Deux mois de divagation dans le Sekaï et j'étais revenu à mon point de départ, enfin... Un voyage formateur, un apprentissage d'une vie. Une révolution dans ma perception de moi, des autres, du monde... Et pourtant, je redevenais Yukio Nozomo après avoir été si longtemps répondu à Yukio Imin. Plus besoin de me cacher ? Pour autant, j'étais un juunin et je le redevenais ainsi, avec mon identité Sunajin. J'avais des responsabilités, des choses à répondre... La vie reprenait après cette pause miraculeuse.
Mais pas tout de suite.
J'avais à peine traversé les portes que déjà je devais repartir dans cette routine : Mission, entraînement, un peu de social ? Non, le juunin attendrait, j'avais des gens à voir. Bien entendu, ma première cible fut Hayato : Mon propre frère et responsable de la permission de partir. Sans lui dans les hautes instances du village, je pouvais me gratter pour avoir de si longues vacances... Il fallait que je le voie, que je lui parle de tout ça ! D'un pas vif, j'avais foncé vers la tour du Kazekage où son bureau siégeait. Sauf que j'avais oublié un petit détail qui pourtant avait son importance : Je ne ressemblais plus vraiment à celui qui était parti ! Barbe plus épaisse, chevelure plus longue, des nouvelles cicatrices... Tout désignait un autre homme derrière cette tronche. Yukio Nozomo, oui, mais une nouvelle version.
Alors, on me surveillait : Les chuunin et les juunins de surveillance me tiraient de grands regards curieux, devant mon sabre et mon air patibulaire. Moi, tout content, je souriais et cela rendait ma dégaine encore plus... Étrange. J'agissais comme si j'étais à la maison, ce qui était un fait, mais personne ne me connaissait dans le coin. Du moins, sous cette apparence... Alors :
- Hey toi ! Pourquoi tu souris comme un débile ?! L'air étonné, j'avais quitté mon sourire pour me retourner vers le shinobi qui s'avançait vers moi. L'air sévére et strict, un ninja de suna qui assurait la défense quoi !
Avec du recul, je pouvais le comprendre... Un village militaire, ça ne fait pas entrer n'importe qui et mon air chaleureux rendait mon entrée suspecte. On pouvait être content de rentrer dans Suna ? Toutefois, sur le coup, je n'avais pas adopté cet état d'esprit compréhensif, non... Au contraire.
- Alors déjà, je souris si je veux, et ensuite, tu es qui pour me parler comme ça ? Je m'avançai aussi, l'air agressif. Je n'aimais pas trop que l'on me parle comme à un civil. - Je suis un chuunin de Suna, le village où tu essaies de rentrer comme si de rien n'était, alors tu es qui ? Répond vite, je pourrais t'envoyer au trou ou te buter sur place. D'un sourire mauvais, j'étais prêt à lui fermer sa gueule à grande vitesse. - Yukio Nozomo, juunin de Suna, le village où je rentre, car je suis chez moi. Un air ébahi, puis la consternation. - Tu mens, Yukio ne ressembles pas à ça. En prononçant ses mots, il me regardait de haut en bas.
Il est vrai que je n'avais pas la tenue réglementaire du juunin, quoi que je ne l'avais jamais vraiment porté... Trop voyant et épais pour mes mouvements. Pour autant, j'avais quasiment l'air d'un vagabond et pas d'un haut gradé de l'armée de l'ombre du désert. Mes vêtements, élimés et décolorés par le soleil et le temps montraient la déchéance de mon voyage... J'étais parti longtemps, j'avais affronté beaucoup d'éléments. Mes habits étaient à l'image de ma vie...
- Il ressemble à ça après deux mois de voyages, mais si tu veux, tu peux m'accompagner jusqu'au bureau de mon frère, Hayato, et on verra ensemble s'il me reconnaît. "Il me reconnaîtrait ?" Instinctivement, je frottai ma cheville avec ma chaussure pour sentir la marque du "H" gravé sur ma peau.
"Oui, c'est bon."
La distinction de mon frangin, le fit reculer un peu sur son agacement et son envie de me virer du village... Faire chier un juunin ? Le frère de l'intendant ? Pas très bon pour une carrière, cependant je pouvais être un espion... N'importe quel connard un peu renseigné pouvait savoir que Hayato Nozomo avait un frère. Le tournoi de Amanogawa avait résonné dans le Sekaï, notre présence avait été remarquée. "Plus lui que moi..."
D'un soupire devant son mutisme de doute, je fouillais dans mes affaires lentement pour chercher mon bandeau frontal. Avec ma main dans mon sac, il agrippa automatiquement son kunaï à sa ceinture... Un nouveau soupire, bruyant, et je sortais l'accessoire.
- Si tu veux, je ne suis pas Yukio. Je suis un ninja de Suna, alors quoi ? Je l'aurai volé ? C'était possible, en vérité, mais je ne voyais pas vraiment comment prouver que j'étais... Moi ! Puis-je au moins confirmer que je suis le bon Nozomo auprès de... mon frangin ?
Il hésita un instant, avant de me faire signe... Il était zélé, un peu con, mais au moins il acceptait le doute. Autant vérifier quoi. D'un côté, c'était bon signe si la sécurité ne se laissait pas embobiner par un bandeau et quelques infos, mais moi ça me gonflait pas mal d'avoir un comité d'accueil.
Alors, il ouvrit la marche jusqu'au bureau du second chef de Suna : L'intendant. La route se fit en silence, enfin, pas vraiment... Mes soupirs et mes bruits de frustrations rythmés la marche alors que je sentais l'agacement et le doute monter dans le chuunin : Yukio Nozomo était connu pour être un emmerdeur et un râleur, je répondais parfaitement à ma réputation.
Le gros problème fut que... Hayato n'était pas là. Il était parti pour un endroit inconnu et nous l'apprîmes auprès de la secrétaire qui nous tira une drôle de tronche quand on lui expliqua l'histoire. Moi, j'étais bien emmerdé, car je devais toujours prouver que j'étais moi-même, alors je décidai de jouer ma dernière carte :
- Bon, mon frère n’est pas là... Mais quelqu'un d'autres peut m'identifier. Honoka Shirogane, vous la connaissait non ? Cet empaffai sourit d'une manière un peu trop équivoque.
Oui, elle était sublime, mais un peu de décence !
Frustré de cette distinction envers ma... Ma quoi ? Copine ? Compagne ? Mon départ avait un peu mis fin à nos rencontres hebdomadaires, sans pour autant fixer la vérité sur nos relations. J'étais parti aussi un peu comme un voleur, avec un mot... Un simple mot, même pas très long, pour expliquer ma démarche.
"Le chuunin va me voir me prendre une claque ?"
Ma chère Honoka allait être la première personne que j'allais revoir, pour autant, pourrait-elle me reconnaitre ? Avec un peu de malice, je me dis que je n'avais qu'à montrer quelques parties de mon corps et le doute serait levé ! Un sourire coquin s'alluma, répondant à celui un peu moins véritable du shinobi qui me gardait.
- Oui, elle me reconnaitra ! On y va ? C'est le seul moyen pour vous de savoir si vous allez punir un espion ou... laisser passer un haut gradé. Très vite, j'avançai sans lui laisser le temps de répondre, je n'avais pas que ça à faire et l'absence de mon frère changeait la donne.
"Tant pis, il avait qu'à être là, ce branleur !"
Très vite, les rues défilèrent pour déboucher sur le quartier de la belle... Un immeuble simple où résidait un appartement cosy, une pièce où certaines confidences et parties de jambes en l'air avaient eu lieu. Ricanant, je tapais à la porte doucement, avant de dire à mon garde quelques mots :
- Elle va peut-être pas être super contente de me voir, mais au moins ça prouve qu'elle me connait, hein ? Soufflant amèrement, je sentais un poil d'appréhension.
