Le mystérieux 25 décembre de Tadake [mission de rang C spécial Noël]

Quelle heure était-il lorsqu'elle rentra au domaine ? Difficile de savoir tant la jeune femme passait de nombreuses heures dans ses bureaux. Le soleil avait déjà disparu et devait briller sur d'autres contrées pour une nouvelle aube à l'autre bout du monde. Mais pour elle, ce n'était que le commencement d'une nouvelle nuit, seule dans une grande maison, où les rires et les pleurs de son cher neveu venaient souvent à lui manquer, et peut-être... plus. Une simple lanterne guidait ses pas sur les chemins pavés, tenue à bout de bras. De sa démarche tranquille, elle rentrait simplement chez elle, sans croiser une seule âme qui vive. Visiblement, ces camarades avaient tous rejoints les bras de Morphée et seul le vent soufflant dans les cimes environnantes berçaient ses oreilles. Lorsqu'elle atteignit les premières marches de sa maison, elle ne put retenir un long soupir de lassitude. Non pas qu'elle ne fut pas heureuse de retrouver la chaleur de son foyer, mais un sentiment d'inachevé la saisissait parfois, comme si elle était incomplète.

" Kyo.... si seulement tu étais là... tu saurais me guider et voir ce que je ne vois pas. "

Le simple souvenir de son frère la rendait morose, la douleur n'était toujours pas guérie. Le serait-elle seulement un jour ? Tandis qu'elle s'apprêta à rentrer avec son vague à l'âme, la faible lumière de sa lanterne mit en évidence une lettre, déposée à même le sol. Si elle n'y avait pas prêté attention, sans nul doute qu'elle aurait marché dessus. Se penchant pour la ramasser, elle nota qu'il n'y avait strictement rien de noter sur l'enveloppe. Aucun expéditeur Voilà quelque chose qui l'intrigua. Pourtant, sa curiosité ne fut pas piquée aussi violemment que l'on aurait pu le croire. Ce ne fut qu'une fois qu'elle partit se coucher qu'elle se tenta enfin à ouvrir la missive.

Alors qu'elle était allongée dans son lit, elle découvrit un vieux papier, comme celui d'un parchemin. L'écriture était élégante, régulière... et totalement inconnue. Puis, ce fut à sa lecture que Yuriko se dressa d'un bond.

" Mais.... qu'est-ce que.... comment ? "

Plissant les yeux, relisant à plusieurs reprises le message comme pour s'assurer de sa réalité, elle se sentait totalement circonspecte.





Si la surprise fut le premier sentiment qui l'anima, la méfiance fut le second. De qui venait ce message ? Comment cette personne ou ces personnes pouvaient connaître les liens qui l'unissaient au Sunajin ? Y aurait-il un espion à Konoha ? Aurait-elle été suivie lorsqu'elle était allée le voir ? Aurait-on lu leurs échanges ? Par réflexe - et peut-être une angoisse soudaine - la Nidaime quitta ses draps pour aller vérifier si personne n'avait fait sauter le sceau de scellement de la boîte dans laquelle elle conservait son courrier personnel… mais rien. L'idée que cela fut une farce lui semblait être de très mauvais goût et les seules personnes qui pouvaient savoir qu'elle connaissait l'intendant - et aucunement intimement - étaient celles qui l'avaient accompagné lors de la délégation. Raion ? Yume ? Sora ? Cela ne ressemblait en rien à ces camarades. Alors qui ? Il lui fut impossible de le deviner... comme impossible de dormir cette nuit-là jusqu'à ce que le sommeil prit le dessus sur sa raison.

Cependant, le lendemain, alors qu'elle s'était interrogée toute la sainte journée sur cette affaire, regardant avec suspicion chacun de ses collaborateurs - qui le vécurent avec angoisse - une autre missive l'attendait sur sa table de chevet.

" Diantre ! Comment est-ce possible ? Est-ce que je deviendrais folle ? "

L'enveloppe était encore une fois anonyme. Pas un sigle, pas de trace de cire ou même de colle pour bien fermer le courrier. Le message était quasiment identique au premier, tout comme l'écriture, mais semblait se faire plus pressant… comme si l'expéditeur savait qu'elle n'avait pas cherché... de cadeau. Particulièrement agacée de ne pas comprendre le fin mot de l'histoire, Yuriko tenta de se réfugier derrière l'entendement. Si quelqu'un essayait de lui tendre un piège, ce dernier était particulièrement saugrenu. Mais pouvait-on réellement parler de machination ? Si l'on désirait la faire tomber, il existait des moyens tout autres que s'en prendre à ses fréquentations. Et pourquoi l'obliger à offrir un cadeau à l'homme qui habitait ses pensées ? Pourquoi aux côtes d'Omui ? Même s'il s'agissait du lieu de leur première rencontre, aucun d'eux n'avait... pêché. De multiples questions assaillirent la Tadake qui dût passer une bien pénible nuit. Encore une... jusqu'à la troisième lettre.




