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Starting-block - PV Kuma

Kamiko Raion
Kamiko Raion
Konoha no Chunin
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Fiche du Ninja
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Starting-block - PV Kuma Ven 8 Oct - 13:42
Kamiko Raion


 
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Feat Kuma-kyun ~

 
« Es-tu sûre de toi, Emi ? »

La jeune femme ne répond pas, se contentant d’un sourire indéchiffrable alors qu’elle pose une main sur l’épaule de son interlocuteur avant de sauter à terre. Le marchand, dont la caravane était immobile, ne peut s’empêcher de jeter un regard perplexe à sa passagère qui s’étire lascivement sur le bord de la route. Dans une série de craquement sonore, elle réchauffe ses articulations endolories par la longue route assise sur le banc de conducteur de la carriole, nullement inquiétée par l’avertissement de son chauffeur quant à la dangerosité des routes. Rousse, le visage à demi mangé par un chapeau de voyage qui a connu des jours meilleurs, la femme semble tirer sur ses quarante ans, à moins que ce ne soit ses vêtements délavés par le soleil qui ne finisse de véritablement la vieillir.  Elle ne portait aucun symbole de clan et, à vrai dire, c’était pour ça que le caravanier avait accepté de l’embaucher, jusqu’à sa destination. Une mesure de sécurité discrète, moins chère que ces ninjas de clan ou de village, et à la compagnie bien moins flashy. Aussi avait-il voyagés ensemble, depuis le domaine Nara, jusqu’aux terres luxuriantes et colorées du plateau d’Arakura, il regrettait presque de la voir partir, elle et sa rassurante mais terriblement silencieuse protection.

En effet, la mercenaire ne s’était pas montrée des plus bavardes, les rares que les marchands pouvaient lui arracher s’amenuisant à mesure que leur trajet commun se rapprochait de sa fin. Pourtant, tous se souviendrait de sa voix éraillée, sans doute abimée par l’usage de la pipe qui pendait de son sac de voyage, bien que personne ne l’ait jamais vu l’utiliser. Peut-être attendait-elle d’être seule, pour la charger de tabac et, après l’avoir allumée, en tirer quelques bouffées face à un clair de lune clément lors de ses tours de garde nocturne. Ils se souviendrait aussi, sans doute, de ses manières un peu trop marquées, sans doute vestige d’une éducation noble qu’elle tentait malgré tout de dissimuler de son mieux, comme si elle en avait honte. Le chef de caravane, lui, serait bien le seul à se rappeler de son visage émacié par le temps et les voyages et, surtout, de sa façon âpre et mesurée de négocier son salaire et son départ avant l’arrivée. L’autre mercenaire, un peu plus idiot, lui avait donné bien moins de fil à retordre mais il fallait aussi avouer que, après avoir vu la femme travailler, sa négociation n’était pas volée. Jamais, au grand jamais, une tournée ne s’était aussi bien déroulé jusqu’ici : là où il prévoyait toujours une perte à cause des bandits, ils n’en avaient croisés quasiment aucun et, quand ce fut le cas, les négociants n’avaient guère eu le temps de s’en inquiéter.

Toujours est-il que la réalité était là : après une bonne semaine sur les sentiers, Emi Naka les quittait vers la demeure familiale qui lui manquait tant.
« Au plaisir de vous revoir un jour. »

La rousse sourit, reconnaissante, son timbre rauque et fatigué accompagnant sa révérence polie avant de tourner le dos à ses chauffeurs. Elle avance alors seule, sur le chemin principal, laissant ses anciens employeurs la dépasser en la saluant chaleureusement. Alors qu’ils disparaissent à l’horizon, Emi s’arrête et laisse ses sens s’étendre, dévorant de sa vision éthérée les alentours. Les champs disparaissent, au profit du spectre de nuance bleuté du chakra environnant, dont elle se met à compter les silhouettes qui apparaissent plus ou moins faiblement dans son radar : Des civils, majoritairement et peut-être un samouraï ou deux, gardant la ville proche où elle avait demandé à ce qu’on la dépose.

La reconnaissance, encore peinte sur le visage de la mercenaire, se mue en une satisfaction profonde, étrange. Les alentours n’avaient presque pas changé, malgré le passage du temps. Onze ans après avoir quitté les plaines de son enfance, la femme renoue avec ses origines, un plaisir non dissimulé illuminant ses prunelles sombres. Arakura, ville principale du pays, avait bien grandi depuis son départ mais l’information ne l’intéressait que très peu. Dépassant la capitale de la région, la Naka poursuit son périple vers les petits sentiers paysans, à l’assaut de l’impressionnant étalage de champs agricoles qui l’entourait à perte de vue. Tournesol, chanvre, soie et thé vinrent magnifier le cadre bucolique de leurs nombreuses odeurs, pour le plus grand plaisir de la voyageuse qui se revoyait, ici et là, courir pour échapper à sa préceptrice. Entourée par les réminiscences d’un passé lointain, elle progresse paisiblement jusqu’à, finalement, toucher son but.

L’auberge, traditionnelle, se dresse au sommet d’une colline, surplombant avec panache les plantations de soie, de riz et de choux. Le bois, clair, s’était salis à mesure du passage de la pluie et des tempêtes mais restait, malgré tout, digne devant le regard de son observatrice. Le panneau en bois, mal entretenu, avait perdu le joli vert pomme et ses kanjis tracés par son grand-père, lorsqu’il avait ouvert pour la première fois l’établissement mais la jeune femme pouvait encore en lire le nom, pour y avoir grandi. Embrun de Quiétude. Franchissant le muret parcouru de plante grimpante, Emi s’aventure un plus profondément dans les lieux, saluant de la tête, sans un mot, le gamin assit sur le perron. Ce dernier moufte à peine, lorsqu’elle arrive à sa hauteur, se contentant simplement de pousser le battant glissant de la porte et de passer la tête dans l’ouverture.
« Mamie ! On a une cliente ! »

La mercenaire, elle, ne s’embarrasse pas d’attente et franchit la porte, avant qu’on ne la referme derrière son dos. Dans un soupir d’aise, la rousse retire son chapeau de voyage et, alors que les pas précipités d’une personne se font entendre, renonce enfin à son Henge. Dans un nuage de fumée, l’identité d’Emi Naka vole en éclat pour dévoiler, bien rapidement, un regard d’acier et une chevelure noir corbeau bien familière pour la vieille dame qui vient prendre place à la réception.

« Vous avez fait bon voyage ? » demande-t-elle aimablement, nullement troublée par le changement d’apparence peu discret de son invitée.
« Ça a été plus long que je ne l’aurais cru, Sobo. »


L’ancienne plisse des yeux, fixant un regard d’acier semblable à celui de la jeune femme qui venait d’entrer sur celle-ci, incertaine de savoir à qui elle a réellement à faire. Raion, elle, commence à fouiller dans les fontes de sa robe, jusqu’à finalement mettre la main sur ce qu’elle cherchait. Une poignée de seconde à peine après avoir salué son ainée, elle dégaine un étrange petit charme en tissu, dont les broderies argentées font immédiatement tiquer la propriétaire.
« C’est donc vous, la nouvelle chef du clan Kamiko. » Le ton neutre est malgré tout trahit par la mine plissée de la vieille dame dont le regard transperce sa filleule, bien décidée à jauger ce petit bout de jeune fille qui venait de mettre les pieds chez elle. « J’ai bien reçu votre message, environ deux ou trois jours avant votre arrivée. La période est un peu creuse en ce moment, vous ne devriez pas être dérangée. Tout est prêt, je vous laisse donc le loisir de découvrir votre chambre, en attendant vos invités.
- Merci Sobo. »

Saluant sa lointaine grand-mère d’un hochement de tête, Raion s’enfonce dans l’auberge sans rien ajouter de plus. Epuisée par sa consommation constante de chakra depuis le début de son escapade, elle ne rêvait que d’une chose : dormir une vraie nuit de sommeil, sans avoir à surveiller Pierre, Paul ou Jacques. Il ne lui fallut qu’une poignée de minute pour traverser les couloirs fraichement cirés, l’odeur du miel et de l’orange berçant son esprit fatigué par l’effort de dissimulation qu’elle avait dû fournir. Sortir de Konoha pour signer un contrat avec un marchand sur le domaine Inuzuka avait été relativement aisé à justifier, mais rien n’en était moins sûr pour le reste. Le voyage, tout aussi secret qu’il fut, l’avait forcé à déléguer la gestion du clan à son géniteur et celle du village, à une Yuriko déjà bien habituée à l’ouvrage. Il lui faudrait prétexter quelques déboires, pour justifier son temps de retour un peu plus long, mais elle était certaine que ses deux futurs compagnons seraient ravis de l’y aider. Repoussant l’organisation prochaine de son départ, la Kamiko se glisse à l’intérieur de sa chambre pour y déposer son sac de voyage, avant de s’emparer de la pile de serviette déposée à l’entrée. Ni une ni deux, elle file alors en quatrième vitesse dans les sources chaudes de l’Embrun, brutalement séduite par l’idée d’être propre avant de se coucher.

Son intimité uniquement protégée par une épaisse serviette blanche à l’effigie d’un petit poisson local, elle s’enfonce avec délice, dans l’eau, ravie de pouvoir, enfin, se détendre. L’Akayuki aurait sans doute été le premier sur les lieux, si elle n’avait pas égoïstement compliqué la localisation de celui-ci dans sa lettre. Elle ignorait si le Yotsuki allait venir, cependant. Genji lui avait promis de relayer son message et son token d’invitation, sans garanti aucune qu’il ne ferait le déplacement. Elle espérait, toutefois, que les indications jusqu’à Arakura leur auraient suffi. L’Embrun n’était pas l’auberge la plus connue, mais elle n’était pas encore tombée dans l’oubli. Sobo avait ses petites habitudes et son petit-fils devait certainement jouer, de temps à autre, avec les autres enfants lorsqu’elle venait faire ses courses pour les clients. Elle n’avait pas vu le père ni la mère du petit, sans doute occupés dans les champs alentours. Le seul vestige de leur vieille appartenance au clan Kamiko, après son déménagement à Konoha, n’était qu’un nom de famille poussiéreux, dont l’héritage s’était évaporé avec les années. Les derniers Uchiki, ceux qui avaient refusé de suivre le reste de leurs cousins, vivaient paisiblement à l’écart des préoccupations du monde, ne conservant que ce petit coin de paradis, à l’abri des curieux.