"J'ai tué un Akuma, j'ai affronté un ours... Je vais quand même réussir à survivre à une marionnettiste, non ?" Une partie de moi se demanda néanmoins si elle savait faire des marionnettes à partir d'humain fraichement mort...
Outch.
Sphinx. Yukio 021
Shirogane Honoka
Suna no Chunin
Messages : 626
Date d'inscription : 08/09/2019
Age : 37
Localisation : Dans des sables mouvants
Fiche du Ninja Grade & Rang: CHUNIN - RANG B Ryos: 790 Expérience: (2279/1200)
J'avais jamais caché que j'avais une vie trépidante - ironie - et généralement je m'en plaignais pas. Cela faisait déjà presque deux mois que c'était le calme plat à tous les niveaux de ma vie. Le boulot, c'était plus ou moins la même rengaine. Mon atelier, j'y bossais toujours autant et j'y avais même amélioré Itori. Ma petite tête blonde était maintenant un peu plus solide et offrait également un meilleur jeu de combat. Bon, je devais encore la perfectionner, mais j'étais assez satisfaite de mon taff. Mon développement personnel était... approximatif. J'avais décidé de me mettre à apprendre l'art des sceaux et sans se mentir, j'étais pas l'étudiante la plus assidue du monde. Il y avait qu'à voir les parchemins qui traînaient dans mon appartement. Quant à ma vie plus "romantique", le désert. Et c'était pas dans le sens chaud bouillant.
Fallait dire qu'une étrange relation s'était installée entre moi et Yukio. Par étrange, je parlais pas de notre différence d'âge - parce que j'en avais rien à cirer - mais de la nature de notre rapport. On se marrait bien, on s'entrainait, on comblait littéralement le manque de l'autre que ce soit au niveau des techniques ou de chaleur humaine. On y trouvait ce qu'on voulait. Sauf que ça, c'était il y a deux mois et on en était restait à ce stade sans avoir vers quoi tout ceci tendait. Monsieur avait décidé qu'il allait concrètement passer du rêve à la réalité en devenant un aventurier du sekaï. Il m'en avait parlé donc ça ne m’avait pas choqué outre mesure.... bien que le coup du petit message déposé comme un voleur craignait un peu. Cela lui ressemblait en une façon. Égal à lui-même quoi.
Sauf que je m'étais un peu retrouvée comme une conne dans le sens où certaine chose n’était pas hyper claire. Je nous voyais mal jouer la carte de l'exclusivité, pas au stade de notre relation et techniquement je pouvais aller m'amuser avec n'importe qui. Pourtant je l'avais pas fait et je saurais pas vraiment dire pour quoi. Pas intéressée sans doute. Mais deux mois... plus de deux mois même. Le temps commençait à faire long. Entendons-nous bien, je m'inquiétais pas pour lui. C'était une grande gueule, limite aussi increvable qu'une mauvaise herbe. Il devait s'éclater comme un gosse. L'enfoiré. Curieusement, l'idée me fit sourire. C'était une bonne chose pour lui. C'était juste à moi de me trouver un truc pour pas m'ankyloser dans mes habitudes. Je pouvais aussi me barrer, prendre des congés ou un truc du genre ? Non. Qu'est-ce que j'en avais à foutre du reste du monde ? Mon univers, c'était mes marionnettes. Et mon père. Tout ça se trouvait à Suna.
Clope au bec, une tasse de maté fumant dans la main, je me tenais à la fenêtre de ma cuisine et observait tranquillement la vue. Je me trouvais assez haut pour voir les grands remparts et le bout des dunes au-devant. J'avais toujours aimé... cette vision. C'était reposant. Je pouvais laisser mes pensées vagabonder tranquille jusqu'au moment où j'entendis quelqu'un toquer à la porte. Si j'avais su...
Toujours la cigarette à la bouche, je posais mon mug sur la table pour me diriger vers mon entrée. Je voyais pas qui pouvait venir chez moi à cette heure-là. Je vous laissais deviner ma tronche lorsqu'une fois ouvert, je découvrais Yukio. Parce que ouais, c'était bien lui, même s'il avait pas sa tête des beaux jours. Taille, dégaine, regard qui disait un truc du genre "désolé pour tout ça". Toute la question était de savoir ce qu'était le "tout ça". Le fait de débarquer avec un soldat au cul ou bien d'avoir disparu comme un vaurien ?
Naturellement, je restais au bord de l'encadrement, plissant des yeux avec un peu de suspicion et prit tranquillement mon temps pour me saisir de ma clope. Là, je crachais un rond de fumée, m'appuyant sur la porte, avant de faire un signe de tête en direction du garde pour lui demander quel était le problème.
" Excusez-nous de vous déranger, mais on a besoin de vous pour identifier cet énergumène. Vous le reconnaissez ? "
La blague. On était d'accord que le type avait laissé pousser sa tignasse et ses poils de barbe, mais quand même... N'empêche, j'eus un petit sourire en coin. Je fis un petit signe de main qui laissait entendre que j'étais pas certaine.
" Pas... sûre. "
Tout dans mon regard disait clairement que j'étais à de deux doigts de le laisser dans la merde. Fallait dire que c'était drôle. L'enfant prodigue était de retour, mais les types avec qui il avait pu bosser le reconnaissait même pas. Prenant mon temps, je regardais Yukio de haut en bas avec un peu de défi. J'affichais une petite moue qui montrait que je réfléchissais, que je pesais le pour ou le contre. J'écrasais finalement ma cigarette sur le sol, puis, nonchalamment, je me rapprochais du Nozomo, plantant mon regard dans le sien, mais je me bloquais à quelques centimètres. Brusquement et sans faire de manière, alors que le garde pouvait pas voir ce que je faisais, je lui choppais littéralement l'entre-jambe entre les mains et serrait. Pas trop cependant, je voulais pas briser le matériel.
" Tsss... "
Je finis par le lâcher et abandonna le suspens ambiant. Je penchais la tête sur le côté en direction de son garde du corps.
" Lui. Ok. "
Je finis par reculer pour fouiller dans mes poches, cherchant une nouvelle cigarette à allumer.
" Vous êtes... sûre ? "
Alors que je pris une bouffée d'air de nicotine, j'agitais la tête pour confirmer une nouvelle fois ma réponse.
" Oui. "
Putain. Le type était en plus dure de la feuille. Je comprenais pourquoi Yukio était pas arrivé à passer l'entrée avec un type pareil. Même si je comprenais qu'il faisait son boulot, ça me gonflait déjà de me répéter. En tout cas, il était presque déçu que le Nozomo fut... le Nozomo. Cela sentait la boulette à plein nez et comme il y avait de forte chance que Yukio l'envoya bien chier face à ma confirmation... je rentrais chez moi. En claquant la porte bien sûr. Il allait pas croire que j'allais lui sauter au cou comme une midinette, non ?
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
Messages : 631
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 26
Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG B Ryos: 160 Expérience: (2847/1200)
Un grand sourire s'affichait sur mon visage quand la porte s'ouvrit, oui j'étais content de voir Honoka... J'étais aussi content de voir qu'elle était là et donc capable de me reconnaitre. Sauf que... Peut-être qu’elle n'était pas contente.
Elle plissa les yeux et un petit instant, je la vis fermer la porte et me laisser dans ma merde, un silence gênant s'installa et je fus obligé d'activer un peu les choses en alternant mon regard sur elle et sur le shinobi pour qu'il se décide à... me faire reconnaitre ? Bien entendu, il le fit aussitôt et la réponse de la belle fut...