Cette fois-ci, le doute ne lui semblait pas permis. Cette écriture, ces courbes... c'était le tracé délicat de l'archer de Suna. Toutefois, cela rendait les choses encore plus obscures. Était-il responsable des courriers précédents ? Était-ce une précaution de sa part, ce jeu d'anonymat, pour organiser une nouvelle rencontre ? Qu'il fut étrange qu'elle réclama un présent... sous la forme d'une mission. Une mission diplomatique ? Quel mystérieux échos à la délégation. Toutefois, Yuriko se sentit un peu perdu. Devait-elle y aller ? Devait-elle prendre le risque ? Et s'il s'agissait d'un faux ? Et si tout était... vrai. Et si Hayato se rendait là-bas ? Et si Hayato l'attendait là-bas ? Comment justifierait-elle son absence auprès de lui ? Lui en tiendrait-il rigueur ? Le prendrait-il comme un rejet ? Se mettrait-il à penser qu'elle aurait pu se jouer de lui ? L'idée l'attristait terriblement et elle ne l'avait pas vu depuis si longtemps, depuis la fois dans la forêt d'Inari, depuis...

Ses joues rosirent à ces pensées et un sourire anima enfin son visage. La simple image du visage de son amant chassa ses craintes avec une désinvolture dont elle avait un peu honte. Mais il lui fallait prendre une décision à présent : partir ou rester. La réponse lui apparut évidente et elle savait pertinemment qu'elle ne pourrait trouver le repos si elle ne vérifiait pas si cette "mission" eut été réelle ou non. Et ce fut une nouvelle nuit agitée pour la belle, prisonnière de sa curiosité, de ses doutes et surtout... d'un présent fabuleux à trouver. Tout l'enjeu était sans doute là, car ce qui concernait ses obligations, elle n'aurait de scrupules à déléguer quelques devoirs et en repousser certains le temps d'un voyage pour lequel elle devait rapidement se préparer.

Des affaires, un itinéraire, un présent. Voilà tout ce dont elle avait besoin pour cette mission extraordinaire. Et une fois que tout fût prêt, elle partit en direction de là où tout avait finalement commencé...

Des souvenirs... Yuriko en avait des nombreux, des heureux comme des plus fâcheux, auxquels elle eut le loisir de penser tout au long de son voyage. Mais sur cette plage, son cœur balançait entre deux eaux. C'était ici qu'elle avait connu Hayato, ici qu'elle avait découvert l'autre visage de celui qui deviendrait l'intendant de Suna, ici qu'elle avait découvert un homme qu'elle avait trouvé infiniment intéressant. Mais à l'époque, ses sentiments appartenaient à un autre, un autre qui n'avait pu tenir la promesse de demeurer à ses côtés. Et pourtant, le destin semblait se jouer d'elle et de ses épanchements. Peut-être que les dieux, si tentaient que l'on eut possédé la foi, avaient aperçu la naissance d'un petit je-ne-sais-quoi entre ces deux âmes sincères. Une rencontre écrite et une passion inéluctable ? Allez savoir.

Mais ce lieu état aussi l'un des derniers bastions de sa mémoire en ce qui concernait les moments partagés avec son frère. Si la délégation s'était déroulée sur plusieurs jours, elle avait pu profiter des conseils de Kyoshiro, les ultimes, et de son soutien dans la tâche qui avait été la sienne lorsque le soleil brillait au plus haut. Et dès que la lune tombait, c'était auprès de Hayato. Réjouissante image que celui de leurs visages souriants. Finalement, le bon finissait toujours par l'emporter sur le mauvais.

Il ne lui fallut guère plus, avant que ses pensées se laissassent submerger par de nouvelles rêveries, plus intimes et plus personnelles. Elle songeait aux nombreuses lettres échangées avec le sunajin, elle songeait à cette journée si emplie d'émotion forte de larmes et de bonheur, elle songeait à ces sentiments qui l'avaient traversé et l'aveu aussi beau que terrible de se savoir à nouveau éprise d'un homme. Comment pourrait-elle le nier encore tant elle se sentit nerveuse, elle qui pourtant était continuellement maîtresse de ses émois.

