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Protéger le roi

Naïbu Fubuki
Naïbu Fubuki
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Protéger le roi Mer 17 Nov - 11:16
Naïbu Fubuki


Protéger le roi

[Première partie en italique issue de la demande de mission]

Humilié, j'étais humilié. Une mission d'apparence anodine, simple et pourtant… Nous avions échoué.

Une caisse qui était tombée et deux imbéciles qui commencèrent à se bagarrer. J'avais été jugé moi-même responsable par mon inaction, ce que je trouvais terriblement injuste. Merde quoi ! Moi Fubuki Naïbu j'étais jugé responsable des erreurs des autres ?! Je voulais bien qu'on me juge être un héros devant faire progresser le village dans son entièreté, mais de là à me punir parce que je n'ai pas eu le temps d'intervenir ?!

L'intendant nous avait rabattu les oreilles en nous rappelant l'importance de chaque mission. J'avais pensé objecter, crier l'injustice de ma position ! Puis il avait annoncé que nos parents avaient été mis au courant… J'avais baissé la tête et subit en silence tout le reste de l'humiliant discourt. Au fond de moi, je savais déjà ce qui allait advenir… ça n'avait pas manqué.

Depuis quand mon père était-il devenu si violent ? Dans mon enfance pourtant, il était toujours si protecteur et gentil. Je me souviens encore des après-midis que nous passions à nous entrainer et où, au moindre bobo, il accourait pour me soigner d'un bisou… Maintenant, alors même que je rentrais tout penaud, l'égo en miettes, c'était une volée de coups qui m'accueillit. Je ne l'avais jamais vu aussi énervé, j'ai bien cru qu'il irait jusqu'à me tuer… Il fulminait et plusieurs des impacts atteignirent mon visage. Après de longues minutes, pleurant et bavant sur le sol, il m'avait simplement laissé là. Interdisant à qui conque de me venir en aide…

J'avais croisé le regard larmoyant de Yumi qui avait détourné la tête de dégout... Même elle, même ma servante préférée et seule amie, ne voulait plus me voir désormais. J'étais devenu un indésirable. De héros à zéro, tout ça à cause de…

Faisant irruption dans la maison, mon grand frère m'avait secouru, bravant l'interdiction paternelle. Il m'avait conduit jusqu'à ma chambre avant de redescendre affronter mon bourreau. Je ne sais pas ce qu'ils ont pu s'y dire, mais le lendemain mon père affichait un cocard à l'œil droit. Yuki a disparu depuis lors. Sans doute était-il rentré auprès de sa nouvelle famille… Délaissé et encore meurtri, j'avais laissé passer les jours avant de me réactiver. Mon père ne m'adressait plus la parole et ma mère détournait systématiquement les yeux quand j'apparaissais dans la pièce. J'étais de trop ici…

Me rendant au bureau de l'intendant, j'avais attendu en silence que celui-ci daigne me recevoir. Je ne savais pas vraiment pourquoi je m'y rendais, ni ce que j'y cherchais. Finalement assis face à lui, j'avais bombé le torse et relevé la tête.

"Monsieur, j'aimerais vous prouvez que je ne suis pas un moins que rien. Donnez-moi une mission ! N'importe laquelle et je la réussirais en un temps de record ! Sans aucun accroc ! S'il vous plait monsieur…" Ma voix se fit tremblotante, mais je parvins à retenir mes larmes. "Ma famille… Je ne veux plus qu'ils me regardent comme ça…"

Je m’attendais à me faire rabrouer, désavouer et renvoyer dans mes vingt-deux mètres, mais non… Rinkusu-sama s’avéra conciliant et me tendit bien vite un parchemin de mission. Une sorte de… test ? Du moins c’était ainsi que je l’avais interprété. Une sorte de stage évènementiel dans lequel tous les shinobis du village seraient conviés pour s’occuper des marmots. Je ne comprenais pas bien le rapport avec la bourde que j’avais soi-disant faite, mais je m’étais alors bien gardé de partager cette pensée avec l’intendant. Prenant le parchemin et le remerciant pour sa sollicitude, j’avais quitté la tour pour retourner chez moi…

Le stage aurait lieu dans plusieurs jours, j’allais probablement devoir rencontrer maître Zang en amont pour préparer la… fête ? Puis je devais aussi mettre sur pied une équipe. Comme une image d’horreur, je revis les visages de Mitsuha et Isasu qui planaient sans corps autour de moi. Hors de question de reformer un groupe avec ces deux-là… Cependant je devais me montrer objectif. Cette mission était l’occasion pour moi de prouver à tous, ma grande maturité ! Assis devant mon bureau, les yeux rivés sur le parchemin, je ruminai mes possibilités.

Malheureusement, je n’en voyais pas trente six mille. Pourquoi fallait-il que je connaisse si peu de personnes ?! Il serait grand temps que je me fasse de nouveaux amis… Avec un soupir d’exaspération je m’étais résolu à l’évidence. Il n’y avait qu’une seule personne apte à m’accompagner dans cette nouvelle quête. Nous avions certes nos désaccords, mais notre binôme fonctionnait plutôt bien. Puis, je ne savais pas pourquoi, mais j’espérais au fond de moi que la présence des bambins apaiserait son caractère de cochon. Oui, plus de doute possible. Aussi, ignorant mes parents autant que ceux-ci m’ignoraient depuis ma déconduite. J’avais quitté la demeure familiale à la tombée de la nuit pour m’enquérir de sa participation.

Arrivé devant la porte, j’avais hésité quelques secondes… Est-ce que c’était vraiment une bonne idée ? Je ne risquais pas de me mettre dans la panade ? Je n’avais plus le droit à l’erreur cette fois ! D’un autre côté, Rinkusu ne pourrait que saluer ma performance si je parvenais à remettre par le biais de ma mission, un génin d’Uzushio sur le droit chemin… Avalant ma salive j’avais donc toqué à la porte sans savoir réellement ce qui allait bien pouvoir m’accueillir. Un gaillard un peu plus grand que moi m’ouvrit la porte, sans doute l’un de ses grands frères. Suspicieux, il me regardait carrément de travers quand j’avais expliqué la raison de ma venue et sans un mot avait refermé la porte en me gratifiant simplement d’un :

"Attends."

Ce n’était clairement pas la politesse qui l’étouffait… À croire que c’était génétique… Bon j’avoue, il était peut-être un peu tard et je devais faire un peu tâche dans le décor, avec mes habits nobles et ma tignasse cendrée… Le racisme avait encore de beaux jours devant lui… Finalement, après une attente qui me parut interminable, je me retrouvai enfin face à mon défi du jour. Ravalant ma fierté et ma rancœur, j’avais donc demandé…

"Bonsoir… Désolé de te déranger à cette heure tardive. J’ai été missionné par Rinkusu et… j’aimerais - le mot m’avait arraché la gorge – que tu m’accompagnes… Notre dernière mission a été un fiasco et ça serait l’occasion de prouver qu’on est capable… Qu’est-ce que tu en penses… Mitsuha ?"
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Uzumaki Mitsuha
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Re: Protéger le roi Jeu 18 Nov - 0:23
Uzumaki Mitsuha
« Oye. Mitsuha ! Un des merdeux de ton groupe foireux est à la porte. »

La rousse redressa la tête pour observer le visage de son frère ainé, le visage fermé, appuyé contre l’embrassure de la porte et les mains dans les poches. Son frère avait été l’un des plus déçu de son comportement et si ses parents avaient commencé à se comporter relativement normalement avec elle tout en l’obligeant à respecter ses exclusions et ses punitions quotidienne, Ushiomaru semblait y être encore incapable. Jounin exemplaire du village Uzushio, portant un nom en l’honneur de ce village, fier représentant du clan Uzumaki … N’était-il pas lui aussi tombé de haut quand sa sœur cadette qui se vantait à qui le voulait fut ainsi déchue de son pied d’escale ? Mitsuha n’avait pas osé lui demander comment cela se passait pour lui, avec ses collègues. Pour être honnête, c’était la première fois qu’il lui adressait la parole depuis cette satanée soirée où Mitsuha s’était presque retrouvée exclue de son propre clan. La demoiselle aux cheveux flamboyant acquiesça mollement avant de se redresser, les genoux légèrement tremblotant.

Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’elle était assise en seiza. Le dos droit, les genoux bien pliés … La position assise la plus inconfortable qui soit, créant dans la durée de douloureuses contractions de muscles qui ne demandaient qu’une chose, être libéré de cette tension. Mais là était une de ces punitions : être assise, seule, au milieu de la salle d’entrainement de la famille, en seiza. Pour lui apprendre l’humilité, la patience. La rousse se rattacha rapidement les cheveux dans un chignon bas avant de se diriger vers l’entrée … Mais c’était avant que son frère pose sa main sur son épaule, la faisant sursauter alors qu’elle levait la tête vers lui, redoutant dans tout son être ce qui était à venir, sentant son ventre se nouer.

« Ne refaites pas de conneries qui mettraient la honte sur le clan. Vous êtes des ninjas de Uzushio, par les dieux ! »

La rousse ne répondit pas comme elle l’aurait traditionnellement fait, en beuglant et en tentant de lui mettre un coup. Elle acquiesça mollement de la tête avant de se diriger vers l’entrée. Pour dire vrai, Mitsuha ignorait qui venait de ses fameux camarades venaient lui rendre visite à cette heure tardive. Peut-être Keigo ? Mais en ouvrant la porte, sa surprise fut totale en reconnaissant la tignasse de neige de Fubuki. Fubuki ? C’était lui qui était venu ? Sortant de chez elle pour fermer la porte derrière elle, ne souhaitant guère que sa famille se mêle plus que nécessaire à cette situation, elle regarda avec un profond étonnement le garçon … Pour être honnête, la jeune fille était persuadée que Fubuki devait la détester aujourd’hui.

« Fubuki … ? Mais que … je … Bonsoir » articula-t-elle avec une certaine retenue, presque gênée.
« Bonsoir … Désolé de te déranger à cette heure tardive. J’ai été missionné par Rinkusu et … j’aimerais … que tu m’accompagnes … Notre dernière mission a été un fiasco et ça serait l’occasion de prouver qu’on est capable … Qu’est-ce que tu en penses Mitsuha ? »

Oh.

Mitsuha porta une main à sa poitrine, étrangement touchée par ces simples mots. Elle se frotta les yeux, chassant bien vite les larmes qui menaçaient de couler de soulagement avant de lui offrir un bien triste sourire, loin de sa fougue éternelle. Elle joignit les mains et haussa les sourcils.

« Je suis désolée … Je dois refuser … C’est… » Mitsuha regarda du coin de l’œil sa maison avant de soupirer lourdement. « Compliqué en ce moment, à la maison. Et Rinkusu-sama m’a déjà confié une mission pour rattraper ce fiasco …. Enfin … notre raté quoi. » elle regarda sur le côté, se frottant le bras. « J’aurai adoré prouver qu’on pouvait le faire, vraiment … Mais je ne peux vraiment pas. »

Pas tout de suite. Pas alors qu’elle n’avait pas encore changé. Elle devait aussi devenir meilleur pour eux, pour Fubuki et Isasu, qui avaient dû à la subir. Doucement, elle s’inclina devant son cadet, laissant ses cheveux glisser le long de ses épaules.

« Je suis désolée Fubuki. J’ai été une horrible camarade et kunoichi lors de cette mission … Je te promets de faire mieux, de devenir meilleur, pour que jamais vous ne soyez dans cette situation. » lentement elle redressa la tête avant de lui sourire, offrant un clin d’œil. « Et on sait tous les deux avec qui tu es le meilleur … Tu devrais demander à Isasu. »

Elle se redressa lentement et se dirigea vers sa porte avant de se retourner une nouvelle fois vers lui.

« Je ferai aussi mes excuses à Isasu, il les mérite. Mais toi, tu sais que tu es le plus fort avec lui et que pour l’instant je suis un poids. Alors file. » elle leva le pouce, lui offrant un sourire rayonnant. « Je crois en vous deux. Je crois en notre promotion. Montrons au village que c’était qu’une erreur et qu’on en a ressorti grandi ! Reussissez votre mission et brillez les garçons ! »

Elle ouvrit la porte et le salua de la main, lentement.

« Bonne soirée Fubuki. Je crois en vous. Vous allez briller. »

Et sur ces mots, Mitsuha Uzumaki referma la porte, retournant dans le silence pesant de sa demeure. Elle resta un instant immobile, les épaules tombantes avant de retourner dans la salle d’entrainement. Pour l’heure elle devait faire ce qu’elle avait à faire.



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Naïbu Fubuki
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Re: Protéger le roi Jeu 18 Nov - 17:38
Naïbu Fubuki


Protéger le roi

Ainsi donc je venais de me prendre un râteau… En tout bien tout honneur hein ! Mitsuha avait refusé de partir en mission avec moi. Visiblement, Rinkusu l’avait d’ores et déjà missionné. Je ne savais pas trop quelle mouche pouvait l’avoir piqué mais elle me conseilla de tourner mon dévolu sur Isasu… Franchement, si j’entendais bien ce qu’elle me disait, je n’étais clairement pas convaincu. Avec lui que j’étais le meilleur ? Avec lui que je fonctionnais le mieux en binôme…

Je dirais plutôt qu’on avait appris à s’ignorer et qu’on se contentait du minimum vital d’interaction. Bon je devais bien reconnaître qu’on avait fini par vivre pas mal d’aventure ensemble. Entre les missions et l’entrainement avec Sanada… On s’en était plutôt bien tiré jusqu’ici, mais j’étais… Je ne saurais dire, Isasu était un empafé de première, le genre de gars qu’on a envie de claquer dès qu’on le voit jouer les monsieurs je sais tout. Néanmoins… Il me semblait jusqu’ici que sur le terrain… je pouvais compter sur lui. Ouais c’était un gars odieux et j’avais de bonnes raisons de le maudire, mais il était aussi un génin performant qui savait réagir face aux menaces. Je savais que même contre une bande entière de bandit, on pourrait s’en sortir en s’appuyant sur les forces de chacun. Enfaite, je crois bien que… j’étais déçu.

Je répétais toujours que c’était un incapable et qu’il aurait mieux valu pour lui qu’il retourne lustrer des bateaux, mais ce n’était que des mots… Pourquoi est-ce qu’il avait pété les plombs sérieusement ? Sérieusement ! Il avait juste fait tomber une caisse ! Il ne pouvait pas baisser les yeux et passer à autre chose ? Un shinobi qui foire doit savoir encaisser la responsabilité de ses actes... Mitsuha l’avait cherché ? Peut-être bien ouais… mais c’était qu’une gamine surexcitée, une kunoichi comme les autres. Je pensais qu’Isasu valait mieux que ça, qu’il aurait réussi à trancher la question par quelques réflexions acerbes dont il avait le secret tout en faisant tout son possible pour remplir notre mission.

Puis merde ! Je m’étais fait incendier en grande partie par leur faute ! Moi j’avais juste été le témoin, présent au mauvais endroit au mauvais moment ! Vous croyez que l’un des deux aurait pris ma défense ? Aurait assumé ses actes, en me blanchissant par la même occasion ? Que dalle. Les coups que j’ai reçus, le regard que Yumi m’a lancé, c’est eux qui auraient dû le subir !

J’étais persuadé que l’autre fils de batelier devait se la couler douce pendant que moi je me retrouvais quasiment à la rue, renié par ma famille ! Bah ouais ! Dans sa famille il n’y avait pas de ninja, donc il devait presque être content de le voir échouer. Avec un peu de chance il finirait comme eux ! Ça me coutait de devoir l’avouer mais je ne pouvais pas m’empêcher de le penser : Quel gâchis...

Je râlais encore et encore dans ma barbe tout en parcourant les ruelles obscures du village. J’en avais gros sur la patate et comme d’habitude, personne à qui en parler. J’étais désespérément seul et maintenant que ma famille me tournait le dos, encore plus que jamais. Finalement j’avais atterri au niveau du port, dans un quartier des plus misérables. Loin des grandes villas et demeures princières, ici s’entassaient des bicoques de bois aux couleurs délavées par le soleil, les embruns et le sel.