Intéressante.
Déjà, elle répondit de sa propre voix qu'elle n'était pas sûre... Le son guttural me fit frémir en plus du message. Elle ne pouvait pas me reconnaitre ? Le frisson, je ne pus jamais l'oublier... Je me voyais très vite en prison, le temps que mon sagouin de frangin se ramène pour s'occuper de moi. "Sacré retour." Très vite elle s'approcha de moi, son odeur embauma mes narines et le ravissement revint à la charge : Elle pouvait être énervée, mais ce qu’elle sentait bon ! Nos visages, proches, je sentais son souffle sentant le maté et un peu la clope : Une odeur agréable, qui me rappelait presque ma maison puisque... Bah cela sentait le maté et la clope, à l'appartement, entre autres. Ce que je pris pour une inspection précise fut... Une inspection précise.
Sa main, je ne la vis pas agripper mon entre-jambe et la légère douleur, en plus de la surprise, me fit pousser un petit gloussement. Un peu choqué, je me mis à ricaner alors qu'elle appréciait la marchandise pour ensuite entretenir au bourreau que j'étais "ok". Ok ?
Dans un autre monde, je lui aurais collé un procès.
Bien que je l'avais un peu mérité... Le ninja hésita un peu, l'inspection laissait à désirer pour lui, mais la réponse brève et un peu agacée de ma camarade eut raison de sa détermination. Bien vite, elle referma la porte. Je restai planté devant le morceau de bois, clignant des yeux... "Donc, on est à ce point-là." Soupirant, je me retournais vers mon camarade d'infortune en claquant des mains, à moitié soulagé, à moitié dans la merde.
- Bon, je crois qu'on a la réponse à notre question ! Je suis bien moi-même, c'est la fin de votre problème et le début du mien... Je pense que vous pouvez partir, la suite va pas être joli à voir. Un sourire qui se voulait détendu, mais je savais que j'allais devoir tirer comme un bâtard pour pouvoir m'excuser auprès de la Shirogane.
Lui, il pouffait.
- Elle a l'air pas commode, je ne vous savais pas si docile monsieur Nozomo... "Monsieur Nozomo ? Docile ?" Il me prenait pour son pote maintenant ? - Je comprends que ça peut vous émoustiller de passer du temps avec une autre personne que vos compagnons de garde, pendant votre service, et de voir des scènes de la vie personnelle des gens... C'était amusant, on a bien rigolé, surtout quand elle m'a choppé les roustons, mais il ne faudrait pas commencer à penser qu'on peut se taper dans le dos et être familier. Donc, vous allez très rapidement regagner la porte de Suna et on en parlera plus. La mine du chuunin s'assombrit, effectivement en "redevenant" Yukio, je redevenais son supérieur. Reculant en râlant, il partit et je n'eus le temps que de lui décerner une autre remarque. J'ai tailladé des chuunins pour moins que ça !
"C'était une si bonne soirée..."
Soufflant amèrement, j'avais réussis à réduire ma liste de problème, mais il en restait toujours un de taille... Moi, j'étais un débile guidé par mes pulsions. Je me dis que j'étais un sacré égoïste. Je vivais sans doute de mes envies alors que j'avais une position sociale, une position militaire, des gens qui m'attendaient ... Étais-je quelqu'un de fiable ? Je le pensais, mais le petit séjour aux confins du désert m'avait donné le goût de l'aventure, alors j'avais cédé. Dans mon sillage, j'avais peut-être laissé Honoka.
Tapant de nouveau à la porte, je ne laissai même pas un temps pour l'ouverture que déjà je parlais :
- C'est bon, il est parti. Il ne voulait pas me reconnaitre, pourtant j'ai toujours l'air d'être un connard qui pense qu'a lui, non ? En plus, j'ai les vêtements pour aller avec la pauvreté de mes manières. Une manière un peu "subtil" de m'excuser, en tout cas de déclarer que j'étais conscient d'être un salopard. Il va bien jaser auprès de ses collègues sur le fait que je me fais peloter comme un étalon, j'imaginais un retour un peu plus glorieux, mais on dirait qu'on a ce qu'on mérite...
Je me tus bien vite, attendant simplement une réponse : Une porte qui s'ouvrait, un mot passant sous la porte, même une sortie fracassante pour me mettre une baffe...
Sphinx. Yukio 021
Shirogane Honoka
Suna no Chunin
Messages : 626
Date d'inscription : 08/09/2019
Age : 37
Localisation : Dans des sables mouvants
Fiche du Ninja Grade & Rang: CHUNIN - RANG B Ryos: 790 Expérience: (2279/1200)
On aurait presque pu croire que le problème aurait été réglé une fois que j'eus claqué la porte au nez de mon "camarade", mais c'était surtout un geste plus théâtral qu'autre chose, une façon de montrer mon irritation. Bref, que j'étais pas totalement dans la joie... même si le mot joie était un gros mot dans ma bouche et que c'était le genre d'émotion qu'on lisait souvent sur mon visage. Vous la sentez l'ironie ? Parce que je pouvais vous assurer qu'elle était belle et bien là.
Quoiqu'il en fut, j'étais pas restée derrière la porte pour écouter - parce que je me foutais de l'échange qu'il pourrait avoir avec le garde. Je m'étais naturellement dirigée dans ma cuisine et je commençais à faire chauffer de l'eau. J'allais préparer du maté au grand crétin voyageur. J'étais quand même civilisée. Pendant que je m'attelais à la tâche, je l'entendais discutailler devant l'entrée, du beau blabla, un discours à moitié réfléchi sur O combien c'était un imbécile, un ingrat et un égoïste. Attendez... ingrat, il ne l'avait pas dit. Oups. Je ne pus retenir un soupir et agiter la tête de lassitude. Quel sketch.
Décidant de pas le laisser poireauter cinquante berges devant l'entrée - les voisins allaient jaser - je me mis à siffler. Pas comme à un chien, mais un sifflement qui avait une caractéristique : c'était pour donner un ordre à Itori. Pendant que monsieur était partie, j'étais pas restée sans totalement rien faire. J'avais bossé sur une option automate pour ma marionnette, mais comme je ne pouvais distinctement donner d'ordre, je devais trouver une feinte : le sifflement. Là, nous pouvions dire que je testais quelques bases.
Cliquetant sous ses rouages de métal, la poupée aux allures de préadolescente se dirigea vers la porte et se saisit de la poignée. Lentement, elle commença à la tourner, ouvrit et fit apparaître sa tête dans l’entrebâillement. Yukio l'avait déjà vu, il savait que c'était une poupée. Par contre, il savait pas encore qu'elle pouvait bouger toute seule. Facile d'imaginer sa tête. Je lançais alors un autre sifflement et Itori lui tourna le dos sans demander son reste, retournant se calfeutrer dans ma chambre.
Moi, je me tenais le postérieur appuyé sur le comptoir de ma cuisine, ma tasse de maté à la main sur laquelle je soufflais. C'était toujours un peu trop chaud. Je venais tout juste d'écraser et finir ma cigarette - oui je fumais toujours un peu trop - et je pointais mon regard dans la direction du loustic avant d'ouvrir les hostilités.
