Succession tumultueuse (PV Shirogane Mamushi)

Dans le village ensablé, un observateur averti aurait pu constater une atmosphère lourde. Un changement drastique était en amorce au sein de Suna.

Plus précisément, ce trouble était d’autant plus palpable dans le domaine des Shirogane, théâtre des évènements à venir. Dans la salle de réunion, chacun tentait d’émettre son opinion à corps et à cris, si bien que la cacophonie uniforme était tout bonnement inaudible. Certains en venaient presqu’aux mains, tandis que d’autres tentait de faire entendre leurs voix ou regagner le silence, en mettant de grands coups de poing sur la table ronde, dont un seule siège resté vacant.

Quand Shirogane Ibushi franchit le seuil de ce qui était devenu une foire d’empoigne, le calme revint par sa simple présence autoritaire. Faisant mine de n’avoir assisté à quoique ce soit de fâcheux, il nonchalamment prit place dans le siège vacant. Aussitôt un serviteur vint lui apporter une tasse de thé, qu’il dégusta dans le silence de plus absolu. Après de longues secondes d’attentes, qui parurent des heures au reste de l’assistance, le patriarche s’éclaircit la voix.

Laissa le Godfather un moment de battement, afin que ces consignes, sans doute les dernières soient bien imprimées par chaque membre, qu’il prenait un malin plaisir à dévisager de son air sévère.

Malgré cette consigne un léger murmure envahissait la pièce, symbole de son autorité déclinante. S’il avait été l’un des co-fondateurs de Suna, ses dernières aspirations de fin de règne, s’émancipant de l’ombre du Kaekage, avaient été perçues comme un signe de démence de certains de ses partisans. Le tumulte précédent en était la preuve. Forcé de constater que le patriarche devait céder la main, néanmoins, il ne comptait pas en lâcher le pouvoir pour autant.

Dans son malheur, le Shirogane en chef n’avait engendré que des filles. Or les lois en la matière, auquel il s’inscrivait pleinement, était très strictes. Seul un individu mâle pouvait être à la tête du clan. Les années ayant passées, sa descendance : Mana, Keiko et Suzuka, eurent chacune des enfants. L’aînée une jõnin émérite n’eut que des filles. Keiko la cadette, qui ne devint pas Kunoïchi eut trois fils, aujourd’hui marchand dans l’entreprise familiale. La benjamine Suzuka, sa préférée, devint l’un des membres féminins les plus éminant de l’ordre. Sa marmaille un jõnin de vingt ans tout juste, qualifié de génie semblait le dauphin idéal d’Ibushi. Seulement le sort en ayant décidé autrement, le shinobi se rapprocha des détracteurs de son grand-père et devint le favori de ses opposants.

Son seul espoir demeurait en la personne de ce petit jeune homme timide de seize ans, qui ainsi qu’on lui avait indiqué, attendait respectueusement à la porte de la salle.

Une cohue s’éleva comme un seul homme et fut interrompu aussitôt quand le doyen éleva la main.


         

A la mention du nom du challenger dans la chaîne de succession, l’assistance se scinda clairement en trois voix uniformes. Plutôt deux, en tendant l’oreille. La première, favorable à un changement drastique, furent les plus prompts à réagir pour la simple est bonne raison que Mamushi était leur prétendant et surtout qu’ils étaient déjà entrain de vociférer, pensant que ce dernier avait été écarté. Les seconds, loyaux au patriarche des marionnettiste, se mélangeaient entre les hués du dernier candidat et les acclamations pour le jeune Aku. En revanche, à l’image de l’aîné des petits fils Senku, les opposants au régime actuel restèrent silencieux, un regard de défiance, comme s’il savait à l’avance comment cette histoire allait tournée.

Un serviteur se glissa dans l’assistance pour avertir le chef de clan, de l’absence du dénommé Mamushi. Ibushi-sama releva le menton et son regard parcouru l’assistance sans s’attacher à aucune des personnes présentes, comme pour réfléchir et jeta un regard entendu à l’un de ses gardes. Ce dernier composa immédiatement des mudra en fermant les yeux. Après quelques instants, le subalterne glissa quelques mots chuchotés, à l’oreille de son maître. Un sourire se dessina sur le visage du patriarche, le rendant un brin moins austère.

-Mamushi, si tu veux bien te donner la peine, nous allons pouvoir commencer…

Déclama le chef des Shirogane en faisant une pause pleinement emphatique, le temps que le dernier désigné à la succession regagna le plancher des vaches, puis reprit.


