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Nicotine no jutsu [Vol. I]

Nozomo Hayato
Nozomo Hayato
Suna no Jonin
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Nicotine no jutsu [Vol. I] Jeu 30 Sep - 21:52
Nozomo Hayato

Nicotine no jutsu.

Suna, cité des sables et repère d’être aussi craints que respectés. Un soleil tonitruant ravagé depuis déjà plusieurs semaines l’aride désert. L’eau, ressource déjà précieuse d’ordinaire était devenue quasiment introuvable… La moindre bouteille valait son pesant d’or et il était recommandé d’en limiter sa consommation au strict minimum. Suffocante cité, aux bâtiments tout de blanc cassé. Seul point de civilisation au cœur d’un désert sans nom. Au sommet d’une tour, un jeune homme taciturne, dont seul rompait son immobilité, les larges gouttes de sueur qui de son front perlaient. Observant le lointain, attendant un miracle. Une brise, un souffle, une bourrasque. Il observait l’immensité du désert, qui le séparait de cet être aimé. Il observait le désert, point de départ de son jeune frère…

La période estivale avait toujours rimé avec : repos. Non pas que le monde n’eût plus besoin de l’aide de shinobis. Mais la chaleur qui caractérisait les étés sunajin, suffisait à tirer les gens vers l’apathie. Rester immobile et attendre était encore la chose la moins fatigante et donc la plus propice en de pareil climat. Si Hayato s’était retrouvé perché tout en haut de la tour du Kazekage, ce ne fut pas uniquement par aspiration poétique. Il avait fini de trier ses dossiers, il avait confié les affaires en cours à Yasuo et était donc libre de toute charge… Un repos fièrement mérité pour celui qui un an plus tôt ne pouvait imaginer une journée sans sieste. Sa paisible vie de junin avait laissé la place à sa laborieuse tâche bureaucratique.

Yukio était parti et Honoka était occupée à son atelier… Hayato se retrouvait donc seul pour affronter son instant de liberté. Même Mamie Maté n’était plus là. La vieille femme était trop occupée à gérer son nouvel empire commercial. Elle s’était alliée à un consortium de marchand et ses entrepôts poussés tel des champignons dans toutes les régions du monde. Elle faisait entretenir la boutique par un couple ayant tout juste entamé la trentaine. Et s’ils avaient su amener un vent de fraicheur dans l’archaïque boutique. Celle-ci faisait fuir le Nozomo… Avec cette boutique renouvelée, c’était le dernier repère de son enfance qui avait disparu à tout jamais.

Sautant du haut de la tour et se réceptionnant adroitement, Hayato se dirigea donc d’un pas décidé vers le domaine Nozomo… Il ne lui fallut guère de temps avant de parvenir à réunir ses affaires. Un sac, quelques vêtements, des vivres, un nécessaire de survie, ses précieuses réserves d’eau et du tabac. Jugeant le reste superflue… Ses affaires étant donc réunies, il rangea avec minutie le reste de la petite pièce qui lui servait de chambre. Un bref regard vers son bureau… Il y avait encore étalé tout son nécessaire d’écriture. Il s’était pourtant promis de lui écrire avant son départ, mais n’en fit rien. Se tournant vers la porte, posé sur son présentoir, son ami de toujours. Avec une douceur propre à la manipulation d’un nourrisson, il prit en main son arme de prédilection. Ils étaient inséparables et ce depuis son plus jeunes âge. Il avait toujours senti le réconfortant bois tapis dans le creux de sa main… Ou le poids léger et rassurant de son carquois plein. Après un bref soupir, il redisposa son instrument à sa place extacte.

"On s’retrouve bientôt…" Sans un autre regard en arrière, il franchit le pas.

Avancer ainsi dans les rues sunajin le rendit étonnamment nostalgique… Que de chemins parcourus et de souvenirs depuis son arrivée au village. Au départ, le gratifier du nominatif « village » avait d'ailleurs été bien prétentieux. Un hameau ? Un camp itinérant à la limite ! Mais avec l’érection des premiers bâtiments officiels, puis des différents domaines claniques. Ce qui n’était qu’un désert habité était devenu une véritable cité. Aux abords des murailles, les bâtiments perdaient progressivement en taille et prestance. Le tout au profit d’une l’optimisation de l’espace et d’un confort tout citadin. Dans cette ruelle marchande, vidé par la chaleur. Seule une odeur carbonée, qui vint danser jusqu’aux narines du jeune homme, vint perturber le calme du décor. Le fumée n’était pas désagréable, c’était là les senteurs qu’entrainait la cuisson à flamme d’une viande…

Après tout… Je ne suis pas pressé…

Si Hayato refusa de se charger d’un repas trop lourd, il y avait en revanche préféré de la qualité. Des morceaux de bœufs braisés, accompagné d’une soupe ou dominait le gingembre. Pas une goutte d’alcool mais bien une petite carafe d’eau, au goût minéral trop prononcé. Le fond du puits se disait-il, mais c’était mieux que rien… Au moins, il pouvait laisser sa réserve intacte avant son départ. Allégé d’une poignée de Ryos, il était grand temps. Un court arrêt sous les portes, pour saluer les gardes en faction mais aussi pour se donner du courage. Cette fois il partait seul, plus que jamais. Pas de frère, ce qui n'était en réalité pas été une première… Mais surtout, sans d’arc… Voilà qui par contre était parfaitement nouveau. Comme pour gagner encore quelques précieuses secondes, il vérifia le contenu de son sac. Une idée lui vint à l’esprit qu’il allait pourtant amèrement regretter… Quitte à faire dans la nouveauté alors… Autant aller jusqu’au bout se disait-il. Il saisit donc son tabac, se dirigea vers l’un des gardes et le lui tendit.