" Alors ? Ce voyage ? Si occupé que t'étais pas foutu d'écrire pour donner des nouvelles ? "
Mouais. Finalement, c'était ce qui m'avait le plus emmerdé. Le résultat de la connerie à se faire des potes, et je comprenais pourquoi j'avais toujours mené une vie plutôt solitaire. Quand on avait pas d'attache, il y avait pas de quoi se faire du mouron et même là, je supposais que je ne m'en serais logiquement pas fait. Confiance dans les capacités de l'autre, et blablabla. Pour quelqu'un comme moi qui était pas foutu de se souvenir de la moitié de sa vie et qui l'avait accepté pour avancer, je me découvrais une forme d'irritation à pas savoir. Pas pour ma gueule. Pour la sienne. Pas savoir si cette andouille était entière. Ce sentiment devait être bien pire pour Hayato qui était son frère, et moi, j'étais pas habituée à ça. Mon unique attache avait toujours été mon père, mais les deux Nozomo étaient entrés dans ma vie malgré moi. J'aurais jamais trop cru que les choses purent prendre une tournure pareille et ça m'aurait bien fait rigolé si on me l'avait raconté.
Sur mes gestes, je lui tournais le dos et me saisis de la tasse que je lui avais préparé. Je m'avançais de quelques pas, lui tendis et finalement repartie poser mes fesses sur le comptoir avec ma propre boisson.
" T'aurais pu au moins ramener une bricole. "
Deux mois et même pas une bouteille. Il avait dû tout claquer.... vu sa dégaine de clodo.
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
Messages : 631
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 26
Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG B Ryos: 160 Expérience: (2847/1200)
J'ai l'air bête devant sa porte, qui reste bel et bien fermée, malgré les quelques mots que je prononce... C'est clair et net, vaut mieux que je parte. Ne pas insister, cela ne ferait qu'empirer... Tournant les talons, je fais demi-tour quand soudain un bruit de serrure me retient.
C'est la grande vie ?
Un instant, je m'imagine vaillant guerrier qui rentre... Subis le courroux un temps, mais tout finit bien sous les draps... D'un sourire, je m'apprête à accoster la belle quand, la peau synthétique de Itori coupa tous mes rêves. Une jolie petite tête, attention, mais pas celle que j'attendais !
"Curieux, Honoka la commande à distance ?" Une porte qui s'ouvre plus et l'absence de fil me saute aux yeux ! "Elle a amélioré sa technique." D'un signe de tête, je salue inutilement l'arme mécanique avant d'entrer, celle-ci ne me regarde même pas, digne outil de sa maitresse, pour repartir dans un coin.
J'appréciais la poupée shinobi de la belle Shirogane, c'était un objet qui recelait bien des mystères et le chaland pouvait bien vite se tromper entre une enfant et une coquille de bois armé jusqu'aux dents... Un avantage en mission et en combat. Le sifflement qui avait permis de faire bouger Itori était le déclencheur, comme la voix du père Yukio... L'impossibilité pour Honoka de former une phrase avait eu une solution, pour autant elle était cantonnée à des ordres simples.
- Merci de m'avoir ouvert, les passants commençaient à me jeter des pièces... La dame du logis m'attendait, un peu distante, contre sa cuisine. Elle tasse de maté à la main, une douce odeur accompagnait son parfum...
Oui, le maté.
En plus grande dose que dans l'haleine de la blonde, elle embaumait l'atmosphère et masquait presque la tension présente. La première attaque fut une question, observé par un geste de la main unique, non armé d'un mug. Le voyage ? J'étais si occupé pour écrire des nouvelles ? Un air un peu choqué, je ne pus qu’accuser le coup...
- Je... Je n’ai pas pensé à écrire la moindre lettre. Une moue un peu triste apparue alors sur mon visage, cela aurait pu m'éviter bien des tracas. J'aurai pu, en fait, j'ai eu du temps libre, surtout au début... Un peu moins vers la fin. J'ai... J'ai vu la mer et puis je suis partis dans le nord du Sekaï. Je ne voulais pas, de suite, raconter mon voyage... Peut-être justifier, un peu, mon embarras, sauf que j'avais définitivement sacrément tort. Oui, j'aurai pu.
Très vite, elle me tourna le dos et j’eus l'impression de l'avoir bien plus vexé que prévu... Enfin, oui, je pensais l'avoir vexé, mais pas jusqu'au point où elle ne voulait même plus me voir ! Encore une mauvaise interprétation, car elle m'amena un maté et là, j'eus décidément le souffle coupé. Une bonne nouvelle, une chance pour moi ? Après m'avoir fourré la tasse dans les pattes, elle repartit dans sa position, à quelques mètres... Sur le passage, je pus néanmoins admirer le déhancher et mes yeux durent remonter en urgence pour ne pas révéler l'objet de mon admiration.
J'avais rien rapporté...
"Mince, encore une bonne raison pour passer pour un con..." D'un sourire, je feintai... Je savais bien le faire, même si la supercherie pouvait vite s'arrêter !
- Mais si ! Attrapant mon baluchon de voyage, trop léger pour être cordial, je fouillais dedans avec la petite goutte de sueur qui perlait sur mon front... "Qu'est-ce que j'ai pour toi, moi ?" Rapidement, j'en tirais un jeu de carte... Pour le poker. C'est un jeu de carte utilisable pour le poker, il vient d'une île proche de Uzushio ! J'ai plumé pas mal de mec avec ! Quelques gouttes de rhum avaient éclaboussé les As et les Rois, conséquence de paires trop forte pour ne pas déclencher une réaction dans l'assistance !
Beau cadeau ? Pas forcément... Mais cela venait de loin, c'était presque typique, avec les Valets et les Reines qui étaient des mousses et des bonnes femmes à moitié à poil... Alors que le Roi était un pirate à l'air féroce. Un sourire effarant de la malhonnêteté teinta mon visage alors que j'essayais de rebondir...
- Après, pour les lettres, il n'est jamais trop tard... Doucement, je posais mon contenant de maté pour me remettre à signer. C'était plus intime et puis je devais reprendre la main sur la pratique de la langue des signes, plusieurs mois que je n'avais rien fait. "Chère Honoka, j'ai rencontré aujourd'hui un vieux monsieur qui travail dans un cirque... Il m'a pris avec lui, sans doute que je lui faisais pitié avec ma gueule de Sunajin. Je suis resté une semaine au pays du feu, à apprendre à être un bon civil à côté de la pêche au canard, sans doute que cela te plairait, car on joue avec un fil pour attraper les objets... Bon, à côté j'ai dû tuer un Akuma qui attaquait avec sa secte, mais le jeu du canard est formidable !"
Faisant un pas en avant, souriant, je continuais en formant une nouvelle lettre signée main par Yukio Nozomo !
"Salut Honoka, aujourd'hui je suis engagé sur un bateau... Du transport de marchandise, rien de dingue, mais cela me permet de voir la mer et de naviguer ! Tu verrais la gueule des mecs à bord, ce ne sont pas du tout des portes bonheurs" Pour le geste de la gueule étrange, je pointai mon propre faciès. "... mais certains sont sympa... Ils te plairaient, ils sont francs et un peu piquant. Tu sais ce qui est aussi piquant ? Les pirates ! Deux attaques en une semaine, mais ça va ! J'ai balancé pas mal de ces enfants de chiennes par-dessus bord ! Ah oui... L'équipage de mon bateau sait que je suis un ninja et ils n’aiment pas trop. Bisous."
M'approchant plus près de la belle, à bonne distance néanmoins pour éviter les jets de maté brûlant, je finissais :
"Coucou ma belle Shirogane, prochain arrêt l'Isthme de gel, au nord du Sekaï ! On se les gèle, mais j'ai enfin vu la neige ! Pour ça qu'on se gèle, en fait... Pas de pirates, mais un ours qui m'a envoyé moisir dans une cabane pendant une semaine, ce n’était pas joli à voir. Donc, pour résumer, j'ai fait des hallucinations autour d'un vieux samouraï, du mec du cirque et de Hayato... Rien de plus, finalement je peux couper des nuages ! Au plaisir de pouvoir me réchauffer auprès de toi !"
