

Les hommages à ses pairs payés, le shinobi pu reprendre sa progression dans le cité dont l’histoire était passée dans la légende, en direction cependant vers un nouveau chapitre de son histoire. Le quartier populaire de Yukaku.

Le retour à Baransu était une expérience étrangement réconfortante. Le jeune shinobi de l’époque avait été atterré par les affres de la guerre. Nikkou se rappelait encore de la cité réduite en cendre et des morts éparpillés sur les places publiques. La voie ninja était certes sombre, mais elle n’était pas aussi déshumanisante que celle de la guerre.

Le jeune Uchiha pouvait certainement imaginer la terrible déchirure qu’avait vécu sa cible à l’époque. En un instant, son monde entier s’était écroulé. Renji avait dû être dévasté. Non seulement avait-il perdu sa famille, mais c’était son chez lui entier qui avait été emporté. Les bons souvenirs disparus dans les torrents de la guerre pour ne lui laisser que quelques ruines en fumée.

Le shinobi ne pouvait que compatir à cette situation lui rappelant ses propres traumatismes. Au moins avait-il pu au contraire trouver le réconfort nécessaire auprès de son Clan inamovible et épargné par cette terrible noirceur qui avait ternie sa personne. Un nouveau pillier pour soutenir sa personnalité désoeuvrée. Malheureusement, Renji n’avait pas eu cette chance.

Il était curieux pour le Maître des Vents d’être confronté à cette ville en plein renouveau. La cité féodale connue alors sous l’apparence de ruines fumantes était en pleine reconstruction, les échafauds de bambou décorant la ville qui reprenait forme sous le travail hardi des villageois. L’humanité était donc capable d’émerger de ses cendres.

Le cœur réjouit, Nikkou se laissa guider dans les dédales de route en construction en direction d’une auberge à la manufacture nouvelle dans le quartier de Yukaku, aux abords du marché où les atrocités avaient été commises. Assis au bar, le shinobi se commanda une bière pour sonder un peu l’opinion locale et espérer glaner quelques informations.

“La cité a bonne mine…je n’y avais pas mis les pieds depuis longtemps. La reconstruction va de bon train.”
“Ouais…si on veut.”

Le premier client interrogé était un viel homme morose, visiblement à sa première consommation de la journée, mais pas à la dernière. Il ne semblait pas enclin à discuter, aussi Nikkou se tourna donc vers le prochain.

“Les Baransu-jin sont motivés. Les progrès de la cité sont phénoménales.”
“On peut dire ça…”

Le shinobi au sourire pourtant étincelant fait encore face à la même nonchalance. Pourtant, tout shinobi qui se respectait savait que les auberges étaient une source sans fin d’informations en mission. Nikkou se serait attendu à ce que les villageois soient enclins à discuter de la situation en amélioration, voire même de s’en vanter et de féliciter l’effort collectif. Mais le cœur ne semblait pas à la fête pour les deux derniers clients.

La prochaine tentative lui prouva que quelque chose clochait. La même réponse sans enthousiasme ni même intérêt. Quelque chose clochait visiblement. L’approche positive n’était visiblement pas ce que les habitants du coin privilégiait. Alors, le shinobi laissa l’heure passée et le bar de l’auberge se remplir, observant la clientèle roulée pour qu’on oublie ses précédents essais jusqu’à trouver le prochain témoin potentiel.

Le candidat parfait se présenta alors. Un homme bourru, maugréant déjà de manière très volubile dès son entrée dans le bar et maudissant ce qu’était devenu sa cité tant aimée.