Ça me saoulé de le reconnaître, mais je savais pertinemment vers où mes pas me menaient. Je n’allais pas jouer les idiots, surpris de me retrouver devant la maison de l’autre tête d’ampoule… J’en avais ras le cul de ce petit manège. Oui ras le cul ! J’ose le dire ! À quoi bon soigner mon langage hein ? De toute façon de Naïbu, je n’ai plus que le nom ! Peut-être même plus pour longtemps alors… Autant relâcher un peu toute la pression. Donc, ouais clairement, j’allais rendre une petite visite à monsieur le Kanimari. Non pas pour tailler le bout de gras, mais bien pour parler affaires. C’était encore de cette manière qu’on communiquait le mieux. Je n’allais quand même pas le laisser abandonner le monde shinobi non ? J’allais faire quoi moi après ? J’allais encore être ballotté dans une autre équipe et devoir tout recommencer encore et encore ? Puis j’allais lui réclamer des excuses aussi ! Il me devait bien ça !

Planté devant la porte de sa demeure miteuse, j’avais tambouriné quelques coups avant de reculer d’un pas. J’avais attendu là que quelqu’un m’accueil. Je fus étonnée lorsque ce ne fut nul autre que l’empaffé en personne qui laissa dépasser ses mèches blondes.

"Bonsoir."

Je savais pourquoi j’étais ici et quelques minutes plus tôt, j’aurais pu trouver des milliers de choses à dire et redire. Pourtant, maintenant que je lui faisais face, j’eus grande peine à retrouver ma motivation. Pourquoi je m’infligeais ça déjà ?

"Une mission… "

Lentement j’avais tendu le parchemin dans sa direction et je l’avais laissé lire. Je ne savais pas par où commencer. Les excuses ? La mission ? Son hypothétique abandon de la vie shinobi ? Notre équipe ?

"Rinkusu nous donne une chance de nous racheter."

Et puis merde… À quoi bon… Je tournais les talons et me contentai de dire tout haut.

"On va rencontrer Maître Zang demain, sois à l’heure et foire rien cette fois."

Protéger le roi



On dit qu'un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Pourtant, nombreux sont les shinobis d'Uzushio qui oublient la raison de leur combat. Aussi, il a été décidé de mettre en place un stage dit « de rappel », pour tous les ninjas du village. Mené par Maître Zang lui-même, le stage consiste à « protéger et s'occuper du roi. » Une façon un peu métaphorique pour résumer le travail des femmes s'occupant des crèches shinobi.
Votre tâche consistera donc à encadrer le stage en question sous la direction de Maître Zang, pour rappeler aux shinobis un peu trop vaniteux, la raison de leurs combats.


Commanditaire :Intendance d'Uzushio

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Kaminari Isasu
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Re: Protéger le roi Jeu 18 Nov - 19:05
Kaminari Isasu


Protéger le roi.


Mission D



Qu'est-ce que le vide ?

Ce sentiment étranger, manquant de substance, mais néanmoins tellement envahissant. Si l'on posait la question à Isasu, il pourrait clairement définir cet état où il était figé durant les derniers jours... Le vide, comme un pilier dans son quotidien maintenant ? Oui, sans doute, mais personne ne lui pose la question.

Personne ne lui parle, en fait.

Ses parents, ignorant tout bonnement leur progéniture, se permettant par souci vague de sa survie de lui laisser une assiette qu'il remplissait lui-même... Quand il passait, fantomatique, dans des heures peu arrangeantes pour un diner.
Ses frères, ne comprenant pas l'attitude des parents, se risquaient à quelques coups d'œil dans la chambre, mais l'ectoplasme qui tenait la fratrie en son milieu ne daignait guère répondre, comme pour se punir lui-même.

À la place d'un rêve, motivant ses lectures et ses actions, il n'y avait que le vide.

Des jours durant, il arrêta de dormir... Enfin, si, mais il tombait dans le sommeil comme on tombe d'une chaise : Rapidement, précipitamment, et pour se rattraper quelques instants plus tard. Il pensait, les yeux fixés contre un mur, mais sans vraiment définir un cadre de ses réflexions. En fait, il scrutait juste les briques qui avaient l'air tellement solide. Pourquoi lui ne l'était pas autant ? Pourquoi un échec le mettait autant sur le banc de touche ?

Prêt à tout remettre en question et surtout sa propre vie... Où trouver du réconfort ? Une piste ? Même Sanada l'avait rabroué en l'électrocutant avec des techniques impressionnantes. Il avait appris, las, comme un autre garçon aurait pu faire. Il perdait sa substance, ce qui faisait de lui un être unique... Une identité. Il ne restait que le vide.

"C'est peut-être mieux comme ça ?"

Avide de connaissances et de pouvoirs, il était devenu trop orgueilleux. Une petite secousse dans ses plans et se vidait comme un ballon... Peut-être aurait-il pu agir autrement ? Non, non. Une fine étincelle, sans doute sa personnalité bien trop statique, lui promettait qu'il n'avait pas mal fait.

Alors, pourquoi tant de regrets ?
Pourquoi maman l'avait frappé ?
Pourquoi il se sentait étranger dans son propre foyer ?

- Le contraire de l'amour, ce n'est pas la haine... C'est l'indifférence. Un murmure, quelconque après des heures de mutisme dans l'obscurité de sa chambre, depuis longtemps privé de jour.

Sa mère aurait débarqué depuis longtemps pour ouvrir et rabrouer son adolescent dépressif de fils, mais aujourd'hui elle ne le fit pas... Depuis des jours, elle ne le faisait plus. Elle ne l'aimait plus ? Et son père ? Sans doute qu'il le méritait.

"Non, c'est eux qui ne te mérite pas." Cet éclair, dans son cerveau, qui tentait de le raccrocher à l'espoir d'un retour à la normale, pour apaiser sa conscience et ses fautes. Pourquoi souffrir d'une absence si c'étaient les autres qui perdaient ainsi leur chance de côtoyer l'excellence ?

"L'excellence, mon œil."


En tout cas, il évitait de sortir, alternant la vie comme un animal qui hibernait, il ne croisait guère de monde la nuit... Le jour, il restait dans sa chambre à guetter le silence du départ de sa mère et des ouvriers de sa famille. Le plus dur, c'était d'avoir des moments où la ménagère allait faire les courses, de rares instants où il pouvait se jeter sur l'assiette et repartir, quand il avait faim dans les heures diurnes.

Il pouvait sans doute faire ça des années, jusqu'à ce que ça aille mieux ?

- ... Nous racheter ? Quand est-ce qu'il avait déviré vers le salon ? Quand est-ce qu'il avait entendu des coups à la porte ? Et par quelle magie il avait ouvert, lui qui ne voulait aucun contact avec le genre humain... Par punition ou par vanité, cela dépendait des moments.

Fubuki était devant lui, le pauvre Isasu n'avait aucune idée de la tronche qu'il tirait : Des cernes immondes, comme des lunettes bleutées, lui barraient le visage alors que ses mèches tiraient nonchalamment sur son front, comme s'il sortait du lit... C'était un peu le cas. Sa toilette, il la conservait dans ce moment dramatique de sa vie, il ne fallait pas trop en faire. L'odeur pouvait alerter les voisins sur la présence d'un cadavre.

Le genin devant lui tendait un parchemin et le blond se sentit presque obligé de lui rendre cette tension du muscle pour le récupérer. C'était lourd, sous le poids du papier le bras se baissa comme si une grosse pierre était à sa place... Quelle faiblesse.

"Je dois dire quoi ?"

Une chance que Fubuki se retourna pour partir, donnant des instructions : Zang, heure, pas foirer...

- Pas foirer... Comme si la lumière le heurtait, Isasu ferma la porte. Dans sa main, vaguement touché par sa hanche, le papier se délitait pour toucher le sol. Trainant la charge jusqu'au pied de la table de la cuisine, il s'assied pour lire le tout.

Un stage ; « protéger et s'occuper du roi. » En gros, c'était encadrer un travail dans une crèche... Pour rappeler aux shinobis un peu trop vaniteux, la raison de leurs combats.

"Mais va te faire foutre."

Rinkusu tapait dans le mille, mais tristement cela faisait mal à l'égo du bonhomme pour qu'il avoue que c'était la mission de rattrapage parfaite... Cette étincelle, qui ne le lâchait plus depuis des jours, criait dans sa tête pour qu'il déchire le parchemin et reparte dans sa chambre, continuant son train de vie. La nuque du bambin se plia pour lui permettre de regarder le plafond, un profond soupir s'échappa de la commissure de ses lèvres pour mourir sans doute quelques centimètres plus loin, évacué dans l'air de la pièce.

- Perdre, c'est connaître le vide. Il n'aimait pas perdre, alors il devait remonter en selle... Dans la douleur. Il a fallu que se soit lui.

Le petit n'oubliait pas qui était le messager : Cet enfoiré de Fubuki. Lâche parmi les lâches qui n'avait pas eu le temps de réagir avant que le senseur bien disposé n'était arrivé pour mettre fin à la pseudo-bagarre. Un acte manqué sans doute, le doute s'emparait toujours de Isasu quand il repensait à sa réaction : Il aurait aidé Mitsuha ? L'étincelle lui soufflait parfois que le clanique aurait pu l'aider à casser l'air supérieur de la rousse... Un doux rêve, une question sans réponse.

En tout cas, l'intervention de la tête de glaçon avait créé un sursaut chez l'enfant.

Une mission, de quoi "se racheter ?" Même s'il pouvait attester n'avoir pas besoin de se faire pardonner par l'odieux intendant qui s'était amusé à le faire affronter Fubuki, il pouvait au moins orienter son déni autre part qu'envers lui-même. Oui, il devait être capable de s'occuper de bébés... Ils n'explosaient pas en mille morceaux quand on les lâchait malencontreusement, non ?

"Si."

On comptait sur lui, il devait se relever et devenir plus fort moralement... Un échec, ce n'était pas une fin en soi. Cela ne prouvait rien. Si Isasu parvenait à réussir cette mission, il pouvait avancer et regagner l'amour de ses parents, regagner l'estime de ses pairs... Regagner un peu de lui, pour remplir ce vide immense. Sans doute que Fubuki avait sauvé la vie de ninja de l'insolent, peut-être même sa vie tout court. Quittant sa chaise pour repartir dans sa caverne, le dépressif alla dormir pour être frais demain...

Il avait des heures de sommeil à rattraper,
et pas que.

Sphinx. Yukio 021

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Naïbu Fubuki
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Re: Protéger le roi Jeu 18 Nov - 20:38
Naïbu Fubuki


Protéger le roi

J’avais eu du mal à m’endormir ce soir-là. Je crois que j’avais du mal à réaliser ce que j’avais vu un peu plus tôt. Il était vide, un fantôme ambulant et tourmenté. Je n’avais pas imaginé un seul instant qu’il pût réagir aussi mal à la situation… Etonnamment, j’avais l’impression que de constater de mes propres yeux, toute la tristesse de mon camarade de mission. M’avait en un sens rassuré sur ma propre condition… Je n’étais pas au top de ma forme certes, mais de là à errer dans la demeure familiale ?! Non ! J’avais bien entendu eu besoin d’un peu de temps pour me reprendre… Mais je ne comptais pas m’appesantir ! Et Isasu non plus n’allait pas se laisser abattre. Ouais, il allait venir. J’en étais persuadé.

Le lendemain matin, je m’étais levé dès l’aurore. Pas de surexcitation, simplement la froide détermination qui devait être le moteur de ma rédemption. Sortant mon bandeau du tiroir de ma commode, je l’attachai autour de mon front. Remplissant mes sacoches et autres poches, je me préparai comme on m’avait toujours appris à le faire. Fin prêt, je pris quelques secondes pour scruter mon retour dans un miroir. Un nouveau jour pour un nouveau Fubuki. Approchant mon visage, j’essayai de discerner la pousse de quelques poils de barbe, mais je ne vis rien si ce n’était mon duvet habituel… Pas graves, les poils n’étaient que symbolique ! Il existait plein d’adulte sans cet attribut ! L’âge adulte ce n’était pas seulement un fait, c’était une attitude. Moi Fubuki Naïbu, j’allais grandir, j’allais murir et bientôt je ferais la fierté du village.

Quittant le confort de ma chambre, je partis en direction du salon. Je m’appliquais à sciemment ignorer ma mère, mon père et les servantes, qui s’emblèrent s’en accommoder sans difficulté. C’était sans doute leur intention d’origine. M’ignorer et me faire comprendre à quel point j’étais indésirable hein ? Remplissant moi-même un bol avec un mélange de céréales et du miel, j’engloutis le tout aussi vite que je le pus. Me relevant en hâte, j’apportai ma vaisselle jusqu’aux cuisines, puis me dirigeai vers la sortie. M’arrêtant un instant dans l’encablure de la porte, je précisais tout de même.

"Je pars en mission, ne m’attendez pas avant ce soir."

Comme s’ils allaient m’attendre de toute manière… Enfin bref, j’avais choisi de trottiner jusqu’au lieu de rendez-vous. La nurserie du village se trouvait dans un bâtiment qui juxtaposait l’hôpital. C’était la seconde fois que j’étais missionné pour du service médical… À croire qu’il voulait m’orienter vers l’iroujutsu. Bon, au moins cette fois je n’allais peut-être pas avoir à nettoyer des postérieurs et… Oh… Ah… Ouais…

Préférant ignorer cette dure réalité, je pénétrais dans le service. Je fus accueilli par une jeune femme d’environ la vingtaine aux longs cheveux de feu. Peut-être une parente de Mitsuha ? Les Uzumaki étaient partout de toute manière, donc je n’en serais que peu étonné.

"Bonjour, excusez-moi, je me présente je suis Naïbu Fubuki. J’ai été missionné par l’intendant pour assister Maître Zang durant le stage de… "rappel""

"Ah oui ! On m’avait prévenu qu’une voire plusieurs petites têtes blondes, seraient de la partie… On m’a aussi dit qu’il faudrait que je vous garde à l’œil… Qu’est-ce que vous avez fait pour mettre l’intendant en rogne comme ça ?"

Su-per. Voilà donc que ma réputation commençait à me précéder. Je ne vous cache pas que je ne m’attendais pas à ce que ça soit mes échecs qui marquèrent le village. Ravalant toute ma rage, j’avais néanmoins encaissé le choc et répondu avec toute la politesse dont j’étais encore capable.

"Disons que mes coéquipiers ont eu un différend et moi… Je n’ai pas su réagir à temps pour les séparer. "

Du calme Fubuki, respire. Il fallait que j’accepte la sentence, que je prenne sur moi toute cette honte. Je l’effacerai bien vite de mes réussites grandiloquentes ! Pour l’heure, je devais être le petit shinobi parfait.  

"Oh ? Eh bien… Ils sont durs dans les instances. Enfin bon, que veux-tu, c’est ça de devenir un shinobi… hein ?"

Je ne sais pas pourquoi, mais je ne la sentais pas cette fille. Elle était trop… gentille. Genre, elle me souriait avec une bienveillance mielleuse qui me rendait inconfortable. Puis pourquoi elle était la seule à visiblement comprendre l’injustice de la situation ? Non, c’était louche. Elle devait cacher un truc, genre un vice horrible. Peut-être qu’elle torturait des bébés chats ou un truc du genre ?

"Tu peux aller t’assoir, Maître Zang ne devrait pas tarder. Tes amis ne sont pas avec toi ? Tiens, prend ça pour l’attente"

"Euh… Merci madame" entre mes mains se trouvait maintenant une… sucette. Rose. Qui sentait plutôt bon. "Non pas encore, mais je crois bien que je suis un peu en avance… Je vous laisse travailler, excusez-moi. "

Me retirant, j’avais donc attendu en suçotant ma sucrerie.

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Kaminari Isasu
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Re: Protéger le roi Jeu 18 Nov - 21:46
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Protéger le roi.


Mission D



Il était difficile de reprendre un vrai rythme après un état si... végétatif ? Bref, tout ça pour dire que le blondinet réussit à s'assoupir quelques heures, mais l'aube du lendemain arrivant, il était déjà douché et prêt à sortir...

Mais pas par la grande porte.

