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Le choc des générations

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Le choc des générations Mer 20 Oct - 20:52
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Le choc des générations.


"Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse." Albert Camus

Une dernière explosion assourdissante, un dernier nuage de poussière et tout à coup, une explosion de hurlements. Ce tenant debout, les poings serrés et les stigmates apparents d’un affrontement d’une violence prodigieuse sur l’ensemble de son corps. Shirokuma était le grand gagnant. Un triomphe accompagna son poing levé. Applaudissements et cries inarticulés, s’entremêlaient et emplissaient l’arène, d’une ferveur extraordinaire.  

Debout et les mains enfoncées dans la barrière de métal, Senshi n’avait pas manqué une miette du final. Seul l’intendant par sa proximité, n’avait pu s’empêcher d’épier par intermittence son vieux maître. Dans un réflexe guerrier, celui-ci avait mimé tout du long, des réactions en bandant ses muscles à l’impact. Totalement absorbé, il en avait oublié les convenances et arborait maintenant un sourire lourd de sens. Se rasseyant, il para son visage d’une morne froideur. Comme si Senshi avait laissé maintenant la place au Kazekage. Toisant son élève, il ne sourcilla pas devant cette grossière provocation. Bien au contraire, il parut s’en amuser et laissa échapper un rire sonore. Qui contraignit la foule au mutisme le plus complet. Se redressant complétement, souverain de son empire et légende vivante, il s’adressa autant à l’Akayuki qu’à son peuple.

"Le prochain ? Tu ne crois pas si bien dire…" D’un brusque redressement de son bras droit, il intima un ordre invisible. La seconde suivante, le terrain fut cerclé de shinobis au bandeau sunajin. Coupant toute retraite possible au combattant, ils avancèrent vers lui à pas prudent. "Akayuki Shirokuma." La voix était forte, la stature haute. "Tu as su triompher des meilleurs combattants de notre village et je t’en félicite… Maintenant…" Quatre des mystérieux shinobis qui évoluaient sur le terrain tirèrent Ogawa hors de l’arène. Le reste du contingent se referma en cercle autour de l’ours des sables.

"Il te reste bien du chemin à parcourir… Soldats !" Le dernier mot fit office d’interrupteur et la troupe tendit simultanément les paumes en direction du jeune gagnant.  Une lumière verte transita du bout des doigts de chacun sur ses plaies et autres hématomes. Ainsi baigné dans la lueur, Shirokuma devait se sentir flotter, au chaud, protégé… La douleur disparaissait en même temps que les marques de son affrontement. "Nous allons combattre. Ici même." Levant les yeux, subjuguant au passage la foule, le vieux maître présenta son plan. "Vous tous ici, vous serez les témoins de notre affrontement… Des années ont passé depuis la création du village. Jusqu’ici, j’ai toujours éclairé votre chemin, en maintenant à la seule force de mes bras, un ordre absolu. Et je compte bien poursuivre encore pour de longues années… Néanmoins, j’entends, j’observe, je sais. Certains parmi vous, remettent en question ma légitimité." Pointant un doigt vers l’Akayuki, il continua, sa voix s’emplissant d’une détermination flamboyante à mesure de son discours. "Toi Shirokuma ! Tu es l’un d’eux n’est-ce pas ? Ne viens-tu pas de me désigner comme ton adversaire ? Eh bien… Qu’il en soit ainsi."

Sautant de la tribune, le maître des lieux souleva pesamment la terre alentour, en écrasant son poing dans le sable. Une curieuse émotion semblait opacifier ses pupilles… La scène ne le laissait visiblement pas indifférent. Debout et faisant face à son ancien élève. Serika Senshi, le roi du désert, se préparait au combat.

"Quand je te regarde, je ne peux nier le poids des années… Mais rassures-toi, même vieux et croulant je serais toujours capable de t’infliger une sévère correction."

La tension atteint son paroxysme, les spectateurs médusés, ne savaient guère comment réagir. Quelles étaient les implications d’un tel affrontement ? Quelles en seraient les limites ? L’un des deux plus grands combattants du village allait-il mourir aujourd’hui ? Tant de questions qui restaient sans réponse… Les ninjas médecins, du mieux qu’ils le pouvaient, s’affairaient à remettre entièrement sur pied l’un des gladiateurs. Le combat allait débuter…

Dans quelques minutes, l’avenir du village serait mis en jeu.

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Le choc des générations

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“Il n'existe rien de constant si ce n'est le changement.”
- Rikudô Sennin (Bouddha)

Avant même que Kuma n’ait le temps de s’isoler dans les vestiaires, son ancien maître répondit à sa provocation, ce qui arracha un sourire amusé au vainqueur du tournoi. Comme il l’espérait, il avait réussi à ferrer le poisson et sans doute le toucher dans son orgueil d’ancêtre. Cependant, avant même qu’il n’ait le temps de savourer sa victoire, une nuée de ninjas arriva pour emporter Ogawa et encercler le vainqueur du tournoi, qui les regarda d’un mauvais œil. Peut-être était-il allé trop loin dans la provocation et que Senshi entendait bien lui faire payer cet affront, peut-être même sans avoir à se salir les mains. Sans se mettre en garde, il jaugea ses confrères en se faisant craquer les doigts un à un à l’aide de son pouce, il essayait d’estimer ses chances de s’en tirer, si jamais ils venaient à tenter quoi que ce soit de répréhensible. Ils étaient nombreux et lui était bien loin d’être sorti indemne de la finale, ce qui était loin d’être de bon augure, concernant ses pronostics. Si en plus de cela, il devait s’occuper du cas du Serika derrière, les chances de l’emporter deviendraient totalement nulles.

Il préféra ne pas tirer la charrue avant les bœufs et analysa la situation aussi posément que possible, pour éviter que les choses ne s'escaladent sans raison. La petite procession de Sunajin semblait bien organisée et avait répondue au quart de tour aux ordres de leur chef, ce qui lui faisait dire qu’ils avaient dû se tenir là, en attente, bien avant la fin du dernier combat. Théoriquement impossible, donc, qu’ils aient été appelés spécialement pour le punir de son incartade… A moins, bien sûr, que la finale entre Akayuki n’ait pas été au goût du vieil homme. A moins que Shirokuma ait fait une atroce erreur de calcul, le Kazekage ne pouvait décemment se permettre de laisser quelqu’un d’autre l’aider ou faire le travail à sa place, avec le village tout entier comme témoin. Peut-être qu’il essayait tout simplement de jouer avec ses nerfs et il n’y arrivait pas si mal, même si l’intéressé essayait de ne laisser transparaître aucun de ses doutes, en attendant de voir ce qu’on lui avait prévu.

Le martialiste resta de marbre, lorsqu’une flopée de mains se braqua dans sa direction à l’unisson, mais serra tout de même fermement les poings, prêt à défendre chèrement sa peau, si jamais il devait en arriver là. Fort heureusement, il n’eut aucun mal à reconnaître la couleur caractéristique de l’Iroujutsu, qui ne tarda pas à le baigner et à le remettre à neuf, remplissant même ses réserves de chakra au passage, ce qui lui fit écarquiller les yeux. Alors que Senshi confirmait ses plans, un sous-fifre apporta au jonin de quoi remplacer ce qu’il avait utilisé lors de son affrontement précédent, achevant de le rassurer par rapport à la tournure des événements. Le discours du talentueux orateur appuyait le fait qu’il espérait se servir de son ancien élève comme exemple, afin de mater toute forme de rébellion ou de mécontentement dans ses rangs. Comme quoi, ils n’étaient pas si différents que ça. Chacun d’entre eux voulait utiliser l’autre, pour asseoir sa supériorité et empêcher quelque plainte que ce soit.

Sans rien répondre, Shirokuma laissa le vieil homme descendre de sa tribune, sans même s’aider de son sable. Il l’observa avec attention, sans remarquer la présence d’une quelconque calebasse dans le dos du vieil homme et même si cela ne voulait pas dire qu’il n’en avait pas camouflé une quelque part, ou possédait simplement un autre tour dans la manche, cela suffirait peut-être à le ralentir quelque peu pour leur combat. Malgré le ressenti qu’il pouvait éprouver envers lui, l’Ours Blanc savait qu’il devait énormément à son senseï, non seulement pour tout ce qu’il lui avait appris, mais également pour avoir fondé ce village dans une période sombre, difficile et l’avoir amené où il en était aujourd’hui : L’une des principales puissances du Sekai, bien que plus pauvre que leurs homologues. Kuma connaissait bien le Serika et son émoi ne lui échappa absolument pas, même s’il n’était pas sûr de sa signification. Lui-même avait des sentiments très contradictoires par rapport à leur rencontre. Il pouvait facilement imaginer la difficulté et des soucis que pouvaient lui imposer sa légende et peut-être qu’il était incapable de modifier sa politique, au risque de s’attirer les foudres des anciens. Peut-être que le seul moyen d’aller de l’avant, pour lui comme pour les autres, était de passer pour ce vieil homme aigri, au sommet de sa tour d’ivoire, jusqu’à ce que quelqu’un ne vienne le détrôner de force. Quelqu’un qui pourrait alors apporter un vent nouveau, plus délicat et frais, sans pour autant passer pour un faible ou un traître à ses propres convictions.

Les propos moqueurs de l’ancêtre lui firent tout de même étendre les lèvres en un rictus satisfait, tandis que le jeunot se faisait craquer la nuque, en agitant quelque peu les guiboles et se dégourdir les muscles, tonifiés par les soins au préalable. Comme il était aimable, de la part du manieur de sable, de commencer sur une joute verbale, pour s’échauffer le sang et rentrer dans la provocation. Plus jeune, Kuma se serait probablement jeté en avant, sans trop réfléchir, dans le seul espoir de démolir son adversaire dans les plus brefs délais. Ayant pris un peu plus de bouteille et de maturité, il savait qu’un tel adversaire ne pouvait décemment se sous-estimer. Le regard plongé dans celui du doyen, il releva sa capuche pour la mettre sur sa tête, geste qu’il avait toujours fait pour se rasséréner.

« Si tu étais un meilleur dirigeant, c’est Sanae qui t’aurait arraché ton titre, aujourd’hui, sensei. » Lâcha sèchement l’ursidé, une flamme dévorante lui embrasant ses pupilles ambrées. « Je ne suis pas la moitié du shinobi qu’elle était, mais même un bâtard comme moi sera plus que suffisant, pour démolir les quelques chicots qu’il te reste. »

Les soins terminés et les gêneurs s’étant retirés, l’Akayuki prit une profonde inspiration, avant de relever les mains. Malgré les apparences, il n’était pas seul contre Senshi, dans l’arène. Derrière lui se tenaient tous ceux à qui il devait sa place actuelle, ses compétences, ses aspirations et son esprit, si différents du Sunajin moyen. Autant de différences qu’il avait portées avec honneur et respect, même s’il devait parfois les camoufler derrière le masque du plaisantin je-m’en-foutiste ou du petit soldat modèle, inapte à la remise en question du système en place. Autant de différences qui faisaient sa fierté. Autant d’influences hétéroclites, qui avaient formé son sens critique et permis de lui faire emprunter ce chemin qui était le sien. Plus que l’Iroujutsu dans lequel on l’avait baigné, c’était une myriade de mains fantomatiques qui appuyait sur son dos et lui donnait la force de se retrouver face à un tel titan légendaire, lui rappelait qu’il ne s’agissait que d’un homme. Sanae, Soren, Ogawa, Mirai, Eien, Rokasu, Rinka, Konomi, Seiren, Kyo, Kazuki, Kaisen, Ningyo, Hayato, Yukio… Raion… même ce satané Shiro. Dans une certaine mesure, Serika Senshi lui-même, se mêlait à l’assistance pour lui porter main forte, qu’il en ait ou non conscience.