Un vague murmure -sans doute d’incrédulité- s’empara des protagonistes de la réunion tardive au sommet. Nulle ne savait où le vieil homme voulait en venir. Mais au regard de son sourire malicieux, Ibushi ne se contenterait pas d’un simple tournoi. Dans un premier temps, le marionnettiste en chef décida de s’entretenir individuellement avec chacun des candidats, dans l’ordre qui les avait appelés.

Aku le plus jeune, eut du mal à répondre aux questions de son grand-père, tant le jeune homme était instrumentalisé et en son for intérieur, se demandait presque ce qu’il faisait en ses lieux. Senku dont l’intervention affirmée et conquérante, attira les vivats d’une partie du conseil, s'en sortit avec aisance. De ce fait, pour regagner le calme, il fut décidé que le reste des entretiens se passeraient en huis clos. Seul un représentant de chaque « faction » serait autorisé à assister au bon déroulement des évènements.    

Vint alors le tour de Mamushi, de passer devant une assistance désormais épurée. Sans plus de cérémonie, le patriarche lui posa les mêmes questions qu’à ses descendants.


Ibushi toisa le challenger des candidats, sincèrement curieux de sa réponse, ce qui n’était pas le cas de toute l’assemblée.  

Récapitulatif combat:

         

Sans le savoir, bien en avait pris au chef de clan en fonction, de faire évacuer la salle, tant ce qui suivi dérouta l’assistance restreinte. Si la tirade dithyrambique des responsabilités qu’échoit au leader enthousiasma le senseur remarqué par l’auteur de ces propos, les sous-entendus « heureux » n’échappa pas au reste de l’assemblée.

Tandis qu’un étrange rictus d’amusement échoua sur les lèvres de l’aîné des petits fils, le cadet levait les yeux aux cieux. Les membres du conseil sans doute plus rompu à l’art de la dissimulation, demeurèrent en revanche impassible. Bien que sa vision ne soit pas au goût de tous, son plaidoyer maîtrisé en surpris plus d’un. Si à cet instant Ibushi-sama était entouré de ses deux plus farouches opposants, il n’en avait pas toujours été ainsi.

Jadis les trois hommes étaient très liés. Yamamoto et Ibushi grandirent ensemble, partageant dans leurs jeunes années, la même vision. Quant à Hisoka, de la génération suivante, ne fut autre que l’élève du chef en titre. Durant des décennies, ces trois là firent la pluie et le beau temps chez les Shirogane, suppléant magnifiquement les anciens dirigeants, des merveilles de leur atelier commun. Mais lorsque Yamamoto fut écarté du capitanat, du fait de sa constitution dite fragile et qu’on lui préféra Ibushi pour s’emparer des rennes du clan, leurs chemins se séparèrent définitivement.

Hisoka l’apprenti, libéré de l’ombre d’Ibushi et au contraire de Yamamoto, prospéra à une vitesse effarante en lançant sa propre guilde. Doté d’un sens aigu du commerce, il sut ériger son atelier au firmament du clan, grâce à la qualité de sa matière première, un bois aux vertus grandement recherchées mais également du fait de l’illustre enseignement de ses pairs. De ce fait, quand le petit génie, qui avait su s’entourer de la fine fleur des marionnetiste du pays, fut pressenti pour succéder à Ibushi, les deux hommes conclurent un pacte, afin d’être élus chacun leur tour, tous les dix ans, tant qu’un candidat substantiel n’émergeait des ombres de Suna.

Cet accord demeura pendant trente ans, durant lequel Yamamoto conspué et reclus, attendait lui aussi son élu et son heure. Au milieu de la vingtième années, Hisoka-san toujours plus avide de connaissance et de repousser son art, s’attela tel un Tzimisce de sculpter sur la chair humaine dans le plus grand des secrets. Lors de cette trentième année, jour où il devait accéder à la tête du clan pour la deuxième fois, Ibushi mit en lumière les pratiques dévoyées de son ancien apprenti. Ecarté à jamais du titre, Ibushi fut exceptionnellement renouvelé dans son mandat, voyant d’un œil favorable ses deux petits-fils genin, le succédaient la décennie suivante.

Dix ans après, les choses avaient bien changé. Son ancien apprenti assis à sa gauche, avait dévoyé son aîné et son vieil ami à droite, avait trouvé son protégé, qui s’égosillait sur le sujet donné. Une fois achevé, Ibushi-sama resta songeur un instant, comme pour s’imprégner des paroles, qui lui semblait un mélange des trois visions de maîtres présents.