Les parents du jeune homme avaient accepté ses escapades nocturnes dans la salle de bain pour éviter de les rencontrer, une manière assez banale de vivre son adolescence, mais pas quand on avait raté une mission et qu'on était spolié par les siens. Cependant, ils n'acceptaient sans doute pas qu'il se barre ainsi à des heures si matinales... "Ils m'ignorent pour ensuite vouloir me surveiller ?" Oui, l'idée était idiote, mais le bruit de la porte en bois qui s'ouvrait pouvait alerter son père, l'oreille comme une alarme de haute sécurité. Il allait partir par la fenêtre, façon ninja !

La grande question fut... Où allait-il aller ? La crèche de Uzushio était un endroit ouvert de bon matin, pour ceux qui partaient tôt au travail ou en mission, mais pas à des heures aussi... Nocturne ? Lui-même avait été pendant quelques jours dans cet établissement, quand sa mère faisait quelques jobs alimentaires pour la survivance de la famille. Avec le dernier-né arrivé, c'était fini du double emploi parental et les salaires de chantiers devaient suffire... À peine. Bref, ce n'était pas la bonne heure !

Il s'ennuya sur le port, regardant des marins valdinguer avec des caisses... Au vu de ces boites en bois, le genin frissonna. Un mauvais souvenir, assurément, il allait garder de cet objet pourtant si banal. S'asseyant sur une bitte d'amarrage, il continua son observation en décelant, dans le fond du décor, quelques rayons pointer... Le coude sur la cuisse, à demi plié, il appréciait l'air marin qui pénétrait dans ses narines et le doux bruit de pas et de clapotis autour de lui. Qui aurait crû que des sons pourtant si anodins, presque crispant en grande quantité, pouvait être aussi apaisant à plus faible effectif.

Oui, bon, ok. Isasu c'était endormi, pour se réveiller maintenant en retard sur la mission... Sa position inconfortable avait été bien assez pour son sommeil si instable. Il allait devenir narcoleptique ? Sans doute pas... Pour dormir, il devait changer d'air. La cave où il dormait, référence à la lumière, résonnait encore de vibrations malsaines : Hors de chez lui, il allait mieux. Comme quoi !

Se redressant, étirant ses bras vers le soleil maintenant durablement haut dans le ciel, il se jeta en avant pour aller au point de rendez-vous : La crèche, donc ! Rien de tel qu'un petit sprint après une sieste !

Non.

L'effort physique, quoi que faible, était tout nouveau pour les muscles et le corps du genin qui, il n'y a pas si longtemps, était encore tout faiblard dans son pieu. Il se sentit mal, mais continua à trottiner, histoire de garder la face... C'était un shinobi, merde ! L'établissement arriva dans sa vision et il sentit une pointe d'impatience, et de frustration : À quelle sauce il allait être mangé ?

- Bonjour, Isasu Kamina...
- Oui ! Pour le stage ! Votre ami vous attend déjà... Hihi. "Mon ami ?" Avoir une rousse très aimable devant lui ne décontenança pas le petit garçon, mais savoir qu'on l'attendait, c'était autre chose.

Surtout qu'il ne savait pas quoi dire.

Hier, il était fantomatique, qu'est-ce qu'il fallait raconter quand on avait accepté une mission comme ça ? Après de tels événements ? Fallait-il expliquer la situation ? Faire une blague ? Mettre tout ça sous un tapis épais et touffus ? Pour le blond, c'était un inconnu terrible que de devoir taper la discussion. Toussotant légèrement, Isasu hocha la tête pour accepter d'être conduit jusqu'à la salle où Fubuki l'attendait. La dame lui fit la conversation, rapidement, et Kaminari saisit bien qu'elle était TROP gentille. Pour quelqu'un d'aussi misanthrope que lui, c'était louche. Bref, le clanique était assis, en train de sucer une... Sucette ?

"Déjà, je ne serais pas le plus ridicule..."

Ridicule n'était pas le bon terme... Isasu était cadavérique, par le teint et ses cernes, toujours présentes. Le sommeil n'avait pas totalement apaisé les auréoles bleues qui clignotaient autour de ses yeux. Apprêté, il ressemblait à un cachet d'aspirine emballé dans un paquet cadeau bleu et rouge. Passant une main dans ses cheveux pour se donner une contenance, le genin approcha pour lever la main, comme un bonjour :

- Je n'avais rien à faire, alors je suis venu... S'il y a un fou qui débarque de l'hôpital, il faut qu'on soit deux pour le maitriser, non ? C'était sans doute l'une des plus longues phrases qu'il avait adressées au Naïbu sans l'insulter ou le rabaisser. Un effort ?

Vachement, oui.

Vanné par cette sociabilité nouvelle, pas forcément agréable pour le nouveau garçon qu'était Isasu. "Vraiment ?" Le bougre s'assit à côté de Fubuki en soupirant. Fallait-il continuer dans la conversation ? Demander des nouvelles ? Se murer dans le silence ?

Oui, le silence était bien.

"Oui, mais c'est bizarre, non ?" L'étincelle dans sa tête lui soufflait de lui dire une vacherie, juste pour équilibrer les choses. Une moue dégoutée s'engouffra sur le visage du garçon, avant qu'il n'étouffe ses élans qui lui avaient tant créé de soucis. Resté une question, un rien qui en fait valait beaucoup :

- Pourquoi moi ? On s'aime pas, pourtant tu viens me trouver pour une mission après la merde qu'on a... Que j'ai créé. Le curieux ne regardait même pas son interlocuteur, il scrutait devant lui sans hésiter, par peur de croiser le regard de son vis-à-vis et de comprendre un truc dans la gestuelle de son camarade, un truc qu'il ne voulait surtout pas déceler.

La pitié ?

"Plutôt mourir que d'être l'objet de la pitié de ce mec." Au fond, il espérait cependant une réponse autre... Originale, inespéré. L'amitié ? C'était trop beau pour être vrai.

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Naïbu Fubuki
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Re: Protéger le roi Jeu 18 Nov - 23:06
Naïbu Fubuki


Protéger le roi

L’attente s’avéra plus longue que je ne l’avais supposé de prime abord. J’avais eu le temps de terminer ma sucette, c’est dire ! Goût framboise. Du moins c’était ce que j’en avais déduit du goût plus que sucré. Les minutes passées, encore et encore et ça continuait d’accord, d’accord… Sortant de ma retraite je m’étais présenté de nouveau devant la… Sagefemme ? Nourrice ? Infirmière ? Enfin bref, la femme aux cheveux roux quoi. Celle-ci était toujours plantée dans le hall et m’avait gratifié d’un large sourire en me voyant approcher.

"Je peux t’aider jeune shinobi ?"

"Euh… Pas vraiment, je me demandais juste si Maître Zang arriverait bientôt… Je pensais que nous avions rendez-vous au matin pourtant…"

Là il s’était passé un truc trop bizarre. Sans me lâcher des yeux un seul instant, la jeune femme s’était déplacée en crabe jusqu’à son bureau pour… attraper une sucette. Verte cette fois-ci. S’approchant de moi en dansant quasiment, elle me tendit la nouvelle friandise.

"Il faut savoir être patient… Retourne dans la salle, il ne devrait plus tarder. Tu es arrivé très tôt, regarde" pointant du doigt l’extérieur, elle continua de sa voix bien trop mielleuse. "Il fait presque encore nuit… Et puis, tes amis ne sont toujours pas là… Allez, retourne t’assoir et prend ton mal en patience ihih…"

Dans ma tête, tous les voyants étaient rouges et clignotaient. Une alarme plus que sonore retentissait et tout mon corps s’était hérissée en réponse à l’attaque pernicieuse. Elle n’était pas simplement louche. Elle était terriblement bizarre. J’avais peur. Oui. J’ose l’avouer ! Elle était terrifiante ! Pourquoi elle était comme ça ?! Quand elle me proposa pour la seconde fois de retourner dans ma salle, j’avais presque pris les jambes à mon cou. J’étais à deux doigts de sortir un kunaï et de piéger la zone au cas où elle déciderait de me suivre !  Bon… J’avais préféré prendre une place qui me permettait de garder un œil attentif sur la porte… Juste... Histoire de quoi.

Les minutes passèrent et je restais désespérément seul dans ma salle. Commençant à retrouver le temps long, je m’étais attaqué à la sucette. Goût pomme je dirais. Mais une fois de plus, ce n’était pas clair. Pourquoi les trucs parfumés avaient presque tous le même goût ? Enfin bref.  Le bâtonnet dépassait de ma bouche quand quelqu’un fit irruption dans mon refuge. Les traits encore tirés par le sommeil, des cernes plus profondes que la boîte d’herbe de Sanada-sensei et une mine… bizarre plaquée sur le visage. Isasu me dévisagea quelques secondes avant de prendre la parole. Il fit une référence qui me fit sourire. Hein ?! Attendez attendez attendez. J’ai raté un épisode ? Il venait bien de me parler sans m’insulter ou quoi que ce soit de négatifs ? Du coup, juste après mon sourire, c’était un visage marqué par la surprise que je dus lui présenter. Je n’étais clairement pas prêt pour ça ! Je pensais à répondre un truc un peu cool pour ne pas casser l’ambiance mais… À force de cogiter, le moment était passé et après l’heure, ce n’était plus l’heure. Du coup, c’était en silence qu’il était venu se placer près de moi.

Finalement le blondinet plus loquace que jamais avait rompu le silence à nouveau. Son honnêteté m’avait sidérée autant que… Il venait bien de reconnaître qu’il était le coupable là ? Est-ce que pour un Isasu cela ne revenait pas à mille ans d’excuses ? Voulant encourager sa démarche, j’avais donc enchaîné sans me défiler cette fois-ci. Tout comme lui, je gardais les yeux dans le lointain et ma voix restait calme.

"On a eu plusieurs équipes et il n’y avait qu’une seule chose qui ne changeait pas. Notre duo."

Retournant un peu les faits, je me permis même un petit trait d’esprit.

"Puis si on regarde bien… On n’était pas vraiment ensemble quand on a foiré cette mission. Donc techniquement on reste sur une efficacité de 100% en duo."

J’hasardai un petit sourire tout en restant sur mes gardes. Je craignais sincèrement qu’Isasu redevienne aussi vite qu’il avait changé le connard arrogant et égocentrique qu’il était depuis si longtemps maintenant. Par chance, ou malheureusement. Un son retentit depuis la porte. Toquant puis ouvrant aussitôt. La supposée Uzumaki fit dépasser sa douce tête toute souriante vers nous.

"Tout va bien les enfants ? Je viens de voir Maître Zang passer pour se rendre à son bureau. Je me suis dit que ça vous intéresserez de le savoir ihih"

Sans en attendre plus, elle disparut. Éberlué, j’échangeai un regard avec mon camarade de salle. Est-ce qu’elle venait tout juste de vérifier que nous ne nous étripions pas ? À croire qu’elle prenait ses instructions de nous surveiller très à cœur…

"…comme deux délinquants en sursis…"

J’avais laissé ma pensée s’exprimer à haute voix et je craignis un instant de paraitre honteux, mais à nouveau, la providence me tira de ma mauvaise passe. Cette fois-ci et sans toquer. Ce ne fut nul autre que le shinobi qui nous avait arrêté quelques jours plus tôt qui s’était avancé d’un pas assuré vers nous. Planté comme un piquet et le regard sévère, il nous jaugea.

"Ainsi donc vous avez choisi de faire équipe ensemble malgré tout ? L’Uzumaki et le grand vont arriver eux aussi ?"

Les ennuis commençaient officiellement…


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Kaminari Isasu
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Re: Protéger le roi Jeu 18 Nov - 23:43
Kaminari Isasu


Protéger le roi.


Mission D



- Ouais.

On n'était pas sur un grand discours larmoyant, ni même une grande félicitée orale... Juste une affirmation. Ils étaient sans doute meilleurs ensemble, en tout cas les chiffres ne mentaient pas.

Un petit malaise aurait pu surgir, si la chance n'avait pas sonné... Enfin... Passé la porte. Juste assez pour avoir la rousse qui arrivait pour prévenir les garnements que le maitre des lieux était dans son bureau et puis leur demander si ça allait bien... Pour ensuite se tirer. Là où Fubuki était choqué, Isasu était plutôt vexé du manque de politesse de la personne. "Je n'ai pas eu de sucette, moi."

Sans crier gare, le joueur de glace exprima une simple idée : On surveillait les genins, au moins la secrétaire... peut-être les sens du juunin étaient braqués sur la salle d'attente, un sourire en cherchant la faille ou le moment de déliquescence de la camaraderie fébrile ? "Pas tout de suite."

- Les nouvelles vont vite, on est catalogué "gamins à problèmes." Croisant les bras, Kaminari se releva pour aller vers le bureau, regardant si l'instigateur de la mission le suivait. Il fallait aller voir le senseur, non ?

Justement, il vint aux stagiaires... Pas besoin de se déplacer. D'un coup d'œil, on pouvait vite percevoir des caractéristiques louches : Les tatouages présents sur ses bras, le long manteau sombre qui cache une grande partie de son corps et de son visage. Le peu que l'on peut percevoir, c'est une coupe courte, militaire, et blanche... Ainsi qu'une cicatrice qui relie son œil à un autre point, sous les vêtements. Les yeux clos, il savait cependant où allait et qui étaient ses interlocuteurs.  

"Il a trouvé mon chakra de loin, il est fort."

De ce qu'il savait, la sensorialité servait surtout à percevoir le chakra... Un senseur expérimenté pouvait détecter ses cibles à grande distance, ainsi que différencier les personnes seulement par la signature de leur chakra. Ils étaient également capables de dire quand d'autres senseurs utilisaient leurs aptitudes. Mais Zhang semblait voir au-delà de ses iris. Une étrangeté qui fit, encore une fois, froncer les sourcils blonds et se méfier le naturel irritable. Pour le genin, ce type était lié à un échec... Comme les caisses, il n'aimait pas sa tronche.

Une simple question, masquant à peine le mépris... En tout cas, c'est comme ça que perçu le garçon. Mitsuha et Keibo allaient débarquer ? Tournant la tête vers son camarade du jour, Kaminari jaugea la réponse :

Non ?

Se retournant vers l'aveugle, il y avait des questions à poser, autant pour meubler que pour mieux connaitre à quelle sauce il allait être mangé :

- Il faut être quatre pour cette mission ? Qu'avez-vous prévu pour nous ? Il n'avait que les informations du parchemin, rien d'autre. Les vrais travaux qu'il allait accomplir aujourd'hui, étaient inconnus, mais il était vrai qu'il avait tout de suite pensé être le seul "invité". Peut-être que la team de la défaite était réunie pour "se racheter ?" On va faire notre maximum pour... Légèrement plus dans l'humilité, Isasu restait quand même un tantinet fier dans ses paroles. Pour la mission, pas de zèle. Juste ce qu'il faut.

Il avait tendance à trop parler, utiliser trop de mots pour exprimer des idées bien trop arrogantes ou agressive... Parfois cela marchait, parfois cela attirait des ennuis. Regardant très sérieusement Zhang, droit comme un poteau face aux genins, le blond se permis de baisser la tête respectueusement devant son supérieur... Kaminari s'était autorisé à jeter de la merde sur Sanada et prendre Rinkusu pour un tocard, il ne pouvait plus multiplier les erreurs. Ces types étaient des hauts-gradés du village, il fallait les respecter.

Il fallait respecter également la mission.

Nettoyer des fesses de personnes âgées, porter des caisses de vinasse ou s'occuper de bébés, c'était un travail de shinobi. L'égo n'avait pas sa place ici : Une mission de rang D restait une mission. S'il ne méritait pas de monter plus haut dans la hiérarchie des quêtes, c'était pour une raison... Apparente ?

"Pourtant, ma première mission était une C, en dehors du village, avec un juunin."

La logique n'avait pas sa place non plus, quelque chose échappait au fils de l'orage et ce n'était pas le moment pour réfléchir à cela. Un peu prostré dans sa démarche respectueuse, Isasu attendit les ordres sans en dire plus : Le temps de l'action allait être après la diction des règles et des taches, pas avant...

"Pas de ninjutsu, que de la douceur... Ce sont des petits enfants."