Face à tout ça se tenait un vieil homme, seul, éreinté et creusé par le temps, les conflits, les peines et les responsabilités. Si fort et pourtant, du point de vue du martialiste, si frêle également. Si triste. Le parfait exemple de ce qu’il ne deviendrait jamais et, quelque part, il aurait voulu pouvoir le tirer de cette solitude, L’Ours Blanc commença à courir en avant, joignant l’index de chaque main avec le majeur correspondant, avant de les accoler l’un à l’autre en perpendiculaire. Le coup d’envoi était lancé et il joignit alors les mains, terminant ainsi ses mudras au départ de sa course.

« J’ai plus de support que tu n’en auras jamais et c’est pour çage Bunshin...  »
« Que je refuse de tomber aujourd’hui ! » S’exclamèrent cinq Kuma, à l’unisson.

Celui de derrière en tapa deux dans le dos, pour leur intimer la direction à prendre, sans pour autant arrêter sa course. Deux d’entre eux partirent en biais du côté gauche et deux autre du côté droit, n’en laissant qu’un au centre, dont les poings s’habillèrent rapidement d’un vent terrible et sifflant, comme un signe avant-coureur de ce qui se préparait en son for intérieur. Les quatre Doublokuma s’élancèrent dans une parabole élargie pour encercler la cible, ceux en tête de file prirent davantage de distance, pour éviter qu’une attaque ne puisse tous les toucher à la fois, restant à environ une dizaine de mètres de leur proie. L’Ours Blanc qui était resté au milieu avait, lui, ralenti l’allure, pour éviter d’arriver trop vite au contact, n’ayant aucun détour à effectuer, se trouvant entre six et dix mètres pour sa part. Dans une synchronisation parfaite, les quintuplés attrapèrent quatre shurikens chacun par main, qu’ils lancèrent en une volée qui arriva de tous côtés, avec une force inouïe, qui avait pour but de jauger l’adversaire, créer une ouverture voire même le lacérer, avec un peu de chance.

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La sottise est le bouclier de la honte, comme l’insolence est celui de la pauvreté.

Alors que le Kazekage, droit dans l’arène et ne sourcillant nullement devant les acclamations de son peuple, se fit porter son équipement guerrier. Le jeune, intrépide et insolent garçon, qui fut un jour son élève, vint relever sa capuche avant de se laisser aller à un échange de verve. Une haine féroce, que l’ours du désert semblait porter en lui depuis bien trop longtemps, s’exprima alors à travers une pluie de propos orduriers. Quelle chance finalement, qu’il se soit isolé du monde en recouvrant sa tête ! Ainsi peut-être n’avait-il pas remarqué que la foule jusqu’ici muette et aux regards vides, c’était mutée en un tribunal condamnant l’outrecuidance de ce qui apparaissait ici comme traitre à sa patrie. Les soigneurs eux-mêmes ne purent retenir leurs regards froids, foudroyant sur place le jeune intrépide. Était-ce bien là des propos à tenir, au cœur d’une foule, devant ce qui restera pour toujours le légendaire premier Kazekage du village ? Les esprits s’échauffèrent et les premières insultes perlèrent depuis les tribunes. Fort heureusement, le rire tonitruant de l’ancien vint mettre un terme au climat malsain de violence qui régnait maintenant sur les lieux. Toutes dents dehors et la tête légèrement penchée sur l’avant, le vieux maître du désert s’élança à son tour, dans une joute verbale.

"Ton insolence aura toujours été ton principal défaut Shirokuma ! Regarde un peu autour de toi, tu n’es qu’un shinobis parmi tant d’autres. Cesse donc de te prendre pour ce que tu n’es pas. Sanae hein ? Oui je me souviens de cette petite, un brillant avenir devant elle… Vous étiez ensemble à Baransu il me semble… Quel dommage qu’elle ait trouvé la mort par ta faute. Tu parles d'un héros..."

La pique acerbe du doyen avait été toute calculée. Visait-il à mettre en rogne son adversaire ? Ou bien cherchait-il ainsi à obtenir l’ascendant psychologique ? Nul ne pourrait le dire ! Puisque déjà, l’équipe médicale se retirait du terrain. Marquant ainsi le début de l’affrontement. Le visage de Senshi se para d’un masque placide et il attendit, planté comme un piquet, les bras croisés. Dans toute sa fougue, le ponte Akayuki ne souhaita visiblement pas s’étendre en conversation. Composant des mudras, le voilà alors qui se multiplia en cinq jeunes fougueux. Envoyant chacun se disperser tout autour de son adversaire. Impavide, le seigneur des lieux n’esquissa pas le moindre geste. Son regard se focalisait entièrement sur le Kuma lui faisant face. Supposait-il que se trouvait là l’original ou refusait-il simplement de tourner la tête ?

Dans un assaut parfaitement coordonné, les multiples Akayuki à capuche, se saisirnt de quelques shurikens. Un sourire trancha alors la mine morne du vieillard, qui en vitesse composa une série de mudras. Aussitôt, le sable de l’arène tourbillonna jusqu’à venir s’agglomérer en une boule parfaite et compacte. Les multiples shurikens vinrent rebondir sur la surface lissée, sans causer le moindre dommage apparent. Au cœur de cette prison impénétrable, Senshi eut tout le loisir de composer une nouvelle série de signes incantatoires. Semblant émerger du sol, un œil se cristallisa en surplomb de l’arène. Voletant gaiement dans le vide du ciel, le petit organe de sable, assurait à Senshi une parfaite vision du terrain.

Le geste avait été parfaitement maitrisé, signe d’une expérience guerrière émérite. Le vieux soldat n’avait visiblement pas dit son dernier mot et profitant de sa réactivité toute légendaire, s’affaira dans la composition d’une contre-attaque. Ce n’était pas au vieux singe, que Kuma allait apprendre à faire la grimace. Si la maîtrise du sable, et notamment des grains d’or, représentait la caractéristique principale du vieux maître. Il avait su pour autant garder d’autres atouts dans sa manche. Aussi, sous les pieds de chacun des Akayuki, clones comme original. Le sol jusqu’ici ferme d’un sable compacté, prit l’apparence d’une furieuse coulée de boue. Toujours dans le confort de son cocon, Senshi observa les effets de son attaque par le biais de son œil flottant.

Le combat venait officiellement de commencer

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« M’accuser - justes Dieux ! - De n’aimer plus… quand… J’aime plus ! »
Geraruto (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)

Face à lui, Kuma avait affaire au plus terrible des ninjas de Suna. Malgré sa fanfaronnade, il savait pertinemment que Senshi n’était pas à prendre à la légère, mais il ne pouvait se permettre d’être faible, devant son village tout entier. qui ne le tolérerait pas. Il aurait peut-être dû calmer ses ardeurs, garder son masque habituel de joyeuse indifférence, mais être si proche du but et de son senseï avait peu à peu réveillé quelque chose en lui. Des souvenirs d’antan, certains dévastateurs, d’autres joyeux, qu’il avait gardés enfoui au fond de lui bouillonnaient et avec eux, son sang. Le public n’avait pas aimé ses propos, alors que nombre d'entre eux partageaient ses idéaux et espéraient du changement. Plus nombreux encore étaient ceux qui n’étaient pas satisfaits de leur situation mais refusaient de l’admettre ou de faire quoi que ce soit pour la changer. Par habitude, sans doute. Par paresse, aussi. Par peur, surtout. Ce dernier point, plus que tout ce qu’il avait pu expérimenter dans sa vie, faisait monter une rage sourde du fond de son cœur. Sans vergogne, sans réflexion, ils le traitaient de traître, le jugeaient, pour avoir l’audace de s’adresser à leur légende comme au tyran qu’il était. Il avait passé tant de temps et d’effort, à maintenir les apparences et à faire ce qu’il pouvait, pour la gloire de son village, qu’il ne pouvait se permettre d’ignorer leurs remarques, qui lui lacéraient le dos.

S’il avait été seul dans sa croisade et ses convictions, il aurait sans doute rendu son tablier sans demander son reste, en se demandant s’il ne s’était pas tout simplement trompé sur toute la ligne. Toutefois, ce combat n’était pas que le sien et il entendait bien mettre tout ce qu’il avait comme ressource, pour le mener à son terme. Ce n’était pas de leur faute, à tous ceux qui le haranguaient. Ce n’était pas eux, qui avaient tissé un voile d’insécurité et de bellicisme, en s’accrochant éperdument à une époque qui ne demandait qu’à être révolue. Ils ne connaissaient et ne cherchaient rien de mieux, car personne ne leur avait jamais montré que cela existait. Le monde n’était pas composé que d’ennemis, mais de beaucoup de gens qui leur étaient bien plus similaires qu’on aurait pu le croire. Tous illuminés par le même soleil. Tous atteints par les mêmes maux. Tous à la quête du bonheur, pour eux-mêmes et leurs êtres chers.

Plus que jamais, il pouvait sentir gronder cette bête terrible qui se cachait sous ses traits, sa peau et ses muscles, prête à bondir d’un instant à l’autre. Fort heureusement, il avait passé de nombreuses années à apprendre à le contenir, le canaliser, apprendre à en faire une arme sans qu’il ne déborde de trop, cet ours rageur qui rugissait au creux de son âme. Entendre, dans la bouche du doyen Serika, le nom de sa moitié disparue, lui fit serrer la mâchoire et les poings, embrasant son regard qui brillait de mille feux, sous sa capuche. Si Kuma pouvait facilement supporter de se faire insulter, il aurait peut-être été totalement incapable de se contrôler, si son adversaire s’était autorisé à manquer de respect à sa mémoire et pour ça, il ne pouvait s’empêcher d’être reconnaissant. Malgré tout, le vieil homme savait maintenir un respect que son élève continuait de lui refuser, même si c’était la première fois qu’il se permettait réellement de lui dire ce qu’il avait sur le cœur.

« Il n’y a pas un jour qui passe, sans que je souhaite qu’elle soit encore là, à ma place. Pas un jour où je ne regrette pas ma faiblesse et mon inaptitude. Mais au moins, j’étais à ses côtés, Senseï. » Grogna l’Ours Blanc, sans bouger d’un cil. « Je ne suis qu’un shinobi parmi tant d’autres et c’est pour ça que je sais ce qu’ils traversent. C’est pour ça que je continuerais de les soutenir et de les tirer vers le haut. Pour ça, que je cultive ma force, depuis tout ce temps. Pour ma patrie, que j’aime tant. Pour Suna. » Tonna-t-il avec ampleur, au centre de la cohue. « La terre est faite pour les Hommes. Les Légendes devraient rester dans les livres. »

Peu importe qu’on lui fasse confiance ou pas, peu importe qu’on croit en lui ou qu’on interprète ses pensées à tort. Il comptait bien démolir le carcan qui les maintenait tous dans l’ombre, avec la même puissance qu’ils adoraient tant. Alors, plus personne ne devrait avoir quoi que ce soit à redire. Kuma et ses clones étaient rapidement montés à l’assaut, dans une ouverture qui ne lui ressemblait pas vraiment, mais qui avait surtout pour but de juger son opposant. Fidèle à lui-même, ce dernier utilisa rapidement son art héréditaire pour se protéger de la volée de fer avec le sable de Suna, dans une boule solide et hermétique. A l’exception de celui face à la boule, la meute d’ursidés pila tout net, en le voyant ainsi se mettre à couvert, au beau milieu de leur course synchronisée, pour évaluer la tournure du combat. Tandis que l'œil de sable commençait à se former, les deux de la couche du milieu se firent dépasser le dernier de leur jumeau, dont le vent aux poignets ne cessait de siffler, courroucé.

Le poing armé, il était prêt à mettre à bas la hiérarchie, pendant qu’une nouvelle salve de la part des copies ne s’envole en direction du Daisan no Me, pour le détruire aussi sec. Toutefois, le marchand réalisa rapidement qu’il n’était pas au bout de ses surprises. Non content de se terrer comme les pleutres qu’il abhorrait tant, il expulsa une gerbe boueuse, qui visait manifestement à emporter le martialiste et ses répliques bouler plus loin. Sans même y réfléchir, l’Ours Blanc changea totalement sa posture, se penchant vers l’avant, à moins de trois ou quatre mètres de la prison de sable, pour réagir avant qu’il ne soit trop tard. Il s’était entraîné sans relâche, avait élargi peu à peu son éventail de techniques et exécuté d’innombrables simulations dans un coin de son crâne, qui tournait en permanence dans le seul but de défaire Senshi.