"Tenez. Si vous ne fumez pas, je suis sûr que vous trouverez quelqu’un à rendre heureux..."

Tournant les talons, Hayato partait droit en direction du nord.

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Nicotine no Jutsu


Un sourire suivit d’un rire guttural…Enfin devant lui se dressaient les premiers signes annonciateurs des bornes du désert… Rien de bien impressionnant cependant. Troquant un vide de sable pour un vide de terre battue ou d’herbe courte. La vallée rocheuse… Un territoire que le jeune shinobi avait déjà pu arpenter par le passé, aux fils de ses missions. Une terre de roche, de minerai et de petit vallon. Mais il y avait bien une chose qui différait largement de la glorieuse litière : De l’eau. Pas très impressionnant certes, la ressource n’avait rien de rare dans la plupart des territoires. Mais pour un habitant du sud, la perspective d’un accès à l’eau en plein été, avait tout de l’idylle. Davantage encore après une traversée pareille…

Des jours de marche sous un soleil de plomb et la monotonie des paysages comme seule distraction. Le jeune intendant était entré dans un état méditatif proche de la folie. Il réfléchissait, repensait et réexplorait les mêmes idées encore et encore. Dès la moitié du chemin, il s’était surpris à parler, ou du moins bredouiller, ses inexplicables pensés. Voulant quitter au plus vite la désolation sablée, il n’avait pas admis un seul contretemps. Posant son camp dans la nuit noir et repartant dès les premières lueurs du jour. Il fut fort tenté par une légère incartade lorsqu’il aperçut au loin une oasis, bien que celle-ci eût pu être le fruit de son imagination au combien fertile. Mais non, il s’était finalement détourné et avait avancé tout en se maudissant pour son entêtement.

Les nuits à la belle étoile s'enchainaient aussi vite que les jours. Si il avait accueilli les premières avec réconfort, pouvant enfin reposer ses muscles endoloris et profiter de la fraicheur nocturne. Les nuitées suivantes, la lune apporta avec elle des menaces aux visages inquiétants… Tout d’abord : Ces démons. Ils ne le quittaient jamais réellement, résidu de ses peurs enfantines, de son passé troublé et de sa colère que jamais il ne pu pleinement assouvir. Ils tiraillaient ses tripes et susurraient à ses oreilles un vent de rébellion… Mais c’était sans commune mesure avec la deuxième menace : Le manque. Il s’était séparé de son réconfort en barre fumante. À l’origine, elles étaient pour lui l’outil qu’il avait appris à manier très tôt pour inhiber ses angoisses. Mais, le temps s’était écoulé inexorablement et maintenant, le manque était celui qui s’occupait de torturer son esprit en le poussant à reculer, à abandonner et à se laisser retomber dans le confort de sa monotonie.

La deuxième nuit il s’endormit frissonnant et s’était réveillé avec une migraine redoutable… La troisième, il avait lâché ses tripes sans avoir la force de s’éloigner de son rejet avant de se rendormir, la quatrième, il avait été incapable de fermer l’œil… Finalement son seul réconfort avait été la marche. Ce douloureux pèlerinage dans le vent rageur d’un four. Sa douleur physique parvenant tout juste à repousser les tiraillements de son estomac.

Des nuits suivantes, il n’en conserva aucun souvenir précis, les jours s’étaient perdus dans l’immensité du chemin qu’il parcourait. S’était-il égaré ? Devait-il chercher une nouvelle route ? Mais quelle route espérer trouver ici ? Aucune. Alors il avait vagabondé jusqu’aux limites de ses réserves. physique, psychique mais surtout… vitale. Son stock d'eau avait fondu comme neige au soleil… Voilà pourquoi lorsqu’il aperçut aux loin des collines vaguement verdâtres, il s’était laissé aller dans un rire propre à la démence… Cette vision n’était pas seulement l’assurance d’avoir passé une nouvelle étape de son voyage. Elle était avant tout l’assurance d’une chose bien plus importante : Il ne mourrait pas aujourd’hui.

S’arrêtant au premier hameau qu’il put repérer à bonne distance, sur le flan d'un vallon, le jeune intendant se permit un repos partiel. La bourgade n’était de toute évidence pas un grand axe de passage. Niché sur sa colline, seules quelques habitations aux sous bassement de pierre, tenaient là comme par miracle. Pas d’auberge, pas de restaurant, rien d’autre que les humbles demeures de quelques éleveurs et agriculteurs. Mais à bourse grasse, porte ouverte pensa-t-il. Décidant de se planter au beau milieu d’un carrefour, il resta à l’affut du premier passant. La providence mena vers lui un jeune garçon accompagné d’une petite fille, sans doute frères et sœurs. Ils ne semblaient pas en âge de posséder eux-mêmes un domicile, mais leurs parents devaient bien habiter dans le coin… À l’approche du guerrier de l’ombre, encore encrouté dans sa saleté, la mine affreuse et le regard hagard. Les deux jeunes âmes sursautèrent, crièrent et se carapatèrent à toute jambes.  

Je dois vraiment avoir une sale gueule…

Des yeux il suivit leur course effrénée, il n’eut même pas besoin de courir pour conserver un contact visuel sur ses cibles. Celles-ci naviguaient à grand renfort de geste inutile. De la peur, ils avaient rapidement retrouvé leur âme d'enfants et étaient passés au jeu. Leur cries s’entremêlant maintenant de rire. Sans s’arrêter de courir, ils avaient pénétré jusqu'en l'intérieur d'un bâtisse de taille honorable. Tout de pierres empilées, son toit était de paille et juxtaposant le bâtiment principal : une grange de bois laissait circuler librement quelques moutons.

Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour un méchoui…

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Nicotine no Jutsu

Un beau matin, alors que Rin et Kerua rentrait de leur balade, un vagabond s’était présenté à la porte de la maison. Il devait bien mesurer ses six pieds de haut et même si son corps paraissait amaigri par les privations, il avait conservé une stature impressionnante. L’état de ses vêtements était particulièrement alarmant… Des tâches suspectes et des usures allant jusqu’au déchirement. Ils étaient sales et une forte odeur de transpiration accompagnée leurs sillages. Pourtant, au milieu de toute cette crasse, on pouvait encore discerner le visage d’un homme fait. Ses traits étaient fins, mais sa mine résolut compensée bien la douceur apparente de son visage. J’avais d’abord cru qu’il était un bandit de grand chemin, voulant nous ravir nos dernières richesses. Mes enfants s’étaient réfugiés derrière moi et intuitivement j’avais retenu leurs petits corps en arrière. Qu’aurais-je pu faire pour l’empêcher de les atteindre ? Rien sans doute. Pourtant, je n’aurais pour rien au monde esquissé un pas de côté.

"Que nous voulez-vous ? Je vous en prie, partez ! Nous n’avons rien à vous offrir !"

J’étais terrorisée, et pourtant, sans piper mot, il avait calmement sorti une bourse de sa besace rapiécée et me l’avait tendue lentement. Mes mains tremblaient encore quand je m’en emparai. J’étais désarçonnée, que me voulait cet homme ? Pourquoi me donnait-il de l’argent ? Distraitement j’avais laissé mes doigts jouer avec le petit sac… La somme semblait conséquente… Venait-il pour acheter ma propriété ? Je savais bien que ce jour arriverait après tout. Je n’étais plus capable d’assumer la ferme depuis bien longtemps… Pourtant, je ne pouvais me résoudre à quitter ma demeure.

"Ma maison n’est pas à vendre… Vous devriez reprendre votre argent"

Si mes mots, lui intimaient bien un refus, mes actions elles, avaient été tout autre. Je tenais la bourse contre moi, les doigts agrippés fermement, au point de sentir le solide métal à même mes os. Avec tout ça… J'avais peut-être la possibilité de nous offrir un nouveau départ. Nous pourrions partir vers l’est, où les pâturages étaient plus fertiles ? Nous aurions une demeure plus humble encore que celle-ci oui, mais au moins, nous serions à l’abri du danger… Je sursautai, entrainant dans mon bond mes deux enfants. L’homme qui me faisait face venait tout juste de se redresser, dieu qu’il était grand ! J'entrevis sur son visage passer en un éclair l’esquisse d’une palette complète d’émotion… Puis sa voix grave me parvint, d’abord légère puis plus résolue.

"Avez-vous de l’eau ? Et de la nourriture ? Je meurs de faim…"

C’était ainsi que ce déroula ma première rencontre avec Humiya Imin. Selon ses dires, il venait du désert et avait quitté son clan marchand pour découvrir le monde. Il avait traversé le désert seul, sans aucune aide extérieure et s’était rapidement retrouvé à court d’eau. Durant sa première journée chez nous, il était resté en grande partie silencieux. Il se contentait de demander, certes toujours poliment, de quoi se sustenter, se laver et se reposer… Le soir venu, alors que j'apportais du linge frais. Il était déjà profondément endormi. J’avais décidé de lui offrir mon lit, ma chambre se trouvait à l'étage et une seule issue permettait d'entrer comme de sortir. M'installant dans le salon, je pouvais ainsi garder un œil sur ses agissements. Ma décision avait été doublement motivée. Autant par peur pour mes enfant que par soucis de le tenir à distance respectueuse. Car en effet, malgré ses rapides ablutions, il sentait encore particulièrement mauvais.

Toujours était-il que je l’avais découvert, alors que je venais souffler sa bougie, dans un sommeil particulièrement agité. Ses sourcils étaient froncés et il semblait presque malade. Peut-être avait-il pris un coup de chaud à marcher comme ça en plein cagnard ?  Un premier détail m’avait marqué. Bien qu’il soit parfaitement épuisé, il avait pris le temps de ce déshabiller et de plier soigneusement chaque partie de sa tenue… C’était là l’attitude d’une personne éduquée, non pas celle d’un vagabond. J’ignore pourquoi, mais j’avais ressenti le besoin de l’aider… Il semblait si… affaibli. Avec grand soin j’avais donc embarqué ses vêtements pour les laver le lendemain aux premières lueurs du jour. J’allais peut-être même pouvoir les rapiécer… Fatigué comme il devait l’être, il allait probablement rester alité durant une bonne partie de la journée suivante…

Autre détail remarquable, au pied du lit, se tenait sa besace. Son état était tout bonnement répugnant. Il n’était même pas question de pouvoir la récupérer ! Ce tas de toiles était bon à jeter ! J’avais seulement voulu la déplacer pour qu’il ne risquât pas de se prendre les pieds dedans à son réveil. Mais, à peine l’avais-je effleuré que je sentis sa poigne ferme cercler mon poignet. Affolé et les yeux écarquillés je m’apprêtais à m'épandre en vaine excuse. Cela aurait été bien inutile, puisqu'il dormait visiblement à poings fermés. Par acquit de conscience je l’avais quand même informé de mes intentions à voix basse.

"Je vais juste le poser là-bas, à côté du meuble. Vous pouvez toujours l’atteindre en tendant le bras…"

Sa poigne se détendit quelque peu et lorsque je m’étais finalement redressée, il lâcha complètement. Pourquoi tenait-il tant à son sac ? Je n’étais pas particulièrement curieuse de nature, mais après tout il était sous mon toit !  Allez savoir ce qu’il pouvait bien transporter ! Il en allait peut-être de la sécurité de mes enfants ! J’avais donc entrouvert le sac… Ce que j'y vis me dérouta… Des armes, des parchemins, des pilules et surtout… Un bandeau. Je n’étais pas une experte en la matière, mais je n’étais pas non plus idiote ! C’était un ninja. Il disait venir du désert… Suna donc ? À moins que cela n’ait été qu’un nouveau mensonge ? Sans un bruit je m’étais retiré. Je ne voulais pas de problème. Le lendemain, il repartirait.