Pour le genin, le temps de la douceur était déjà loin.


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Naïbu Fubuki
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Re: Protéger le roi Ven 19 Nov - 8:55
Naïbu Fubuki


Protéger le roi

"Euh… Non, seulement nous deux."

J’avais timidement répondu aux interrogations du bonhomme. Sa stature était pour le moins impressionnante et ravivait en moi des souvenirs au combien douloureux. Pour la suite j’avais laissé Isasu en tête de front. Il s’était levé avant moi et me devançait d’un pas. L’excuse parfaite pour le laisser gérer.

"D’accord."

Sans plus d’explications et sans répondre aux interrogations de mon camarade, il s’était contenté de tourner les talons et de s’avancer dans les couloirs de la crèche. J’ignorais si nous devions le suivre, mais après avoir échangé un rapide regard avec le blondinet. On avait choisi de le suivre bien sagement. Heureusement.

"J’ai été surpris quand j’ai appris que vous veniez si tôt. Votre mission ne consiste-t-elle pas à m’assister pendant le stage ? Il n’a lieu que demain vous savez ? Mais bon, puisque vous êtes là. Autant que vous serviez à quelque chose. Aujourd’hui avec toute l’équipe on va s’occuper de la répartition des têtes blondes et du réaménagement des installations en vue du stage… Tous les ninjas se trouvant actuellement à Uzushio vont passer par là. Chacun devra s’occuper d’un enfant pendant quelques heures."

S’arrêtant brusquement devant l’une des portes, il se tourna vers nous avant de l’ouvrir. Comment faisait-il pour se déplacer sans se cogner avec les yeux fermés ? Il pouvait sentir le chakra d’accord, mais une porte… Elle n’a pas de chakra non ? Toujours la main sur la porte, il nous questionna.

"Dites-moi. Pourquoi pensez-vous que nous organisons ce stage ?"

La question avait clairement tout du test. Du moins c’était comme ça que je l’avais interprété. Il voulait vérifier qu’on ait bien saisi la leçon sans doute. S’occuper des marmots pour nous apprendre l’humilité… la réponse était aussi facile qu’évidente. Elle était littéralement inscrite sur notre parchemin. Aussi, j’avais osé répondre en premier.

"Eh bien… J’imagine que c’est un moyen de nous ramener vers quelque chose de plus… simple. La source du métier de shinobi. Protéger le village et ses habitants, qui sont incapables de se défendre."

"Mh… Et toi Isasu, qu’en penses-tu ?"

J’aurais juré qu’il ne m’avait pas écouté, mais je lui laissais le bénéfice du doute. Difficile de déterminer quoi que ce soit avec son masque sur le visage… Attendant encore quelques secondes la réponse d’Isasu. Nous avions finalement pénétré dans la natalité sans qu’il ne rebondisse sur nos réponses. Il voulait se la jouer grand Maître mystérieux ? Un peu cliché le mec… Enfin bref, avant de rentrer j’avais quand même noté un truc… Au fond du couloir, me scrutant minutieusement de ses yeux verts. Nulle autre que miss tête de feu. Elle était "cachée" par une plante verte qui trônait dans le couloir. Une sorte de Yucca à en juger par ses feuilles. Je savais bien qu’elle était trop gentille pour être honnête ! Je ne savais pas ce qu’elle cachait mais très clairement je le sentais mal !

"Voici l’une des pièces maitresses de l’établissement. Elle ne servira pas pour demain, mais j’ai jugé bon de vous la présenter tout de même… Soyez vigilant, ils sont tous très fragiles."

Notre sensei du jour avait chuchoté tout en déambulant dans la pièce. À quoi ressemblait la salle ? Un grand rectangle qui baignait dans une semi-obscurité. Dans lequel des séries de berceaux étaient alignés. Dans presque chacun d’entre-deux un… Nourrisson. Il y en avait de toutes sortes, des maigres, des plus forts, des petits, des… bizarres. C’était une tête d’un autre monde ça sérieux ! En bref, j’avais eu l’impression que toute la jeunesse du village semblait transiter par cette pièce. Est-ce que moi aussi j’avais été l’un des marmots se trouvant dans le berceau ? Pourquoi n’était-il pas chez leurs parents ? J’avais avancé un peu au hasard dans la pièce, sans m’arrêter outre mesure sur l’un ou l’autre des bébés. Arrivé tout au fond, je lançai un regard à Maître Zhan, mais celui-ci était occupé à… dorloter l’un d’eux. C’était complétement ridicule ! Il gratouillait son ventre en faisant des *gouzi gouzi* ! En réponse, on entendait les gazouillements amusés d’un des marmots. Comment faisait-il pour rire et non pas pleurer ? Le masque n’était pas intimidant ?

Du coup, puisque nous étions plantés là, je m’étais occupé en scrutant les petites tablettes attachées au pied des berceaux. Des sortes de fiches identificatrices, avec le nom, le prénom, l’âge, le clan… Un Miyamoto de deux mois ? Il était profondément endormi, comme la majorité des bébés d’ailleurs. Une chance pour nous et nos oreilles…

"Pourquoi les bébés sont ici et pas avec leur famille ?"

"Mh ? Eh bien ce sont les plus jeunes de l’établissement, dans cette pièce sont réunis tous les nourrissons de moins d’un an. Quant au pourquoi ils sont là… Leurs parents sont tous des shinobis et le travail n’attend pas… Il y aussi les malades qui réclament une attention toute particulière. Nous ferions mieux de les laisser tranquilles avant de les réveiller. Sinon Kanaë va devoir intervenir. Suivez-moi."

Encore une fois, nous revoilà déambulant dans les couloirs. Cette fois-ci nous découvrîmes une pièce un peu plus petite mais dans laquelle les berceaux étaient paradoxalement plus nombreux. Ainsi donc l’établissement servait de… Dépose bébé ? Pour les parents shinobis partant en mission. L’affaire de quelques jours peut-être ? Mais si les parents ne revenaient pas alors…

"C’est ici que tous se passera demain… la salle est trop petite, on va donc réaménager et faire transiter une partie des lits vers une autre salle. Il faudra que chaque personne puisse s’occuper convenablement de son bébé pendant quelques heures. Donc il faudra assurer l’accès à de la nourriture, des jouets, des changes… Tout le nécessaire. "

Aussitôt dit, aussitôt fait. Zhang voulait que l’on profite du matin et du regard encore brumeux des marmots pour commencer notre travail dans le calme. D’après lui, d’ici quelques heures tout notre travail sera rendu deux fois plus laborieux. Faute aux bébés qui réclameront notre attention en plus de nos attributions d’origine… Bien entendu les employés étaient là eux aussi et allaient nous aider en s’occupant de leurs besoins primaires… Du moins, autant qu’ils le pourraient. C’était donc ainsi que nous avions commencé notre travail de rédemption.

Une journée qui risquait d’être éprouvante.

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Re: Protéger le roi Lun 22 Nov - 11:28
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Mission D



Suivant le presque aveugle, les deux genin entendaient les explications : Un stage où chaque ninja allait passer pour s'occuper d'un petit, "abandonné" par ses parents pour le travail ou les missions. Les deux jeunes devaient encadrer le tout, pas forcément tenir les choses fragiles eux-mêmes... Mais le blond se doutait qu'il allait devoir mettre la main à la pâte. Un arrêt sur une porte, le garçon eut la validation, encore une fois, de cette compétence mystérieuse de la part de Zhang... Voir sans voir.

"Incroyable."

Bien vite, son admiration fut coupée par la question : Pourquoi ce stage ? Évidemment, c'était une bonne question, mais le moment choisi fut très important pour l'insolent : Passer une porte, une question directe sans coup férir. Fubuki prit l'initiative : Protéger les plus faibles, avec les bébés qui sont particulièrement fragiles et dépendants des autres, ninja comme adulte. Le juunin eut vite fait de passer au blond, comme pour recueillir son avis, peut-être différent ?

- Sans doute que Fubuki a raison, j'ajouterai que cela nous ramène à notre passé... On était enfant, dépendant des ninjas jusqu'à en devenir ? Ou bien, c'est pour nous apprendre qu'on a un héritage à prendre et donner... Le village vit à travers nous, et eux ? C'était métaphoriquement tiré par les cheveux et le jeune bambin n'en avait pas vraiment conscience... La volonté transmise par les générations, il n'avait que peu put la discerner. En gros, c'est pour nous montrer qu'on a tous un rôle à jouer.

Devant la réponse du genin, aucune réaction... Enfin si, avancer en passant la porte. Même sans avoir sa validation, le fils de l'orage réfléchit à cette interrogation, cela avait résonné un peu en lui : Une énigme. Un questionnement qui le sortait de sa torpeur. De l'autre côté, une vaste pièce uniquement meublée par des berceaux. C'était la "pièce maitresse" selon le patron. Celui-ci avait presque foncé vers l'un des contenants d'humains pour s'amuser avec un petit... Le bagarreur fut très surpris, bloquant un petit moment sur la scène, avant de se retourner vers son camarade pour savoir si c'était un genjutsu ou un vrai paradoxe du personnage. Fubuki, lui, lisait les descriptions sous les meubles : Un Miyamoto.

Imitant son collègue, il lut de son côté les affichettes : Omura, d'autres Miyamoto, une Uzumaki dont quelques mèches rousses apparaissaient déjà sur le sommet du crâne... Le visage placide, le gamin regardait les bébés comme des marchandises fragiles et non comme des êtres humains, ce n'était pas forcément la faute à une quelconque vision de la vie, mais en mission, il essayait de rester le plus pro possible, pas comme Zhang qui semblait perdre trente ans en présence de ces berceaux. La tête de glaçon demanda la raison de la présence de tous ses enfants, ce qui fut vite répondu par la simple vérité : L'économie du village marchait, les gens partaient en mission et laissaient derrière eux la famille et donc les petits.

"Le monde ne s'est pas arrêté avec moi." Mal à l'aise devant la petitesse de son existence face au monde, le genin se gratta la tête et avança. Il commençait à comprendre pourquoi il était ici. Très vite, ils débouchèrent sur une nouvelle salle, plus petite, où les enfants étaient plus vieux... Mais toujours en couche culotte. C'était le théâtre des opérations du lendemain, encore meublé et exigu... La tâche était de réaménager tout ça et de rendre la pièce assez grande et spacieuse pour le confort des stagiaires-baby-sitter. S'étirant un peu, le corps encore endormi malgré sa course, Isasu commença le travail...

Attrapant les berceaux vide, il essaya de les porter pour les amener autre part : Gagner de la place aussi facilement, c'était la première chose à faire avant de réaménager, mais le meuble était assez lourd et un bref instant, le blond pensa à faire un clone pour l'aider mais...

"Un clone Ranton ou Raiton, à côté de bébés... Non."

Ainsi, il fit un signe à Fubuki pour qu'il vienne l'aider : Une tâche primaire. Quelques minutes de va-et-vient plus tard, déjà quelques enfants commençaient à grimacer en sortant du sommeil. Kaminari lui-même commençait à grimacer, car il savait que la valse des pleurs et des miam allait débuter : Il avait un petit frère, il avait connu ce supplice. Alertant vite un employé de lui dire où étaient les biberons et les couches, il fonça pour regrouper le tout dans la pièce : Déjà pour s'occuper des bébés, mais aussi pour commencer à aménager des tables pleines de ces ressources fondamentales pour le bien être physique et mentale de la marmaille.

Le visage neutre, ne laissant échapper aucune réaction telle qu'un soupir, il faisait son boulot : Pas de colère, pas de frustration, juste exécuter des tâches simples sauf que... La bouille d'un bébé le fit s'arrêter quelques secondes. Un petit blond, le regard très concentré sur les mèches du genin qui passait à côté de lui. Il comprenait un truc, mais seul lui savait quoi... Très vite, il tendit les bras vers Kaminari qui...

Le prit sur son dos.

Attrapant le petit corps, il plaça les jambes du bambin autour de son cou et laissa une main occupée à le tenir, au cas où, l'autre était utilisé pour récupérer des paquets de couches ou quelques emballages de nourriture pour bébé... C'était moins rapide, mais au moins un marmot ne braillait pas.

C'était un peu chiant, mais ça lui rappelait les quelques années où lui, gamin, s'occupait du dernier-né de sa famille.

"C'était le bon temps."

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Naïbu Fubuki
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Re: Protéger le roi Mar 23 Nov - 11:12
Naïbu Fubuki


Protéger le roi.

Un grand ballet de déménagement s’était organisé. Maître Zhang se contentait en réalité de papouiller les enfants qui émergeaient lentement mais surement, nous laissant à Isasu et moi, toute la partie manuelle. Ainsi, nous avions transporté les berceaux et petits lits d’une pièce à l’autre en commençant par ceux laissés vides. Un travail chiant, on n’allait pas se mentir. C’était lourd et répétitif, mais je n’avais pas moufté la moindre remarque. Si j’avais bien appris une chose de mes entraînements avec Sanada, c’était qu’il fallait savoir la boucler. En binôme avec mon partenaire de toujours nous transportions les meubles encombrants. Information suffisamment surprenante pour être notifiée : C’était le blondinet qui avait demandé mon aide !

En un instant je revis quelques scènes de mon passé, un temps qui me paraissait désormais des plus lointains. Quand nous étions partis réaliser cette mission hors des murs du village. Nous étions tous deux de jeunes promus et réalisions notre première mission sous la coupe d’un Miyamoto. Tout avait été intuitif, nous avions fonctionné en binôme sans aucun problème, aucune anicroche. Était-ce le danger qui nous avait poussé à agir ainsi ? Ne serions-nous bons que dans les situations critiques ? Un autre éclair, cette fois-ci à l’hôpital. Nous nous étions rués sur un malade pour l’immobiliser, là aussi, nous avions su agir en binôme. Même durant notre entraînement avec Sanada ! J’avais intuitivement couvert ses arrières alors qu’il fonçait tête baissée dans la mêlée…

Mes pensées furent interrompues par un crac sonore. Visiblement, le lit que nous transportions était en piteux état et n’avait pas supporté le transport. À peine l’avions-nous soulevé que le sommier avait rompu. Le crissement du bois qui se rompait et les vibrations entraînées par la chute de l’objet volumineux, ne manquèrent pas d’attirer toute l’attention sur nous dans la petite salle. Des dizaines et des dizaines de paires d’yeux qui grands ouverts me dévisageaient. Puis, doucement, après un moment de silence qui parut durer une éternité. Toutes les petites perles vinrent s’humecter, les bouches s’affaissèrent et s’ouvrirent. Du calme plat, surgit un premier son. Les enfants se regardèrent et pareil à une meute de loups ils hurlèrent à la lune. Répondant ainsi chacun, à la peur de l’autre. Il n’avait fallu moins de deux secondes pour que le calme soit oublié. Remplacé par un vacarme absolu qui fit trembler mes tympans.

Que pouvions nous entendre ? Des pleurs, des couinements, des mots incompréhensibles entrecoupés de reniflements sonores. Partout, les chiards tenaient à partager leurs malheurs. Les deux mains en avant, j’essayai vainement de reprendre le contrôle de la situation. Tout en lorgnant d’un œil inquiet vers notre… examinateur ? Sensei ? Bref, maître Zhang. Celui-ci était parfaitement calme et regardait dans notre direction un enfant dans les bras. Est-ce qu’on venait d’échouer de nouveau ? Est-ce qu’on allait voir apparaitre dans notre dos un nouveau mec chelou qui allait nous endormir ? Je commençai à paniquer et mon corps battait la chamade. Qu’est-ce que je pouvais faire ? Congeler toute la salle ? Fuir ? Attendre ? Il fallait que je choisisse une voie !

Le sort avait finalement décidé à ma place. De mon point de vue, je ne vis que la tête de l’ensemble des enfants qui se figèrent. Une rapide impression que la porte avait été ouverte, sans doute dut à la lumière qui pénétrait la salle d’ordinaire plutôt obscure. Ou bien était-ce le vent ? En tout cas, plus un pleur ne retentit. Pourtant, j’en suis convaincu. Dans les yeux des enfants, à travers les dernières larmes qui finissaient de rouler sur leurs joues pouponnes. Je l’avais vu. J’en étais sûr ! Je ne connaissais que trop bien ce sentiment… De la peur.