-Il est vrai qu’il n’existe pas de réponse miracle, car nous sommes tous autant que nous sommes, des humains… perfectibles. Et si depuis l’aube des temps, nos erreurs du passé nous ont appris ne serait-ce qu’une chose, c’est que nos besoins de conquête, de convoiter un sol ou une technique nous vouera inexorablement à notre perte un jour, ainsi que les civilisations qui nous ont précédé. Or, si je vous ai posé ces questions sans en détenir la réponse unique et inébranlable, à tous les trois, c’était dans le but de voir comment vous interpréterez le poids de la responsabilité qui va avec. De vos trois discours, ce qu’il en est ressorti de commun est la sagesse… C’est ma foi une très bonne chose mais je trouve cocasse, même si la valeur n’attend pas le nombre des années, que cet argument se répercute dans de si jeune bouches hahaha. Le deuxième élément qui a retenu mon attention, partagé par Mamushi et Senku visiblement, est le supposé immobilisme de notre clan…

Le patriarche prit une longue inspiration, alors que son serviteur se permettait de changer sa tasse vide contre une pleine et planta son regard dans ceux des prétendants à sa succession.

-Encore une fois, à mon sens votre jeunesse ne vous permette pas de concevoir la complexité des choses dans leurs ensembles. Quand j’entends des jeunes Sunajin, quelques soient leurs clans je vous le concède, leurs planches de bois à la main prétendre surfer sur la vie comme ils surfent sur les vagues de sable de notre Saint Désert et être les seules à être dans l’air du temps, je me demande où certains d’entre vous sont allé chercher leurs conceptions de la vie et m’inquiète sincèrement sur leurs fréquentations. En effet et ainsi que je l’ai annoncé précédemment les temps changent mais ce n’est pas pour autant qu’il échappe à certains vieillards dont certain arrive à associer encore vertu et crainte comme autrefois…

Pour la première fois en 40 ans, Ibushi se tourna vers Yamamoto et le gratifia d’un sourire. Le reste des Shiroagane dans son intégralité, devant ce fait inédit sembla retenir son souffle.

-Lourde est la couronne mes enfants. Inutile de relever vos griefs sur la politique passé car à la fin de tout ceci, l’un de vous trois en prendra réellement la mesure de ce qu’il l’attend. Et j’espère très sincèrement, que vous pourrez faire bouger les choses ainsi que vous semblait tous y aspirer et que vous ne vous confronterez pas trop rudement à l’amer réalité. A ma décharge, durant vingt ans j’ai eu cœur à maintenir notre clan aussi uni que possible malgré nos erreurs passés… Alors certes ainsi que Mamushi l’a mentionné j’aurais eu cœur à prétendre à la confection d’infrastructure rendant justice aux possibilités d’expansion de notre village, cependant maintenir cette unité en nos rangs et les obstacles du gouvernement m’ont toujours empêché de mener à terme ce projet. Je souhaite qu’il en soit autrement à mon successeur et que maintenir la cohésion entre nous ne le puisent pas de toute son énergie.

A ces mots quatre valets firent irruption, comme un spectacle ficelé au mot près. Ibushi n’en avait certainement pas fini avec eux. Tandis que les serviteurs s’affairaient à une préparation mécaniquement orchestrée, le chef de clan reprit la parole.



         

Comment juger d'un bon Shirogane ? Comment savoir s'il était digne de son art et de le transmettre aux prochaines générations ? L'épreuve de fabrication pouvait paraître bien anodine, un challenge comme un autre auquel n'importe quelle personne maîtrisant l'hidden de leur clan était apte à participer. Pourtant, il n'y avait pas ici uniquement le talent qui devait être jugé, pas uniquement l'ingéniosité. Créer, c'était mettre un peu de soi et généralement en disait bien long sur son créateur. Qu'en serait-il pour chacun des challengers ?

Trois heures. Ce fut le temps qui était accordé à chacun et si les deux petits-fils d'Ibushi semblaient particulièrement prompt à travailler sur leurs œuvres, cela sauta bien moins aux yeux en ce qui concernait Mamushi. Le flegme du jeune homme donnait l'impression qu'il ne prenait les épreuves au sérieux, ou tout du moins, pour certains témoins présents. Mais, la célèbre maxime qui disait qu'il ne fallait jamais se fier aux apparences était sans doute celle qui pouvait aisément mieux lui convenir. La suite y donnerait raison.