“Hey…mais c’est quoi cette merde?”
“Hein? Mais qui es-tu…”
“Je suis souvent venu à Baransu et ce n’est plus ce que c’était…et on s’entend, je ne parle pas de l’après-guerre.”
“Ahhhh…pour ça tu as bien raison l’ami. Tout est différent. Tout est de la merde. Ils sont partout…”
“Vraiment. On voit que Baransu est à leurs pieds! Même plus possible de prendre un verre tranquille…”
“Ne m’en dis pas plus! On les sent partout ces gaillards. Ils rodent. Ils sont partout. Je te le dis, personne n’est en sécurité ou hors de leur portée. À ce rythme-là, Tetsu aurait pu bien conquérir la cité.”
“Donc c’est vrai?”
“Pour sûr! Ce quartier leur appartient. Les Keshi ont profité de la guerre pour s’installer ici…”

Les dernières paroles avaient été murmurées. Même bourru, l’homme demeurait un brin sensé. Et Nikkou pouvait comprendre pourquoi il prenait des précautions. Il n’était jamais avisé de prononcer à voix haut le nom de l’organisation criminelle. Après tout, qui savait qui pouvait bien en faire partie…

“Je me demande bien quand même bien ce qu’ils ont à faire ici ces sales vermines…”
“Ohhh, c’est comme un cancer tu sais. Quand ça va mal, ils sont là. Avec toute cette guerre, ils en ont profité. Comment tu penses qu’ils ont tous ces fonds pour reconstruire han? Ils ferment les yeux nos politiciens quand ça les arrange…”
“Tous des rats!”
“Tu as bien raison! Et je vais te dire quelque chose l’ami…il parait que ça continue. Tu sais ces ragots sur les égouts explosés qui servaient pour le trafique humain? Ça continue han…ils utilisent les mêmes passages. Bien sûr notre gouvernement le sait, mais ils veulent rien y faire.”

Le shinobi continua à écouter les milles et une remontrance du civil contre sa ville natale. Il avait visiblement besoin de ventiler et Nikkou pouvait bien le remercier en l’écoutant.

Keshi. Les égoûts. Les rumeurs d’un passage pour des esclaves ou autre personne en fuite. Tadake Himko lui avait également parlé des aqueducs et Hyuga Kyogo lui avait parlé de shinobi dangereux dans l'entourage de sa cible…la piste devenait intéressante.

Cible:

Dès le lendemain, le shinobi avait été capable de se procurer une carte des égouts de la cité auprès des services publics. Le tout était d’autant plus facile avec les nombreux chantiers de construction en cours et l’intérêt des autorités pour faire avancer la reconstruction de la ville. Un simple henge lui avait permis de se faire passer pour un entrepreneur en charge des égouts et autres canalisations et il avait pu obtenir les plans d’avant-guerre et des travaux à effectuer.

Le shinobi avait rapidement pu constater qu’une partie des anciens égouts avaient été délaissés par les constructions aux fruits de la construction de nouvelles canalisations plus modernes. L’histoire officielle était que cette partie des égouts avaient été détruites dans une explosion et qu’il était plus rentable de simplement créer un nouvel embranchement. La parfaite excuse pour éviter de toucher à un point d’accès contrôlé par une organisation criminelle…

La seconde nuit après son arrivée, Nikkou avait donc infiltré les égouts de Baransu en remerciant les cieux de porter en tout temps des vêtements noirs. L’exploration des couloirs humides lui avaient révélées que des personnes étaient bien passées par ces chemins, mais cela remontait déjà à quelques temps. En suivant les traces, il avait pu remonter jusqu’à la bouche de sortie dont la grille de fer forgée avait été détruite visiblement par une explosion, soit lors de la guerre ou par quelques shinobi cherchant à s’enfuir de la cité…

La seule solution était donc d’attendre qu’une autre cargaison de personnes ne se pointe dans les prochains jours. Le Chunin n’eut donc d’autres choix que de s’installer dans une alcôve des égouts à moitié effondré. Le défi était cependant de savoir combien de temps passerait avant la prochaine expédition du fameux groupe criminel.

La vie de shinobi n’était certainement pas la plus glamour, mais même un soldat aguerri tel que Nikkou pouvait maudire une telle mission. Plus de deux jours d’attente dans ces couloirs putrides aux odeurs nauséabondes, à manger avec peu d’appétit. Au moins pouvait-il remercier les kamis que les déchets organiques aient déjà été redirigés vers les nouvelles canalisations…sinon la mission aurait pu être compromise.

Un instant, le Uchiha crut même qu’il s’était trompé et commença à maudire le viel homme visiblement alcoolique qu’il avait rencontré dans la taverne. Il ne supporterait pas d’avoir subit cet enfer sans raison…mais heureusement, il put entendre le bruit de pas d’autres personnes dans les tunnels où il avait élu domicile.