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Nicotine no Jutsu

J’avais passé une nuit affreuse. Cet homme qui occupait mon lit, avait pénétré dans l’intimité de notre foyer, sans nous révéler sa propre identité… Je craignais pour mes enfants, les ninjas n’étaient que des porteurs de pestes. Plus vite il repartirait, mieux je m’en serais porté. Aussi, j’avais attendu toute la nuit que le soleil se leva enfin, pour m’affairer à ses préparatifs de départ. Si je ne pouvais accepter qu'il ne resta encore, je ne voulais pour autant pas renoncer à sa jolie prime. J’avais cuisiné un repas consistant, des galettes de riz et de la soupe, dans laquelle j’avais laissé baigner du lard et une carcasse de poulet. J’étais parti dès l’aube tirer de l’eau du puits pour le déjeuner et enfin, j’étais allée en direction du ruisseau pour laver ses loques. Sous la couche de saleté se cachait en réalité des vêtements de bonne qualité. Le tissu était à la fois souple et résistant, je n’osais même pas imaginer le prix de la tenue complète. Je m’étais attardé longuement au nettoyage de son pardessus, sorte de kimono ceinturé aux liserés rouge. Une fois lavé, il avait retrouvé la douceur de la soie qui le composait…

Jamais je n'avais imaginé que le métier de shinobi puisse rapporter autant. À moins que cela soit le propre des guerriers de son village ? Par ici, nous étions plus habitués à rencontrer des clans de passage. Mi-hommes, mi bêtes assoiffées de sang et d’or. Ils se targuaient toujours de venir à notre rescousse, repoussant les bandits locaux… Mais, ils ne faisaient en réalité que remplacer la présence menaçante des uns, par la présence au combien couteuse des autres. Un adage veut que partout où un shinobi passe, la mort suit son sillage. Petite j’étais innocente à cette dure réalité. Les ninjas avaient pour moi tout du prince charmant, des pouvoirs inconnus et magique… Je m'imaginais alors un être ampli de sagesse qui volait à mon secours et m'emmenait loin du village.

Néanmoins, mon opinion avait changé du tout au tout, lorsqu'au printemps de mes sept ans, le village tout entier avait été victime d'une bien mystérieuse maladie… Les souffrants toussés à en cracher du sang, la fièvre était si forte qu’ils en perdaient la raison. Les charniers ne dégrossissaient pas et seul, les heureux qui avaient conservé des réserves d'eau, survécurent. Notre seule source de ravitaillement avait fait l'objet d'un empoisonnement. J'ignore encore à quel dessein le sabotage avait eu lieu… Pour autant, nous avions rapidement identifié notre coupable. Un shinobis de Konoha avait été aperçu dans le coin. Tremblant encore de colère, les quelques survivants avaient bien essayé de réclamer justice. Mais les lois des hommes passaient bien au-dessus de la tête de ceux qui étaient habitués à les couper.  

J’avais presque terminé de laver ses vêtements lorsqu’il apparut dans mon champ de vision. Il se tenait alors entièrement statique face au ruisseau. Donnant l’impression d’avoir été là depuis déjà plusieurs minutes. Peut-être avait-ce été le cas ? Mais j’étais bien trop perturbé par ce que je distinguais, entre ses jambes, pour me poser plus de questions ! Il était nu comme un ver ! Et il n’avait même pas pris la peine de cacher son intimité ! Je me rappelle vaguement avoir bredouillé quelques mots pour exprimer mon désarroi, mais il m’avait coupé net.

"Bonjour, je venais m’excuser. Hier, j’étais dans un sale état et j’en ai oublié de vous remercier pour votre accueil… Je ne compte pas m'éterniser ici, dès que je sentirais mes forces revenir. Je repartirais."

Il avait souri tout en me gratifiant d’un hochement de tête. Puis il s’était simplement avancé dans le ruisseau. Bien entendu l’eau n’était pas suffisamment profonde pour qu’un homme normalement constitué puisse s’y baigner. Alors, je vous laisse imaginer pour un bestiaux pareil ! Mais loin de se démonter, il s’était simplement assis là. Dans l’eau. Plongeant ses mains pour les porter à son visage et se débarbouiller complétement. Si pendant quelques secondes, j’étais restée stupéfaite et n’avais pu détourner le regard. J'avais finalement compris l’indécence de la scène. Retournant donc à mon nettoyage. Alors que je pensais en avoir terminé avec ses vêtements et pouvoir m’enfuir à toutes jambes. Je m’étais retrouvé son sous-vêtement entre les mains. Il l’avait déposé à l'endroit même où il se tenait debout quelques minutes plus tôt… J’étais sidérée !

Je ne saurais dire pour quelle raison étrange, j'avais consenti à le laver lui aussi. Comme si finalement, cela avait été mon devoir de faire la toilette du brigand déguisé ! Ce qui en réalité n'était pas totalement faux. Ne m'avait-il pas grassement payé pour mon accueil ? Quand enfin il était ressorti de l’eau, propre comme un sou neuf. Je lui avais tendu ses vêtements encore dégoulinants. Charge à lui de les faire sécher à sa convenance. Mais au moins, il avait quelque chose pour cacher son intimité. Sans montrer une once de gène, il m’avait simplement remercié tout en me souriant ! Un drôle de type… Jeune de surcroit. Son visage débarbouillé laissait maintenant entrevoir la finesse de ses traits. Je ne lui donnait pas plus de la vingtaine… Un enfant.