Rouvrant sa main gauche, il condensa une cloche de fûton élargie, qu’il tendit en direction du sol, l’élargissant afin de réceptionner la coulée qui risquait grandement de lui compliquer ses affaires, s’il ne s’en occupait pas immédiatement. La petite masse venteuse enveloppa la masse formée par le ninjutsu affinitaire du Serika, avant de la disperser sans ménagement, d’une impulsion soudaine du poignet. Le choc des deux éléments provoqua un brouhaha assourdissant, la tornade protectrice faisant rage en stoppant son propre utilisateur dans sa lancée. Sa respiration était déjà bien alourdie et il avait bien vite puisé dans ses ressources, pour éviter de se faire distancer par son ancien maître.

Il lui avait coupé la vue et dérouté son premier assaut, mais la moindre erreur pouvait encore s’avérer fatale, pour lui. Dents serrés et mâchoire tendue, Kuma plia les genoux, en prenant une longue inspiration, s’apprêtant à sauter en analysant son état physique et son endurance.


Dans son mouvement, sa main s’aventura dans sa tassette pour y récupérer une petite pilule rouge escamotée, qu’il porta à sa bouche à l’insu des spectateurs, pour se donner un boost énergétique. Personne n’aurait sans doute cherché à le juger pour cela, mais il préférait ne pas leur donner d’argument supplémentaire pour lui reprocher quoi que ce soit. La stratégie de Senshi pouvait sans doute être apparentée à de la couardise, en mêlant protection et tentative de l’engluer pour réduire sa mobilité, comme s’il cherchait à maintenir le pugiliste le plus loin de lui possible. Ou alors, c’était au contraire un moyen astucieux de le lui faire croire, pour que Kuma accourt en imaginant l’affaire faite, s’il parvenait à lui mettre la main dessus. Tout était possible, avec le Shodaime de Suna, mais le jonin ne comptait pas passer sur cette opportunité. Si c’était ce qu’il voulait, il se ferait un plaisir de le lui apporter.

« Du sable ! Voilà donc tout ce que tu peux dresser, entre toi et la mort ?! C’est donc ça, l’apex de notre village ? Terré comme un lapin, essayant désespérément d’échapper à un ours ?! » Railla le duo de Kuma le plus avancé, qui avait contourné et dépassé la boule, pour se positionner derrière celle-ci à une bonne dizaine de mètres. « C’est donc lui, qui vous fait trembler sur vos sièges, à vous, fiers guerriers des sables ?! »

Le shinobi du centre, campé sur ses appuis, les relâcha d’un coup pour s’élever dans un bond prodigieux, tandis que les deux encore en retrait se jetaient vainement sur la paroi pour la larder de coups sans grand espoir d’arriver à quoi que ce soit, mais pour brouiller les pistes et faire croire que c’était le seul plan concocté pour venir à bout de la sphère. Dessinant un court arc de cercle, le challenger leva la jambe le plus haut possible, avant retomber lourdement sur la Sabaku Rô, pour la pulvériser du talon et la creuser jusqu’à atteindre en pleine tempe celui qu’il cherchait et qui devait sans doute se croire en sécurité pour quelques instants encore. Un coup lourd, sauvage, qui n’était qu’une entrée en matière, mais qui avait tout de même pulvérisé les clones qui tapaient désespérément le mur de sable concave.  

Au milieu des débris, le visage terrible de Kuma était effroyable, tandis qu’il retrouvait le plancher des vaches, le dos courbé et les genoux pliés, déjà prêt à repartir. Méconnaissable. Les chaînes étaient lâchées, brisées et la bête entendait bien se défouler, maintenant qu’elle était enfin libérée. Ses pupilles acérées se plantèrent dans celles du quarantenaire bien tassé, crachant toute sa fureur et sa rage de vaincre, lourdes des promesses qu’il se devait d’honorer. Lourdes des responsabilités qu’il avait choisi d’endosser. Lourdes des choix qu’il avait fait, bons comme mauvais.

« A LA FIN DE L’ENVOI… »

Comme un diable sortant de sa boîte, un Akayuki rageur releva son poing à toute vitesse, dans une ligne ascendante oblique, pour délivrer un uppercut du droit lourd de détermination, qui visait directement la mâchoire du chef Sunajin, pour s’y abattre sans la moindre retenue. Profitant de son momentum, il ramena son bras gauche en pivotant son buste, pour venir cueillir la gueule d’ange de leur bon Senshi et, avec un peu de chance, la démolir. Repartant vivement de l’autre côté, sans prendre une seconde pour souffler, il projeta à nouveau son poing droit pour une frappe latérale enroulée, qui se dirigea cette fois vers les côtes de l’ancêtre, pour les broyer et le sécher sur place.

« JE TOUCHE !!!! »

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"J’étais un guerrier qui rêvait qu’il pouvait apporter la paix… Mais tôt ou tard, il faut se réveiller" Jake, Avatar

Les mots de son élève résonnaient encore en son esprit, depuis quand Shirukuma avait bâti une telle détermination ? Le vieil homme se remémora alors les quelques instants privilégiés qu’ils avaient partagés bien des années plus tôt. Déjà à l’époque, il avait entrevu au travers du jeune adolescent, un espoir, un avenir. Il voyait dans cet élève tout ce qu’il n’était plus… un idéaliste, un rêveur, mais aussi un combattant hors pair qui emplissait de fierté la légende du désert. Son regard aujourd’hui n'était plus que colère froide et meurtrière détermination,  il avait tant changé en si peu de temps. Il semblait pourtant à Senshi que seulement quelques jours s’étaient écoulés depuis que, souriant et les joues empourprées, le jeune Shirokuma l'avait toisé de son regard empli de fierté.

La vie de shinobi ne laissait pas la place à ce type de relation, pas pour lui, par pour le grand Serika. Il était le chef, le grand manitou, celui qui orchestrait le désert et pouvait par sa seule volonté faire plier les plus puissants clans. Cette image, il l’avait bâtie longuement et à la sueur de son front. Encore jeune, Senshi s’imaginait pouvoir conquérir le cœur des peuples du désert par son seul charisme. Malheureusement, la tâche était bien trop ardue pour un homme… Un tel exploit que celui d’unifier sous une bannière unique la grande litière ne pouvait être l’œuvre que d’une légende, d’un héros. De conquête en conquête, il forgea et modela ce nouvel individu, s'engonçant toujours plus lourdement dans ce rôle qui devait être le sien. Sa destinée était tracée et il perdit de vu son but originel… Au passage, il avait aussi perdu toutes les personnes qui l'entouraient. Oui, lui aussi, cet Akayuki aussi malpolie qu'idiot, il l'avait perdu.

Plongé seul dans l’obscurité de sa cage, il put se laisser-aller en un sourire empreint d’émotions. Par le biais de son œil flottant, il dévisageait son passé. Il le savait, un jour ou l’autre il serait temps pour lui de payer la facture d’une vie chargée de choix sanglants… Le jour était-il arrivé ? Sa vision se brouilla en même temps que les shurikens vinrent détruire sa bille. Contraint à l’aveuglement, il profita de cet instant d’accalmie et de silence relatif – entrecoupé par les coups inutiles des clones de son élève - pour faire resurgir de sa mémoire cette technique si ancienne… Depuis combien d’années n’avait-il plus étrenné cet arcane ? Il ne put s’en souvenir et son esprit s’échauffait à reconstituer les fils de son passé.

Au-dehors, le jeune Akayuki était plongé dans un discours poignant. La foule, jusqu’ici toute dévouée à son Kazekage, sembla un instant retenir son souffle. Fiers guerriers, beaucoup ne purent qu’acquiescer en silence aux propos de l’insolent. Pourquoi diable se terrait-il ? Avait-il peur ? N’était-il plus que le reliquat d’un temps passé ? Autant de questions qui purent se bousculer dans les esprits échauffés de la foule. Du moins, pour une partie. D’autres, continuaient à scander à grand renfort d’insultes leur désamour. Du haut de la tribune, un jeune Nozomo observait le tiraillement de la populace. Suna lui apparut alors dans toute sa fragilité… Voilà donc à quoi pouvait tenir cette alliance de circonstance entre les différents clans. Puis en un instant, tous se turent. Dans un élan rageur Shirokuma accourait à toutes-jambes vers la coquille de sable. Fendant l’air, il retomba lourdement et dans un éclat sonore, fit éclater la tempête.

Un hurlement de douleur alors que son corps quittait le sol. Plus vulnérable qu’il ne l’avait pensé, Senshi avait encaissé l’attaque de plein fouet. Son épaule gauche était touchée, peut-être bien brisée. Qu’importait, voilà bien longtemps que le héros avait étrenné son corps aux pires tortures. Sans se laisser démonter, il effectua une pirouette pour retrouver des appuis plus solides. À peine eut-il le temps de redresser la tête, que déjà un ours à l’apparence humaine dirigeait vers lui son poing vengeur. Composant une série de mudras il parvint à dresser à temps – se servant du sable de sa technique passée – un écran de sable. La technique signature des Serika, protection implacable et qui pourtant céda partiellement face à cette avalanche de puissance. La patte du monstre parvint presque à effleurer le visage du seigneur.

Le jeune homme put-il distinguer toute la surprise qui se dépeint alors sur le visage de son opposant ? Peut-être bien puisque celui-ci, profitant de son avantage, voulut porter une nouvelle série d’attaque. Malheureusement il était trop tard, la garde du vieux maître avait retrouvé toute son intégrité.

"Il suffit"

Les deux mots filtrèrent au travers des mâchoires serrées de l’ancêtre. Une nouvelle série de mudras et l’instant d’après, le sable d'or de la calebasse se rependit tout autours du Kaze. Activé par la volonté de son maître, la poussière ,s'aggloméra en un nuage composé d'une infinité d'aiguilles. Qui à la manière d'une nuée d'insecte fondit sur son adversaire.

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Pour faire tomber un Goliath tel que Senshi, il n’y avait pas trente-six solutions. Il fallait viser avec la volonté de tuer, implacablement, si l’on ne voulait pas se faire dévorer en une bouchée, comme un vulgaire apéritif. Alors, l’Ours Blanc entendait bien viser la jugulaire de ses crocs et de ses griffes, pour éviter que sa proie ne s’échappe ou ne le dépasse. La moindre hésitation pouvait être la dernière et même s’il ne cherchait pas réellement à prendre la vie de son vieux maître, il ne pouvait s’accorder la moindre clémence. Le Serika ne lui accorderait sans doute aucune, de son côté non plus, dans tous les cas. L’avantage principal du martialiste se trouvait dans le fait que le Kazekage devait sans doute le sous-estimer et tant que c’était encore le cas, il fallait qu’il capitalise un maximum sur chaque ouverture qu’il pourrait trouver, avant qu’elle ne se referme, s’il voulait avoir la moindre chance de s’en tirer victorieux.

Même s’il n’était pas venu en quête de gloire ou de remerciement, le fait de remarquer avoir touché au moins une partie de la foule lui mit du baume au coeur, avant qu’il ne s’élance dans un bond vers la boule de sable de son adversaire, réduisant la protection en poussière avant de porter un coup appuyé en pleine épaule de l’ancêtre. Malheureusement, il avait raté le visage et le reste de son enchaînement ne rencontra que la protection malléable à laquelle il était obligé de faire face, éparpillant ça et là des gerbes de sable, sous son avalanche de phalanges. L’Akayuki expirait et inspirait en rythme avec ses coups, pour tenter de s’économiser le plus possible, mais il avait beaucoup donné de sa personne pour maintenir son assaut et commençait déjà à en ressentir le contre-coup.