Armé de patience, le détenteur du sharingan avait attendu jusqu’à la dernière seconde pour bondir. Les pas de son ennemi lui indiquant qu’il était à quelques mètres de lui. Dans la noirceur des égouts, le combat fut bref…presque pathétique. L’échange de coups suffit au shinobi pour maîtriser son ennemi effrayer par les deux lueurs rouges brillant dans l’obscurité. Il ne s’agissait visiblement pas d’un shinobi expérimenté.

Une fois maîtrisé, l’interrogatoire pu commencer. Les trois virgules dansant dans les globes oculaires de l’envoyé de Konoha pour s’assurer que le captif dirait la vérité, seulement la vérité.

“Du calme, du calme…je ne veux rien de toi. Je te laisserai même filé, mais j’ai besoin de réponses.”
“Va te faire foutre…ahhh!”

Le Uchiha avait été poli et il s’attendait à la même chose de son interlocuteur. Le doigt brisé dans une position incongrue suffirait certainement à le lui faire confiance.

“Pas besoin d’insultes. Tu ne pourras rien me cacher de toute façon. Alors, que sais-tu d’un dénommé Renji?”
“Renji était un shinobi d’ici. Je le connaissais bien. Un shinobi vaillant et performant, mais avec un problème avec l’autorité. Il est entré dans les forces armées pour défier son père qui voulait qu’il reprenne la boutique d’arme. Quand il est mort dans sa boutique, avec sa femme et la sœur de Renji, il n’a pas pu se le pardonner. Il n’a pas cessé de dire qu’il aurait dû être là.”

La réponse arrachée par les pouvoirs du sharingan était bien plus que n’aurait espéré donné le shinobi pris dans la prise de l’éphèbe. Incapable de comprendre pourquoi il avait capitulé aussi tôt, le déserteur ferma prestament sa bouche en retenant l’air dans ses poumons pour s’empêcher d’en dire davantage.

“Et après? Comment s’est déroulé sa désertion?”
“Il s’était allié avec un Eisei-Nin des Forces shinobi alliées. Un  vrai sadique de ce que j’ai entendu. Il l’aurait convaincu d’attaquer un Konoha-jin en poste et après l’échec de l’attaque, ils se sont enfuis par ce passage...”

Le pauvre victime des tentacules psychiques du sharingan ferma sa bouche plus fortement, mordant sa lèvre inférieure pour l’interdire de s’ouvrir contre son grée. Il ne pouvait rien dire de plus. Il attirait trop d’attention sur les Keshi…ce n’était pas bon, plus particulièrement pour lui. Malheureusement, le Uchiha n’en avait pas fini avec lui…

“Et vers où sont-ils allés d’après toi?”
“Le prochain lieu de rencontre est l’Enclave. Il y a une auberge près du territoire du clan Kisho qui ne pose aucune question. Un repère pour les mercenaires. Le Havre. C’est là que les Keshi…”

L’interrogatoire forcé pris subitement fin par quelques gargouillis de salives écumant au bord des lèvres du principal intéressé. Le shinobi relâcha aussitôt sa prise et observa le pauvre bougre succomber à des soubresauts lui rappelant vaguement l’effet d’un poison. Comme si la divulgation d’informations concernant les Keshi lui avait coûté la vie…un mécanisme efficace pour s’assurer que les secrets de l’organisation soient protégés, et ce, même face au terrible pouvoir du sharingan.

Les hommages payés et les souvenirs réprimés, le shinobi remis son masque d’assassin pour oublier son nom et retrouver son rôle. Datenshi. Une arme assassine. Ombre de l’ombre, sans identité si ce n’était celle d’un Ninja d’élite de Konoha. Il n’avait d’autre choix que de se diriger vers la seule piste qu’il lui restait. L’Enclave.