Lorsque le temps fut écouté, il en vint le temps de jugement. Ce fut bien évidemment Ibushi, Hiroka et Yamamoto qui se montrèrent les plus pointilleux. Le premier à voir sa création passer au crible fut le jeune Aku, qui présenta une marionnette ayant une forme féline, proche d'un puma. Il y avait bien évidemment des griffes de métal dont il précisa qu'elle pouvait être enduite de poison, une queue souple et différents petits mécanismes cachés. L'adolescent n'était pas peu fier de ce qu'il avait réussi à produire, mais il semblait avoir manqué de temps pour véritablement peaufiner les détails. Cela n'échappa pas aux yeux experts des aînés, qui mirent cela sur le compte de son manque d'expérience. Après tout, il n'avait que seize ans et cela paraissait lui faire défaut face à ces deux rivaux.

La deuxième marionnette qui fut inspectée était celle de Mamushi et autant dire que cela ne manqua pas de panache. Chance ou malchance, qui aurait pu croire que la création échapperait à son créateur ? Mais surtout, qui aurait cru que ce dernier eut l'idée d'aller aussi loin ? Cela ne manqua pas de faire tiquer Ibushi, qui ne cacha pas un petit regard en coin à son ancien élève Hiroka. N'était-il pas lui même de ce genre d'homme à vouloir essayer de transcender l'art marionnettiste en allant bien au-delà de ce que la morale précaunisait ? Sans nul doute que ce dernier apprécierait l'oeuvre en tout cas : un scorpion de métal, une véritable machine de guerre avec l'âme d'un véritable arthropode, et un nom qui en disait bien long sur l'oeuvre en elle-même. Bien entendu, Mamushi fut bien plus éloquent lorsqu'il expliqua le fonctionnement de son pantin.

" C'est un choix très audacieux que tu as fait là, Mamushi. Une arme véritablement mortelle qui ne devrait pas tomber entre toutes les mains. Mais une âme belliqueuse dans un corps truffé comme celui-ci, et autonome, c'est jouer avec le feu. Un ennemi pourrait la retourner contre nous. "

Le regard légèrement réprobateur du vieil Ibushi se porta sur le jeune homme. Il était de l'ancienne école. Cependant, l'inovation était là, il fut obligé de le reconnaître.

" Mais je dois avouer que si en trois heures, tu peux construire ceci, avec une heure de plus, tu pourrais sans doute faire plus impressionnant. "

Il fut temps de juger le dernier candidat qui n'avait pas démérité non plus. Senku avait choisi un style différent ou plutôt humanoïde, contrairement à ces rivaux. Toujours aussi plein d'arrogance, le favori s'employa à son tour de parler de sa créature.

" Messieurs, je vous présente Mōmoku no inja, l'ermite aveugle. Ce pantin est entièrement adapté au combat offensif. Il peut s'adapter au combat au corps à corps, comme celui de la distance. Uniquement lui ou bien avec son manipulateur. Cette petite merveille est très facile à manipuler, même pour un débutant. Tout a été pensé pour pouvoir jouer avec lui comme avec sa première marionnette. Comme vous pouvez le constater, il est équiper d'une lance de combat, aussi solide que l'arme de n'importe quel lancier, petit clin d'oeil personnel puisque je le suis moi-même. Il possède des petits canons qui peuvent lancer soit des bombes fumigènes ou lumineuses, mais aussi des attaques de ninjutsu. Il y a bien évidemment les outils classiques allant des shurikens ou des sembons. Et comme je suis un homme de goût, je n'ai pu m'empêcher de travailler un peu son esthétique sur la dernière demi-heure qu'il me restait. "

Hiroka, dont Senku était le poulain, semblait plutôt satisfait de la prestation du jeune homme, et un petit sourire satisfait s'affichait sur son visage comme s'il était persuadé qu'il remporterait l'affaire. Yamamoto, lui, restait sur ses réserves, comme tout au long de l'épreuve, il ne laissa rien transparaître sur son opinion. Ibushi, quant à lui, était un grand-père assez fier, mais... pas tout à fait satisfait.

" Il s'agit là d'une véritable marionnette de combat, mais peut-être un peu trop ellitisme. Elle n'est visiblement utilisable que par un certain type de Shirogane, même si la consigne n'avait rien précisé sur le sujet.... je dois avouer qu'elle reste impressionnante. "

L'étau se resserrait de plus en plus, tout comme le choix se complexifiait. Toutefois, rien n'était encore gagné ou décidé. Il y avait une troisème épreuve.

" Bien. Sans perdre de temps, passons à la troisième épreuve : le combat.  Maintenant que vous avez créé ces nouvelles marionnettes, vous allez devoir les tester lors d'une confrontation réelle. Il est temps de vérifier si vos oeuvres tiennent leur promesse. Suivez-moi. "

Curieusement, Aku, le plus jeune, ne semblait pas emballer à l'idée d'affronter ces deux aînés et affichait un visage qui en disait long. Oh, ce n'était pas de la crainte, mais... un embêtement manifeste. Maintenant qu'il avait construit sa merveille, pourquoi devrait-il prendre le risque de la voir détuite ? En attendant, Ibushi, accompagné par toute sa cohorte, emmena les trois candidants sur une arène de combat.