Finalement, Himuya était resté plus d’une semaine dans notre petite demeure… Enfin décrassé, son odeur étant redevenue convenable pour une demeure familiale. Mes enfants après un temps d'observation respectueuse. Commencèrent à jouer de leurs peurs. Osant tout juste s'approcher de lui , puis reculant ou sursautant à son moindre geste. Néanmoins, ils revenaient inexorablement à la charge, jusqu'au moment où finalement, fatigué par le petit jeu. La petite Rin s'était lovée sur les genoux du garçon, pour une sieste amplement méritée. Je n'aimais pas voir ma progéniture si proche d'un bandit, mais n'avais pas eu le courage d'en dissuader les bambins. Je ne pouvais imaginer l'ampleur de mon erreur ! Puisque très vite, une affection particulière les relièrent tous.

Il fallait bien reconnaître que sous ses airs de grand pince sans rire, se cachait un véritable instinct paternel. La journée, il jouait avec eux en se transformant en faux monstre ridicule et courait à leur suite sans jamais parfaitement les attraper… Mais c'était avec un autre jeu, qu'affectionnaient particulièrement mes enfants. Qu'il ébrécha définitivement leur méfiance. Le cache-cache. En effet, il leur permit de se dissimuler dans n’importe quel endroit du village et loin d'utiliser tous ses sens. Il s'amusait à ne point les trouver, tournant même autour de leur position en aboyant leurs prénoms. Quand son tour venait finalement, il se cantonnait à l'espace d'une seule pièce. Sa capacité de camouflage était tout bonnement impensable. D'abord debout devant nous et l’instant d’après carrément invisible. Une fois, je l’avais même percuté par mégarde.

Je vaquait à mes occupations habituelles, les trois enfants eux, jouaient dans la grange. Les bêtes n’ayant pas accepter d'attendre la fin du jeu pour réclamer leur pitance, il me fallait les nourrir. Je n'avais rien remarqué et pourtant il se tenait juste à quelques centimètres de moi.  Ce fut uniquement quand je rentrai tête la première dans son tissu de camouflage, que j'avais relevé la supercherie . Bien entendu les enfants s’étaient moqués de moi, riant en cœur avec le guerrier de l'ombre. Une véritable souche ! J’étais tombée à la renverse sans parvenir à lui faire esquisser un pas en arrière…

Il ne s'était pour autant, pas contenté d’amuser les enfants. Participant de bon cœur aux travaux journaliers qu’exigeaient une à la vie à la ferme. Coupant du bois, rameutant le troupeau et faisant de menues réparations… Dès la deuxième nuit, il avait renoncé à mon lit au profit d’un simple ballot de paille dans la grange. Je lui avais bien proposé d’installer un futon dans la salle commune, mais il m’avait assuré qu’il préférait dormir en extérieur. Un prétexte si vous voulez mon avis… Je le soupçonnai de m’avoir vue épier dans son sac et qu’il souhaita donc rappeler au minimum sa présence… Lorsqu'il agissait ainsi, dans toute sa politesse, je parvenais presque à oublier, que derrière le semblant d'homme se cachait un shinobi.

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NICOTINO NO JUTSU

Presque oui… à quelques détails près. Six jours avaient déjà passé, quand son comportement se modifia. Délaissant le temps qu’il accordait jusqu’ici à la remise de son organisme, il s’était lancé dans un projet fou auquel je ne comprenais pas grand chose. Durant nos veillées nocturne au coin du feu, une fois les enfants couchés.  Il me racontait les aventures qu'il avait vécu. Du moins, ce qu'il voulait bien en dire. Par exemple, il dissertait longuement sur son frère cadet, un certain Yukhan… Leurs rapports me semblaient particulièrement étranges, il n’arrêtait pas de le rabaisser, de s’insurger contre sa "bêtise", qu'il jugeait sans égale et pourtant je sentais bien toute l’affection qui sous tendait ses mots. Des voyages, des entraînements et la vie courante… Partout ensemble et toujours vainqueur. Pour le meilleur comme pour le pire. Comme cette fois, où m'avait raconté, ils auraient mis au point une sorte de grosse flèche enflammée. En désaccord au départ ils avaient fini par se retrouver aux travers de leur art.

La nuit durant laquelle il m'avait conté cette histoire. Humiya avait décidé de veiller bien plus tard qu'à l'accoutumé. Sortant dans le jardin, il s'était installé en position méditative. Les jambes repliées et ses deux mains croisées sur son torse. Les yeux clos, il était resté alors parfaitement immobile, en plein cœur de la nuit. Ne le voyant pas rentrer alors que j'allais pour me coucher. J’avais fini par m’inquiéter et lui avais apporté un peu de thé. Nous étions certes en plein été mais tout de même. Les nuits pouvaient parfois être fraiche dans notre petite vallée. Je doutais qu'un habitant du désert tel que lui soit coutumier de tel type de climat.

La tasse à la main, je m'étais plantée devant-lui, mais rien n'y fut. Trop absorbé par sa lutte interne, il ne cilla pas quand j'avais finalement haussé la voix. À cet instant, son corps semblait vide d’âme. Il se tenait là, assis et si son torse ne s’était pas régulièrement soulevé, j’aurais juré qu’il était mort. Ne pouvant me résoudre à l'abandonner ainsi en proies à l'obscurité, j’avais finalement choisi de l’accompagner. Assise sur une chaise et mon tricot à la main, allumée par ma seule lanterne. J’avais assisté à sa drôle de séance… Autour de moi un immobilisme parfait qui n'était perturbé que par l'agitation de mes mains. Par intermittence, je relevais la tête de mon œuvre et me laissais aller à la contemplation. En de rare occasion, ses traits autant adultes, qu'enfantins était marqué par son effort mental. Un froncement de sourcil, la commissure de ses lèvres qui s’étiraient tout juste, sa respiration qui s’accélérait. Pour autant, la majorité du temps, son visage était resté parfaitement impassible.