Une main tendue pour réveiller la romance, la passion... Ce qu'on avait laissé sur le bord avant mon départ, enfin, ce que j'avais laissé en plan quoi.
- Je peux mettre tout ça sur papier, s'il le faut ! Un grand sourire doux et franc, pour me faire pardonner de mon comportement.
Sphinx. Yukio 021
Shirogane Honoka
Suna no Chunin
Messages : 626
Date d'inscription : 08/09/2019
Age : 37
Localisation : Dans des sables mouvants
Fiche du Ninja Grade & Rang: CHUNIN - RANG B Ryos: 790 Expérience: (2279/1200)
Je le prenais un peu au dépourvu avec mes questions. Il connaissait pas le concept des lettres, ou plutôt l'idée ne lui était jamais venu à l'idée. En mon for intérieur, je me disais que c'était sans doute parce qu'il n'avait jamais écrit à personne. Pas dans ses habitudes. Premier voyage, première boulette. Bon. Le mot était un peu fort, cependant l'idée de le culpabiliser un peu avait son je-ne-sais-quoi de grisant. Deux mois à rattraper après tout. Mais le pire ? C'était qu'il avouait qu'il aurait pu en avoir le temps. Je ne pus retenir un petit rictus de coin de bouche. Il était honnête au moins, il essayait pas de se trouver une excuse en m'inventant un truc bidon. Cela n'enlevait rien au principe.
Après lui avoir tendu la tasse de maté que je lui avais élégamment préparé, j'étais repartie dans mon petit coin de cuisine, mais je le quittais pas des yeux. Je le jugeais sévèrement, surtout quand il me fit son grand sourire de filou. Les frangins Nozomo... ils pensaient vraiment qu'ils pouvaient faire avaler des couleuvres en sortant leur esquisse de beau gosse ? Pas un pour rattraper l'autre. Du coup, lorsqu'il me sortit son jeu de cartes de l'autre bout du monde, je ne pus m'empêcher de rouler des yeux.
" Escroc. "
Je réussis à lâcher le mot avant de m'enfiler un peu de maté pour adoucir ma gorge. Un reproche ? Non. Une vérité. Il pensait vraiment que j'allais gober son histoire ? J'étais pas une de ses fifilles de vingt ans qu'il avait pu dragouiller. Je disais ça sans prétention vis-à-vis des jeunettes. J'avais dépassé les trente balais, l'expérience parlait. C'était tout. M'enfin, ça m'amusait intérieurement de le voir s'enfoncer.
Jusqu'à ce qu'il essayât un autre petit tour. Le petit malin. De façon que je pusse qualifier "d'intelligente", il adopta mon langage, me montrant par cette occasion qu'il n'avait pas tout oublié. Ces signes étaient pas parfaits, mais je comprenais l'essentiel. Puis il commença à m'énumérer les grandes lignes de ses aventures comme s'il avait été question de lettres. Un cirque, des pirates, un ours... Visiblement, il avait croisé du beau monde. Je commençais à comprendre pourquoi il avait jamais pris sa plume. Il avait dû être excité comme un gamin par ces découvertes parce que j'oubliais pas que cela avait été un de ses petits rêves secrets. Comment je pouvais légitimement lui en vouloir, hein ?
Puis, il avança vers moi, un pas après l'autre, avec l'évidente petite angoisse que je lui en mis une en travers. Sans doute que j'aurais pu, cependant j'étais pas une femme à faire des esclandres. Les silences en disaient souvent bien plus, et sans me vanter, j'en étais la championne. Quand il fut assez proche de moi, je me décidais à poser ma tasse sur le comptoir et plonger mon regard dans le sien.
" Je vois qu'on s'est bien marré, mais je vois que t'as aussi de l'ambition. "
Je faisais référence au fait qu'il semblait un peu trop sûr de son coup notre rigolo, mais c'était le personnage. C'était Yukio quoi. Une grande gueule avec du culot. Je choisis de me bouger à mon tour, de faire un pas vers lui, un petit sourire en coin alors que je me rapprochais toujours plus.... jusqu'à m'arrêter à quelques millimètres.
" Tu pues. "
Je me reculais, avant de signer.
" Je sais pas où t'as traîné avec des fringues mités, mais va prendre une douche. T'auras le droit de me montrer O combien t'es désolé une fois que tu seras propre. "
J'étais pas rancunière, mais là c'était pas possible. Il avait sa tignasse qui partait n'importe comment et plus de poussière que mon atelier de boulot. Puis, telle une voleuse, je glissais ma main dans la sienne pour lui prendre le jeu de cartes, et signer avec l'autre.
" C'est à moi maintenant. "
Prenant mon butin et ce qui me restait de maté, je lui pointais du doigts la direction de la salle de bain. Il y trouverait ce qui était nécessaire à sa toilette, même s'il le savait déjà. Et pendant que monsieur reprendrait une forme plus humaine que celui d'un épouvantail, je me rassis dans mon canapé, commençant à regarder ses drôles de cartes. Tiens ? Une femme à poil. Chic.
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
Messages : 631
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 26
Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG B Ryos: 160 Expérience: (2847/1200)
Un échec et un demi-succès... Si mon jeu de carte n'avait que peu convaincu, mes lettres orales... Signée... Décrite quoi, avait réussis à sauver un peu la situation. Malgré tout, être décris comme un "escroc" me fit sourire, je l'étais un peu. J'étais un ninja quoi, toujours à rebondir et trouver des solutions, même dans les relations. Autre point important chez le ninja ? Il avançait toujours et c'était ce que je faisais, comme dans une mission, je tâtais le terrain pour voir si j'allais pouvoir atteindre ma cible, mais celle-ci voyait clairement dans mon jeu et posa sa tasse... "Une arme en moins, une chance pour moi." Suite à ça, elle s'approcha également pour me parler un peu : De l'ambition ?
- Malheureusement, l'ambition, c’est quand je désire obtenir quelque chose... Ici, ce serait plutôt essayer de récupérer ce que j'ai laissé. En tout cas, me faire pardonner, comme je peux. Une honnêteté qui décalait un peu mes essais ratés avec la flagornerie, pour autant, on en était plus là avec Honoka. J'ai pas assuré, je le sais.
M'excuser ? Tout dans mon attitude montrait l'apitoiement du petit chiot, sans pour autant l'exprimer oralement. Il y avait des limites et puis la belle n'était pas du genre à recevoir des excuses aussi franches... Un brin lubrique, elle avait répondu à mon pas en s'approchant aussi, mais la finalité n'était pas celle attendue.
Je puais.
Une moue frustrée, je levais mon bras pour renifler ma manche... Oui, bon, d'accord. Je sentais pas la rose, mais le faire remarquer ainsi ? De sa voie roque, cela donnait tout de suite un brin de drame dans sa déclaration. Soupirant, je ne pus que renoncer devant la vérité :
- Accordé, je vais me doucher... Un instant, je résistais à sa prise pour les cartes, avant de céder. Au final, escroc ou pas, tu le veux bien mon cadeau. Un sourire arrogant, avant de prendre ma retraite dans la salle de bain.
Mon costume des derniers jours méritait d'être brulé, c'était irrécupérable... Pour autant, il représentait un passage de ma vie, alors quoi ? Le garder comme souvenir ?