"Des plumes ?"

Je tombais dans le sommeil.

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Re: Protéger le roi Mar 23 Nov - 15:21
Kaminari Isasu


Protéger le roi.


Mission D



"Quoi ?"

Les yeux ouverts, une infinité de questions au bord des lèvres, le blond se retrouvait sur le sol, au milieu de la pièce qu'il était en train de vider et... Rien, pas un bruit, peut-être un léger tétement imperceptible autrement que dans le plus parfait silence, mais...

Qu'est-ce que faisait Isasu à l'horizontale ?

Les derniers souvenirs étaient assez simples... Aide ménagère et déménagére pour Zhang, des bébés et des meubles. Alors quoi ? Il était devenu narcoleptique, vraiment ? Le manque de sommeil, c'était fait sentir après les efforts, ou pendant ? Un profond soupir, alors que le petit essayait de se relever, mais un poids l'alerta d'être un peu plus doux.

Un enfant, allongé sur son torse.

Revenant dans sa position initiale, le fils de l'orage essaya de mieux comprendre la situation : Peut-être dans le silence ? Aucun bruit, même pas Fubuki qui se démenait pour porter des trucs. Où était-il, d'ailleurs ? La nuque dans une position un peu audacieuse, le garçon chercha derrière lui et sur les côtés la trace de la tignasse blanche.

Rien.

Peut-être derrière un meuble ? Il fallait prendre un peu de hauteur pour mieux chercher. Prudemment, Isasu mis son bras dans le dos du bambin pour le coller à lui alors qu'il remontait dans une position assise. Une fois convenu que le paquet était stable, il arriva à se mettre debout en sécurisant avec sa deuxième main. Comme un petit sac à patate précieux, le bébé était niché entre ses bras. Cette fois, la recherche pouvait être de meilleure facture et il commença à déambuler entre les allées pour dénicher son camarade qu'il trouva un peu plus loin, allongé lui aussi... Seul personne autre que néonatale dans le coin.

Où était passé Zhang ?


Soupirant devant cette mission qui se révélait bien étrange, le fils de Sanae et Hiro donna un léger coup de pied dans la jambe de l'autre genin, histoire de le réveiller. Sans plus de questionnements, le temps qu'il se réveille, Isasu alla poser le petit blond dans un berceau libre, histoire de ne pas se coltiner le poids mort et qu'il puisse dormir en paix et non balloté. Revenant à la position du dormeur, l'insolent se mit accroupit pour murmurer :

- Tu sais ce qui se passe ?   Pas de bruits, les autres enfants dormaient... En fait, toutes les personnes dans la pièce avaient tapé un somme et les adultes étaient partis. Les bébés se sont rendormis et nous aussi on a fini par terre... Un petit instant, le gamin resta là à réfléchir. Faut retrouver les autres.

Une grande aventure ? Pas vraiment, Zhang déboucha d'une porte accueillir les réveillés, comme si de rien n'était. Un peu frustré, le blond chercha des réponses d'une bien drôle de manière :

- Vous nous avez fait quoi ? On ne doit pas utiliser le ninjutsu contre nos camarades, mais on peut les endormir d'une quelconque manière ? On se retrouve en stage pour nos actions, mais vous vous permettez de faire ça aux enfants ? C'était quand même n'importe quoi, de se retrouver ainsi pointé du doigt pour des actions que les hauts gradés se réservaient eux-mêmes. Vous m'avez demandé si c'était avec "ça" que j'allais devenir un shinobi, mais je vois que vous employez des gens qui font pareil... Les parents sont au courant de tout ça ?

"Des hypocrites, ce sont tous des hypocrites."

Les yeux fixés sur le juunin, il attendait une réponse.


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Naïbu Fubuki
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Re: Protéger le roi Mer 8 Déc - 12:36
Naïbu Fubuki


Protéger le roi.

Mes paupières étaient aussi lourdes que collantes. Je n’arrivais pas à me souvenir du moment où je m’étais endormi. Pour tout vous dires, à l’instant de mon réveil, je m’imaginais encore dans mon lit et c’était donc avec surprise que je découvrais le décor m’entourant. J’étais par terre, dans une pièce remplie de petits lits et autres berceaux. À côté de moi, Isasu se tenait debout, un bébé dans les bras. Je devenais narcotrafiquant… narcoleptique ? Il me demandait si je savais quelque chose, mais incapable de mettre en ordre mes idées, je m’étais contenté de remuer la tête en signe de négation.

Je frottais mes yeux et bandais mes muscles pour essayer de me réveiller convenablement. Mon sommeil avait été lourd de toute évidence. J’avais essayé de le cacher, mais je crois bien que de la bave avait séché à la commissure de mes lèvres. J’aurais sans doute pu rapprocher ma situation à une autre expérience déjà vécu quelques jours plus tôt. Quant à la suite d’une mission échouée sur le port, j’avais été, avec mes camarades, la victime d’un genjutsu de zone… Très sincèrement, peut-être avais-je été abrutie par le sommeil car j’étais parfaitement incapable d’établir un tel lien. De l’incompréhension, voilà tout ce que je pouvais ressentir.

Finalement, la tête blonde décida qu’il était temps pour nous de retrouver les autres. C’était rai ça ! Où avait bien pu passer maître Zhang ?! Un souvenir vague me revint en tête. Je n’avais pas entraperçu l’ombre d’une silhouette juste avant de m’endormir ? J’allais partager mon souvenir quand notre sensei du jour réapparut comme si de rien n’était. Visiblement mon camarade était remonté et j’assistais impuissant à son raisonnement. Ne pas utiliser le ninjutsu contre nos camarades ? Faire ça aux enfants ? Loin de se démonter, Zhang restait parfaitement impassible et alla même jusqu’à porter l’index à ses lèvres pour intimer le silence. Avant de reprendre à voix basse.

"Les enfants se reposent. Faites moins de bruit ! Venez."

Sans nous prêter plus attention, il avait tourné les talons pour retourner dans le couloir. Isasu devait sans doute bouillonner et s’était immédiatement placé en contestataire vengeur à la recherche d’explication. Je remarquais de plus en plus cette constante chez lui. Armé de son air supérieur et de son regard chargé de reproche il avait donc questionné plus directement notre protecteur une fois que nous avions quitté le lieu de repos des marmots. Moi pendant ce temps ? Je me réveillais encore du mieux que je le pouvais, inconscient aux problématiques citées par mon partenaire.

"Le problème n’a jamais été d’utiliser ou non le Ninjutsu. Mais comme chaque chose dans ce monde, il y a des règles qu’il ne faut pas dépasser. Tu as utilisé tes forces contre l’un de tes camarades dans le but de le blesser et c’est pour cela que je suis intervenu."

De toute sa hauteur, Maître Zhang nous toisait avec une placidité remarquable. Il était imposant et même… un peu effrayant. Rien à voir avec le bonhomme qui jouait les nounous quelques secondes plus tôt. Après avoir répondu à Isasu, il nous avait conduits jusque dans une salle à l’écart. Pleines de cartons et autres choses utiles à l’entretien du bâtiment. Sur le court chemin j’avais essayé d’échanger deux mots discrets avec la tête d’ampoule.

"Ne te fais pas remarquer !"

Je n’avais que peu d’espoir, pourquoi m’écouterait-il après tout ? Était-ce vraiment une bonne idée que de l’avoir choisi comme binôme ? J’aurais tout aussi bien pu faire la mission seul non ? Au fond de moi, j’espérais que sa colère restait encore contrôlable, car j’en connaissais les excès. Je n’étais pas le seul visiblement. Puisqu’alors que nous pénétrions la pièce. Zhang nous arrêta pour porter un regard sur nos deux trognes.

"Pourquoi êtes-vous chargé de tant de colère ?"

Un peu surpris mon visage se mua en diverses moues. J’étais en colère moi ? Ou bien, encore une fois, je payais pour les frasques de mon camarade ? Après un large soupir, notre sensei du jour nous demanda de prendre place à même le sol. Avec mauvaise grâce, j’avais fini par accepter de poser mes fesses sur le dallage à la propreté relative.

"Puisque vous avez visiblement du mal à le comprendre, alors nous allons reprendre les bases. Quel doit être l’objectif premier d’un shinobi du village ?"

La question m’avait paru ironique, mais vu que les secondes passaient sans qu’il ne continues. Peu sûr de ma personne, j’avais bafouillé une réponse.

"Pro..Protégé le village ? "

"En effet. Si demain notre village était attaqué, vous comme moi serions les premiers à nous rendre sur le lieu de guerre. Protéger le village prend cependant de multiples formes. En assurant la tranquillité des habitants, en aidant le village à rayonner au travers de missions réussies… En bref, nos implications sont multiples et nos devoirs peuvent parfois peser lourd pour de jeunes garçons impétueux."

La voix de notre censeur était calme, ses paroles coulaient flot continu que rien ne pouvait venir perturber. Il s’adressait à nous comme il l’aurait fait pour des enfants en bas âge, ce qui avait le don de piquer ma fierté, mais je n’osais pas rétorquer.

"Ensuite, passons à l’organisation de notre village. Quelles sont les différents grades ?"

Attendant une réponse, il reprit quand celle-ci vint.

"En effet, mais ces titres ne sont pas là que pour faire joli. Il informe tout un chacun sur la personne se trouvant face à lui. Vous êtes des génins. En passant votre examen à l’académie vous avez obtenu un bandeau et êtes devenu des dépositaires d’une partie des droits et devoirs shinobi. Vous avez obtenu le droit d’utiliser la force pour réaliser vos missions et uniquement dans ce cadre précis." Il laissa un petit temps de silence durant lequel il nous dévisagea l'un l'autre puis reprit de plus belle. "À chaque gallon supplémentaire, vos droits augmentent autant que vos devoirs. Aujourd’hui je dois m’occuper de vous, c’est mon devoir. Utiliser la force pour vous maîtriser en cas de besoin, serait mon droit. Pourquoi ? Parce que je suis votre supérieur et que comme le montre mon rang, je suis plus apte que vous a discerner la nécessité des situations."

Le regard dur cette fois. Il marqua un long arrêt qui n’offrait cependant pas le luxe d’une réponse. Il nous sermonnait très clairement, comme un enfant devant ses parents en colère, j’avais simplement baissé la tête.

"Tout à l’heure, l’infirmière est venue utiliser un genjutsu dont vous avez été victime. Elle était dans son droit, car la bonne tenue du lieu et la préservation du calme font partie de ses attributions. Renier son droit revient à défier les ordres de notre Kage en personne… Alors ? Pensez-vous donc que cela soit injuste ?"  

La question était ouverte, mais je comprenais facilement à quel point nous marchions sur des œufs. Aussi avais-je mesuré lourdement mes propos. Il était notre supérieur hiérarchique et nous lui devions de fait obéissance. Remettre en question ses choix, serait donc une remise en question de son grade. Devant l’attitude un poil agressive de mon camarade, j’avais finalement opté par une approche détournée.

"C’est simplement un malentendu. Je pense que mon… ami. Était simplement inquiet pour les enfants, voilà tout"

N’est-ce pas ?

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Kaminari Isasu
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Re: Protéger le roi Mer 8 Déc - 18:14
Kaminari Isasu


Protéger le roi.


Mission D



Pourquoi tant de colére ?

Une question qui prit au dépourvu le jeune homme, pourquoi donc était-il en rogne ? La réponse semblait plus claire dans sa tête que quand il la formula, un peu penaud.

- C'est... C'est pas juste. Mitsuha m'a frappé gratuitement et j'ai répondu avec de l'eau pour la faire tomber, je ne voulais pas la blesser... Mais vous n'avez retenu que ma trace de chakra, pas mes intentions. Soupirant l'aspirant ne put guère résister contre l'envie de tout balancer... Dans un sens comme dans un autre. Sanada nous amène dans une aventure périlleuse, il m'a fait ramasser de la merde et il m'a frappé avec ses clones... Après mon échec, il m'a foudroyé sur place, littéralement. J'ai juste l'impression d'être un larbin devant un immense tsunami qui pourrait me détruire, juste par envie...

"Fais ce que je dis, pas ce que je fais."

Le garçon garda en tête le reste, soucieux de suivre, un tant soit peu, le conseil de son camarade : Ne pas se faire remarquer. "Mais c'est injuste ! Tu subis ça et trouves ça normal ? Les abus ? L'injustice ?" Isasu bouillonnait intérieurement et Zhang ne trouvait pas une réponse convenable, car il posa une nouvelle question : L'objectif premier d'un ninja.

Rapidement, Fubuki répondit : Protéger le village, mais il paraissait peu sûr de sa réponse. Comme si ça ne coulait pas de source... Mais si, non ? Même Isasu doutait. D'un hochement de tête, il laissa son raisonnement apparaître comme semblable à la tête de flocon, pour autant le gaga des bébés fit tout un laïus sur les responsabilités des shinobi.

- Lourd ? Oui. Le genin avait mis un pied dans le problème, il n'était rien, mais voulait des droits... Et il se sentait balloté par des forces qu'il ne pouvait affronter. Il voulait, de tout son cœur, changer son destin, mais le jeune homme devait se plier... Je ne suis pas imp...

Comme le roseau, allait-il souffrir sans se détruire ? Ou bien être déraciné comme le chêne ?

Il ne laissa pas finir l'insolent, gravitant ensuite autour de la hiérarchie, dans un air contraint le blond rappela le tout :

- Aspirant, Genin, Chuunin, Juunin et enfin le Kage, chef de tout le village. Réponse classique qui fut sanctionnée d'une explication sur l'obligation d'obéir... Un rappel à l'ordre, clairement. À ses côtés, Fubuki baissait la tête alors que l'apprenti de l'orage gardait le visage impassible, c'était son droit de ne pas jouer les serviteurs d'une morale inadéquate.

Pour autant, il ne répondit pas.

À la fin du discours, Zhang posa une question ouverte... Le genjutsu était-il juste ? Un air dur, mais qui demandait une réponse. Le brave Naïbu bredouilla une réponse pour dédouaner l'emmerdeur, mais celui-ci avait une tout autre attitude :

- Je comprends mieux, je vois bien le bien que cela fait : Calmer les ardeurs par l'illusion. Cependant, pourquoi ne pas nous avoir prévenus ? Je me sens évidemment un peu secoué et trahi qu'on emploie ainsi le ninjutsu sur nous... C'était évitable, n'est-ce pas ? Quelques secondes de pleurs n'allaient pas vraiment secouer le bâtiment. Soupirant, il laissa libre cours à ses pensées, dépassant même le stade de la réponse... Il se reliait, spontanément, à cette demande sur la colère. Je... Je ne comprends pas. Depuis que je suis devenu ninja, tout sonne bizarre... Cela devait régler les choses, mais ça ne fait qu'empirer. Arrivé à l'académie, on s'est moqué de moi, car j'étais un enfant de civil et... on m'a frappé, plusieurs fois, pourquoi personne n'est venu ? Pourquoi on ne m'a pas protégé ? Je me suis appliqué, j'ai étudié, je me suis entrainé et j'ai réussi à me défendre... Seul, sans un adulte pour résoudre mes soucis. Je veux être fort, je veux être digne de mon rang... J'ai compris mes erreurs, face à Fubuki j'ai dérapé et je ne voulais pas réitérer mes fautes. Contre Mitsuha, je me suis retenu, mais ce n'est pas assez... C'est jamais assez. Pourquoi je subis et personne n'intervient ? Sauf quand moi je réponds ?

Des questions réthoriques que le colosse aveugle comprit bien : Il ne répondit pas. Les adultes avaient des réponses préconçues, comme il l'avait fait... Mais quand il fallait consoler un enfant, ils ne savaient plus quoi faire. Ce garçon, il se perdait dans son idéal de justice et sa propre vision de sa vie : Il n'était pas une victime, il s'était battu pour ça, pour le droit de ne pas se définir comme tel, mais cela l'avait dépassé... Il était dépassé, totalement. Il s'identifiait à quoi, alors ?