" Les règles sont très simples. Vous allez faire comprendre vos créations respectives. Le but est de détruire la marionnette de votre adversaire, mais pas votre adversaire. Ce sont les capacités de vos pantins que nous voulons étudier et par conséquent, votre manière de les manier. Vous allez donc... "

" Je ne veux pas. "

Soudainement, la voix du jeune Aku se fit attendre.

" Je préfère me retirer grand-père. Je ne veux pas voir ma création se faire gratuitement détruire. Et de toute façon, je ne me sens pas prêt pour le rôle de chef de clan. Je me retire donc des candidats. "

Tauler général parmi les Shirogane présent, Ibushi venait de perdre celui en qui il avait placé tous ces espoirs. Sa frustration était particulièrement visible, une bonen grosse veine prête à exploser sur son front, alors que Miyamoto demeurait flegmatique et Hiroka jubilait. Senku, lui, fit un petit clin d'oeil à son frère, comme s'il le remerciait de quitter la course... parce qu'il ne pouvait le battre. Bien évidemment, ce changement de programme soudain fit rebattre les cartes. Il n'était plus deux en lice.

" Ainsi soit-il. Dans ce cas, nous ne verrons aujourd'hui qu'un seul affrontement. Senku, Mamushi. L'arène est à vous. "

Règle du combat:

Récapitulatif combat:

         

Senku toisait de toute son arrogance son opposant, alors que chaque soutien des deux camps étaient dans les gradins. Si certains étaient anxieux de connaître l'issu de cet affrontement, d'autres semblaient curieusement confiant. Il fallait dire que le résultat des trois épreuves cumulés permettaient de connaître le véritable "gagnant". A moins que Ibushi soit désireux de bousculer les codes ? Cela serait un mauvais choix étant donné qu'il est lui-même l'auteur de cette "compétition". Peut-être avait-il simplement sous-estimés le potentiel des jeunes Shirogane, raison de plus pour lui de potentiellement prendre sa retraite. Mais pour l'heure, il était désireux, comme tout ici, à voir un beau combat de marionnette.

Son petit-fils entra alors dans l'arène, le sourire confiant aux lèvres. Son adversaire avait une figure un peu plus morne et semblait bien se moquer de plaire. En réalité, Senku n'avait que faire des vieillards qui l'entouraient, il était juste trop... narcissique. Mais qu'importait, son esquisse allait très vite disparaître car à peine eut-on laisser le temps d'ouvrir le début du match que Mamushi lança les hostalités. Ce fut brutal et beaucoup plus rapide que ce qu'aurait imaginé le marionnettiste à la peau sombre.

" Bordel de merde... qu'est-ce... "

Fustisgeant dans sa "barbe", le Shirogane eut à peine le temps de prendre soin de se connecter à son cher pantin que voilà que plusieurs kunaïs furent lancés dans sa direction. Ni une ni deux, ayant aperçu un parchemin accolé, il déploya un large bouclier de chakra en vue de se protéger de la fourbe attaque, et l'explosion qui s'ensuivit donna raison à ce geste qui aurait pu être considéré comme disproportionné à l'affront. Mais voilà, être un bon Shirogane n'était pas seulement une question de bonnes armes, mais d'esprit tactique. Mamushi ne manqua ainsi pas à le rappeler à son opposant à profitant de sa diversion pour pousser son propre pantin à immobiliser son Ermite aveugle. Si les entraves des bras multiples étaient assez sommaires pour s'en libérer, les coups qui suivirent donnèrent littéralement des sueurs froides à Senku dont le visage palissant trahit son inquiétude après la violence de l'intervention du scorpion.

Sans compter les milles mains dont les coups parurent pour le malheureux plus destructeurs que ce dont il avait connaissance, l'empalement par la queue de scorpion qui faillit littéralement décapiter son guerrier de bois le rendit presque fou de colère. Il fallait dire que le scorpion ne payait pas de mine quand il l'avait aperçu, et voilà qu'en réalité, cette création dépassait l'entendement ? Mōmoku avait pris de sacrés coups, à tels points que l'on s'étonna de le voir encors debout. Des morceaux de bois et des plaques de métals s'étaient littérelement volatilisés, on pouvait noter les impacts sur son corps, les planches brisés...  mais toujours debout. La marionnette tenait toujours debout et grâce à la rapidité de son maître, orgueilleux, et certainement pas prêt à se dire aussi rapidement vaincu, il joua de ses talents et de la fière lance que brandissait encore sa marionnette pour frapper avec toute la violence qui était la sienne. Amplifiant son chakra, presque désieux de partager sa force avec sa création, il chargea tel un dragon enragé.