L'eau me fit du bien, naturellement car, depuis mon départ, je n'avais pas connu une bonne douche, mais aussi, car je sentais que le sable et la crasse accumulée dans mes plaies partait avec le courant. Les cicatrices avaient fait leurs chemins, mais certains accidents restaient durablement inscrits dans ma chair. Je comptais des coupures sur mes bras et mon épaule. Passant la pulpe de mes doigts sur mon front, j'appréciais le sillon créait par la griffe de l'ours. Mon beau visage avait pris un coup. En comptant ces balafres fraiches, je vis les plus anciennes : des dagues, des katanas, un tesson de bouteille et quelques bris de verre en se faisant éjecter par la fenêtre. Je pouvais revoir les armes, les moments, les personnes...
Après la douche, je me séchais avant de comprendre quelque chose... Je n'avais pas de vêtement propre. Une petite frustration naquit dans mon ventre : "Bien entendu." Une serviette autour du ventre, je sortais pour voir mon hôte en train de regarder mes cartes.
- Tu as... Des vêtements pour moi ? Je vais peut-être bruler mes loques, mais en attendant je suis à poil ! Les cicatrices apparentes, j'étais plus propre cependant. Contre le cadre de la porte, je souriais en attendant la décision : Me laisser dans la merde ou m'habiller ?
C'était peut-être une bonne entrée en matière aussi.
Sphinx. Yukio 021
Shirogane Honoka
Suna no Chunin
Messages : 626
Date d'inscription : 08/09/2019
Age : 37
Localisation : Dans des sables mouvants
Fiche du Ninja Grade & Rang: CHUNIN - RANG B Ryos: 790 Expérience: (2279/1200)
Je ne saurais pas dire si je m'amusais vraiment de la situation ou pas, de voir un semblant de culpabilité chez mon cher Nozomo en le faisant mariner un peu. Mais l'idée qu'il reconnut de lui-même que son comportement n'avait pas été très fair-play, c'était drôle. Comme si j'étais vraiment apte à lui tenir rancune pour un truc pareil... mais je pouvais lui faire croire. Quant à mon cadeau, bien qu'il provoquât un peu, je ne pus que faire un petit sourire en coin. Donné, c'était donné. Maintenant, il allait pouvoir s'assoir dessus... ou bien devra-t-il jouer en ma compagnie et j'avais déjà deux trois idées en tête pour le dépouiller.
En attendant, j'allais pouvoir admirer mon butin le temps qu'il sentit enfin le savon et non la crasse. Ainsi donc, tranquillement, je me zieutais les charmantes figures qui se trouvaient dessus. Si certaines collaient, on sentait aussi très bien l'odeur de l'alcool. Pour sûr, elles avaient servis et elles serviraient encore, au moins le temps de me faire un petit solitaire.... ou pas. À l'instant où je commençais à battre les cartes et apposer des petits tas devant moi - sur ma table basse - je me rendis compte que le bougre allait se retrouver à poil. Je parlais pas uniquement de manière littérale. Ses fringues étaient totalement nazes, bonnes à jeter. Même un clochard n'en voudrait pas.
Finissant d'une traite le reste du maté de ma tasse, je lâchais un soupir avant de me relever, direction ma chambre. Là, vous vous demandez si la meuf que j'étais allait lui refiler des fringues abandonnées par un homme de passage ? Raté. En vrai, j'avais un coffre, un truc qui payait pas de mine et s'était un vrai bordel à l'intérieur. Il y avait des fringues de toutes sortes : des trucs taillés pour des gosses, des femmes, des hommes. Et non, c'était pas des trucs récupérés sur des macchabées. C'était pour mes marionnettes. Étant donné que je confectionnais principalement des modèles humanoïdes, pour des raisons d'études ou de camouflages, il me fallait des fringues. La majorité était taillée pour Itori, mais j'avais aussi des trucs de mecs adultes. En vrai ? J'avais fauché des fringues à mon vieux, du coup, c'était pas trop la taille de Yukio. Ce serait légèrement trop grand, mais amplement suffisant le temps qu'il se rendit chez lui.
Une fois que j'eus trouvé ce qu'il fallait, je retournais dans le salon, posant sur le dossier d'une chaise de quoi vêtir monsieur le voyageur. Puis j'attendis sur le canapé, petite partie de cartes en guettant l'apparition de l'épéiste hirsute. Et quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'il apparut, serviette autour de la taille. Je ne pus m'empêcher de siffler comme si je l'admirais. Vous emballez pas, je matais ses nouvelles cicatrices. Après deux mois, je pouvais constater qu'il avait un certain nombre de nouvelles marques - et une toute nouvelle musculature pas dégueulasse. C'était curieux comme il me parut subitement plus... viril.
" Je t'ai trouvé des frocs. "
Une fois signée, je montrais de mon index ce que j'avais trouvé.
" Et avant que tu demandes, c'était des fringues à mon vieux que je gardais pour une marionnette. "
Je préférais prendre les devants, après tout, je n'avais aucune idée de comment il voyait notre relation, ni même s'il fut un type jaloux ou à l'imagination fertile. Qu'importait de toute façon, c'était lui qui devait se faire pardonner. C'était pas moins qui m'était barré comme un sagouin.
Nonchalamment, je finis par quitter mon canapé chéri pour me tenir devant Yukio, le regardant de haut en bas comme si je me faisais un avis sur la marchandise. Toujours aussi mutique, je finis par passer ma main sur son buste, là où de nouvelles zébrures étaient apparus.
" T'as quelques histoires à me raconter. "
Mes mains dansaient devant ses yeux avant de pointer chaque nouvelle blessure, et de glisser pour attraper la serviette. Je le tirais vers moi, lui volant brièvement un baiser.... et lui retirer le tissu des hanches. Sans baisser les yeux et un petit sourire en coin, je reculais, le laissant là nu comme un ver, avant de passer à côté de lui et lui ficher un petit coup de torchon sur le postérieur. Un petit claquement de bienvenue.
" Tu dois te faire pardonner, mon vieux. Tu crois pas que je vais me contenter de cartes à jouer ? "
Manquait plus que ça. Il y avait deux mois à rattraper après tout.
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
Messages : 631
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 26
Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG B Ryos: 160 Expérience: (2847/1200)
- Tu as le droit d'avoir des fringues de mec, je ne suis pas bien placé pour tenir des théories ou faire le jaloux. La dame des marins doit bien prendre son mal en patience ! En fait, bien sûr que j'étais un peu piqué...
C'était ce que je méritais ?
Évidemment que la belle n'allait pas m'attendre, dans mon égocentrisme, j’avais espéré que si... Après, il y avait des besoins auquel répondre, cela ne voulait peut-être rien dire, si ? En tout cas, la précision sur son père me rasséréna, elle n'était pas du genre à mentir donc : pas d'autres mecs. De mon côté, j'avais croisé bien plus d'hommes que de dames... Alors, j'aurai pu virer de bord ? Peu de chances. J'aimais bien trop les femmes pour me laisser amadouer par les torses luisants et les barbes drues.
"Quoi que, Suigetsu !" Amusé, je ricanai gentiment en aillant les yeux dans le vague. Rire de cette fiction m'amusait beaucoup. Dans mon petit égarement mental, Honoka s'était approchée pour palper un peu mes nouvelles amies, les cicatrices. D'une moue un peu gênée, je me préparai à répondre :
- Ici. Mon index indiqua la bonne direction. Ce sont les griffes d'un Akuma, c'est... Un clan, depuis longtemps disparu, mais j'ai une chance de dingue et j'en ai trouvé un. Enfin, il est venu à moi. Il utilisait pas que ses griffes, d'ailleurs, elles sortaient d'entre ses doigts, c'est étrange. Prenant ma main gauche, je faisais un mouvement imaginaire du sommet du premier métacarpien jusqu'a une hauteur d'une demi-douzaine de centimètres au-dessus de sa petite sœur. Il enflammait ses poings pour se battre, c'était pas des flammes classiques... Elles étaient noires et bleues, c'était presque beau s'il ne les utilisait pas pour cramer un camp et moi avec... D'un soupir, je me mis à rire. Plus de peur que de mal, même si je retenais pour moi mon coma de quelques jours devant le combat monstrueux. Amenant ma paume contre mon front, je continuais. Ici, c'est un ours qui m'a éraflé bien salement. Dans mon dos, il y a sa première attaque... J'étais trop concentré pour l'entendre arriver, il ne m’a pas raté. J'ai réussi à lui rendre la pareille, mais pas à le tuer. J'ai dû fuir... D'un sourire, je concluais le tout en désignant ma hanche. Ici, je suis juste tombé sur une bouteille cassée après avoir trop picolé avec des marins !