- J'aurai du... laisser passer ? Comme toujours ? On m'a mis un coup de poing donc ça va ? Une camarade me somme de jouer en équipe, mais le dit en me plaquant contre un mur ? Ce n'est pas normal... Mais je comprends, ce n'est pas digne d'un ninja. Je suis un genin. Cette flamme, il sentait rugir ce brasier en lui qui lui demandait de hurler... Cette injustice ne pouvait passer. Il avait le droit de se plaindre, le droit de crier sa peine et son désespoir.

Sauf qu'il n'en fit rien.

- Je comprends, c'est comme ça que ça doit se faire, alors... C'était quoi la solution. Partir ? Il ne se voyait pas autre part, il voulait être ninja malgré le double discours, malgré le mépris de ses supérieurs et des autres... Aller contre, c'était une façon outrancière de se battre. Il devait ronger son frein. Baissant la tête, il essaya de calmer sa voix. Je m'excuse de mon comportement, j'obéirai aux ordres.

Isasu voulait être un ninja alors il allait devenir un simple exécutant... Tant pis pour la colère, tant pis pour la justice. Ce monde n'était de toute façon pas juste.

- Arrête la victimisation. Tu as bien compris ce que je voulais dire, tu laisses juste tes sentiments guider ta pensée... Ce qui est arrivé est regrettable, mais ça ne définit pas ta vie. Les professeurs n'ont pas vu et tu as souffert de cette situation, pour le village de Uzushio, je te demande de m'excuser. On aurait dû réagir. Tu es un genin, rejette ce passé qui a l'air de te dévorer et devient celui que tu dois être. Sinon oui, tu n'as pas ta place ici si tu n'arrives pas à comprendre la hiérarchie et ton rôle dans tout ça. Je te laisse trente secondes pour partir, si l'envie t'en prend, je ne t'en voudrais pas. Si tu restes, c'est que tu es prêt à avancer : Tu as échoué une mission, tu as commis des actes répréhensibles comme tes camarades. Tu es coupable, comme ton partenaire du jour, mais on va faire en sorte que vous puissiez évoluer.  

Scrutant la réaction du blond, il resta impassible alors que le genin levait les yeux pour mieux apprécier la scène : Il avait hésité, presque, à partir... Sur son visage, cela pouvait être visible. Il voulait être un shinobi, mais cela faisait des jours qu'il agissait comme un fantôme... Au fond, il voulait arrêter.

C'était dur.

Serrant les dents, Isasu sentait que c'était la décision qui allait définir sa vie : Fuir ou affronter, pas les autres, mais soit même. Son plus grand défaut était une force, au final : Il était combattif, un roc, mais c'était cette entièreté qui le trahissait aujourd'hui car la nécessité était de changer. Pas devenir un esclave, juste être un peu moins con et faire des choix tempérés.

Il devait changer, il voulait changer... Sans rien dire, il resta droit à soutenir le regard de son maitre du jour.

- Bien, je vois que tu as compris. C'est aussi pour toi Fubuki, ton camarade est plus bavard que toi, mais la situation est la même. Vous êtes des genin, vous avez tout à apprendre : Ce n'est pas grave d'échouer, il faut juste prendre ses erreurs à la racine et ne pas les laisser devenir une partie de soi.

"Mes défauts sont devenus ma personnalité ?"


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Re: Protéger le roi Sam 11 Déc - 23:42
Naïbu Fubuki


Protéger le roi.

Un peu tenu à l’écart je ne me sentais que moyennement concerné par cette conversation. J’entendais les arguments de mon compère sans pour autant y adhérer. En effet, nous avions à de multiples reprises été mis en danger par nos senseis, mais ils en avaient le droit. Du moins c’était ce que je pensais. Pour autant la psychologie de maître Zhang était bien plus affutée que je ne l’avais pensé de prime abord. Lentement et surement, il parvenait à ouvrir un dialogue avec l’autre tête d’ampoule. Un haut fait remarquable ! Je ne sais comment il arrivait à supporter cette pipelette ! Non seulement il parlait beaucoup, mais le voila qui se donnait un genre supérieur !

"Je comprend mieux" Comme si on avait besoin de sa validation ! Puis il continuait et continuait et… Un peu surpris par la tournure de son monologue, j’avais esquissé un pas en arrière. Je craignais qu’il ne s’énerve en réalisant ma présence. Depuis quand parlait-il de ça ouvertement ? Aussi, depuis quand il se lamentait comme ça ?! Non mais regardez-le ! Un vrai pleurnichard ! S’il y avait bien une seule chose que je pouvais lui reconnaître, c’était sa fierté. Mais là ! Le voilà qui baissait la tête, martyr d’un monde injuste ! Qu’il créer une association ! Genre, "les chialeurs anonymes", il en serait le président à vie.

Je n’étais pas le seul à ressentir ça visiblement, puisque Zhang lui-même le coupa en lui intimant d’arrêter sa victimisation. Je reconnais qu’en entendant des mots si durs, j’avais juste ouvert la bouche, littéralement bouche bée. Wow ! Bon pour la suite, il se montra un peu plus conciliant et surtout bien moins cassant.  Un petit frisson me parcouru quand sans crier gare je fus rappelé au centre de l’attention. J’étais coupable aussi… Mon cul ouais. Je subissais clairement les conséquences des autres ! M’enfin, en bon élève j’avais baissé la tête et accepté la remontrance. Changer, devenir ce que je veux être. J’avais cet objectif en ligne de mir bien avant cette journée. De toute façon je n’avais plus trop le choix non ? Privé du soutien de mes parents, de mon frère absent partit fonder sa propre famille… J’étais seul. Je ne pouvais compter plus que sur moi et je comptais bien prouver à tous leur erreur.

Une nouvelle fois Zhang insista sur ma culpabilité. Mon sang ne fit qu’un tour, je commençais à doucement en avoir ras le bol qu’on me dénigre sans raison ! Non mais c’était vrai quoi ! J’étais I-NNO-CENT.

"Ça n’a rien à voir bordel !"

Je venais de dire ça à voix haute ? À en juger les regards interloqués qui convergeaient vers moi. Oui. J’avais immédiatement regretté mon emportement et je sentis immédiatement la peur m’assaillir. Trop tard pour nier, mais pas tout à fait capable de me défendre, j’avais bredouillé quelques excuses.

"Ex..excusez-moi, ce n’est pas ce que je voulais dire. "

"Non vas-y. Tu n’as pas été très bavard jusqu’ici, prend exemple sur ton camarade."

"C’est-à-dire que… je… enfin…"

J’étais incapable de formuler la moindre idée cohérente. Bien entendu j’avais mon avis sur la question, mais le dire de haute voix…

"Je… Je ne… Je ne comprends toujours pas pourquoi j’ai été… puni… moi aussi."

Bien que caché par son bandeau, je pouvais sentir le regard de mon interlocuteur scruter jusqu’aux tréfonds de mon âme. Jusqu’où pouvait aller la vision d’un senseur ? Pouvait-il voir ma peur ?

"Parle. "

Les mots n’avaient rien de délicat. C’était un ordre. De manière générale j’avais remarqué toutes les micros-changement dans l’attitude de Zhang. Le dos bien droit, les poings serrés, la respiration lente… Il était en rogne ? J’aurais dû me taire bon sang ! Son soupir interrompit ma dérobade, d’une voix dénuée de toute énervement, il reprit.

"Si tu en es incapable alors tu peux partir. Tu n’es pas taillé pour le métier. Rentre chez-toi."

La menace, car s‘en était bien une et j’en étais parfaitement conscient. N’en demeurait pas moins des plus efficaces. Rentrer chez-moi ?! Bredouille et échouant une nouvelle mission !? Impossible. Je crois que c’était à cet instant que des larmes commencèrent à couvrir d’un voile ma vision. Cependant, j’étais parvenu à garder le contrôle et éviter une explosion. Respirant bruyamment, je m’étais finalement élancé.

"C’est injuste ! Je veux dire. Je n’ai rien fait de mal ! J’ai même accepté la sentence sans rechigner et pourtant on me traite comme… Un criminel ! Un looser ! Un gosse à problème ! Moi je n’y suis pour rien dans tout ça !"

Les mots s’écoulaient en même temps que mon esprit s’échauffait.

"Puis même on n’a rien fait de grave ! Ils se sont juste bagarrés ! Pourquoi tout le monde à l’air de trouver ça si grave ? On se bagarre tout le temps entre nous ! Pour les entrainements et ça dès l’académie ! Rinkusu lui-même nous avait encouragé à nous battre ! Hein Isasu ? Alors oui, ce n’était pas bien. Oui on a cassé une bouteille et échoué notre mission. Oui c’est normal qu’on paie pour ça ! Mais on n’est quand même pas des criminels ! Et ce n’est pas pour ça qu’on doit tout arrêter !"

J’étais hors d’haleine avant même la fin de ma phrase. J’avais complètement perdu le contrôle et heureusement que je ne pensais pas de choses trop compromettantes ! J’aurais été fichue de lui cracher au visage ! De nouveau mon premier sentiment fut le regret. Pourquoi avait-il fallu que je m’étende autant sur la question ? J’aurais pu simplement dire que je ne trouvais pas ça juste !

"Les actes d’aujourd’hui formeront ce que vous serez demain."

Avec son énigmatique phrase, l’aveugle bien trop voyant était parvenu à capter toute notre attention.

"Qu’est ce que tu veux devenir Fubuki ? Et toi Isasu ? Comportez-vous comme des délinquants et devenez-le. Ou alors travailler vos faiblesses et devenez des hommes. L’un comme l’autre vous avez vos défauts. Toi Isasu, tu dois apprendre à gérer ta colère. Tu es un génin du village d’Uzushio, cesse de te placer comme l’éternel victime et deviens le héros que tu dois être.  Fubuki, tu dois apprendre à t’affirmer et à agir. Rester en arrière, en silence, en spectateur. Ce n’est pas l’attitude d’un shinobi, c’est celle d’un lâche."

Pour le coup… Il m’avait mouché.

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Kaminari Isasu
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Re: Protéger le roi Lun 13 Déc - 16:17
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Protéger le roi.


Mission D



Sur le côté, le jeune garçon écoutait et perçu finalement toute l'amertume dans le cœur de Fubuki : Il en comprenait, c'était moins clair que pour Isasu et Mitsuha, mais il avait été puni. "Pas de jaloux, j'imagine." Le fait d'avoir échoué en groupe... D'être puni pour une faute dites "commune". Cela n'avait que peu de sens et le déterminisme dans le discours de Zhang n'assura pas plus la flexibilité des choses :

On était ce qu'on faisait.

Les erreurs n'existaient pas ? Une humeur égale... Un comportement calme et posé. Le monde attendait d'enfants des caractéristiques déjà peu d'adultes représentaient. Les shinobi étaient froids, pour autant le blond voulait-il devenir un type de ce genre ? Il ne savait pas, il ne savait plus. Cependant, il savait ce qu'il voulait être...

- Je ne sais pas si vous attendez une vraie réponse à cette question, mais je vais sans doute répondre... Je veux devenir un ninja, parce que mes parents n'en sont pas et que je n'ai pas d'autres choix. Je suis ce que je suis... Je n'ai pas de capacité physique comme mon père et je ne suis pas manuel comme mes frères. Ce n'est pas une carrière par défaut, je ne m'imagine pas être autre chose... Et c'est bien ça qui me fait peur. Je ne vois pas mon avenir autre par qu'avec un bandeau sur le front à travailler pour le village, m'améliorer et gagner en puissance.
- Alors, tu dois suivre les règles du village, sinon tu n'as pas ta place ici. Il était en colère, il semblait parler à un mur...

Le fils de Sanae et Hiro comprenait cette impression. L'aveugle voyait clairement ce qu'il fallait faire, mais il était trop catégorique... Tellement trop.

- Je... Je sais. Je veux juste dire que j'essayerai de m'améliorer, même le meilleur des ninjas a ses défauts... Je ne vais pas devenir parfait, ni en un clin d'œil, ni en plusieurs années. Soupirant, l'insolent essayait de coordonner tout ça. Je ne suis pas un héros, loin de là. Enfin, on doit faire quoi ? Je veux dire, pour la mission, pour nos petits problèmes, j'imagine qu'on va travailler là-dessus...  

Le gamin était en rogne, il ne se sentait pas entendu... pas écouté... Même pas compris. Les vieux étaient résolus dans leurs croyances, c'était rare qu'ils puissent essayer de comprendre cette jeunesse qui se pressait devant eux. Le ninja aimait grattouiller le ventre des bébés, mais les genins n'étaient que peu agréable pour lui.

La hiérarchie des ninjas, c'était toujours ça ?

Suivre comme un ordre, comme une parole monastique, ce que disaient les anciens ? Essayait de trouver sa voie au milieu des différentes versions. Sanada n'avait sans doute pas la même définition du ninja et de son action ; De son côté, Rinkusu avait ses défauts qui faisaient de lui un être sans doute critiquable pour la morale de Zhang.

"On ne peut pas être aussi catégorique dans un monde comme le nôtre."

Cela créait de la frustration, sans doute, comme cela en créait pour le jeune garçon qui essayait de comprendre... De démêler.

- Vous allez continuer de ranger, en silence... Vous savez que si vous réveillez les enfants, il faudra les endormir avec une illusion.
- Et nous avec ?

Pas de regard, mais il sut... En silence, alors, il se retourna pour revenir dans la salle et continuer son œuvre. Ouvrier aujourd'hui, il allait devoir devenir instruction et organisateur le lendemain. La moue boudeuse, il garda un long moment la bouche close pour réfléchir et travailler... Qu'allait faire Fubuki ? Que pensait-il même ? Il n'en eut cure, mais au bout d'un moment, il finit par lui murmurer quelques mots à l'occasion d'un portage commun de bibelot.

- Aucun sens, ils nous demandent d'être irréprochable alors que nos supérieurs ne le sont même pas... On doit prendre modèle sur qui ? Comment ? Je veux bien avouer qu'on a merdé, mais bon sang... On doit courir après les senseïs, notre seul modèle, c'est un mec qui tape sur les gens pour se faire entendre et qui fume des trucs étranges...

Finalement, il fallait peut-être fermer sa gueule et tracer sa route, vivement la promotion chuunin si les conventions n'empêchaient pas le jeune homme de le devenir. Pour autant, une seule était sûre :

Il fallait murir, avec ou sans modèle.

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Naïbu Fubuki
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Re: Protéger le roi Jeu 16 Déc - 10:21
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Protéger le roi


À mon grand bonheur, Zhang se désintéressa partiellement de moi. Attiré comme l’aurait été un gobelin face à un chevalier, par les propos de mon binôme. Je devais bien reconnaître que je préférais amplement cette position... en retrait, à observer. Étonnant non ? Moi qui adorais briller de mille feux à la moindre occasion, n’aimais pas me retrouver au centre des attentions… Ou plutôt, je préférais être jugé sur mes compétences (hors normes), que sur ma verve. La mine passablement boudeuse, j’attendis donc que la tempête passe. Je n’avais plus envie d’en parler, avec personne, plus jamais. Je venais de parfaitement comprendre tout ce qui me foutait en rogne depuis des jours déjà.

Injuste.

Trop aveuglé par mon combat quotidien contre le mal, que je pensais être apporté par Isasu, j’avais ignoré cette sournoise injustice qui envahissait notre village. Ainsi donc je me trouvais sur la terre où le shinobi innocent et de bonne volonté était puni ? Alors quel type de shinobi devais-je devenir ? Bien entendue, sur le coup de mon énervement, la question était vite répondue : Le ninja vengeur. Devenir l’antipode de ce que j’avais pu être. Fini le gamin souriant et respectueux de ses ainés. Fini la bonne volonté et le souhait de faire au mieux les choses. Fini aussi, le respect des règles et des lois, qui n’avaient en définitive aucun sens. Elles n’étaient que des bornes à transgresser ouvertement par les puissants tout en enfermant les faibles dans une prison argentée. Pour moi qui étais le protecteur de ce bas peuple, que devais-je faire ? Accepter ? Me conformer et devenir à mon tour le formateur d’une jeunesse détruite ?

Je n’écoutais même plus la conversation en cours, complétement absorbé par cette image qui s’imprimait dans ma tête. Je m’y voyais moi, plus grand, plus fort mais toujours aussi beau. Des cicatrices sur mon visage clamaient haut et fort toute mon expertise. Devant moi se trouvaient trois génin. Deux jeunes filles, l’une rousse et l’autre blonde. Un garçon taciturne aux cheveux brun, un peu en retrait, attendait avec avidité de recevoir mes instructions. J’étais devenu un junin et voilà mon équipe. Je devais leur parler, les guider… Qu’allais-je faire ?

Comme un fantôme, je m’étais mis mécaniquement à ranger, comme notre sensei du jour l’avait demandé. Je n’avais pas échangé le moindre mot avec Isasu, malgré le départ de notre instructeur. Nous nous terrions dans le silence, tout en nous affairant. Cette question hantait mon esprit et je me trouvais incapable d’y répondre : Qu’allais-je faire ?

Finalement, la tête blonde rompit le silence et je réalisai alors que nous étions en train de porter tous les deux un même carton. Ses paroles, surprenamment ne sonnèrent pas creuses, bien au contraire. Qui devions nous prendre pour modèle ? C’était finalement l’un des nœuds de ma propre réflexion. Jusqu’ici j’avais bien du mal à trouver un seul exemple convaincant. Mon père avait certes été un bon enseignant. Mais il avait aussi tourné le dos à son enfant au premier problème… Il n’acceptait donc aucune erreur, pas le moindre pas de côté. Rinkusu ? L’intendant avait bien failli provoquer ma mort, là ou sans son intervention nous nous serions sans doute contenté de passer notre chemin après quelques insultes. Sanada ? Est-ce que j’avais vraiment besoin d’expliquer pourquoi il était un professeur médiocre ? Plus intéressé par ses propres problèmes que par ses élèves, il se contentait de nous mener toujours plus proche de la mort et du danger. En soit, je n’avais rien contre cette pédagogie, les expériences du type nous rendaient plus fort. Mais ne devait-il pas rester notre protecteur ? Ne devrions-nous pas pouvoir compter sur lui si la situation dérape ? Pas selon lui visiblement. Adepte des sauts à l’élastique sans élastique, il nous avait lâchés dans le grand bain en disant : "Devine comment on nage".

Alors quoi ? Que fallait-il faire ? Qu’est-ce que je devais devenir ? J’aurais voulu avoir l’illumination, cette conviction puissante qui serait mon moteur et me permettrait de soulever des montagnes. Pour l’heure, je n’avais cependant que cette certitude : Tous les points que je venais d’évoquer, devaient être évités. Jamais je ne deviendrais comme eux. J’avais gardé bouche close trop longtemps et Isasu avait sans doute oublié sa question depuis le temps. Mais j’avais besoin de partager mes conclusions. Nous étions dans le même bateau et visiblement, nous nous posions les mêmes questions.  Qui aurait pensé que je trouverais en cet empafé, ce qui ressemblait le plus à un allié ?

"On n’a pas besoin de modèles, ils sont tous pires les uns les autres. La seule chose qu’ils pourront m’apprendre, c’est à ne jamais devenir comme eux."

Je n’étais pas doué pour les grands discours et j’avais donc décidé de m’arrêter là. Présentation sommaire de ma réflexion intense. À partir de là, la journée passa en un éclair. J’avais largement de quoi ruminer pour des semaines entières et cela ne m’empêchant pas de réaliser le travail demandé, personne ne viendrait m’embêter. Quand le soleil commença à décliner, nous avions tout terminé. Nous avions réparti équitablement les lits et berceaux entre les différentes salles. Chaque enfant avait, proche de lui, un sac contenant tout le nécessaire pour s’en occuper convenablement. Nous avions également été employé pour accrocher quelques décorations aux allures enfantines. Des banderoles faites de grand caractère en 3 dimensions, qui souhaitait la "bienvenue" aux visiteurs. Le bâtiment dans son ensemble avait été mis à disposition. Dans la salle d’accueil, nous avions installé une aire de jeu supplémentaire et avions préparé les papiers qui serviront au tirage au sort des enfants.

C’était donc ça cette journée ? Chaque shinobi allait venir, tirer le nom d’un enfant et devoir s’en occuper toute une journée. Même les parents ? Je ne savais pas et n’avais aucune envie de le demander. J’avais réduit au minimum mes interactions avec Zhang et avais consciencieusement évité de me rapprocher de la gérante des lieux. C’était elle qui avait employé le genjutsu… Une kunoichi pour garder les têtes blondes des shinobis en mission. Logique me direz-vous.

Après un dernier check-up des installations, nous avions enfin pu rentrer chez nous pour un repos mérité. Le travail n’avait rien eu de palpitant, mais porter des charges toute la journée avait suffi pour me courbaturer. J’avais mal partout et plus particulièrement aux jambes, ça devrait être interdit de rester debout aussi longtemps…

Enfin bref. J’avais donc regagné ma demeure où je n’étais plus le bienvenu. Par chance personne ne se trouvait dans les couloirs quand je revenais de ma journée. Une réelle veine, un signe du destin, qui m’ouvrait une voie royale jusque dans mon lit. Les minutes ou les heures avaient passé et je n’avais pas eu la force de redescendre pour le repas et affronter les regards accusateurs de mes parents liés à celui des servantes. Je choisis donc de rester enfermé dans ma chambre, à ruminer et fulminer contre l’injustice de notre monde. Dès le lendemain j’allais devoir recommencer toute cette mascarade ! Remettre mon masque de parfait petit shinobi et sourire à des adultes incapables de comprendre et encore moins d’éduquer un enfant, mais qui pourtant en étaient tous persuadés. Bien que roulé en boule sous mes couvertures et éreinté par ma journée, je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Toujours cette même question qui tournait en boucle dans ma tête… Qu’allais-je faire ?

*toc toc toc*

"Petit maître ? Vous êtes rentré ? "

La voix de Yumi, douce et apaisante comme à son habitude. Elle semblait inquiète et je ne parvenais pas vraiment à comprendre pourquoi. Réalisait-elle enfin à quel point son jugement avait été injuste à mon égard ? Trop tard. Elle faisait elle aussi parti de ses adultes incapables. Elle était tout autant que les autres coupables de l’injustice de notre monde. Dire que j’avais pensé trouver en elle une sainte. Quelle désillusion.  En silence, j’ignorais sa supplique et me renfermais encore davantage en plaçant mon coussin sur ma tête.

*TOC TOC TOC*

"Fubuki ! Vite ! S’il te plait ! C’est ton père !"

Mon sang se raidit et je crus recevoir un coup de foudre, avant de me ruer vers la porte.
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Kaminari Isasu
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Re: Protéger le roi Jeu 16 Déc - 19:09
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Mission D



"Ah le bâtard, il m'a enlevé les mots de la bouche."

Rien de plus à ajouter, le beau blond continua son ouvrage sans plus tirer sur la corde des revendications : Des oreilles indiscrètes, comme des dons de senseurs inédits, pourraient les foutre encore plus dans la merde... Ainsi, il garda le silence, mais n'en pensa pas moins.

Les modèles proposés n'étaient pas les meilleurs, clairement... Soit trop strict, soit trop chaotique. L'hypocrisie dans l'air n'ajoutait pas à un sentiment agréable, bien au contraire. Ils voulaient des choses qu'eux même n'appliquaient pas... D'après les dernières rumeurs, l'équipe de l'intendant n'était pas la plus meilleure, malgré la présence de ce génial Gintaro et d'Aya. Isasu se sentait relativement mieux en voyant que son camarade partageait son sentiment, étrangement il sentait que ça avait rapproché les deux génies du goddai alors que l'affaire aurait pu encore plus tendre leur relation.

"Évidemment."

Secouant la tête, il se remit au travail en coupant toute source de distraction... L'important n'était pas de faire du social avec Fubuki, mais de faire cette mission de la meilleure façon. Se débarrasser, en quelque sorte, pour se repayer une image. Bien entendu, il observait toujours l'écume de la déprime en lui, mais l'étincelle faisait en sorte de la mettre dans un coin, pour nourrir plutôt d'autres sentiments : Une certaine rancune et un espoir. Surtout en espoir, en fait.

Les anciens modèles allaient disparaitre, c'était à lui de donner une nouvelle image au village. Une façade moins hypocrite, acceptant les défauts et les erreurs... Un monde plus ouvert aux civils, moins stéréotypés. Un gamin d'ouvrier pouvait, dans son esprit, alors s'inscrire à l'académie pour découvrir un métier patriotique sans souffrir d'un harcèlement ou de préjugés.

Moins de cons, plus de connaissances.

Sur la route de chez lui, après une journée de travail harassante, il découvrit un repas servit et les regards stoïques de ses parents devant son arrivée : Il était habillé, lavé... Et il venait de dehors ?

- Tu étais où ? Son pére, calme, posait une question normale, mais cela mit un peu en rogne notre héros.
- Comme si ça vous intéressait, vous m'avez pas adressé la parole depuis des jours et maintenant on doit faire comme si tout allait bien ? Les trois Kaminari masculins étaient en tenue de chantier alors que la matrone avait son tablier de cuisine.

Le bras de fer était entre les parents et le shinobi, les deux autres garçons se tenaient à carreaux, car c'était tendu à la maison depuis l'échec de leur frère.

Tout le monde était en colère.

- Je ne suis pas un échec. Avant, il aurait quitté la pièce en sanglotant, mais présentement il l'a quitté avec un air de gagnant. Ses parents ne voulaient plus de lui, tant pis.

Ras le bal des adultes, ils avaient des attentes à combler absolument pour exister à leurs yeux... "Autant ne pas me donner la vie si c'est pour me refuser le droit d'exister." L'adolescence tapait assez fort pour le jeune homme, qui dès douze ans avait des réflexions de mongole boutonneux.

Personne ne le suivit, mais quelques murmures vinrent avec son départ... LA voix de sa mère, posant une question à son père. Pour le blond, ce n'était rien. S'ils voulaient lui parler, c'était en face. Fermant la porte de sa chambre, il obtint un peu de calme après les événements de la journée et le virage dans sa vision de la vie et de l'avenir.

Il allait s'améliorer, mais pas en suivant les vieux carcans stériles et désuets : Il allait tracer sa propre route, en s'inspirant des bons côtés de ses pairs, mais sans adopter leurs travers. "Je ne suis pas Rinkusu, Sanada ou Zhang..."

Clairement pas.

Être un ninja était son rêve, mais c'était surtout ce qu'il devait faire pour être lui-même. Un souci d'identité, visiblement, qui pesait lourd dans la balance : Grandir pour devenir un ninja comme les autres ? Non. Sa destinée manifeste était toujours là, mais au lieu d'être complète à ce jour, il fallait la construire en affinant ses qualités et en gommant certains défauts.

"La colère."

Zhang avait ciblé ce côté-là de la personnalité de notre ami, ce n'était sans doute pas pour rien... Il avouait sans peine être un garçon orageux, aux colères vives et rapide, très intense également : Son exemple contre Fubuki, après la satanée bulle, n'était qu'un cas parmi d'autres. Du côté martial, il s'était assagi puisque Mitsuha n'avait pas essuyé la moindre technique agressive... n'en déplaise à ce trou du cul de senseur qui ne comprenait pas la subtilité des menaces et des attaques pour déséquilibrer. Pour autant, il devait travailler sur son côté revendicatif... N'être pas d'accord, oui, mais mieux le présenter sans exploser ou tomber dans l'insolence. Un avis contraire n'était pas forcément une insulte, mais sans doute que le problème venait surtout de qui l'émettait.

Le chef des baby-sitters le mettait en colère, avec son air supérieur et cette manie de rester calme et hautain, derrière son foutu bandeau. Isasu avait envie de lui arracher pour regarder dans ses yeux, s'il avait également cet aspect dominateur. "Monsieur moi-je-sais-tout." Respirant un grand coup, l'insolent chercha à évacuer sa tension... Cette violence contre les autres, gardé en lui, aller l'amener à se faire du mal à lui-même, émotionnellement. Le processus n'était pas de conserver le mal, mais de l'évacuer autrement ou de le nier en ne le ressentant jamais.

Apprendre à écouter ? S'en foutre des autres ? Accepter une critique en esquivant les conneries pour ne garder que le constructif ? C'était un plan, un sacré plan même. Bien entendu, tout ne se faisait pas en un jour et le blondinet aller garder ses travers un moment, mais il pouvait essayer d'avancer pas à pas, en se pardonnant certaines incartades le moment venu.

Il n'était qu'un garçon, pas un héros ou un dieu... N'en déplaise à la volonté de Sanada de voir les utilisateurs de Ranton comme des élus. "Peut-être que c'est juste lui qu'il prend pour un sur-homme."

Ruminant un peu ses pensées, une bonne partie de la soirée, il réussit à s'endormir assez vite quand il l'eut décidé... Un exploit pour un garçon qui avait souffert d'insomnies pendant des jours. Sans doute un lien, concret ou non, avec le retour d'un objectif, une raison de vivre et surtout une valeur pour lui-même.

Le lendemain, donc, il sortit rapidement de son lit pour se préparer... Pas un mot à sa mère qui s'acharnait dans la cuisine pour un petit dej destiné aux travailleurs, il attrapa un peu de pain et sortie. Le mépris avait deux voies, et il avait décidé de les laisser venir à lui : Il allait mieux, s'ils ne voulaient plus de lui alors soit. Se permettant une petite course vers le centre d'assistance aux parents ninjas, il passa les portes pour se présenter à l'accueil.

Il devait dire quoi ? Stagiaire ? Puni ? Enfant en cours de rédemption ? Pas le temps de défini son statut que l'illusionniste aux cheveux roux le choppait pour l'amener dans un coin.

- Va vite enfiler une tenue, tu dois être bien visible pour les autres ninjas... Tu seras un genre de conseiller, une référence pour eux sur ce qu'ils peuvent faire ou non. "Quoi ?" Un peu choqué, notre héros se vit confier une combinaison jaune criarde... Un appel clair au ridicule et aux moqueries. Lui qui cherchait à bien s'habiller, il était loin du compte.

Serrant les dents pour ne pas vociférer et insulter la garce, Isasu prit le vêtement pour aller l'enfiler loin des regards... Fort heureusement, il restait quand même un sacré coquin, car il passa juste le bas pour nouer le reste à sa taille. Sortant, il n'obtint que le regard sévère de la secrétaire/ninja/méchante.

- Quoi ? On me reconnaitra non ? Un léger sourire, il se retint de tirer la langue alors que des shinobis rentraient pour commencer leur travail obligatoire. Suivez-moi, je vous prie. On va vous confier un enfant pour la journée... Passant devant la rousse, le brave Isasu prenait très à cœur son objectif de lui créer autant de frustration que possible, dans les règles de l'art. Si vous avez des questions, vous n'avez qu'à chercher le petit poussin... Ce sera moi, ou mon collègue.

D'ailleurs, où était-il ?

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Naïbu Fubuki
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Re: Protéger le roi Ven 17 Déc - 11:13
Naïbu Fubuki


Protéger le roi

Me trouvant d’ores et déjà à proximité de l’hôpital, j’avais rejoint de bonne heure le lieu de rendez-vous. Arrivé sur place, la tenancière m’avait refilé un costume étrange que j’avais enfilé en vitesse avant de prendre position à mon poste. Je devais me balader entre les différentes salles pour guider et aider les ninjas dans leur mission du jour. Me voilà donc, avec une épaisseur de deux fois ma taille, dans un costume de… poussin. Une habile ouverture en dessous de la tête de l’animal en peluche me permettait de faire dépasser mon visage.

Imaginez-vous donc un jeune garçon avec le regard aussi vide que la cervelle de Mitsuha, les bras ballants et les épaules voutées, le tout dans un costume géant de poussin. Vous obtenez un Fubuki ayant passé une sacrée nuit… Tiré de ma chambre par les supplications de Yumi, je m’étais rendu à l’hôpital. Mon père se trouvait encore aux soins intensifs. Bien entendu j’avais voulu annuler ma mission pour rester au chevet de mon paternel. Mais ma mère s’y opposa farouchement. Elle m’assura que mon père aurait préféré que je m’y rendre. Je n’avais pas su quoi lui objecter… Je veux dire, elle avait parlé au passé de mon père pour la toute première fois. Le choc que j’avais ressenti, avait suffi à effacer tous les reproches. Comme une ardoise qu’on nettoie, elle était maintenant toute propre. Un seul mot restait tracé et le resterait pour l’éternité : Amour.