Raion se demandait comment Shirokuma verrait l’endroit. Sans doute à mille lieux de là où il avait grandi, le vieux domaine des Kamiko ne payait pas de mine et il était bien difficile pour des voyageurs extérieurs, d’en deviner l’importance pour ses derniers. La jeune femme se laisse glisser jusqu’à ce que l’eau, délicieusement chaude, recouvre sa bouche, étouffant le début de sourire qui y naissait. Reconnaitrait-il les quelques vestiges de leur passages, gravés çà et là dans le bois fatigué des portes de l’auberge familiale ? Y’avait-il seulement encore les noms de la deuxième génération au-dessus de toutes les chambres ou Sobo les avait-elle changés, à mesure que le clan s’était agrandi ? Elle n’avait pas songé à le vérifier, pas plus qu’elle n’aurait pensé que ses deux partenaires commerciaux pouvait à tout moment apparaitre sans prévenir à l’intérieur de la source chaude. C’est cette prise de conscience, douloureuse, qui la tire de son précieux moment de détente, plongeant dans la brume sombre et confuse de son sixième sens. Les yeux clos, l'esprit entièrement tourné vers les signatures de chakra autant humaine qu'animale qui rodent aux alentours, Raion se laisse tomber dans l'eau bouillante jusqu'à hauteur de visage, à la recherche de ce à quoi pouvait bien ressembler les deux auras de ses invités.
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Akayuki Shirokuma
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Re: Starting-block - PV Kuma Lun 27 Déc - 22:46
Akayuki Shirokuma


 
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Feat Akayuki Raion

 
Depuis sa dernière rencontre avec sa promise, Kuma avait maintenu la correspondance avec un enthousiasme renouvelé. Entre deux missives, il n’avait cependant pas eu le temps de chômer. Une fois qu’il avait considéré ses pions suffisamment avancés, il avait lancé la seconde phase de son plan et celle-ci n’était pas des moindres. En plus de nombreux préparatifs qu’il devait mettre en place dans son propre village, il avait également beaucoup à faire, même ailleurs. Pour commencer, il s’était lui-même imposé plusieurs exils pour se parfaire et se mettre en condition, non seulement pour venir à bout de son ancien maître, mais également pour arriver au terme du jeu de séduction qu’il avait initié. Lors de leur rencontre, les deux marchands avaient réussi à se connecter bien plus que l’Ours Blanc ne l’aurait cru et même si cela l’avait énormément aidé dans sa démarche, il avait également baissé sa garde et oublié la raison réelle derrière leur entrevue. Pris dans le jeu avec sa charmante adversaire, il n’avait jamais explicité clairement ses projets ni émis de vraie demande officielle, pour ramener la Kamiko à Suna.

Il avait induit ce qu’il avait derrière la tête, avait fait des détours, mais sans jamais mettre les bons mots sur ses attentes. C’était quelque chose qu’il se devait de rectifier. Suite à un entraînement encore plus rigoureux qu’à l’accoutumée, il avait réussi à vaincre son senseï et à prendre sa place mais il lui restait encore beaucoup à faire. Concernant la belle Raion, il avait malencontreusement pris un retard considérable et ne savait pas quand il aurait l’occasion de rectifier le tir, jusqu’à ce que la réponse ne vienne se présenter à lui d’elle-même, sous la forme d’une lettre différente de toutes celles qu’il avait pu recevoir jusqu’à présent. Il s’agissait ni plus ni moins d’une invitation de son aimée, l’invitant à la rejoindre sur un terrain relativement neutre, dans le but d’une rencontre diplomatique avec le responsable d’un autre clan. Le jonin aurait préféré une rencontre en tête-à-tête, mais faute de mieux, espérait trouver un moyen une fois arrivé sur place pour bénéficier d’un peu plus d’intimité.

Impatient à l’idée du rendez-vous, il avait passé un moment à s’y préparer, à réfléchir à sa tenue, ses propos et à visualiser de multiples scénarios, sans réussir à en trouver un seul de convenable. Lui qui avait risqué sa vie un nombre incalculable de fois, il ne pouvait étrangement s’empêcher de ressentir un certain stress à l’idée de mettre son coeur à nu. Ce qui avait commencé en tant que simple projet pour la grandeur de son village natal avait pris une ampleur bien différente, plus personnelle, depuis qu’il s’était découvert une attraction inéluctable envers celle qui aurait dû simplement être sa proie. Du business, rien d’autre. Du moins, c’était ce qu’il avait prévu, sans imaginer pouvoir se retrouver aussi investi dans cette nouvelle relation. Bien sûr, si ses avances venaient à être repoussées, il aurait bien du mal à établir son programme politique comme il l’escomptait, mais toute la situation avait pris une tournure inattendue, qui le prenait aux tripes.

A ses yeux, ce n’était plus son village ni son clan, qui risquaient d’être rejetés, mais bien lui-même. Ce simple constat l’empêchait de réfléchir rationnellement et la tisseuse, elle, refusait de quitter ses pensées. Plusieurs fois où il s’étaient retrouvés face à un mur qu’il pensait infranchissable, démuni et à court de moyen, elle lui était revenue en tête. A chaque fois, elle lui avait apporté, sans même le savoir, des forces supplémentaires, pour lui permettre de continuer à pousser toujours plus loin, à repousser ses propres limites pour se dépasser et continuer à persévérer, encore et toujours. Pendant bien longtemps, il avait extrait cette force de son amour pour Suna, de l’envie brûlante d’offrir aux siens un monde meilleur, plus juste, moins sauvage. Désormais et pour la seconde fois durant ses longues années d’existence, il avait trouvé quelque chose sur laquelle il n’aurait jamais pensé pouvoir, un jour, remettre la main. Kuma avait trouvé une nouvelle muse.

Ses combats n’avaient certes jamais été les uniquement les siens, mais il s’étonnait à vouloir quelque chose de plus, désormais. Il voulait les partager avec quelqu’un de bien particulier. Une femme unique en son genre, qui avait réussi non seulement à le stimuler, mais à lui poser un véritable challenge, un véritable émoi et à le renvoyer des années en arrière, lui qui s’était toujours efforcé de regarder ce qui se trouvait droit devant ses yeux. Malgré elle, Raion avait appris au vieil ours à vivre de nouveau pour lui et non uniquement pour ses concitoyens. Le martialiste avait passé tant de temps à se battre pour les autres qu’il avait réussi à se convaincre que c’était tout ce qu’il lui fallait, sans se préoccuper de ses désirs personnels. Si cela pouvait sembler égoïste ou risquer de le détourner de ses réels objectifs, il avait été le premier surpris à se rendre compte qu’il n’en était rien.

Au lieu de ça, l’amour né au creux de son cœur lui avait donné un second souffle, aiguisé ses griffes et ses crocs et rendu la bête qu’il était encore plus redoutable car, dans sa tête, il ne se battait plus seul depuis qu’il l’avait rencontrée, mais toujours épaulé par son soutien. Ce bout de femme splendide était au moins son égal et bien plus encore, alors il ne pouvait décemment se permettre de lambiner. Il voulait la rendre fière et atteindre des hauteurs inégalées, afin de pouvoir être digne de ce qu’elle lui faisait ressentir. Pour cela, il n’y avait pas mille solutions et il n’y avait qu’une seule chose qui était sûre, au milieu d’une montagne d’incertitudes toutes plus handicapantes les unes que les autres. Le jour venu, il s’extirpa discrètement du désert avec relativement peu de bagages mais avec deux objets bien particuliers qui étaient vitaux à la démarche qu’il comptait initier  : Un parchemin scellé par un Fuinjutsu ancestral qui n’était pas du tout de son ressort et une petite boîte qui tenait dans la paume de sa main. D’apparence relativement banale, c’était pourtant ce qu’il possédait de plus cher et la relique à l’intérieur lui avait été léguée par son père et s’était transmise de génération en génération au sein de sa famille. Un jour, sans doute, aurait-il l’opportunité de faire de même avec son propre fils… A condition qu’il ne se rate pas, au cours de l’entrevue.

Le Sunajin avait parcouru le chemin à vive allure et en profitant d’assez peu de repos, afin de perdre le moins de temps possible et d’arriver en avance, dans la mesure du possible. Le message indiquant le lieu de rendez-vous était assez clair pour lui permettre de savoir vers où se diriger mais pas exactement où il devrait s’arrêter pour le véritable lieu de la rencontre. Une énigme qu’il avait mis du temps à travailler et sur laquelle il avait longuement réfléchi pour établir un périmètre acceptable, qu’il serait obligé de passer au peigne fin une fois sur place, s’il espérait retrouver sa dulcinée. Durant son voyage, il n’avait pas arrêté de lire et relire la lettre et les instructions qui y figuraient, pour essayer de comprendre ce à quoi il devait s’attendre, mais n’avait pas réussi à faire beaucoup de progrès. Il lui faudrait donc recourir à son instinct et à une part de chance, s’il ne voulait pas mettre un lapin involontaire à celle qui occupait ses rêves.

Une fois arrivé sur les Plaines Fertiles et après avoir trouvé le point de repère le plus évident et le plus proche du lieu-dit, il avait eu une idée lumineuse, pour couvrir davantage de terrain. Suite aux mudras nécessaires, il avait manifesté plusieurs répliques de sa propre personne pour l’aider dans sa recherche. Cinq Kumas s’étaient donc dispersés pour fouiller les alentours, comme s’il suivait une vieille carte au trésor au bout de laquelle il mettrait la main sur un trésor inestimable et différent de ceux qu’il avait l’habitude de monnayer. Au bout de bien plus longtemps qu’il n’aurait osé l’avouer, il avait fini par mettre la main sur la fameuse auberge où tout allait se jouer. Ses copies convergèrent rapidement là où l’original se trouvait, ayant réussi lui-même à débusquer le lieu. L’Akayuki hésita un moment avant de dissiper ses clones, préférant finalement rentrer seul, sans réellement savoir ce qui l’attendait.

Il pénétra comme un client lambda et prit la direction des bains. Plutôt qu’une des serviettes mises à disposition, qu’il attrapa tout de même au passage, il préféra dégainer le parchemin qu’il avait mis de côté, pour en extirper de quoi surprendre son hôtesse, en faisant fi de l’habituel protocole de ce genre d’endroit. Pour l’occasion, il avait décidé de faire fort et lorsqu’il passa enfin la dernière porte qui le séparait de Raion, il n’arborait ni son habituelle tenue, ni celle que lui avait offert la jeune femme, mais une tenue des plus cérémonielles et officielles qui soit. Portant la longue et ample robe du Kazekage ainsi que le manteau qui allait avec, retaillés sur-mesure à sa taille, il avait également enfilé le chapeau signature de la nouvelle position qu’il occupait, camouflant son visage pour n’en laisser apparaître que le bas. Sous sa tenue, il était entièrement nu, ayant déposé ses affaires dans un casier mis à sa disposition au préalable.

Il la remarqua immédiatement, même s’il ne pouvait voir que vaguement l’arrière de sa tête et sans qu’il n’arrive à le contrôler, un large sourire lui illumina les traits. Pas à pas, il se rapprocha maladroitement de celle avec qui il espérait partager sa vie, alors que son cœur battait la chamade. Pour s’annoncer, le nouveau chef toussota en essayant de se redonner une contenance, les bras croisés et les mains camouflées dans ses larges manches.

« Kamiko Raion. » Annonça-t-il solennellement, la surplombant de toute sa hauteur alors qu’elle était encore immergée, la voix bien plus confiante qu’il ne l’était réellement. « Il parait que tu as demandé une audience au Nidaime Kazekage ? Après une longue traversée, me voilà. »


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Kamiko Raion
Kamiko Raion
Konoha no Chunin
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Re: Starting-block - PV Kuma Mer 29 Déc - 3:24
Kamiko Raion


 
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Feat Kuma-kyun ~

 
La première aura qui s’offre à ses yeux est d’un bleu pâle, qui aurait sans doute tiré vers le blanc si on l’avait laissée faire. Elle franchit, bien vite, l’entrée de l’auberge pour s’arrêter fasse à la silhouette, familière, d’une Sobo résolument décidée à remplir son travail d’hôte parfaite. L’échange entre le premier arrivé et la grand-mère ne dure sans doute qu’à peine quelques minutes, que déjà la signature de chakra, étrangement familière, poursuit sa progression, à vive allure, vers les bains, sans doute sur recommandation de la tenancière Kamiko. Décidément, certaines choses ne changeaient pas et, sans avoir assisté à l’échange entre le deux individus, Raion savait pertinemment que son ainée lui avait offert son traitement favori en usant de sa douce apparence aimable pour encourager son client à se déplacer où bon lui semblait, comme s’il évoluait non pas dans une auberge mais à l’intérieur de sa toute nouvelle maison de famille.