Lorsque son poing manqua de cueillir son charmant professeur, leurs regards se croisèrent l’espace de quelques secondes, qui semblaient totalement suspendues dans le temps. Il y avait beaucoup de choses qu’il avait à lui dire. Beaucoup de choses qu’il aurait dû lui dire. Il avait essayé quelques fois, avec des détours, sans aborder les choses directement, par peur. Par paresse, il avait ensuite inconsciemment décidé de le détester à cause de tout ce qu’il représentait, ce qui était bien plus facile que d’avoir une réelle conversation avec le Kazekage, d’essayer de réellement le comprendre ou de le changer, plutôt que de se contenter de ses propres analyses.

C’était également l’une des faiblesses qu’il se reprochait car, à sa façon, Shirokuma n’était pas si différent de ses compatriotes. Il avait fui, fermé les yeux et laissé les choses s’envenimer, voyant son chef comme un coupable, au lieu de s’assurer qu’il n’était pas lui-même victime de ses propres projets passés. S’il s’était opposé à lui avant d’être capable de lui tenir tête, le jonin aurait certes pu se mettre en réel danger et perdre toute crédibilité, voire pire et pour éviter cela, il avait gardé le silence et aiguisé ses armes, dans l’ombre. Peut-être que s’il avait eu plus de courage et avait réussi plus tôt à voir l’homme derrière la légende, les choses se seraient déroulées totalement différemment.

La garde du vieillard était remonté, rappelant à Kuma que toute chance de revenir en arrière était dépassée depuis longtemps. Si les mots n’avaient jamais semblé être suffisants, alors il comptait lui faire entendre raison à la méthode Sunajin, avec l’aide de ses poings. Il remarqua un scintillement doré provenant du dos de Senshi et serra la mâchoire, en réalisant ce que celui-ci s’apprêtait à faire. Même à cette distance,  la poussière d’or était suffisamment rapide pour l’atteindre et le mettre en bien mauvaise posture et pendant une brève seconde, il caressa l’espoir d’éviter l’attaque.

*Non !* Songea-t-il, en ancrant ses appuis dans le sol meuble.

Il s’était déjà moqué du maître du désert, pour avoir cherché la fuite et la protection, plutôt que d’accepter le contact et le danger, comme le véritable guerrier de Suna dont il ne cessait de prêcher les louanges. Ses clones se remirent en garde en même temps que lui, même si sa respiration était encore saccadée et se jetèrent d’un bond pour creuser la distance qui les séparait de Senshi, arrivant dans son dos. L’Ours arma son poing une nouvelle fois et plutôt que de reculer ou de tenter une manœuvre d’esquive quelconque, prépara son bras droit, se contentant d’utiliser le gauche pour dresser une barrière de fortune pour d’essuyer des dégâts trop conséquents. La pluie d'aiguilles scintillantes se mit à tomber, alors que son coup arrivait comme un boulet de canon, dans un crochet fulgurant qu’il espérait pouvoir faire contourner le mur déjà fragilisé. Les projectiles lacérèrent la chair de l’ursidé, dont les phalanges continuaient de s’approcher, accompagnées d’un puissant rugissement pour contenir et essayer de passer outre la douleur ressentie.

« RAPPELLE-TOI QUE TON FARDEAU N’EST PAS QUE LE TIEN, MAIS CELUI DE TOUT SUNA ! » Hurla-t-il pour surmonter le son du sable s’abattant sur son corps.

Pendant sa manoeuvre, qu’il avait mis en place en tant que distraction, le clone se trouvant du côté gauche du Kazekage avait bondi avec panache, laissant un petit cratère là où il avait pris appui, pour se projeter en tourbillonnant dans le dos du vieil homme, d’un puissant coup de talon inattendu. Coïncidant avec la ponctuation de l’original, la réplique avait visé un point sensible en espérant que l’effet de surprise soit suffisant pour atteindre et engourdir suffisamment la proie pour que Kuma puisse reprendre ses forces.

La course de son poing arriva à son terme, ayant pour cible la mâchoire du doyen qu’il espérait suffisamment distrait pour le prendre de court.  Kuma avait déjà abattu plusieurs de ses cartes mais était encore loin d’avoir dit son dernier mot. Il tirait sa force d’une multitude de raisons, qu’il se refusait de trahir, même s’il devait y laisser la vie. Pour atteindre ses objectifs, il se devait une victoire spectaculaire, il lui fallait du spectacle et dépasser les talents héréditaires de son opposant était un bon moyen d’arriver à ses fins. Il voulait permettre à Suna de faire son premier pas vers une paix stable et durable, en ouvrant la voie d’une nouvelle ère. Il voulait honorer la mémoire de tous ceux qu’il avait perdus. Au fond de lui, il se doutait de la peine que devait faire taire son senseï, pour maintenir la tête hors de l’eau et rester à la hauteur du mythe.

Le visage et le corps ensanglantés par le ninjutsu du Serika, les yeux de Kuma n’avaient rien perdu de leur mordant. Pourtant, il arborait un rictus gorgé d’adrénaline, mais également d’une étonnante et authentique compassion, sur ses lèvres étirées. Ou alors… Peut-être, enfin, une forme de respect véritable, qu’il ne s’était pas attendu à laisser surgir. Enfin, il y était.

Pour la première fois depuis bien longtemps, il avait enfin l’impression concrète d’arriver au bout de sa route. Le monolithe qu’il avait poursuivi toute sa vie se trouvait enfin à portée de main, enfin accessible. C’était comme s’il posait réellement le regard sur Senshi depuis la première fois depuis bien longtemps. Comme s’il avait réussi à craqueler le masque du Kazekage et à faire céder la geôle de sable dans laquelle celui-ci s’était lui-même enfermé, sans espoir d’en ressortir un jour.

« Arrête un peu de nous prendre pour des incapables. Tu en as déjà fait assez, Senseï. » Annonça le Triumvir, après avoir craché sur le sol du sang qui s’était accumulé dans sa bouche. « Personne ne peut te retirer ce que tu as accompli, mais il est temps de te reposer. Même sans toi, notre village ne tombera JAMAIS ! »

Kuma et ses clones se frappèrent fièrement le torse du poing, sans pour autant laisser tomber leur garde, ils se remirent prestement en position, pour la suite des événements. La respiration de l’original s’était calmée, une détermination renouvelée débordant en lui. Avec un Kuma devant lui, un directement au contact dans le dos et un à quelques mètres à peine, la situation n’était pas favorable au vieil homme, mais tout n’était pas encore joué. Le dénouement de la rencontre explosive approchait, pour l’un comme pour l’autre, mais les dés n’étaient pas encore jetés.

« Ce n’est ni à Serika Senshi ni à Akayuki Shirokuma, de rentrer dans l’histoire pour éclipser les nôtres. C’est à Suna que revient ce privilège ! » Cria fièrement le pugiliste, avec un sourire en coin. « Ta légende s'arrête là où la notre commence. En entrant dans l’ère du temps. »

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"Le soldat est blessé sur tout le corps, mais sang sortira" Gaëtan Faucer

Nul doute que le Kazekage ne s’était point attendu à une telle opposition. Ses sens s’étaient-ils émoussés ? Ou bien était-ce bien l’ursidé qui rivalisé de force face à lui ? Bien que le fait de voir toute l’évolution de son ancien élève fasse poindre en lui une poignante émotion. Le maître n’avait pas encore dit son dernier mot. Loin de lui, l’idée des enjeux qui pourraient être liés au combat. L'homme s’animait maintenant, gracieux et précis dans un unique but : vaincre. La chaleur qu’il ressentait, son pouls qui s’accélérait, la douleur qui le prenait à l’épaule… Tout ceci vint galvaniser l’antique combattant.

Fut un temps, il prenait plaisir à lutter. Il perfectionnait sans relâche ses techniques, ses enchainements, le sourire comme la bave aux lèvres. Insouciant il se contentait de faire ce qu’il savait faire de mieux : se battre. Pourquoi avait-il perdu ce repère pourtant essentiel à son existence ? Le poids des années ? Des responsabilités ? Des conséquences qu’entraînaient irrémédiablement chacun de ses actes ? Là, dans l’arène, le temps d’un échange de regards. Il avait jeté questions et craintes. Le kazekage n’était plus, laissant la place à Serika Senshi, le guerrier du désert.

Surpris, il réalisa que son opposant ne chercha en aucune manière à éviter les pourtant meurtrières piques de fer. Sans défaillir, ni tressaillir, Shirokuma traversa la courte distance qui les séparait et asséna un coup à la puissance prodigieuse. Sans mal, il vint à bout de la protection de son maître. Surgissant au travers les grains de sable du bouclier, le boulet de canon termina sa route dans le visage résolu de l’ancien. Celui-ci manqua d’en être déstabilisé mais parvint tout de même à exercer son art… Le combat au corps à corps était de toute évidence trop dangereux. Le regard encore trouble, d’un signe, il renforça sa garde. Un mur à la fois plus épais et plus rapide vint alors cercler le maître du désert. Dans le même mouvement il enchaina une autre série de mudras, mais cette fois, ce fut sa poussière d’or qui répondit au manipulateur élémentaire. Prenant d’abord une large inspiration, Senshi propulsa dans son souffle une bourrasque scintillante de mille reflets. Il espérait ainsi se défaire enfin de l’abominable martialiste, qu’il jugeait désormais bien trop dangereux à son contact.

Alors qu’il finissait de relâcher son souffle, une gerbe de sable vint exploser dans son dos. Alertant le Serika du danger. Son bouclier venait sans doute de lui sauver la mise. Puisque profitant de l’ouverture, un des clones de Shirokuma avait projeté une traitresse attaque. Faisant volteface et dans un réflexe purement guerrier il assena un violent coup de pied en direction de l’indigent. En plus d’opposer une résistance des plus tenaces, l’Akayuki présentait un sens inné de la stratégie. Il avait dès l’entame cerclé l’ancien et gardait à bonne distance ses répliques pour profiter des ouvertures. Jusqu’ici trop confiant, Senshi avait décidé de les ignorer. Cependant, le temps n’était plus à pareille négligence.

Ses réserves d’énergie n’étaient pas infinies et il accusait encore le contrecoup des attaques portées. Aussi comprit-il qu’il lui était urgent de se défaire de cette situation. Repoussant ses limites, il usa de toute son expérience pour se sortir de l’impasse. Après les sempiternels signes nécessaires, il abattit sa main, paume ouverte, sur le sol retourné de l’arène. Presque instantanément, deux buttes émergèrent du sol avant de se refermer dans un joyeux vacarme sur l’Akayuki. Il espérait ainsi gagner quelques précieuses secondes. S’élançant à toute vitesse, l’ancien vint trouver une nouvelle position : formant le au sommet d’un triangle.    

Les spectateurs, médusés, observaient en silence le combat mémorable. Emplissant les tribunes d’une tension palpable qui à tout moment risquait d’exploser.
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« Chacun de nous a sa blessure : j’ai la mienne - Toujours vive, elle est là, cette blessure ancienne - Elle est là, sous la lettre au papier jaunissant - Où on peut voir encore des larmes et du sang ! »
Akayuki Shirokuma (Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)


Peu à peu, tout autour de Kuma, le monde entier s’évanouissait. Plus de bruit de foule pour perturber son oreille. Plus de cri, plus de stadium, plus rien si ce n’était le sable sous ses pieds, le soleil au-dessus de sa tête. Senshi et lui-même, bien sûr. Rien pour troubler leur tranquillité, leur férocité, au beau milieu de leur affrontement sauvage perdu dans le désert. Ses sens se focalisaient sur son adversaire, de plus en plus, pour ne rater aucun de ses mouvements, aucune de ses tentatives, ni aucune des sensations qu’il lui offrait. La satisfaction de sentir ses phalanges s’imprégner dans la joue osseuse de son senseï, le bruit du sable, qui se dressait encore et toujours sur son chemin. Le martialiste avait tellement attendu ce moment qu’il aurait été bête de ne pas en profiter et contrairement à ses habitudes, il commençait déjà à se prendre au jeu. Quelque part, plus qu’à n’importe qui à Suna, il avait quelque chose à prouver au Serika qui lui faisait face et auprès duquel il avait énormément appris. Du bon, du mauvais, mais autant d’enseignements qui avaient contribué à faire de lui ce qu’il était. Ils avaient beau ne pas échanger énormément de mots, leur discussion transpirait de plus de sens que toutes celles qu’ils avaient pu avoir auparavant.