" Peut-être que mon présent est un peu trop... osé. Il pourrait me trouver d'une vulgarité outrageante. "

Yuriko secoua vivement la tête pour chasser ses doutes.

" Non, non. Ce n'est que de l'audace. Oui, de l'audace... et peut-être un peu trop de folie de ma part. "

Ne l'avaient-ils pas déjà été tous les deux ? N'avaient-ils pas déjà accepté que la passion qui les animait les dépassait ? Il était vrai que la jeune femme aurait pu choisir quelque chose de plus symbolique, mais cela lui était paru un peu trop banal. De plus, elle avait surtout eu en tête le tiraillement de la distance qui les opposait et elle avait trouvé une manière assez insolente de rendre les choses moins difficiles. Du moins, elle le crut. Si cela ne devait lui plaire, faute d'un choix maladroit, elle trouverait bien une façon de se faire pardonner.

Yuriko fut ainsi la première à fouler le sable des plages du delta d'Ofusecho, avec un peu d'anxiété, car plus elle y pensait, plus elle avait quelques appréhensions par rapport à son présent. Ce ne fut qu'une fois sur place qu'elle se mit à penser que le message indiquait qu'Hayato, lui aussi, comptait apporter quelque chose. Et si son cadeau était infiniment plus beau que le sien ? Elle se sentirait ridicule. Finissant par se donner une petite tape sur la joue, la kunoichi chercha à se reprendre.

" Un cadeau est un cadeau. Il n'y a pas de rivalité. "

Prenant une grande inspiration, elle sentit son cœur battre de plus en plus vite que les minutes passaient. Hayato pouvait apparaître n'importe quand, pas comment le guider jusqu'à elle ? De la plus poétique des façons, et comme la première fois. Elle retira de ses affaires sa flûte, petit instrument qu'il lui était facile d'emporter partout où elle allait. Si généralement elle se plaisait d'en jouer par nostalgie ou bien pour passer agréablement le temps, cette fois-ci, sa musique tracerait la voie à suivre pour son amant. Et elle joua, elle joua et chassa sa nervosité par la même occasion, jusqu'à ce que ces yeux s'ouvrirent et aperçurent celui qu'elle attendait.

" Hayato... tu es venu. "

Un large sourire s'étira sur le visage de la belle Tadake qui rangea immédiatement sa flûte. Sans retenue et avec un naturel étonnant, la jeune femme ne plaça aucune barrière à sa spontanéité. D'un pas assuré, elle s'avança vers son amant et l'enlaça tendrement. Cela lui semblait déjà une éternité.

Il n'existait pas de petit plaisir comme l'on disait, et celui de se retrouver dans les bras de son amant était sans nul doute le plus délicieux, elle que la vie avait déjà tant éprouvé. Retrouver une part de bonheur dans cette étreinte et dans le doux baiser échangé était une chance que peu de gens pouvait prétendre posséder. Bien que parfois elle se demandait si elle était digne de pouvoir ressentir à nouveau de telles émotions, croiser le regard d'Hayato paraissait suffisant pour chasser ses doutes.

" Un homme sage m'a dit un jour, que le temps n'était pas mon ennemi et que plus il défilait et plus il unissait les cœurs. Alors qu'importe s'il s'agit de minutes ou d'heures, je t'aurais attendu. "

Si la confession était belle, elle n'en demeurait pas moins la reprise des mots que lui avaient soupirés son amant, prouvant ainsi qu'elle se souvenait d'hier comme si cela avait été aujourd'hui. Mais elle affirmait ainsi par la même occasion que ses gestes affectueux étaient à la hauteur de ses pensées. Il y avait une tendresse évidente entre eux, palpable et si naturelle que cela en était assez déconcertant, même pour Yuriko. Son caractère aurait pu la pousser à se montrer plus mesurée, plus méfiante et plus combattive à l'idée de ne pas céder à ses sentiments. Pourtant, la lutte n'avait pas eu lieu comme si elle était perdue d'avance. Le seul combat qu'elle menait à présent était contre elle-même en retenant sa passion pour l'homme du pays venteux.

Mais alors que dans un dernier échange délicat, ils se séparèrent quelques instants, l'archer posa ses affaires pour finir par lui adresser un paquet. Était-ce donc le mystérieux présent de son message ? Celui qu'il apporterait en espérant qu'elle en fit de même ? Il n'y avait aucun doute à la vue de la préciosité dont il fit preuve en lui tendant l'objet. La jeune femme se saisit du cadeau avec attention, ôtant la toile de soie noire pour découvrir ce qui se cachait dessous, non sans curiosité quand il évoqua qu'il s'agissait de quelque chose fait main.