La brune sourit en écoutant les pas du premier chef de clan présent faire chanter le parquet rossignol, puisant dans le peu d’énergie dont elle disposait encore s’étirer lascivement avant d’être obligée de se cacher. Dans son dos, la porte menant aux bains coulisse une première fois, signe que l’invité progressait, à son rythme, dans le vestiaire qui servait d’anti-chambre à l’accès vers la source. Elle le vit malaxer son chakra, sans doute pour ranger plus proprement ses effets personnels, là où la lionne de Konoha n’y aurait pas accès, lui laissant supposer que la signature qu’elle observait, depuis maintenant cinq bonnes minutes, devait appartenir non pas au charmant voyageur des sables mais peut-être bien à l’ombrageux navigateur qu’elle avait invité. Le constat, brutal, de sans doute se retrouver en petite tenue avec un parfait inconnu, lui déplaisait, aussi rassembla-t-elle son seul vêtement en avisant que ce dernier remplisse aussi parfaitement son office que possible. Lorsque les pas, dont la sonorité avait changé puisque débarrassé de sandale, lui parvient à nouveau, la jeune femme prend soin de rester de dos à son interlocuteur, encore partiellement immergée pour ne lui offrir que la vision de ses tatouages partiellement cachés par ses long cheveux sombres.
« Si l’idée de discuter affaire dans les bains est tentante, je vais devoir vous demander d’attendre une petite minute, le temps que je sor… »

Entendant son nom, prononcé avec un ton auquel elle ne s’attendait pas, Raion sursaute. Son esprit, brutalement en ébullition, marque un temps d’arrêt étrange, le temps de décrypter les informations sommaires que la voix, familière, venait de lui donner. Une entrevue avec le … Illico, la Kamiko se redresse, le regard plissé et incertain en reconnaissant la voix de triomphante de Shirokuma. Il était seul, si elle en croyait son sixième sens en éveil et, à l’avoir vu déboulé à l’intérieur de l’auberge comme un véritable boulet de canon, devait très certainement être suivi de près par Sobo, ne serait-ce que pour vérifier qu'il n'avait besoin de rien d'autre avant de profiter de son séjour. Réalisant l’ampleur du chaos qui s’annonçait, puisqu’elle était seule – et nue, de surcroit – avec le sunajin, elle fait volteface pour mieux se figer, la seconde suivante. Dans sa seule serviette trempée, qui faisait difficilement office de vêtement cérémoniel convenable, Raion n’avait d’autre choix que d’admettre qu’elle avait purement et simplement perdu tout sens de la répartie. Le spectacle, tout simplement jouissif, de la Konohajin ouvrant puis fermant la bouche plusieurs fois s’offre alors au regard satisfait de l’ourson qui la domine de toute sa hauteur, le rabrouement en règle de son interlocutrice étouffé dans l’œuf. Avec toute la puissance d’un coup parfaitement porté, la jeune femme fait face à l’homme qu’elle aime sapé comme jamais, devinant son sourire malgré le col gigantesque de son manteau de Kazekage.

Le silence entre les deux amoureux s’éternise, jusqu’à ce que la Kamiko parviennent, enfin, à reprendre un semblant de contenance malgré la position très incertaine dans laquelle elle se trouvait. Les premières secondes de surprise passée, elle avait même commencé à le dévorer du regard sans même s’en cacher, mue par un mélange d’émotion comme seul lui savait les provoquer. Ils s’étaient promis de faire ployer leur village dans le sens de leurs ambitions et, si la réponse de Raion avait été de s’emparer de l’intendance, elle venait d’être battue à plate couture. Ils avaient promis de changer les mentalités et il en était devenu l’étendard vivant, quintessence d’un vent nouveau que plus personne ne pourrait étouffer sans risquer gros. L’Akayuki qu’elle avait devant elle n’était plus seulement un simple chef de clan, mais le chef, puissant et incontesté, des ninjas de la plus grande nation guerrière du Sekai. Plus fou encore, ce même chef venait de traverser la moitié de son territoire et des pays libre pour la retrouver. Elle. L’intendante d’un village ennemi qu’il voulait faire sienne.

La prise de conscience, soudaine, donnait à la lionne de Konoha le vertige. Lorsqu’elle avait avoué à Yuriko qu’elle ne doutait pas un instant des sentiments du marchand des sables, elle n’était pas en mesure comme aujourd’hui d’en peser tous le poids. Pourtant, la réalité était là, vêtue d’un manteau blanc aux arabesques symboliques vertes, encadrant une tenue assortie à la mode passée mais, surtout, d’un chapeau triangulaire qu’elle pourrait reconnaitre les yeux fermés pour l’avoir trop souvent vu. Et cette réalité était à elle. Rien qu’à elle.
« Akayuki Shirokuma. »

Elle lui répond sur le même ton, rassemblant toute la majesté dont elle était capable en si petite tenue dans une révérence de convenance. Sa serviette, visiblement complice du Sunajin, tente une échappée maligne avant d’être saisie au vol par la main experte de la tisseuse qui fixe à nouveau son interlocuteur, les yeux brillants d’une énergie nouvelle. La malice illumine un instant le regard de la Kamiko, alors qu’elle prend un élan soudain pour attraper le col de l’impressionnante tenue officielle. Leurs peaux seulements séparées par la barrière de tissu, à l’insu de la jeune femme, les deux ninjas s’effleurent pour que la lionne puisse mieux saisir son visiteur. Elle l’attire à lui, son intention visiblement toute tournée vers le visage d’un Kuma dont il était presque difficile de voir les yeux à travers les couches de vêtements. Dieu, qu’elle avait envie de l’embrasser, là, maintenant, tout de suite. Et pourtant, elle se retint, son sourire tendre se transformant en abominable leurre au profit de son sombre projet.

Ni une ni deux, la jeune femme se laisse alors retomber de tout son poids en arrière, étirant ses lèvres de femme énamourée dans un gigantesque sourire carnassier en seul indice de son coup bas en cours. Basculant dans l’eau, elle utilise son second point d’appui pour se soustraire de l’ombre la silhouette masculine gesticulante qu’elle précipite honteusement dans les eaux bouillantes de la source chaude. La vengeance, mesquine, arrache un éclat de rire à Raion, lorsque l’ourson refait surface, maintenant aussi socialement présentable qu’elle-même l’était. Une main sur les hanches, la jeune femme rajuste sa tenue avant de pointer le jeune Nindaime d’un doigt accusateur.
« C’est tout ce que vous méritez, pour vous introduire en catimini et surprendre une femme dans les bains. » La main de libre de la Kamiko s’empare du chapeau de Kage, avisant de sa qualité d’un coup d’œil expert avant de siffler d’admiration. « Se pointer sapé comme un roi alors que je suis en pauvre serviette, n’as-tu aucune honte ? »

Posant le couvre-chef sur sa chevelure, elle agrémente le mouvement d’un tirage de langue terriblement enfantin pour la jeune femme adulte qu’elle était. Pour peu, on entendrait presque le « nananère » moqueur qui accompagnait le geste, chez quelques petits. Un peu plus loin, la silhouette familière de la tenancière, curieuse, que l’Akayuki avait brièvement saluée, se dessine une poignée de seconde avant que le son de la porte coulissante se refermant sur l’intimité des bains ne la soustraie aux regards. L’action tire un demi sourire amusé à Raion, dont l’enfance passé à l’intérieur de l’auberge l’avait forgée à reconnaitre les messages subliminaux de ses ainées lors des services. Elle n’avait pas besoin d’entendre sa Sobo, pour deviner son soupir et son secouement de tête, très certainement agrémenté d’un « Ah ces jeunes, de nos jours … » exaspéré. A nouveau maitresse de la situation et coupée du monde, la Kamiko se laisse choir à hauteur d’eau, ne laissant dépasser que la naissance de ses épaules et sa gorge, surmontée de sa tête magnifiquement coiffée.
« Alors comme ça, on devient Kazekage et on fait l’école buissonnière pour se vautrer dans les bains, Kuma ? »  Le ton, taquin, détonne cependant avec l’étrange fierté qu’on pouvait lire dans le regard de la tisseuse. Ils en avaient rêvé et lui, il l’avait fait. Elle n’en revenait, à vrai dire, toujours pas. Poussant doucement sur le fond du bassin la brune se rapproche, curieuse. « Par quel miracle as-tu réussi cet exploit ? »

Alors qu’il faisait mine d’ouvrir la bouche pour répondre elle l’arrête d’une main, posant enfin les yeux sur une réalité qu’elle avait jusqu’alors ignoré. Le manteau blanc, bien que partiellement décoré de vert, subissait l’effet désastreux de l’eau sur son opacité. Une seconde fois, la jeune femme se retrouve désarçonnée, ne perdant pas une miette du spectacle inopiné qu’elle venait de s’offrir toute seule alors qu’un rose, familier, venait lui teinter les joues. Par tous les kamis… Bien que toujours dans cet agaçant kimono vert démodé, le tissu ne pouvait cacher ce qu'il se mettait à coller à la peau de son propriétaire. Elle en avait vu, des corps dévêtu d’homme, dans sa carrière de modiste, mais jamais, au grand jamais, elle n’en avait dévoré les courbes et les sculptures comme elle était en train de le faire, traitant les rares tentatives de drague avec la froideur détachée de quelqu’un qui ne voyait devant lui que des mannequins vivants et insipide. Immédiatement, l’esprit de Raion était partagé entre le besoin viscéral de se maudire, tout en bénissant l’entreprenant Shirokuma de lui donner de quoi se rincer l’œil sans aucune honte.
« Puisque tu n’as pas besoin de refaire un détour au vestiaire pour attraper une serviette, raconte-moi. Je veux tout savoir, n’omet aucun détail ! »

Involontairement, l’intendante transparait sur les traits radieux de la kunoichi, dont le ton impérieux ne souffrait d’aucun refus, accompagnant une posture si digne qu’on aurait presque pu considérer, un instant, la pièce comme son bureau officiel. Il s’était bien gardé de lui annoncer la nouvelle par courrier, c’était donc la moindre des choses que de lui expliquer, en long en large et en travers comment il avait réussi à faire ployer cette légende vivante qu’était Senshi, jusqu’en dehors des frontières bien gardées du pays du vent. Avec son récit, il avait très certainement de quoi les occuper un bon moment, si ce n’était jusqu’à ce qu’ils sortent tous les deux, frippés comme des pruneaux. Derrière eux, le son de la porte se fait entendre, une fois de plus, dévoilant Sobo, dernière représentante de la famille Uchiki originelle et doyenne de la famille, et son charmant seau de victuaille spécial baignade. La vieille dame se fend d’un étrange regard sur la scène de sa petite fille et de l’homme à la tenue cérémonielle ruinée, avant de finalement pouffer sans que ses observateurs puissent réellement en deviner la raison. Elle fait glisser le plateau dans l’eau, du bout de ses doigts tremblants avant de s’incliner et de repartir, sans jamais se débarrasser de son drôle de sourire.
« Bienvenu à l’Embrun de Quiétude, dernier bastion étranger du clan Kamiko. Puisse votre séjour vous être aussi agréable que si vous n’étiez jamais parti de chez vous. » Récite alors religieusement Raion, alors que la porte se referme, une ultime fois, derrière la tenancière, dont le cadeau d’arrivée glisse, paisiblement, vers le nouveau Kazekage trempés jusqu’aux os.