Peut-être parce qu’il arrivait enfin à faire jeu égal avec la légende, il avait le sentiment de pouvoir mieux réussir à le comprendre et à voir les faux-semblants s’effacer. Il y avait quelque chose d’extrêmement satisfaisant à le voir ainsi reculer sous les coups, mais continuer de revenir à la charge en essayant lui aussi de faire de son mieux. Malgré son âge avancé, le chef Sunajin restait aussi vivace, résistant et puissant qu’il l’avait toujours connu et il n’avait aucun mal à imaginer tout ce dont il devait être capable, sur un véritable champ de bataille. Durant l’escarmouche, l’Akayuki ne put retenir un sourire satisfait, lorsque l’ancêtre bloqua astucieusement l’attaque du clone, avant de l’envoyer ad patres d’un violent coup de pied, plutôt que de recourir à son talent héréditaire. Une preuve supplémentaire que lui aussi se laissait prendre dans l’instant et en oubliait l’image du Kazekage intouchable et inamovible. Pierre par pierre, le pugiliste détruisait toute la façade que celui-ci s’était échiné à construire au fil des ans mais à mesure qu’il découvrait ce qui se cachait sous la surface, son respect ne faisait que s’amplifier.

Avant qu’il n’ait le temps de capitaliser sur l’avantage qu’il avait réussi à prendre, le vieil homme retors usa à nouveau de sa poussière d’or, cette fois-ci mêlé à son souffle, pour essayer encore une fois d’empêcher le contact à son élève. Fermant les yeux, Kuma tenta tant bien que mal de résister à la pression de la tempête de sable, serrant férocement la mâchoire et ancrant ses appuis autant que possible dans le sol, en espérant pouvoir éviter de se faire projeter. L’objectif était à portée de main, il avait pris tellement de temps pour réussir à lui mettre la main dessus et maintenant, il essayait de le faire reculer ?

« Hors… De… Question… »
Grogna-t-il difficilement, en peinant à ramener sa jambe vers l’avant.

Malgré toute sa bonne volonté, il n’était pas de taille face à la bourrasque et perdit finalement l'équilibre, se faisant propulser à toute vitesse dans un cri rageur, valdinguant jusqu’à l’autre bout du terrain, où il rencontra sans ménagement le mur de l’arène, le renvoyant ainsi à la réalité.



Crachant une gerbe de sang mais sans abandonner son rictus, l’Ours Blanc retomba vivement sur ses pieds, genoux pliés, dos courbé et déjà prêt à repartir à l’assaut, il s’élança sans perdre un instant. Il ne faisait plus attention au sang qui lui rougissait le cuir, s’enorgueillant de représenter un danger à écarter, pour cet exemple de puissance écrasante et sans égal. Il n’affrontait peut-être qu’un homme, mais quel homme ! Son arsenal était redoutable, incroyable et versatile. Ses crocs étaient sans égal, mais il en faudrait bien plus, pour arrêter un Ours en colère. Pour dresser un nouvel obstacle sur sa route, Senshi essaya de l’emmurer vif, dans l’espoir sans doute de l’empêcher de revenir au contact et de continuer à le harceler à distance. Plutôt que de chercher à esquiver ou arrêter la montagne factice qui se refermait sur lui, il préféra continuer de courir en fusillant son adversaire du regard, comme s’il portait de nouveau des oeillères, incapable de voir autre chose que le but qui se trouvait face à lui. Il tendit la main en avant, comme prêt à l’attraper, elle s’entoura d’un vent sifflant. Avant de finir englouti par les rochers, il avait croisé les yeux du Serika, animé par une furieuse rage de vaincre. Son esprit s’était vidé du moindre doute. Ses pupilles perçantes semblaient même porter au-delà du maître du désert, déjà lourdes du poids de responsabilités qui n’étaient pas encore sien à porter.



Kuma ne resta pas bien longtemps enseveli dans la pénombre, s’extirpant comme une fusée après une multitude de coups pour éclater ce qui voulait le garder prisonnier, il s’envola dans un trait oblique qui le fit rapidement rejoindre le plancher des vaches, dans une course folle et animale, à ras du sol. . La destruction de la technique doton coïncida avec le mouvement du Kazekage mais surtout avec une double explosion brutale, activée par le clone de l’ursidé qui suivit immédiatement le déplacement, dès que l’ennemi essaya de changer de position. Plus tôt, l’original avait collé des ses propres parchemins sur le dos de ses deux clones, qu’il avait lui-même vaporisé en même temps que la boule de sable, laissant les pièges qu’il leur avait confiés se déposer tranquillement sur le sol, pour miner le terrain.

La bête sauvage ne tarda pas à repérer son déplacement, suite à la détonation et réajusta sa propre trajectoire pour fondre droit sur l’homme vieillissant. Tout autour de lui, l’Ours Blanc était recouvert d’une véritable armure tournoyante et éthérée, que peu de gens avaient eu l’occasion de voir. Un véritable ouragan, qui tournait sans arrêt, formant un manteau destructeur, qui complétait bien l’aspect du pugiliste. Une technique originale de Shirokuma, qu’il avait créé comme une signature et preuve de fierté, pour le nom que lui avait donné son père.

Chacun de ses pas était si lourd qu’il condensait sur place le sable qu’il battait du pied, l’impact de ses appuis résonnant tout autour de lui, tandis qu’il adaptait sa posture en dévorant la distance à grande foulée. Il gommait tout mouvement inutile et raffinait ses déplacements pour arriver le plus vite possible où il le voulait. Dès qu’il se trouva à portée, à quelques mètres seulement de Senshi, il arma son bras droit et serra son poing si fort que ses ongles lui pénétrèrent avidement la chair, sans même qu’il ne le remarque. Le martialiste, tendu à l’extrême, se relâcha d’un coup sec en laissant un claquement assourdissant éclater, au moment où son poing fusa dans le vide.


« Rejoins nous donc sur Terre, Senseï ! »
Rugit-il, en terminant son mouvement pour décocher son terrible coup.

Lourd de tout son poids, son poing l’emporta tout entier et l’obligea à piler du pied gauche, modifiant l’ordre de ses appuis, pour éviter de se vautrer cul par-dessus tête, au moment de délivrer l’un de ses assauts les plus redoutables. Une tempête condensée s’extirpa de ses phalanges, comme un véritable prolongement de son corps, dont le claquement souffla tout autre son autour des guerriers. Un puissant boulet de futon se dirigeait tout droit vers le doyen Sunajin, comme un véritable prolongement du corps de l’Ours Blanc, qui y avait mis toute sa force mais aussi ses espoirs, ses rêves, ses promesses et surtout, sa détermination implacable.

Le souffle court, il ne lâcha pas l’autre shinobi des yeux une seule seconde durant le trajet éclair de sa cartouche meurtrière. Au fond de son esprit résonnait inlassablement la même injonction, prenant davantage d’ampleur au fil des secondes : Tombe.


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Enfin débarrassé du trop handicapant original, Senshi s’était alors tourné vers les clones. Malheureusement pour lui, son adversaire n’était pas qu’une montagne de muscle mais bien un combattant aguerri, usant de tous les outils en sa disposition. Il eut tout juste le temps de hausser un sourcil en découvrant le papier encré flottant au vent pour se déposer au sol. Puis vinrent les explosions. Parfaitement synchronisées l’une à l’autre elles firent danser dans les airs le ponte sunajin. Retombant maladroitement sur ses appuis, le vieil homme en accusa très clairement le coût. Ne venait-il pas de dépasser ses limites ? L’ensemble de son corps, portait désormais les stigmates de cet affrontement d’anthologie. Ses bras, couturés de brûlures, éraflures et autres ecchymoses, lui arrachaient une grimace au moindre geste… Au moins était-il parvenu à protéger son intégrité.

Voilà déjà plusieurs minutes que Senshi, maître du désert, restait parfaitement silencieux. Ignorant avec une difficulté certaine les vociférations de son adversaire et ancien apprenti. Sa concentration était tout orientée dans un seul et unique but : Triompher de l’implacable ursidé lui faisant face… S’il n’avait guère douté que le temps c’était inexorablement écoulé. Pouvoir observer comme ressentir les progrès de l’Akayuki avait fini de le convaincre. Il était fort… Il était d’une puissance implacable, redoutable et terrifiante. Le corps rendu tremblant autant par l’effort que par l’excitation d’un tel affrontement. Tous dans les tribunes purent constater que la Kaze avait, profitant d’avoir repoussé à distance son adversaire, porté à sa bouche un petit orbe aux reflets rosés.

Une pilule de chakra ? Ainsi donc l’affrontement n’avait plus rien d’amical. Le héros du village avait-il oublié les raisons premières de son affrontement, grisé par les sensations d’un combat à arme égal ? Sortant des deux rocs qui le compressèrent, Shirokuma, la rage comme la bave aux lèvres s’élançait en toute hâte. D’un grognement sonore, le Kazekage s’activa néanmoins. Il venait tout juste de reprendre l’avantage et cela lui avait coûté de belles brulures. Hors de question de laisser le jeune imprudent fondre tête baissée. Une série de signe puis d’un mouvement impérieux il apposa ses mains sur le sol jonché de cratères de l’arène.

Sous l’impulsion de son chakra, le sable se mit à danser. Visiblement, le vieux singe savait encore faire la grimace… Car en un instant, ce fut la majeure partie du sol qui se balança, pareil à une mer agitée. Assuré d’avoir ainsi ralenti la course de son vis-à-vis, s’affaira à la composition de nouveaux signes élémentaires. L’instant ne sembla durer qu’une seconde, peut-être moins en réalité. Un rapide coup d’œil, un échange invisible, du vieil homme en direction des tribunes. Que venait-il de voir ? La réponse resterait un mystère.

Sortant des entrailles de la terre, un monstre terrifiant à la gueule béante s’apprêtait à prendre son envol. S’arrêtant alors que seul son cou émergeait du sable, la créature poussa un rugissement grotesque aux tonalités profondes qui firent trembler les tympans de tous les spectateurs. L’instant d’après, il recracha un imposant rocher, puis un second et ainsi de suite… Ce tenant derrière la tête de la bête. Serika Senshi, contemplait son œuvre, essoufflé et chancelant. Ne venait-il pas de dépasser sa réserve initiale de chakra ? Ce matin encore, il n’aurait pu imaginer devoir recourir à tant d’énergie. À quand remontait sa dernière déconfiture ? Était-ce bien un trou de mémoire ou sa vanité qui le poussait à répondre à cette question par : Jamais.

Un sourire vint trancher son visage et ses épaules retombèrent en même temps que son dos s’arcboutait. Avec effort, il se retint de reprendre trop ouvertement son souffle. Portant une main à sa hanche droite, il procéda à un rapide inventaire de ses blessures. Le grand Serika retourna bien vite toute son attention sur l’Akayuki. Ses deux pupilles semblant défier celles du jeune homme. Pourquoi diable faisait-il preuve si soudainement d’une telle nonchalance et assurance ? Lui qui l’instant plus tôt semblait pourtant absorbé par la frénésie du combat.