La vanne devait détendre l'ambiance et, effectivement, cela avait détendu le tout ! D'un coup de main expert, avec combien de personne elle avait fait ça ? Honoka tira ma serviette pour que je finisse tout nu dans son salon. "Une fois de plus." Sous prétexte que j'avais des trucs à rattraper, à me faire excuser... Elle en profitait même pour me prendre pour un bourricot en me frappant le cul d'un torchon.
"Je suis sûr qu'il y a des lois contre ça."
- Moi qui pensais que les filles à poil aller te contenter ! D'une main douce, je lui enserrai la taille pour l'approcher de moi. Attrapant le torchon, je le tendais derrière elle pour l'empêcher de partir. Maintenant je suis là, je ne vais pas partir... Avant un petit moment. D'un ricanement, je lui fis un petit bisou sur le front. Elle était plus petite que moi et je m'amusai de la faire un peu mijoter, cadeau spécifique pour la frappe sur les fesses. Je pensais à aller dans les montagnes, au nord, tu en penses quoi ? Et à Tetsu, ils me feraient un bon accueil ?
Moi et la provocation, c'était un jeu dangereux.
Sans plus attendre, j'essayais de lui voler un baiser... Un cadeau, un avant-goût, avant de reculer un peu, penaud et pensif.
- Peut-être aussi que tu ne veux pas, on peut jouer aux cartes ! Une phrase qui pouvait laisser penser que j'avais changé d'avis, sauf qu'en bas aussi ça mijotait pas mal. "Bah oui, deux mois quoi." Me léchant les babines, je montrais mon désir à la jolie fille devant moi. On peut jouer aux cartes, ou pas.
Sphinx. Yukio 021
Shirogane Honoka
Suna no Chunin
Messages : 626
Date d'inscription : 08/09/2019
Age : 37
Localisation : Dans des sables mouvants
Fiche du Ninja Grade & Rang: CHUNIN - RANG B Ryos: 790 Expérience: (2279/1200)
Mes explications bonus pour la présence de fringues de mec semblaient avoir été superflues. Cela choquait pas monsieur outre mesure, d'autant plus qu'il me glissait l'information comme quoi j'avais aucun compte à lui rendre sur mes activités en son absence. Voilà quelque chose sur laquelle je pouvais être d'accord. Aucun compte puisqu'aucun formalisme sur ce que nous étions vraiment. Est-ce qu'on le savait seulement ?
" C'est pas faux, sauf que je suis pas la dame d'un marin. "
J'eus un petit sourire en coin et je haussais les épaules. Qu'est-ce que je voulais dire par là ? Bien des choses libres d'interprétations. Que c'était pas un marin, que j'étais pas une dame, que je n'étais pas sa dame non plus d'ailleurs, que je pouvais m'occuper de bien d'autres manières aussi... et c'était vrai pour le dernier cas. J'avais bossé. Super les deux mois. Je savais vendre du rêve comme jamais. Autant vous dire qu'il m'en fallait pas plus pour m'intéresser à mon camarade plutôt que mes "avancées". Trop ennuyeux et je voulais clairement tuer mon ennui.
Ce fut à ce moment-là que je "réclamais" un peu plus de détails sur les aventures qui zébraient sa peau. C'était une mine d'informations et autant dire que je fus pas déçue par la multitude de merdes qui lui était tombée sur la tronche. En premier lieu, une belle griffade. J'aurais pu m'attendre à une histoire de gonzesse en colère, mais visiblement, c'était un autre genre. Le clan Akuma ? Inconnu au bataillon. Des jolis ongles et du feu bleu. Si je lui faisais pas confiance et si je n'étais pas shinobi, c'était presque difficile à croire. Mais pourquoi pas, ça devait être une rencontre intéressante. Moins sexy le coup de l'ours par contre, bien que ma première pensée était de me demander qu'est-ce qui avait pu lui réclamer tant d'attention pour qu'il n'ait pas entendu le bestiau lui arriver dessus. Ce devait être sacrément... captivant. Et puis encore moins vendeur, la blessure par du verre brisée avec une soirée beuverie. Maintenant, je comprenais mieux le coup de la métaphore de marins.
Drôle. Parce que je l'imaginais bien se casser la tronche après le verre de trop. D'un autre côté, je saurais pas dire pourquoi mais, j'eus comme une sorte de soulagement. Pas d'histoire de meuf. Cela aurait été sans doute vachement déplacée vu notre proximité immédiate... mais il aurait été capable de le faire pour la blague. Je pense que cela m'aurait fait chier. Qu'importait. Ma vengeance prit la forme d'un torchon et d'une petite claque sur le popotin. Bien peu de chose au regard de l'absence et le fait qu'il ironisa sur son cadeau improvisé, comme contentement, me laissa échapper un petit rire.
Quel culot... mais ça faisait partie de son charme. Peut-être un poil irritant parfois, surtout quand il cumulait les provocations. Le coup du baiser sur le front et les futurs voyages prévisionnels lui valurent un regard blasé qui en disait bien plus que n'importe quel signe mais...
" Si tu te ramènes avec la même dégaine que tout à l'heure, pas sûre qu'il t'accueille chaleureusement. Mais tu peux tenter si t'es pas satisfait. "
Provocation pour provocation. Mais monsieur était joueur, un baisé volé, et retour à mon joli jeu de cartes pour qui j'accordais un petit regard. Là, j'affichais une petite moue puis je me mis à regarder Yukio de haut en bas, un regard appuyé, j'allais pas vous mentir... et un sourire en coin.
" C'est vrai qu'on pourrait... sauf que je te dépouillerais et t'es déjà dépouillé. On est déjà à la fin de la partie avant même de l'avoir commencé. Il te reste qu'une chose à faire mon vieux. "
Je m'avançais dans sa direction, de mon pas tranquille et d'une main je le poussais doucement pour le faire reculer jusqu'à ce qu'il se heurtât à la table de la cuisine. La pièce était pas grande, c'était que quelques pas en arrière, mais je le coinçais là. Je m'approchais, toujours ma petite esquisse sur le côté, puis je me mis à signer une dernière fois.
" Passer à la caisse. "
J'étais pas comptable, mais je saurais très clairement le faire payer et il devrait donner de sa personne. Fini de rigoler, il était temps de prouver qu'on avait pas tout oublié et ça commencerait par un vrai baiser cette fois.
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
Messages : 631
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 26
Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG B Ryos: 160 Expérience: (2847/1200)
Pas que la belle soit entreprenante, ça je le savais, mais la petite poussée me fit l'effet d'une bombe... Cette violence féminine au service de l'érotisme ? "OH lala !" Je me laissais ainsi pousser, petite chose entre des mains expertes et alors que je sentais le bois de la table me heurter gentiment les reins, je n'étais fixé que sur la marionnettiste qui me prenait pour son pantin.