Technique utilisée:

Cible:

Le shinobi masqué fut accueilli par des regards suspicieux, si ce n’était hostiles, sur les terres du Clan Kisho. Le masque aux peintures de guerre était un symbole de son appartenance à l’escouade tactique de Konoha. Une tenue déjà connue des clans majeurs et des villages du Sekai. Le statut reconnu lui donnait certains passe-droits auprès des principales entitées shinobi désirant éviter de s’aliéner le Village de la Feuille, pour autant que les affaires de l’Anbu de les concernaient pas.

Pour éviter tout malentendu, le Konoha-Jin s’était présenté à la porte de l’Enclave, préférant utiliser l’entrée principales plutôt que de s’infiltrer dans les ombres comme tant de ses coéquipiers. Les mains levées et bien en vue, il avait tonné haut et fort que sa visite n’avait rien à voir avec le Clan Kisho, mais simplement avec le chemin pris par des réfugiés de Baransu.

Le garde somma alors la venue d’une escorte officielle sous prétexte de vouloir accompagner leur invité, tous sachant pourtant qu’il s’agissait plutôt d’une surveillance éhontée.

“Je préfère vous prévenir, trouver un réfugié de Baransu sera difficile…il y en a eu tellement après la guerre.”
“Tant que ça?”
“Comme après toutes les guerres...beaucoup ne veulent pas reconstruire et préfèrent recommencer ailleurs.”
“Ceux que je recherchent ont un profil particulier…”

La conversation entre l’Anbu et l’escorte pris fin rapidement, le deuxième ayant clairement comme instruction de décourager le premier dans sa quête d’information. Aucun clan shinobi n’aimait tolérer la présence d’une enquête d’un autre clan sur ses terres. Aussi Datenshi décida simplement d’ignorer la présence du dénommé Kisho Toshiro pour mener son enquête.

L’Anbu se fit donc discret pour quelques jours, flânant dans les alentours à la recherche d’informations en évitant simplement les questions dérangeantes. Les Kisho étaient cependant avares de détails, préférant se murer dans leur discrétion habituelle plutôt que que de risquer de dévoiler quelques informations compromettantes. Le shinobi devait se résoudre à l’évidence, la subtilité ne l’amènerait à rien dans ce clan.

L’Ange déchu se résigna donc à questionner la seule personne daignant lui répondre.

“Toshiro…combien de temps ce manège durera-t-il? Je ne suis pas dupe, en ta présence personne ne parlera.”
“Personne ne te parlerait sans ma présence non plus. Ce masque t’a peut-être donner un droit de passage, mais sans plus.”
“Plus vite j’obtiendrai des réponses, plus vite je serai sorti d’ici.”
“Commence donc alors à poser des questions…”
“Commençons alors par la première question…que fait l’Intendant du Clan à surveiller un simple visiteur?”

Pour la première fois, les deux hommes se faisaient face d’égal à égal, l’un et l’autre jaugeant finalement un adversaire digne de ce nom. Il avait fallu un certain temps pour que l’Ange déchu réalise que sone escorte était plus qu’un simple garde assigné à un visiteur. Il avait été trompé dès son arrivée par le Clan Kisho…ou peut-être ce dernier attendait-il de déterminer si le membre de l’Anbu était digne d’un minimum de confiance.

“Très bien...que veux-tu vraiment savoir. Et épargnes moi les histoires larmoyantes de réfugiés de Baransu…un membre de l’Anbu ne serait pas dépêché pour une telle mission.”
“Je n’ai jamais menti...mais disons qu’il s’agit plutôt de déserteurs que de réfugiés. L’un d’eux s’est attaqué à un Hyuga en quittant Baransu, visiblement en quête de son Kekkei Genkai. Et les clans majeurs de Konoha ne pardonnent pas aussi facilement.”
“Le Clan Kisho ne pardonnent pas plus facilement…nous avons également eu quelques incidents peu appréciables, mais ils ont cessé depuis longtemps.”

Les deux hommes se jaugeaient du regard, sceptiques face à l’autre, mais embarqués dans une danse dans laquelle ils ne pouvaient plus se retirer. Les règles étaient simples. Il fallait en dire assez, mais pas trop. Le strict nécessaire pour satisfaire l’autre et mettre un terme à cette mascarade.