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Feat Akayuki Raion

 
Avant même qu’elle que Raion n’ait le temps de réagir à la façon dont il l’avait saluée ou même de se retourner, il laissa ses yeux glisser avec attention sur ses courbes en enregistrant ses contours et ses traits avec attention. Peu importe l’angle, la beauté de la tisserande n’était décidément pas à remettre en question et il fallait à l’Ours Blanc toute sa maitrise personnelle dont il était capable pour se retenir de l’étreindre immédiatement, sans passer par leurs petites plaisanteries et banalités habituelles. A vrai dire, il s’en serait passé volontiers, mais il savait que sa belle affectionnait ces jeux et s’en servait pour se rassurer à chaque fois qu’ils se retrouvaient face à face, l’un comme l’autre. Bien entendu, il ne s’en délecta pas moins lorsqu’elle commença à lui répondre comme s’il s’agissait d’un étranger quelconque, avant qu’elle ne se rende compte de son erreur et ne se retrouve submergé par la surprise et une part de gêne, suite à la façon peu orthodoxe dont il venait de se présenter.

Au cours de leurs échanges, il avait bien fait attention de ne pas vendre la mèche quant à ses projets, même une fois ceux-ci accomplis, en espérant pouvoir lui garder la révélation pour un moment comme celui-ci et la prendre de court. Ce qu’il avait fait était loin d’être un banal accomplissement, surtout lorsqu’il s’agissait de détrôner une légende comme pouvait l’être Senshi et il était satisfait que son introduction ait fait mouche, la faisant se relever devant son regard affuté, en décochant au martialiste un sourire sincère, mêlé d’une tendresse non dissimulé et d’une attraction qui l’était sans doute encore moins.

Vêtue uniquement d’une serviette détrempée, la tenue de son interlocutrice ne laissait que peu de place à l’imagination et pour la première fois c’était à son tour de pouvoir l’observer presque nue, sans la moindre retenue. Il n’était pas mécontent de la voir ainsi bouche-bée, face à lui, située à quelques mètres à peine au bord de l’eau, presque assez proche pour qu’il puisse l’attraper en tendant le bras et la serrer contre lui, même s’il n’en faisait rien. Après le choc qu’il venait de lui faire subir, il préférait la laisser se remettre à son propre rythme pour éviter de l’encombrer davantage avec ses facéties. Même s’il n’était pas autant partisan qu’elle de leur rivalité friponne, il avait également tendance à se laisser prendre dans leurs plaisanteries mais ne préférait éviter d’en faire trop, surtout en cette soirée toute particulière. Avec ce qu’il avait prévu, il y avait déjà suffisamment de munitions à son arsenal pour couper le souffle à sa promise, alors s’il ne lui laissait pas un peu de terrain pour manoeuvrer à son tour, il risquait de la mettre mal à l’aise en lui enlevant tout contrôle sur la situation, ce qui n’était pas le but. S’il voulait la surprendre, il voulait éviter de lui donner l’impression d’être piégée ou de n’avoir aucune échappatoire.

Kuma se délectait de l’effet qu’il avait réussi à mettre en place et laisse sa belle se rapprocher et lui attraper le col, suffisamment pour qu’il puisse sentir leurs corps s’effleurer. Pendant un instant fugace où il pensait encore un doux baiser arriver, il pouvait clairement sentir son corps se gorger d’envie sans pouvoir le cacher à sa chère et tendre, surtout au vu de leur proximité. Puis, au plus grand dam de l’Akayuki, la jeune femme tenta de basculer en arrière dans une entreprise bien optimiste de l’envoyer valser à la flotte, avec un manque cruel de technique et de force dans sa tentative. Il y avait tout de même dans sa démarche quelque chose de suffisamment attachant pour qu’il décide de se prêter au jeu, voyant cela comme une opportunité de lui redonner un peu de poids dans leur négociation. Accompagnant volontairement le mouvement de Raion en exécutant un saut périlleux gracieux pour éviter qu’elle ne tire vainement sa masse sans le faire broncher, il s’élança vers les flots en arrangeant sa posture pour éviter de faire un plat malencontreux.

Il se releva prestement en accompagnant le rire cristallin de sa partenaire, loin d’avoir mal pris la petite plaisanterie qu’elle s’était permis de réaliser et qu’il l’avait même aidée à mettre en place. Il la laissa même s’emparer de son chapeau sans trop s’en formaliser. Après tout, elle l’avait repéré avant même qu’il ne se fasse remarquer, il doutait que quiconque d’extérieur aux Kamiko ne puisse les surprendre dans leur moment d’intimité. Après tout, elle n’allait pas tarder à porter son nom, il pouvait donc bien l’autoriser à se saisir de ses effets les plus personnels.

« Sapé comme un roi peut-être et pourtant, c’est toi qui est à couper le souffle. » Rétorqua-t-il en retirant son long manteau blanc trempé, qu’il jeta un peu plus loin sur le sol pour ne conserver que sa robe officielle épaisse, qui lui collait à la peau. « Mais tu as raison, il faut bien que je rétablisse une certaine… Égalité. »

Joignant les gestes à la parole, il retira ses longues manches pour laisser tomber le haut de son uniforme en le nouant au niveau des hanches, pour laisser sa musculature saillante apparaître, sur laquelle roulaient l’eau et les gouttes suite à sa chute contrôlée. Le regard posé sur la marchande avec tendresse, il se rapprocha d’elle lorsqu’elle se laissa choir dans le bain, pour l’observer de toute sa hauteur en rapprochant à nouveau leur corps de manière aguicheuse. Son petit air taquin, l’eau qui la camouflait comme une petite diablesse dans sa boite, la beauté de son sourire… Il aurait pu rester à la contempler éternellement, sans jamais s’en lasser. Elle avait ce don de le subjuguer sans même essayer et garder une contenance était bien plus compliqué qu’il ne l’espérait. Comme à chaque fois. Il adorait cet air de fierté qu’elle avait dans le regard, alors qu’ils se capturaient le regard l’un comme l’autre, pris dans leur éternelle danse immobile. Avant qu'il n'ait le temps de dire quoi que ce soit, elle l’arrêta tout en rinçant l'œil sans vraiment chercher à le dissimuler, ce qui était loin de lui déplaire. Il ne prêta aucune attention à la tenancière et son plateau, concentré uniquement sur celle qui lui faisait face comme si elle représentait à elle seule l’intégralité de son monde, en cet instant précis.

« Mon séjour est déjà bien plus agréable que ne peut l’être mon foyer, en présence d’une si agréable compagnie. » Susurra-t-il en se rapprochant. « C’est bien pour pallier à ce problème, que je suis venu aujourd’hui. »

Au milieu de son discours, un tourbillon de vent concentré se mit à tourner tout autour de son corps sculpté, repoussant légèrement l’eau qui se trouvait autour de lui et créant des ondulations à la surface du liquide, tout en agitant le tissu qui le couvrait à peine et sa chevelure en bataille. Bien plus que sa tenue de chef Sunajin, il dévoilait là pour la première fois sa tenue de combattant, son armure de chevalier, qu’il dévoilait pour la première fois hors d’un combat aux enjeux terribles, uniquement sous le regard de sa princesse. L’élément obéissait calmement à son maître en ronronnant comme un félin terrible, l’enveloppant tout entier dans une nappe de Fûton visible à l’oeil nu, dessinant des arabesques tout autour de ses membres et le long de son corps.

« J’avais quelque chose de plus important encore que mes devoirs de chef, que je ne pouvais décemment repousser. » Expliqua le Kazekage, les lèvres étirées avec malice, avant de répondre à sa seconde question. « Pas de miracle. Juste un homme et ses poings. Juste un homme qui surpasse un mythe, avec la force que lui apporte l’amour du bien, l’amour des siens. » Pliant les genoux pour s’immerger également et se retrouver à sa hauteur, ses yeux ambrés plongés dans ceux métalliques qui se tenaient face aux siens. « L’amour d’une femme, unique, incroyable, sait donner des ailes même au plus farouche des Ours. »

Dévorant encore le peu de distance qui demeurait entre leurs corps, il déposa son front et son nez contre ceux de la Kamiko et ferma les yeux. L’une de ses mains s’aventura à l’arrière du crâne de cette dernière, pour que ses doigts puissent se glisser dans sa chevelure d’ébène et son bras gauche, fort et puissant, se positionna à la naissance de ses reins, pour la coller contre lui. La maintenant ainsi fermement pour s’assurer qu’elle ne risque pas de tomber, il laissa son armure tempétueuse passer sur sa peau, comme un drap sous lequel ils pouvaient se cacher tout deux et qui délimitait les limites de leur réalité partagée.

« Je t’ai déjà demandé de me rejoindre à Suna, mais je ne veux pas laisser la moindre place au doute ou aux quiproquos. Kamiko Raion, ferais-tu de moi le plus heureux des hommes… » Annonça le pugiliste, en apposant ses lèvres sur celle de la tisseuse.


Entamant un tendre baiser avec son aimée, il laissa la fièvre le gagner et, peu à peu, ils commencèrent à s’élever, comme portés par un petit nuage. Leurs corps mêlés s’extirpèrent des bains, en prenant de la hauteur au fur et à mesure qu’il l’embrassait de manière plus appuyée, laissant sa langue aller chercher la sienne et sa patte droite logée dans ses cheveux descendre peu à peu au niveau de sa croupe, dont il se saisit à pleine main. Si l’aspect grivois de son geste était une cerise délicieuse sur un gâteau déjà divin, il l’avait surtout fait pour la sécurité de sa belle et la stabiliser au fur et à mesure de leur ascension. La gravité n’avait plus de prise sur le couple, qui s’envolait en direction des cieux, mètre par mètre, dépassant rapidement le sommet des toits de l’auberge sans s’arrêter. L’Ours Blanc était focalisé sur la danse labiale qu’il avait initié et en la serrant toujours plus fort, il se mit à tourner tout doucement avec elle, avant de décoller son visage à contrecœur, en rouvrant les yeux, qui pétillaient de sentiments débordants. De l’amour, de la peur, de la nervosité, de l’excitation, de la curiosité.

Les pommettes rougissantes, il raffermit sa prise du gauche pour sortir un second parchemin d’un des pans de sa robe Kazekagiale. en activant habilement le sceau qui y figurait avant de laisser le bout de papier désormais vierge dégringoler en contrebas, sans s’en préoccuper. Au creux de sa paume, il portait désormais une petite boîte en bois laqué, d’un noir perçant. L’ouvrant sans mal, le Nidaime ne quitta pas l’intendante du regard une seule seconde et lui dévoila ce qui se cachait à l’intérieur du contenant qu’il tenait, comme ce qu’il s’y trouvait, de feu son père. A l’intérieur se trouvait un artefact illustre des Akayuki, qui s’était transmis dans sa lignée de génération en génération et qu’il allait aujourd’hui remettre à celle qui faisait battre son coeur : Une bague de fiançaille, véritable petit joyau né du savoir-faire des meilleurs artisans que l’argent avait pu inciter à réaliser un véritable chef-d’oeuvre. Elle était sertie d’un diamant à la coupe irréprochable et qui brillait au clair de lune. Tout autour d’eux, le monde nocturne s’offrait à leurs regards, dans l’intimité qu’on ne pouvait trouver ainsi, qu’à quelques dizaines de mètres au-dessus du sol. Ils pouvaient voir la nature s’étaler jusqu’à l'horizon, comme seule témoin de leur amour et de l’éternelle question, qu’il avait laissé trop longtemps en suspens. Sous les étoiles et la beauté du ciel nocturne, à qui Raion n’avait rien à envier, Kuma afficha le sourire le plus sincère dont il était capable et sans même le remarquer, illuminant sa muse comme en plein jour par la puissance de ses sentiments, qu’il mettait aujourd’hui plus à nu qu’ils ne l’étaient tous les deux.

