Ce qui se passe dans la Vallée ... reste dans la Vallée  - Feat Rinkusu et un gars

Il faisait noir, j’étais conscient, mais je n'arrivais pas à bouger ni à ouvrir les yeux. Ma tête me faisait souffrir, c’était comme un ballon qu’on gonflait beaucoup trop, elle était sur le point d’exploser.

En plus de ça, je ressentais une douleur assez régulière, comme si quelqu’un me poignardait avec un truc pointu toutes les dix secondes.

Ça commençait à me faire vraiment mal, je sentais même que j’étais en train de saigner. Dans un mouvement un peu désespérer et un gémissement digne d’une créature tiré d’un recueil de cryptozoologie, je balançai mon bras tel un poids mort par-dessus ma tête et senti un truc le bloquer.

Je ne savais même pas ce qui c’était passé, aucun souvenir de plus de quarante-huit heures. Était-ce un ennemi qui m’avait capturé ? Peut-être ! Je n'en sais rien.

Péniblement, j’arrivais à décoller une de mes paupières pour apercevoir un rayon de lumière qui me brûlait la rétine.

J’entendais des bruits étranges, une sorte de cocotement, mais c’était impossible, on n'avait pas de poule dans l’isthme. Me redressant à grand-peine, je sentis tous les os de mon corps craquer un par un. C’était un putain de coq qui me picorait la tête. Depuis combien de temps ? Je ne sais pas, mais du sang coulait de ma plaie.

-Ah ma tête. Dis en grognant.

J’étais où bordel ! Une pièce en bordel, des bouteilles au sol, un coq, un gars allongé sur le ventre, une porte cassée.

-Wait, un gars ? Oh, mon Dieu, j’espère que je n'ai pas ... Il est mort ? Il a l’air de plus bouger ? Pourquoi je suis à poil ? Bordel, je me souviens de rien.

Essayant de retrouver un peu mes esprits, je retrouvais mes fringues dans un coin de la pièce que je m’empressai d’enfiler. Mes mouvements étaient leeeeeeeeeeeeeents. J’avais mal au crâne et terriblement envie de pisser.

J’ouvris des portes au pif essayant de trouver les chiottes et au moment où je touchais au but, je fus obligé de refermer très vite parce qu’il y avait un putain de lynx enfermé à l’intérieur.

-Hum …

Après avoir fait mon affaire dehors, je m’approchais du type présumé mort pour le titiller avec mon pied.

-Oh, l’ami ? T’es vivant ?

Le pauvre bougre avait l’air d’avoir autant morflé que moi. Mais pourquoi on était seul ici et où était-on ? Ça ne ressemble pas du tout à chez moi.

-OOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOH, mais t’es le gars qui nous a amenés au tournoi chez les moines ! Toshiro ! Dis-je en me montrant du doigt. Tu me remets ? On est où là ? Bordel je me souviens de rien ! Je fis une petite pause avant de reprendre. Tu ne devrais pas aller dans les chiottes y a un animal sauvage dedans, ne me demande pas pourquoi je me souviens plus de rien non plus.

Il restait une bouteille de sake au sol, comme on dit, il faut combattre une gueule de bois en maintenant son niveau d’alcoolémie constant ! Comme ça pas de gueule de bois ! Je bu alors ce qu’il restait.

Je me souviens encore de ma première cuite, j’étais gamin dans la caverne où l’air glacial venait anesthésier tous mes membres. C’étais mon voisin actuel, un petit vieux assez sympathique qui m’avait tendu une bouteille en me disant : “tien, gamin, ça va te réchauffer”. C’était le début de beaucoup d’autres.

Mais pas mal de mystères planaient et il fallait qu’on découvre ce qu’il s’était passé.

-C’est quoi ton dernier souvenir ? Demandais-je en chassant le coq qui revenait me picorer la main. Personnellement j'étais en train de bosser et ... plus rien.

C’était un teigneux celui-là, mais il avait l’air aussi mal que nous ! En plus de ça, il avait l’air de déranger un peu le petit blond.

-Ah, attends, j’ai une idée. Dis-je en fouillant dans mon kimono.

Je sortais tout ce que j’y trouvais. Le plus intéressant était un petit bout de papier avec une grosse tache noir.

-Ow, je pensais qu’on aurait pu retracer quelque chose, mais j’ai dû me tromper. J’ai quand même le sentiment qu’il y avait une autre personne avec nous. Haaaaaaaaaan finissez-moi ! Dis-je en tombant sur le dos.

Soudain, un bruit attira notre attention, c’était dans une pièce adjacente, on aurait dit que quelqu’un venait d’entrer. Je me dirigeais vers le bruit et tombai nez à nez avec une femme.

-Toshiro-sama, Rinkusu-sama ! Vous êtes enfin réveillés ?

Je lançais un regard d’incompréhension à mon partenaire. Qui était cette femme ? Comment est-ce qu’elle nous connaissait ?

-Vous … Qu’est-ce qui c’est passé ?

-Vous êtes rentrés plutôt tard tous les trois avec le coq et une femme que j’avais jamais vue, elle était pendue au bras de votre ami. Vous avez fait du bruit jusqu’à tard, je suis donc allé dormir chez ma sœur.

-Hum, je vois et notre ami ? Où est-il ? Demandais-je en ne sachant même pas ce que j’étais en train de dire ou faire.

-Il est sûrement parti après mon départ. Dit-elle en posant son sac sur une table.

Je n’avais pas la moindre idée de ce qui se passait ! Peu être que le pirate arrivera à en savoir un peu plus.

Je suis un déchet ; ma vie, c'est de la merde ; pourquoi j’ai fait ça ; plus jamais. Ces phrases font partie des plus prononcées après une violente soirée. Mais là elle était tellement atomique que je ne savais pas quoi en penser. Le fond de sake n'avait pas suffi à me soigner et j’étais pratiquement sûr qu’on avait plus de stock du tout.

Apparemment, j’avais soigné Hinata, elle s’approcha de moi et me serra dans ses bras. Mes yeux se plissèrent et j’essayais de chercher de l’aide dans ceux du petit blond qui devait être dans la totale incompréhension lui aussi. Le lynx apporta quelque clarification, ce n'était pas juste la putain de soirée que j’avais oubliée, mais les trois derniers jours ?

D’un coup, le Lynx lâcha un rot suivi de ce qui semblait être son dîner de la veille. Je retenais le mien, mais ne pus l’empêcher de sortir sur la tête de la jolie fille qui me serrait. Que la reine des Chinoike m’en soi témoin, je ne voulais pas en arriver là, mais voir le vomi d’un autre alors que j’enchainais le mien dans mon estomac depuis tout à l’heure, c'était trop.

Elle fit un petit bruit de surprise et recula. Je cherchais désespérément un truc à agripper, mais le vomi ne voulait pas s’arrêter. J’étais un putain de geyser régurgitant tout ce qu’il restait dans mon estomac.

-Je… Je suis désolé. Dis-je à Hinata qui était en état de choc.

Le vomi ne sortant plus, je me redressais tant bien que mal.

-Laissez-moi m’occuper de vos vêtements.

Elle avait l’air légèrement contrarié, mais étonnement compréhensive.

-Ça arrive, ne vous inquiétez pas Toshiro-sama, je devais prendre un bain de toute façon, je vais y aller maintenant. Excusez-moi. Dit-elle en traversant la pièce jusqu’à la salle de bain.

Hum, j’avais vraiment merdé sur ce coup. Cherchant des yeux quelque chose qui pourrait me servir à nettoyer mon bazar, je jetais un torchon, qui se trouvait sur une commode, sur mon vomi. Mais alors que j’allais tout ramasser, j’entendis des voix venir de l’extérieur de la maison.

D’après mon expérience ça puait. Personne ne vient chez quelqu’un en les traitants de pecnos. J’ouvris par réflexe la porte avant de gueuler :

-Vous devez vous tromper de maison, vous devriez essayer plus loin sur la route.

Une excuse basique qui marchait pratiquement une fois sur dix, mais il fallait la tenter. À peine la porte refermée, que j’entendis quelque chose se planter violemment dedans. Quelle audace ! Abimer de cette façon la maison de notre bienfaitrice ? Intolérable.

-Mais vous n'êtes pas bien ? Criais-je en avançant vers eux.

C’est là que je me suis rendu compte que je n'avais pas totalement décuvé vu que je titubais vers eux.

-Je vous demande de vous calmer avant qu’on ne dépasse le point de non-retour, messieurs. Dis-je en me tenant la tête.

Chaque mot que je prononçais résonnait comme dans la caverne des chinoike avant qu’on construise des trucs.

-Le point de non-retour ? Vous et vos deux compagnons l’avez dépassé quand vous avez kidnappé ma fille.

-Je… quoi ? Répondis-je super étonné.

Je tournais la tête en direction du pirate pour voir s’il comprenait de quoi ces types parlaient. Ils n'arrêtaient pas de parler d’une troisième personne, mais je n'arrivais vraiment pas à me souvenir de qui c’était.

-Bon, je vois que ça doit être des potes à toi, je te laisse gérer ça, je vais aller prendre un bain. Dis-je en mettant une main sur l’épaule de mon compagnon qui me l’agrippa instantanément, m’empêchant de bouger.

Après un regard dépité, je me mis à ses côtés.

-Ce n'est pas vraiment notre genre de kidnapper des femmes monsieur, c’est quand même un peu diffamatoire ce que vous nous dites là.

Puis d’un coup, ce qu’avait dit Hinata me revint. On était trois garçons ! Le pirate moi et un inconnu, le lynx et une jeune femme pendus au bras du troisième type.

Je me baissais pour chuchoter à l’oreille du pirate.

-Bordel, tu penses que sa fille c’était celle qui était avec le troisième type ? Lui demandais-je, comme s’il avait la réponse.

Mes yeux de poissons morts jonglaient d’un type à l'autre, mais honnêtement, je ne savais pas réellement quoi répondre à ça. En plus, j’avais mal au crâne. Quelle idée de bousculé des gens qui avaient bu comme des trous.