" Espèce d'enfoiré! "


Du côté des tribunes, d'autres visages avaient été gagné subitement par l'inquiétude. Ibushi, lui, demeurait calme. Il observait, il attendait, ils jetaient quelques regards parmi les convives qui commençaient à murmurer. Certains étaient époustoufflés par la marionnette de Mamushi et ne s'attendait pas à une telle puissance. Les plus hypocrites d'entre eux s'approchaient de son "maïtre" pour dire qu'ils félicitaient son poulain. Du côté de Senku, cela faisait grise mine, certains avaient même quitté les gradins comme pour ne pas assiter à l'échec de ce dernier ou bien...

Règle du combat:

Récapitulatif combat:

         

La plan de Mamushi était à la fois simple et délicieusement cruel : plutôt que d'abattre le pantin de son adversaire, il allait l'immobiliser et s'en emparer ! Quelle meilleure manière de démontrer sa supériorité en s'appropriant l’œuvre de son adversaire ?
Profitant d'un nuage de débris, le marionnettiste se glissa jusqu'à son scorpion mécanique, qu'il allait mettre à la torture pour parachever sa victoire.

Hélas, un grain de sable se glissa inopportunément dans cette mécanique bien huilée.
Jaillissant des tribunes autour de l'arène, un des soutiens de Shirogane Senku se rua au combat, du chakra luisant dans sa main.
D'un geste prompt, il apposa le Sceau d'Endiguement du Mal sur la marionnette, dévorant la propre technique de Fuinjutsu de Mamushi et ruinant son plan.
S'interposant, il empêcha l'autre Shirogane d'user d'une nouvelle technique pour s'emparer du pantin adverse.
Senku réalisa immédiatement le danger et en profita pour dégager son Ermite Aveugle.

"Faute technique !" beugla l’intrus, Shirogane Kyûsei. "Je réclame une faute technique !."
"Tu souilles ce duel !" tonna aussitôt un autre marionnettiste de l'assistance, soutenant Mamushi face à cette tricherie flagrante.
"Il s'agit d'un combat de marionnettes !" argumenta Kyûsei avec véhémence, prenant le chef de clan à partie. "Il a pour but d'évaluer le maniement de notre art le plus sacré et uniquement de celui-ci ! Mamushi a vicieusement attaqué lui-même la marionnette adverse. C'est une faute !"
"Il s'agit d'une tactique légitime ! Mamushi a splendidement utilisé sa construction comme piège et..."
"J'estime que c'est tout de même contraire aux règles." insista le fâcheux, soutenue par une petite partie de l'assistance. "Sinon qu'est-ce qui empêcherait Senku-sama d'incinérer cet insecte immonde à coup de boule de feu ?"
"Techniquement c'est plutôt une sorte d’arthropode..."
"Il avait qu'à y avoir pensé avant ! Un vrai ninja utilise tous ces atouts en combats ! Surtout un Shirogane..."

La situation s'envenimait, le public divisé défendant chacun des champions.
Au final, Ibiki intervint d'un ton sec.
"Il suffit !" ordonna le chef du clan, ramenant aussitôt le silence. "L'intervention est malvenue, mais soulève en effet un besoin d'éclaircissement des règles. Mamushi ne sera pas sanctionné pour ces actions et recevra une pilule de chakra en compensation de cet interruption. Néanmoins ce défi a bien pour but d'évaluer la maîtrise des concurrents dans notre art et non leurs talents en ninjutsu ou de guerriers. A partir de maintenant, voici une règle est ajouté : seule une marionnette ou une technique issus d'icelle est autorisé à endommager la marionnette adversaire. Messieurs, reprenez le combat."

La décision du vieillard était un peu injuste pour Mamushi... Fallait-il y voir une intervention pour protéger son petit-fils ? Ou juste une esprit enfermé dans les traditions et rituels du clan ?
En tout cas, cette interruption et ces nouvelles règles n'allait sans doute pas sauver Senku. Son pantin tenait à peine debout, ses rouages martyrisés par les assauts foudroyant de l'Esclavagiste.
Mais le marionnettiste adverse était fier et ne comptait pas se rendre sans donner son maximum. Senku était en outre particulièrement remonté par la tentative "d'enfermement" de Mamushi.
Un Shirogane n'aimait pas qu'on touche à ses affaires...