"Eh bien eh bien…"

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Le choc des générations

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« Je ne crois pas qu'il ait besoin d'être immortel. Je crois que tout ce qui lui faut, c'est écrire la bonne histoire. Parce que certaines histoires sont immortelles. »
Akayuki Shirokuma (Stephen King, La Tour Sombre)


Avant même qu’il n’ait le temps d’appliquer son coup final, le sol se déroba sous les pieds de Kuma en lui faisant perdre ses appuis. Désarçonné et empêché d’appuyer comme il le voulait son attaque dévastatrice à cause d’un petit tour de passe-passe, l’Ours Blanc chuta en direction du sol… Sans jamais le rencontrer. Le corps penché vers l’avant dans une roulade aérienne, il ne faisait qu’un avec son élément et semblait refuser de poser pied à terre, faisant fi des lois les plus primaires de la physique. Sa tornade de haute couture vociférait tout autour de lui et semblait comme donner des ailes à l’ursidé, qui planait légèrement au-dessus du sable, bien décidé à continuer son avancée. Il avait beau posséder une portée plus que raisonnable pour un pugiliste, il restait malgré tout désavantagé contre un maître du désert, surtout à domicile. Si l’atteindre à une distance de quelques mètres n’était pas chose facile, alors, il comptait pénétrer une nouvelle fois au corps-à-corps pour en finir une bonne fois pour toutes avec ce combat, qui n’avait que trop duré. Qui se prolongeait depuis plusieurs dizaines d’années mais qui touchait à sa fin, tant attendue. Le cœur de Kuma battait à tout rompre, alors que son esprit était entièrement focalisé sur l’affrontement, qu’il vivait au travers de ses nerfs, chacun de ses muscles, chacun des pores de sa peau.


« Il est grand temps que tu récoltes la tempête, vieux maître ! Et moi... » Hurla-t-il, tandis qu’il fondait vers l’avant en rase-mottes, comme un oiseau de proie. « Je suis fait de l’étoffe dont sont tissés les vents ! »

Afin de garder la cadence, le vieil homme avait dû prendre une pilule de chakra, comme l’avait fait son élève de manière subreptice, plus tôt. Il fallait juste espérer qu’il n’ait pas un sale coup inarrêtable derrière la caboche car la fin de la joute s’annonçait de plus en plus proche. Plus de public, plus de clameur. Plus de maître, plus d’élève. Juste deux hommes, deux combattants, l’un en face de l’autre, prêts à démontrer lequel des deux pouvait se tenir au sommet de la pyramide Sunajin. Comme une libellule tout en muscles, l’animal déchaîné continuait sa course sans décélérer, même lorsque son opposant prépara une série de mudras rapides, qui eut pour effet de manifester un redoutable dragon de terre, à la gueule chargée de cadeaux incisifs. Le timing était très serré et plutôt que de se fier à une trajectoire détaillée, le martialiste se laissa aller à épouser le flot du vent, se concentrant uniquement sur son instinct le plus pur pour naviguer au milieu de la pluie terreuse horizontale qui menaçait son intégrité physique.

En osmose avec son armure éthérée, qui lui servait de second épiderme virevoltant, il sentait plus les projectiles et l’air qu’ils déplaçaient plus qu’il ne les voyait vraiment, se concentrant sur la sensation de ceux-ci qui perturbaient son flux aérien pour manoeuvrer avec efficacité. Gonflant son manteau de chakra, il brûla une quantité supplémentaire d’énergie pour donner quelques à-coups turbulents ça et là depuis les paumes et la plante de ses pieds, pour donner à ses déplacements des impulsions erratiques lui permettant de slalomer au beau milieu du danger. Plutôt que d’encaisser pleinement ou d’essayer de contourner la menace, il avait décidé de se jeter droit devant, dans un mouvement plus délicat, plus risqué mais également plus direct pour gagner du terrain à une vitesse phénoménale, avant que son senseï n’ait le temps de recourir à un nouveau jutsu de son cru.

Les bouts de doton lui passaient au ras de la peau, déviés par l’afflux de la tornade qui entourait l’Akayuki et les acrobaties aériennes dont il avait le secret. Cette technique était actuellement son ultime signature, qu’il avait mise au point pour une occasion bien différente, mais qu’il avait tout de même longuement théorisée et travaillée pour le combat et les situations réelles. En route vers son objectif, il ne put s’empêcher d’avoir une pensée pour celle qui l’avait inconsciemment poussé à travailler cet art personnel de Nintaijutsu et qui n’était malheureusement pas là pour assister à son étalage de puissance. La sensation de l’air contre son visage, qui défilait tout le long de sa peau et de ses membres, était tout bonnement grisant. Chaque nouveau mètre qu’il dévorait lui renvoyait une vague de souvenirs épars, qu’il revisitait dans le désordre, en même temps qu’il se rappelait tous les états par lesquels il avait pu passer au cours de son existence, si longue, qui lui semblait pourtant avoir commencé il y a bien peu de temps.

Pour terrasser son adversaire de longue date, le monolithe imperturbable qu’il se devait de dépasser pour atteindre ses rêves et tenir les promesses qu’il avait fait ça, bien longtemps avant même que le fameux tournoi décisionnaire de Suna ne voit le jour, Kuma avait dû faire bien des concessions et même trahir une partie de ses idéaux, par moments. Pour survivre et s’élever dans son propre village, il avait dû montrer patte blanche et se faire violence, pour ne pas dire haut et fort tout ce qu’il pouvait avoir sur le cœur et supporter les choix belliqueux de son Kazekage. Pour le vaincre, il avait dû se préparer à le tuer, comme il le lui avait si bien appris. En bon Sunajin, il était prêt à faire de son mieux pour éradiquer tout danger qui pouvait s’opposer à lui, sans le moindre relâchement. Bien avant qu’il ne pose le pied dans l’arène, il s’était préparé personnellement à devenir une bête, un spécimen de violence pure, n’ayant pour seul but la destruction totale d’un mur gigantesque, dans l’ombre duquel il avait été obligé de vivre toute sa vie. Lui ainsi que tous ceux qu’il aimait. N’était-il pas temps d’abattre cette époque révolue ? De mettre un poing final à l’hégémonie guerrière des Serika ?


Tous crocs dehors, un Ours volant arrivait à toute allure vers le doyen des sables, tout en repoussant une épaisse quantité de poussière de sable, créant ainsi un sillon qui retraçait son chemin irrégulier en direction de sa proie. Les poings férocement serrés, Kuma avait dévoré la distance qui l’avait éloigné de Senshi comme si de rien n’était, sans prendre le moindre débris au passage. Le mélange de sa détermination et de sa férocité donna naissance à une créature rugissante, qui pouvait sembler comme matérialisée dans son chakra et sa carrure qui se superposaient, en lui donnant les traits et le hurlement d’un prédateur implacable.


« D'abord les sourires, puis les mensonges. Et pour finir, la voix des phalanges ! »

Au bout de son envolée, ayant préparé son atterrissage, la brute épaisse pivota sur elle-même pour modifier sa position, prête à s’arrêter net au moment de l’arriver en pliant les genoux pour amortir le choc et se donner un véritable effet de claquement élastique qui accompagnerait le reste de son assaut. Les pieds du jonin se plantèrent solidement dans la terre sableuse, à moins d’un mètre du vieil homme et malgré tout l’aplomb qu’il avait pu y mettre, il glissa tout de même jusqu’à lui sur une distance équivalente à quelques pas dans un crissement étouffé par la matière meuble.

Le pugiliste transféra tout son momentum dans le haut de son corps, pour y imprimer un mouvement de balancier emportant son épaule et son bras droit, dans une rotation puissante du bassin ainsi que du haut de son buste. Toute la puissance du shinobi se décocha avec la souplesse d’un fouet, mais toute la dureté et l’ampleur d’une colonne de marbre. La force déployée était telle que son assaut soulevait des bruits résonnants de claquements, dont l’écho se répandit comme un glas funèbre sur la totalité du vaste stadium. Un son représentant la fin des hostilités. Un son de rupture, de mauvais augure. Un son funèbre.


« Tout arrive à qui sait attendre, Senshi. La mort, par exemple ! »

Les phalanges du bestiaux brisèrent l’écart avec leur cible, dans des vagues venteuses qui se répandit dans les chevelures respectives des deux adversaires. A bout de souffle, la cage thoracique qui se soulevait fortement à chaque nouvelle respiration, Kuma planta des pupilles tranchantes jusqu’au fond des orbites de son chef alors qu’un silence de boue avait englué l’assistance toute entière. Arrêté en plein mouvement, le pugiliste se tenait suffisamment proche pour effleurer le Serika, le corps des ninjas se frôlant, comme si le temps même s’était arrêté. A quelques millimètres du menton de l’ancêtre se tenait le poing rageur de son élève, aux muscles encore bouillants, tendus et prêts à faire leur office avec suffisamment de force pour réduire en charpie les os et la dentition de l'aîné aux cheveux grisonnants. Sans contact, il aurait été impossible d’esquisser le moindre mouvement ou de se rapprocher davantage. Kuma aurait pu terminer cette sombre histoire sur ses propres termes, faire étalage de sa puissance sans merci, comme cela pouvait être la coutume, dans leur petit coin d’enfer.

S’il renonçait à son cœur pour la le trône, alors, il aurait d'ores et déjà perdu. Un être sans cœur est un être sans amour, et un être sans amour est une bête. Une bête qui faisait le choix de devenir un monstre ne pouvait jamais revenir en arrière. Un jour, Soren lui avait dit, en tête-à-tête, une phrase qui l’avait particulièrement marqué. Un des nombreux éléments qui constituaient le credo de l’Ours, désormais.

« A combattre oeil pour oeil, le monde deviendrait aveugle. Tu es un adversaire remarquable, mais vous avez perdu, tes lois et toi. » Dit-il à voix haute, la mâchoire serrée et le corps prêt à se relâcher à la moindre menace. « L’héroïsme, c’est aussi d’accepter la honte de survivre. Accepte ta défaite. Sois le premier, avec moi, à tourner cette nouvelle page pour Suna. »

Le sort de Senshi se trouvait désormais entre ses propres mains. Qu’allait-il faire ? Tenter un mouvement suicidaire, incapable de se rendre à l’évidence de sa propre défaite, dévoré par l’orgueil ? Avait-il prévu quelque coup fourré, pour retourner la situation à son avantage, quitte à s’attirer les foudres des siens pour avoir manqué d’honneur ? Ou alors accepterait-il l’alternative que lui offrait Kuma, afin qu’ils puissent écrire ensemble la suite de l’histoire de leur village adoré, où trop de sang avait déjà coulé ?

Dans tous les cas, le Triumvir était préparé aux conséquences et à réagir, peu importe ce qui pourrait se passer. Au fond de lui, il espérait que c’était là la raison pour laquelle s’était relâché l’autre combattant, comme pour admettre sa défaite. Pour lancer une nouvelle ère et aller de l’avant, il fallait bien commencer quelque part. Pour pratiquer la paix, il fallait être deux : soi-même et celui d’en face. Aujourd’hui, il faisait le premier pas et tendait la main à son ennemi de toujours, qui ne l’avait pourtant jamais réellement été. De quoi leur montrer une autre voie que celle de l’éternel conflit, à sa façon, mêlé aux enseignements du désert.

« Et bien ? » Demanda-t-il en confirmation, tout en maintenant sa position belliqueuse. « Et bien ? »

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Le choc des générations


Au cœur du village des sables, l’avenir de tous se jouait dans l’arène. Conscient de l’instant historique, ou simplement absorbé par les événements, tous se turent. Le soleil écrasait de son poids brulant les sunajins. Un ciel limpide, d’un bleu éclatant et sans nuages. Un oiseau noir, de mauvais augure selon certaines croyances, croassait en survolant le terrain de combat. Qui serait la victime de son mauvais sort ? L’ursidé qui à l’instant « t », entouré de son propre chakra futon ressemblait bien plus à une tornade en plein désert. Ou bien le vieux maître, bras croisé et regard haut qui ne semblait plus maintenant qu’attendre l’inévitable.

Inévitable en effet, semblait la prochaine attaque de l’Akayuki. Le coup fatidique qui tomberait sans férir. Déstabilisé dans sa course par le Serika qui n’avait fait que retarder la sentence. Jusqu’ici impassible, il avait laissé passer les mots pourtant si tranchants de son élève. Cette fois, toute son attention tournée vers lui, il arqua les sourcils à sa remarque. Récolter la tempête ? Quelle drôle d’idée. Pourquoi diable Shirokuma s’exprimait ainsi ? Qu’avait-il donc fait ? Si ce n’était créer la plus puissante organisation de la région ? Sans lui, le désert serait encore en proie aux guerres intestines. Alors certes, le travail n’était pas terminé. Quelques échos des dunes traversaient le désert jusqu’à ses oreilles, clan indépendant voulant la tête du village.

Toujours impassible, l’ancien observait son élève qui dans un râle vengeur s’avançait toujours plus près. Cette haine, cette colère… Tout ceci était-il bien justifié contre un pauvre homme n’ayant finalement fait que son possible ? Le poids des années avait amené avec lui son lot de doutes. Si d’apparence il restait impavide, à cet instant Senshi était tiraillé. Voilà donc ce qu’il était devenu pour son village. Une relique, un fardeau, un être bon à centraliser les haines. Même ses plus proches citoyens lui tournaient le dos… Même son élève.

Shirokuma… Il avait eu pour le garçon une attention toute particulière. Dès sa prise en apprentissage, il avait pressenti toute la puissance de l’ursidé et avait entrevu dans son âme les piliers nécessaires à tout bon chef. Pris sous son aile, il imaginait en faire un allié de premier ordre et entrevoyait pour lui un avenir radieux. Au risque même de devoir mettre au pas son propre clan, car oui, il avait imaginé un jour voir l’Akayuki devenir chef du village. Alors pourquoi ? Pourquoi avançait-il poing levé vers lui ? Pourquoi dans ses yeux n’arrivait-il qu’à lire haine et dégout ? Levant les yeux vers les tribunes, Senshi observa ce petit monde dont il était le créateur. Il y lut bon nombre d’émotions. De la peur en premier lieu, de l’enthousiasme chez d’autres… De la passivité, chez tous.

"Bande d’ingrats…"

Un souffle plus qu’une réplique, ne parlant à personne d’autre qu’à lui-même. La dure loi du commandement. Les choses bonnes ne restaient guère en mémoire et bientôt tous ne conservaient que le négatif. S’accumulant année après année, il devenait bien vite une masse informe et gargantuesque qui éclipsait toutes réalités.

"LA MORT"

Le moment était venu, un sourire amer étirait le visage de l’ancêtre qui les yeux clos semblaient accepter son triste sort. Tout été allait si vite. Les spectateurs, bien que quasiment tous ninjas, observaient, éberlués, cette scène qui quelques secondes plus tôt aurait semblé impossible. Au troisième rang de la tribune E, un Shirogane attentif avait observé tout le spectacle. Amateur des arts, il était venu en quête d’inspiration. Dans son atelier trônait une immense toile vide, d’un blanc éclatant, qui n’attendait plus que ses couleurs et ses traits. Autant vous dire que pour lui, cette scène était un pain bénit. De son œil expert, il décrivait la scène pour en photographier chaque détail.

Tout d’abord Senshi, souriant face à son adversaire, les bras croisés et le torse bombé. Il n’a pas ployé le genou ni montré la moindre inquiétude. Seigneur parmi les plus grands, il inondait de toute sa prestance cette scène improbable. Face à lui, Shirokuma, le jeune homme poing tendu vers son maître affichait un regard aussi résolut que surprit. Oui, ses sourcils s’élevaient lentement et sa bouche jusqu’ici close s’entrouvrait pour laisser entrevoir ses dents. Tenant son bras, un homme de bonne stature aux longs cheveux regroupé en une queue de cheval, affichait une mine perplexe tout en scrutant de ses yeux perçant l’Akayuki. Un autre, main sur le torse de l’ours et avec des cheveux en pétard. S’était courbé pour éviter l’attaque et avait naturellement porté sa seconde main à la ceinture, où se trouvait son katana. Les bras croisés devant son visage, un homme d’âge mûr aux cicatrices apparentes s’était interposé entre les deux combattants, ultime rempart entre les deux hommes. Enfin, un dernier homme à la tunique rouge, paume tendue devant lui, semblait vouloir retenir le coup vengeur.

En un éclair, tous s’activèrent. L’homme à la cicatrice ouvrit les bras pour réceptionner la tunique rouge, qui subissant le contrecoup de l’attaque avait été violemment projeté. Le samouraï aux cheveux en bataille, s’était relevé aussi vite sans pour autant enlever la main du torse de son camarade. Le dernier enfin, après avoir poussé une large expiration, lâcha dans un sourire une petite phrase à l’intention de ce qui semblait être son nouveau maître.

"C’est terminé."

Senshi lui, attendit encore une ultime seconde avant d’ouvrir les yeux. Au fond de ses iris, Kuma ne pouvait ignorer ce qu’il y vit. Une profonde tristesse. Ignorant son opposant, celui-ci leva les yeux et brassa de son regard la foule. Un jubilé, un dernier acte de bravoure, voilà comment il avait imaginé cet affrontement. Pourtant à l’instant, seul restait l’amertume de son échec. Avançant d’un pas, il ouvrit les bras et s’adressa d’une voix tonitruante à chacune de ses oilles.

"Sunajins !"

Une émotion palpable envahit l’espace sans que personne ne pût en comprendre les raisons. Personne, exception faite des quatre hommes sur le terrain. Yukio gardait tête baissée tout en écoutant le maître du désert, alors qu’Hayato tête haute ne voulait pas en perdre une miette. L’instant serait historique, il le savait.

"L’heure est venue."

Un murmure en entrainant un autre, bientôt une cohue de chuchotement susurrant vint faire vibrer les murs de l’arène. De l’inquiétude, de l’incompréhension. Était-ce une mise à mort de l’Akayuki ? Une suite était-elle prévue au spectacle déjà pourtant rendu mythique par cet affrontement hors normes ?

"Voilà bientôt vingt ans, les années passent si vite. Il y a de cela seize ans, nous fondions tous ensemble le village de Sunagakure et j’en pris la tête. Nous avons construit ensemble, créé et prospéré. Mais l’heure est venue. Aujourd’hui que reste-t-il de mon héritage si ce n’est la haine que j’inspire à la jeunesse ?"

Son regard redescendit et il scruta tour à tour les trois jeunes hommes qui se tenaient devant lui. Un sourire aux lèvres, il s’attarda sur Kuma lorsqu’il continuait.

"Comment vous en vouloir. Je n’ai sans doute pas toujours fait les meilleurs choix. Je le comprends en regardant vos visages… Et puis, c’est le rôle de la jeunesse que de remettre en question les anciens. " À la foule cette fois. "Tout comme il est de mon devoir de rappeler à cette jeunesse toutes les difficultés d’une existence. J’ai essayé. Je l’ai fait. Et aujourd’hui je considère ma mission plus que remplie… Un autre devoir m’appelle désormais. Celui que tous nous redoutons un jour."

D’un pas théâtralement orchestré, le vieux maître avança en direction de son élève. Avec déférence, les quatre hommes qui s’étaient interposés, s’écartèrent discrètement. Se plantant devant l’ours, l’ancien reposa avec une vigueur redoutable sa main sur l’épaule endolorie du combattant victorieux. L’émotion était dès lors palpable, tous et toutes commençaient à comprendre. Les yeux s’humectaient et certains même risquèrent un pas en avant.

"Tu t’es bien battu aujourd’hui, je n’ai définitivement plus rien à t’apprendre. Pour être tout à fait sincère, je n’imaginais pas que notre affrontement me pousserait dans mes derniers retranchements. Ta puissance est incroyable et si elle venait à être couplée d’une tête bien faite, tu sauras mener notre village au plus haut. Oui… Tu y arriveras, j’en suis sûr." La voix de Senshi n’était guère plus que celle d’un père pur son fils. À contrario lorsqu’il reprit, c’était bien le chef, le meneur, qui parlait. Une ultime fois il présenterait ses ordres.

"Aujourd’hui Shirokuma a prouvé sa bravoure, il est mon égal et de Suna est le champion. Mon devoir s'arrête aujourd'hui , car je lui confit l'œuvre de ma vie. " Si toutes les attentions étaient probablement tournées vers le duo central. Le spectateur attentif n’aurait pas manqué de remarquer que l’intendant sunajin s’était affairé. Sortant un parchemin, il avait composé un mudras simple et d’un voile de fumé apparut une relique inestimable. Avec le plus grand soin, le jeune homme s’en empara et le confia à son maître. La forme, les couleurs vertes et blanches, le signe… Aucun doute n’était possible. Entre les mains de Senshi se trouvait le symbole du pouvoir. Le couvre-chef dont lui seul avait jusqu’ici été le gardien.

"Ma dernière mission touche à son terme… Moi Serika Senshi, maître du désert, je t’offre cette coiffe. Symbole de mon rôle dans le village." Tendant les bras, il attendit d’être dépossédé de celui-ci pour finalement ployer un genou à terre.

"Mon sort est tiens désormais."
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Akayuki Shirokuma
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Re: Le choc des générations Sam 18 Déc - 17:50
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« Te laisse pas faire, Shirokuma. »
- C'est à dire ?
« J’en sais rien, je sais pas. Fais-en ce que tu veux, démerde toi. Te laisse pas faire. C’est tout. C'est un ordre.

Serika Senshi à Akayuki Shirokuma (Pierre Mondy, Caesar Imperator, Kaamelott)

Si Kuma avait fait l’erreur de fouler le sable de l’arène avec des convictions bancales, il n’aurait jamais eu la moindre chance contre le Kazekage et pour lui, ce point avait toujours été très clair. Le vieil homme avait servi de représentation vivante des problèmes inhérents à leur village, surtout parce qu’il était son principal créateur et dirigeant, mais il avait également servi de moteur au petit ourson, pour lui permettre d’avancer toujours plus loin et se surpasser continuellement. Dans sa recherche de pouvoir, il en était venu à le déshumaniser inconsciemment, autant pour se pousser plus haut que pour lui permettre de faire ce qu’il pensait, un jour, avoir à faire.

Si les esprits étaient si étriqués et belliqueux, ce n’était pas de leur faute, mais bien celle de leur chef sanguinaire et assoiffé de puissance. La guerre, la souffrance et les pertes, tout ça n’était que le résultat de la vanité des gouvernants, totalement détachés des vies humaines qu’ils déplaçaient à la baguette. Bien évidemment, il savait que tout cela était faux. De par la position de son père ainsi que sa curiosité personnelle, l’Akayuki avait longuement étudié et observé les actions et les décisions de personnages influents. Dans le but de devenir lui-même un meneur, il avait appris que les intentions les plus nobles pouvaient être déformées et corrompues par une multitude d’éléments, quitte à dépasser leur créateur originel. C’était d’autant plus vrai pour les très grands, les sommités… Les légendes.

Toutefois, comme un enfant, il avait longuement préféré se voiler la face par rapport à Senshi. Par simplicité, par couardise aussi, peut-être. Une part de lui avait toujours su qu’il ne pouvait être la source de tous les maux qui accablaient les siens, mais une autre en avait eu besoin, comme d’un support pour éviter de se noyer devant la complexité sordide de leur triste monde.

Vaincre le méchant pour prendre sa place et réparer les injustices pour faire un monde meilleur, ce n’était qu’une fable naïve d’enfant, mais ça lui avait permis de justifier ses décisions et de les rendre plus simples. Après tout, ce n’était pas de la faute de l’Ours Blanc, si la politique de Suna se parlait par le fer et les poings. Ce n’était pas sa faute, si le simple fait de remettre en question l’autorité en place constituait à lui seul une faute grave, coupant toute possibilité de discussion sensée et productive. Alors, faisant contre mauvaise fortune bon coeur, il avait joué le jeu, il avait appliqué les règles. Un à un, il avait gravi les échelons à la sueur de son front et au final, comme tous les autres, il avait contribué au statu quo. Il était, lui aussi, l’un des rouages du mécanisme vicié qu’il s’était juré d’abattre.

Il s’en était très vite rendu compte mais avait simplement fait taire ses propres inquiétudes, les recouvrant sans mal avec la justesse de sa cause, le bien commun, l’image d’ensemble. Tout va bien, c’est pour la bonne cause. Je n’avais pas le choix. Ça ne dépend pas de moi. Tout ça et bien plus encore, qu’il pensait avoir imaginé de manière aussi objective que possible, sans vraiment réussir à se positionner sur un autre point de vue. Il savait que pour certains, ses aspirations secrètes pouvaient s’apparenter à de la trahison, en dépit de toutes ses bonnes intentions mais c’était encore un point qu’il pouvait mettre sur le compte de la politique Serika.

Pourtant, combattre son senseï pour la première fois sérieusement avait fait ressortir son lot de réflexion. Échanger des coups leur avait permis de mettre en place un dialogue silencieux, qu’ils avaient été trop têtus et bornés pour mettre en place comme il se devait, au cours de toutes ces années. Faute de mieux, cela les avait fait se mettre à la même hauteur que l’autre, sur une base égalitaire où les titres et l’image n’avaient aucune emprise. Il était venu pour abattre un mythe, pas pour tuer un homme et ce, peu importe ses erreurs ou ses échecs. Il avait vu les regrets, il avait vu les remords, il avait vu une conviction candide et même une incompréhension par rapport à la hargne que Kuma lui avait opposée.

Le pugiliste avait cru se préparer à la décision la plus dure de sa vie. Une vie restait une vie, même s’il avait bien essayé d’apaiser sa conscience en le prenant pour un monstre, un tyran. Malgré tout, en voyant l’individu face à lui et non l’être atroce qu’il s’était efforcé de peindre dans son esprit, l’Ours avait ouvert les yeux. Comprendre d’où lui venait réellement toute sa rage l’avait apaisé et permis de s’arrêter, juste à temps. Son poing s’était stoppé en même temps qu’une pile de ressentis et avant même que les gardes du Kazekage n’interviennent, un profond sentiment de soulagement s’était emparé de lui. Peut-être allait-il s’en mordre les doigts et se retrouver obligé d’affronter les conséquences de sa pseudo-rébellion, n’ayant pas terminé son œuvre pour prendre le pouvoir par la force, mais il n’avait aucune hésitation dans le regard.  

A voir l’expression désolée, profondément humaine, du Serika, le martialiste ne put s’empêcher d’éprouver une certaine gratitude envers ceux qui s’étaient assurés de l’empêcher d’agir. Si les deux combattants étaient restés enfermés dans leur bulle, à l’écart du monde, les phalanges armés de l’Akayuki auraient pu partir au moindre mouvement brusque, lancé comme il était dans l’escarmouche. A l’apparition des protecteurs du vieil homme et pendant une seconde de flottement silencieux, l’armure éthérée de l’ursidé avait continué à ronronner, comme pour signifier que son maître à elle n’était pas seul, lui non plus. Avant même que son adversaire ne prenne la parole, Kuma avait compris où il voulait en venir, rien qu’aux mots prononcés par l’un de ceux qui servaient de rempart. “C’est terminé”. Aucune malice dans le sourire du messager et aucun doute dans le cœur du concerné. La pression commençait déjà à retomber, lorsque le discours commença. Kuma se laissa aspirer, comme les autres, par les capacités oratoires de son vis-à-vis et le charisme stoïque qu’il restait capable de dégager, surtout après un tel affrontement.

Tout Suna était concerné par les propos du doyen et pourtant, le marchand ne pouvait s’empêcher de regretter de ne pas l’avoir entendu tenir de tels propos plus tôt, dans le privé. Les choses auraient sans doute pu tourner différemment. Mais était-ce vraiment ce qu’il voulait ? Ce qu’ils voulaient ? Cela avait au moins le mérite de le laisser partir selon ses propres termes. Sans pour autant sortir des habitudes Sunajin, il parvenait à montrer une évolution dans sa réflexion, ainsi qu’une remise en question sérieuse et profonde. De quoi faire réfléchir même le plus buté des ours.

L’intéressé préféra ne rien répondre en premier lieu, pour laisser au maître des sables son dernier morceau de bravoure. Une ultime marque de respect, qui valait pour toutes celles qu’il avait piétinées. L’instant était fort en émotion, même pour lui, qui avait l’occasion de voir en face la moindre expression sur le visage de leur chef, en plein passage de pouvoir. Kuma se contenta d’incliner humblement la tête, devant les éloges de son maître, mêlées à une légère piques et des encouragements qu’il n’aurait sans doute jamais cru entendre sortir de sa bouche. Pour la première fois depuis bien longtemps, il ressentit toute la bienveillance et la douceur de ce monolithe guerrier.

Touché par les propos de son sensei, son cœur se serra de plus belle en voyant surgir le parchemin gardé par l’intendant et surtout ce qui se trouvait à l’intérieur. Le Triumvir fut obligé de monopoliser toute la force qu’il lui restait, pour camoufler les tremblements qui lui parcouraient le corps, en prenant entre ses doigts fébriles la coiffe qui représentait le Kage du village des sables. Ses yeux ambrés se mirent à le brûler bien plus qu’il n’aurait pu s’y attendre, alors qu’il manipulait l’objet religieusement, comme s’il avait peur de le briser. Voir Senshi se mettre un genou en terre devant lui n’aida en rien son émoi, mais malgré tout il lui fallait rester digne. L’image était forte, noble. Il se refusait bien de la souiller par un sentimentalisme enfantin et déplacé. A Suna, on ne pleurniche pas. Au lieu de cela, sans un mot, l’Ours Blanc saisit le chapeau cérémoniel de sa main gauche en le gardant près de lui. En guise de victoire, il leva le poing droit, haut et fort. Fier.



Il avait beau être exténué, ce geste ne lui coûtait rien, car il était aidé par tous ceux qui l’avaient accompagnés au long de son chemin. Ce n’était pas lui qui levait le bras. Plutôt, celui-ci était comme porté machinalement par les souvenirs et les promesses d’une époque révolue et de personnes disparues, mais qui vivraient éternellement en lui. Tel une balise ou un phare à l’intention de ceux qui n’étaient plus, son poing servait avant tout à les avertir de sa réussite et à ponctuer une longue étape de sa vie, qui arrivait enfin à son terme. De là où ils se trouvaient, il espérait qu’ils puissent tout de même le voir. Suite à une puissante et profonde inspiration, il enfila enfin le couvre-chef et laissa retomber son bras droit.

« Tu as fait ce que tu estimais nécessaire pour Suna, pour les tiens. Victime de ton succès et de ton temps, tu as fait des erreurs, évidemment, car tu n’es qu’un homme. » Enonça-t-il, dans un ton chargé d’émotions contradictoires, allant de la rage au soulagement, en passant par un respect renouvelé. « Sans toi, qui sait où nous serions aujourd’hui ? Je pensais vouloir ou devoir détruire ton héritage, pour qu’on puisse aller de l’avant. Je sais maintenant qu’il faut s’en inspirer, l’adapter, le faire évoluer avec nous, si on veut pouvoir lui redonner son éclat passé. »

Il lui avait déjà fait ses reproches et préférait ne pas enfoncer le couteau. Rien qu’à voir les pommettes douloureuses de son interlocuteur, tout comme la peau rougie de ses propres mains, Kuma sentait qu’il en avait suffisamment fait pour aujourd’hui. Sa victoire était reconnue mais ses reproches aussi, même s’ils n’étaient pas forcément entièrement compris. Sans Senshi, aucun d’entre eux n’aurait la même vie mais durant son règne, beaucoup l’avaient perdue. Il y avait du bon, du mauvais, du triste, du gai. Tout cela faisait partie de leur culture, de leur existence. On ne pouvait ni effacer le passé, ni le modifier et il était certes bien facile de juger des événements, depuis la distance rassurante de la rétrospection. Le prétendant au titre, dont la robe de Kage était remplacée par celle de Fûton, ferma les yeux dans une nouvelle inspiration.

« Je n’oublie pas d’où je viens. C’est pour ça qu’aujourd’hui, c’est à la force de mes poings que je me suis hissé au sommet. Ignorer ses prédécesseurs est le meilleur moyen de répéter leurs erreurs et d’effacer leurs bienfaits. » Résuma l’ursidé, en rouvrant les yeux avec un sourire franc, avant de présenter sa paume à l’ancêtre. « Je sais où on doit aller, mais pour ça, je ne peux pas me permettre de perdre ma voie, comme ça aurait pu être le cas aujourd’hui. C’est pour ça qu’aujourd’hui, je te tends la main. On ne peut pas pleinement fêter une nouvelle vie en signant la fin d’une autre et tu as encore beaucoup à faire. Relève-toi, Shodaime, je ne te hais point. »

Avec une poigne encore puissante malgré la fatigue, il l’aida sans mal à se remettre sur pieds, avant que les siens ne quittent le sol, tandis qu’il puisait dans ses réserves pour s’élever dans les airs, plus haut qu’il ne l’avait fait auparavant.



« Tu avais un rêve qui s’appelait Suna et moi aussi. Nous tous, ici ! » Proclama l’Ours Blanc au large sourire avec fierté, en pleine ascension vers les cieux, porté par son armure tempêtueuse. « Nous cherchons tous la gloire de notre village, le bonheur et la sécurité de nos êtres chers ! Le tournoi d’aujourd’hui avait pour but d’élire le shinobi le plus puissant et c’est avec fierté que j’ai relevé ce défi. »

Suspendu dans les airs, à près d’une vingtaine de mètres au-dessus du sol, il ouvrit les bras en s’inclinant vers l’avant, tournant lentement sur lui-même pour s’adresser à l’intégralité de ses compatriotes.

« Aujourd’hui, j’ai l’insigne honneur de devenir votre Nidaime Kazekage et je l’accepte humblement. Je m’emploie à nous guider au mieux de mes capacités, mais c’est tous ensembles, main dans la main, que se trouve la véritable force d’élever Suna toujours plus haut ! » Éructa le nouveau dirigeant, en se tapant puissamment le buste, avant de lever les mains vers le ciel. « C’est l'avènement d’une nouvelle ère, dans laquelle je suis heureux d’entrer, avec chacun de vous ! Mes amis, mes parents, mes frères ! Pour Suna ! »

Ayant suffisamment chauffé la foule, il se laissa bercer par la clameur de la foule, en perdant peu à peu de l’altitude. Ses talons atterrirent finalement sur la tribune quittée par le Serika, en même temps que son Vent Printanier du Lion se dissipait dans un souffle discret. Le contrecoup de sa petite mise en scène, suite à son affrontement acharné, commençait à se faire ressentir, mais il n’en laissa rien paraître, pour maintenir une image imposante. Enfin, il y était arrivé et pourtant, sa vie et son travail ne faisaient que commencer. Il y avait encore énormément de choses à faire, pour un jour atteindre l’idéal qu’il s’était fixé, aux côtés de son premier amour.

Kuma leva les yeux vers le ciel, chargé d’une puissante nostalgie, en faisant un clin d'œil que personne ne pouvait voir, caché par son couvre-chef si durement acquis. Puis, d’un pas décidé, il alla s’installer sur le siège de son précurseur, comme dernier symbole de sa nomination. Il n’aurait pas le temps de se reposer, car la route était encore longue, mais il ne pouvait s’empêcher d’être heureux d’en être arrivé là. Il profitait encore de l’euphorie du moment, avant de devoir s’alourdir des nouvelles responsabilités qui n’allaient pas tarder à tomber. Toutefois, il savait qu’il avait de quoi les supporter sans mal, car il ne serait jamais seul, dans ses tâches. A commencer par celui qu’il avait vaincu, pièce maîtresse dont il ne comptait pas se débarrasser si vite.

Ce chapitre terminé, les choses sérieuses allaient enfin pouvoir commencer.


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