Plongée dans une énième observation curieuse de ce bien singulier spectacle, mon corps se raidit lorsque sans aucun signe annonciateur, il rouvrit finalement les yeux. Alors, aussi vite qu’il était entré en transe, le voilà qui échauffait son corps à grand renforts de mouvements. Attrapant à pleines mains ses pieds tout en conservant son dos droit, puis élançant sa jambe à des hauteurs inimaginables pour un corps humain… Incrédule, je n’avais pipé mot alors même qu’il dessinait dans les airs des cercles avec son pied. Cette danse étrange m'arrachai un sourire médusé. Les contorsions qu'il imposait à son corps n'avait rien de naturelles. D'autant qu'il semblait plus ridicule encore, quand il se mit à pester contre son visible échec. Sortant à grande peine de mon saisissement, je l'avais questionné sur ses intentions. À quoi pouvait rimer tout ceci ? Pourquoi maintenant en plein cœur de la nuit ?

"Oh... Excuse-moi, j'ignorais qu'il était si tard. Quand on discutait tout à l'heure. Des souvenirs me sont revenus… J'ai eu une idée et j'ai voulu la mettre en pratique…"

Il passa ensuite un peu plus de temps à m'expliquer, avec des termes incompréhensibles, ses intentions. Sa réponse au final, non contente de ne guère éclairer ma lanterne, embrouillait encore plus les quelques connaissances de la vie shinobis que je possédais. Une histoire d’énergie du vent propulsée en avant pour renforcer un feu ou une flèche… J’avais déjà entendu parler que les ninjas pouvaient maitriser les éléments, mais je n’en avait jamais été directement la spectatrice. Aussi, tout son laïus resta pour moi aussi obscur que la nuit nous encerclant. Hochant la tête pour ne pas paraitre trop idiote, je ne sus que lui dire et lui rappela donc seulement la présence des enfants dormant non loin. La piqure de rappel eux son effet, puisqu'après avoir englouti d'un trait la tasse de thé froide. Nous partions chacun de notre côté pour nous coucher.

À l'aube du jour suivant, je fus d'abord étonné de voir Humiya levé de si bonne heure. Encore plus surprenant, Rin et Kerua, levés eux aussi, étaient sagement occupés au travail d'un morceau de bois. J'avais d'abord craint qu'ils ne manipulassent des couteaux, mais le jeune homme s'était contenté de leur donner deux morceaux de bois grossièrement affutés. Je m'étais enquise auprès de lui des raisons l'ayant poussé à improviser son cour de sculpture.

Visiblement, réveillé par le bruit provoqué par son entrainement matinal, il n'avait rien trouvé de mieux pour occuper calmement les têtes blondes. Bien qu'au passage, il dut s'arracher de la promesse de jouer avec eux un peu plus tard. Les enfants ainsi occupés, l'un sculptant une épée et l'autre essayant temps bien que mal de donner à son bout de bois une apparence canine. L'éphèbe aux cheveux coulant sur son dos, continua inlassablement ses répétitions.

Après quelques minutes d'une danse exotique où le secret semblait résider dans la cheville. Un puissant courant d’air vint balayer les champs alentour. Ce n’était pas une simple bourrasque naturelle. Du plus profond de mes entrailles, je ressentais que cette avalanche de puissance avait été le fait d'un homme. Mes cheveux battaient contre mes joues et des larmes perlèrent, non par tristesse, mais bien parce que le souffle avait asséché mes pupilles. Au cœur d'une douce matinée matinée, je prenais enfin pleinement conscience de la puissance destructrice de l'homme qui vivait alors sous mon toit.  



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Pour autant, la portée de l'évènement ne parut pas m'atteindre immédiatement. Hébétée, j'assistais impuissante au reste de la journée. M'occupant mécaniquement de mes tâches quotidiennes, écartant mes questionnements et mes inquiétudes. Comme il l'avait promis, il passa le reste de la matinée à jouer avec les enfants et ceux jusqu'à l'heure du repas. La facilité avec laquelle il était parvenu à tisser des liens auprès de Rin et Kerua me laissait pantoise. La vie ne nous avait pas toujours épargnée et j'aurais juré que jamais ils n'auraient osé faire aussi pleinement confiance à un inconnu. Peut-être que son jeune âge lui avait permis de faire disparaitre leur timidité ? Devenant une sorte de grand frère un peu loufoque ? En tout cas, même après le repas, les deux ne semblèrent guère rassasiés par le jeu du matin et réclamèrent en chœur, d'autres activités. Le shinobi ponctua son refus par quelques chatouilles, arrivant ainsi sans mal à s'en faire pardonner.

Visiblement, Humiya espérait continuer sur sa lancée matinale. Mais j'intervint pour l'en dissuader. Hors de question qu'il persiste dans ses enchainements dangereux aussi près de la maison. De plus, je l'avais assailli de tâches plus ou moins urgente, espérant ainsi le détourner de son si incompréhensible projet. À la manière d'un enfant bien éduqué, il avait écouté ma liste de doléance et s'était immédiatement mis au travail. Je l'avais suffisamment chargé, pour le tenir tranquille plusieurs jours. Il devait réparer une fuite sur le toit de la grange, reconstituer et ranger nos réserves de bois et construire un nouveau poulailler, le nôtre menaçant chaque jour un peu plus de s'écrouler.