"Traîtrise et vilenie sont donc ton nindo..." susurra la manieur de l'Ermite Aveugle. "De bons choix, pour un ninja, mais ces petits traquenards ne feront pas de toi un véritable Shirogane à même de diriger le clan. Tu manques de piquant et de flamboyance !"
D'un geste, il ordonna l'attaque de son pantin. L'Ermite Aveugle ouvrit de façon impossible sa mâchoire de squelette, expédiant une nuée de senbon vers le scorpion mécanique.
Visiblement, Senku se méfiait désormais du corps à corps malgré ses talents de lancier combinés à l'arme de sa marionnette.

Le symbole pourpre ornant le crâne du pantin sembla s'illuminer, alors que l'Ermite Aveugle ouvrait de nouveau sa gueule.
"Katon : Haijingakure !" s'exclama Senku, faisant souffler une nuées de cendre incandescentes par la bouche de sa marionnette.
Senka avait soigneusement visé, pour ne pas toucher Mamushi et être disqualifié. Mais sa technique recouvrait désormais quasiment toute l'arène et une partie du public avait dû évacuer les tribunes en toute hâte.

Son nuage de cendre brûlante avait l'avantage de dissimulé un instant son pantin au regard de son adversaire. Et comme inconvénient principal de l'embraser également dès qu'il bougerait.
Cela allait être juste, Senku jouait le tout pour le tout sur cet assaut. D'un geste de la main, il dirigea sa poupée pour un assaut final là où il avait vu disparaître le scorpion.
"Moi aussi, j'ai de sales surprises en réserve...Akahigi : Akutou Kaeba !" siffla l'héritier d'Ibiki, déployant les lames cachés de sa marionnettes désormais en flamme.

Cela allait être juste : Senku avait-il réussit à briser ce maudit scorpion ? L'Ermite Aveugle ne résisterait pas à la moindre contre-attaque, surtout couvert de cendre ignée.
Qui sait, cette bataille s’achèverait peut-être par un match nul... En tout cas, en embrasant volontairement son pantin dans une attaque suicide, Senku s'assurait que Mamushi ne commettrait pas l'ultime provocation de lui dérober...

Règle du combat (mise à jour):

Récapitulatif combat:

         

Un sourire mauvais ourla les lèvres du manieur de l'Ermite Aveugle.
Sa diversion et son attaque-suicide avaient fonctionné ! Les lames traîtresses de sa marionnette avaient empalé l'hideux pantin insectoïde de son ennemi. Combinée aux flammes et à la cendre ignée, bientôt les deux marionnettes finiraient ensemble dans un terrible bûcher funéraire.
Un match nul... Ce n'était pas la meilleure manière de finir ce duel : bien évidemment Senku aurait aimé briller face au clan et à son grand-père... Mais hélas, l'Ermite Aveugle avait été bien trop endommagé par les vilenies traîtresses de ce vantard de Mamushi ! Il avait été un adversaire vicieux et suprêmement dangereux... Un rival pour le futur, pour lequel il faudrait peut-être organiser une "mission" spéciale dont il ne reviendrait pas.

Juste empêcher ce parvenu de gagner serait suffisant. Senku utiliserait ses soutiens, sa langue de miel et la réputation de son grand-père pour pousser le clan à reconnaître le match-nul comme une défaite pour Mamushi. C'était certain !
Hélas pour le petit-fils d'Ibushi, il avait une fois de trop sous-estimé son adversaire.
Le scorpion-marionnette s'avéra bien plus solide que prévu... Et équipé de système particulièrement fourbe, tirant partis de l'impressionnante maîtrise du Fuinjutsu de son maître.

Au lieu d'un brasier annihilant les deux pantins, des sceaux et du tissus se déployèrent, immobilisant et engloutissant l'Ermite Aveugle et le scellant à la merci de Mamushi et de son scorpion de bois et d'acier.
L'attaque-suicide avait échouée. Pire encore : son ennemi était débout, son pantin encore fonctionnel et s'étant emparé de sa marionnette.
Senku laissa échapper un cri de rage alors que le public exultait.
Le petit-fils du chef de clan se creusait la tête, cherchant une faute, une règle à invoquer pour annuler son infamante défaite. Il avait de nombreux soutien de le clan c'était jouable...

"Tricherie ! A nouveau, Mamushi à utiliser ses techniques interdite de Fuinjutsu ! Ce n'est pas un combat entre vrais marionnettistes !" tonna le vaincu de toute sa mauvaise foi. Il avait bien vu les mécanismes s'ouvrir sur le scorpion, révélant des sceau soigneusement préparés à l'avance. Mais s'il pouvait convaincre les jurés...
Vulgaire et moqueur, trop fier de ses propres création dévoyés, Mamushi n'avait pas des amis dans le clan... S'il parvenait à placer le conflit sur le terrain de la politique, avez sa lignée il pourrait...
Il y eu un mouvement flou derrière Senku, qui tourna la tête pour découvrir une nouvelle marionnette.

"Assez. Ce spectacle affligeant  n'est pas digne d'un futur dirigeant du clan Shirogane." déclara d'un ton sec Ibushi, le chef du clan des marionnettistes de Suna, une main tendue vers l'arène. Il se tourna vers Mamushi. "Reçoit mes félicitations pour ce combat, ainsi que ce petit geste d'excuse pour les gémissements pathétiquse de mon petit-fils."
D'un mouvement du doigts, il ordonna l'attaque de sa marionnette, qui déploya instantanément une immense faux noire. D'un geste souple, l'inquiétant pantin d'Ibushi trancha un bras à Senku qui s'écroula en hurlant. Ses soutiens dans le public se turent, certain se précipitant de l'arène pour évacuer le blesser. Les autres changeant aussitôt de favoris.

"Bien sûr, je ne parlais pas du moignon de cet imbécile, mais du coup de faux, un hommage à votre chef-d’œuvre poétiquement nommé Shinigami..." continua le chef du clan Shirogane. "Peu imaginatif comme nom certes, mais on tous eut ce genre de phase..."
Il soupira et pronoça officiellement la fin du combat et la victoire de Mabushi.
"Aku, mon petit-fils fut trop lâche, trop soucieux de préserver son art... Mais même si la prudence et savoir quand se battre et qui affronter son des atouts pour un shinobi, notre art doit être mis à l'épreuve, dans la guerre et le sang. Et parfois, on ne choisit pas quand et comment. Aku n'a pas encore ce qu'il faut pour me succéder."

D'un geste presque agacé, Ibushi désigna la porte menant à l'infirmerie où avait été conduit son autre petit-fils.
"Senku fut à l'opposé, mais une autre déception, tout aussi vive. Un ninja ne devrait pas pinailler face à l'adversité. Trop occupé par la politique et à se faire briller. Il n'a pas vraiment innové avec son pantin et au final à utiliser le pire des atouts : l'attaque-suicide. Un ninja ne doit pas avoir peur de sacrifier sa vie ou sa marionnette... Mais uniquement pour vaincre, pas dans l'espoir d'instaurer un status quo. Voilà pourquoi il a été punis : sa faute est à la hauteur de ma déception."  

Le vieux chef du clan Shirogane soupira et se massa les tempes, alors que le public s'étripait en cris de protestation ou de victoire. Malgré l'intervention d'Ibushi, certain persistait à douter de Mamushi.
"Silence !" fini par tonner le patriarche du clan. "Nous sommes des Shirogane. Mais ce nom n'est qu'un terme que nous avons forgé pour nous rassembler ! Pour nous donner une façade face aux nobles, aux familles de samouraïs ou aux clans shinobis. Nous sommes avant tout des artisans, des spécialistes pragmatiques dans l'art de donner la mort par surprises et les maîtres de nombreux secrets que chaque atelier garde jalousement, uniquement transmis de maître à élève. Nul question de lignée ou d'héritage : nous avons nos traditions mais au final, seules les compétences dans notre art importent. Et le jeune Mamushi vient de les démontrer. Je le désigne donc officiellement comme mon successeur."

Un sourire torve s'affichait sur le visage buriné du vieillard, visiblement ravis du tumulte que son annonce provoqua.
"Voilà qui me permettra peut-être de me reposer un peu et d'enseigner nos arts et coutumes à mes petits-fils. Un jour peut-être ils reviendront revendiquer le trône... Nous verrons aussi si Mamushi arrive à fédérer le clan, pour la plus grande gloire des Shirogane et de Suna !"
Ibushi se demandait intérieurement s'il devait aller prévenir lui-même son vieux complice Serika Senshi du changement de dirigeant ou s'il devait laisser Mamushi se frotter à l’irascible Kazekage ?
Ce dernier avait d'ailleurs dû reprendre les rênes de Suna. Il se racontait aussi que le Hokage du Pays du Feu avait dû faire de même... Les nouvelles générations étaient elles si molles et décevantes ? Lui-même devrait-il sortir de sa retraite si Mamushi échouait à diriger le clan ? Seul l'avenir le dirait...