“Et qu’est-ce que le Clan Kisho ne peut pardonner?”
“Il y a eu deux immolations par nos membres du clan trois semaines après l’arrivée d’une première vague de réfugiés.”
“Peu discret pour des Kisho…”
“Effectivement...il s’agit d’un signal. Aucun Kisho ne se ferait exploser si ce n’était pour laisser un message. Pour avertir ses compères…”

L’Intendant se tue immédiatement, scellant ses lèvres sur ces dernières paroles. Il en avait dit suffisamment. Si le Konoha-Jin ne pouvait en comprendre les sous-entendus, il ne méritait pas plus d’information. Ce dernier savait également pertinemment que son escorte avait tendu une branche d’olivier en lui fournissant une telle information. Il n’irait pas plus loin. Les clans ninja n’aimaient pas avouer leur faiblesse, surtout à un étranger, et il en avait suffisamment dit.

“J’imagine que vous n’avez pas toléré longtemps ces agissements?”
“Évidemment…mais les malfrats ont pris leur temps de leur côté, question d’endormir nos soupçons. Les attaques sont survenues à deux semaines d’intervalle, le temps de croire à un événement isolé.”

Le membre de l’Anbu hocha de la tête en notant le comportement de sa cible. Il n’était visiblement pas pressé, préférant œuvrer de patience et de prudence avant de passer à l’acte. Il avait après tout attendu le moment idéal pour s’en prendre à un membre du clan Hyuga et déserter Baransu: le chaos de l’après-guerre. De même, il avait su jouer ses cartes au sein du clan Kisho pour endormir leurs doutes et éviter de sonner l’alarme d’un danger trop tôt.

“Avez-vous réussi à mettre la fin sur le fautif?”
“Non, il a œuvré de prudence et il n’a fait aucun témoin. Nous avons exilés tous les nouveaux venus immédiatement. Nous leur avons laissé savoir qu’il y avait des terres inoccupées dans l’est, mais ceux qui cherchaient la protection d’autres clans sont allés vers le sud.”

L’Intendant était allé au-delà de son mandat, D’un hochement de la tête entendu, Dantenshi s’éloigna tranquillement en direction de la sortie du village. Il n’avait pas eu l’information désirée et il était encore loin de savoir où était sa cible, mais il savait qu’il n’en obtiendrait pas plus auprès des Kisho. Il pouvait cependant commencer à déceler un modus operandi chez sa cible.

Le kamikaze d’un membre d’un clan d’assassin était un avertissement non seulement d’un ennemi, mais d’un danger plus grand pour leurs lignées. Les secrets de leur clan avaient été menacés et en tant que shinobi, les victimes avaient dû le signaler en grand à leurs compères. Renji était à la recherche de puissance. Il avait tenté d’obtenir le Dojutsu d’un Hyûga. Et maintenant les Kisho…il n’était visiblement pas prêt d’arrêter. Le déserteur était à la recherche de secrets claniques et comme l’avait laissé supposer l’Intendant du Clan Kisho, le plus proche clan des environs était au sud.

Cible:

Le soldat du corps tactiques de Konoha avait été arrêté dès son arrivée à frontière de la Vallée d’Enokizu. L’élan du shinobi avait été coupé brusquement sur une branche en hauteur où trois guerriers aux tenus sauvages accompagnés de cabots aux dents acérés l’attendaient d’une position hostile. Aussitôt, Datenshi leva les mains en signe de non-agression et s’agenouilla sur la branche mince qui supportait son corps élancé. Il n’était pas surpris d’être ainsi intercepté.

Les Inuzuka étaient des traqueurs sans pareille dans le Sekai, tenant plus de la bête que de l’homme dans de telles situations. Ils étaient d’autant plus dangereux dans leur Vallée chérie compte tenu de leur nature territoriale. L’assassin aux pas de vent ne s’était donc pas attendu à pouvoir pénétrer ces terres sans faire les frais de l’accueil peu bienveillant du clan canin.

“Je suis présentement sur la piste d’un Nuke-nin et mes dernières informations m’ont guidées sur vos terres…il s’en prendrait à des clans réputés du Sekai.”