Celle-ci s'approcha, inquisitrice, pour me signer que je devais "passer à la caisse", vraiment ? Un sourire, accompagnant le sien, je répondais à son contact par mon bras qui vint encadrer sa taille. Le bois n'était pas le seul à être dur, en cet instant.
- À vos ordres, madame ! Une embrassade légère, comme une plume doucement déposée sur un coussin duveteux. Les intentions étaient claires, mais pourquoi ne pas apprécier le moment pour exprimer un peu... L'amour ?
Nous n'étions pas des bêtes, les instincts étaient présents, mais je n'allais pas lui sauter dessus après deux mois... Il fallait un peu apprécier les choses et amener la beauté dans cette chose si simple que... Aimer ? "Sinon, qu'est-ce qu'on serait ? De simples baiseurs ?" Nos visages si proches, je laissais vagabonder mon regard sur le grain de sa peau et le parfum emplir mes narines.
"Est-ce que je t'aime ?" Une réflexion silencieuse alors que la réponse était si proche.
Bien entendu, je n'oubliais pas que j'essayais de rendre romantique une situation où j'étais déjà complétement à poil et... Prêt. Sans doute que la belle avait d'autres ambitions, pourquoi ne pas croiser nos envies ? "De toute façon, on va bien finir par croiser, hein ?" M'amusant de ma main à caresser le yukata de la demoiselle, je me pris soudainement l'envie de faire pivoter mon assaillante pour la placer dans le creux de mes bras, la main sur le ventre et l'autre au-dessus de la poitrine. Timide ? Pas vraiment, car ma bouche était vagabonde dans le creux de son cou ainsi que mes mains qui tiraient doucement les ports vers d'autres rivages.
- Il n'est pas juste que je sois le seul à être dénudé, non ? Un sourire et un souffle chaud dans la nuque de la Shirogane, l'invitant à céder à un autre type de jeu. "Il n'est pas de soleil sans l'éclat de ta chair, il n'est pas de nuit sans l'envie de tes bras."HOP ! Une petite phrase glissée, apprise parmi les marins lors d'une soirée où l'on s'amusait à se réciter des phrases d'accroche... Un joli poème, court, mais intense, prometteuse surtout. Tu vois, je ne suis pas complétement dépouillé...
J'étais dépouillé, oui, et j'avais une sacrée dégaine avec le mat au vent. Les mains douces trahissant une envie toujours croissante, je découvrais un peu de chaire et, curieux parmi les sages, je laissais mon regard s'aventurer au-dessus de son épaule pour éprouver la marchandise.
"Passer à la caisse, oui, mais pour quoi ?"
- C'est nouveau ça ! Un tatouage, un début, apparaissait dans la fente aventureuse. Tu en caches des choses, madame la shinobi. Doucement, je laissais apparaitre des courbures qui n'avaient rien à envier aux dunes que j'avais traversées, ni même à l'horizon des montagnes dans l'isthme.
"Il y a des paysages, si proche, qui nous font demander pourquoi voyager ?"
Sphinx. Yukio 021
Shirogane Honoka
Suna no Chunin
Messages : 626
Date d'inscription : 08/09/2019
Age : 37
Localisation : Dans des sables mouvants
Fiche du Ninja Grade & Rang: CHUNIN - RANG B Ryos: 790 Expérience: (2279/1200)
On était peut-être comme des joueurs de cartes en y réfléchissant. On avait chacun nos arguments dans nos mains, on se provoquait du regard, on se jaugeait et on se lançait, on avait chacun notre stratégie... et on ne savait jamais vraiment qui allait gagner... si on pouvait réellement parler de gagnant dans nos genres de partie. Un ballet de brelan, de carré, de full et de quinte flush royale. Drôle quand on réfléchissait à comment tout avait commencé, le hasard d'une intervention en pleine rue et une petite discussion sur un canapé moyennement confortable. Cela tenait finalement à si peu de chose.
Et on en était là. On souriait presque comme deux imbéciles heureux, amusés de la situation et... quelque chose de suspendu entre nous deux. Parce qu'il fallait dire qu'on se regardait plus vraiment comme avant, sans être certaine de savoir ce qu'il y avait de spécialement changé. On pourrait parler d'une forme d'évolution de notre relation, un truc qui dépassait le stade du banal plaisir de la chair même s'il était assez clair qu'aucun de nous ne crachait dessus. On était pas uniquement complice sur les terrains poussiéreux du désert, on se complétait de bien d'autres façons. Ce qui me faisait comprendre cela ? Je savais pas trop. Peut-être notre manière de nous regarder, de nous toucher, ou notre façon de chercher des excuses à la con quand on se surprenait à pas vouloir froisser l'autre. Qui ferait ça s'il n'existait pas... quelque chose ? Baaahh.
J'étais pas le genre de femme à me poser des questions métaphysiques, pas certaine non plus que cela était vraiment important sur le moment - ou parce que je ne souhaitais pas m'avouer un truc plus ou moins évident - surtout lorsque je me laissais prendre et surprendre par mes envies. Le présent. C'était ce qui comptait pour moi et ce baiser que je trouvais étonnamment réconfortant. Ouais... il y avait un truc de différent, assez pour que j'acceptasse d'entrer dans la danse de mon camarade sans faire de résistance.
D'un simple geste, Yukio finit par m'entourer de ses bras devenus étonnamment plus musculeux que dans mes souvenirs. Et tandis que ses mains caressaient le tissu de mon kimono, je sentais son souffle dans le creux de mon cou, me faisant légèrement frémir. Cela chatouillait un peu, et je souriais face à ma propre sensibilité. Fallait dire qu'avec mes cicatrices, ça me gâchait un peu le plaisir, pour autant je me laissais gagner par mes autres sens. Son odeur, ses gestes, ses provocations qui me firent rire lorsqu'il me sortit sa phrase à deux sous.
" Il semblerait qu'en effet t'aies quelques cordes cachées. "
Mes signes s'éteignirent à l'instant où mes mains caressèrent ses bras, suivant ses mouvements aventureux qui cherchaient à me défaire de mon yukata. Ce fut à cet instant qu'il releva mon tatouage et comme je n'étais pas peu fière de ce dernier, je l'aidais à y voir un peu plus clair. D'un simple geste de l'épaule, je fis glisser le tissu de ma tenue le long de mon bras. Je me découvrais dans ce geste sensuel qui n'était pas s'en rappeler les pétales d'une fleur qui s'ouvraient. Je me retrouvais ainsi à demi-nue, la poitrine généreusement offerte au regard du Nozomo.
" Si tu savais. Fallait bien s'occuper pendant que tu jouais les marins. "
Sur mes gestes, je me retournais lentement, le regard provocateur, pour lui laisser le plaisir de mieux contempler le scorpion noir qui habillait le creux de mes seins.
" Ça te plaît ? "
Mon kimono continua à glisser, mais il était retenu à ma taille par la ceinture que je n'avais pas défaite. Vous saviez ce qui était le plus drôle ? Le putain nom de la technique qui se cachait derrière le symbole : le fourreau humain. Du bon goût hein ? Et pour en rajouter une petite couche, je dirais que ce n'était pas à moi de dégainer mon épée.... mais un simple regard me permit de constater que les armes étaient déjà sorties. Mon sourire s'étira, bien évidemment, alors que ma main glissa sur ce qui retenait encore mon yukata.
" Oups. "
Me voilà dépouillée à mon tour.
Nozomo Yukio
Suna no Jonin
Messages : 631
Date d'inscription : 09/12/2020
Age : 26
Fiche du Ninja Grade & Rang: JOUNIN - RANG B Ryos: 160 Expérience: (2847/1200)