« Depuis que je te connais, je suis incapable de te sortir de mes pensées. J’étais venu te voir, cynique, calculateur, pour un échange de bons procédés dont on pourrait tous les deux tirer profit, mais tu as su rendre ses couleurs à mon monde, gris et terne. Tu m’as fait croire en quelque chose que je croyais éteint et tu as rallumé un brasier dans mon âme frigorifiée, malgré le soleil du désert. » Lui annonça-t-il dans un murmure en lui tendant enfin la bague qu’il avait extirpé de sa boîte. « Fini, les jeux et les faux-semblants, Raion. Je t’aime et je veux passer ma vie à tes côtés, car avec toi, je sais que je pourrais tout affronter. Ce soir, sans détour, plus rien n’a d’importance si ce n’est ces trois mots, cette question, qui me brûle l’âme et les lèvres : Veux-tu m’épouser ? »

Résumé du tour:


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Feat Kuma-kyun ~

 
« Oh non, tu ne m’auras pas avec cette rengaine-là, Kuma. »

Elle mentait, éhontément, son sourire trahissant que les mots avaient fait mouche. Mais que pouvait-elle faire encore, pour garder un semblant d’orgueil, devant l’homme avec lequel elle se livrait à ce petit jeu de rivalité amoureuse. Il venait déjà de lui faire cadeau de sa chute, mais elle voulait déjà lui voler un peu plus, toujours plus, tant qu’il lui en donnait le droit. Ses lèvres s’étirent un peu plus, alors qu’elle le voit se débarrasser de son encombrant kimono cérémoniel, ses yeux papillonnant à la recherche des maigres détails qu’auraient pu encore lui dissimuler le tissu. Elle l’avait imaginé couvert de cicatrices de toute sorte, comme n’importe quel shinobi, ce qui rendait la peau rose et intacte bien plus délicate que celle couverte de cicatrices de couture qu’elle arborait fièrement. Comment ? Elle n’imaginait pas une mission possible sans échange de coup et, de ce qu’on avait pu lui glisser, l’Akayuki n’était pas seulement un négociateur. Un miracle intriguant, qui rajoutait un peu plus d’histoire à l’homme désirant se rapprocher d’elle, encore debout.
« Je n’en demandais pas tant, mais je ne vais certainement pas refuser l’effort. » Une moue satisfaite, alors qu’elle sait que ce qu’on lui offre pourrait repartir aussi vite que c’était apparu. Elle ne peut, pourtant, pas s’en empêcher, espérant que ses quelques piques finiront le travail qu’il l’avait laissé commencer. « Je savais que Sobo te plairait, mais à ce point ? »

Le sourire de la Kamiko ne cesse de grandir, même si une étrange lueur de doute traverse ses prunelles grises, une courte seconde. Il voulait palier au problème, un plaisir qu’elle ne manquerait de l’aider à accomplir mais la formulation lui offrait un second questionnement, plus discret. Il n’y avait pas trente-six façon de rendre son chez soi plus agréable et, si la possibilité de décorer une maison Sunajin était plaisante, la jeune femme espérait qu’il ne s’agissait pas là seulement d’un recours à son excellent sens de l’esthétique. Ce même sens, dont l’attention était fixée, presque impossible à détacher de la personne qui la dominait encore de toute sa hauteur, son armure de vent ballotant sa tenue de Kazekage.

La technique, surprenante, crée une onde brutale dans l’eau calme des bains, tirant un haussement de sourcil à la tisseuse, malgré les très – trop – nombreux endroits où s’attardait avec plaisir son regard. L’élément, qui l’accompagnait et l’habillait à la fois, allait au martialiste comme un gant. Peut-être même encore mieux que ses vêtements. Etait-ce donc ça, le secret de sa victoire contre Senshi ? Très certainement, et peut-être en avait-il encore en réserve. Si elle connaissait l’homme des lettres par cœur, elle n’avait pas encore eu l’occasion ni le plaisir de connaitre le ninja. Le voir se dévoiler, petit à petit, avait ce goût délicieusement sucré d’interdit et de privilège qui ne faisait que s’approfondir à chaque pas, chaque bruissement d’eau, chaque cri du vent. Immobile dans son armure aquatique, la Kamiko regarde son soupirant la rejoindre, jusqu’à finalement entièrement avaler la distance qui les séparait.

Lorsqu’il la saisit, la jeune femme sourit tendrement, et, alors que son regard s’aimante au visage terriblement attirant de l’ours des sables, Raion frissonne.

Une fois, d’abord, de sentir sa peau contre la sienne, débarrasser des maigres barrières avec lesquelles ils avaient déjà pu jouer auparavant. Si le Sunajin ne portait pas de stigmate de ses batailles, ses mains, elles, ne mentaient pas. Rugueuses, solides, Raion en devinait presque l’histoire sans même avoir besoin que son compagnon ne la lui montre. De vent et de poings, ainsi était fait le Kazekage qui l’étreignait avec une passion renouvelée, la dévorant du regard avec autant de discrétion qu’elle avait pu en faire preuve jusqu’à maintenant.

Deux fois, ensuite, alors que l’armure, gourmande, l’enveloppe à son tour, protégeant jalousement celle que son propriétaire avait choisi. Le contact de l’élément contraire au sien lui donne la chair de poule, au point où elle aurait aimé, à son tour, se couvrir d’électricité pour chasser la sensation, désagréable. Il n’y avait aucun danger dans cette étreinte, aucun danger dans les milles précautions que prenait Kuma pour la rapprocher de lui, comme s’il avait peur de la briser. Et, s’il en avait indéniablement la force, la Kamiko ne craignait aucun des muscles qui se gonflait délicatement sous les sollicitations d’un homme qui n’avait d’autre ambition que de la garder contre son cœur.

Trois fois, enfin, lorsque sa voix se suspends et que leurs lèvres se rencontrent et s’épousent. Les sensations se mélangent, à la fois nouvelles et inédites, enrichies par la situation intime dont ils jouissaient à leur guise. Chaud, froid, humide, dur, mou, les sensations s’enchainent dans une farandole vertigineuse dont chaque contact la laisse un peu plus à fleur de peau. Un sourire amusé nait contre les lèvres du martialiste, puis un rire lorsqu’il verrouille sa prise, achevant de l’emprisonner dans une étreinte qu’il maitrisait déjà totalement. Voilà que le timide shinobi du vent se lançait à l’assaut, là où il avait été toujours plus réservé et hésitant, et ce n’était pas pour déplaire à la tisseuse qu’il maintenant encore plus fermement contre lui. Les yeux clos, Raion savoure chaque seconde de ces douces retrouvailles, se perdant puis renouvelant le feu ardent que faisait naitre chaque changement de position, entièrement dévouée à la seule mission de laisser leur corps se rapprocher, à défaut de pouvoir se confondre.

Entièrement focalisée sur l’échange silencieux, la brune se perd dans le regard de miel de l’élu de son cœur. Son visage, d’ordinaire taquin, est paisible, fendu d’un jolie sourire tendre dont les sentiments font briller ses yeux à la couleur si sévère. La jeune femme étouffe un pouffement, les joues aussi rouges que celles du Nindaime, déposant un baiser bien trop chaste sur le bout de son nez alors qu’il semble lutter avec quelque chose qui lui échappe pour le moment. Curieuse, la kunoichi plisse le regard, avant de se détacher du visage ô combien aimé du ninja du pays du vent. Et, si l’éclat de la bague attire d’abord son attention, c’est bel et bien la scène derrière celle-ci qui la retient totalement.

Par tous les kamis, elle volait. Non, ils volaient ! Sa concentration voguant d’un bout à l’autre de ce que l’entreprenant Sunajin lui présentait, la Kamiko ne peut s’empêcher de fixer le rouleau dont la chute lui offre une nouvelle perspective sur l’univers. Protégée par les bras de Kuma, la jeune femme découvrait une toute autre réalité, celle d’un homme capable visiblement de planer sans effort au-dessus du monde. Emmêlée entre les souvenirs et la curiosité, les yeux gris de la tisseuse s’écarquillent, s’appropriant chaque seconde pour la graver profondément en elle. Le patchwork des champs de culture sous leur pied lui donnait milles idées pour des projets futurs, dont la simplicité presque enfantine donnait à la tisseuse l’envie irrépressible de se flageller pour ne pas y avoir pensé plus tôt. La danse des quelques ombres à l’intérieur des gigantesques carreaux de vert, jaune et brun lui comptait, silencieusement, l’histoire d’une terre qu’elle connaissait par cœur pour y avoir vécu, tout en lui en montrant un nouveau tableau, bien plus complexe mais, surtout, vertigineux. S’il me lâche… La pensée, idiote, la fait frissonner, alors qu’elle quitte, une courte seconde, le vide pour essayer de se focaliser sur le moment.

C’était osé. C’était inédit. C’était à elle, une demande en mariage volante, avec le ciel nocturne pour seul témoin. N’importe quel romantique ne pouvait pas se targuer d’une telle mise en scène, ni d’avoir les moyens de montrer une bague comme celle qui reposait sagement dans la main libre du maitre des vents. N’importe quelle femme ne pouvait sans doute pas non plus profiter du sourire resplendissant et sincère que l’Akayuki lui offrait à présent et dont l’éclat solaire lui paraissait mille fois plus intéressant que l’objet. Et pourtant, en parallèle de ce parfait tableau, l’instinct de Raion hurlait, lui offrant également une information nouvelle et bien moins agréable. L’intendante prend alors bien vite conscience d’une réalité qui lui avait échappé jusqu’alors, faute d’avoir pu profiter d’une autre expérience que leur charmante étreinte en apesanteur.

Bien qu’absolument adorable et, il fallait le noter, impressionnante, la demande avait négligé un aspect terrible de la personnalité de l’intendante, qui elle-même découvrait le pot-aux-roses en direct. Le vide. Elle avait peur du vide et de l’appel de la gravité qu’elle pouvait presque sentir lui saisir les chevilles, jusqu’à lui en susurrer l’issue, inévitable, qui viendrait la frapper si Shirokuma venait à la lâcher.
« Je… »

La voix de la jeune femme se brise, le souffle presque coupé sous l’émotion naissante qui la fait papillonner des yeux. Ces mêmes yeux gris qui ne peuvent plus quitter l’espace libre entre leurs pieds et la terre. Les araignées planent, elle ne volent pas. Etreinte par une fausse impression de danger, la Kamiko s’agrippe vivement à son soupirant, tirant à elle chaque morceau de son chakra disponible avec toute l’énergie d’une panique qui montait graduellement à elle par vague puissante. Il ne me lâchera pas, il ne me lâchera pas, il ne me… Les mains de la kunoichi se referme sur les épaules de son cavalier avec toute sa force, dérisoire pour lui, vitale pour elle, tremblant et luttant contre l’envie, irrépressible, de hurler sa peur. Les prunelles d’aciers, elles, ne mentaient pas et cachaient difficilement l’agitation sous-jacente d’une femme à qui on avait pris l’un des repères les plus important de son existence.