Pour les fins de cette visite, l’Anbu avait fait preuve d’une honnêteté directe, répudiant les voies habituellement plus subtiles de la diplomatie shinobi. Il savait de réputation que les Inuzuka étaient des shinobi loyaux et aux bonnes mœurs, préférant une franchise. Il ne servait à rien avec eux de tenter de s’infiltrer par la voie des ombres alors autant tenter d’obtenir leur collaboration…

“Penses-tu qu’un vulgaire Nuke-nin pourrait échapper aux Traqueurs Inuzuka, Konoha-jin?”
“Je sollicite seulement votre aide à savoir si ce Nuke-nin a été suffisamment stupide pour essayer de vous surprendre. Il s’est attaqué à un membre du clan Hyuga et à des membres du clan Kisho après sa désertion à Baransu.”

L’Anbu savait pertinemment qu’il opérait sur des terrains glissants. Il devait faire preuve d’honnêteté, mais pas au moins de se dénigrer ou pire de donner l’idée au clan Inuzuka d’intervenir eux-même. Il n’avait que de savoir si ce fameux Renji était passé dans les parages.

“Nous n’avons pas à t’aider avec tes affaires…”
“Très bien...je solliciterai donc un droit de passage auprès du Damyio et ferai mon enquête…il est difficile de refuser une telle demande d’un Konoha-Jin portant ce masque.”

Les chiens grondèrent face aux prétentions du jeune homme, ils n’aimaient pas ainsi se faire menacer et n’avaient aucune intention de le laisser entrer sur leurs terres, mais même eux savaient que ces décisions étaient prises par des maîtres bien plus haut placés. Les traqueurs fixèrent un moment le shinobi pour jauger la situation, évaluant bien entendu s’il y avait une possibilité pour se débarasser définitivement de ce dernier…mais d’un regard entendu, ils s’entendirent pour déterminer que le poids politique du membre de l’Anbu l’emportait en les circonstances.

“Il y a eu un Ninja qui a contourné la vallée récemment. Il évitait visiblement de rentrer sur nos terres, sûrement avait-il peur qu’on le poursuive…le lâche. Il a poursuivi sa route vers le sud. Il avait une drôle d’odeur…complexe…mélangée…”
“Merci, je...”
“Ne nous remercie pas et n’oses même pas suggérer de passer par nos terres. Nous t’accompagnerons là où nous avons trouvé sa trace pour que tu puisses la suivre…en dehors de notre territoire.”

En réponse, Datenshi hocha de la tête sans commenter. Le message des Inuzuka était clair. Il s’agissait de toute l’aide qu’il pourrait obtenir du clan Inuzuka et celle-ci était plus généreuse qu’il ne l’aurait cru. Heureusement, il avait pu compter sur le côté territorial de ce clan aux attributs de meute.

Avec la grâce et la vitesse d’un félin, le shinobi masqué suivi ses accompagnateurs en dehors de la Vallée d’Enozoki pour rejoindre les frontières des Forêts d’Inari au sud du territoire des Inuzuka. Il avait donc bien eu raison. Les traces de l’ennemi l’amenaient en peu à peu en direction du village d’un autre clan réputé du Sekai, les Nara.

Cible:

Le membre de l’Anbu avait été laissé à lui-même dans une clairière où les Inuzuka avaient cesser de suivre quelques jours auparavant les traces du déserteur. Visiblement, ce dernier ne désirait pas se risquer à pénétrer sur leurs terres et donc ils n’avaient pas assises juridictionnelles sur lui. À leur plus grande déception de chasseurs.

La clairière éparse ne se distinguait en rien des alentours. Le petit oasis de verdure était entouré d’arbres centenaires aux troncs imposant. Leurs ombres sinueuses se jetaient sur l’herbe fraiche, ne laissant paraître aucune moindre trace de présence humaine. La noble forêt, domaine des chevreuils sacrés d’Inari, semblait absoute complètement du règne des hommes.

Malheureusement, l’assassin ne possédait pas le flair des Inuzuka et il ne pouvait suivre sa proie à sa simple odeur. Il avait cependant d’autres moyens pour assurer le succès de sa mission. La forme démoniaque invoqua le chakra familier de son clan pour laisser transparaître dans les deux trous effilés du masque blanc deux rubis certis de trois tâches d’un noir d’encre.