" Il n'existe aucune raison qui ferait que je ne puisse pas aimer. "

D'une voix chaleureuse, Yuriko chercha à rassurer le sunajin tandis qu'elle découvrit une boite taillée dans le bois finement décoré. Ses yeux curieux se promenèrent sur les différents motifs, devinant ainsi la charmante attention qui rendait l'objet unique puisque les signes de son nom et de Konoha se mélangeait avec goût. Un petit sourire naquit sur ses lèvres en continuant son observation. Les motifs gravés ne manquèrent pas à ses souvenirs, évoquant leur toute première rencontre, sur cette plage qu'ils foulaient encore aujourd'hui.

" C'est vraiment splendide Hayato et elle me semble encore plus précieuse par la simple idée que tu aies pu la fabriquer toi-même. Tu es encore plus habile de tes mains que ce que je pouvais imaginer. "

Levant les yeux vers lui avec un sourire amusé, elle ne put s'empêcher toute fois de retourner la fameuse boîte pour tenter de comprendre comment elle s'ouvrait.

" Une boîte à secret ? "

Le sourire de la konohajin s'étira un peu plus, piqué au vif par sa curiosité. Voilà un défi auquel elle ne s'attendait pas et elle se mit rapidement à essayer de comprendre comment ouvrir l'objet. Elle passa ses doigts sur chacune des aspérités comme à la recherche d'un bouton, elle étudia les rainures, les contours.

" Hoho, voilà un défi que je suis prête à essayer de relever. "

La jeune femme tâtonna, encore et encore, quand Hayato attisa encore plus son intérêt en dévoilant qu'il y avait déjà quelque chose à l'intérieur.

" Il y a un autre cadeau à l'intérieur ? Tu ne cesses de m'étonner. "

Cela lui donna en tout cas plus de raison de parvenir à ses fins... mais c'était plus aisé à dire qu'à faire. Ce fut à ce moment-là qu'elle se rendit compte qu'elle avait aussi la possibilité de faire chercher un peu son camarade.

" Mais j'y pense... Moi aussi, j'ai quelque chose pour toi. Par contre, il est d'une... toute autre nature. "

Gardant sa boîte à secret dans une main, elle chercha dans ses propres affaires... un autre coffret. Un peu plus long, un peu plus fin.

" J'espère que cela te plaira aussi, bien que malheureusement, je n'ai pas participé totalement à sa fabrication. "

Yuriko lui tendit alors un étui de bois, qui, lorsque le couvercle glisserait, laissera apparaître un très élégant éventail. Les baguettes étaient taillées dans une ébène aux rainures un peu claires, offrant ainsi une allure un peu plus claire qu'un noir profond. La toile était en soie, aux couleurs du désert, un ocre doré qui n'était pas sans rappeler les dunes. Quant aux motifs, ils étaient dignes des plus belles estampes, mais le choix n'était pas anodin, subtilement dissimulé derrière la métaphore de personnages mystiques : la déesse Amaterasu et le dieu Fujin, le soleil et le vent.

" Tu es libre de choisir s'il te sera utile pour t'éventer lors de journée bien trop chaude de ton pays, ou bien parer la pièce de ton choix pour une touche d'élégance. Mais, lui aussi, possède un petit secret, qui, je pense te poussera à ne pas l'exposer à tous les regards. "

Un sourire amusé se dessina sur le visage de la jeune femme, qui, toujours décidé à tenter de percer le mystère de sa boîte à secret, renouvela ses tentatives pour parvenir à trouver le mécanisme d'ouverture.

" Qui ne nous deux sera le plus rapide à trouver ? "

À peine Yuriko eut-elle le temps de dire ses mots, qu'une petite lamelle de bois sembla avoir bougée. L'esquisse de la belle se fit plus grand et légèrement triomphant, bien qu'il lui était impossible encore de savoir pour combien de mouvement avait été réalisé la boîte.

Bien que la réputation de Yuriko ne faisait pas d'elle une jeune femme portée sur le jeu, elle n'en était pas moins séduite par l'idée d'un petit challenge intellectuel. L'idée que la boîte à secret était un casse-tête d'ingéniosité lui plaisait beaucoup, ragaillardie par la curiosité de savoir qu'un autre objet se cachait à l'intérieur. Mais pour l'heure, elle fut assez heureuse de constater que son propre présent faisait plaisir à son amant, bien que son hilarité lui mit un peu le doute. S'était-elle trompée ? Était-ce une si mauvaise idée ? Il ne manqua pas à la rassurer par un précieux baiser.