Visiblement, cela faisait déjà plusieurs mois que mon père était secrètement malade. Une sorte d’infection pulmonaire qui faisait que ses poumons étaient remplis d’eau. J’avais par la même occasion appris que cette maladie n’était pas rare chez les Naïbu, elle composait, avec la mort sur le terrain, le deuxième cas le plus courant de mortalité. Bien que ma mère voulût se montrer rassurante j’avais bien vite compris que son état n’irait pas en s’améliorant. Les médecins tiraient tous des tronches de sic pieds de long, ils étaient démunis face à cette maladie.

Autant vous dire que je n’avais clairement pas la tête à amuser la galerie. Dans mon costume de poussin, je m’étais donc contenté de déambuler comme un fantôme entre les salles. J’avais croisé Isasu et l’avais salué d’un signe de tête mais pris dans le vortex des tâches à accomplir, nous avions été bien vite séparés. Je ne m’étais même pas étonné en observant que celui-ci ne portait pas le costume de poussin. Qu’importait en vérité.  

Bref, j’avais vu défilé tous les ninjas du village. Même Sanada était de la partie. J’avais peine à croire qu’il puisse s’occuper d’un marmot et j’avais raison. Le mec avait allumé son calumet en plein milieu d’une des salles, plongeant tout le monde. Adulte comme enfant, dans un état à cheval entre sommeil et éveil. Rinkusu aussi était passé, sans doute pour vérifier que nous faisions du bon travail. Lui aussi j’avais peine à l’imaginer avec un bébé dans les bras. Pourtant il s’y intéressa véritablement et au moins, pouvait-on dire qu’il avait essayé de faire de son mieux. Il était d’ailleurs venu accompagné d’une jeune fille que je ne connaissais pas. Une certaine Hana du clan Omura. Brrrrrr. Ce clan avait le don de me terrifier. Personne ne pouvait savoir ce qu’ils orchestraient dans leurs salles d’opération. Plus jeune j’avais plusieurs fois imaginé qu’un patient échappé des laboratoires Omura, rependait une maladie terrible qui entrainait le pourrissement des chairs. Mi-homme, mi-animaux, les malades chassaient en bande les quelques êtres humains encore sains pour les dévorer… Et encore, dans mon cauchemar, les malades n’utilisaient pas le ninjutsu. Imaginez un peu la pagaille sinon…

À la mi-journée, la grande majorité des participants avaient été répartis avec un enfant. Certains avaient choisi de rester sur place à jouer ou à discuter. D’autres avaient emmené les gosses dans le village, en quête d’amusement. J’avais été pris à partie pour… nettoyer les pots de chambre. On n’imagine jamais à quel point de si petits êtres peuvent expulser une telle masse de décher radioactif. Les soignantes étaient toutes bien trop occupées, j’avais donc écopé du rôle. Faisant la navette entre bennes, rivière et salle pour assurer un service continu de nettoyage. J’avais également dû reprendre un jeune garçon dont j’ignore encore le nom, sans doute un génin à en juger par son allure. Toujours était-il que celui-ci se montra incapable de changer une couche. J’avais donc joué les enseignants de fortune, essayant de me donner des aires de connaisseur d’un sujet que je ne connaissais que très peu. D’autant que je ne devais pas paraitre très crédible dans mon costume aux fragrances fécales.

"Tu commences par poser le bébé sur le dos. Là tu défais la couche en faisant attention de pas tout étaler. Tu prends des lingettes et tu nettoies, ensuite tu le places sur le ventre pour mettre un peu talc, ça évite les irritations avec le tissu. Tu prends un nouveau chiffon propre et tu le refermes… Et voilà ! Un bébé tout propre."

Gagnant d’une couche sale, je me retrouvais donc quelques minutes plus tard avec des pleines cagettes de vêtements dans le même état. Isasu lui aussi a été envoyé sur le dossier (c’était lourd mine de rien) et on avait donc emmené tout ça à la laverie. J’avais craint un instant qu’on ne nous demande de les laver nous-mêmes, mais nos tortionnaires avaient visiblement gardé une parcelle d’humanité. Revenant sur les lieux, nous avions découvert que l’Uzukage nous faisait l’honneur de sa visite. Je n’avais que très rarement pu le rencontrer. Il était grand, froid et surtout fatigué. Je ne savais pas quel type de problème il devait affronter mais visiblement cela lui en coutait. Malgré tout, il conservait toute son aura de majesté et je reconnais avoir tout de suite ressenti une sorte de… respect. Pour cet homme qui avait su devenir le dirigeant de notre village.

Il n’était pas resté longtemps et n’avait d’ailleurs pas eu à s’occuper du moindre bambin. Hier, je m’en serais surement insurgé avec Isasu, mais dans le feu de l’action toujours entre deux taches aussi diverses que variées et en plus, avec les nouveaux problèmes qui semblaient vouloir s’abattre de nouveau sur moi, j’avais finalement choisi le silence.

Les heures passèrent sans que je ne puisse m’ennuyer un seul instant. Je ne m’étais que très rarement interrompu et l’une de mes pauses m’avait permis de discuter un peu avec Mitsuha. Une conversation simple et amicale, je ne portais plus une seule trace de ressentiment à son égard.  Le problème n’avait jamais été les autres génins. Elle était tout autant victime que nous du joug de nos supérieurs. Je me surpris même à me confier quelque peu, en lui avouant que mon père était malade. Par chance, un jet d’urine étonnamment puissant, vint mettre un terme à notre conversation avant qu’elle ne puisse m’interroger sur le sujet.

La fin de la journée approchante, tous les enfants étaient de retour dans l’enceinte du bâtiment. Isasu et moi avions donc commencé un long et pénible défilé de goûter en tout genre. Des compotes pour les plus jeunes et des biscuits pour les plus âgés. Le tout accompagné d’une toute petite bouteille d’eau. C’était aux ninjas en charge des enfants de les nourrir bien entendu ! Nous ne nous occupions que de la manutention.  Puis vinrent les premiers bâillements et les cris jusqu’ici constant se raréfièrent. L’énergie chez les enfants fonctionnait de la même manière que le chakra d’un shinobi. À trop tirer sur la corde toute la journée afin de profiter au maximum, ils finissaient vidés jusqu’à la dernière goute et s’écroulaient presque sur place.

Les lits se remplirent à une vitesse vertigineuse, ils s’étaient tous passé le mot, ou alors c’était la rousse qui était passée par là ? En tout cas, les salles de jeux se vidèrent, les adultes partirent et bientôt ne restaient que les plus survoltés des enfants qui réclamaient encore et encore de nouveaux jeux. Pour ceux-ci la soirée termina de manière encore plus brutale que les autres, puisqu’à la tombée de la nuit, les organisateurs décidèrent que l’activité était terminée. Congédiant les quelques parents d’un jour, nous avions mis au lit et bordé les derniers récalcitrants.

Je devais bien dire que je commençai à m’en sortir pas trop mal avec les têtes blondes. Bon, j’avais toujours du mal à supporter les éclats aigus de leurs voix et je détestais de toute mon âme leur capacité à digérer de manière si efficace. Mais… je m’étais sentis… utile ? Comme des sortes d’humains pas terminés, ils avaient besoin de protection et d’attention. Un peu comme un chien. Oui voilà ! C’était un peu comme avoir un animal de compagnie ! On sait qu’il est trop bête pour survivre seul, alors il faut l’aider. Bon, au détail près qu’au moins un chien, lui, ne parle pas.

Après le départ des derniers participants et le couchage des petits effectués, nous avions passé un long moment à nettoyer, astiquer, balayer. J’avais laissé cette tâche ingrate à mon binôme en prétextant être trop occupé à ranger les jouets éparpillés (Comment une toupie avait pu terminer dans le lustre ?). Cette ultime tâche derrière nous, nous étions libres ! Du moins le pensions nous. Mais voilà que maître Zhang nous prit à partie pour faire un débrief de la journée et savoir si nous avions appris des choses.

Très sincèrement, je n’avais aucune envie de discuter. Je voulais simplement quitter cet endroit pour retrouver ma famille et je l’espérais, mon père. Je me contentais donc du service minimum en édulcorant un peu histoire qu’il me lâche au plus vite.

"Tout à fait, j’ai appris qu’adulte comme enfant nous étions tous démunis de la même manière et que les plus jeunes sont souvent ceux qui font les plus gros cacas."

Ma réponse ne lui plut pas. Étonnant non ? Pourtant, la mission demandait d’effectuer un travail et nous l’avions fait. Les questionnements sur notre repenti n’entraient pas dans la description du parchemin, autant dire que je m’en fichais royalement. Sérieusement, ils s’attendaient à quoi ? À ce qu’on est une révélation en s’occupant de gamins ? Ils voulaient faire de nous des nounous ? Bref, j’avais essayé de partir mais Zhang s’était interposé pour me retenir en me barrant la route de son bras. À bout de nerfs, j’avais finalement lâché la bombe.

"Mon père et à l’hôpital, je ne sais pas dans quel état il est actuellement. Les médecins on dit qu’il allait l’opérer dans la journée, mais nous n’avions aucune assurance de résultat. Alors, s’il vous plait. Laissez-moi simplement partir."

Il y eut un moment d’arrêt. Malgré son bandeau j’avais clairement pu voir la surprise se dessiner sur son visage. Lentement, il avait abaissé son bras et je laissais là mon compagnon pour retrouver ma famille. J’avais couru et s’était essoufflé que j’avais pénétré en trombe dans la chambre. Le lit était vide et ma famille n’était plus là. Sur une chaise, les larmes aux yeux m’attendaient Yuki. Je n’avais pas besoin d’entendre le moindre mot. J’avais tout de suite compris. J’avais tout compris. L’opération s’était mal passée et mon père était mort. Mon ainé était resté ici pour m’accueillir et m’annoncer la nouvelle. Chose qu’il allait d’ailleurs faire, quand il entrouvrit la bouche. Il n’en eut cependant pas le temps… Dans un éclat roque de ma voix d’enfant. Je m’écroulais dans ses bras.

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Kaminari Isasu
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Uzushio no Genin
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Re: Protéger le roi Sam 18 Déc - 12:49
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Mission D



Une journée inutile, d'un point de vue de la productivité...

Chaque pas emmerdait profondément Isasu qui jouait les auxiliaires pour bébé : Bien entendu, il comprenait la nécessité de s'occuper des plus jeunes, puisque chacun passait par cette étape, mais le problème était que peu de gens faisaient de réels efforts pour que le moment soit agréable : Les stagiaires tiraient la tronche, les bébés n'étaient pas assez conscients de l'emmerdement pour se retenir de chialer ou de chier dans leur couche ou sur les gens... Et lui, il n'avait pas le temps de jouer les animateurs.

Le blond vadrouillait entre les espaces, cherchant à être partout et nulle part à la fois... Il avait bien pensé à faire un clone ou deux pour multiplier sa présence, mais une petite voix lui disait qu'un double orageux ou électrique n'était pas le bienvenu dans l'établissement. "Ils ont bien utilisé le genjutsu, pourtant..." De plus, le caractère plutôt méprisable et méprisant du Ranton n'allait pas arranger les choses... Du côté Raiton, il pouvait faire l'affaire s'il n'essayait pas de toucher les enfants pour jouer avec.

À cette pensée, un frisson passa dans l'échine du genin. C'était une très mauvaise idée.

Cependant, étrangement, la journée passa vite... Perdu dans ses pensées, cherchant à aider le plus efficacement possible, le jeune pu apercevoir des visages connus : Cette vieillesse du village été au rendez-vous pour s'occuper de la nouvelle génération. D'un œil malicieux, il chercha à percevoir ce fameux modèle si important... Sanada fumait à côté des gamins et pas de Zhang pour lui expliquer la vie ; Rinkusu était venu avec une jeune fille, que j'avais déjà vu à un entrainement, mais il passa plutôt son temps à discuter avec elle. Le bébé passait en second plan. D'un froncement de sourcil, celui qui devait connaitre une rédemption avait pris un peu plus de temps pour s'occuper de la charge de l'intendant...

"Ce que doit faire un ninja, ce que doit pas faire un ninja..."

Des conneries.

Chacun s'occupait de ses intérets, ses petites affaires... "Fais ce que je dis, pas ce que je fais." L'admiration avait ses limites, Isasu avait atteint celles-ci pour la plupart des chuunins et juunins du coin. Ainsi, il prit plus de gants avec les genins, ses pairs, qui pouvaient encore s'améliorer ou comprendre la connerie ambiante, mais les pauvres étaient surtout dépassés par les responsabilités de cette vie si fragile entre leurs mains.

- Donnez-lui à manger dès qu'il a faim, son petit estomac ne peut pas encore ingérer beaucoup de nourriture, ce sera donc lait à volonté pour l'instant. N'en faites pas trop, trop rapidement. Des conseils génériques, mais l'expérience de la fraternité l'avait un peu aiguisé à ce type de tâche. Organisez-vous bien pour le changement de couche, tout doit être à porté, sinon vous allez perdre du temps, stresser et ça va finir en larme... Pour tout le monde.

Seya avait été un sacré chouineur, sa mère avait très vite pris l'habitude d'utiliser des bouchons d'oreilles et certains voisins s'étaient plaints de l'agitation... En pleine nuit. Les jeunes s'étaient raccrochés à lui comme à une bouée... Pour des enfants uniques ou derniers sur la liste des naissances, avoir quelqu'un qui pouvait faire référence été une opportunité unique.

Ainsi, il passa une grande partie de sa journée à déambuler auprès des enfants, de petits ou grands ages, en laissant copieusement les adultes se démerder... Ces messieurs je-sais-tout. Fubuki allait bien s'en occuper, lui.

Le soleil se coucha, déclarant la fin du stage et de la journée de travail de nos deux criminels notoires... Terrible hein ? Il restait à nettoyer et le blond se présenta seul devant la tâche, la tête de glaçon préférant une autre tâche... Enfin, le genin s'en occupa bien vite et dut supporter ensuite l'interrogation de Zhang concernant ce qu'il avait appris ou non.

La réponse de Fubuki le fit rire, moins l'excuse qu'il utilisa pour se barrer vite : Son père était malade ? En le voyant ainsi s'enfuir de l'établissement, Isasu eut un petit mal de cœur. Il n'avait pas deviné, de toute la journée, le tourment de son camarade... Se tournant vers l'aveugle, le blond donna sa réponse, sans le garde-fou :

- Les jeunes sont beaucoup plus motivés que les vieux... Ils veulent bien faire alors que les adultes étaient presque dans la douleur, devant un enfant. Je ne sais pas ce que vous en concluez. Un sourire aux lèvres, il redevint sérieux pour assurer quelque chose d'honnête. Je n'aime pas le modèle que vous m'obligez à prendre, j'ai bien compris hier que la victimisation n'était pas la solution... je vais travailler, sur moi et mon comportement, pour m'améliorer, mais je refuse de devenir un clone de ce que vous voulez que je sois. Il y a des problèmes chez les adultes, des trucs qui ne vont pas... Non, non. Je comprends ma place, mais je deviendrai un meilleur gradé que vous. Sans vouloir vous offenser. Un discours un peu chaotique, mais qui avait le mérite d'être sincère.

Bien entendu, il n'avait pas apprécié... Un discours moralisateur, mais la mission avait appris à Isasu quelque chose : Tant qu'il faisait son travail et qu'il ne se battait pas contre ses camarades, ses propos respectueux n'étaient pas problématiques. Zhang avait eu ce qu'il voulait... Le genin allait s'améliorer pour le village, ce n'était juste pas de la manière qu'espérait son professeur.

"On est pas des pions."

Une partie de lui espérait que Fubuki pensait la même, mais il ne pouvait pas le savoir, alors il partit après avoir essuyé la suée du maitre des baby-sitters. Un peu plus calme qu'au matin, il rentra chez lui pour découvrir ses parents assis autour de la table :

- Isasu, faut qu'on parle.

"Merde."

Sphinx. Yukio 021

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