La vue magnifiée du ninja analysait dans les moindres détails la clairière où ses alliés de fortune l’avaient mené. Les brins d’herbe pliés devenaient chacun un indice. Les branches cassés au sol devenaient des éléments incriminants. Il put même remarquer quelques cendres d’un feu enterré depuis quelques jours. Les éléments analysant convergeant vers une piste claire discernable seulement grâce aux facultés d’analyse du sharingan.

“Tu es à moi.”

Le shinobi commença donc à avancer tranquillement en suivant la piste de son ennemi pour n’en manquer aucun détail. Il connaissait déjà l’objectif de son ennemi et pouvait donc en anticiper les prochains coups. Le dénommé Renji était attiré par la puissance et semblait l’assimiler aux Kekkei Genkai et Hiden des clans Ninja. De cette information, il pouvait deviner que sa prochaine destination était le Clan des Nara et orienter ses recherches sur le terrain dans cette direction globale.

Ce qu’il restait à déterminer était de savoir où le déserteur en était dans cette quête de pouvoir. L’assassin n’avait pas les talents de traqueurs des Inuzuka, mais ces derniers lui avaient laissé savoir que les traces de sa venue étaient fraiches. Quelques jours tout au plus. Le timing était donc idéal, car selon son pattern pour l’instant, il semblait analyser ses proies pour attaquer seulement au moment opportun.

À Baransu, Renji avait attendu jusqu’à la dernière minute pour déserter, profitant de la commotion d’après-guerre et de l’infultration Keshi pour disparaître. Par la suite, il avait suivi une vague de réfugiés chez le clan Kisho et il avait pris son temps, s’infiltrant quelques temps, avant d’attaquer pour limiter son exposition. À ne pas en douter, Renji avait également évalué la possibilité d’attaquer le clan Inuzuka…mais il avait dû remarquer que leurs traqueurs ne lui laisseraient aucune marge de manœuvre.

Le déserteur était discret et patient, s’assurant de trouver le bon moment pour mettre à l’œuvre ses plans. Datenshi avait su comprendre son style au cours de sa traque. Un ninja sans honneur, préférant œuvrer de surprise et de pièges pour attirer ses ennemis dans sa toile. Il doutait donc qu’il serait déjà infiltré dans les quartiers Nara…d’autant plus que duper un Nara était probablement la plus difficile chose possible.

L’Ange déchu remontait donc peu à peu la piste de son ennemi, notant peu à peu que celle-ci se faisait plus discernable, le temps n’ayant pas eu la chance de faire son œuvre et d’effacer les traces de son passage. Ils étaient toujours en direction du domaine du Clan Nara, mais le membre de l’Anbu pouvait remarquer que la piste déviait tranquillement vers la route…visiblement Renji comptait adapter son style après les différents échecs vécus à Baransu et au Domaine Kisho.

L’infiltration était plus dangereuse que l’attaque en grand chemin pour un shinobi espérant dérober les secrets d’un clan ninja. Pourquoi risquer d’être enfermé dans le domaine d’un clan alors qu’aux alentours, il y avait toujours quelques jeunes shinobi inexpérimentés qui traînaient autour du village…

Les traces étaient de plus en plus fraiches. Il était proche…trop proche pour qu’il continue à opérer dans la subtilité sans les prérequis nécessaire. Datenshi se stoppa net, une nouvelle idée en tête. La traque n’était pas son fort, il était temps de faire preuve d’un peu plus de manigance.

L’Anbu se métamorphosa alors dans un nuage de fumée pour arborer l’apparence d’un jeune shinobi aux cheveux noir, un enfant d’une quinzaine d’année au regard d’ébène et à la tenue d’un gris sans distinction, si ce n’était l’insigne du Clan Nara. Pour confirmer qu’il était bel et bien un shinobi, le jeune ninja arborait une veste verte souvent attribué aux shinobi de mi-niveau et un tanto sur le côté.

Un jeune shinobi visiblement depuis peu promu et membre du clan Nara. Le parfait appât.

Technique utilisée:

Cible: