J’étais en train de jubiler ! J’avais encore gagné contre Kodokuna au pierre feuille ciseau. C’était certes une manière puérile de régler un conflit, mais dans notre cas ça marchait plutôt bien. Ni elle, ni moi avions envie de mettre les pieds dans ce sinistre bâtiment, mais pour commencer notre devoir de shinobi, il fallait bien qu’un de nous deux se sacrifie.
J’étais posté à l’entrée du bâtiment regardant le va-et-vient incessant de ses shinobis en quête de missions tout en attendant ma jeune amie. Elle arriva quelques minutes plus tard rouleau en main. Elle devait sûrement être contente d’elle, quelque part, j’avais gagné pour faire en sorte qu’elle améliore sa technique de sociabilisation.
-Alors ? On va faire quoi ? Sauver une princesse en détresse ? Déloger un groupe de brigand ? Chercher un chaton ? J’avoue qu’un truc calme ça m’irait comme première mission.
Je lui lançais un regard insistant, attendant sa réponse.
-... Des nouilles … sautées … fourrées avec de la myrtille ? C’est .. original ? Ça doit être dégueu, j’avoue avoir quelques aprioris et puis à quel moment tu te dis que les deux vont bien ensemble. C’est comme si je fabriquais des tabourets avec cinq pieds. Quoi que ça pourrait être pas mal en vrai. T’en penses quoi ? C'est plus stable et esthétiquement, ça rajoute un petit truc, je pourrais même en faire ma marque de fabrique. Oh, je divague désolé.
Nous entrions au centre-ville, les restaurants et diverses boutiques étaient déjà en train de s’activer en vue du festival.
-J’avais dix ans lors de mon premier festival. Tu devais encore être une crevette. J’en ai de trop bon souvenir ! Quand on aura plié cette mission, on fera un tour des stands si tu veux.
On avait marché quelques minutes pour arriver au restaurant plutôt grand et chic. À l’entrée des bandes de tissu pendaient caressant le client qui passait par là, derrière, une porte shoji. On pénétra dans l’antre du chef Tanaka. Il n’y avait pas de client et pas d’employés. Il se tenait là, debout au milieu de son restaurant perdu dans ses pensées. Des tables étaient alignées le long des murs et la cuisine au centre de la pièce. Les clients pouvaient ainsi manger et voir les cuisiniers préparer leurs plats. Le chef, un homme musclé, habillé d’une veste de cuisto, les cheveux courts et blonds et un air sévère sur le visage, arriva vers nous d’un pas décidé.
Le chef:
-Bonjour à vous ! Vous êtes venu me donner un coup de main, c'est ça ? J’espère que vous êtes plus efficace que ces idiots qui me lâchent maintenant.
Il s’arrêta devant nous avant de reprendre.
-Mes nouilles sautées à la myrtille sont tout simplement divines. Mais j’ai toujours eu un souci, je ne sais pas dresser mes assiettes, d’habitude, c'est Nagashige qui s'en occupe, mais allez savoir pourquoi, il est tombé malade aujourd’hui ! Comme si j’avais besoin de ça. Je vous ai préparé deux plats. J’aimerais que vous goûtiez pour saisir un peu de quoi on parle.
Il attrapa les deux couverts et nous les donna. Effectivement, visuellement, c'était laid et ça ne donnait vraiment pas envie de croquer dedans.
Prenant une paire de baguettes, je portais l’étrange mixture à ma bouche et bon sang de bonsoir ! C’était suprême. On pouvait sentir tous les ingrédients qu’il avait utilisés pour faire son plat. L'assaisonnement se mélangeait avec la douceur de la myrtille donnant un goût de douceur ultime à ses nouilles. Sans m’en rendre compte, j'avais déjà fini mon assiette.
-C’est super bon. Comment êtes-vous arrivé à un résultat pareil ?
-C’est très bon, mais un client m’a dit, je cite : “Visuellement, j’ai l’impression de manger de la merde de caniche”. Donc j’ai besoin de votre aide pour promouvoir ce plat. Je n’ai pas le droit à l’échec.
Cet homme était déterminé à réussir et ça me suffisait.
-Écoutez, je pense que ...
Soudain, la porte s'ouvrit dans un fracas assourdissant.
Mission:
Cauchemar en cuisine
Le festival de la Lune est un festival rare, qui n’a lieu qu’une fois tous les dix ans et qui vénère un phénomène fascinant : l’apparition, brève, d’une lune bleue dans un ciel de jour. Et c’est précisément pour cet évènement exceptionnel que le célèbre chef Tanaka fait appelle à vos services de ninjas. Votre job, assurément simple, est de participer au service et de mettre en avant les plats destinés au client. Vous devez tout faire pour que votre client réussisse à promouvoir son idée avant-gardiste de nouilles sautées, fourrées à la myrtille.
Commanditaire : Le conseil de Konoha Récompense :60 ryôs
Cauchemar en cuisine - Kodokuna
Tadake Kodokuna
Konoha no Genin
Messages : 31
Date d'inscription : 24/10/2021
Fiche du Ninja Grade & Rang: Genin - rang D Ryos: 505 Expérience: (236/250)
J'ai du mal à comprendre pourquoi on m'a dit de faire vite ? C'est pas si terrible de parler à la présupposée des missions. En vrai, elle est plutôt jolie. J'ai bien aimé sa manière de me regarder, pas trop intrusive ni dans le jugement. Elle a semblé apprécier ma manière de lui parler et ça, c'est une sacré victoire pour canard. Après, c'est vrai qu'elle a pas tord concernant les équipes, mais bon, on s'en sort très bien avec Kotaro. Depuis le début de toute manière, c'est lui et moi face au reste du monde, je vois pas pourquoi ça doit changer. Puis en terme de senseï, je pense pas que qui que ce soit peut rivaliser avec mon but ultime. Et même sans ça, je dois y arriver seule... Enfin, avec un peu d'aide du Balafré.
Sans d'autres mots, je récupère le rouleau et m'incline, bloquant un instant sur un gros détails qui me fait un peu rougir avant de me faire baisser la tête. Les yeux recouverts par plusieurs mèches, je tourne les talons et m'en vais. Il faut que je prenne l'air et vite. Le regard remplit d'une certaine honte, je dévale les escaliers jusqu'à rejoindre mon camarade qui m'attends de pied ferme. À peine arrivée qu'il commence à énumérer tout ce qu'on peut faire, mais il est bien loin de se douter de la mission qu'on nous a confié. Pour autant, je ne lui adresse pas plus de mots, brandissant simplement le rouleau, les joues toujours empourprés par ce double gros détails sur lesquels j'avais lorgné malgré moi. Bon sang c'est quoi mon problème avec ça ?
Il est temps qu'on s'active et Kotaro ne se fait pas prier. Pourtant, il a raison sur un point, les nouilles sautées aux myrtilles, ça vend pas du rêve. Par contre, le coup du tabouret à cinq pieds, j'ai moins de mal à l'imaginer. Ca me permettrais de faire quelques nuances de bleus et de rouges en plus... Ouais, faut qu'on se penche sur la question une fois tout ça derrière nous. M'enfin nous y sommes, première véritable mission en tant que Ninja ! Je dois bien l'avouer, je suis assez excité. Une fois passé le coup de chaud, mon esprit commence à se rendre compte que les choses sérieuses commencent. Bon, après, on parle d'aider un gus à vendre son plat bizarre. Mais bon, c'est un début à tout !
« Vague. »
Oui je suis hilarante. Surtout qu'au final, ma vanne est passé comme une lettre à un Inuwashi. Ecoutant comme toujours les élucubrations marrante de mon camarde, on arrive au centre-ville. J'aime bien cet endroit, c'est plein de vie et de gens différents. Les couleurs et les odeurs se mélangent dans une certaine harmonie qui me donne envie de dessiner. Mais c'est clairement pas le moment. Faut que je me concentre, sur la mission. Oui. Les Myrtilles avant le Fusain ! J'ai du mal à rester focus, c'est étrange, tout semble moins simple depuis qu'on m'a refilé le rouleau. Je me sens un peu chose, c'est bizarre. Faut vraiment que j'arrête de penser à tout et n'importe quoi. Une future Tadake se doit d'être concentrée sur son objectif et rien d'autres ! Pourtant, je ne peux pas m'empêcher un petit rictus lorsque Kotaro me parle d'aller faire quelques stands plus tard. J'ai trop hâte.
Pourtant, quand je me retrouve face au plat du « Chef », je me dis qu'on est vraiment pas sortie de la casserole. C'est... Je peux pas dire que visuellement c'est laid, car ça serait remettre en question l'ensemble des « œuvres d'arts » de la plupart des enfants qui sont accrochés aux murs de leurs parents. Mais pour donner un ordre d'idée, j'ai déjà vu des alcooliques pondre des galettes du même acabits. Bien heureusement, ça n'en a pas l'odeur, mais ça donne clairement pas envie. Alors quand le Chef Tanaka nous file des baguettes pour goûter, je dois bien l'avouer, je n'en mène pas large. J'essaie de faire bonne figure, regardant Kotaro qui, sans trop de gêne se lance à l'aventure. Arquant un sourcil à l'idée de voir la réaction de mon camarde, je suis assez surprise de le voir... Apprécier ? Sa logorrhée recommence. Visiblement, le plat est meilleur qu'il n'en a l'air. Un peu intrigué, je me lance à l'assaut du vomis à la myrtille, qui, finalement, est vraiment excellent ! Laissant le chef et mon camarade discuter, j'engloutis mon assiette, oubliant un instant l'aspect répugnant pour me concentrer sur le goût exquis de ce met qui explose dans ma bouche. Plus qu'un plat, j'ai la sensation de découvrir des saveurs et des textures que je n'aurais pu imaginer même dans mes rêves les plus fous ! Une montée vers l'excellence qui se voit coupée par l'arrivée d'un étrange personnage blond.
« Tss, tss, tss... Alors c'est donc ça le vulgaire taudis que tu appelles un restaurant ? Dire que tout le monde croit que tu as une chance contre moi... »
« Luffy... Je peux savoir ce que tu viens foutre ici ?! »
« Simple visite de courtoisie avant le début du tournoi. Et je dois dire, je suis loin d'être déçu. En plus d'avoir des goûts de chiottes en termes de décoration, je peux voir que tu recrutes ta brigades au berceau ! »
Il s'est approchée de moi, se penchant en pausant sa main sur ma tête en faisant des froufrous... Je déteste les froufrous. Mon poing se serre, j'ai envie de lui décrocher la mâchoire et de lui foutre mon pied dans les joyeuses, mais je sais aussi que je suis en mission. Pourtant, j'ai très envie. Je sens le regard de Kotaro. Je sais que je ne dois rien faire de stupide. Rester maîtresse de mes émotions. C'est important pour un shinobi. Pourtant, mon regard se pose soudainement dans celui du blondinet. Il retire sa main soudainement, comprenant que s'il s'arrête pas, la prochaine chose qu'il va manger c'est le sol.
« Mais c'est qu'elle mordrait... Bien, j'en ai assez vu. » dit-il en se rapprochant de Tanaka. « Tu ferais mieux d'abandonner. Tu t'éviterais une humiliation de plus ! Ahahahahah ! »
Comme un méchant de mauvais conte, il s'en va en se foutant de nos gueules. J'aurais dû lui mettre la misère quand je le pouvais. Je m'en veux de ne pas avoir décocher un bon kick entre ses jambes. Ca aurait fait du bien à tout le monde. Mais alors que je le regarde partir, le poing du Chef frappe contre la table.
« Saleté de Luffy ! Cette espèce de pisse de Yack ne me lâchera donc jamais ! Mais il n'a pas tord... Je suis loin d'être au point pour le concours... Y'a qu'à regarder vos assiettes, visuellement parlant, ce n'est pas exactement un plat digne d'un restaurant. On dirait plutôt de la merde déshydratée... »
Il est vrai qu'on est en droit de se poser la question de si on va mourir d'une intoxication alimentaire en mangeant ce plat. Cependant, c'est notre première mission et voir notre commanditaire dans cet état là m'agace. Pourquoi ? Parce qu'il se morfond. J'aime pas les gens qui se morfondent. Du coup, j'avance vers lui, baguettes en main et je lui choppe l'oreille avec, le tirant vers moi alors qu'il se tord de douleur. Voilà, j'ai fais ma part pour le sortir de son trou, à Kotaro de trouver les mots pour repartir sur de bonnes bases.
Un type plutôt méprisable du nom de Luffy venait de pénétrer dans l’établissement de Tanaka. Il était blond, de grandes jambes, mais la caractéristique qui m’avait fait buguer le plus je crois que ce sont ses sourcils. Ils tourbillonnaient sur eux même. C’était quelque chose de vraiment particulier et j’étais persuadé qu’il ne fallait pas les regarder trop longtemps sous peine d’être hypnotisé.
Enfin bref, le type venait clairement chercher les embrouilles et commençait à insulter notre nouveau boss. Honnêtement, j’avais jamais vu ça. Je me penchais à l’oreille de Kodokuna.
-Le premier type qui débarque comme ça dans l’atelier de mon père il n'en ressort pas si tu vois ce que je veux dire.
Mais bon, on n'était pas dans le même milieu alors les mœurs étaient peut-être différentes.
Ou bordel, il commençait à nous insulter !
“Comment ça dans le berceau ? Cette fille est plus mature que toi gros con.”
Voilà qu’il commençait à approcher et à toucher les cheveux de Kodokuna. Bien que j’avais terriblement envie de lui raser ses sourcils, on était en mission et il ne fallait pas déconner. Je lançais un petit regard à ma partenaire pour essayer de lui faire comprendre qu’il ne fallait pas qu’elle le défonce. C’était un bon entraînement pour elle, il fallait qu’elle reste maîtresse de ses émotions et qu’elle ne fasse pas de bêtise, chose compliquée pour n’importe quelle personne dans sa position.
Il finit par partir laissant Kodokuna et le chef dans la plus grande des frustrations.
-Arf, mais quel connard ! Je suppose que ce n'est pas un de vos amis.
Tanaka tapa du poing sur la table et expliqua que son adversaire n’avait pas totalement tort et que son plat ressemblait à de la merde déshydratée, ce qu’on ne pouvait pas nier.
Il était en train de baisser les bras ? Il devait vraiment être au fond du trou, mais ça ne nous arrangeait pas trop pour la mission. Il fallait qu’il se reprenne. Je vis Kodokuna le chercher avec ses baguettes et elle l’amena devant moi.
-Écoutez Tanaka-san, je ne vais pas y aller par quatre chemins. Le sale type a raison, cet endroit manque un peu de quelqu chose et comme vous le dites votre plat ressemble à du vomi de chimpanzé. Mais vous avez de la chance parce que vous avez devant vous des artistes. Cette jeune fille peint comme personne et moi, je fais les plus beaux tabourets que vous pourrez trouver dans le monde entier. Vous vous cuisinez comme un dieu, ce n'est pas pour vous flatter, mais votre plat et divin ! Si vous nous laissez vous aider, on va pouvoir y arriver. Je pourrais faire de jolie assiette et Kodokuna pourrait s’occuper de la présentation. Si ça ne te gêne pas.
Je fis un clin d’œil à Kodokuna avant de reprendre.
-Ce salo de Luffy a osé décoiffé ma coéquipière alors on va lui rabattre son caquet pendant le tournoi. Je veux qu’il en pleure, qu’il tombe à genoux devant la saveur et l’apparence de votre plat et après ça on vendra tellement de plat pendant le festival que vous serez riche.
Le chef ne parla pas pendant quelques secondes. Il réfléchissait au plan qu’on lui avait proposé. C’était un de ces moments de silence un peu gênant ou personne osait parler.
Je me penchais vers Kodokuna pour lui chuchoter quelque chose.
-Il a l’air de bien le prendre. Je pensais qu’il allait m'envoyé chier. Tu savais que quand je clignais de l’œil, je ne voyais rien ? Ce n'est pas vraiment pratique.
Tanaka tapa à nouveau sur le plan de travail avec le plat de sa main.
-Ça peut le faire ! Toi là, tu pourrais faire combien d’assiettes avant ce soir ?
-Kotaro ! Et là, c'est kodokuna. On n'a même pas eu le temps de se préparer. Pour les assiettes, je ne sais pas si je commence maintenant, je peux vous en faire une cinquantaine d'ici ce soir le double si c’est une forme pas compliquée et je pense même que j’ai des assiettes carrées en rabe.
-Très bien fonce ! Va pour des assiettes carrées. Et toi Kodokuna, on s’occupe de la présentation pendant ce temps, la déco de mon restaurant peut attendre.
-Ok Chef ! Hey Kodokuna ! Mes assiettes seront d’une couleur claire, je ne sais pas si ça peut te servir. Je fonce à toute ! Et pas de coup pieds !!!
Je sortis en courant du restaurant pour aller dans l’atelier de mon père.
-Bon maintenant qu’on est plus que tous les deux, a tu déjà une idée de ce qu’on pourrait faire de ça ?
Il tendit une assiette à la jeune fille.
L'assiette en question :
Mission:
Cauchemar en cuisine
Le festival de la Lune est un festival rare, qui n’a lieu qu’une fois tous les dix ans et qui vénère un phénomène fascinant : l’apparition, brève, d’une lune bleue dans un ciel de jour. Et c’est précisément pour cet évènement exceptionnel que le célèbre chef Tanaka fait appelle à vos services de ninjas. Votre job, assurément simple, est de participer au service et de mettre en avant les plats destinés au client. Vous devez tout faire pour que votre client réussisse à promouvoir son idée avant-gardiste de nouilles sautées, fourrées à la myrtille.
Commanditaire : Le conseil de Konoha Récompense :60 ryôs
Cauchemar en cuisine - Kodokuna
Tadake Kodokuna
Konoha no Genin
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Fiche du Ninja Grade & Rang: Genin - rang D Ryos: 505 Expérience: (236/250)
J'aime beaucoup comment Kotaro parle, un jour sans doute, j'arriverai à faire pareille, mais clairement pas maintenant. En plus, il vient de dire qu'il va pas passer par quatre chemins et ça, ça veut dire qu'il va pas lui en laisser passer une et qu'en plus, il va en prendre six... Je parle des chemins. Il a toujours été comme ça depuis que je le connais. Il part pour dire un truc simple, puis il balance une anecdote, puis deux et ça enchaîne sur quelque chose qui n'a rien à voir. C'est assez marrant en vérité, mais faut avoir le cerveau bien accroché, parce que des fois, c'est un peu dur de le suivre.
Sauf que là, dès la deuxième phrase, j'ai du mal à le suivre. Il est supposé lui remonter le moral, pas lui dire que son restaurant et sa bouffe c'est de la merde. Je comprends pas trop, puis en plus après il dit qu'il a de la chance qu'on soit là ? Des artistes ? Sérieux Kotaro ! Tu sais bien que je déteste bosser sous tension et là tu … Tu m'énerves. Et en plus il utilise la carte Joker « clin d'oeil »... Il sait que j'arrive pas à lui dire non quand il fait ça. Pas qu'il ai un quelconque charme en faisant ça, au contraire, il ressemble à un paresseux qui serait entrain de forcer pour faire caca quand il fait ça. Mais justement, j'aime bien les paresseux, puis, du coup ça me fait un peu rire de le voir comme ça alors qu'il se croit trop cool. Du coup, forcément, je bouge la tête pour dire que je suis pour le fait de l'aider. Après tout, si on le laisse comme ça, la mission on peut la laisser tomber dès maintenant. Mais j'ai besoin d'argent, alors je vais me démener, comme Kotaro l'a dit.
« Je sais, faudra qu'on en parle un de ces quatre. » Non vraiment faut que je lui dise, parce qu'il passe vraiment pour un gars bizarre du coup. Pour autant, son discours semble avoir bien marché. C'est plutôt cool de voir le chef reprendre un peu de sa motivation, j'aime bien. Et direct, il commence à mettre en place un plan d'attaque et ça c'est cool ! Il est grand temps qu'on se mette au travail. Par contre, je suis assez dubitative concernant le rendement de mon pote là. On est déjà en fin de matinée et il pense pouvoir en faire cinquante d'ici ce soir ? J'arque un sourcil, visiblement étonné de voir autant de confiance en Kotaro. Mais bon, s'il le dit que ça va le faire, pourquoi pas !
De mon côté, j'ai du pain sur la planche, ou plutôt, du vomi dans le seau vu la gueule du truc qu'on doit servir demain. Je dois mettre toute ma puissance créative à l'oeuvre et ça, ça risque d'être pas bien joyeux. J'ai un peu peur de tout foirer je dois l'avouer. Mais bon, ça devrait le faire. Après, ça doit pas être bien compliqué d'accorder un plat, ça doit être comme une toile. Et alors que je me met à penser ça, le chef me présente une assiette. J'ai envie de pleurer tellement on dirait un gros tas de morve le truc. Franchement, on est pas prêt de dormir.
« Hm... Poubelle. »
Ma réponse semble un peu le choqué, pour autant, il se met directement à l'oeuvre, jetant le tout dans la poubelle, non sans une pointe de tristesse dans son regard. Bon. Maintenant que l'immondice n'est plus là, je pense qu'on peut repartir sur des bases plus saines. L'idée, c'est de commencer par le fond. Et en cuisine, ça commence avec les ingrédients non ?
« Ingrédients et recette ? »
Un jour j'apprendrai à utiliser un sujet, un verbe et un complément, mais là, faut être efficace et j'ai pas le temps de niaiser. Chose qu'il a l'air de plutôt bien comprendre, si bien que je me retrouve avec une liste de tout ce qui se trouve dans le plat et la manière dont il prépare tout ça. Déjà, y'a quelque chose qui me dérange au plus haut point.
« Pourquoi fourrées et sautées? »
« Hum, parce que ça fait partie de la recette ! »
Un argumentaire incontestable. Je ne peux que m'incliner face à une évidence pareille, bien qu'elle arrange pas vraiment mes affaires. Pour autant, une idée me vient soudainement. Parce qu'en soit, le soucis, c'est pas tant le goût, c'est plus le fait que ça fasse une espèce de bouillies colorés dégueulasses... Et si... Hm...
« Ne les fourrées pas... Deux préparations. Les Nouilles et la myrtille. » « Mais ce n'est pas la recette ! »
Mon regard se pose soudainement dans le sien et il comprend que ce genre de réponse ne me convient pas. Il fait un léger pas en arrière puis reprend un peu de sa constance avant de se mettre au fourneau, non sans maugréer un peu dans sa barbe qu'il n'a pas. S'il veut réussir, va falloir faire des concessions. Pendant ce temps, je commence à regarder le restaurant. C'est vrai que c'est pas si ouf que ça. Un peu trop moderne à mon goût, et trop de bling-bling. Faut vraiment réussir à épurer ça, peut-être juste avec du bois et des tons verts un peu champêtres. Les idées commencent à venir de plus en plus et je me met très vite à l'oeuvre, retirant tout le merdier qui n'a rien à foutre dans un restaurant. Faut dire qu'il y en a des trucs inutiles ! Pendant ce temps, le Chef semble avoir finit ses préparation, du coup je viens y jeter un coup d'oeil. Y'a pas à chier, les nouilles donnent plus envies comme ça qu'avec le fourrage à la myrtille qui dégouline de partout.
« Et maintenant ? »
Merde, c'est vrai que j'ai pas d'assiettes. Bon, il m'a dit que ça serait du bois clair non ? Le soucis, c'est que les nouilles sont clairs aussi... J'espère qu'il utilisera du bois nervurés avec des nœuds et tout... D'un coup, une idée me vient en tête. M'a semblé repérer une vieille planche à découpée en bois, ça fera l'affaire ! Je la récupère donc assez vite et la pose sur le plan de travail. Il est temps de montrer au chef ce que je vaux ! Aussitôt, je lui pique le wok avec les nouilles et les récupères avec une pince, les plaçant au centre avant de faire un nid en les tournant sur elles-mêmes. Je suis assez contente, ça fait un léger creux au centre et c'est bombé sur les cotés, tout en étant assez dense...
« Myrtilles. »
Pauvre chef quand j'y pense, se faire malmener comme ça par moi ça doit pas être simple. Pourtant, je vois dans son regard que quelque chose a changé. Il semble curieux et très excité à l'idée de voir ce que je vais faire. Du coup, je récupère la casserole et la pose à côté de l'assiette, je récupère une poche à douille et y met la mixture. Ca brûle les doigts, mais c'est pas grave, j'ai l'habitude de la chaleur. Après avoir préparé tout ça, je commence à couler la myrtille au centre, créant un cercle de sauce assez dense, sans trop en mettre. Après, je m'amuse à faire des pointes de sauce aux abords du nid de nouilles de manières à être symétriques les uns aux autres. Une fois fait, je laisse la poche et récupère une branche avec des baies accrochés et quelques feuilles éparses. Reste plus qu'à la posée au centre et...
« MAGNIFIQUE ! »
Putain il m'a fait peur le con, j'ai failli foirer la touche finale ! Mais bon, il est content, alors je le suis aussi. J'aime bien son regard, il pétille à fond. Reste plus qu'à savoir si j'ai pas altéré le goût en changeant sa recette et pour ça, il n'y a qu'un moyen de le savoir. Profitant qu'il s'extasie sur notre assiette, je sors deux paires de baguettes et lui en tend une. Il n'y a plus qu'à, ensuite, on s'attaque à la déco !... En vrai je pensais que ça nous prendrai plus de temps que ça...
Je courais jusqu’à l’atelier faisant attention de prendre les passages sombre et dissimulés, histoires de ne pas être vu par des gens que je connaissais. Une fois arrivé sur place, je zyeutais à travers les différentes fenêtres pour voir si mon paternel était là.
Depuis que j’étais devenu shinobi au service du village, on s’était pas mal pris la tête et il n’était plus trop d’accord pour que je vienne bosser à l’atelier. Soi-disant que j’avais choisi de faire autre chose et que je méritais plus de fouler le sol sacré de la fabrique. Il m’avait même foutu à la porte, heureusement que ninja ça rapportait bien.
Il y avait quelques employés qui bossaient sur des meubles, mais aucun signe de vie de mon père. J’entrai donc dans le bâtiment animé, saluant tout le monde. J’avais de la chance, les personnes présentes m’aimaient bien et n’allaient peut-être pas le rapporter au vieux.
-Dites, vous savez quand il rentre ? Demandais-je à un homme musculeux qui était en train de mettre des coups de ciseaux en bois sur une planche.
-Il a parlé d’une réunion d’artisans qui doit se finir en fin de journée. Répondit-il.
Après l’avoir remercié, je fonçais au placard des objets invendu. J’avais encore moins de temps que prévu et ne pouvait donc pas me perdre dans ce placard à trésor. Il y avait plusieurs piles d’assiettes carrées, soit beaucoup plus que je ne l’avais prévu.
-Merci, dieu de la menuiserie. Je vais sûrement pouvoir finir dans les temps.
Donc, au total, j’avais trois piles d’assiettes, ce qui nous en fait donc une bonne vingtaine. C’était la moitié de ce que j’avais dit au cuisto.
-Hey, excuse-moi Shinkichi ! T’aurais un peu plus de cinq minutes pour m’aider sur un projet ? Je payerais bien sûr ! Demandais-je au bodybuildeur. C’est pour faire des assiettes carrées dans ce style pour un cuisinier du village. Il m’en faudrait une vingtaine de plus, mais tout seul, je n'aurais pas le temps de finir avant que l’ancêtre ne débarque.
-Si tu paies, je ne vois pas de soucis. Amène-moi ces planches-là. Me demanda-t-il. Mais par contre on ne parle pas pendant qu’on travaille s’il te plaît.
Ouch, touché ! Ce n'était pas vraiment mon truc de travailler dans le silence, mais pas trop le choix pour le coup. Nous nous mettions donc au boulot. L’après-midi passa à une vitesse hallucinante. Nous avions dû demander de l’aide à deux autre personne et le tarif avait du coup augmenté, mais j’avais eu une idée folle. J’étais en train de fignoler la dernière assiette lorsque le chef passa le pas de la porte.
-Qu’est-ce que tu fais là toi ? Je t’ai bannie d’ici !
-Hum bannie, c'est un peu fort comme mot, tu ne trouves pas ? Et puis je suis venu récupérer une commande, me fallait une cinquantaine d’assiettes et je savais qu’on en avait qui pourrissaient dans un placard. Dis-je en posant une bourse avec quelques ryos sur une table.
-Petit ingrat ! Prends tes assiettes et pars !
Il était passé à côté de moi sans même me regarder. Il m’en voulait vraiment pour cette histoire de shinobi. En plus le connaissant, il n'allait pas revenir sur sa décision pour une question de fierté.
Je saluais les personnes qui m’avaient aidé en demandant à ce qu’on m’aide pour porter une des caisses pour amener les assiettes jusqu’au resto.
*toc toc*
-Kodokuna ! Viens m’aider à rentrer les assiettes ! Demandais-je à ma petite partenaire.
Une fois le matériel rentré, j’ouvris une des caisses afin de montrer ma nouvelle création.
-TADAM, des petites assiettes tabourets ! Si ça, ce ne sont pas les assiettes ultimes, je ne comprends pas.
L'assiette:
Je regardais mes deux camarades, le chef avait l’air de réfléchir. À quoi ? Je ne savais pas jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche.
-C’est original et ça pourrait bien coller à la présentation qu’a faite la petite.
*Plus tard dans la soirée sur la place du marché du village de Konoha*
-Bienvenus mesdames et messieurs au tournoi culinaire “la baguette en or”. Si vous êtes présent, c'est que vous avez bien saisi l’importance de cet événement qui se déroule une fois par an ! Ce tournoi vise à déterminer qu’elle est le meilleur restaurant au sein du village. Aujourd’hui, c’est au tour de Konoha d’accueillir le tournoi et comme le veut la tradition voici les juges de cette année qui vienne des quatre coins du monde !
La foule applaudissait un homme à l’allure plutôt étrange. Il était blond avec ce qui semblait être des lunettes teintées et il hurlait dans une cuillère en bois. Il montra trois personnes assises derrière une table qui faisait face à tous les concurrents.
Le présentateur:
-Notre premier juge nous viens directement d’un des meilleur restaurant d’Uzushio, le “Tentagrill” ! Sa spécialité est le poulpe grillé. Je vous prie de faire du bruit pour Madame Kaede !
Kaede:
Les spectateurs applaudissaient et criaient, influencés par le présentateur. Kaede saluait la foule.
-Notre deuxième juge peut vous paraître jeune, mais ne vous y trompez pas, c’est un virtuose de la cuisine. Il travaille dans un restaurant dans la Vallée d’Enokizu “La baguette d’or”, déjà reconnu comme étant l’un des meilleurs restaurants du sekai. Un tonnerre d’applaudissement pour Kirby.
Kirby:
La foule était en délire sûrement, connaissaient-ils la réputation du jeune chef.
-Et le dernier, mais pas des moindres ! Il a vu le jour dans une cuisine et depuis, il ne l’a jamais quittée. Passant de restaurant à restaurant, ce chef a emmagasiné une tonne d’expérience culinaire. Faite du bruit pour notre ami à poil, le chef Nezumi accompagné de son commis Wakamura l’humain.
Nezumi et Wakamura:
Des interrogations surgirent du public, faisant très rapidement place à des applaudissements.
-Je vous rappelle que les juges vont évaluer vos plats par rapport à leur goût, leur originalité et leur dressage ! Je vous pris de maintenant encourager nos chers concurrents. On ne le présente plus, il tient un restaurant que l’on peut apercevoir dans le coin là-bas, il se fait appeler le cuisinier à la jambe noir, j’ai nommé Sanji.
Le présentateur continua les présentations jusqu’à arrivé à ce qui nous intéresse, c'est-à-dire notre restaurant.
-Et pour finir, le chef explosif du restaurant Tanaka accompagné de ses commis. Applaudissez, le chef Tanaka.
Le nom de notre cuisinier résonna dans l’arène et la puissante voix du présentateur fit onduler la flamme des torches qui délimitait la zone où le terrible affrontement qui déterminera quel restaurant est le meilleur de Konoha allait commencer.
-J’espère que vous êtes prêt. Trois ! Deux ! Un ! CUISINEZ !
Mission:
Cauchemar en cuisine
Le festival de la Lune est un festival rare, qui n’a lieu qu’une fois tous les dix ans et qui vénère un phénomène fascinant : l’apparition, brève, d’une lune bleue dans un ciel de jour. Et c’est précisément pour cet évènement exceptionnel que le célèbre chef Tanaka fait appelle à vos services de ninjas. Votre job, assurément simple, est de participer au service et de mettre en avant les plats destinés au client. Vous devez tout faire pour que votre client réussisse à promouvoir son idée avant-gardiste de nouilles sautées, fourrées à la myrtille.
Commanditaire : Le conseil de Konoha Récompense :60 ryôs
Cauchemar en cuisine - Kodokuna
Tadake Kodokuna
Konoha no Genin
Messages : 31
Date d'inscription : 24/10/2021
Fiche du Ninja Grade & Rang: Genin - rang D Ryos: 505 Expérience: (236/250)
J'ai dis quoi ? Que ça allait assez vite ? Des fois faut que j'apprenne à me taire, du moins, dans mes pensées. Parce que là clairement, ça doit faire trois bonnes heures que je fais face à une tête de mule qui veut pas comprendre que sa décoration c'est de la merde. Bon certes, je conçois que ça soit compliqué de se manger des conseils venant d'une gamine qui a pas encore vu le monde au-delà des murs du Village. Mais en toute franchise, y'a des choses, faut pas faire. Genre la moquette sur le sol, c'est totalement prohibé. Qui plus est avec de la tapisserie rétro-dégueulasse. Ca surcharge l'oeil et ça ruine la rétine. Mais ça, il le comprend pas et ça m'agace, ça me donne envie de brûler son restaurant et lui avec, cependant, j'ai besoin de thune, alors je le ferais pas, mais tout de même.
« Pfff... Tu veux gagner le tournoi ? »
« Oui ! »
« Alors écoute moi. »
Nos regards se croisent et la tension s'intensifie dans l'établissement alors que concrètement, je suis à deux doigts de lui faire manger son plan de travail. Mais je ressens tout de même un peu d'hésitation, juste assez pour me donner le courage de m'avancer vers lui pour le toiser à fond. Oui, j'arrive pas trop au niveau de sa tête, mais je m'en fou, y'a pas moyen que je lâche l'affaire.
« J'ai dis non ! »
« Et moi je te dis qu'on va le faire ! »
Le soucis ? Il se pose pas tant sur ses goûts en matière de design d'intérieur, mais bien sur un objet bien dégueulasse. Le truc, c'est qu'on aurait pu le jeter y'a bien trois heures...
« Je t'ai dis que j'y tenais ! »
« C'est moche ! »
« C'est un cadeau de ma mère ! »
« Elle a des goûts de chiottes ! »
« C'est toi le chiotte ! »
Voilà un bien beau résumé de notre litige depuis que la question du tableau est sur le feu. Un sujet bien houleux qui peut mettre en péril notre mission sur tous les aspects. Pour autant, il a beau avoir la tête dur, la mienne est capable de briser celui d'une Aburame Vert-Pomme ! C'est donc avec le regard perçant et une grosse dose de courage que je finis par poser ma main sur l'objet, mais c'est sans compter la folie destructrice du bonhomme qui a carrément voulu me couper la main avec son hâchoir.
« MAIS CA VA PAS ! »
« TU TOUCHES PAS À CE TABLEAU ! »
Le tableau:
Franchement, autant je peux être très sensible à l'art, autant ce genre de délire psychédélique me passe complètement au-dessus de la tête. Cependant, je me dois de trouver une solution pour cette honte à l'art qui fait franchement tâche dans mon tableau.
« Bon... Et si tu le mettais dans ta cuisine ? Genre loin de la clientèle ? »
« Mais tu ne comprends pas l'essence de ce tableau Kodokuna ! Regarde les proportions, l'utilisation des matériaux et notamment des végétaux, ce rappelle à la nourriture pour constituer une personne ! On sent tout l'intérêt du créateur pour la cuisine et surtout, l'envie de pousser l'observateur à la réflexion sur ce qui le compose et la nourriture qu'il mange ! En voyant ce tableau tu sais ce que je vois ? »
« Une orgie vegan ? »
« Je vois la représentation fantasmagorique d'un système de consommation poussé à l'extrême et un appel au retour de l'épicurisme à des fins écologiques et humanistes. »
« … Hm hm... »
Plus tard dans la journée nous avons fini par trouver une place à l'autre immondice. En toute franchise, il jure de dingue avec toute la décoration du restaurant, mais bon, c'est lui le client, alors à un moment donné, il a bien fallu que je fasse patte Akira pour le bien de la mission. L'arrivée de Kotaro permit aussi un regain de bonne humeur dans notre trio alors qu'il arriva avec les nouvelles assiettes. Comment vous expliquer le fou rire que j'ai eu lorsqu'il nous a montré sa vaisselle-tabouret ? Etonnement, ça plaît beaucoup à Tanaka, qui se lance de suite dans certaines réflexions culinaires dans lesquelles je n'arrive pas à le suivre. Tant pis, après tout, l'important reste qu'il fasse pas de la merde ce soir.
Ce fut donc vêtue d'une tenue de second de cuisine et aux côtés du chef que je me retrouve le soir même devant les fourneaux. Mais je dois bien avouer, les tournois c'est relou. Y'a beaucoup de monde, ça braille de partout, on s'entend pas pensée, puis y'a des gens bizarre qui commentent absolument tout ce que tu fais ! C'était la même durant l'examen Chuunin. Une chance que cette fois-ci y'ai pas l'autre débile qui contrôle la météo. Rien de pire que de cuisiner quand y fait pas beau.
« Bon, on suit le plan ok ? »
« Ok... »
La tension est à son comble, mais on va y arriver. D'un rapide coup d'oeil, je vois Kotaro me faire des signes bizarres. Il est pas foutu de rester tranquille un instant, mais ça fait chaud au cœur de le voir aussi à fond. Un peu comme à l'examen lorsqu'il a fait une pancarte avec mon nom dessus pour me soutenir. Ok, j'aime pas être au devant de la scène, mais avec lui, c'est fun. En tout cas, assez pour oublier un instant que toute l'attention se porte sur nous. Si le chef présente ses couteaux comme un gladiateur, moi je me cache sous ma toque, rougissant comme une tomate. Je vous ai déjà dit que je déteste être au centre de l'attention ? Puis c'est le moment qu'on a attendu toute la journée. Le mec chelou avec la tignasse mal dressée commence un décompte et c'est parti !
Très vite, on allume les feux et Tanaka commence à faire tournoyer ses poêles et ses ustensiles. On se croit presque au cirque tellement c'est ridicule ! Tout ça pour le show ? Non, y'a un truc de changé chez lui, comme si d'avoir la pression le rend plus... plus... charismatique et sûr de lui ? Dans un élan de double sauté de wok avec triple axel vrillée gauche, il me fait un clin d'oeil et là, je fonds. Ce mec à la classe et mérite de gagner. Et s'il veut se la jouer, alors je dois faire tout mon maximum. Du coup ? C'est parti pour le show.
« TAIJUTSU ! KONOHA DAISENPPU ! »
Le visage du chef devient blême alors que d'un coup de pied j'envoie valser la planche à découper contenant les myrtilles et le couteau d'office qui s'envolent dans les airs. Prenant appuie sur ma jambe la plus forte, je me lance moi aussi vers les hauteurs dans une vrille des plus magnifique avant de faire face à ma cible.
« TAIJUTSU ! KIKKU NO DANMAKU ! »
Ma jambe commence à se mouvoir, accélérant la cadence tandis que les artefacts commencent à se mouvoir et que le couteau découpe les myrtilles et la menthe avec une précision chirurgicale ! La foule est bouche bée tandis que Tanaka affiche un sourire satisfait. Il est temps pour lui de rentrer dans la danse. Jetant ses couteaux au sol, il frappe d'un poing lourd sur la table, faisant voltiger le wok et les nouilles.
« SUITON ! SUIRO ! »
Soudainement, les pâtes de riz se voient piégés dans une bulle d'eau et commencent peu à peu à se ramollir. Mais il faut faire vite, car plongé trop longtemps dans un liquide froid, les nouilles pourraient se ramolir. Un simple regard entre le chef et moi-même suffit pour nous faire comprendre. Il nous faut allumer la flamme et pour ça, il faut que nous travaillons en équipe.
« KATON ! GOKAKYU ! »
Une boule de feu bleuté qui vient embraser la bulle d'eau, provoquant l'ébullition de cette dernière alors que les pâtes commencent à cuir. Mais il nous faut faire vite, car déjà, la menthe et les myrtilles sont entrain de tomber. Une chance que Tanaka a plus d'un tour dans son sac !
« NINPO ! KANASHIBARI ! »
Soudainement, tout se fige autour de nous. Les denrées, les flammes, l'eau bouillonnante, même la voix de la foule en délire ne semble plus nous atteindre alors que le chef plonge son regard vers les étoiles.
« Tu sais Kodokuna, depuis que je suis petit, je rêve d'apporter au monde de nouvelles saveurs. J'ai sacrifié tant de choses pour cela, mais aujourd'hui, alors que nous cuisinons côte à côte, je comprends que seul, la cuisine ne vaut pas d'être vécu. Grâce à toi et Kotaro, je saisis enfin la puissance qui sommeil dans l'âme de mes poêles... Jamais je ne vous remercierai assez... Et même si nous perdons ce tournoi, je reste fier de vous avoir eu comme commis... »
Nous nous regardions un moment, les yeux presque débordant de larmes tandis que mon regard se posait sur Kotaro. Sans un mot, il comprends ce qui lui reste à faire et apparaît dans un nuage de fumée à nos côtés.
« LA CUISINE EST FAITE POUR ÊTRE PARTAGE ! ENSEMBLE NOUS FERONS LES NOUILLES LES PLUS DELICIEUSES DU SEKAI ! »
Levant nos mains vers le ciel, nos chakras se mélangent alors que nos voix ne font plus qu'une.
« NINPO ! POUVOIR DE L'AMITIE NO JUTSU : LES NOUILLES À LA MYRTILLE ! »
Yūjō no chikara: Burūberīnūdoru 【Pouvoir de l'Amitié : Nouilles à la Myrtilles】
DOMAINE :
Ninjutsu
RANG :
D
PORTÉE :
Celle du Coeur
CHAMP D'ACTION :
Moyen
DESCRIPTION :
Grâce au pouvoir de l'amitié et à la reconnaissance d'un client, Kodokuna et Kotaro deviennent ami avec leur commanditaire et use de ce nouveau lien pour éblouir le monde et créé les meilleures nouilles sautés à la myrtilles sur son assiette-tabouret du monde !
CONSOMMATION DE CHAKRA :
Faible
Une lumière blanche jaillit de nos corps et illumine la scène et les spectateurs qui se font happer par celle-ci, alors que dans une stupéfaction incroyable, l'assiette-tabouret de nouilles sautés à la myrtille s'élève dans le ciel et scintille de toute sa beauté !
Lorsque le type à lunettes termina le décompte, je me saisis de deux couteaux. Devant moi, une planche à découper avec un peu de pâte. J’avais passé toute ma journée à faire les assiettes, alors je ne sais pas du tout ce que je devais faire. Je commençais à couper des morceaux de pâtes pendant que les deux autres commençaient à s’exciter.
Très vite, je pris le rythme en passant tel ou tel ingrédient à mes partenaires de cuisine. Ils les balançaient en l’air et utilisaient du ninjutsu pour les préparer. C’était impressionnant, même pour moi, les techniques s’enchaînèrent. Le chef fit le show, c’était plus que de la cuisine, les spectateurs assistaient à un spectacle. Je réajustais mon tablier avant de couper aussi rapidement que je pouvais de fines pâtes que j’envoyais au chef Tanaka. Après ça, j’avais plus rien à faire, alors de temps en temps, je rajoutais quelques effets. Lorsque Tanaka utilisa sa technique suiton, j’envoyais quelques gouttes d’eaux. Quand Kodokuna lança son feu bleu, j'envoyai du sel afin d'accentuer le truc et surtout pour bien faire comprendre à nos opposants qu’ils n’avaient aucune chance. Puis vint le moment critique, la touche finale.
Le temps se retrouvait comme suspendu pendant que Tanaka nous remerciait du coup de main. Puis vint un petit regard de ma petite partenaire. Je le compris tout de suite, j'acquiesçais d’un petit mouvement de tête. Nous joignions nos mains à côté de notre magnifique assiette de nouilles à la myrtille et mélangions nos chakras. Une lumière blanche sortit de notre association de mains, éblouit les spectateurs et les autres concurrents et l’assiette de pâte se mit à léviter. D'un geste précis et rapide, j’installais un torchon sur mon bras et m’emparai de l’assiette que j’emmenai en direction de la table des juges.
L'assiette en place, on pouvait voir des étoiles dans les yeux des juges, à part Kirby, qui étonnement restait de marbre. Les autres concurrents étaient, eux aussi sur le point de terminer.
-Humph, vous pensez être les seuls à pouvoir vous la péter comme ça ?
Sanji nous défiait du regard. Il se tenait sur une seule jambe en nous fixant, un petit sourire se dessinait sur son visage.
-Tu t’entêtes à créer tes pâtes complétement sorties d’une histoire d’horreur. JE VAIS TE MONTRER CE QUE C’EST DE LA VRAIE CUISINE !
Son commis posa un bol sur une table de travail et Sanji fit quelque mudras. Sa jambe se mit à s’enflammer et il donna un coup de pied qui frôla le bord du bol. Il se redressa et attrapa son plat.
-Mes nouilles pimentées vont effacer l’existence de ton plat Tanaka.
Il partit donner son plat au juge. Les autres cuisiniers terminèrent timidement leur cuisine avant, d’eux aussi, délivrer leur nourriture.
Après quelques minutes de dégustation et de discussion, c’est Kirby qui prit la parole en premier.
-Nous avons fini de délibérer !
Il venait de se lever de son siège. Kirby n’était pas très grand, mais sa réputation semblait le suivre. Un silence de mort s’installa sur l’assemblée et les cuisiniers se redressèrent le stress au ventre.
-Chef Sanji, chef Tanaka, veuillez avancer d’un pas.
Les deux cuisiniers s’avancèrent.
-Tous les autres ont échoué.
Un brouhaha se créa, on pouvait voir certain des participants tombés à genoux, les larmes aux yeux. Les spectateurs qui étaient venus voir certain des chefs éliminés pestèrent et crièrent au scandale.
-Vos deux plats sont indiscutablement supérieurs à toute la pâté pour animaux qu’on nous a servis, sans vouloir t’offenser Nezumi.
J’entendis Sanji chuchoter quelque chose à Tanaka.
-Je suis désolé par avance très cher perdant.
-Tu parles un peu vite longues jambes !
-Tout d’abord, parlons de la cuisine en elle-même. C’était impressionnant, toutes ces techniques étaient très bien placées et votre coup de pied frôlait la perfection, chef Sanji. Donc, de ce côté-là, vous l’emportez. Comme on dit dans notre secteur, ce n’est pas la quantité, mais la qualité qui compte.
En disant cette phrase, il nous regardait. Il avait cette prestance que les plus grands dégageaient.
-Pour la présentation des plats, là encore vous avez fait dort chef Sanji, votre bol colle au thème et les ingrédients sont mis en valeur, mais l’assiette de pâte à la myrtille l’emporte. L’assiette en elle-même est orignal et les couleurs utilisées pour la dresser sont très jolies. En plus d’attirer l’œil, elles ouvrent l’appétit et sont même capables de faire saliver quelqu’un de rassasier.
Je ne pus m’empêcher de lancer un regard satisfait à ma collègue.
-On est beaucoup trop fort.
Kirby regarda ses collègues tour à tour qui acquiescèrent.
-Tout se joue donc sur le goût. Honnêtement, nous n'avons que très rarement eut l’occasion de goûter à des plats aussi sophistiqué. Leurs apparences peuvent vous induire en erreur en vous faisant penser que le plat est simple, mais c’est faux.
On pouvait voir Tanaka croiser les bras et Sanji taper du pied nerveusement, ils avaient beau essayer de rien laisser transparaître, les deux chefs étaient nerveux.
-Vos nouilles pimentées me rappellent un plat que j’ai eu l’occasion de goûter lors d’un de mes déplacements dans le désert. Les nouilles sont relevées et le côté pimenté est finement dosé de sorte à ce qu'on en redemande. Une fine couche de chaleur s’installe dans la bouche pour laisser place à la douceur des nouilles. Partager ce plat avec mes collègues a été la chose la plus difficile que j’ai vécue aujourd’hui.
Sanji lança un sourire narquois à Tanaka.
-Mais malheureusement ça ne suffit pas face au plat de votre adversaire. Chef Tanaka ! J’ai l’honneur de vous annoncer que votre plat à remporter le concours.
Les bras de Tanaka se desserrèrent.
-À première vue, votre plat est très bizarre. Qui irait mettre des myrtilles dans des nouilles ? Seulement, une fois en bouche, on comprend pourquoi vous avez pris ce risque. La douceur de vos nouilles mélangée au sucré de la myrtille. Une véritable surprise pour les papilles. Et lorsqu’on finit d’aspirer la nouille, nous en redemandions sans vraiment nous en rendre compte.
Kaede acquiesça et sourit. Nezumi tira sur les cheveux de Wakamura qui lui aussi secoua la tête.
-Votre plat nous a donné d’étranges sentiments. De la nostalgie, mais aussi… de l’amour ? Il y a un ingrédient que nous n’avons pas su identifier. Quel est votre ingrédient secret, chef Tanaka.
Il se retourna vers nous avec un grand sourire et dit :
-Le pouvoir de l’amitié.
Mission:
Cauchemar en cuisine
Le festival de la Lune est un festival rare, qui n’a lieu qu’une fois tous les dix ans et qui vénère un phénomène fascinant : l’apparition, brève, d’une lune bleue dans un ciel de jour. Et c’est précisément pour cet évènement exceptionnel que le célèbre chef Tanaka fait appelle à vos services de ninjas. Votre job, assurément simple, est de participer au service et de mettre en avant les plats destinés au client. Vous devez tout faire pour que votre client réussisse à promouvoir son idée avant-gardiste de nouilles sautées, fourrées à la myrtille.
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