Si je ne pouvais voir que d'un mauvais œil ses compétences au service de la destruction. Je ne pouvais néanmoins nier l'utilité pratique de ses capacités particulières dans la vie quotidienne. Tout empêtré de son barda et d'outils divers. Il avait sauté d'un unique bond, directement sur le toit où il répara en seulement quelques minutes l'odieuse fissure. Tout juste redescendu, il partit en direction des bois et revint quelques heures plus tard, la brouette pleinement chargée de buche. Répétant l'opération toute la journée, il vint à bout de l'abri-bois avant même la nuit tombée. En sus, il avait rapporté de son dernier voyage, les éléments nécessaires à l'érection du poulailler. Son efficacité avait été tout bonnement effroyable. J'en arrivais à me demander pourquoi diable les shinobis n'étaient pas, plus régulièrement, employés à ce genre de tâches ? N'aurais-ce pas était là finalement, une reconversion plus qu'honorable pour ces bandits ? Une idée folle me vint en tête, peut-être pourrait-il s'installer dans l'une des demeures du village ? Certaines d'entre-elles étaient vide depuis bien des années. Bien entendu, il aurait alors fallu les remettre en état, mais quoi de plus simple, pour un homme comme lui. Il pourrait faire bon marcher de ses compétences auprès des locaux. Persuadé par la richesse de mon idée, j'avais fini par partager avec lui le fruit de cette pensée. Convaincu d'y trouver bon accueil, j'étais restée comme abrutie, quand le jeune homme écarta ma proposition avec raideur. S'il n'avait pas renié les avantages de cette vie simple, il ne pouvait néanmoins s'y résoudre. Ses amis, son clan et surtout son frère, comptaient sur lui. Il ne pouvait donc pas se permettre de s'absenter si longtemps. Coupant là la conversation il quitta la demeure avec précipitation. J'imaginais sans mal, qu'il ne voulut pas s'étendre sur la question… Cela reviendrait à reconnaitre son mensonge et son appartenance à un village.

La nuit avait donc passé et un nouveau jour éclata. À mon réveil, des pieux de bois avaient été plantés pour délimiter le terrain attribué à la nouvelle construction. Pour autant, le constructeur avait visiblement laissé son œuvre de côté et était maintenant introuvable. Ni dans le jardin, ni dans les champs alentours ou encore dans la grange. Bien que passablement intriguée par son absence, je m'étais rapidement laissée emporter par mon quotidien. Il réapparut en fin de compte, quelques heures plus tard. Transpirant à grosse goutte et les vêtements écharpés. Au moins pouvais-je me rassurer, il avait compris la leçon et ne s'entraînait plus devant les enfants. Une tasse de thé et un copieux petit déjeuné plus tard, il attribua le reste de sa journée à la construction.

Toute la famille avait participé, Rin s'occupait du tressage des barrières devant retenir les volatiles dans l'espace extérieur. Humiya s'occupait des découpes, laissant à Kerua et moi la tâche d'assembler le tout. Notre glorieux petit projet avait fière allure ! Plus grand et semblant plus robuste que l'ancien. Une fois terminé, nous avions transféré les poules, non sans en laisser quelques-unes s'échapper. Offrant alors un parfait prétexte aux trois "enfants" pour s'éclipser à leur poursuite. Finissant sans doute de détruire les quelques barrières qui éloignait l'invité des deux bambins.  De mon côté, je n’arrivais pas à déterminer précisément ce que je pouvais penser de lui.

D’un côté, je ne pouvais que reconnaitre sa nature sympathique, sa politesse et son caractère docile. Mais de l’autre, je n’arrivais pas à m’ôter de la tête toute sorte de craintes idiotes. Serait-il capable, par accident, de détruire la maison ? Je n’avais qu’entrevue son pouvoir et pourtant, la réponse me paraissait évidente. Oui, il le pouvait. À cheval entre ma peur et ma confiance, je ne savais plus sur quel pied danser… Comme tous les autres soirs, nous nous étions finalement retrouvés en tête-à-tête dans la salle principale. J’avais pris une nouvelle résolution. Je refusais de continuer à vivre dans le mensonge et étais bien déterminée à insister lourdement. Jusqu’à finalement obtenir de lui des réponses claires. Je l’avais donc confronté et avais dans foulée, avoué ma faute lors de cette toute première nuit. J’avais entrouvert sa besace et vu son bandeau et ses armes. Me poussant maintenant à lui réclamer des explications. Son visage se para d’un masque de cire parfaitement impassible. Ses pupilles me scrutèrent avec prudence. La simple mention de sa véritable identité, avait suffi à faire planer dans le salon, une atmosphère lourde et pesante. Enfin, après un temps qui me parut infini, il déclara.

"Même si je le voulais et je le veux… Je ne pense pas qu’il soit sage que nous abordions le sujet. Je suis Humiya Imin, là-dessus tu peux me croire. Voyageur, shinobi, moine quelle importance ?" Je comprenais parfaitement qu’il cherchait ainsi à éluder ma question et lui avais refusé toute porte de sortie.

"Pour moi c’est important de savoir qui vie sous mon toit. Je ne te demande pas de me raconter… tout. Mais au moins qui tu es et ce que tu fais de ta vie." J’avais plaqué sur mon regard une froide détermination, qui ne tenait pourtant que d’un fil. J’avais presque aussitôt regretté l’atmosphère joviale de nos entrevue nocturne. Remplacé maintenant par une méfiance redoutable… De nouveau celui-ci pris quelques secondes avant de répondre. Devait donc réfléchir au moindre de ses mots ? Quel genre de mensonge mettait-il au point ?