Ils étaient haut. Si haut, que la taille du toit de l’embrun le faisait presque ressembler aux champs alentours et que la possibilité de se rattraper à ce seul réconfort vertical ne suffisait pas à lui faire relativiser la chute. Pourtant Raion était déjà montée dans les arbres, dans les montagnes et, même si elle n’en appréciait pas particulièrement la sensation, elle n’en avait pas pour autant peur. Tout aussi lovée qu’elle était dans l’étreinte de confiance du Kazekage, l’émotion était forte, plus forte que la pensée réaliste qu’il n’avait aucune raison de la lâcher avec ce qu’il venait de lui dire.
Relâchant son étreinte, le teint de la Konohajin devient blême alors que son corps et son instinct de survie prend les commandes, une courte seconde. D’abord, la sécurité. Une de plus Aidée par la logique, les deux mains de la jeune femme se réunissent entre les deux corps, exécutant à l’aveugle une technique qu’elle connaissait par cœur, dans une respiration tremblante et difficilement régulière. D’une main, l’intendante saisit la nuque de celui qui la porte, l’autre partant se poser avec empressement sur son dernier vêtement, qui menaçait déjà dangereusement de la quitter, faute de véritables attaches. Les morts n’ont pas froid, souffle l’esprit de la jeune femme, narquois, alors qu’elle hésite une courte seconde, appréhendant le message que pourrait donner sa confusion. Mais, si la raison disposait d’argument, c’est bel et bien la panique et l’ipératif de survie qui prenne idiotement le pas, au grand désespoir de la brune, prisonnière de son propre cerveau.

Front contre front, Raion attend à peine que le sceau finisse d’infiltrer le tissu éponge qu’elle venait de frapper pour en enclencher le mécanisme, abandonnant sa pudeur au bon vouloir d’un Sunajin qui n’en perdrait très certainement pas une miette. La serviette s’anime, sa forme évoluant selon la volonté de la technique, verrouillant les mains de l’Akayuki contre la kunoichi dont l’instinct aux abois rendait les manœuvres dangereusement irraisonnables. Les poignets unis à la taille de la jeune femme dans une étreinte de peau chaude et tissu humide, Kuma croise alors deux billes grises et orageuses, où se disputait âprement l’inquiétude et le soulagement. Définitivement bloquée au corps à corps avec le Nindaime, Raion s’autorise un court répit, ignorant sciemment que sa fâcheuse posture vient d’évoluer de non officielle à terriblement inappropriée, pour enfin rompre le silence.
« Akayuki Shirokuma. »

Les yeux légèrement écarquillés, le visage pâle, les lèvres pincées, les prunelles grises de la jeune femme ne peuvent s’empêcher plusieurs aller-retours entre les traits plaisant du Sunajin, qui fait battre son cœur dans le bon comme le mauvais sens du terme, et la distance terrifiante qui les séparait du sol. Combien y’en avait-il ? Dix ? Quinze ? Peut-être plus, peut-être moins, la Kamiko aurait bien était incapable d’en juger intelligemment, de toute façon. Déglutissant pour hydrater sa gorge bien trop sèche, l’intendante de Konoha essaye d’articuler sans hurler sur l’homme dont l’attention la touchait presque autant qu’il venait de lui filer la peur de sa vie.
« Si tu espères une réponse à cette question… » La pression sur la nuque de Kuma se raffermit un plus, en même temps que la serviette se resserre autour d’eux. Peut-être que la jeune femme en porterait quelques traces mais pour l’instant, elle s’en fichait éperdument, mue par sa peur irraisonnée de chuter malgré toutes les précautions qu’ils avaient prises, l’un puis l’autre. « Fais-moi descendre. Toute suite. »


Les efforts, déjà dantesques, de la Kamiko pour ne pas purement et simplement laisser libre court à sa panique se trahirent dans le ton plaintif, presque suppliant de la jeune femme. Elle tremblait, incontrôlable, sans vraiment savoir si c’était de peur ou de froid, enserrée dans les bras épais de son cher et tendre. Par tous les kamis, c’est un désastre. Un putain de désastre. Cachant son visage dans la large poitrine de son interlocuteur, la brune finit par lâcher un soupir de soulagement lorsqu’enfin, ils se retrouvent à nouveau à terre, refusant d’observer la descente de peur d’être prise d’une nouvelle crise de panique et de manquer de lui faire perdre la précieuse boite qu’il avait mis tant de soin à lui dévoiler dans cette configuration si particulière. Après une poignée de secondes passées dans un autre silence, la chunin redresse finalement la tête pour dévisager l’entreprenant Kazekage, lui offrant un instant de répit de courte durée alors qu’elle frappe son torse du poing, sans oser se séparer de lui. Une hésitation idiote, d’ailleurs, puisqu’elle était, de toute façon, entièrement dévoilée quoi qu’elle fasse.
« Espèce de grand MA-LA-DE ! »

L’exclamation, sincère, s’accompagne d’un regard noir puis, bien vite, d’un éclat de rire libérateur pour une Raion dont le cœur avait raté une bonne dizaine de battement depuis le début de cette demande en mariage des plus originales. Si elle avait attendu du Sunajin qu’il soulève des montagnes, elle n’aurait jamais pensé qu’il irait la rapprocher des cieux pour lui offrir une bague. Le rire la secoue, faisant trembler son corps nu déjà grelottant contre celui de l’Ours des sables, son visage retrouvant ses jolies couleurs de bien portante. Serrée contre lui, le Fuin se rompt et la serviette tombe à terre, cessant de remplir son office d’urgence, alors que la jeune femme recule légèrement pour reprendre ses esprits, malgré son fou rire incontrôlable. La scène, surréaliste devait paraitre bien étrange et inquiétant à son cavalier des airs et, après une bonne minute de folie, la brune reprend contenance, essuyant une larme au coin de son œil et reprenant son souffle dans un « pfiouh » épuisé.
« Quel enfer… » Secouant la tête dans un sourire, sa confiance revenue en même temps que la sensation du sol froid sous la plante de ses pieds, la tisseuse ferme les yeux une poignée de seconde en savourant toute l’ampleur du fiasco involontaire. Pauvre Shirokuma, il avait bien choisi son moment et devait, encore plus qu’elle, subir avec violence le contrecoup de cet ascenseur émotionnel. « C’était quoi le plan ? Me terrifier à mort pour être sûre que je dise oui ? » Devant le visage de son interlocuteur, la jeune femme ne peut s’empêcher, une fois de plus, d’éclater de rire. Un rire bien plus sain et qui ressemblait bien plus à la Raion que connaissait le marchand. « Parce que c’est réussi, je dois dire. Très réussi même. »

Frissonnante sous l’effet de la température, la jeune femme referme ses bras sur sa poitrine, saisissant ses avant-bras tatoués pour les frotter, repoussant le froid pour quelques secondes de plus. Elle profite de ce bref moment de répit pour asticoter son bourreau d’un autre vilain silence, avant de lui revenir, déposant un doux baiser sur ses lèvres pour le rassurer. La situation, même si elle se prêtait à tous les jeux mesquins et les amusements possibles, ne méritait pas de torturer le pauvre garçon plus que raison.
« Avoue, c’est ta vengeance parce que je t’ai fait tourner en bourrique avec les lettres ! »

Détendue après toutes leurs péripéties, la kunoichi se laisse aller contre son compagnon, cherchant à la fois sa chaleur et, en posant une main sur son torse découvert, les battements de son cœur. Elle savoure, silencieusement, la conscience de savoir que l’homme le plus puissant du pays du vent lui appartient corps et âme, avant de prononcer les mots, tant attendu.
« Evidemment, que je vais t’épouser. Ce n’était même plus une question, depuis un moment, juste une certitude. Ce même genre de certitude que j’ai, quand je confectionne chacune de mes créations et que j’ai bien cru être la seule à avoir pendant quelque mois. » Son sourire, flamboyant, se ternit légèrement alors qu’elle frappe le Sunajin sur l’épaule, plissant ses beaux yeux couleurs d’acier dans une mimique à la fois farouche et autoritaire. « Je t’aime, Shirokuma. Mais je t’assure que si tu me refais voler sans permission, ma vengeance sera terrible. »


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Entendre la voix de sa promise était un régal qui ne cessait de le régaler. Kuma était satisfait de son entrée ainsi que de leur premier échange, après bien trop de temps passé séparé de la belle Kamiko mais plus que tout, il se plaisait à apprendre à reconnaître les inflexions de sa voix. Comprendre quand elle était sincère et quand elle lui faisait volontairement des détours pour leur petit jeu de séduction. L’entendre se moquer ou faire la fière, tout en décelant une toute autre sincérité dans ses sourires et ses moues délicieuses. Elle avait beau lancer des piques et chercher à avoir le dernier mot en se payant gentiment sa tête, il sentait bien qu’elle était heureuse de le voir et cette simple pensée suffisait à le ragaillardir et lui faire oublier tout le reste. Avec douceur, l’Ours Blanc laissa échapper un nouveau rire en écoutant sa belle parler de la vieille tenancière comme si cette dernière était la source réelle de son émoi.

« Elle ferait sans doute chavirer bien des cœurs, mais désolé, le mien est déjà pris. » Rétorqua le Sunajin, avec un clin d'œil complice.

Même si pour lui le tango qu’ils ne cessaient de danser dès leur premier contact ne s’apparentait plus à un jeu depuis bien longtemps, il s’amusait tout de même de la voir hésiter quant à la raison profonde de sa venue. C’était bien son hôte qui avait prévu le rendez-vous pour un but bien différent que celui qu’il avait en tête et s’il avait au départ pensé faire d’une pierre deux coups, il n’était pas mécontent à l’idée de pouvoir se jeter directement (et littéralement) à l’eau, plutôt que de passer des heures à devoir cacher ses réelles envies au cours de discussions diplomatiques, commerciales et protocolaires. Honnêtement, il n’aurait sans doute pas réussi à s’y faire et à se contenir. Alors, il s’amusait à la surprendre autant que possible et à l’impressionner avec ses techniques fétiches, comme un juste retour des choses après leur tête-à-tête à la délégation où il lui avait promis de lui montrer ses propres spécialités, dès qu’il en aurait l’occasion.

Son armure de vent n’était bien sûr que le début, un avant-goût modeste de ce qu’il avait derrière la tête. Accompagnant ses propos, toute la mise en scène était là tout autant pour préparer la suite que pour laisser l’opportunité à son interlocutrice de résoudre l’énigme qu’il lui posait secrètement, lui permettre de déchiffrer le puzzle pour qu’elle comprenne ce qu’il lui avait réservée. Lorsqu’il l’étreint, le simple sourire de la tisseuse le transporte bien plus haut qu’il ne pourrait jamais s’élever et le contact de sa peau menacerait presque de le faire chavirer pour de bon. Luttant contre ses propres instincts, il laisse les choses se faire petit à petit, étape par étape, refusant de gâcher ce moment unique dans leur vie commune à cause de son impatience. Ils s’approchent, s’enlacent, s’embrassent et se mélangent, le Vent du Lion leur servant de drap pour les couper du monde et bientôt, ils s’envolent.

Même s’il n’en était plus à leur coup d’essai au niveau des démonstrations d’affection, il avait eu un léger serrement au cœur en l’emportant vers les cieux sur le rythme d’un baiser fougueux. Toutefois, Raion n’hésita pas à se serrer encore davantage contre lui, chassant ainsi la moindre de ses inquiétudes en lui rendant sa passion sans la moindre hésitation, lui confirmant une fois de plus et définitivement le choix de son coeur. Leur ascension lui paraît durer une éternité et pourtant, elle reste bien trop courte à son goût. La jeune femme finit par le ramener à la raison lorsque leurs lèvres se séparent et qu’elle vient déposer les siennes sur le bout de nez du Nidaime désertique, avant de se retrouver confrontée aux surprises qu’il lui avait dévoilées, tout fier de lui en attendant de voir la réaction de son aimée.