" Me voilà rassurer. Je dois t'avouer que j'ai eu beaucoup de mal à choisir vers quoi me tourner, mais j'ai finalement pensé qu'un peu d'audace... "

Elle faisait bien entendu référence à ce qui se cachait au sein même de l'éventail élégant. Alors qu'un petit sourire amusé se profila sur sa belle figure, Hayato rebondit sur le défi proposé en pimentant le jeu avec une récompense à la clef.  

" Mmmm... d'accord. Le plus rapide aura droit à un massage. "

Bien décidée à ne pas perdre, la konohajin redoubla d'effort pour parvenir à ses fins. Les yeux de Yuriko n'étaient jamais parus aussi sérieux que sur l'instant, fronçant des sourcils alors que ses doigts passaient sur chaque rainure du bois de la boîte. Si elle avait réussi à déjà faire pivoter l'un des mécanismes, la suite semblait se complexifier au point de la troubler un peu. Persuadée d'avoir compris, elle se heurta à ce que ce qu'elle toucha... ne bougea pas d'un poil.

" Quelle diablerie ! "

Bien loin d'abandonner, elle continua jusqu'au second clic. Ce fut à cet instant que le sunajin lui révéla qu'il ne manquait plus qu'une pièce avait que la boîte ne délivra ses secrets, et un grand sourire s'étira sur le visage de la Tadake.

" À moi la récompense ? "

Petite boutade qui n'avait pour but que de les presser un peu tous les deux, pressions inutiles, mais O combien stimulantes sur le moment. Seulement, cela paraissait bien plus encourager l'archer que la Nidaime, qui, malgré tous ses efforts, ne parvint pas à trouver le dernier petit rouage dans les temps. Elle ne put d'ailleurs retenir une petite pointe d'irritation. Personne n'aimait perdre après tout. Même une Hokage.

" Zut. J'espérais vraiment pouvoir profiter de tes mains. La chance semble avoir choisi le pays du vent aujourd'hui. "

Toutefois, bien loin de se montrer mauvaise perdante, elle conserva son sourire et espérait que son effronterie ne soit pas trop mal jugée. Fort heureusement pour elle, ce ne fut pas le cas. Hayato ne vit aucune vulgarité et une mesquine provocation de sa part face à tout ce que l'image sensuelle pouvait librement évoquer. D'ailleurs, il ne manqua pas à l'embrasser avec une passion sans équivoque alors que dans un geste maladroit, la boîte échappa des mains de Yuriko. À croire que le sunajin avait l'art de lui faire perdre ses moyens. Ses mains si sûres d'ordre général semblaient vouloir s'éveiller à découvrir plus que les mécanismes d'une belle boîte.

" Je m'avoue définitivement vaincue, mais finalement satisfaite. "

Alors que les bras de la jeune femme s'enroulèrent autour d'Hayato, elle continua à sourire tandis qu'elle planta ses petits yeux noirs dans les siens.

" Ainsi, dans les moments qui te sembleront difficiles ou bien quand tu te sentiras un peu trop seul, tu m'aurais toujours un peu auprès de toi pour te réconforter. "

Lorsqu'elle finit sa phrase, la jeune femme recula un peu, se séparant à regret d'Hayato pour ramasser son cadeau, qui, par chance, n'avait rien grâce aux sables de la plage. Elle épousseta les grains qui avaient pu se coller avant de délicatement le ranger dans son étole de soie. Là, elle rassembla ses affaires comme si elle était prête à partir maintenant que la mission était menée, mais...

" À présent que ma mission est accomplie, je ne peux me soustraire à la loi du gagnant. Il semblerait que je te dois un massage, n'est-ce pas ? "

Reculant avec un peu de mesquinerie, elle fit un signe de tête pour désigner la grande maison qui se trouvait derrière eux, ce même lieu qui avait accueilli la toute première délégation, l'endroit même où ils s'étaient rencontré pour la toute première fois.

" En hiver, cette demeure est totalement inhabitée et les propriétaires m'ont confié un double des clefs en mentionnant que je pouvais librement en disposer si nécessaire, fier de pouvoir aider la nation du feu lorsque cela est nécessaire. Et puisque je suis redevable à la nation du Vent en ce jour, il me semble approprié de profiter temporairement de ces locaux. "

Le sourire de la jeune femme s'étira un peu plus.

" Il semblerait qu'un chanceux doit bénéficier de soins particuliers, en connaîtriez-vous un par hasard mon cher monsieur ? "

Sans plus attendre, Yuriko agita les clefs de la demeure avant de se diriger vers elle. Il y avait un sunajin qui allait passer un merveilleux noël.