"Je suis… un mercenaire. Je réponds à des missions qui demandent des compétences particulières, liées souvent au combat. Ma vie peut être jugée dangereuse par beaucoup… toi compris. Mais, à dire vrai… c’est tout ce que je sais faire." Un temps plus tard il ajouta. "Est-ce que cette réponse peut te suffir ?" Je ne sus que répondre devant son regard suppliant. Bien entendu, je comprenais aisément ce que cachaient ses explications polies. Ce jeune garçon, qui aurait pu être Kerea dans quelques années, ne connaissait que la violence et la mort. J’aurais voulu me sentir en colère, tempêter et le faire sortir. Mais finalement tout ce que je ressentis fut une profonde amertume. Quel gâchis… Une énième tasse de thé et sans autres mots, nous nous étions couchés.



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La nuit portait conseil, tel était l’adage. À mon réveil, tout me semblait clair. Cette fois-ci et qu’importait mes états d’âme. Il allait falloir qu’Humiya reprenne sa route.

"Je te remercie pour l’aide que tu nous as apporté et de la manière dont tu t’es occupé des enfants… Mais c’est trop dangereux de laisser un… homme comme toi… vivre ici."

Je n’avais même pas pris la peine de le saluer, cet ensemble de mot composa la première phrase de ma journée. Sa réaction ne se fit pas attendre. Un coup dans le cœur n’aurait sans doute pas pu l’atteindre davantage. Si dans son regard, je pus percevoir l’instant d’une seconde une profonde meurtrissure. Il avait bien vite retrouvé sa dérangeante neutralité. Il ne me répondit pas. Rassembla ses affaires et préparait donc son départ. Tout ce temps il garda un silence parfait et ne laissa pas poindre la moindre émotion. J’aurais préféré le voir hurler, m’insulter en bref… réagir à la manière d’un jeune homme. Mais non…  Finissant de me convaincre, il rassembla méthodiquement chaque élément lui appartenant dans la demeure et sans un regard en arrière, avait passé la porte, puis s’éloigna d’un pas serein. Sur la table, il avait cependant laissé la bourse qu'il m'avait confié quelques jours plus tôt.

Une certaine émotion m’envahie, je me voyais lui courir après et l’arrêter par le bras pour m’excuser. Cependant, trop sûre du bien fondé de ma décision, je m’en étais abstint. Je regrettais de ne point lui laisser plus de temps pour se préparer et se remettre parfaitement. Si il l’avait demandé, nul doute que je lui aurais permis de rester encore une journée. J’aurais même pu cuisiner pour lui quelques plats d'avance… Finir de rapiécer ses vêtements… Mais, au lieu de tout cela. J'avais refermé la porte et coupé court à cet interlude étrange. L’espace de quelques jour mon foyer s’était agrandi d’un nouveau membre et son absence serait pareil à une amputation.

La matinée qui suivit fut plutôt tumultueuse. Les enfants avaient vivement protesté, lorsque j’avais annoncé le départ de leur frère d’adoption. Je comprenais leur tristesse et ne savais que répondre à leur innocent questionnements enfantins. Qu’avait-il fait de mal ? Pourquoi devait-il partir ? Reviendrait-il les voir ? Autant de questions qui restèrent sans réponses. Je ne pouvais décemment pas leur apporter la vérité. Humiya n’était pas leur gentil frère, mais un assassin, un voleur, un paria. Un être qui vivait de la mort qu’il portait sur son sillage. Un guerrier de l’ombre, instrument des puissants, à l’âme égarée et vendu au plus offrant. Comment pouvais-je garder tel individu sous mon toit ? Plus vite nous nous serions débarrassés de l’ombre de sa présence, plus vite nous serions de nouveau en sécurité. J’avais agi pour le bien de ma famille et ne pouvais regretter ma décision.

Midi était passé quand pour me changer les idées et m’éloigner de la mine boudeuse de mes deux bambins, j’avais décidé d’emporter la lessive du jour. Je fus stupéfaite du spectacle qui se présenta alors à moi. Au cœur du ruisseau, je vis Humiya. Il n’était revêtu que d’un sous vêtement ample et continuait l’exercice de sa danse complexe, que j’avais déjà entrevue quelques jours plus tôt. Mais si la première fois j’avais jugé ses acrobaties ridicules. Ici, chacun de ses mouvements sans grâce s’emboitaient jusqu’à donner un tout parfaitement stupéfiant. Une danse guerrière, ou chaque mouvement était parfaitement calculé, calibré, pour servir sa finalité. Il se tenait parfaitement droit, puis remuait les bras à geste ample. L’air qu’il projetait alors, secouait les arbres sans les faire ployer. Faisait dévier de son lit l’eau agitée du ruisseau et entrainait la fuite des volatiles. Il reprenait sa position initiale… Activant cette fois-ci ses jambes. Sautant dans les airs, il parvenait à dessiner plusieurs cercles parfaits, de la pointe de son pied, avant de retoucher terre… Quand donc avait-il trouvé le temps de parfaire son apprentissage ? Je ne sus répondre.

Caché à bonne distance, j’avais donc assisté à sa représentation. Je ne voulais pas avoir à le confronter. J’espérais qu’il finirait simplement par partir. M’enlevant de fait, le poids qui reposait sur ma poitrine. Il n’était encore qu’un gamin et je l’avais mis à la porte. Bien entendu, il ne serait pas resté éternellement, il me l’avait fait bien comprendre. Mais, peut-être aurait-il pu trouver auprès de nous, un nouveau sens à son existence ? Des pensées bien altruistes pour une femme qui en réalité, ne bougea pas le petit doigt, avant de s’être pleinement assurée de son départ complet.

S’était en rentrant de ma lessive que je fus finalement convaincu de mon erreur. Devant nourrir les bêtes je m’étais rendu à la grange. Là-bas, à l’endroit même du ballot de paille qui avait servit de lit à notre hôte. Gisait une sculpture de bois, à l’apparence d’un faucon aux ailes déployées. Sur le socle ou reposaient les griffes acérées du chasseur aérien. Une simple phrase, gravée dans le bois.

"D’un ami qui volera toujours à votre secours."


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