En suspension au-dessus des mortels, il attendait sa réponse en lui laissant tout de même le temps de se faire à tout ce qu’il lui avait révélé d’un coup, à la fois plus serein qu’il ne pensait pouvoir l’être et pourtant plus nerveux que pour toutes les guerres cumulées qu’il avait pu traverser. Ainsi harnaché contre la Konohajin, il pouvait ressentir chacun de ses frissons et pouvait contempler chaque expression qui lui passait sur le visage, en essayant d’interpréter le tout pour savoir à quel point il avait pu faire mouche. Raion était unique, Raion était spéciale et Kuma voulait que cette expérience le soit tout autant aux yeux de sa muse et s’il était assez satisfait de sa performance, il commença rapidement à se rendre compte qu’il avait peut-être poussé les choses un peu trop loin.

Pour la première fois, il vit la marchande à court de mots, la voix coupée par une émotion qu’il n’était pas sûr d’analyser correctement. Déchiffrant tant bien que mal le ressenti de sa princesse d’habitude si farouche, lui laissant faire ce que bon lui semble en raffermissant sa prise, l’esprit du shinobi prit de court par l’absence quasi-totale de retour. Tandis qu’elle exécute une technique dont elle a le secret, Kuma se trouvait bien confus à essayer de rassembler les informations à sa portée pour comprendre, à son tour, ce à quoi il était confronté. Sur ses traits, il avait pu voir se dessiner de la peur ? Peut-être de le décevoir ? Peut-être s’était-il avancé plus qu’il n’aurait dû et avait, malgré ce qu’il pouvait espérer, brûlé les étapes et saccagé ses plans de manière irréparable. Il aurait bien voulu rajouter quelque chose, tenter de la rassurer ou de jouer la carte de la plaisanterie de mauvais goût mais déjà, le tissu détrempé de sa belle se liait contre son corps en la dénudant encore davantage.

L’Akayuki avait beau recevoir de nombreux signaux contradictoires, il sentit la couleur lui quitter les joues lorsque les pupilles d’acier se posèrent dans les siennes, comme pour lui signifier qu’il avait commis une terrible erreur. En entendant son nom sortir de la bouche dont il venait de se séparer, sans fioriture, il sentit son coeur manquer quelques battements alors que son corps tout entier se crispait. Blême comme jamais, le Kazekage mit un certain temps à connecter les points en voyant les prunelles de sa chère et tendre passer de lui au sol de manière répétée. Bien loin de penser qu’elle pouvait avoir le vertige, il avait commencé par croire qu’elle n’osait tout simplement pas le rembarrer après sa tirade et aurait préféré qu’il ne la dépose au sol pour qu’ils puissent avoir une conversation gênante dans un décor moins romantique. “C’est pas toi c’est moi”, “Je préfère qu’on reste amis” ou quelque autre excuse du genre, pour le laisser retomber le plus en douceur possible de son petit nuage.

Les mains graciles de celle qu’il avait emmenée au septième ciel avant même leur premier rapport s’enfonça dans la peau de sa nuque, tout comme le textile qui commençait à lui serrer les mains sans ménagement. Enfin, après une attente qui n’en finissait plus, elle commença à aligner quelques mots en lui annonçant qu’il pourrait obtenir ce qu’il attendait, mais le tout à une condition qu’elle se retint d’exprimer immédiatement.

« Oui..? » Demanda timidement l’Ours peut-être aussi terrorisé que sa future compagne, ne sachant pas à quelle sauce il risquait d’être mangé.

Puis, contre toute attente, elle lui demanda simplement de la faire descendre, comme il l’avait supposé mais avec un ton qui lui intimait son erreur quant à la raison profonde qui devait motiver la demande. Papillonnant des yeux, il se rassura tout de même en la sentant se blottir encore davantage contre lui en fourrant sa tête contre son poitrail ciselé avant d’exécuter sa demande tout en douceur et un peu à contrecœur. Une fois retourné sur le plancher des vaches, le Kazekage sentit son armure tempétueuse se désactiver comme si elle cherchait à échapper au silence qui régnait entre son maître et sa promise. Désarçonné, le martialiste resta un instant hésitant, sans savoir réellement où se mettre et encore dans l’expectative après sa révélation. Pendant cette poignée de secondes silencieuses, il repassa en boucle toute leur interaction depuis son arrivée pour l’analyser et essayer de voir où il avait bien pu se tromper, ainsi que la façon dont il aurait pu mieux tourner ses propos.

En pleine remise en question, il encaissa les petits poings de la tisserande avec un air surpris, toujours incapable de comprendre là où elle pouvait vouloir en venir. Qu’est-ce qui pouvait bien le faire passer pour “un grand malade” ? L’idée de faire une demande en mariage à l’un des villages concurrents au sien ? La façon dont il l’avait faite ? Peut-être l’impatience dont il avait pu faire preuve ? Malgré le temps qu’ils avaient passé sur leurs échanges, ils ne se connaissaient peut-être pas encore suffisamment en profondeur pour un tel engagement, même si les mariages arrangés sans même connaître sa seconde moitié avant le jour des cérémonies restaient plus que courants, il n’avait peut-être pas encore suffisamment considéré le point de vue de la jeune femme, peut-être plus romantique qu’elle ne le laissait paraitre.

Circonspect, il leva un index timide vers son propre visage, comme pour être sûr que c’était bien de lui qu’elle parlait, tout en sentant la sueur froide lui glacer l’échine. Puis, elle se mit à rire, achevant complètement de le perdre, même s’il était tout de même soulagé de la voir reprendre des couleurs. Son doigt se rapprocha de sa tempe pour la gratter et manifester son incompréhension, qu’elle parvint tout de même rapidement à dissiper en lui expliquant son ressenti au travers d’une plaisanterie pourtant bien sincère. Tout ça n’était que la cause d’une peur du vide qu’il n’avait même pas envisagé et qui humanisait encore plus son interlocutrice. Il poussa un soupir de soulagement en l’entendant s’esclaffer à nouveau, la bouche pliée en une moue incontrôlée, après la frayeur qu’il venait lui-même de subir. Avant qu’il n’ait le temps de rétorquer quoi que ce soit, elle acheva de le rassurer en déposant ses lèvres contre les siennes avec tendresse. Ce n’était pas un non et elle n’avait pas demandé à descendre simplement pour le rembarrer.

« Une vengeance..? Non, je… Heu… Je voulais faire quelque chose de mignon pour toi… C’est tout… » Articula-t-il à voix basse, assez penaud de l’effet pétard mouillé de sa demande et trop sur le cul pour faire preuve de taquinerie à son tour.

Puis, finalement, il sentit tout son corps se figer suite au retour positif par rapport à sa demande, ce qui lui illumina les traits plus que jamais. Lui aussi, s’était longuement et à maintes reprises demandé s’il n’était pas le seul à ressentir ce qui faisait rage au fond de son cœur et la façon dont cette soirée tant attendue allait se passer. Rougissant en entendant le “aime word”, il détourna la tête pour faire semblant de toucher et se racheter une contenance, obligé de faire preuve d’énormément de retenue pour ne pas se mettre à bondir sur place et éviter de passer pour un gamin le jour de son anniversaire.

« Tu as ma parole. Si j’avais su, j’aurais fait ça autrement… » Le visage toujours de côté, il commença à s’empourprer encore davantage, en cherchant à formuler un autre aveu. « A vrai dire, j’ai créé cette technique rien que pour toi et c’est même grâce à elle que j’ai pu vaincre Senshi. Comme si… » Il marqua une nouvelle pause, toujours aussi cramoisi mais trouvant malgré tout la force de replanter ses yeux dans ceux de sa moitié. « Comme si tu avais été là, pour me porter vers la victoire. »

Etant donné qu’il avait remarqué sa petite frileuse trembler et qu’il préférait ne pas laisser planter un nouveau blanc gênant après ses propos un peu kitsch, il se baissa pour attraper Raion par les jambes et la porter comme la princesse qu’elle était à ses yeux et la ramener dans l’eau bien plus chaude que la brise ambiante. La tenant tout contre lui, il profita de ce moment pour s'asseoir confortablement dans l’eau, la tête maintenue contre le rebord et la mettre à cheval sans tout de suite penser à sa virilité émoustillée par tant d’amour, ni à sa tenue qui avait terminé de se faire la malle avec son mouvement, n’étant plus qu’un bout de tissu flottant juste à côté d’eux. Pour la stabiliser, il gardait une main dans son dos et ramena l’autre tout doucement dans sa chevelure à l’arrière de son crâne, pianotant des doigts le long de sa colonne tout au long de leur remontée. En dépit de son émoi et de leur position tendancieuse, il déposa trois baisers très chastes sur sa peau, commençant par son front avant de descendre sur son nez, puis sa bouche mielleuse.

« C’est toi qui a le vertige, mais tu sais que tu m’as fait peur, quand même ? J’étais déjà stressé de ta réaction à la base, mais là je pouvais presque t’entendre me lancer un “pour qui tu te prends” ou autre. On peut dire qu’on est quittes, hein ! »

Adouci par le dénouement de leur dialogue, le quiproquo enfin écarté, il se laissa aller à un rire léger lui servant à faire redescendre la pression. Il ignorait comment continuer à lui parler avec toute l’excitation qui l’habitait, sans pousser le vice encore plus loin. Si une partie de lui souhaitait la faire intégralement sienne, l’autre aurait voulu vivre dans cet instant éternellement et que celui-ci ne s’arrête jamais. Malgré les difficultés et les complications, il était enfin parvenu à lui faire part de ses sentiments sans faire de détour et sans massacrer les progrès qu’ils avaient fait tous les deux, ce qui lui enlevait un poids terrible des épaules. Il était simplement là, avec celle qu’il pouvait désormais appeler son épouse, collés l’un contre l’autre dans le plus simple appareil avec la lune pour seule témoin.

« J’ai vraiment hâte de te faire découvrir mon… Notre village. » Lâcha-t-il simplement, avec un sourire enjôleur. « J’en suis très fier, même si tu auras sans doute beaucoup de choses à redire sur la déco. Il ne nous reste plus qu’à convaincre ton Hokage, maintenant. »

Ce constat manqua presque de le faire chavirer à nouveau dans l’inquiétude, mais sentir la Kamiko à ses côtés suffit à le rasséréner immédiatement. Peu importe les obstacles qui pourraient se présenter face à eux, il n’avait aucun doute de pouvoir les surmonter sans mal, maintenant qu’ils étaient enfin réunis et bientôt liés pour la vie. Un nouveau chapitre venait de se tourner et le Kazekage n’avait plus à écrire les suivants seul.

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Feat Kuma-kyun ~

 
Elle sourit. Il a beau faire de son mieux, la Kamiko ne peut détacher ses yeux du rougissement persistant qui vient teinter timidement le haut de ses oreilles pour son plus grand plaisir. Aussi déstabilisé qu’elle, son masque de conquérant se craquèle, laissant la brune savourer les facettes de l’homme qui bafouille devant elle. Elle l’avait imaginé beaucoup de chose. Charmeur et dragueur, sans doute peut-être aventureux avec tous ses compliments. Bagarreur et taquin, avec leurs échanges en bataille rangé pour se faire tomber l’un pour l’autre. Le voir ainsi, instable, timide et vulnérable, réveillant en Raion un besoin impérieux de le posséder tout entier. Avide, elle immortalise pour elle-même, le visage empourpré de l’homme le plus fort de Suna alors qu’il essaye de reprendre un semblant de contenance sous le regard appuyé de sa Konohajin préférée.
« Tu es venu à bout de Senshi avec une demande en mariage ? » Plissant les yeux comme un chat à l’affut, l’intendante se laisse soulever sans lutter, ne doutant, pas une seule seconde que Kuma choisirait la voie terrestre pour les ramener à l’intérieur de l’auberge familiale. « Si j’avais su, j’aurais sans doute fait livrer un set de vêtement plus approprié. »

Les pupilles d’aciers de la jeune femme parlent pour elle, brillantes comme deux pleines lunes miniatures, luttant contre l’envie irrépressible de rire en voyant le visage du martialiste évoluer. Dieu, qu’elle aimait l’asticoter, encore et toujours, pour chacune de ses mimiques et des sentiments qu’elle y lisait. Inquiet, curieux, ennuyé, amusé, la tisseuse joue avec sa palette, insatiable d’y rajouter nuance après nuance, tirant la langue à son futur époux pour lui confirmer qu’elle le faisait tourner en bourrique, une fois de plus. Blottie contre son cœur, elle en écoute les battements désordonnés, ne levant l’une de ses mains que pour saisir délicatement la naissance d’un cou qu’elle avait précédemment maltraité. Elle sent, ici et là, les traces de ses ongles, ne cachant pas sa contrariété alors qu’elle compte les stigmates de son aventure aérienne. Quitte à y laisser des traces, elle aurait préféré quelque chose d’autre et, surtout, de moins vertigineux. Quoi que.

Les pommettes rosies, elle croit bon de ne piper mot de ce qu’elle sent s’installer, confortablement, les jambes du maitre des vents entre ses cuisses. Terriblement peu penchée sensualité, Raion ne pouvait nier la sensation, hautement érotique, de leur corps posés l’un contre l’autre dans le plus simple appareil. Une nouveauté, plus ou moins inconfortable, qu’elle accueille dans un rougissement soudain lorsqu’elle sent quelque chose tressauter contre elle. Confuse, elle frissonne sous les caresses, abandonnant ses sens à l’étreinte prudente du Sunajin et à la morsure brulante du bain qu’ils avaient quitté il y a encore peu. Bien vite, le froid fait ses valises, un peu plus chassé à chaque fois que les lèvres de Shirokuma entre en contact avec sa peau. La sensation, veloutée, délicate, vient même s’emparer de son cœur et faire briller l’acier de ses pupilles d’un feu ardent, la privant une courte seconde de son souffle alors qu’il se sépare d’elle, la laissant pantoise. Le regard de la jeune femme s’offusque, à la fois satisfaite et terriblement frustrée de cette entrée en matière incomplète, jusqu’à même se charger d’éclair lorsqu’elle l’entend parler.
« JE t’ai fait peur ? » Un haussement de sourcil accompagne l’expression outrée de Raion, l’une de ses mains balayant la prise prudente de son chevaucheur de vent. Elle comble le peu d’espace qu’il avait laissé entre leur bouche, entrecroisant à nouveau leur nez, caressant ses lèvres des siennes en murmurant, vengeresse. « Pour qui te prends-tu donc, Akayuki-san, pour espérer que nous soyons quittes pour l’instant ? »

Elle s’écarte, alors, sans se départir de son expression mesquine, le privant soudainement de leur douce proximité pour se soustraire à son étreinte. Elle s’étire alors de tout son long vers l’arrière, laissant Shirokuma profiter du spectacle que l’eau n’irait pas soustraire à son regard pendant qu’elle s’aventure à la recherche du plateau flottant qu’ils avaient abandonné dans leurs péripéties. Chahutée comme elle l’était au milieu de toute cette attention sensuelle, la Kamiko ressent le besoin, urgent, de faire taire son esprit devenu à la fois trop actif et trop lubrique pour qu’elle puisse espérer garder un semblant de concentration qu’elle estimait satisfaisant. Ils étaient nus et, par tous les kamis, bien plus proche qu’elle ne l’avait jamais été de la gente masculine de toute sa vie. S’assoir vêtue sur quelqu’un était quelque chose, mais jamais, au grand jamais, elle ne l’avait fait dans un cadre comme celui-ci. Et les kamis seuls savaient à quel point il lui était, actuellement, difficile de ne pas satisfaire sa curiosité et l’envie manifeste de son partenaire.  

Refermant enfin la main sur sa boue de sauvetage – ou celle qui accélèrerait sa perdition, qui sait -, Raion fait migrer le plateau le long de son corps, jusqu’à ce qu’il parvienne enfin à l’Akayuki. La manœuvre lui faisait gagner du temps, un temps précieux qu’elle mettait, présentement, à se décider si oui ou non, elle était déterminée à se laisser aller. L’ambiance, intime, de l’auberge de son enfance et la sécurité tamisée des bains jouait tout autant avec ses nerfs que le regard et l’attention particulière de son partenaire. A genoux, elle écoute le Sunajin la taquiner, ne laissant transparaitre son intérêt que par la morsure soudaine de sa lèvre inférieure alors qu’elle tente de se concentrer sur l’art de verser du saké dans des coupes, disposées sur un baquet flottant, maigre bouclier temporaire qu’elle avait érigé entre eux pour le moment et qu’il pouvait à tout moment chasser pour fondre sur elle. Leur verre remplis, elle soutient son regard en reprenant place sur ses jambes aussi naturellement que la situation pouvait le lui permettre.
« Notre village, hein ? » Lui répond-t-elle, goguenarde. La provocation était discrète, mais d’autant plus manifeste qu’il reposait, vaillant, contre sa peau nue. Espiègle, la jeune femme plisse les yeux, son sourire s’étirant une courte seconde avant qu’elle ne se plie au jeu, à son tour. « Le contraire aurait été surprenant, mais je pense qu’il y a d’autre point qui mérite mon expertise bien plus que le village. »

La main sous-marine de l’intendante quitte le sol de pierre du bassin des sources chaudes pour se tendre vers les coupes. Après tant de bonne humeur, elle n’aurait pas pensé voir son cher et tendre glisser sur une conversation sérieuse. Elle aurait aimé, même, l’en rabrouer mais se contente d’accueillir sa tension en chatouillant la ligne de ses épaules du bout des doigts en lui désignant d’un coup d’œil, silencieusement, sucrerie et alcool à sa disposition.
« Il se pourrait que le problème soit déjà réglé. Du moins … pour la partie me concernant. » Une lueur confiante illumine le visage de Raion, qui ne peut s’empêcher de se tortiller contre le torse de l’ourson du désert. « Tout aussi rigide qu’elle soit, Yuriko ne peut nier qu’elle a bon fond, même si elle fait beaucoup d’effort pour le cacher. Nous n’échapperons pas à un peu de protocole et à l’épreuve du feu. Tu vas devoir faire preuve de quelque chose de très peu shinobis et de particulièrement inconfortable au milieu d’une délégation : de l’honnêteté. » Glissant contre sa peau, elle se tient nez à nez avec lui, dissimulant son expression narquoise dans leur proximité. « A moins que tout ceci ne soit qu’une vaste manœuvre d’espionnage et de future trahison, auquel cas j’ai bien peur que tu sois fichu. Pauvre de moi, jeune fille en détresse, trompée par le grand méchant Sunajin … »

Elle se recule doucement, dans une pose théâtrale dramatique, gâchant bien vite son effet par un éclat de rire destiné à détendre un peu plus l’atmosphère bien trop sérieuse à son goût. Après leurs péripéties, il était difficile de croire un traitre mot de ce qu’elle venait de dire, tant l’idée paraissait absurde. La boite, trônant fièrement en sureté sur le rebord du bassin, et l’émoi de l’ourson du désert constituait, pour Raion, des preuves d’autant plus tangibles qu’elle ne doutait pas une seule seconde des capacités de son futur époux à en faire comprendre l’existence à la Nindaime. Le rapprochement récent des deux femmes avait, longtemps, laissé la Kamiko pensive et, avec le recul, elle regrettait maintenant de ne pas l’avoir fait plus tôt. L’amitié, naissante, devrait être cultivée encore un moment entre elles pour dépasser le simple respect et elle comptait bien lui rendre un service à la hauteur de celui qu’elle lui ferait en acceptant de la céder à l’Akayuki. Tout ce qu’il leur restait, maintenant, c’était de la convaincre du bien-fondé de leur action ou, au moins, qu’ils comptaient bien partager – et sans doute compliquer – la vie l’un de l’autre. Un défi, donc, qui se rapprochait d’autant plus maintenant que la dernière pierre de leur édifice flottait, piteusement, quelque part dans le bassin, et qui ne ferait qu’être suivi par d’autre.
« Et j’ai bien peur que le plus dur reste à venir. Tu t’inquiètes de l’accord du Hokage, mais il va falloir composer avec nos familles respectives. Je doute que les Sunajins soient particulièrement ravis de me voir, Akayuki compris. Les plus réfractaires vont sans doute essayer de me remettre en question moi, plutôt que toi, maintenant que tu es à la tête du village, pour te donner une épouse qui leur plaira un peu plus. Quant à Konoha va sans doute regretter son intendante, quoi que les plus à plaindre sont peut-être mes élèves que je vais devoir confier à quelqu’un d’autre. Les Kamiko … » Cette fois-ci, inexplicablement, un sourire radieux illumine les traits de la jeune femme tandis qu’elle trempe ses lèvres dans sa coupe. Sa satisfaction, perfide, lui donne un air de mauvais esprit, alors qu’elle réunit, mentalement, les personnes les plus susceptible de mal vivre son tour de force romantico-diplomatique. « Mon père risque d’être d’une humeur massacrante, tout comme une partie de la vieille garde. »

Oh ça oui, ils allaient être furieux. Si furieux que la chef de clan ne pouvait s’empêcher de s’en réjouir d’avance en comptant point par point leur futures doléances. Voir partir leur tête pensante commerciale, d devoir dépendre des déplacements de celle qu’ils avaient élu comme leur championne et porte étendard. La voir échapper à son destin d’épousailles barbantes dans l’enceinte sans ambition de Hi no Kuni. Kenta Kamiko serait sans doute le plus contrarié, faute d’avoir pu jauger lui-même son futur gendre, lui fournissant sans doute de quoi repousser les cauchemars même en l’absence de sa fille unique, jusqu’à pouvoir assouvir sa curiosité. Allait-il le demander en combat singulier ? Probable. Certain, même, retors comme il l’est. Et si quelques échanges de coups étaient le prix à payer pour voir son vieux père se détendre, elle avait pleinement confiance en son époux pour donner le change. Abandonnant son verre vide dans le plateau, l’intendante soupire, chassant au loin ses pensées parasites.
« Vraiment, que des réjouissances à venir… »

Raion suspend sa phrase, léchant ses lèvres pour en chasser les dernières traces de saké. Collé contre le beau Sunajin, son attention dérive au gré d’une main qui se perd, sous le couvert de l’eau des bains. Elle ne sentait personne et ne comptait pas sur l’arrivée de son second invité avant un long moment, ce qui leur laissait, au bas mot, une nuit et une seule, en tête à tête. La question était donc non plus si mais plutôt comment ils souhaitaient profiter de ce temps précieux, qu’ils n’auraient plus avant une éternité.
« Et je ne suis pas sûre d’avoir envie d’aborder des discussions de travail pour notre second rendez-vous. »

Un baiser s’égare sur les lèvres du Sunajin, capturant une éventuelle réponse dans sa lancée, alors que le poids de l’intendante se faisait plus lourd sur son torse. Lorsqu’elle le libère enfin, les pommettes de la brune sont rouges vives et son cœur, lui, menace dangereusement d’exploser. Les yeux gris et perçant de la jeune femme étudie, avec curiosité et appréhension, la réaction de Kuma, bien incapable de déterminer si la portée de ses gestes lui plaisait ou non. En cet instant, elle maudissait son inexpérience avec vigueur, regrettant son entêtement à se désintéresser de la partie nocturne des relations humaines. Sans doute serait-ce un fiasco de plus, sur la liste des catastrophes de la journée de sa demande en mariage.
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